InP/Air - Les Thèses de l`INSA de Lyon

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N° d’ordre 04ISAL0039
Année 2004
Thèse
Conception et caractérisation de Filtres optiques
et de VCSELs accordables à base de micro
système sur substrat InP pour les Réseaux
optiques multiplexés en longueur d’onde
Présentée devant
L’institut national des sciences appliquées de Lyon
Pour obtenir
Le grade de docteur
Formation doctorale
Dispositifs de l’électronique integrée
École doctorale
École doctorale Electronique Electrotechnique et Automatique
Par
Aldrice G. Bakouboula
Soutenue le 07 juillet 2004 devant la Commission d’examen
Jury MM. & Mme
C. Gorecki
Directeur de Recherche (LOPMD), Rapporteur
S. Loualiche
Professeur (INSA Rennes) (LENS), Rapportreur
T. Benyattou
Chargé de recherche (CNRS) (LPM), Directeur de thèse
G. Guillot
Professeur (INSA Lyon) (LPM), Examinateur
J-L. Leclercq
Chargé de recherche (CNRS) (LEOM), Examinateur
I. Sagnes
Chargée de recherche (CNRS) (LPN), Examinatrice
J. Jacquet
(Alcatel Opto+ ), Invité
Conception et caractérisation de Filtres optiques et de VCSELs accordables à base de
micro système sur substrat InP pour les Réseaux optiques multiplexés en longueur d’onde
Résumé
L’engorgement des réseaux de transmissions optiques et la nécessaire réduction des
coûts de déploiement de nouveaux services incitent les opérateurs de
télécommunication à proposer des solutions peu onéreuses capables de supporter les
hauts débits et d’apporter une flexibilité accrue pour adapter dynamiquement les
architectures réseaux aux trafics. Pour répondre à ces besoins, ce travail se propose
d’étudier la compatibilité avec les canaux ITU espacés de 100 GHz et l’intégration des
micro systèmes actuables par voie électromécanique aux composants optiques
fonctionnant à 1,55 µm et fabriqués à l’échelle du micron par des procédés issus de la
microélectronique pour le multiplexage en longueur d’onde. Les objets étudiés sont des
filtres et des diodes lasers à cavité verticale à base de miroirs de Bragg à fort contraste
d’indice InP/Air fabriqués par micro usinage de surface.
Ce travail présente les études expérimentales menées pour surmonter les verrous
technologiques inhérents à la réalisation de filtres InP/Air accordables et VCSELs MOEMS
pompés électriquement. Dans la première partie, nous étudions les filtres accordables et
leurs propriétés modales. Cette étude a permis d’obtenir des filtres optimisés avec une
sélectivité de 32,5 GHz (0,26 nm) et un taux de rejection compatible avec le WDM. Dans
la seconde partie, les études sur les VCSELs pompés optiquement et électriquement ont
conduit au premier effet laser à température ambiante d’une structure mixte MOEMS en
pompage électrique avec un seuil à 2,8 kA/cm2 .
Mots-Clés: Micro systéme – miroir de Bragg InP/Air – modes de cavité –
résonateur Fabry-Pérot accordable – VCSEL – WDM – micro caractérisation
optique – micro usinage de surface – jonction p-i-n – jonction tunnel enterrée
Design and characterization of tunable optical filters and tunable VCSELs based on micro
electromechanical systems on InP substrate for wavelength division multiplexed network
Backbone network bottleneck and the cost killing of future service deployments
enforce the telecommunication market operators to envisage low cost high bit rate
solutions providing both reconfigurable and scalable dynamic capability to the optical
network architectures. This work propose to investigate the 100 GHz ITU grid channel
spacing compatibility and microelectromechanical system implementation to the
microelectronic batch process fabrication of WDM 1.55 µm tunable optical devices.
Filters and vertical cavity laser diodes based on high refractive index contrast InP/Air
Bragg mirors are performed by surface micro machining.
Experimental investigations which are carried out to overcome inherent technological
breakthoughs of InP/Air tunable filters and electrically pumped MOEMS VCSEL
fabrication are presented. In the first instance, we have studied the tunable filters and their
modal properties. This studies have permitted to obtain an optimized filter structure which
exhibit a 32.5 GHz (0.26 nm) selectivity and a WDM fitted side mode suppresion ratio. In
the second instance, optically and electrically pumped VCSEL investigations have carried
out our first room temperature electrical pumping lasing effect of an hybrid MOEMS
VCSEL structure with a 2.8 kA/cm2 current threshold.
keywords: Micro system – InP/Air Bragg mirrors – cavity modes – tunable
Fabry-Pérot resonator – VCSEL – WDM – optical micro characterization –
surface micromachining – p-i-n junction – buried tunnel junction
Modèle élaboré par Trafik – 33 (0)4 78 29 16 19 – www.lavitrinedetrafik.com
Abstract
À mon père, Georges
To my mother, Rachel
À mes frères
À ma sœur
i
REMERCIEMENTS
C’est au sein du Laboratoire de Physique de la matière de l’Institut National des Sciences
Appliquées, dirigé par le Professeur Gerard Guillot et sous la direction du Docteur Taha
Benyattou que ce travail a été effectué. Qu’il me soit permis au terme de celui-ci, d’exprimer ma
reconnaissance à tous ceux qui, de près ou de loin et de quelque manière que ce soit ont contribué
à sa réalisation.
Je souhaiterai tout d’abord remercier les membres du jury :
Merci à Monsieur Gérard Guillot, Professeur de l’Institut National des Sciences
Appliquées de Lyon et Directeur de l’unité CNRS-UMR 5511, pour m’avoir accueillie dans
son équipe, pour avoir présidé ce jury de thèse et accéléré la soutenance de ce travail, et
pour m’avoir donner les moyens, malgré la conjoncture dans l’industrie des
télécommunications et la réduction des budgets dans la recherche, de mener à bien ce
travail.
Merci à Monsieur Taha Benyattou, Chargé de Recherche CNRS au Laboratoire de
Physique de la Matière à l’Institut National des sciences appliquées de Lyon. Vous m’avez
laissé toute la latitude et fait bénéficier de votre expérience sur les composants
optiques accordables en longueur d’onde à base de microsystèmes.
Merci à Monsieur Jean-Louis Leclercq Chargé de Recherche CNRS au Laboratoire
d’Electronique, Optoélectronique et Microsystème à l’Ecole Centrale de Lyon et à Madame
Isabelle Sagnes Chargé de Recherche au Laboratoire de photonique et de
Nanostructures, sans qui ce travail n’aurait pas abouti. Je vous exprime personnellement
ma plus grande gratitude pour les nombreux échanges, votre investissement, et d’avoir su
jusqu’au bout défendre ces projets. Ce travail fait écho au votre.
Merci à Monsieur Christophe Gorecki, Directeur de Cherche au laboratoire
d’optique P.M. Duffieux à l’Université de Franche-Comté et à Monsieur Slimane Loualiche,
Professeur de l’Institut National des sciences appliquées de Rennes. Vous me faites
l’honneur et le plaisir de juger ce travail comme rapporteur et de participer au jury. Je
vous suis très reconnaissant pour tout le temps que vous avez consacré à la lecture de ce
manuscrit. Vos critiques et suggestions m’ont beaucoup aidé dans l’amélioration de ce
manuscrit.
Merci à Monsieur Joël Jacquet, Docteur-Ingénieur à Alcatel Research and
Innovation. Vous m’avez su voir plus qu’aucun autre la qualité de ce travail et vivement
encourage à valoriser ce travail par des publications. Vos critiques et vos suggestions
m’ont permis d’améliorer ce manuscrit.
Merci à tous les membres du laboratoire, en particulier de l’équipe Matériaux et Composants pour
la Micro- et Opto-électronique (MCMO) qui m’ont soutenu et accompagné tout au long de mon
séjour parmi vous. Je remercie au delà de cette exercice de style, mes compagnons de route,
Doctorants, qui à divers périodes ont partagé mes doutes. Je remercie, sincèrement, Matthieu
Martin, Jorge De la Torre, Bassem Salem, Ilham El Harrouni, Stephane Burignat, Vincent
Celibert, Nicolas Schnell, Sebastien Berger, Philippe Ferrandis, Edern Tranvouez, Meriem
Laboune, et Armel Descamps, avec eux, nous nous sommes retrouvés et su créer des amitiés qui,
i
je l’espère, ne souffriront ni de la distance, ni du temps. Un grand merci aux personnels
administratifs.
Aux thésards d’aujourd’hui, je leur souhaite bon courage. A Fatmé, Elisa, Delphine, Houssam, Jed,
Nicolas, Jean-François, Pierre, croyez en la réussite de votre projet…
Un merci tout particulier à Philippe Regreny Ingénieur de Recherche, Michel Garrigues Directeur
de Cherche au Laboratoire d’Electronique, d’Optoélectronique et Microsystèmes, ainsi qu’à JeanJacques Marchand (‘Jimmy’), Robert Perrin, Philippe Girard, Emmanuel Berenguer du Laboratoire
de Physique de la Matière pour le temps qui m’ont consacré au cours de ce travail.
De plus, je souhaiterai remercier les personnes qui ont très étroitement participé à différents
égards à ce travail sans qui le cahier des charges n’aurait jamais été atteint : Olivier Parillaud,
Alain Turm, Chantal Moronvalle de Thalès Research and Technologies FRANCE, Christophe
Pautet, Arnaud Crastes, Jean-Pierre Moy d’Atmel Opto, David Drihole d’ATI optique, Sophie
Bouchoule du Laboratoire de Photonique et de Nanostructures.
A tous mes amis, je n’ai pas besoin de tous vous citer, vous saurez vous reconnaître, merci pour
votre présence chaleureuse et vos encouragements. Enfin, Je terminerai par une pensée
particulière au Plouf, à sa présidente Evelyne Thomas, son Bureau, et Claire Leschi.
ii
Index des abréviations et symboles
A
ADSL
AFM
ATM
b
BHT
BW20dB, BP20dB
BW3dB, BP3dB
CCD
CW
CWDM
D
da
Da
DEL
DBR
DFB
DLTS
DWDM
E
e
E1H1
EFc
EFv
Eg
EJM
en
Ep
EPVOM
f0
FDTD
FWHM, LMH
h
ICP
IL
IP
Is
ISL(λ)
ITU
Jseuil
Jtr
k
k0
L
L(hν)
Constante modale
Asynchronous digital subscriber line
Atomique force microcroscopy ou microscopie à force atomique
Asynchronous transfert mode
Largeur des bras d’ancrage
Buried heterojunction transistor
Bandwidth at -20 dB, bande passante à -20 dB
Bandwidth at -3 dB, bande passante à -3 dB
Charge coupled device
Continuous wavelength
Coarse wavelength division multiplexing
Coefficient de diffusion thermique
Epaisseur de la couche active
Diamètre de confinement latéral par mesa ou implantation
Diode électroluminescente
Distributed Bragg reflector
Distributed Feedback
Deep levels transient microscopy
Dense wavelength division multiplexing
Module d’Young
Epaisseur de la cavité résonante
Transition en premier niveau excite et niveau des trous lourds
Energie de Fermi équivalente d’un matériau dopé n
Energie de Fermi équivalente d’un matériau dopé p
Energie de bande interdite électronique
Epitaxie par jet moléculaire
Energie d’états excités de la bande de conduction
Energie de Kane
Epitaxie en phase aux organo métalliques
Fréquence de résonance mécanique des membranes suspendues
Finite difference time domain
Full Width at an half maximum, largeur à mi hauteur
Epaisseur des bras d’ancrage
Inductively coupled plasma
Insertion loss, ou pertes d’insertion
Internet Protocol
Courant de saturation
Intervalle spectral libre en longueur d’onde
International telecommunication union
Densité de courant seuil
Densité de courant de transparence
Constante de Boltzmann,
Vecteur d’onde
Epaisseur
Fonction de Lorentz
iii
LAN
LB
LCAi
Lcavité
LD1
LD2
LED
Leff
LH
LL
LOp
LQw
LQws
Lth
Lτ
M
Ma
MAN
MEB
MEMS
MOEMS
mwc
mwv
n0
na
nB
nc
Nc
nca
ncavité
neff
nH
nL
nQw
nS
ns
ntr
Nv
OADM
P
PL
PQ
PR
q
R1
R2
Rc
Rcv
Re
RIE
Local area network
Epaisseur de la couche barrière
Epaisseur des matériaux i constituant la cavité semiconductrice
Epaisseur de la cavité résonante
Longueur de diffusion thermique en amont des puits quantiques
Longueur de diffusion thermique en avale des puits quantiques
Light emitting diode
Epaisseur effective de la cavité
Epaisseur du milieu de haute indice
Epaisseur du milieu de bas indice
Epaisseur physique de la cavité
Epaisseur du puit quantique
Position des puits quantiques
Epaisseur thermique
Longueur de pénétration
Masse d’une lame suspendue
Nombre de puits quantiques
Metropolitan area network
Microscopie électronique à balayage
Micro electro mechanical systems
Micro opto electro mechanical systems
Masse effective des électrons de la bande de conduction dans le PQ
Masse effective des trous de la bande de valence dans le puit quantique
Indice de réfraction du milieu ambiant ou extérieur
Indice de réfraction à la périphérie de la zone confinée latéralement.
Indice de réfraction du matériau barrière
Indice de réfraction au centre de la zone confinée latéralement.
Densité effective d’états permis dans la bande de conduction
Indice de réfraction des matériaux formant la cavité semiconductrice
Indice de réfraction de la cavité résonante
Indice de réfraction effectif
Indice de réfraction du milieu de haute indice
Indice de réfraction du milieu de bas indice
Indice de réfraction du puits quantique
Indice de réfraction du substrat
Densité de porteur injecté dans le puit quantique
Densité de porteur à la transparence
Densité effective d’états permis dans la bande de valence
Optical add drop multiplexing
Puissance optique en régime laser
Photoluminescence
Puit quantique
Photoréfractance ou photoréflectivité
Charge de l’électron, 1,602.10-19 Coulomb
Rayon de courbure du miroir 1
Rayon de courbure du miroir 2
Résistance spécifique
Rapport des masses effectives des trous et des électrons
Réflectivité du miroir d’entrée
Reactive ion etching
iv
RMS
Rs
Rspon(hν)
RTA
S
SDH
SLED
SMSR
SONET
SRIM/TRIM
T
T(λ)
TEM
TEMm,n
TMax
Ts
U
VCSEL
WDM
YAG
z0
αa
αp
β1
β2
γ(hν)
γseuil
∆/δLcavité
∆e
∆λ0,995
∆λ1/2
∆λq,m+n
η(z)
Γrφ
Rough mean square
Réflectivité du miroir de sorti
Répartition spectrale de l’émission spontanée
Rapid thermal annealing
Surface de la structure suspendue
Synchronous digital hierarchy
Super light emitting diode
Side mode suppression ratio
Synchronous optical network
Stoping and range of ions in matter/Transport of ions in matter
Température
Transmission en intensité de la cavité Fabry-Pérot
Transmission electron microscopy
Transvers electromagnetic
Transmission du résonateur Fabry-Pérot à la résonance
Transmission du miroir de sortie
Tension d’actuation
Vertical cavity surface emitting laser
Wavelength division multiplexing
Yttrium aluminum garnet crystal
Longueur de Rayleigth
absorption de la couche active
Pertes parasite dans la cavité résonante
Constante de propagation longitudinale
Constante de propagation transversale
Gain optique de la couche active
Gain optique seuil de la cavité Fabry-Pérot
Variation de l’épaisseur de la cavité résonante
Variation d’épaisseur de la cavité résonante
Largeur de bande interdite de photon à 99,5 % du maximum
Largeur à mi hauteur du pic Fabry-Pérot
Distance intermodale en longueur d’onde
Facteur de phase
Phase à la réflexion vue depuis le miroir i
Phase sur un aller-retour
Masse volumique de l’InP, 4787 kg/m3
Facteur de recouvrement transversal
α PL
α bulk (hν pump )
Absorption par porteur libre
Absorption dans les matériaux massifs (3D)
φi
φ
ρ InP
α PQ (hν pump )
f ji (E )
η0
ηd
ηH
ηi
ηL
ηm, n
ηS
Absorption dans un puit quantique (2D)
Fonction statistique de Fermi-Dirac
Impédance optique du milieu ambiant ou extérieur
Rendement différentiel externe
Impédance optique du milieu de haute indice
Rendement interne de la couche active
Impédance optique du milieu de bas indice
Efficacité du couplage entre les modes de cavité et le faisceau d’injection
Impédance optique du substrat
v
κ
λ
λq, m, n
λR
µ-PL
µ-PR
µ-Refl
ρ2D
τc
φ
Φsat
ω(z)
ω0
Гr
ћ
Conductivité thermique
Longueur d’onde
Longueur d’onde des modes de cavité
Longueur d’onde de résonance
Technique de micro photoluminescence
Technique de photoréfractance ou photoréflectivité
Technique de micro réflectivité
Densité d’états critique du puit quantique
Durée de vie des photons dans la cavité
angle d’incidence
Flux de photon en régime de saturation
rayon du faisceau Gaussien
rayon du faisceau Gaussien dans le plan d’étranglement
Facteur de recouvrement réduit
Constante de Planck réduite, 1,054.10-34 J.s-1
vi
PLAN
remerciement............................................................................................................................... i
Index des abréviations et symboles ...........................................................................................iii
Liste des Figures......................................................................................................................... x
Liste des Tableaux................................................................................................................... xvi
Introduction .............................................................................................................................. 1
Chapitre I
MOEMS POUR LES TELECOMs ................................................................ 3
I-1
Introduction .................................................................................................................... 5
I-2
Contexte de l’étude......................................................................................................... 5
I-2.1 Le besoin en canaux ITU ........................................................................................... 5
I-2.2 Désengorgement par le multiplexage en longueur d’onde......................................... 6
I-2.3 Positionnement de l’étude .......................................................................................... 7
I-3
Composants MOEMS .................................................................................................... 8
I-3.1 Généralité: principe, intérêt........................................................................................ 8
I-3.2 L’intérêt de l’actuation ............................................................................................... 9
I-3.3 Adéquation des MOEMS avec le marché .................................................................. 9
I-3.4 Défis technologiques ................................................................................................ 10
I-4
Filtres............................................................................................................................ 11
I-4.1 Résonateur Fabry-Pérot............................................................................................ 11
I-4.2 Etat de l’art sur les filtres accordables ..................................................................... 11
I-5
Laser à cavité Verticale émettant par la surface pour les transmissions longues
distances ....................................................................................................................... 14
I-5.1 Structures VCSELs solides ...................................................................................... 15
I-5.2 Etat de l’art des VCSELs accordables émettant à 1,55 µm...................................... 17
I-6
Microtechnologies utilisées pour les composants accordables .................................... 21
I-6.1 La gravure Verticale................................................................................................. 21
I-6.2 La gravure latérale.................................................................................................... 22
I-6.3 Séchage des microstructures : séchage supercritique............................................... 23
I-7
Conclusion.................................................................................................................... 25
I-8
Bibliographie du chapitre MOEMS pour les Télécoms ............................................... 26
Chapitre II
MOYENS EXPÉRIMENTAUX DE MICRO CARACTERISATION ..... 33
II-1 Introduction .................................................................................................................. 35
II-2 Techniques de micro caractérisation : microphotoluminescence, microréflectivité .... 36
II-2.1
Principes ............................................................................................................... 36
II-2.1.1
Micro réflectivité........................................................................................ 36
II-2.1.2
Micro Photoluminescence/Electroluminescence ................................. 38
II-2.2
Résolution spatiale ............................................................................................... 40
II-2.4
Amélioration......................................................................................................... 40
II-2.4.1
Résolution................................................................................................... 40
II-2.5
Etalonnage............................................................................................................ 42
II-2.5.1
Fonction de transfert du banc de micro caractérisation ...................... 42
II-3 La micro photoréflectance............................................................................................ 42
vii
II-3.1
Principe et paramètres extraites............................................................................ 42
II-3.2
Paramètres expérimentaux ................................................................................... 43
II-3.2.1
Banc de micro photoréflectance .............................................................. 43
II-3.2.2
Alignement des sources d’excitation...................................................... 44
II-3.2.3 Equilibre en puissance entre la source large bande et le laser de
pompage.......................................................................................................... 45
II-4 Imagerie des modes de cavité....................................................................................... 45
II-4.1
Principe................................................................................................................. 45
II-4.2
Profil d’intensité................................................................................................... 46
II-5 Conclusion.................................................................................................................... 47
II-6 Références bibliographiques du chapitre moyens expérimentaux de micro
caractérisation............................................................................................................... 48
Chapitre III FILTRE MOEMS ACCORDABLE POUR LES APPLICATIONS
WDM................................................................................................................ 52
III-1 Introduction .................................................................................................................. 54
III-2 Conception fine des filtres MOEMS............................................................................ 54
III-2.1 Rappels sur les filtres MOEMS à 6 alternances InP/Air ...................................... 55
III-2.2 Objectifs de l’étude/spécifications WDM ............................................................ 56
III-2.3 Accordabilité électromécanique........................................................................... 56
III-2.4 Conception des filtres........................................................................................... 58
III-2.4.1
Miroir de Bragg micro usiné InP/Air ...................................................... 58
III-2.4.2
Résonateur Fabry-Pérot ............................................................................ 62
III-3 Première génération de filtres ...................................................................................... 65
III-3.1 structure à 6 alternances d’InP/Air....................................................................... 65
III-3.1.1
Conception des filtres MOEMS à 6 alternances .................................... 66
III-3.1.2
Caractérisation optique ............................................................................ 68
III-3.1.3
Problématique d’Arsenic résiduel .......................................................... 70
III-3.1.4
Génération de défauts par RIE ................................................................ 72
III-3.2 Structure à 7 alternances d’InP/Air ...................................................................... 75
III-3.2.1
Conception du filtre à 7 alternances ....................................................... 75
III-3.2.2
Spectre de transmission............................................................................ 76
III-3.2.3
Actuation .................................................................................................... 76
III-3.2.4 L’influence du couplage de la fibre avec le filtre, des rugosités sur les
performances optiques.................................................................................. 77
III-4 Deuxième génération de filtres .................................................................................... 80
III-4.1 Description des structures .................................................................................... 80
III-4.2 Caractérisation des filtres ..................................................................................... 82
III-4.2.1
Filtres de diamètre 50 µm......................................................................... 83
III-4.2.2
Filtres de diamètre 100 µm....................................................................... 85
III-5 Propriétés modales ....................................................................................................... 88
III-5.1 Structure Spatiale des modes en cavité stable ...................................................... 89
III-5.1.2
Modes Gaussiens....................................................................................... 89
III-5.1.3
Modes propres en cavité stable ............................................................... 90
III-5.2 Couplage mode de cavité avec une fibre.............................................................. 93
III-5.3 Résultats expérimentaux ...................................................................................... 94
III-5.3.1
cas d’une cavité stable .............................................................................. 94
III-5.3.2
cas d’une cavité instable ........................................................................... 96
viii
III-7
III-8
Conclusion.................................................................................................................... 99
Références Bibliographiques du chapitre Filtre MOEMS accordable pour les
applications WDM...................................................................................................... 101
Chapitre IV VCSEL MOEMS MONOLITHIQUE ACCORDABLE EN LONGUEUR
D’ONDE : CONCEPTION ET CARACTERISATION ........................... 106
IV-1 Introduction ................................................................................................................ 108
IV-2 Conception de la cavité VCSEL Accordable ............................................................. 108
IV-2.1 Résonateur laser Accordable.............................................................................. 109
IV-2.1.1
Etudes des deux miroirs de Bragg ........................................................ 110
IV-2.1.2 Optimisation du miroir Bragg InP/Air 2,5 alternances pour le pompage
optique à 1,06 µm......................................................................................... 113
IV-2.2 Cavité mixte ....................................................................................................... 114
IV-2.2.1
Distribution du Profil de champ ........................................................... 115
IV-2.2.2
Etude de l’accordabilité .......................................................................... 116
IV-2.3 Optimisation de la puissance du VCSEL ........................................................... 118
IV-2.3.1
Rappel sur le gain de la couche active.................................................. 118
IV-2.3.2
Optimisation de la puissance de sortie ................................................ 119
IV-3 Fabrication du VCSEL monolithique MOEMS accordable....................................... 121
IV-3.1 Croissance épitaxiale de la structure VCSEL accordable .................................. 121
IV-3.2 Structuration du VCSEL par les procédés de microtechnologie........................ 122
IV-4 VCSEL pompé optiquement ...................................................................................... 123
IV-4.1 Structures réalisées pour le pompage optique .................................................... 123
IV-4.2 Positionnement du gain et de la résonance......................................................... 124
IV-4.2.1
Absorption du faisceau de pompe........................................................ 124
IV-4.2.2
Absorption résonant d’un demi VCSEL .............................................. 124
IV-4.3 Effet laser sous pompage optique....................................................................... 125
IV-4.3.1
Position du gain et de la photoluminescence...................................... 126
IV-4.3.2
Alignement optimal du gain et du mode résonant ............................ 127
IV-5 Vers le pompage électrique ........................................................................................ 129
IV-5.1 Propriété électrique du miroir de Bragg Inférieur .............................................. 129
IV-5.2 Injection électrique par jonction tunnel et confinement électrique .................... 131
IV-5.2.1
Jonction tunnel......................................................................................... 132
IV-5.2.2
Confinement électrique .......................................................................... 134
IV-6 Première émission laser en pompage électrique ........................................................ 140
IV-6.1 Structure Laser ................................................................................................... 141
IV-6.2 Caractéristique laser en pompage continu.......................................................... 141
IV-6.3 Spectre d’émission laser à 10 mA ...................................................................... 142
IV-7 Conclusion.................................................................................................................. 143
IV-8 Références Bibliographies du chapitre VCSEL MOEMS monolithique accordable en
longueur d’onde.......................................................................................................... 145
CONCLUSION ET PERSPECTIVES ............................................................................... 150
Conclusion générale ............................................................................................................... 151
Vers un transfert industriel et une étude de la compétition des modes lasers ........................ 152
ANNEXES............................................................................................................................. 153
ix
x
Liste des Figures
Figure I-1 :
Figure I-2 :
Figure I-3 :
Figure I-4 :
Figure I-5 :
Figure I-6 :
Figure I-7 :
Figure I-8 :
Figure I-9 :
Figure I-10 :
Figure I-11 :
Figure I-12 :
Figure I-13 :
Exemple d’intégration multiservice sur une plateforme WDM.___________6
Principe d’une liaison WDM/DWDM.______________________________6
Distribution des canaux WDM des bandes L et C dans la grille ITU._____10
Approche monolithique InP/Air et SiO2/TiO2, Flip-Chip avec SiO2/Si et
GaAs/AlGaAs.________________________________________________12
Schéma de principe d’un laser à cavité verticale émettant par la surface.
Extraite de la référence.________________________________________14
Schéma de principe des VCSELs accordables à base de MEMS (a) présenté
par l’équipe d’Harris de Stanford, (b) par l’équipe de Chang-Hasnain de
Berkley. ____________________________________________________18
Image obtenue par un microscope électronique à balayage MEMS VCSEL :
(a) VCSEL accordable Bandwith9, (b) VCSEL accordable Coretek.______19
VCSEL accordable à base de MEMS émettant à 1,55 µm : (a) Coretek™ à
pompage optique, (b) « Flip-Chip » à pompage électrique. ____________19
VCSEL Agilent™ micro usiné tout InP/Air fonctionnant à 1,56 µm en régime
d’injection électrique continu à température ambiante : (a) Image MEB des
Miroirs InP/Air, (b) Structure VCSEL tout InP/Air. __________________20
Schéma du procédé de micro usinage de surface des structures. ________23
Comparaison des forces opérant entre deux membranes selon leur distance
de séparation, extraite de [Zhou].________________________________23
Diagramme de phase du CO2.____________________________________24
Schéma de principe du VCSEL et du filtre optique accordables à base de
MEMS : (a) VCSEL accordable, (b) Filtre optique accordable__________24
Figure II-1 :
Schéma de principe du banc de micro réflectivité source gaussien. Li=1..2
lentilles, Ph diaphragme, LS1 Lampe Tungstène, F1 filtre passe haut 850 nm,
C cube séparateur, O objectif de microscope x50, D1 Barrette photodétecteur
InGaAs refroidie, S Porte Echantillon, BS coupleur 1x4, PA pointes de
polarisation. _________________________________________________37
Figure II-2 :
Banc de micro Photoluminescence/Electroluminescence avec F1 filtre silicium, F2
Lame dichroïque, O objectif de microscope x50, S Porte Echantillon et système de
refroidissement Peltier. __________________________________________39
Figure II-3 :
Micrographe MEB d’un micro composant : -Puce 500 µm x 500 µm -Zone
visible par objectifs pour 3mm d’ouverture de fentes : x20 carré noir (~170
µm x 170 µm), x50 carré bleu (~70 µm x 70 µm).____________________40
spectre de réflectivité large bande. _______________________________41
Spectre du pic Fabry-Pérot mesuré par une lampe tungstène et diode
luminescente associées respectivement résolution de 0,4 nm et 0,25 nm. __41
Fonction de transfert du banc micro caractérisation. _________________42
Schéma de principe de la photoréflectance. ________________________43
Banc de micro photoréflectance avec F1 filtre silicium, F3 lame dichroïque
1,06µm, D2 photodétecteur InGaAs, H hacheur. ____________________44
Spectre de photoréflectance d’une couche active (Min1743) constitué de
multipuits quantiques InGaAs dans une barrière InGaAsP (1,2 µm)._____45
Banc d’imagerie infrarouge des modes de cavité. ___________________46
Figure II-4 :
Figure II-5 :
Figure II-6 :
Figure II-7 :
Figure II-8 :
Figure II-9 :
Figure II-10 :
x
Figure II-11 :
Imagerie du mode fondamental TEM00 d’un Filtre 6 gap d’air– (a) image 2D
du mode TEM00 et du filtre 6gaps d’air de 40µm – (b) profil 3D de l’intensité
du mode fondamental- (c) profil 1D d’intensité. _____________________47
Figure III-1 : Schéma de principe d’un résonateur Fabry-Pérot à base de miroir de Bragg
InP/Air doublement accordable. En cavité stable si V>0 et instable si
V<0.________________________________________________________55
Figure III-2 : Principe d’actuation d’une membrane suspendue.____________________57
Figure III-3 : Principe du miroir de Bragg micro usiné InP/Air accordable. nH, nL les
indices de réfractions respectives de l’InP et l’Air. ___________________59
Figure III-4 : Spectre de réflectivité d’un miroir InP/Air à 5 alternances. Les épaisseurs
d’InP sont de 3, 7, 11λ/4 et les épaisseurs d’Air sont maintenues à λ/4. __62
Figure III-5 : Transmission (a), bande passante à 3 dB (b), en fonction de la variation de
l’épaisseur de la cavité résonnante. _______________________________64
Figure III-6 : Courbe représentant la transmission maximale et le taux de réjection en
fonction du rapport r1/r2 pour un résonateur Fabry-Pérot pour différentes
valeurs de réflectivité. _________________________________________65
Figure III-7 : Structures Filtres Fabry-Pérot MOEMS à 6 alternances InP/Air : TGB349D
d’épaisseurs 7λ/4 et 9λ/4, EP656 d’épaisseurs 3λ/4 et 5λ/4.___________66
Figure III-8 : Rééquilibrage de la couche quart d’onde additionnelle du filtre CWDM à 6
alternances d’épaisseurs 3λ/4 et 5λ/4. ____________________________67
Figure III-9 : Spectres de réflectivité et de transmission du filtre MOEMS à 6 alternances
d’InP/Air et d’épaisseur 7λ/4 et 9λ/4. _____________________________67
Figure III-10 : Spectre de réflectivité large bande des structures filtres 6 alternances
InP/Air mesuré et simulé, (a) d’épaisseur 7λ/4 et 9λ/4 (TGB 349D). _____68
Figure III-11 : Déplacement du pic de résonance Fabry-Pérot en fonction de l’erreur
relative de calibration du battis de croissance. ______________________69
Figure III-12 : Spectre de transmission de structures filtre à 6 alternances InP/Air,
d’épaisseur 7λ/4 et 9λ/4 (TGB349D). _____________________________70
Figure III-13 : Image MEB de poutre mono encastrée, (a) Répartition homogène de
l’arsenic, (b) forte concentration d’arsenic à l’interface. Source LEOM.__71
Figure III-14 : Mesure MEB des poutres mono encastrées de la couche d’InP de faible
résiduel d’arsenic et inférieure à 2 1019 atomes/cm3. Source LEOM. _____72
Figure III-15 : Caractéristique tension-courant de la jonction d’accordabilité des structures
en polarisation inverse (a) TGB 349D et EP 656-4 non actuables gravée par
RIE, (b) Structures actuables gravée par RIE et ICP._________________73
Figure III-16 : Facteur d’idéalité d’une jonction p-i-n en fonction de la tension de
polarisation des structures EP 656-4 et TGB 349D (non accordables) et
B890 et 13B (accordables). _____________________________________74
Figure III-17 : Spectre de transmission simulé de la structure filtre à 7 alternances
d’épaisseur homogène 5λ/4. ____________________________________75
Figure III-18 : Spectre de transmission de la structure filtre B1D20 de l’épitaxie B890 à 7
alternances InP/Air. ___________________________________________76
Figure III-19 : (a) Spectre et (b) caractéristique d’actuation du filtre B9D35b à 7
alternances InP/Air, masque fermé et plateforme circulaire de 40 µm, bras
d’ancrage de 5 µm x 40 µm. ____________________________________77
Figure III-20.a : Evolution des pertes d’insertion d’une cavité Fabry-Pérot dont le diamètre
du faisceau au plan d’étranglement est de 3,71 µm en fonction du diamètre
du faisceau d’excitation ωin. ____________________________________78
xi
Figure III-20.b : Topographie de la surface par AFM de la première lame d’InP de la
structure filtre et Micrographe MEB d’un filtre de l’épitaxie B890 (Source
LEOM). ____________________________________________________79
Figure III-20.c : Dégradation de la FWHM et accroissement des pertes d’insertion calculées
pour une structure de filtre MOEMS à 7 alternances InP/Air en fonction de
la RMS. _____________________________________________________79
Figure III-21 : Structure et spectre de transmission du Filtre optimal MOEMS à 7
alternances InP/Air de 16 Ghz de bande passante et 93 Ghz et de 168 GHz
de taux de réjection respectivement à 15 dB et à 20 dB. _______________81
Figure III-22 : Spectre de réflectivité, évolution des pertes d’insertion et de la bande
passante à 3 dB en accordabilité. ________________________________81
Figure III-23 : Spectre de transmission de la structure filtre TGB 1550 fabriquée en
technologie simplifiée, en trait discontinu spectre calculé à partir des
mesures MEB et une erreur homogène de 2,5%. _____________________83
Figure III-24 : Spectre de transmission à la résonance de la structure filtre TGB 1550 de 50
µm de diamètre fabriquée par technologie simplifiée, (a) Spectromètre, (b)
Analyseur de spectre (TRT-France). ______________________________84
Figure III-25 : (a) Spectre de transmission en actuation, (b) Caractéristique d’actuation
d’un filtre à 7 alternances InP/Air de 50 µm de diamètre suspendu par 4
Bras d’ancrage de dimension respective 10x40 µm² et 10x50 µm² en double
actuation (Source LEOM). ______________________________________84
Figure III-26 : Caracteristique longueur de bras/raideur pour les plateformes 100 µm de
diamètre et des bras trapézoidaux avec différentes hypothèses de tension des
couches. Source LEOM. ________________________________________86
Figure III-27 : Filtre à bras rectangulaires courts suivants les direction de forte cinétique
d’attaque. Sans trous d’accès. Source LEOM. ______________________86
Figure III-28 : Spectre de transmission à la résonance de la structure filtre TGB 1425-5 de
100 µm de diamètre fabriqué par technologie simplifiée. ______________87
Figure III-29 : Filtre à bras trapézoïdaux longs suivants les directions de forte cinétique
d’attaque et trous d’accès. Source LEOM. _________________________87
Figure III-30 : Caractéristique spectrale et actuation des structures à membranes de 100
µm réalisées sur l’épitaxie TGB 1620, d’un filtre à bras trapézoïdaux de 30
µm de longueur. Source LEOM. _________________________________88
Figure III-31 : Configuration de résonateur en cavité stable et instable. -A, concaveconvexe (g1<1, g2>1 et (g1, g2)>0). -B, biconcave (g1<1, g2<1 et (g1, g2)>0).
-C, plan-concave (g1=1, g2<1 et (g1, g2)>0). -D, biconvexe (g1>1, g2>1 et
(g1, g2)>0). -E, concave-convexe (g1<0, g2>0). -F, biconcave (g1>0,
g2<0).______________________________________________________91
Figure III-32 : Evolution du diamètre au plan d’étranglement du mode de la cavité FabryPérot en fonction de la courbure des miroirs pour différents longueur de
cavité dans l’approximation des miroirs quasi plans. _________________92
Figure III-33 : Imagerie 2D, 3D et profil d’intensité des Modes Hermito gaussien TEMmn,
d’un filtre Fabry-Pérot à 7 alternances InP/Air de 40 µm de diamètre
suspendu par 4 bras de dimensions 5x40 µm², structure A1G20/B890. ___94
Figure III-34 : Spectre de transmission du filtre A1G20 à 7 alternances InP/Air de diamètre
40 µm suspendue par 4 Bras de dimension 5x20 µm² excité par des fibres
Gradissimo de diamètre respectives de 3,5 µm, 7 µm, 12 µm, 30 µm. ____95
Figure III-35 : Structure filtre Atmel 13B à 6 alternances InP/Air et sa transmission à
actuation nulle._______________________________________________96
xii
Figure III-36 : Spectre de transmission en actuation et caractéristique d’actuation du filtre
Atmel 13B à 6 alternances de plateforme 40 µm et de Bras 40x10 µm2. __97
Figure III-37 : Evolution du diamètre du faisceau gaussien au plan d’étranglement et du
rayon de courbure en actuation dans l’approximation des courbures quasi
planes. _____________________________________________________97
Figure III-38 : (a) Pertes d’insertion sous actuation, (b) Distance intermodale des modes de
cavité, distance entre le mode fondamental et le premier mode d’ordre
supérieur (Mode 1-2), distance entre les modes d’ordre supérieur consécutifs
(Mode 2-3, Mode 3-4). _________________________________________98
Figure III-39 : Spectres de transmission calculés par FDTD pour une courbure de 0 et de 100 nm. _____________________________________________________98
Figure III-40 : Carte de champ des pics de résonances 1 et 2 pour une courbure de -100 nm.
____________________________________________________________99
Figure IV-1.a :
Figure IV-1.b :
Figure IV-2 :
Figure IV-3 :
Figure IV-4 :
Figure IV-5 :
Figure IV-6 :
Figure IV-7 :
Figure IV-8 :
Figure IV-9 :
Figure IV-10 :
Figure IV-11 :
Figure IV-12 :
Figure IV-13 :
Structure à pompage optique. __________________________________108
Structure à pompage électrique. ________________________________108
Mécanisme d’oscillation laser. _________________________________110
Coupe TEM et spectres de réflectivité expérimentales et calculées. Source
LPN. ______________________________________________________112
Image MEB (source LEOM) et spectre de réflectivité mesuré et calculé du
miroir InP/Air 3,5 périodes réalisé par EJM. ______________________113
Schéma de la structure et spécification du miroir de Bragg InP/Air. ____113
Transmission du miroir de Bragg InP/Air 2,5 alternances (2, 1, 3, 1, 1)
nominale, pour une variation homothétique des épaisseurs d’InP/Air de 1%,
et une variation des épaisseurs nominales d’Air de 3%.______________114
Profil de Champ dans un VCSEL où le résonateur Fabry-Pérot est formé par
un Miroir de 3,5 alternances InP/Air et d’un miroir tout semiconducteur
QAl/TAl. ____________________________________________________115
Distribution de l’intensité du champ stationnaire à la résonance et la
position des puits quantiques et de la jonction tunnel dans la cavité mixte et
couplé d’InP (3λ) et d’Air (λ/2) d’un VCSEL MOEMS formé d’un miroir de
Bragg InP/Air à 3,5 alternances et tout semiconducteur. _____________115
Caractéristique d’actuation, position relative des maxima du champ
électrique et variation de l’intensité du champ électrique dans les différentes
configurations de la cavité mixte. _______________________________117
Mécanisme d’émission spontané et d’absorption dans la couche
amplificatrice de la cavité mixte. ________________________________119
Puissance optique en fonction de la transmission du miroir de Bragg
supérieur pour un gain total de 1000 cm-1, une cavité résonante 3λ ayant des
pertes totales de 7 cm-1, et un flux de photon en saturation de 6,17.10+19 cm2
.s. A gauche sans confinement latéral pour un faisceau de pompe de 5 µm
de diamètre, et à droite avec un confinement latéral sur un diamètre de 20
µm. _______________________________________________________120
(a)-Morphologie d’une surface d’InP EPVOM avant reprise par épitaxie
EJM. (b)-Morphologie d’une surface d’InP après reprise par épitaxie EJM.
Source LEOM. ______________________________________________121
Enchaînement des procédés de Fabrication de la structure VCSEL à
injection électrique. Source LEOM. ______________________________122
xiii
Figure IV-14 : Spectre de PL d’un miroir de Bragg QAl/ TAl et d’un demi VCSEL formé d’un
miroir de Bragg QAl/TAl et d’une cavité semiconductrice contenant un gain
périodique InGaAs/ QP(1,2 µm). ________________________________124
Figure IV-15 : Image MEB d’un VCSEL MOEMS avec en pointillé la zone où le demi
VCSEL est accessible à la mesure-Source LEOM. Spectre de réflectivité du
demi VCSEL mesuré en trait discontinu et l’ajustement de l’épaisseur de la
cavité semiconductrice de la structure EP868 en considérant l’absorption
des puits quantiques constantes et égales à ~600 cm-1. _______________125
Figure IV-16 : Spectre de µ-photoréflectivité du VCSEL et du demi VCSEL de la structure
Min1772 et son image MEB-Source LEOM. _______________________126
Figure IV-17 : Spectres de PL et PR de la couche active (Min1743). Photo TEM des PQs
InGaAs/QP (1,2 µm)-Source LPN.________________________________127
Figure IV-18 : Mesures réalisées sur une même structure VCSEL de la série
Min1772/EP93 : A-Spectres de PL réalisés sur le VCSEL et le demi VCSEL
en excitation continue 6, B-Spectres de réflectivité mesuré et simulé du demi
VCSEL, et la PL correspondante. _______________________________127
Figure IV-19 : Spectre de µ-PR du VCSEL totale et du demi VCSEL d’une même structure
Min1772/EP936 où le gain et la résonance Fabry-Pérot sont quasi alignés à
300°K.____________________________________________________128
Figure IV-20 : Spectre de µ-PL et de µ-réflectivité d’une même structure Min1772/EP936
où le gain et la résonance Fabry-Pérot sont quasi alignés à 300°K._____128
Figure IV-21 : Schéma de bande d’énergie d’une jonction tunnel à l’équilibre
thermodynamique et sous polarisation inverse (régime ohmique).______132
Figure IV-22 : Diagramme de bande d’énergie d’un structure n/n++/p+/p-i-n d’une cavité
semiconductrice d’épaisseur totale 3λ contenant une jonction tunnel n++/p+ à
base de quaternaire phosphore dopée à p=n=1.10+18 et 1.10+19 atomes/cm3.
Source LPN.________________________________________________133
Figure IV-23 : Photo TEM d’un demi VCSEL avec une jonction tunnel pour le pompage
électrique. Source LPN. _______________________________________133
Figure IV-24 : Calibration de la position du front d’implantation à travers la structure
complète en fonction de la dose de proton en keV. Source LPN.________135
Figure IV-25 : Structure VCSEL (EP976-J2520A) pompée électriquement par une jonction
tunnel et confinée électriquement par implantation H+._______________136
Figure IV-26 : Imagerie infrarouge de l’électroluminescence de structures EP976-J2520A
de diamètre de confinement latéral 12 µm et 55 µm polarisées en courant
inverse respectivement sous 2mA et 3 mA. Résistance série en fonction du
diamètre d’implantation du VCSEL.______________________________136
Figure IV-27 : Spectres d’émission du VCSEL EP976-J2520A de 12 µm de diamètre
obtenues à 300°K en injection électrique continue (4 mA) et impulsionnel
(1,6 mA).___________________________________________________137
Figure IV-28 : Image MEB et de microscopie optique à contraste de phase d’une structure à
confinement mesa. Source LEOM._______________________________138
Figure IV-29 : Coupe TEM d’un demi VCSEL, schéma de la structure VCSEL à confinement
par gravure mesa (EP1279)-Source LPN, et spectre d’émission en pompage
optique continu d’un VCSEL à confinement mesa de 20 µm de diamètre à
300°K._____________________________________________________139
Figure IV-30 : Spectre d’émission de la structure VCSEL confinée latéralement par un mesa
de 20 µm de diamètre et le spectre d’émission du demi VCSEL en injection
optique continue (30 mW). Evolution de la distance intermodale les modes de
confinement latéral pour différents diamètres mesa._________________140
xiv
Figure IV-31 : Structure VCSEL pompé électriquement. Photo MEB de la structure VCSEL
(Source LEOM)._____________________________________________141
Figure IV-32 : Caractéristiques puissance-courant d’un VCSEL MOEMS de 20 µm de
diamètre mesuré à 20˚C et 17˚C en régime d’injection électrique continu.
Source LPN.________________________________________________142
Figure IV-33 : Spectre d’émission laser à 10 mA et 20˚C en régime d’injection électrique
continu d’un VCSEL MOEMS formé d’un miroir de Bragg InP/Air de 3,5
alternances d’une cavité résonante mixte 6λ, d’un miroir de Bragg inférieur
InP/QP et des puits quantiques QP/QP. Source LPN._________________142
xv
xvi
Liste des Tableaux
Tableau I-1 :
Tableau I-2 :
Tableau I-3 :
Tableau I-4 :
Différence entre les normes CWDM et DWDM______________________10
Réflectivité des différents miroirs de Bragg, calculé sur un substrat InP selon
l’équation III-2 pour θ=0. ______________________________________12
Enchaînement des étapes technologiques des MOEMS._______________21
tension de surface à température ambiante. ________________________24
Tableau II-1 :
Equilibre de puissance entre source de pompage et lampe tungstène. ____45
Tableau III-1 : Spécification du filtre MOEMS compatible avec le standard ITU-T G.692
100 Ghz. ____________________________________________________56
Tableau III-2 : Performances d’un filtre 6 alternances InP/Air pour différentes longueurs de
cavité résonnante mλR/2. _______________________________________63
Tableau III-3 : Performances optiques des filtres 7 alternances d’InP/Air. ____________76
Tableau III-4 : Description des structures filtres formées de lames épaisses d’épaisseurs
quart d’onde 7λ/4 et 9λ/4. ______________________________________82
Tableau IV-1 : Propriétés optique et thermique des miroirs de Bragg pour les VCSELs 1,55
µm.________________________________________________________111
Tableau IV-2 : Récapitulatif des différents Structures VCSEL réalisées pour le pompage
optique au cours de cette thèse._________________________________123
Tableau IV-3 : Propriétés électrique et thermique des miroirs de Bragg dopés. _______131
Tableau IV-4 : Résistance de la couche de contacte (A-B) des structures VCSELs, à
pompage optique (Min1773/EP976-1) sans jonction tunnel et implantation, à
pompage électrique fabriquée par implantation et avec une jonction tunnel
(EP976-1 J252A). Une structure témoin de la reprise de EJM (EP976-1)
constituant un miroir de Bragg InP/Air sur substrat InP et la couche de
contact de la jonction laser.____________________________________137
xvi
Introduction générale
1
Introduction
Avec l’avènement de l’Internet et sa démocratisation, le trafic d’information dans les
transmissions optiques terrestres a aujourd’hui explosé. De nombreux équipementiers en
télécommunication cherchent à développer des solutions peu onéreuses pour améliorer le
débit d’information. La solution retenue par l’industrie des télécommunications optiques est le
multiplexage en longueur d’onde (en anglais, WDM) qui combine des capacités de
transmission haut débit et un faible niveau d’investissement. La croissance exponentielle du
trafic et la multiplicité des media poussent vers le développement de composants
monolithiques et agiles capables d’être dynamiquement reconfigurés. L’intégration des
technologies à base de micro systèmes dans les composants tels que les filtres optiques et les
émetteurs de lumière peut être envisagée pour apporter aux réseaux déjà déployés la flexibilité
nécessaire aux opérateurs pour adapter les architectures au trafic.
Des études antérieures ont montré la compatibilité des technologies à base de micro
systèmes avec les composants optiques de type filtre, pour les transmissions métropolitaines
où l’espacement entre canaux de transmission est supérieur à 200 GHz (1,6 nm) (en anglais,
CWDM). C’est pourquoi, au cours de mon travail de thèse, nous avons développé et étudié
dans le cadre de programmes national MOUSTIC et européen TUNVIC des solutions
intégrant sur des structures à base de cavité Fabry-Pérot des miroirs de Bragg InP/Air micro
usinés en vue de réaliser des filtres optiques (MOUSTIC) et des émetteurs de lumière
(TUNVIC) accordables et compatibles avec les spécifications les plus sévères des standards
ITU (de l’anglais International telecommunication union), celle du dense WDM. Il s’agit de
développer des composants pour lesquels l’espacement entre canaux est de 100 GHz (0,8 nm).
Les questions auxquelles nous allons tenter de répondre sont :
Les potentialités des miroirs de Bragg InP/Air à répondre aux standards ITU
les plus sévères.
Dégager des voies technologiques permettant d’améliorer la stabilité des
performances statiques et en actuation.
La gestion des effets thermiques dans les composants lasers.
L’adaptation des procédés de fabrication laser aux miroirs de Bragg InP/Air.
Au long de ce manuscrit, nous présenterons tout d’abord dans le chapitre I, le contexte
de l’étude et les objectifs de ce travail de thèse. Puis nous montrerons en quoi les objectifs de
cette étude sont en rupture avec les travaux réalisés jusqu’ici en s’appuyant sur la littérature.
Nous énumérerons brièvement les procédés de microtechnologies entrant dans la fabrication
des miroirs de Bragg micro-usinés. Cela nous amènera à introduire les premiers verrous
technologiques à lever pour la fabrication des dispositifs accordables en longueur d’onde.
Dans le chapitre II, nous détaillerons les moyens expérimentaux mis en place au cours
de ce travail de thèse pour la caractérisation de nos dispositifs accordables en longueur
d’onde. Il s’agit tout d’abord de techniques de micro-caractérisation par réflectivité,
photoluminescence, et photoréflectance adaptée aux composants de taille micronique. Enfin,
nous présenterons la technique utilisée pour la caractérisation des modes de micro-cavité
Fabry-Pérot.
©Aldrice G. Bakouboula
Introduction générale
2
Dans le chapitre III, nous allons présenter les propriétés de base, de la cavité FabryPérot, des miroirs de Bragg distribués, des micro-cavités Fabry-Pérot à base de miroirs de
Bragg distribués. Ces bases nous amèneront à établir le potentiel des miroirs de Bragg micro
usinés InP/Air pour les dispositifs résonants accordables en longueur d’onde. L’ensemble des
règles présentées ici régira la conception des filtres optiques Fabry-Pérot accordables en
longueur d’onde sur lequel nous nous appuierons tout au long de ce manuscrit. Et enfin, nous
étudierons les propriétés modales en statique et en actuation des micro-cavités Fabry-Pérot
afin d’optimiser leur couplage avec la fibre dans la perspective d’une mise en module.
Finalement, dans le chapitre IV, nous exposerons pour les composants actifs dans
quelle mesure les règles de conception des résonateurs Fabry-Pérot différent de celles
associées aux composants passifs. Ceci nous amènera à présenter plusieurs schémas de
couplage en cavité mixte et à tenir compte des propriétés thermiques de matériaux constituant
le laser à cavité verticale émettant par la surface (en anglais, VCSEL) opérant à 1,55 µm sur la
filière InP et accordable en longueur d’onde. L’accordabilité est réalisée par l’intégration d’un
miroir de Bragg supérieur micro-usiné InP/Air. La conception sera validée par le pompage
optique. Puis nous mettrons en place une méthodologie d’alignement du maximum de la
courbe de gain et du mode Fabry-Pérot et présenterons deux approches de localisation de
l’injection du courant dans la couche active afin d’abaisser la densité de courant de seuil.
Nous détaillerons l’optimisation du confinement latéral par une étape d’implantation ionique
et de gravure mesa de la jonction tunnel. Toutes ces considérations prises en compte, nous ont
permis d’obtenir une première émission laser en régime d’injection électrique continu d’une
puissance maximale d’environ 0,1 mW à 20°C sur une structure VCSEL.
©Aldrice G. Bakouboula
Chapitre I
MOEMS POUR LES TELECOMs
Depuis quelques années, il est généralement admis que le silicium continuera de dominer le
marché des matériaux semiconducteurs en confinant les matériaux tels que le GaAs, l’InP et
leurs alliages ternaires et quaternaires à des niches bien spécifiques. Malgré leurs potentiels, les
matériaux III-V ont été longtemps limités par la mauvaise qualité des procédés de synthèse et
purification. Au début des années 1970, le développement rapide des techniques de croissance
épitaxiale, micro et nano technologies, et leur association, ont ouvert une nouvelle ère où les
hétérostructures semiconductrices et les objets de faible dimension sont épitaxiés avec un
contrôle atomique de la composition et du dopage. La fonctionnalisation des propriétés
électroniques et optiques par la croissance de matériaux multicouches a permis non seulement
d’améliorer les composants électroniques et optoélectroniques, mais aussi d’envisager
l’intégration des systèmes micro optoélectromécanique (MOEMS) pour la fabrication de
composants innovants.
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
4
Chapitre I
MOEMS POUR LES TELECOMs .................................................................... 3
I-1
Introduction .................................................................................................................... 5
I-2
Contexte de l’étude......................................................................................................... 5
I-2.1 Le besoin en canaux ITU ........................................................................................... 5
I-2.2 Désengorgement par le multiplexage en longueur d’onde......................................... 6
I-2.3 Positionnement de l’étude .......................................................................................... 7
I-3
Composants MOEMS .................................................................................................... 8
I-3.1 Généralité: principe, intérêt........................................................................................ 8
I-3.2 L’intérêt de l’actuation ............................................................................................... 9
I-3.3 Adéquation des MOEMS avec le marché .................................................................. 9
I-3.4 Défis technologiques ................................................................................................ 10
I-4
Filtres............................................................................................................................ 11
I-4.1 Résonateur Fabry-Pérot............................................................................................ 11
I-4.2 Etat de l’art sur les filtres accordables ..................................................................... 11
I-5
Laser à cavité Verticale émettant par la surface pour les transmissions longues
distances ....................................................................................................................... 14
I-5.1 Structures VCSELs solides ...................................................................................... 15
I-5.2 Etat de l’art des VCSELs accordables émettant à 1,55 µm...................................... 17
I-6
Microtechnologies utilisées pour les composants accordables .................................... 21
I-6.1 La gravure Verticale................................................................................................. 21
I-6.2 La gravure latérale.................................................................................................... 22
I-6.3 Séchage des microstructures : séchage supercritique............................................... 23
I-7
Conclusion.................................................................................................................... 25
I-8
Bibliographie du chapitre MOEMS pour les Télécoms ............................................... 26
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
I-1
Introduction
5
Les besoins de futurs systèmes de télécommunication en bande passante, et en
particulier des réseaux de transmissions optiques, requièrent l’adoption de solutions
innovantes et originales qui tirent avantage des récentes avancées dans les technologies
optiques. La croissance rapide des systèmes multiplexés en longueur d’onde (de l’anglais
WDM, wavelength division multiplexing) et la forte demande en terme de taux de
transmission rendent nécessaire le développement de composants monolithiques à haut taux
d’intégration et de reconfiguration, capable d’émettre, d’aiguiller et d’insérer un signal d’un
canal vers un autre, d’accorder et d’ajuster le signal de sortie. Les technologies des systèmes
micro opto électromécaniques (de l’anglais MOEMS, micro opto electro mechanical systems)
sont potentiellement susceptibles d’améliorer la flexibilité et les performances de
l’architecture de réseaux « tout optique » [1].
I-2
Contexte de l’étude
I-2.1
Le besoin en canaux ITU
Aujourd’hui, l’accroissement en volume des données échangées contraint les
équipementiers et les opérateurs de télécommunications à chercher des solutions pour abaisser
le coût des services et des équipements déjà déployés, tout en améliorant leur capacité en
bande passante et la flexibilité des architectures réseaux. L’objectif visé est d’intégrer à
moindre coût de nouvelles applications et services pour ainsi anticiper leur future évolution.
L’explosion du trafic aux nœuds des réseaux métropolitains qui, sur des distances de
l’ordre de la centaine de kilomètres, connectant les utilisateurs vers d’immenses réseaux
publics rapproche le goulot d’étranglement de l’abonné. Les difficultés soulevées pour la
gestion de tels trafics se concentrent essentiellement sur la variété des services et la diversité
des clients.
Avec l’amélioration de la vitesse de transmission et la complexité accrue des réseaux,
les opérateurs sont appelés non seulement à améliorer la qualité de l’offre de service, mais
aussi, à délivrer de nouveaux types de services à haut débit vers les sites clients. L’enjeu est
de trouver des solutions à moindre coût aux demandes sans cesse croissantes et variées de
divers clients à travers des points d’accès localisés dans les entreprises, les universités, et les
foyers.
La solution réseau choisie est l’intégration multiservice où les données, la voix, et les
images sont transmises par fibre optique respectivement grâce aux les protocoles IP/SONET
(de l’anglais, Internet Protocol/Synchronous Optical Network), ADSL (de l’anglais,
Asynchronous Digital Subscriber Line), ATM (de l’anglais, Asynchronous Transfer Mode), et
SDH (de l’anglais, Synchronous Digital Hierarchy). L’une des technologies au cœur de cette
explosion de la bande passante est le multiplexage en longueur d’onde, le WDM. La solution
multiservice met en œuvre des techniques de multiplexage en longueur d’onde [2], WDM (cf.
Figure I-1). Compte tenu de la demande client, les composants pour le multiplexage en
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
6
longueur d’onde employant des technologies de fabrication collective à bas coûts sont
extrêmement attractifs pour la réduction des coûts d’installation des réseaux d’accès et
d’investissement dans les réseaux optiques métropolitains MAN (en anglais Metropolitan
Area Network), LAN (en anglais Local Area Network), et longues distances (en anglais Long
Haul).
Figure I-1 : Exemple d’intégration multiservice sur une plateforme WDM1.
I-2.2
Désengorgement par le multiplexage en
longueur d’onde
La technologie WDM permet d’absorber la croissance du trafic et de déployer
rapidement et aisément de nouveaux services en utilisant la capacité des infrastructures
réseaux déjà en place. Cette technologie propose d’injecter plusieurs longueurs d’onde dans
une même fibre chacune étant la porteuse d’un signal modulé (cf. Figure I-2).
Figure I-2 : Principe d’une liaison WDM/DWDM.
De plus, la flexibilité des systèmes d’insertion, de prélèvement, et d’émission, peut
adresser un canal donné vers une ligne optique. Un système d’architecture ouverte ou
1
http://www.cisco.fr symposium cisco 2003 “Infrastructures Metro Optiques’’
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
7
multiservice permet ainsi à une variété de composants tels que les terminaux SONETs, les
aiguilleurs ATMs, et les routeurs IPs d’être connectés.
I-2.3
Positionnement de l’étude
Le besoin d’accroître le débit des autoroutes de l’information est devenu un enjeu
stratégique avec l’explosion du trafic de données multimédias par le biais de l’Internet. Ainsi,
la pénétration de l’Internet dans l’activité économique et l’arrivée massive du tout numérique
dans les foyers ont placé ce besoin en bande passante au cœur des politiques d’expansion. La
solution offrant le meilleur compromis entre la minimisation des coûts d’investissement et
l’interopérabilité des systèmes est le multiplexage. L’enjeu d’importance consiste à produire
et mettre sur le marché des composants agiles et fonctionnant autour de 1,55 µm capables
d’émettre, de détecter, d’aiguiller, de régénérer, d’insérer ou de prélever le signal à des débits
de plus en plus élevés sur un espacement entre canal de plus en plus réduit, 100 GHz (0,8 nm),
50 GHz (0,4 nm) et dans un avenir plus lointain 25 GHz (0,2 nm).
L’intégration des microsystèmes sur ces composants apporte l’agilité recherchée qui,
par un processus électromécanique, permet de moduler en 1 µs et sur une large gamme, la
fonction optique. Ce type de composants est bel et bien en train de transformer les réseaux
optiques. Dans ce cadre, il s’agit de remplacer, sur les composants à base de résonateur FabryPérot, les miroirs de Bragg massifs par des miroirs micro-usinés composés d’Air et de
semiconducteur.
L’intérêt est double : une réduction du nombre de couches empilés nécessaires à
l’obtention d’un miroir hautement réflecteur, et une intégration d’éléments déformables et
mobiles en mesure de faire varier la longueur de la cavité résonante. Placée aux extrémités ou
aux nœuds des liaisons optiques, l’intégration des technologies MEMS aux filtres et lasers
verticaux à émission par la surface (VCSEL) répond à ces critères de flexibilité et d’agilité.
Dans cette perceptive, mes travaux de thèse s’inscrivent dans le cadre de deux projets
de recherches. Le premier est un projet national RNRT-MOUSTIC (Microsystème Optique
poUr la SélecTIon de Canaux) et le second est un projet européen IST-TUNVIC
(Micromechanical Widely Tunable VCSEL for WDM Telecommunication systems). Tous les
deux visent à développer des composants optiques accordables par effet électromécanique
pour le multiplexage en longueur d’onde à base de micro systèmes développés dans les
filières InP. Pour le projet TUNVIC, il s’agit de développer un laser à cavité verticale
émettant par la surface (en anglais VCSEL, Vertical Cavity Surface Emitting Laser) opérant à
1,55 µm et accordable en longueur d’onde. Le projet MOUSTIC concerne le développement
de filtres optiques Fabry-Pérot capables d’accorder de façon électromécanique la longueur
d’onde entre 1,5 µm et 1,7 µm dans la fenêtre de transmission optique longues distances.
Dans le projet MOUSTIC, les partenaires impliqués dans la réalisation des filtres
optiques sont le LEOM de l’Ecole Centrale de Lyon pour sa maîtrise des procédés de
microtechnologies sur InP, Thales recherche et technologie (TRT) France pour la croissance
d’hétérostructure InP/InGaAs pour les microsystèmes et les aspects intégration système et
ATI optique pour la mise sur embase puis en module du filtre, et enfin le LPM à l’INSA de
Lyon pour les aspects de caractérisation.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
8
Ces partenaires nationaux impliqués dans le projet RNRT-MOUSTIC, le sont aussi
dans le projet IST-TUNVIC. Il s’agit du LEOM qui en plus de son savoir-faire en
microtechnologie apporte au projet TUNVIC sa maîtrise de la reprise de croissance par la
technique épitaxie par jet moléculaire sur des matériaux déposés par épitaxie en phase vapeur
aux organo-métalliques (EPVOM). Le département de recherche et développement de Thalès,
TRT-France, est chargé des aspect de mise en module de composants actifs. Quant au
laboratoire de photonique et de nanostructures (LPN) dont l’expérience dans la fabrication de
matériaux lasers est reconnue, il réalise le miroir de Bragg tout semiconducteur, la couche
active, la jonction tunnel par EPVOM (le demi VCSEL), et la localisation de l’injection
électrique par implantation ionique.
I-3
Composants MOEMS
Initialement destinés à la microélectronique, les procédés développés dans la filière
silicium sont transférés vers les filières III-V, matériaux clés pour l’optoélectronique. De plus,
la fabrication des microsystèmes électromécaniques (en anglais MEMS, micro electro
mechanical systems) bénéficie pleinement de la maturité des procédés de fabrication
collective de la microélectronique, ce qui réduit considérablement les coûts de fabrication. La
maîtrise des procédés de gravure tels que la RIE (de l’anglais, Reactive Ion Etching) ou l’ICP
(de l’anglais, Inductively Coupled Plasma) et de micro-usinage de surface ont permis
d’augmenter respectivement le rapport d’aspect et la sélectivité des procédés. Ces progrès ont
considérablement amélioré l’efficacité d’accordabilité électromécanique des membranes sous
l’action d’une force électrostatique, les propriétés optiques, ainsi que les tensions de
fonctionnement des composants mettant en œuvre la technologie des microsystèmes [3].
I-3.1
Généralité: principe, intérêt
Le principal objectif des MEMS optiques/MOEMS est de développer des technologies
pour les capteurs et des dispositifs accordables en vue de réaliser de nouveaux composants
pour lesquels le niveau de contrôle, de réception, des performances, et de la flexibilité est
accru. Les MOEMS apportent ainsi, aux composants classiques, la capacité de modifier ou de
moduler le chemin de la lumière. La plupart des composants MOEMS agissent sur les
grandeurs physiques telles que la réflexion, la diffraction ou la réfraction de la lumière.
L’optique est aujourd’hui fortement utilisée dans le traitement de l’information, pour
la génération, la manipulation, le guidage et la détection de lumière [4]. Dans cette perspective,
les fonctions MOEMS sont mises à profit pour la manipulation de la lumière dans une, deux,
ou trois dimensions [5]. La caractéristique, la plus attractive des MOEMS, est la possibilité
offerte aux éléments optiques de se déplacer avec une grande précision et un temps de réponse
inférieur à la milliseconde [6]. Les mouvements des MOEMS permettent une manipulation
dynamique des faisceaux lumineux. Cette manipulation dynamique peut par ailleurs être mise
à profit dans la modulation de l’amplitude ou de la longueur d’onde, l’introduction de retard
temporel, la diffraction, la réflexion, la réfraction ou le réalignement spatial des faisceaux.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
I-3.2
L’intérêt de l’actuation
9
Les MOEMS permettent d’intégrer les fonctions d’accordabilité. L’actuation offre la
possibilité à un composant unique de pouvoir opérer à volonté sur différents canaux de la
grille ITU (de l’anglais, International Telecommunication Union). Un composant accordable
unique peut ainsi seul remplacer plusieurs composants de la grille ITU. L’accordabilité peut
être réalisée de plusieurs façons : elle peut être thermique, électro optique, et mécanique.
Chacune de ces techniques d’accordabilité couvre une gamme croissante 3 nm par effet
thermique, d’environ 10 nm par effet électro-optique, et potentiellement plusieurs centaines
de nanomètre par effet mécanique. Les processus mis en œuvre pour obtenir l’accordabilité
ont des temps de réponse compatibles avec les applications à hauts débits, puisqu’en effet leur
durée de commutation est inférieure à la milliseconde [7].
Le temps de commutation entre deux canaux adjacents est typiquement de l’ordre de la
microseconde pour les processus mécaniques, de l’ordre de la milliseconde pour les processus
thermiques. L’accordabilité par voie thermique [8] est elle aussi basée sur la modification de
l’indice de réfraction du matériau : en effet la température agit sur l’indice à travers l’énergie
du gap et selon la statistique de Fermi-Dirac.
L’accordabilité mécanique sera au cœur de ce travail. Le chemin optique est modulé
en variant la géométrie du dispositif à travers le déplacement mécanique d’une membrane.
Cette voie est privilégiée, puisque le domaine d’accordabilité est potentiellement susceptible
de couvrir continûment les bandes spectrales L (1,570 µm-1,625 µm) et C (1,525 µm-1,570
µm) réservées aux transmissions longues distances par fibre optique.
I-3.3
Adéquation des MOEMS avec le marché
Les technologies MOEMS à base de cavité Fabry-Pérot développées au LEOM que
nous comptons étudier s’insèrent dans cette perspective. Ces composants MOEMS
accordables en longueur d’onde et monolithiques apportent aux réseaux optiques la flexibilité
nécessaire à la réduction des coûts et à l’augmentation de débits [9]. Le remplacement d’une
série de composants WDM par un composant MOEMS unique, capable de couvrir les bandes
C et L, simplifie à la fois la gestion des protocoles et la maintenance, en réduisant les temps
d’accès et de reconfiguration [10], tout en améliorant l’interopérabilité entre les plateformes
optiques. Ces composants s’insèrent dans les systèmes OADMs (de l’anglais, Optical
Add/Drop Multiplexing) pour prélever ou insérer sélectivement un canal d’une liaison WDM
dans des architectures métropolitaines où le composant MOEMS est placé en série ou en
cascade [11, 12].
Le flux d’information transmis vers la fibre optique est ainsi multiplié par le nombre
de canaux multiplexés. Ainsi, si chaque canal du réseau DWDM 50 GHz est modulé à 10
Gbps (bps=bits par seconde) et que la ligne comporte sur les bandes L et C de la fenêtre de
transmission de la fibre de silice 2x80 canaux, le débit des données multimédia (donnée, voix,
image) atteint 1,6 Tbps (cf. Figure I-3).
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
Figure I-3 :
I-3.4
10
Distribution des canaux WDM des bandes L et C dans la grille ITU.
Défis technologiques
Les difficultés particulières à l’intégration des technologies MOEMS, aux filtres et aux
VCSELs accordables, sont la maîtrise de l’ingénierie des contraintes, des étapes de micro
usinages et de séchages. Ces points critiques quant à la réalisation de filtres et VCSELs
accordables proviennent de la difficulté de réaliser des résonateurs combinant un grand
facteur de qualité, et pour les VCSELs une faible résistance thermique, et de maîtriser les
procédés de microtechnologie ainsi que les contraintes dans les couches minces afin de
maintenir les spécifications WDM (cf. Tableau I-1) lors de l’actuation. Ceux-ci demandent
dans le cas des VCSELs d’adapter au mieux la position du mode de la cavité Fabry-Pérot et
celle du maximum de la courbe de gain pour réduire le seuil de l’effet laser.
Tableau I-1 : Différence entre les normes CWDM et DWDM2.
CWDM
DWDM
MAN
MAN
LAN
Espacement entre canaux >200 GHz (1,6 nm)≤2500 GHz ≤ 200 GHz
≤ 100 GHz
Distance de transmission
~ 50 kms
> 100 kms
≥ 160 kms
Pertes d’insertion/ canal
2 dB
< 1dB
Taux de réjection
> 30 dB
> 25 dB
> 25 dB
3 nm
0,01 nm
0,01 nm
Stabilité en λ
Applications ou topologie Anneaux, point à point (PoP),
Anneaux,
Anneaux
réseaux
réseaux passifs optiques, Hub
PoP
Amplificateur
Non
Non
Oui
Taux de transmission
10-100 Mbps
0,1-2,5 Gbps 10-40 Gbps
Nombre de canaux
1-8ou16
4-64
32-160
2
Données des normes ITU-T G.692 et ITU-T G.694.2
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Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
I-4
Filtres
11
La technologie de micro usinage est une étape clé pour la fabrication des MEMS. Les
premiers dispositifs ont été développés dans les années 1970 sur la filière silicium. Le micro
usinage a rapidement atteint, autour des années 1990, le degré de maturité nécessaire pour la
réalisation de démonstrateurs[13]. Les premiers filtres accordables à base de micro cavité opto
mécanique ont été fabriqués par AT&T Bell Labs en 1994 sur la filière Silicium [14]. En
raison de l’intérêt de ces systèmes pour la manipulation des systèmes optiques, les
technologies de micro-usinage ont été transférées vers les matériaux III-V dont les
caractéristiques et les propriétés optiques sont sans équivalent par rapport au silicium. En
effet, sur cette filière, des composants passifs et actifs peuvent être intégrés sur une même
plaque. Ce travail de transfert vers les matériaux III-V, en particulier sur le GaAs, est
récapitulé dans les travaux de Hjort [15]. Dans ce contexte, les premiers dispositifs MEMS sur
matériaux III-V apparaissent sur GaAs en 1995 avec Déhé et al [16].
I-4.1
Résonateur Fabry-Pérot
Un filtre optique est avant tout un résonateur Fabry-Pérot composé de deux miroirs de
Bragg séparés par une cavité résonante d’Air. Le miroir de Bragg est un empilement
multicouche constitué d’une succession périodique de couches de haut et bas indice de
réfraction. Les épaisseurs optiques de ces couches sont un multiple de λ/4. Sa réflectivité et la
largeur de bande interdite de photon sont respectivement fonction du nombre de périodes et
de la différence d’indice de réfraction. L’épaisseur de la cavité résonante est un multiple de
λ/2. Les performances du filtre sont définies par la largeur de bande passante à -3 dB,
l’espacement entre canaux et la gamme d’accordabilité.
Toutefois, pour atteindre une largeur de bande passante à -3 dB inférieure à 100 GHz
(0,8 nm), il est indispensable d’avoir des miroirs de réflectivité supérieure à 99%. Les miroirs
de Bragg à forte différence d’indice permettent d’atteindre de telles réflectivités et d’obtenir
de grande gamme d’actuation tout en limitant le nombre de période, ce qui réduit
considérablement les temps d’épitaxie. L’accordabilité est réalisée en déplaçant, au moyen
d’un champ électrostatique, la lame du miroir de Bragg supérieur adjacente à la cavité.
Notons néanmoins que la réalisation de filtres compatibles avec les spécifications du WDM
demande une maîtrise des procédés de micro usinage et d’ingénierie des contraintes (cf.
Paragraphe I-6).
I-4.2
Etat de l’art sur les filtres accordables
Les groupes travaillant à la mise aux points de filtres accordables à base de micro
cavité Fabry-Pérot sont disséminés pour la plupart en Europe (Suède-KTH, AllemagneTUD/Kassel, France-LEOM/LPM), en Amérique du Nord (USA-University of Stanford,
Berkeley, cornell) et tout récemment en Asie (Japon-TITech). Deux approches sont
identifiables : l’une consiste à tirer profit des matériaux à forte différence d’indice de
réfraction sur les filières silicium ou GaAs pour la fabrication de miroir de Bragg de haute
réflectivité et l’autre, que nous avons privilégiée, utilise des miroirs de Bragg MOEMS
formés par un empilement multicouche de semiconducteur (InP) et d’Air (cf. Figure I-4).
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
Figure I-4 :
Approche monolithique InP/Air[28] et SiO2/TiO2
avec SiO2/Si et GaAs/AlGaAs[21].
12
[18]
, Technologie de report
Contrairement aux autres approches, celle que nous étudions est monolithique, et tire
avantage des techniques de fabrication collective pour réduire les coûts de fabrication
inhérents à l’utilisation des technologies de report (en anglais, Flip-Chip). Les coûts de
production sont ainsi reportés, dans le cas des technologies monolithiques, en grande partie au
niveau de la mise en boîtier (en anglais, packaging).
Les matériaux identifiant chacune des filières permettent de diminuer le nombre de
couches nécessaires à la réalisation de miroirs de Bragg de haute réflectivité. Une grande
différence d’indice permet de réduire substantiellement le nombre d’empilement pour une
même réflectivité (cf. Tableau I-2).
Tableau I-2 : Réflectivité des différents miroirs de Bragg, calculé sur un substrat InP selon
l’équation III-2 pour θ=0.
Matériaux
Indice
∆n Réflectivité Nombres d’alternances
InGaAsP(1,4µm)/InP 3,43/3,167 0,263
99,9%
52
InGaAlAs/InP
3,5/3,167 0,333
99,9%
41,5
InGaAlAs/InAlAs
3,5/3,2
0,3
99,9%
46,5
GaAs/AlAs
3,37/2,9 0,47
99,9%
27,5
GaAlAs/AlOx
3,1/1,55 1,55
99,9%
5,5
GaAlAs/GaAs
3,1/3,37 0,27
99,9%
49,5
InGaAs/AlAs
3,58/2,9 0,68
99,9%
19,5
InGaAs/InP
3,58/3,167 0,413
99,9%
34
InP/Air
3,167/1 2,167
99,9%
3
Si/SiO2
3,42/2,01 1,41
99,9%
7,5
SiO2/Si3N4
2,01/2,54 0,54
99,9%
17
TiO2/SiO2
2,71/2,01 0,7
99,9%
13
Bien que les miroirs de Bragg MOEMS InP/Air présentent la meilleure différence
d’indice, la réalisation de dispositifs reste extrêmement sensible à la qualité des technologies
et exige une excellente maîtrise des procédés de fabrication. C’est pourquoi, les premiers
filtres ont été fabriqués à base de miroirs de Bragg diélectriques (TiO2/SiO2 et Si/SiO2) au
moyen de technique de dépôt chimique assisté par plasma (CVD) [17, 18].
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Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
13
Les filtres développés jusqu’à récemment relèvent de deux logiques, l’une consistant à
minimiser le temps de développement en séparant l’optimisation du miroir actuable et du
miroir fixe. Il s’agit de l’approche « Flip-chip » privilégié par Aziz et al du TUD de
Darmstadt, Allemagne, où deux composants passifs sont assemblés pour réaliser la fonction
de filtrage après avoir été fabriqués sur deux substrats distincts [19]. La réalisation d’une cavité
stable est ainsi facilitée puisque la courbure du miroir déformable peut être optimisée
indépendamment du miroir fixe.
Très rapidement, cette équipe du TUD s’est orientée vers une actuation
électrothermique. Selon Peerlings et al, les tensions de polarisation appliquées restent faibles
comparativement à la puissance thermique dissipée (26 mW à 2,7 Volts). L’efficacité
d’actuation atteinte pour les membranes (bras de 150 x120 µm²) est de 150 nm/mW contre 3
nm/V pour l’actuation électrostatique (103 nm à 35 Volts) [20].
L’optimisation des techniques de micro-usinage en volume, des techniques
d’assemblage passif, et de l’actuation thermique leur ont permis de réaliser des filtres DWDM
accordables grâce à une technologie de report à base de miroir de Bragg InAlGaAs/InAlAs sur
substrat d’InP[21] et AlGaAs/GaAs(14,5 périodes)-InGaAs/AlGaAs(5 périodes) sur substrat de
GaAs [22]. Les performances respectives en actuation sont de 30 GHz (0,24 nm) de largeur de
bande passante à -3 dB accordable sur 40 nm et de 15 GHz (0,12 nm) de largeur de bande
passante à -3 dB accordable sur 54 nm.
L’autre solution est une approche monolithique dont l’objet essentiel est la réduction
des coûts de production qui passe par automatisation des procédés de fabrication et la
réduction des tailles. Dans l’approche monolithique, l’actuation électrostatique est privilégiée
par rapport à la voie électrothermique. En effet la faiblesse des coefficients de dilatation
thermique des matériaux III-V demande la fabrication de puces de grandes tailles permettant
d’intégrer aisément les éléments chauffant. Par ailleurs, cette solution ne présente pas de
grande efficacité d’actuation lorsque le taux d’intégration est fort. La forte différence d’indice
de la filière GaAs est exploité pour la fabrication de miroirs de Bragg solide de haute
réflectivité par des techniques de dépôts de couches minces par épitaxie par jet moléculaire
(EJM) ou épitaxie en phase vapeur d’organo métalliques (EPVOM).
Tayebati et al ont très largement exploré cette filière par la réalisation de filtre à base
de miroirs de Bragg solide AlGaAs/AlAs [23] ou AlOx/AlGaAs [24]. Le filtre de Tayebati est
constitué de deux miroirs de Bragg solide et d’une cavité résonante d’Air accordée
électromécaniquement. Le miroir supérieur est suspendu par 4 ou 2 bras au dessus de la cavité
d’Air réalisée par micro usinage de surface de résine. Ces premiers composants WDM
monolithiques ont une bande passante à -3 dB de 59 GHz (0,47 nm) accordable sur une plage
de 70 nm pour 50 V appliqués.
Dans la même filière matériaux, Mateus et al de Berkeley proposent un nouveau
concept de filtre accordable pour lequel l’actuation électrostatique est basée sur un
mouvement en torsion d’un bras de levier. Cette approche permet de s’affranchir de la limite
d’actuation d’un tiers de la cavité. L’actuation est réalisée par le déplacement en torsion d’un
bras de levier, elle est de 100 nm lorsque la tension évolue entre 18 Volts à 22 Volts [25]. Par
ailleurs, Koyama et al du « Tokyo Institute of Technology » proposent d’utiliser la différence
entre les coefficients de dilatation thermique du GaAs et du AlGaAs pour réaliser une
actuation électrothermique. Ce filtre monolithique est actué sur 22 nm pour une variation de
température de 50 K[26, 27].
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
14
Ce n’est que récemment que les filtres accordables à base de micro cavité sont apparus
dans filière InP. Le LEOM à l’ Ecole Centrale de Lyon a développé, en étroite collaboration
avec le LPM, des filtres monolithiques à base de miroirs de Bragg InP/Air sur substrat InP [28,
29]
. Dans cette même filière, Chitica et al ont réalisé au KTH, Suède, un filtre InP hybride
formé, pour le miroir de Bragg inférieur, d’alternance InP/InGaAsP et d’un miroir de Bragg
supérieur diélectrique composé d’alternances Si/SiO2. La couche sacrificielle d’InGaAs est
éliminée par micro usinage de surface. Les performances obtenues sont une largeur de bande
passante à -3 dB de 1250 GHz (10 nm) et une plage d’actuation de 45 nm pour 40 Volts.
L’approche tout InP/Air qui exploite la meilleure différence d’indice de réfraction
(2,17) et une sélectivité totale de la solution de gravure entre l’InGaAs et l’InP [30] est suivie
par une équipe de l’IMA à Kassel, Allemagne en collaboration avec le KTH en Suède. Cette
équipe a développé des procédés pour rendre plus robustes les filtres InP/Air aux étapes de
microtechnologies, et a ainsi considérablement augmenté l’efficacité d’actuation [31].
Néanmoins, il reste difficile de réaliser des filtres atteignant des performances compatibles
avec la conception optique. Cela est du à la forte sensibilité des miroirs InP/Air au micro
usinage, à la croissance épitaxiale, à la gravure verticale, et à la gestion des contraintes dans
les couches minces [32].
I-5
Laser à cavité Verticale émettant par la
surface pour les transmissions longues
distances
En 1977, Iga du « Tokyo Institute of Technology » propose pour la première fois de
réaliser un laser à cavité verticale émettant par la surface (VCSEL). L’originalité du dispositif
laser proposé consiste à faire croître dans la même direction de croissance en une seule étape
épitaxiale, le résonateur et le milieu amplificateur. Cette approche met à profit les techniques
de croissance épitaxiale pour réaliser une cavité monomode dont l’épaisseur est de l’ordre de
la longueur d’onde (cf. Figure I-5).
Figure I-5 : Schéma de principe d’un laser à
cavité verticale émettant par la surface.
Extraite de la référence [33]
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
15
Pour ce faire, le résonateur est réalisé grâce à des miroirs de Bragg distribués. Les
longueurs de cavité résonante étant de l’ordre de la longueur d’onde de l’émission laser, il est
alors impératif de disposer de miroirs à très haute réflectivité (>99,8%) pour atteindre le seuil
d’oscillation laser comparable à celui des lasers émettant par la tranche. Toute la difficulté de
ce type de dispositif consiste donc à réaliser des miroirs distribués de très haute réflectivité et
faiblement absorbant. L’obtention de ces critères de qualité demande une maîtrise de la
croissance en accord de maille, en particulier, une maîtrise des interfaces et un excellent
contrôle des épaisseurs des couches quart d’onde. De plus, il faut disposer de matériaux à
forte différence d’indice dans la même filière que celle du substrat afin d’abaisser le nombre
d’empilement nécessaire pour atteindre un pouvoir réflecteur supérieur à 99,8%.
Les avantages de ce type de laser par rapport aux lasers émettant par la tranche sont de
plusieurs ordres [33]. Parmi les plus importants, on trouve :
(i)
(ii)
(iii)
(iv)
(v)
(vi)
Bas niveau du seuil laser induit par le faible volume de la couche
active.
Relative insensibilité de la longueur d’onde de l’émission laser et du
seuil à la température.
Grande fréquence de modulation et grand rendement quantique.
Fabrication monolithique compatible avec les technologies de micro
usinage.
Réalisation des tests sur plaque directement sur les composants discrets
avant séparation et montage ce qui permet de réduire considérablement
les coûts de mise en module.
Grande efficacité de couplage à une fibre optique due à un excellent
recouvrement entre les modes de la fibre et du laser [34].
Ces avantages font de ce type d’émetteur des composants extrêmement attractifs pour
l’industrie. Les coûts liés à leur production sont réduits comparativement aux lasers émettant
par la tranche pour lesquels le couplage à une fibre optique et la mise en module sont délicats.
I-5.1
Structures VCSELs solides
Ce n’est qu’en 1979 que le premier démonstrateur est publié [35]. Ce VCSEL dont le
milieu amplificateur est formé d’InGaAsP en accord de maille sur l’InP présente à 1,3 µm une
émission laser à la température de 77 K en régime d’injection impulsionnel avec un courant
seuil de 900 mA, soit un courant seuil de 44 kA/cm². Cette valeur élevée du courant seuil est
due à deux facteurs, d’une part l’utilisation de miroirs métalliques fortement absorbants dans
l’infrarouge et d’autre part à l’absence de localisation du courant injecté.
Dés 1987 le premier VCSEL émettant aux petites longueurs d’onde (0,98 µm) et
fonctionnant en régime d’injection électrique continu à température ambiante est fabriqué sur
substrat GaAs par Koyama à base de miroirs diélectriques [36, 37]. A contrario, la réalisation de
VCSELs pour les grandes longueurs d’onde fonctionnant en régime d’injection continue reste
difficile à obtenir du fait des pertes électriques par effet Auger. Celles-ci sont plus importantes
à de forte densité de courant pour les couches actives émettant à 1,3 µm ou 1,5 µm.
Les pertes électriques par effet Auger augmentent fortement la densité de courant
seuil. De plus, pour les lasers destinés aux transmissions longues distances émettant à 1,3 µm
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
16
ou 1,55 µm, il existe peu de matériaux à forte différence d’indice permettant la fabrication de
miroirs distribués de très haute réflectivité et faiblement absorbant. Ces deux aspects
expliquent le retard pris pour la fabrication des VCSELs à grande longueur d’onde. Le
premier résultat significatif a été obtenu à 1,3 µm en 1991 par Wada et al en régime
d’injection électrique impulsionnel à température ambiante[38] puis en 1993 par Baba et al en
régime d’injection continu à une température quasi ambiante (-57°C) [39] en associant à une
couche active InGaAsP/InP deux miroirs diélectriques. De plus, en 1992, Tadokoro et al [40]
enregistrent les premiers une émission laser à 1,5 µm en régime d’injection électrique
impulsionnel à température ambiante avec un courant seuil de 21 kA/cm² sur un dispositif
formé de miroirs distribués InGaAsP/InP (1,4 µm) et diélectriques.
Bien que les progrès enregistrés dans la fabrication ont permis dés 1993 d’abaisser le
courant seuil de l’émission laser à 3,0 kA/cm² à 77 K et 47 kA/cm² à 297 K pour les VCSELs
formés de miroirs diélectriques, une approche alternative consiste à coller autour d’une
couche active d’InGaAsP en accord de maille sur l’InP de deux miroirs semiconducteurs
GaAs/AlGaAs fabriqués sur substrat GaAs. Cette approche a permis en 1995 à Babic et al de
réaliser le premier VCSEL émettant à 1,55 µm en régime d’injection électrique continu[41] et
d’atteindre un courant seuil record de 2,5 kA/cm². La réduction de l’absorption optique par
porteur libre dans le miroir semiconducteur, le confinement des porteurs dans la couche active
ainsi que l’uniformisation de l’injection électrique par oxydation latérale ont permis
d’améliorer cette technique de collage et d’obtenir une émission laser jusqu’à 85°C [42].
L’utilisation du collage hétéroépitaxial reste une technique coûteuse car la fabrication
du VCSEL nécessite l’emploi de deux substrats et ne s’applique qu’à de faible surface. De
plus, la complexité des procédés de fabrication et la chute importante de tension à l’interface
de la soudure font que cette technique de collage est inadaptée pour les applications bas coûts.
Dès lors de nombreuses équipes se sont orientées vers le développement de solution
monolithique utilisant d’une part des miroirs formés de couple de matériaux accordés en
maille sur l’InP et d’autre part une combinaison de miroirs de Bragg diélectriques et
semiconducteurs. La plupart des équipes ont privilégié la deuxième approche [43] pour les
VCSELs à grande longueur d’onde afin de bénéficier de la grande conductibilité thermique
des matériaux diélectriques. Utilisant des miroirs InGaAs/InAlAs et diélectriques (MgF2/a-Si),
la société Vertilas3, issue de l’essaimage du « Walter Schottky Institute », Munich,
Allemagne, réalise un VCSEL émettant à 1,55 µm en régime d’injection électrique à travers
une jonction tunnel enterrée à température ambiante [44].
Pour ce qui est de l’approche totalement monolithique, communément utilisé pour les
VCSELs à courte longueur d’onde, ce n’est que récemment qu’elle est appliquée aux
VCSELs à grande longueur d’onde. En effet, Kazmierski et al ont réalisé en 1998 un VCSEL
entièrement monolithique, employant des miroirs de Bragg InGaAlAs/InAlAs accordés sur
InP, opérant à 1,56 µm en régime d’injection électrique impulsionnel à température ambiante
jusqu’à 55°C [45]. Très rapidement, en 1999, en utilisant un miroir constitué d’InP/InGaAsP et
un miroir métamorphique GaAs/AlAs, Boucart et al réalisent un VCSEL monomode émettant
à 1,55 µm opérant via une jonction tunnel en régime d’injection électrique continue à
température ambiante à jusqu’à 45°C avec un courant seuil de 1,7 kA/cm² [46]. De même, un
VCSEL émettant à 1,55 µm en régime d’injection électrique continu a été obtenu en
employant des miroirs semiconducteurs en accord d’AlGaAsSb/AlAsSb [47]. L’intérêt d’utiliser
une approche monolithique par rapport à celle exploitant le collage hétéroépitaxial [48] est
3
http://www.vertilas.com/
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
17
double : elle permet de réduire d’une part les pertes optiques dans la cavité et d’autre part la
tension de fonctionnement du laser par l’intégration d’un contact électrique enterré, une
jonction tunnel, ce qui diminue considérablement la résistance série de l’ensemble de la
structure laser.
C’est en 2001 que Chitica et al réalisent un VCSEL à grande longueur d’onde
constitué intégralement de miroir de Bragg tout InP/Air. L’effet laser est obtenu en régime
d’injection optique continu à température ambiante avec une puissance de pompe de 370
W/cm2 soit en équivalent courant de 0,4 kA/cm². Le VCSEL fonctionne à 1,56 µm et délivre
une puissance de 110 µW [49].
Peu de sociétés industrielles sont impliquées dans le développement de VCSELs à 1,3
µm et 1,55 µm. Parmi elles, Honeywell™4 impliquée depuis 1996 dans la production massive
de VCSELs à courte longueur d’onde développe activement depuis 2001 des VCSELs
monolithiques fonctionnant à 1,3 µm et 1,55 µm [50]. De plus en plus d’acteurs de l’industrie
traditionnelle des Télécoms tels que Infineon™, Emcore™… travaillent aux transferts des
VCSELs à grandes longueurs d’onde vers les unités de production [51].
I-5.2
Etat de l’art des VCSELs accordables
émettant à 1,55 µm
Le premier VCSEL accordable est obtenu en 1994 par Fan et al de l’université de
Californie par effet électrothermique. L’actuation est réalisé sur 10,1 nm grâce à une couche
métallique enterrée [52]. L’activité de recherche sur les VCSELs accordables à base de
microsystèmes débute en 1994 à l’université de Californie, USA, avec les équipes de ChangHasnain [53] puis d’Harris [54]. Jusqu’en 1994, les recherches sur les sources accordables
portaient essentiellement sur les dispositifs à cavité externe (depuis les années 1970) puis au
début des années 1980 sur les lasers DFB (distributed feedback) au Bell Labs [55, 56]. La
première approche présente des coûts d’assemblage élevés. Pour la deuxième approche, la
plage d’accordabilité des lasers DFB reste restreinte et l’accordabilité est discontinue.
Néanmoins, le développement de configurations exploitant l’effet Vernier et des miroirs
composés de plusieurs éléments parviennent à atteindre des plages d’accordabilité record de
72 nm grâce à l’utilisation de coupleurs codirectionnels assistés par réseau ou jonction Y [57].
La caractéristique d’actuation de ces lasers DFB formés de miroir de Bragg à multi sections
est extrêmement difficile à contrôler, puisque le courant d’injection et la température changent
avec la longueur d’onde d’émission. De plus, la longueur d’onde d’émission varie avec l’âge
du dispositif. La discontinuité du schéma d’actuation et la complexité du contrôle en longueur
d’onde font que la connaissance précise de la longueur d’onde d’émission est critique.
Les récents développements sur les technologies MEMS permettent d’envisager
l’introduction d’un miroir mobile capable de moduler mécaniquement la longueur de la cavité
résonante afin d’une part d’exploiter leur grande plage d’accordabilité continue, et d’autre
part de simplifier la fabrication et réduire les coûts inhérents à la production de lasers
accordables. La qualité principale des lasers accordables à base de MEMS est la continuité,
l’absence d’hystérésis, et la stabilité de la caractéristique d’actuation qui permet dans les
systèmes de transmission de bien se caler au centre d’un canal de transmission sans introduire
4
http://www.honeywell.com/
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
18
d’effet d’interférence avec d’autres canaux lors de l’activation et de l’aiguillage d’un signal
optique large bande. L’intégration monolithique des technologies MEMS et des VCSELs
combine avec succès le meilleur des deux technologies et apporte aux lasers d’importantes
plages d’accordabilité. La maturité des procédés de fabrication des VCSELs aux courtes
longueurs d’onde d’émission explique pourquoi les premières structures VCSELs
monolithiques et accordables exploitant une accordabilité électromécanique sont apparues.
Deux conceptions ont permis de faire en 1995, la preuve quasi simultanément de
l’intégration des MEMS aux structures VCSELs en régime d’injection électrique continu aux
courtes longueurs d’onde (~0,98 µm). Un premier dispositif fabriqué par l’équipe de ChangHasnain à Berkeley, où l’actuation électromécanique est basée sur le déplacement d’un miroir
de Bragg Al0.6GaAs/Al0.1GaAs (cf. Figure I-6.b), est accordé sur 15 nm [58]. De plus, un
deuxième dispositif, réalisé par l’équipe d’Harris à Stanford, permet dès 1995 en émission
spontanée de valider l’accordabilité mécanique sur une plage de 31 nm [59]. L’actuation est
cette fois-ci induite par une membrane GaAs suspendue par 4 Bras au dessus duquel est
déposé un miroir diélectrique SiNxHy/Au (cf. Figure I-6.a). Puis en 1996, ce même dispositif
est accordé sur une plage de 15 nm sous émission laser [60].
Ces deux équipes ont très rapidement amélioré leur approche respective. La plage
d’accordabilité atteinte est de l’ordre de 30 nm [61]. De plus, la réalisation d’un confinement
électrique par oxydation d’une couche d’AlAs et l’utilisation de miroir plus réflecteur ont
permis de diminuer le courant seuil de l’émission laser (<1mA) [62].
(a)
(b)
Figure I-6 :
Schéma de principe des VCSELs accordables à base de MEMS (a) présenté
par l’équipe d’Harris de Stanford, (b) par l’équipe de Chang-Hasnain de
Berkeley.
Les deux configurations précédentes ont par la suite été adoptées par deux « jeunes
pouces », les sociétés Bandwith9™ et Coretek™. Coretek™ dont les activités ont été
successivement acquises par Nortel™ puis Bookham™ exploite une approche développée par
Harris et al (cf. figure I-7.b) [63], tandis que Bandwith9™ utilise celle développée par ChangHasnain et al (cf. figure I-7.a). Par ailleurs, l’approche de Chang-Hasnain est actuellement
développée par Amano et al au « Tokyo Institute of Technology » où il exploite la différence
entre les coefficients d’expansion thermique du GaAs et de l’AlGaAs pour déplacer le miroir
de Bragg GaAs/AlGaAs et ainsi moduler l’épaisseur de la cavité d’Air de façon
électrothermique. La gestion adéquate des couches quart d’onde et des contraintes dans les
matériaux GaAs et AlGaAs permet d’abaisser la tension d’accordabilité et ainsi obtenir à 6,1
volts une actuation de 53 nm et 17,6 nm respectivement vers les basses et hautes longueurs
d’onde de la structure [64].
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
19
Les difficultés associées à la réalisation des miroirs de Bragg tout semiconducteur
dans les matériaux en accord de maille sur l’InP ont limité le développement des VCSELs
accordables jusqu’en 1999 selon les configurations précédentes. C’est uniquement en 1999
que Vakhshoori et al de la société Coretek™ réalisent un VCSEL accordable opérant en
régime d’injection optique continu à 1,55 µm sur substrat InP. La structure VCSEL présentée
sur la figure I-8.a est pompée optiquement par une diode laser (0,98 µm) à travers un miroir
de Bragg inférieur soudé sur le substrat d’une structure épitaxiée. Celle-ci est formée d’un
miroir diélectrique, d’une cavité d’Air accordable, et d’une cavité semiconductrice incluant
des multi puits quantiques contraints d’InGaAsP dans des barrières d’InGaAsP. Le VCSEL
émet en sortie une émission laser de 2 mW et est accordable sur 50 nm[65].
Figure I-7 :
Image obtenue par un microscope électronique à balayage MEMS VCSEL
(a) VCSEL accordable Bandwith9™5
(b) VCSEL accordable Coretek™
Une approche analogue récemment développée à Darmstadt dans le cadre du projet
TUNVIC présentée sur la figure I-8.b utilise un miroir diélectrique concave reporté sur une
structure épitaxiée formée d’un miroir de Bragg InGaAsP/InP et d’une couche active
d’InGaAsP. Cette couche active est prévue pour fonctionner en régime d’injection électrique.
L’injection de courant est réalisée par une jonction tunnel afin de minimiser la résistance
série. La localisation du courant est réalisée grâce à une étape d’implantation ionique O+. Les
premiers résultats obtenus montrent une émission laser à 1,55 µm de 0,5 mW en régime
d’injection optique continu (laser 0,98 nm) avec une accordabilité électrothermique de 24 nm
et une densité de puissance au seuil de ~2 kW/cm² [66].
Figure I-8 : VCSEL accordable à base de MEMS émettant à 1,55 µm
(b) « Flip-Chip » à pompage électrique
(a) Coretek™ à pompage optique
5
http://www.bandwidth9.com/
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Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
20
La solution adoptée par la société Coretek™ pour produire des VCSELs accordables
grandes longueurs d’onde à base de technologie MEMS reste non monolithique. Bien que le
développement des miroirs diélectriques, de la couche active et du miroir concave peuvent
être réduits grâce à une optimisation disjointe, les coûts de fabrication des solutions proposées
par Coretek™ et Riemenschneider et al de Darmstadt ne sont pas compatibles avec une
production en masse, seule capable de répondre à la forte demande en bande passante.
L’objectif permanent étant de réaliser un VCSEL monolithique accordable dont la
fabrication soit facile à mettre en œuvre, Bandwith9™ s’est orientée vers l’intégration de
miroirs métamorphiques à la structure de la figure I-7.a. Cette approche consiste à épitaxier
directement sur un substrat InP accordé en maille, des puits quantiques d’InGaAs/InGaAsP et
des miroirs GaAs/AlGaAs dont la qualité est déjà démontrée par Goldstein et al [67]. Le
VCSEL réalisé opère à 1,55 µm en régime d’injection électrique continu à température
ambiante jusqu'à 55°C avec une puissance de 0,45 mW à 25°C, un courant seuil d’environ 1,5
kA/cm², et 60 nm d’accordabilité [68]. Par ailleurs, d’autres procédés de fabrication sont
actuellement explorés. Il s’agit d’introduire des étapes d’implantation ionique H+, une
jonction tunnel, et des miroirs de Bragg accordés en maille sur l’InP. Ainsi, un VCSEL
monolithique accordable est réalisée selon la même configuration électromécanique en
utilisant une injection électrique par jonction tunnel et un confinement par implantation
ionique H+. Lorsque le miroir de Bragg InAlGaAs/InP est utilisé conjointement avec une
localisation du courant par implantation et une injection électrique par jonction tunnel, les
performances enregistrées restent globalement inférieures à celles rapportées par Yuen et al
en régime d’injection électrique continu, avec une accordabilité de 17 nm et une puissance de
0,9 mW à 15°C. L’émission laser est maintenue jusqu’à 75°C [69].
D’autres solutions sont actuellement en cours de développement dans les laboratoires
d’Agilent™ 6. La solution est extrêmement proche de celle vers laquelle nous nous sommes
orientés[70]. Elle consiste à réaliser un VCSEL en utilisant un miroir de Bragg inférieur et
supérieur InP/Air et une cavité d’InP dans laquelle sont enterrés les 5 puits quantiques
d’InGaAsP. L’injection électrique est réalisée par une jonction tunnel à travers deux contacts
électriques situés de part et d’autre de la cavité résonante d’InP (cf. Figure I-9). Le courant est
confiné par sous-gravure sélective de la jonction tunnel (cf. Figure I-9.b). Sur cette Structure
VCSEL, l’équipe d’Agilent™ est parvenue à obtenir un effet laser en régime d’injection
continu jusqu’à 85°C avec une puissance de 0,45 mW (à 25°C) et une densité de courant seuil
de 1,3 kA/cm²[71, 72].
(a) Image MEB des Miroirs InP/Air
Figure I-9 :
6
(b) Structure VCSEL tout InP/Air
VCSEL Agilent™ micro usiné tout InP/Air fonctionnant à 1,56 µm en régime
d’injection électrique continu à température ambiante.
http://www.labs.agilent.com/
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
I-6
Microtechnologies utilisées pour les
composants accordables
21
Depuis 1994, le LEOM développe les procédés de fabrication sur l’InP. Aujourd’hui
les procédés développés sont arrivés à maturité. La fabrication de MOEMS demande
l’intégration de techniques de croissance spécifiques où l’ingénierie des contraintes des
couches épitaxiées doit impérativement être finement contrôlée. Ces étapes technologiques
post croissance qui consistent à définir la microstructure par gravure sèche, sous-gravure
humide, la métallisation des contacts électriques, et le séchage sont regroupés sous le terme
générique de microtechnologie (cf. Tableau I-3). Elles comprennent les étapes de
photolithographie, de métallisation des contacts électriques, la structuration ou définition
verticale de la structure, et dans le cas particulier des MOEMS, la sous-gravure et le séchage
sur lesquels nous nous attarderons pour estimer leur impact sur l’expression de la fonction
MOEMS. Les points critiques pour la fabrication de microstructures sont aux nombres de
trois : l’ingénierie des contraintes lors de la croissance d’hétérostructure InP/InGaAs, la sousgravure humide, et le séchage. La maîtrise de ces points permettra de minimiser les effets
parasites sur la courbure, la tenue mécanique des structures suspendues [73], et le collage des
membranes micro-usinées.
Tableau I-3 : Enchaînement des étapes technologiques des MOEMS
No.
Paramètres
Masque
Commentaires
AZ 5214
Metal top contact
masque positif
1
Litho < 0
2
Dépôt
métal
3
Lift off
acétone
4
Recuit
RTA
5
Dépôt
SiO2
6
Litho > 0
7
Recuit
8
Ouverture SiO2
9
AZ 5214
contact haut
alliage contact haut
plasma ECR
Mesa filtre
étuve ou plaque
masque positif
durcissement résine
CHF3
transfert masque
Gravure semiconducteur
CH 4/H 2/O2
structuration verticale
10
Nettoyage
plasma O2
11
Litho > 0
12
Dépôt
métal
13
Lift off
acétone
14
Recuit
RTA
alliage contact haut
15
Polissage mécanique
16
Dépôt
Si/SiO2
couche anti-reflet
17
Litho > 0
18
Sous-gravure
19
Nettoyage
20
Séchage supercritique
AZ 5740
élimination polymère
Metal top contact
masque négatif
contact haut
Optoelectronique
classique
face arrière
AZ 5740
Mesa protection
masque négatif
FeCl3
gravure couche sacrificielle
acétone
élimination résine
acétone / CO2
Microtechnologie
III-V
I-6.1
Etape technologique
La gravure Verticale
La gravure verticale appliquée aux MOEMS consiste à isoler sur une plaque des
composants à partir d’un masque formé de motifs périodiques et de dimensions variables. La
gravure est réalisée par voie sèche. Le maintien des dimensions latérales requiert la mise en
œuvre de techniques de gravure faiblement sélectives, et fortement anisotropes. L’anisotropie
est essentielle afin d’obtenir de forts rapports d’aspect, et une bonne verticalité des flancs.
Deux techniques sont actuellement disponibles, il s’agit des techniques de gravure plasma : la
gravure ionique réactive, (en anglais RIE, reactive ion etching) et l’ICP (en anglais,
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
22
inductively coupled Plasma). La mise en œuvre de ces techniques de gravure requiert un
contrôle de la composition du mélange gazeux, du débit total, de la pression totale, et de la
densité de puissance RF afin d’obtenir des vitesses d’attaque importantes, une excellente
verticalité des flancs, et une faible rugosité de surface. Un compromis est à trouver entre la
cinétique de gravure et la verticalité des flancs : une augmentation de la composition des
espèces réactives accroît la vitesse de gravure au détriment de la verticalité des flancs, alors
qu’une baisse de la pression totale dans le bâti favorise la verticalité des flancs au détriment
de la cinétique de gravure.
La technique de gravure verticale utilisée dans la fabrication des MOEMS est la
gravure RIE par plasma CH4 :H2 . Les vitesses de gravure raisonnables et la qualité de la
morphologie des surfaces font que ce plasma est adapté pour la définition de structures à
facteur d’aspect modéré (~10 µm). Cependant, pour atteindre de forts facteurs d’aspect, il est
utile d’avoir, soit des cinétiques de gravure plus grandes, soit des temps de gravure plus
importants. Le temps de gravure et la profondeur gravée sont limités par la formation de
polymère et par la sous-gravure du masque de protection. L’augmentation du temps de
gravure a des effets désastreux, la formation de polymère renforce la sélectivité et affaiblit
l’anisotropie de la gravure entre l’InP et l’InGaAs. L’addition d’oxygène au procédé RIE
CH4 : H2 permet d’éliminer le dépôt de polymère hydrocarboné sur les flancs ce qui préserve
l’anisotropie et la faible sélectivité de la gravure. La passivation par l’oxygène empêche ainsi
l’apparition de cannelure latérale et améliore largement le facteur d’aspect.
L’une des difficultés majeures de la gravure ionique réactive est le contrôle in situ de
la profondeur de gravure pour permettre l’arrêt de la gravure sur la couche InP ou InGaAs
dans un empilement multicouche d’InP/InGaAs. Pour la réalisation du contact métallique bas
notamment, il est impératif d’arrêter précisément la gravure sur la couche dopée où sera
réalisée la métallisation. Dans le cas contraire les propriétés électriques de la jonction seront
très éloignées de la caractéristique visée. Un contrôle in situ de la profondeur de gravure
assurera la reproductibilité des fonctions électriques des dispositifs. Il existe plusieurs
techniques optiques qui permettent de réaliser ce contrôle in situ. Ces techniques sont pour la
plupart basées sur l’analyse des phénomènes d’interférence. Les techniques de contrôle in situ
les plus utilisées sont le RHEED (de l’anglais, Reflection High Energy Electron Diffraction)
et la réflectance infrarouge par transformée de Fourier (en anglais FTIR, Fourier Transformed
Infrared Reflectance) [74].
I-6.2
La gravure latérale
La gravure latérale fait suite à la gravure verticale. Le procédé choisi est une sousgravure humide des couches sacrificielles d’InGaAs [75]. Cette technique permet la production
de structures mécaniques tridimensionnelles. Elle doit être sélective pour ne pas porter atteinte
à l’intégrité de la structure. La gravure des matériaux semiconducteurs par voie humide est
gouvernée par des mécanismes d’oxydo-réduction et la cinétique de gravure est régie par la
diffusion et/ou l’équilibre de la réaction [76].
Le micro-usinage de surface est le procédé de gravure latérale mis en œuvre pour la
fabrication des membranes suspendues. Il présente l’avantage d’être compatible avec les
procédés de fabrications collectives. Une approche monolithique peut ainsi être envisagée.
L’empilement formé d’alternances d’InP/InGaAs est gravé sélectivement en éliminant les
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
23
couches de matériaux sacrificiels. La couche sacrificielle d’InGaAs est sous-gravée auquel cas
les lames d’InP sont libérées (cf. Figure I-10).
Figure I-10 : Schéma du procédé de
micro usinage de surface des structures.
La gravure humide développée pour la production de structures tridimensionnelles à
base de matériaux III-V utilise une solution de FeCl3 :H2O. La solution de gravure
FeCl3 :H2O offre une affinité chimique plus importante avec l’élément arsenic de la couche
d’InGaAs qu’avec le Phosphore. La solution de gravure FeCl3 :H2O retenue est sélective et
présente une forte anisotropie : la vitesse de gravure est maximale dans les plans de la famille
(100) et minimale dans les plans de la famille (110). L’existence de couches dopées perturbe
la cinétique de gravure de façon non négligeable. La perturbation se manifeste sous plusieurs
formes, à savoir, une surgravure de l’InP, une surgravure des plots d’ancrage, … Celle-ci
déséquilibre la structure suspendue et la répartition des contraintes.
I-6.3
Séchage des
supercritique
microstructures :
séchage
Au terme de l’étape de micro-usinage sélective et humique, il faut sortir les
microstructures de la solution de gravure FeCl3 :H2O. Les membranes micro usinées d’InP
sont séparées par quelques centaines de nanomètres d’Air. Du fait des faibles dimensions
latérales des structures micro mécaniques, les forces opérantes à la surface, à l’interface, et
entre les lames suspendues dues aux interactions moléculaires, aux charges électriques et
magnétiques peuvent devenir suffisamment importantes pour influencer le comportement des
composants MEMS. Au final, ces inflences peuvent avoir un impact déterminant sur l’échec
ou la réussite de la conception, la fabrication, et leurs fonctions. Pour identifier l’importance
relative de ces forces sur les MEMS, une comparaison des forces opérantes est réalisée
quantitativement en accord avec leurs distances d’interaction (cf. Figure I-11).
MOEMS
Figure I-11 : Comparaison
des
forces opérantes entre deux
membranes selon leur distance de
séparation, extraite de [77].
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
24
La figure I-11 montre en effet que les forces interagissant avec les membranes
suspendues sont les forces de capillarité et les forces électrostatiques. Les forces de capillarité
sont de quatre ordres de grandeur supérieures aux forces électrostatiques induites par
l’accumulation des charges à la surface des lames adjacentes aux cavités d’air (attraction de
Coulomb). La force de capillarité est une force d’interaction à courte distance où les
molécules possèdent en surface une énergie supérieure à celle en volume indépendamment de
la nature du milieu ambiant, qu’il soit solide ou liquide. Elle dépend exclusivement du
mouillage et de la morphologie de surface, à travers l’angle de contact. Dans ce cas, une
modification des surfaces par le micro usinage est susceptible de changer l’angle de contact.
Le phénomène de capillarité a ainsi, à de très courtes distances, des effets macroscopiques.
Ces distances submicroniques rendent non négligeables les forces de surface qui sont
supérieures ou du même ordre de grandeur que la force de rappel de la membrane suspendue.
De telles forces de surface sont susceptibles si elles ne sont pas convenablement gérées de
conduire au collage des lames d’InP suspendues.
Pour éviter un éventuel collage des microstructures MEMS par l’effet des forces de
capillarité ou des tensions de surface, il est impératif d’employer des méthodes à base de
liquide faiblement tension actif (cf. Tableau I-4) et la technique de séchage super critique.
Tableau I-4 : tension de surface à température ambiante.
Eau
CO2 (300K) CO2 Méthanol Acétone éthanol Isopropanol
à 300K supercritique 300K
300K
300K
300K
300K
Tension de surface
73
0
5
24,49
23,7
22,75
21,7
(mN/m)
Les microstructures sont plongées dans une
solution d’acétone pour être nettoyées. Suite au nettoyage
des microstructures, le CO2 en phase liquide remplace par
autoclave la solution d’acétone maintenue à une pression
de 50 bars et une température inférieure à 8°C. La faible
viscosité et tension de surface du CO2 fait qu’il lui est
relativement facile de s’infiltrer entre les lames d’InP. La
procédure de séchage par contournement du point triple
consiste à chauffer jusqu'à ce que la pression ait atteint les
conditions supercritiques (cf. Figure I-12) : 31°C et 72,8
Figure I-12 : Diagramme de
atmosphère. Le CO2 est à partir de ce point un superfluide
phase du CO2
dont les propriétés physiques varient de façon continues
en fonction de la température et de la pression. La tension de surface est nulle auquel cas le
collage par capillarité est éliminé.
Le retour progressif à la pression atmosphérique fait passer le CO2 de l’état
supercritique à l’état gazeux avec une variation progressive de sa tension de surface, ce qui
préserve du collage les microstructures formées de plusieurs couches d’air [78].
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
I-7
Conclusion
25
La technologie des microsystèmes montre jusqu’à aujourd’hui son immense potentiel
pour les composants et les systèmes de transmission métropolitains gourmands en bande
passante, où la demande pour le routage et l’aiguillage est critique. La flexibilité et la capacité
de reconfiguration dynamique que cette technologie confère font que l’intégration des MEMS
dans les systèmes multiplexés des réseaux métropolitains devient extrêmement attractive pour
l’implémentation d’actuateurs aux composants à configuration verticale.
Aucune autre technologie, à notre connaissance, ne peut moduler une fonction optique
sur une aussi large gamme de variation continue et ce pour des déplacements de quelques
fractions de longueur d’onde. Par ailleurs, le caractère monolithique de cette technologie
permet de rester compatible avec les exigences industrielles de réductions des coûts de
fabrication.
Intégré sur les composants verticaux à base de résonateur Fabry-Pérot, nous
envisageons, pour la réalisation de composants télécoms accordables autour de 1,55 µm,
dédiés à l’émission et au filtrage dans les réseaux multiplexés optiques de transmission longue
distance, d’utiliser des miroirs de Bragg micro usinés InP/Air afin de relâcher les contraintes
inhérentes à la fabrication de miroirs de Bragg tout semiconducteur de haute réflectivité sur le
substrat InP. Sur la figure I-13 sont représentés les schémas de principe des structures laser et
filtre optique que nous allons développer au cours de ce travail.
(a) VCSEL accordable
(b) Filtre optique accordable
Figure I-13 : Schéma de principe du VCSEL et Filtre optique accordables à base de MEMS
Les approches choisies sont monolithiques et offrent la possibilité de moduler la
longueur de cavité résonante. Pour la structure VCSEL MOEMS, la cavité résonante est mixte
et composée d’Air et d’InP (cf. Figure I-13.a). La structure filtre est entièrement formée de
lames d’InP séparées par des lames d’Air (cf. Figure I-13.b). Celle-ci réalise un résonateur
Fabry-Pérot où les deux miroirs de Bragg InP/Air inférieur et supérieur entourent une cavité
résonante d’Air. Dans ces deux types de structures, l’accordabilité est obtenue par
déplacement de la lame d’InP adjacente à la cavité d’Air.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. I
MOEMS pour les Télécoms
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©Aldrice G. Bakouboula
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©Aldrice G. Bakouboula
Chapitre II
MOYENS EXPÉRIMENTAUX DE
MICRO CARACTÉRISATION
Les dimensions microniques des dispositifs optomécaniques étudiés demandent la mise en
place de techniques de caractérisation pour lesquelles la résolution spatiale est de l’ordre du
micron. Pour cela, les techniques classiques de caractérisation des propriétés optiques telles que
la réflectivité, la photoréflectance, et la photoluminescence ont dû être adaptées aux objets
dont la dimension caractéristique est de quelques dizaines de microns. Les optiques appropriées
sont alors utilisées pour contrôler et localiser avec une précision de l’ordre du micron les régions
à caractériser. Dans un premier temps, nous exposerons leur principe de fonctionnement. Dans un
second temps, nous nous intéresserons aux bancs développés pour l’étude des composants actifs
et passifs accordables en longueur d’onde. Enfin, nous décrirons une technique d’imagerie de
mode de micro cavités nécessaire pour traiter le problème du contrôle de la courbure des miroirs
formant les micro cavités et l’optimisation du couplage entre les modes de cavité et la fibre
optique.
Chap. II Les moyens expérimentaux de micro caractérisation
34
Chapitre II
MOYENS EXPÉRIMENTAUX DE MICRO CARACTÉRISATION ........... 33
II-1 Introduction .................................................................................................................. 35
II-2 Techniques de micro caractérisation : microphotoluminescence, microréflectivité .... 36
II-2.1
Principes ............................................................................................................... 36
II-2.1.1
Micro réflectivité........................................................................................ 36
II-2.1.2
Micro Photoluminescence/Electroluminescence ................................. 38
II-2.2
Résolution spatiale ............................................................................................... 40
II-2.4
Amélioration......................................................................................................... 40
II-2.4.1
Résolution................................................................................................... 40
II-2.5
Etalonnage............................................................................................................ 42
II-2.5.1
Fonction de transfert du banc de micro caractérisation ...................... 42
II-3 La micro photoréflectance............................................................................................ 42
II-3.1
Principe et paramètres extraites............................................................................ 42
II-3.2
Paramètres expérimentaux ................................................................................... 43
II-3.2.1
Banc de micro photoréflectance .............................................................. 43
II-3.2.2
Alignement des sources d’excitation...................................................... 44
II-3.2.3 Equilibre en puissance entre la source large bande et le laser de
pompage.......................................................................................................... 45
II-4 Imagerie des modes de cavité....................................................................................... 45
II-4.1
Principe................................................................................................................. 45
II-4.2
Profil d’intensité................................................................................................... 46
II-5 Conclusion.................................................................................................................... 47
II-6 Références bibliographiques du chapitre moyens expérimentaux de micro
caractérisation............................................................................................................... 48
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. II Les moyens expérimentaux de micro caractérisation
35
II-1 Introduction
L’étude des composants dédiés au multiplexage par voie optique est une activité qui a
débuté au laboratoire de physique de la matière (LPM) en 1996 avec le projet européen Esprit
MOEMS. Au cours de ce projet, un banc de micro réflectivité en espace libre a été développé
avec pour objectif la caractérisation de dispositifs micro-optoélectroniques, et notamment, la
caractérisation de filtres Fabry-Pérot micro-usinés à fort contraste d’indice aux longueurs
d’ondes des télécommunications optiques (1,1-1,7 µm). Le banc développé permet de mesurer
les propriétés optiques des dispositifs à base de micro cavités opto-mécaniques. La résolution
latérale atteignant quelques dizaines de microns rendait possible la caractérisation des
dispositifs microniques[1]. La configuration choisie accordait suffisamment de degrés de
liberté pour ajuster et optimiser les résolutions spatiale, spectrale, et angulaire. Sur la base de
ces moyens expérimentaux, mon travail de thèse a commencé.
J’ai été amené à adapter le banc existant afin de le rendre plus performant tant du point
de vue de la résolution spectrale que de la sensibilité. Il nous fallait, d’une part, atteindre une
résolution spectrale inférieure à 3 Angströms, et, d’autre part, augmenter le rapport signal sur
bruit avec des sources plus puissantes. Le but recherché est l’étude de la structure fine des
modes de cavité (modes propres et d’ordre supérieur) et, dans une moindre mesure, le spectre
large bande de la réflectivité.
Pour ce faire, j’ai mis en place un banc utilisant une fibre collimatée de type
Gradissimo dont le diamètre dans la zone de Rayleigh est adapté à la structure étudiée. La
zone de Rayleigh définie la région dans la quelle le faisceau gaussien peut être considéré
comme une onde plane. La collection se fait à l’aide d’un objectif de microscope. Ce banc
expérimental présente l’avantage de peu filtrer spatialement en sortie le signal optique et de
permettre l’étude modale des micro cavités.
Dans ce chapitre sont présentées les potentialités, la mise au point, et la validation des
techniques expérimentales développées pour l’étude des filtres et des lasers dédiés au
multiplexage en longueur d’onde.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. II Les moyens expérimentaux de micro caractérisation
36
II-2 Techniques de micro caractérisation :
microphotoluminescence, microréflectivité
Les objets étudiés sont des micro cavités Fabry-Pérot de types passives et actives. Pour
l’étude de ce type de dispositif, il est important d’avoir accès aux propriétés optiques telles
que la réflectivité pour les systèmes multicouches[2] et la photoluminescence pour les
dispositifs actifs[3]. Pour cela, j’ai développé et amélioré les bancs de micro réflectivité (µRefl) et de micro photoluminescence (µ-PL).
La suite de ce chapitre est consacrée à la description des principes de bases, à la mise
en place, et à l’adaptation de ces techniques aux composants multiplexés en longueur d’onde
pour les applications dans les télécommunications optiques.
II-2.1
Principes
II-2.1.1
Micro réflectivité
Le principe de base de la technique de réflectivité repose sur l’analyse de la composante
réfléchie du faisceau de sonde lors de son interaction avec la structure étudiée. Deux
configurations ont été utilisées. L’une utilise une source quasi monochromatique obtenue à
partir d’une lampe tungstène couplée à un spectromètre. Dans ce cas, la détection spectrale est
non sélective. L’autre technique que j’ai développée s’appuie sur l’utilisation de source large
bande fibrée (SLED), et dans ce cas, la détection est résolue spectralement. Il s’agit d’un
spectromètre couplé à une barrette CCD InGaAs. La plupart des mesures sont effectuées en
incidence normale.
•
•
Dans la configuration utilisant une source quasi monochromatique, l’optique
utilisée pour focaliser le faisceau est un objectif de microscope de grande
ouverture numérique (~0,6). L’utilisation d’un diaphragme à iris permet de
réduire celle-ci pour réaliser un faisceau quasi-parallèle.
Dans le cas, des sources larges bandes fibrées, nous avons veillé à placer la
micro structure dans la zone de Rayleigh du faisceau gaussien.
Pour mesurer de manière absolue les réflectivités de la structure, nous utilisons un miroir
d’Or dont le pouvoir réflecteur est constant et égal à environ 98,5% dans le proche infra rouge
(1,0 µm-3,0 µm). Ce miroir servant de référence, nous commettons au plus une erreur
systématique de 1,5%. Le coefficient de réflexion est alors obtenu par simple division du
spectre réalisé sur l’échantillon par celui du miroir de référence.
II-2.1.1.1
Banc de micro réflectivité
Le banc expérimental est constitué de quatre éléments principaux : des sources SLEDs
d’excitation, un système d’imagerie infrarouge, un système de polarisation, et enfin un
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. II Les moyens expérimentaux de micro caractérisation
37
système d’analyse spectrale. Ce banc expérimental repose sur un montage confocal où l’objet
étudié est imagé dans les plans focaux des systèmes d’analyse spectrale et d’imagerie
infrarouge avec le même grossissement (cf. Figure II-1). Ceci reste valable lorsque le banc est
configuré pour mesurer la réflexion ou la transmission.
Figure II-1 : Schéma de principe du banc de micro réflectivité source gaussien. Li=1..2
lentilles, Ph diaphragme, LS1 Lampe Tungstène, F1 filtre passe haut 850 nm, C
cube séparateur, O objectif de microscope x50, D1 Barrette photodétecteur
InGaAs refroidie, S Porte Echantillon, BS coupleur 1x4, PA pointes de
polarisation.
Détaillons à présent les éléments constitutifs des quatre blocs principaux. Ils
permettent d’expliquer les performances atteintes par le banc de micro réflectivité :
(i)
Les sources de lumière (4x SLEDs, coupleur 4x1, bloc de positionnement
XθYϕZψ, fibre collimatée) comprenant :
-
-
(ii)
Quatre diodes superluminescentes « Opto Speed » de largeur spectrale
moyenne de 70 ± 20 nm, régulées à 20°C, centrées chacune à 1,61 µm, 1,55
µm, 1,39 µm, 1,29 µm. Leur puissance intégrée est 1 mW à 200 mA.
Coupleur 1x4-S-F-B-10-10 « Teem Photonics » ayant des pertes d’insertion de
10 dB.
Bloc de position Microlab « Melles Griot » incluant 3 axes de translation et 3
axes de rotation avec 10µm de précision.
Fibre collimatée[4] « brevet Gradissimo FR2815421-A1 » formant un faisceau
gaussien dont le diamètre au plan d’étranglement est compris entre 15 µm-20
µm avec une distance de travail comprise entre 400 µm à 800 µm et une zone
de Rayleigh de ~16 µm.
Un système d’imagerie infrarouge (caméra infrarouge, cube séparateur)
comprenant :
-
Une caméra InGaAs CCD linéaire SU320-1.7T-V« Sensors Unlimited » où la
matrice CCD est formée de 320 x 240 pixels de 40 µm, couvre la gamme
spectrale 0,9 µm-1,6 µm. Sa sensibilité est maximale à 1,55 µm. La détectivité
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. II Les moyens expérimentaux de micro caractérisation
-
(iii)
est supérieure à 1012 cm ⋅ Hz W . Le bruit électronique est de 2000
équivalents photoélectrons. Le temps d’exposition est de ~16 ms.
Un cube séparateur 03 BSD 032 « Melles Griot » traité anti-reflet entre 1,3
µm-1,6 µm.
Un système sous pointe pour appliquer une tension aux structures (2x
micromanipulateurs, 2x pointes, Source de tension) composé de :
-
-
(iv)
38
Une paire de micromanipulateurs PH120 « Karl Suss » avec des vis
micrométriques couvrant une amplitude de 8 mm avec un déplacement de 500
µm/tour et une résolution de 3 µm.
Une paire de pointe droite (ou 45°) en tungstène de 12 µm en pointe
« Picoprobe ».
Une source de tension stabilisée 0-20 Volts avec un pas de 100 mV et un
courant maximum de 4 A.
Un système d’analyse spectrale (spectromètre, détecteur multicanal, source de
lumière blanche) constitué de :
-
-
-
Un spectromètre 270M « Jobin Yvon » associé à deux réseaux de 150
traits/mm et 600 traits/mm blazés respectivement à 1,2 µm et 1µm. Les fentes
d’entrée et de sortie couvrent une amplitude d’ouverture horizontale de 7 mm
avec un pas de 12,5 µm et leur hauteur peut être réduite à 5mm grâce à une
tirette horizontal.
Un détecteur InGaAs multicanal de 512 x 1 pixels de 25 µm x 500 µm « Jobin
Yvon » couvrant la gamme spectrale 0,9-1,6 µm et refroidi par azote liquide à
165 Kelvin ce qui réduit considérablement le courant d’obscurité. Pour un
temps d’intégration de 5 ms, la puissance maximale tolérée par le détecteur est
de l’ordre de 10 nWatts et le bruit de fond de 190 fWatts en basse sensibilité.
En mode haute sensibilité, ces valeurs sont de l’ordre de 430 pWatts pour la
puissance maximale et 7 fWatts pour le niveau de bruit de fond.
Une lampe tungstène halogène basse tension HLX 64625 « Osram » de 100 W
est alimentée par une source de courant stabilisée CLES10-18, et montée en
sortie du spectromètre de telle sorte que l’image du filament soit focalisée sur
les fentes d’entrée.
Un point fort de ce banc expérimental est le contrôle visuel du positionnement du spot
d’excitation sur la microstructure à l’aide de la camera linéaire.
II-2.1.2
Micro Photoluminescence/Electroluminescence
La photoluminescence spectroscopique est une technique de caractérisation sans
contact et non destructive qui est utilisée pour sonder la structure électronique des matériaux.
Le faisceau laser focalisé sur l’échantillon génère par photo-excitation des paires électron trou
qui interagissent avec le matériau à travers un processus de recombinaisons radiatives et non
radiatives. Les électrons et trous photogénérés migrent vers des niveaux permis des états
excités de la structure électronique. De retour à l’état d’équilibre, l’excès d’énergie libérée
peut se traduire soit par une émission de lumière (processus radiatif), soit par un processus
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. II Les moyens expérimentaux de micro caractérisation
39
non radiatif. L’énergie de lumière émise ou la photoluminescence à laquelle nous nous
intéresserons est associée à la différence des niveaux d’énergie entre les deux états
électroniques impliqués dans la transition. Cette transition a lieu entre l’état excité et l’état à
l’équilibre.
Cette photoluminescence est collectée par une optique pour être analysée par un
spectromètre. La puissance de cette technique de caractérisation non destructive et sans
contact est la variété des études matériaux accessibles, parmi lesquelles se retrouvent :
(i)
(ii)
(iii)
(iv)
La détermination de l’énergie de bande interdite.
La détection des niveaux d’impureté et des défauts.
Les mécanismes de recombinaison.
La qualité du matériau.
Cette technique sera ici mise en œuvre pour l’étude des propriétés luminescentes des
structures Lasers à puits quantiques d’InGaAs en accord de maille sur l’InP. Ces puits
quantiques sont enterrés entre une barrière de quaternaire aluminium (QAl) afin de favoriser la
capture des paires électron-trou photogénérées et leur transfert par thermalisation vers les
états excités des puits quantiques.
II-2.1.2.1
Banc de micro photoluminescence/électroluminescence
Le banc de micro photoluminescence/électroluminescence possède une base identique
à celle de micro réflectivité excepté quelques variantes (cf. Figure II-2). Les mêmes systèmes
d’imagerie infrarouge, de polarisation, et d’analyse spectrale sont utilisés. Un système
d’excitation ainsi qu’un système de refroidissement de l’échantillon sont rajoutés à l’ossature
de base.
Figure II-2 : Banc de micro Photoluminescence/Electroluminescence avec F1 filtre silicium, F2 Lame
dichroïque, O objectif de microscope x50, S Porte Echantillon et système de
refroidissement Peltier.
Les éléments ajoutés par rapport au banc de micro réflectivité sont le système d’excitation
et de refroidissement par module Peltier :
(i)
Le système d’excitation par laser YAG pulsé et continu
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. II Les moyens expérimentaux de micro caractérisation
40
-
(ii)
II-2.2
Laser YAG 1,06 µm continu délivrant 40 mWatts « AMOCO » avec un
faisceau Gaussien de diamètre 280 µm.
- Micro Laser YAG 1,06 µm pulsé 10 nsec cadencé à 2 kHz et fourni 1 Watt à
100 mA de courant.
Le système de refroidissement Peltier atmosphérique (2x Modules Peltier montées
en série, Régulation proportionnelle intégrale dérivée de la température avec des
mesures par sondes de platine, radiateur, flux d’azote gazeux) couvre un domaine
de température allant de -20°C à +120°C. Le givre issu de la condensation de l’air
est évité aux températures négatives grâce à la création locale d’une atmosphère
enrichie en azote gazeux et froid.
Résolution spatiale
Les composants monolithiques fabriqués de façon collective sont des puces d’une
dimension typique de 500 µm x 500 µm. Le cœur du dispositif est formé par une membrane
de 50 µm de diamètre. Les optiques utilisées sont des objectifs de microscope de
grossissement x20, x50, et x100 ayant de grandes distances de travail et conçus pour travailler
avec des faisceaux collimatés (cf. Figure II-3).
Figure II-3 : Micrographie MEB d’un micro composant :
-Puce 500 µm x 500 µm
-Zone visible par objectifs pour 3mm
d’ouverture de fentes :
x20 carré noir (~170 µm x 170 µm)
x50 carré bleu (~70 µm x 70 µm).
Les fentes du spectromètre réalisent un filtre spatial ce qui permet de sélectionner sur
la membrane optomécanique la zone analysée. L’ouverture des fentes est horizontalement de
1mm et varie dans la direction verticale entre 7 mm et 12,5 µm. Si la diffraction est prise en
compte, la surface analysée ainsi couverte est comprise entre 400 µm x 50 µm (160 µm x 30
µm) et 5 µm x 50 µm (3 µm x 30 µm) pour un grossissement x20 (x50) respectivement aux
ouvertures des fentes maximale et minimale.
II-2.4
Amélioration
II-2.4.1
Résolution
Le banc de micro réflectivité disponible jusqu’à présent au laboratoire utilisait une
lampe tungstène. La lampe tungstène n’est pas suffisamment puissante pour révéler les modes
d’ordre supérieur du résonateur Fabry-Pérot. Lorsque j’ai commencé mon travail de thèse, les
premières mesures ont été réalisées en utilisant une diode électroluminescente (DEL) fibrée
centré à 1,55 µm, de faible puissance (10 µWatts), et d’une largeur spectrale de 100 nm. Dans
le but de valider l’utilisation d’une diode électroluminescente, nous avons reporté sur la figure
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. II Les moyens expérimentaux de micro caractérisation
41
II-4, le spectre de réflectivité large bande obtenu à l’aide de la DEL et celui obtenu grâce à la
lampe. Ce spectre est pris en basse résolution (1,2 µm). On peut remarquer que le niveau de
bruit est beaucoup plus faible. Le temps d’acquisition est lui aussi beaucoup plus faible (~1
sec) alors que, dans le cas de la lampe tungstène, l’acquisition a pris plusieurs heures. La
diode de largeur spectrale de 100 nm centrée sur 1550 nm montre ainsi que l’association du
banc de micro réflectivité avec une source gaussienne large bande permet potentiellement de
réaliser rapidement (5 sec) des spectres de réflectivité large bande sur une plage spectrale
d’environ 200 nm et d’atteindre une résolution 1,2 nm lorsque le spectromètre est associé au
réseau 150 traits/mm.
1.2
Reflectance (u.a.)
1.0
0.8
Figure II-4 : spectre de réflectivité large
bande.
0.6
0.4
LAMPE
LED
0.2
0.0
1450
1500
1550
1600
1650
λ, nm
Bien que le pic Fabry-Pérot mesuré avec la lampe tungstène et associé à une résolution
spectrale de 0,4 nm permette d’observer l’émergence de quelques modes d’ordre supérieur, la
puissance de la lampe est insuffisante pour séparer les différents modes d’ordre supérieur.
Nous avons aussi réalisé des mesures à haute résolution (réseau 600 tr/mm du pic FabryPérot situé vers 1,6 µm). On peut par ailleurs voir que le spectre obtenu avec la DEL est
mieux résolu que celui obtenu avec la lampe tungstène (cf. Figure II-5).
1,15
1,10
Reflectance (u.a.)
1,05
1,00
Figure II-5 : Spectre du pic Fabry-Pérot
mesuré par une lampe tungstène et diode
électroluminescente associées résolution de
0,4 nm et 0,25 nm respectivement.
9 nm
0,95
0,90
0,85
0,80
0,75
0,70
1595
LED
Lamp
1600
1605
1610
1615
1620
λ,nm
Dans la suite de mon travail, j’ai utilisé des diodes superluminescentes (en anglais,
SLED) délivrant une puissance intégrée (1 mW) très supérieure à celle de la diode
électroluminescente large bande utilisée ci-dessous pour la réflectivité. Elles permettent
d’améliorer le rapport signal sur bruit offrant ainsi une marge de puissance suffisante pour
révéler les modes d’ordre supérieur de micro cavité.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. II Les moyens expérimentaux de micro caractérisation
II-2.5
Etalonnage
II-2.5.1
Fonction de transfert du banc de micro
caractérisation
42
Pour les études en photoluminescence (PL), il est important de connaître la fonction de
transfert de l’appareillage. Pour cela nous utilisons une source étalon dont le spectre est
connu. Dans notre cas, nous avons utilisé une lampe tungstène dont la température de couleur
est de 4200 Kelvin. La fonction de transfert est reportée sur la figure II-6. De plus, on peut
voir qu’elle couvre la plage spectrale comprise entre 0,9 µm et 1,7 µm.
4.0
3.5
Response,a.u.
3.0
2.5
2.0
Figure II-6 : Fonction de transfert du
banc micro caractérisation
1.5
1.0
0.5
corrected_TF150
0.0
800
1000
1200
1400
1600
1800
wavelenght, nm
II-3 La micro photoréflectance
La photoréflectance (PR) est une technique non destructive de spectroscopie par
modulation. Elle est utilisée pour l’étude des propriétés des matériaux massifs[5, 6], des
surfaces et interfaces[7], des hétérostructures[8], de la croissance[9], des procédés de
fabrication[10-13], et de la structure électronique des composants semiconducteurs[14, 15].
II-3.1
Principe et paramètres extraits
Le principe de base de la spectroscopie par photoréflectance repose sur la mesure de la
variation de la réflectivité relative ( ∆R R ) induite par la modulation périodique de la
permittivité diélectrique à travers une source de pompage hachée. Il s’agit d’une méthode
utilisant deux faisceaux (cf. figure II-7). Un premier faisceau appelé sonde (noté I0) sert à
mesurer la réflectivité du matériaux et un second faisceau appelé faisceau de pompe qui est
haché par un « chopper » sert à moduler la réflectivité du matériau. Le processus physique qui
donne lieu à cette modulation est lié à la modulation du champ électrique sous la surface
illuminée.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. II Les moyens expérimentaux de micro caractérisation
43
Figure II-7 : Schéma de principe de la
photoréflectance.
La composante réfléchie du faisceau sonde comporte deux contributions :
(i)
(ii)
Une composante principale R × I 0 (λ ) correspondant au faisceau
réfléchi lorsqu’il n’y a pas de faisceau pompe.
Une composante modulée de faible amplitude ∆R × I 0 (λ ) .
A l’aide d’une détection synchrone, la composante ∆R est mesurée en fonction de la
longueur d’onde et normalisé par R. Les spectres ∆R/R correspondent en première
approximation à la dérivée du spectre d’absorption[16] et ne présentent des intensités notables
qu’au voisinage des points critiques des transitions optiques[17, 18]. Les caractéristiques
faiblement marquées, non observables dans le spectre de réflectivité (300 K), sont amplifiées
par cette technique. Cette technique présente l’avantage, d’une part, d’éliminer le fond
continu, et, d’autre part, d’augmenter la sensibilité au voisinage des points critiques et les
énergies de singularité de la densité d’états joints. De plus, elle révèle aussi la position du pic
Fabry-Pérot, de l’énergie, et des paramètres d’élargissement des transitions interbandes [19].
Nous nous sommes servi de cette technique pour déterminer la position énergétique du
niveau E1H1 des puits quantiques dans les structures VCSELs. Il faut savoir que dans le cas de
structures VCSELs, cette information est difficile à obtenir par les techniques classiques (PL)
car les spectres sont fortement perturbés par la présence de structures multicouches.
Au laboratoire, cette technique a été très largement développée[20] pour les dispositifs
de grande taille. Cette technique est plus difficilement adaptable aux dispositifs de taille
micronique ce qui demande un soin particulier, d’une part, dans l’alignement, et, d’autre part,
dans l’équilibre en puissance des faisceaux d’analyse et de pompage dans les matériaux à
multipuits quantiques. Les procédures et solutions mises en place pour surmonter ces
difficultés d’adaptation à l’étude des structures microniques sont expliquées dans le
paragraphe suivant.
II-3.2
Paramètres expérimentaux
II-3.2.1
Banc de micro photoréflectance
Le banc expérimental de la figure II-8 utilise un spectromètre couplé à la lampe
tungstène à défaut d’une source accordable. La gamme spectrale balayée par le spectromètre
est le domaine énergétique ou spectral sur lequel l’analyse des propriétés optiques sera
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. II Les moyens expérimentaux de micro caractérisation
44
réalisée. La mesure consiste à faire le rapport du signal acquis sous modulation laser avec la
réflectivité de la structure étudiée. En l’état, le module thermoélectrique Peltier que nous
utilisons permet d’atteindre une gamme de température comprise entre -20°C +120°C et de
réaliser, en outre, des mesures de photoréflectance en température. La gamme de températures
couvertes par le module Peltier est suffisante pour suivre le désaccord entre le pic de
résonance (0,01 nm/°C) et le gain (0,1 nm/°C) dans les structures lasers[21-24].
Figure II-8 : Banc de micro photoréflectance avec F1 filtre silicium, F3 lame dichroïque
1,06µm, D2 photodétecteur InGaAs, H hacheur.
II-3.2.2
Alignement des sources d’excitation.
L’adaptation de la technique de micro photoréflectivité aux dispositifs de la taille du
micron demande, en incidence normale, de particulièrement soigner l’alignement des sources
d’excitation et d’analyse. L’ouverture des fentes du spectromètre est reliée à deux paramètres,
la résolution spectrale et spatiale. Un soin particulier doit être apporté dans le choix de
l’ouverture des fentes de telle manière qu’elles recouvrent le domaine excité par le laser de
pompe.
Un problème issu de la technique de photoréflectance est l’apparition d’un signal
parasite dans le cas de couches luminescentes. En effet, le laser utilisé pour moduler le champ
en surface génère de la luminescence à la même fréquence de modulation. Ce signal parasite
peut être très important, de l’ordre de grandeur du signal de PR à mesurer. Pour s’affranchir
de ces effets parasites, nous devons diminuer autant que faire se peut l’intensité du faisceau
pompe. Dans notre cas, nous avons réduit la puissance de pompe à 80 µW (cf. Figure II-9).
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. II Les moyens expérimentaux de micro caractérisation
45
0,04
0,03
PR, a.u.
0,02
InGaAs
E1H1
cladding InGaAsP
Figure II-9 : Spectre de photoréflectance
d’une couche active (Structure EPVOM
Min1743, LPN) constituée de multipuits
quantiques InGaAs dans une barrière
InGaAsP (1,2 µm).
0,01
0,00
-0,01
-0,02
-0,03
PR hVcsel G5_25-15
-0,04
1200
1300
1400
1500
1600
1700
λ, nm
Nous avons reporté sur la figure II-9, un spectre typique de micro photoréflectance (µPR) d’une structure à multipuits quantiques d’InGaAs dans une barrière de InGaAsP et notant
bien le pic correspondant à la transition E1H1 et de la barrière. Il faut savoir qu’il y a peu ou
pas de mesures de µ-PR dans la littérature qui ont été rapportées jusqu’à présent. Une des
applications possible de ce banc de µ-PR est son utilisation à la caractérisation par PR des
micro structures de type VCSEL et transistor à hétérojonction (BHT).
II-3.2.3
Equilibre en puissance entre la source large bande
et le laser de pompage
De même que l’alignement des faisceaux sonde et pompe est nécessaire, il convient
d’équilibrer leurs puissances (cf. Tableau II-1). Le faisceau pompe doit être atténué à une
valeur comparable à celle du faisceau sonde. Au-delà de ce rapport, la photoluminescence des
couches actives couvre totalement le signal de réflectivité et sature le détecteur InGaAs. La
source de pompage génère un signal de photoluminescence modulée plus important que celui
de photoréflectivité.
Tableau II-1 : Equilibre de puissance entre source de pompage et lampe tungstène.
Ouverture des Fentes du spectromètre
1 mm
0,1 mm
2
Densité de puissance Laser Yag
31,3 W/cm
31,3.10-3 W/cm2
Densité de puissance en sortie du spectromètre
2,7.10-3 W/cm2
3,5.10-6 W/cm2
Rapport de densité
11,7.10+3
8,9.10+3
II-4 Imagerie des modes de cavité
II-4.1
Principe
Pour les micro cavités Fabry-Pérot accordables, il est important de pouvoir imager les
différents modes. Le principe de cette technique d’imagerie consiste à injecter dans un
résonateur optique un mode gaussien pour l’étude fine des modes de cavités résonantes en
champ lointain. Pour cela, on utilise une source laser accordable qui va balayer les différents
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. II Les moyens expérimentaux de micro caractérisation
46
pics de transmission associés à chacun de ces modes de cavité. Lorsque la longueur d’onde du
laser correspond à une résonance, on voit apparaître sur le plan de la caméra infrarouge le
profil spatial du mode de cavité. Le dispositif expérimental est reporté sur la figure II-10 (cf.
Figure II-10). Les deux plans de focalisation P1 et P2 sont toujours associés à la surface de la
micro structure et au plan de la caméra infrarouge. Dans ce système d’imagerie, les plans P1 et
P2 sont des plans conjugués l’un par rapport à l’autre. Le profil spatial d’intensité des modes
de cavité est imagé sur la caméra CCD dans le plan focal de la matrice 320x240 pixels après
collimation par l’objectif de microscope x50 ou x100.
Figure II-10 : banc
d’imagerie
infrarouge des
modes de cavité
L’injection se fait à l’aide d’une fibre collimatée « Gradissimo » dont le mode
gaussien en sortie est TEM00. La fibre « Gradissimo » est conçue pour exciter le résonateur
Fabry-Pérot avec un faisceau gaussien de 20 µm de diamètre au plan d’étranglement et en
faisceau parallèle. Auquel cas tous les modes de cavité[25] peuvent se coupler efficacement
avec le faisceau gaussien incident lorsque la longueur d’onde du laser accordable correspond
à un pic résonant. Dès lors que le résonateur Fabry-Pérot est placé dans la zone de Rayleigh
du faisceau incident, le faisceau incident est susceptible d’exciter l’ensemble des modes de
cavité si la longueur d’onde du mode de cavité et celle du laser accordable coïncident.
L’utilisation d’un laser accordable[26] ou l’excitation par un faisceau optique
désaligné[27] permet d’isoler les modes de cavité TEMm,n. La répartition spatiale et le profil
2D de l’intensité du champ sont analysés par à une caméra CCD infrarouge et linéaire. En
sortie du résonateur, le mode observé est un mode gaussien TEMm,n résultant de l’interaction
du faisceau incident et du résonateur Fabry-Pérot. Le profil d’intensité imagé à la caméra
révèle les modes d’ordre supérieur TEMm,n caractérisant la micro cavité. Le pas
d’incrémentation en longueur d’onde du laser est suffisamment fin pour isoler chacun des
modes d’ordre supérieur lorsque ceux-ci ne sont pas l’objet d’aberrations intrinsèques à la
structure.
II-4.2
Profil d’intensité
Nous avons reporté dans la figure II-11, une expérience illustrant cette technique
d’imagerie. On peut voir sur la figure II-11.a, le mode fondamental de la cavité TEM00 d’un
filtre à 6 alternances InP/Air ainsi que son ajustement par une gaussienne. L’observation des
modes de cavité permet ainsi de remonter aux caractéristiques intrinsèques du résonateur[28].
Ces données sont de première importance car si l’on veut que le dispositif étudié soit
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. II Les moyens expérimentaux de micro caractérisation
47
monomode, il faut que la fibre utilisée pour le couplage ait tout au moins un diamètre de
faisceau gaussien au plan d’étranglement égal à celui mesuré.
(a)
(b)
(c)
Figure II-11 : Imagerie du mode fondamental TEM00 d’un Filtre 6 gap d’air– (a) image 2D
du mode TEM00 et du filtre 6gaps d’air de 40 µm – (b) profil 3D de l’intensité du mode
fondamental- (c) profil 1D d’intensité.
La connaissance du diamètre du mode fondamental de la micro cavité et par la même
du rayon de courbure du résonateur est un paramètre clé pour la mise en module des
composants optoélectroniques tels que le résonateur optique[29-33]. Le choix adéquat de
l’optique de couplage réduit les pertes d’insertion, et couple préférentiellement la fibre
d’émission au mode fondamental de la cavité[34-37].
II-5 Conclusion
Nous avons présenté dans cette partie, les techniques expérimentales de micro
caractérisation que nous avons développées pour l’étude des microstructures à base de micro
cavité optomécanique Fabry-Pérot. Les techniques mises au point permettent la mesure des
spectres de photoluminescence et de réflectivité dans un temps court (5 sec). La résolution
spectrale de 0,25 nm, la caméra CCD linéaire, et la puissance intégrée des sources SLEDs (1
mWatt) constituent un outil versatile et puissant capable de révéler la structure fine des modes
de cavité et électronique des dispositifs micro-optoélectroniques. La technique de
photoréflectivité est adaptée à l’étude des microstructures au prix d’un effort d’alignement des
sources d’excitation et de recherche d’un équilibre en puissance entre les sources de pompage
et la lampe tungstène.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. II Les moyens expérimentaux de micro caractérisation
48
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©Aldrice G. Bakouboula
51
Chapitre III
FILTRE MOEMS ACCORDABLE
POUR LES APPLICATIONS WDM
Au cours des chapitres précédents, nous avons introduit la problématique de ce travail et
les moyens expérimentaux développés pour l’étude des composants optiques accordables à base
de MOEMS pour les télécommunications longue distance. Dans ce chapitre, nous présenterons les
travaux réalisés sur la conception et l’optimisation des procédés de microtechnologies et de
croissances qui ont conduit à la fabrication de filtres à 7 alternances InP/Air largement
accordables en longueur d’onde. Les applications visées sont l’insertion et le prélèvement de
signaux optiques dans les réseaux de transmission multiplexés de 100 GHz. Une rupture
technologique a été nécessaire pour rendre cette technologie compatible avec les standards ITU
du DWDM. Les principaux points traités pour sa réalisation sont la réduction des courbures
résiduelles dans les lames suspendues d’InP et l’évolution des modes de la micro cavité FabryPérot InP/Air sur les performances des filtres en actuation. Enfin, nous traiterons le problème
délicat du maintien du taux de réjection du filtre InP/Air pour lequel il est indispensable de
proposer une nouvelle structure étant donné le caractère multimode des résonateurs FabryPérot.
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
53
Chapitre III FILTRE MOEMS ACCORDABLE POUR LES APPLICATIONS WDM .... 52
III-1 Introduction .................................................................................................................. 54
III-2 Conception fine des filtres MOEMS............................................................................ 54
III-2.1 Rappels sur les filtres MOEMS à 6 alternances InP/Air ...................................... 55
III-2.2 Objectifs de l’étude/spécifications WDM ............................................................ 56
III-2.3 Accordabilité électromécanique........................................................................... 56
III-2.4 Conception des filtres........................................................................................... 58
III-2.4.1
Miroir de Bragg micro usiné InP/Air ...................................................... 58
III-2.4.2
Résonateur Fabry-Pérot ............................................................................ 62
III-3 Première génération de filtres ...................................................................................... 65
III-3.1 Structure à 6 alternances d’InP/Air ...................................................................... 66
III-3.1.1
Conception des filtres MOEMS à 6 alternances .................................... 66
III-3.1.2
Caractérisation optique ............................................................................ 68
III-3.1.3
Problématique de l’Arsenic résiduel ...................................................... 70
III-3.1.4
Génération de défauts par RIE ................................................................ 72
III-3.2 Structure à 7 alternances d’InP/Air ...................................................................... 75
III-3.2.1
Conception du filtre à 7 alternances ....................................................... 75
III-3.2.2
Spectre de transmission............................................................................ 76
III-3.2.3
Actuation .................................................................................................... 76
III-3.2.4
L’influence du couplage de la fibre avec le filtre, des rugosités sur les
performances optiques ................................................................................................. 77
III-4 Deuxième génération de filtres .................................................................................... 80
III-4.1 Description des structures .................................................................................... 80
III-4.2 Caractérisation des filtres ..................................................................................... 82
III-4.2.1
Filtres de diamètre 50 µm......................................................................... 83
III-4.2.2
Filtres de diamètre 100 µm....................................................................... 85
III-5 Propriétés modales ....................................................................................................... 88
III-5.1 Structure Spatiale des modes en cavité stable ...................................................... 89
III-5.1.2
Modes Gaussiens....................................................................................... 89
III-5.1.3
Modes propres en cavité stable ............................................................... 90
III-5.2 Couplage mode de cavité avec une fibre.............................................................. 93
III-5.3 Résultats expérimentaux ...................................................................................... 94
III-5.3.1
Cas d’une cavité stable ............................................................................. 94
III-5.3.2
Cas d’une cavité instable .......................................................................... 96
III-7 Conclusion.................................................................................................................... 99
III-8 Bibliographie du chapitre Filtres accordables pour les applications WDM............... 101
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
54
III-1 Introduction
Dans le cadre du développement des réseaux optiques multiplexés en longueur d’onde,
les brasseurs et les réseaux analogiques doivent faire appel à des filtres qui, au-delà des
performances des produits actuels, doivent être très sélectifs, rapidement accordables en
continu sur une large plage spectrale et ayant un encombrement et un coût minimal. Pour
satisfaire à ces critères clés, nous proposons d’étudier et de réaliser dans le cadre du
programme MOUSTIC des filtres à base de structure verticales micro-mécaniques en
matériau III-V compatible avec les réseaux WDM. Les structures que nous décrivons dans ce
chapitre sont des Filtres Fabry-Pérot semiconducteur micro-opto-électro-mécanique
continûment accordables en longueur d’onde à base de miroirs de Bragg InP/Air conçus pour
fonctionner sur des réseaux tout optique dans les bandes spectrales L (1,570 µm-1,625 µm), C
(1,525 µm-1,570 µm), et S (1,460 µm-1,530 µm). Ceux-ci intégreront des nœuds de routage
optique permettant ainsi l’aiguillage sélectif par canal de longueur d’onde de l’information
transmise. Ces composants s’accordent sur les différents canaux ITU (International
Telecommunication Union) espacés de 100 GHz en modifiant l’épaisseur de la cavité
résonante par l’action d’une force mécanique générée électrostatiquement grâce à une
jonction p-i-n.
Nous présenterons dans un premier temps brièvement le point de départ de ce travail
suivi d’un travail de conception des filtres Fabry-Pérot à base de miroirs de Bragg microusinés. Cela nous amènera à présenter l’approche envisagée pour étendre cette technologie
aux applications 100 GHz, le premier niveau du dense WDM. Dans un deuxième temps, nous
présenterons la première série de structures réalisées où nous avons relevé les principaux
verrous technologiques, ce qui nous amènera à présenter l’approche des structures à lames
épaisses.
Une étude modale des micro cavités Fabry-Pérot nous permettra de discuter des modes
de cavité résonante en configuration stable ou instable, dans la perspective d’une optimisation
du couplage de la fibre monomode avec le filtre. L’étude du mode fondamental et de son
évolution en accordabilité nous permettra d’évaluer l’évolution de la courbure effective des
miroirs, le couplage entre les modes fondamental et d’ordre supérieur, ainsi que leur impact
sur les pertes d’insertion. Ces résultats expérimentaux seront alors comparés aux
modélisations obtenues par la technique FDTD (Finite Difference Time Domain). Au vu du
nombre de structures étudiées ici, nous avons réalisé une annexe qui comprend leur
description fine enfin du manuscrit.
III-2 Conception fine des filtres MOEMS
La conception de filtres MOEMS pour les applications au multiplexage en longueur
d’onde est réalisée sur la base de miroirs de Bragg distribués constitués par un empilement
périodique de bi-couche InP/Air. Le miroir de Bragg ainsi constitué forme l’élément de base
qui nous permettra de réaliser le filtre MOEMS. Le filtre MOEMS dédié aux applications
WDM est un résonateur Fabry-Pérot dont la cavité résonnante d’Air est entourée de deux
miroirs de Bragg [1]. Les performances que nous recherchons sont obtenues grâce à des
miroirs de très hautes réflectivités. Le schéma de principe de tels dispositifs est représenté sur
la figure III-1.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
55
Figure III-1 : Schéma de principe d’un
résonateur Fabry-Pérot à base de miroir de
Bragg InP/Air doublement accordable. En cavité
stable si V>0 et instable si V<0
Les miroirs de Bragg InP/Air micro-usinés sont des éléments opto-électro-mécaniques,
qui, au moyen d’une tension appliquée via une jonction p-i-n, vont déplacer la lame d’InP
adjacente à la cavité pour ainsi réduire ou augmenter la longueur de la cavité résonante, ce qui
se traduit par le déplacement de la longueur d’onde de résonance. Le déplacement s’effectue
vers les hautes longueurs d’onde lorsque la longueur de cavité augmente. Inversement, la
longueur d’onde de résonance se déplace vers les basses longueurs d’onde lors d’une
diminution de la longueur de cavité.
III-2.1
Rappels sur les filtres MOEMS à 6
alternances InP/Air
La réalisation technologique des filtres MOEMS s’appuie sur le savoir faire développé
au cours du projet antérieur ESPRIT LTR (MOEMS InP, 1996-1999). Ce programme piloté
par le LEOM et auquel a participé le LPM visait au développement de filtres accordables à
base de cavités verticales Fabry-Pérot micro-usinées pour les systèmes WDM. Il s’agissait
d’obtenir un filtre optique ayant une plage d’accordabilité de l’ordre de 30 nm pour une
tension de commande inférieure à 10 Volts, un espacement entre canal à 25 dB comprise entre
400 GHz et 200 GHz. La structure optimale ayant permis d’atteindre les objectifs du projet est
un filtre formé de 6 alternances InP/Air dont la cavité résonnante d’Air est d’une épaisseur
λ/2+ε. Les membranes suspendues forment un carré de 30 µm x 30 µm suspendu par des bras
de 55 µm de long et de 5 µm de large [2].
Les performances enregistrées par ce filtre MOEMS à 6 alternances sont en accord
avec les simulations numériques par onde plane effectuées par le formalisme des matrices de
transfert. En effet, la largeur du plateau de Bragg est de 210 nm. La largeur de bande passante
à -3 dB est de 55 GHz (0,44 nm). L’espacement entre canal à 17 dB est de 200 GHz (1,6 nm).
De plus, la sélectivité du filtre est préservée jusqu’à 40 nm d’accordabilité. Au delà de 40 nm
d’accordabilité, la largeur de bande passante à -3 dB augmente du fait de la diminution de la
réflectivité des miroirs de Bragg. Au final, cette structure a enregistré une accordabilité sur 62
nm pour une tension de polarisation inverse de la diode p-i-n de 14 Volts. Par ailleurs, la
microstructure a mis en évidence, lors de l’accordabilité, un phénomène de modulation des
pertes d’insertion associé aux modes d’ordre supérieur qui peuvent être à priori attribuées aux
effets de courbure résiduelle[3], au couplage, ou au déséquilibre induit par les surgravures des
bras d’ancrage [4].
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
III-2.2
Objectifs de l’étude/spécifications WDM
56
Le programme RNRT-MOUSTIC (2000-2003) dans lequel s’insère mon travail de
thèse vise, dans le cadre du développement une deuxième génération de composants, à étudier
et à caractériser des filtres optique à base de cavités verticales Fabry-Pérot micro-usinées à
faibles pertes d’insertion et ayant une sélectivité compatible avec un espacement à 25 dB de
100 GHz (0,8 nm) sur 100 nm d’accordabilité continue. Il s’agit là de définir une structure
filtre MOEMS, répondant à des spécifications plus sévères et ambitieuses que le programme
ESPRIT LTR, celle du DWDM (Dense Wavelength Division Multiplexing). De plus, ces
spécifications permettent la réalisation de liens optiques sur plus de 160 kms où le filtre est
placé aux nœuds des réseaux optiques multiplexés de type OADM (en anglais, optical
add/drop multiplexer) et Brasseur. Le filtre doit pouvoir sélectionner, sur toute la plage
d’accordabilité, un canal de la grille normalisée ITU-T G.692 100 GHz. Par ailleurs, le taux
de réjection, Réj, doit être suffisant pour garantir le prélèvement et l’insertion sélectifs d’un
canal unique depuis un nœud du réseau optique multiplexé vers une voie optique (cf. Tableau
III-1).
La largeur de bande passante à -3 dB, d’au moins 20 GHz (0,17 nm), assure la qualité
de transmission d’un signal optique modulé jusqu’à une fréquence de 10 GHz. Les paramètres
présentés dans le tableau III-1 sont un compromis entre les limites physiques et
technologiques des filtres MOEMS à micro cavité Fabry-Pérot. Ces paramètres sont
néanmoins requis pour envisager l’intégration du filtre dans les systèmes de transmission et
routage optiques.
Tableau III-1 :
Performances
optiques
Accordabilité
III-2.3
Spécification du filtre MOEMS compatible avec le standard ITU-T
G.692 100 GHz.
100 Plage d’accordabilité
Pertes d’insertion (IL)
< 2 dB
Dépendance à la polarisation (PDL)
< 0,5 dB
Bande passante à 3 dB (BW3dB)
Intervalle spectral libre (FSR)
Rejection des canaux adjacents à CS (Rej)
Uniformité des pertes (Unif)
Réflexions (Refl)
Bande spectrale à la réjection (BW20dB)
Plage
Vitesse
> 20GHz
> 100 nm
> 25 dB
< 1 dB
< 30 dB
~ 100 GHz
1510 nm-1610 nm
100 µs
Accordabilité électromécanique
Les propriétés mécaniques de l’InP et de l’In0.53Ga0.47As en accord de maille sont
étroitement reliées à l’orientation cristalline du matériau. Nous pouvons envisager d’orienter
les bras d’ancrage selon la direction [100] pour mettre à profit la souplesse plus importante de
l’InP, et ainsi abaisser la raideur et la tension d’accordabilité des microstructures. La
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
57
réduction de la raideur des couches d’InP offre la possibilité d’explorer une plage plus large
d’accordabilité pour des différences de potentiel inférieures à 10 volts.
La fréquence de résonance des microstructures suspendues est pour l’essentiel
fonction des dimensions caractéristiques et des propriétés mécaniques des poutres. La
fréquence de résonance est donnée par l’expression [5] :
f0 =
A2
Ebh3
⋅
2
12 M
2π L
où
Eq. III-1
A est la constante modale, A=4,73.
E est le module de Young.
b est la largeur de la poutre.
h est l’épaisseur de la poutre.
L est la longueur de la poutre.
M est la masse de la membrane.
Le déplacement mécanique des membranes suspendues d’InP est généralement réalisé
de façon thermique [6] ou électrostatique [7]. Les structures MOEMS seront accordées par
l’application d’une force électrostatique à travers une jonction p-i-n. La jonction p-i-n polarise
les membranes adjacentes et génère des charges. Par effet électrostatique, il y a attraction des
membranes polarisées. Le déplacement effectif des membranes d’InP dopées résulte de
l’équilibre entre la force électrostatique et la raideur mécanique de la membrane suspendue
(cf. Figure III-2).
Figure III-2 : Principe d’actuation
d’une membrane suspendue
Le bilan des forces mises en jeu dans le système défini par la figure III-2 permet
d’écrire, à l’équilibre, la différence de potentiel U en fonction de la constante de raideur des
bras du matériau k, de l’épaisseur e, de la surface de la membrane S, et de la permittivité
électrique du vide ε0, dans l’hypothèse où la masse de la membrane est considérée comme
négligeable :
U=
2k
2
⋅ ∆e ⋅ (e − ∆e )
S ⋅ε0
où
k est définie par
Eq. III-2
k = M (2π ⋅ f 0 )
2
.
f 0 est fréquence de résonance de la microstructure.
M est la masse l’InP (ρInP=4787 kg/m3).
L’équilibre est maintenu jusqu’à une flèche maximale inférieure au tiers de l’épaisseur
de la cavité d’air [8]. Au delà de cette flèche maximale, les membranes suspendues se collent
électrostatiquement.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
III-2.4
Conception des filtres
58
Les filtres MOEMS développés au cours du projet antérieur ESPRIT-LTR sont
relativement bien adaptés aux spécifications demandées pour les réseaux métropolitains où
l’espacement entre canaux ITU et le taux de réjection sont respectivement d’au moins 200
GHz et de 17 dB : c’est le CWDM (Coarse Wavelength Division Multiplexing). Les signaux
multimédia (voix, données et image), prélevés ou introduits par le filtre MOEMS à 6
alternances, peuvent alors être transmis jusqu’à 50 kms à travers une fibre optique monomode
sans que l’information soit inintelligible.
Nous utilisons pour la conception optique des filtres Fabry-Pérot InP/Air un logiciel de
modélisation 1D des propriétés optiques, IMD1 développé originellement par D.L. Windt au
Bell Lab en 1998 et distribué par ESRF (European Synchrotron Radiation Facility). IMD
possède une base de donnée contenant les propriétés optiques de plus de 150 matériaux. Sa
grande flexibilité offre à l’utilisateur la possibilité de définir sa propre base donnée. Il permet
aussi sous un environnement spécifique et une interface graphique de calculer la distribution
du champ dans la structure, d’ajuster les données expérimentales, et les grandeurs spéculaires
telles que la réflectivité, l’absorption, et la transmission. Par ailleurs, l’influence des
paramètres tels que l’angle d’incidence, l’épaisseur des couches quart d’onde, la rugosité et
l’indice de réfraction peuvent être évalués. La technique utilisée pour le calcul des propriétés
optiques des empilements multicouches est celle des matrices de transfert.
III-2.4.1 Miroir de Bragg micro usiné InP/Air
Un milieu constitué par un empilement périodique de matériaux transparents où les
deux matériaux ont respectivement des indices de réfraction nH et nL (avec nH> nL) réalise un
miroir de Bragg si ces matériaux ont les épaisseurs respectives LH et LL telles que la lumière
soit déphasée de π/2 sur un aller retour. Les couches sont alors quart d’onde et le déphasage à
la traversée du matériau est donné par la loi de Bragg :
∆ϕ =
2π n L
λ
= (1 + 2k )
π
2
donc
L = (1 + 2k )
λ
4n
Eq. III-3
Dans le cas d’un miroir micro usiné, lorsque la lame d’InP entourant la cavité
résonnante se déplace lors de l’accordabilité, l’épaisseur de la lame d’air quart d’onde
adjacente s’éloigne de la condition de Bragg. Toutes les autres lames d’Air restant sont
maintenues quart d’onde (par construction). Le déplacement de la lame quart d’onde d’InP
adjacente à la cavité résonnante ne perturbe donc pas le reste des empilements quarts d’onde
qui forment le miroir MOEMS (cf. Figure III-3). La condition d’interférence constructive
n’étant plus respectée, la phase du miroir MOEMS n’est plus égale à kπ et la réflectivité se
dégrade.
1
IMD http://www.esrf.fr/computing/scientific/xop
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
59
Figure III-3 : Principe du miroir de Bragg
micro-usiné InP/Air accordable. nH, nL les
indices de réfractions respectives de l’InP et
l’Air
III-2.4.1.1 Miroir de Bragg InP/Air à la résonance de Bragg
Le coefficient de réflexion d’un miroir de Bragg micro-usiné sans perte est exprimé à
la longueur d’onde de Bragg (λB) en fonction du nombre de période N, de l’admittance
optique du substrat ηS et de l’admittance optique du milieu d’incident η0, et des milieux de
haute et bas indice ηH et ηL [9] :
1−
r2 N =
1+
η0
ηS
η0
ηS
⎛ ηL
⎜⎜
⎝ηH
2N
⎞
⎟⎟
⎠
2N
⎛ ηL
⎜⎜
⎝ηH
1−
η H2
η 0 ⋅η S
1+
η
η 0 ⋅η S
r2 N +1 =
⎞
⎟⎟
⎠
2
H
si le nombre de couches est pair (2N)
⎛η H
⎜⎜
⎝ ηL
⎛ηH
⎜⎜
⎝ ηL
⎞
⎟⎟
⎠
2N
⎞
⎟⎟
⎠
2N
si le nombre de couches est impair (2N+1)
Eq. III-4.a
Eq. III-4.b
1
ηi = H , L , 0, S
⎛ ε ⎞2
H
= a = ⎜⎜ 0 ⎟⎟ ⋅ ni
Ea ⎝ µ 0 ⎠
III-2.4.1.2 Miroir de Bragg InP/Air sous accordabilité
Nous allons étudier les propriétés du miroir de Bragg lorsque la lame d’InP adjacente
à la cavité Fabry-Perot est accordée (cf. Figure III-3). De par le déplacement de la lame d’InP
adjacente à la cavité, la lame d’Air quart d’onde s’éloigne de la condition de Bragg. Le miroir
de Bragg va s’en trouver désaccordé. Nous allons développer un formalisme analytique qui
prend en compte cette actuation. Pour obtenir ces formules analytiques simples, nous avons
calculé le coefficient de réflexion d’un miroir de Bragg pendant l’accord à une longueur
d’onde λR en considérant que la réflectivité des autres éléments constituant le miroir de Bragg
reste constante.
Dans ce cas, le coefficient de réflexion d’un miroir de Bragg accordable sans perte est
exprimé en fonction du nombre de période N, de la variation relative de la longueur de
résonance pendant l’accordabilité δλ λR ou de la phase à la résonance θ, de l’admittance
optique du substrat ηS et de l’admittance optique du milieu incident η0, et des milieux de
haute et bas indice ηH et ηL :
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
60
-Pour 2N+1 couches
~
r2 N +1 (θ ) =
2
2
⎛ 1 ⎛η η ⎞4
⎞
1 ⎞⎟
2
⎜ ⎜ L 0⎟ − a
⎟ sin 2 θ + ⎛⎜ a
2
2
2
⎜ (η η )2 − a 2 ⎟ cos θ
⎜ a ⎜⎝ η H ⎟⎠ (η 0 η S ) ⎟
⎝ 0 S
⎠
⎝
⎠
2
2
2
2
⎛ a
⎛ η H2 ⎞ ⎛⎜ 1 ⎛ η L η 0 ⎞
1⎞
a ⎞⎟
⎟⎟
⎜⎜ 2 ⎟⎟ +
⎜⎜
+ ⎟⎟ cos 2 θ
sin 2 θ + ⎜⎜
Eq. III-4.c
⎝ η0 η S a ⎠
⎝ η 0 η L ⎠ ⎜⎝ a ⎝ η H ⎠ (η 0 η S ) ⎟⎠
⎛ η H2
⎜⎜
⎝ η0 η L
⎞
⎟⎟
⎠
2
2
⎛ a2
η H2
1 ⎛ η L η 0 ⎞ ⎞⎟
⎜
⎟
− ⎜
2
cosθ × sin θ
⎜ (η 0 η S )2 a 2 ⎜⎝ η H2 ⎟⎠ ⎟
η L η0
⎝
⎠
+i
⎛ η H2 ⎞
⎜⎜
⎟⎟
⎝η0 η L ⎠
2
⎛ 1 ⎛η η ⎞2
⎞
⎜ ⎜ L 0⎟ + a ⎟
2
⎜ a ⎜⎝ η H ⎟⎠ (η 0 η S ) ⎟
⎝
⎠
2
2
⎛ a
1⎞
+ ⎟⎟ cos 2 θ
sin θ + ⎜⎜
⎝ η0 η S a ⎠
2
-Pour 2N couches
~
r2 N (θ ) =
+i
2
2
⎛ 1 ⎛η η ⎞4
⎞
1 ⎞⎟
2
⎜ ⎜ 0 L⎟ − b
⎟ sin 2 θ + ⎛⎜ b
2
2
2
⎜ (η η )2 − b 2 ⎟ cos θ
⎜ b ⎜⎝ η H ⎟⎠ (η 0 η S ) ⎟
⎠
⎝ 0 S
⎝
⎠
2
2
2
2
⎛ η H2 ⎞ ⎛⎜ 1 ⎛ η 0 η L ⎞
⎛ b
b ⎞⎟
1⎞
⎜⎜
⎟⎟
⎜⎜ 2 ⎟⎟ +
sin 2 θ + ⎜⎜
+ ⎟⎟ cos 2 θ
Eq. III-4.d
⎝ η 0 η L ⎠ ⎜⎝ b ⎝ η H ⎠ (η 0 η S ) ⎟⎠
⎝η0 η S b ⎠
2
⎛ b2
⎛ η H2 ⎞
1 ⎛ η H2 ⎞ ⎞⎟
⎜
⎟
⎟⎟ cosθ × sin θ
− ⎜
2 ⎜⎜
⎜ (η 0 η S )2 b 2 ⎜⎝ η 0 η L ⎟⎠ ⎟
⎝η0 η L ⎠
⎝
⎠
⎛ η H2
⎜⎜
⎝ η0 η L
⎞
⎟⎟
⎠
⎛ η H2
⎜⎜
⎝ η0 η L
⎞
⎟⎟
⎠
avec
2
2
⎛ 1 ⎛η η
⎜ ⎜ 0 L
⎜ b ⎜⎝ η H2
⎝
⎛η
a = ⎜⎜ L
⎝ηH
N
2
2
2
⎞
⎛ b
b ⎞⎟
1⎞
2
⎟⎟ +
⎜
⎟
sin θ + ⎜
+ ⎟ cos 2 θ
⎟
⎠ (η 0 η S ) ⎠
⎝η0 η S b ⎠
⎞ η0 η S
, b = ⎛⎜⎜ η L
⎟⎟
⎠ ηH
⎝ηH
N
2 π ncavité
⎞
δλ
⎟⎟ η 0 , θ = −
α t Lcavitéeff
λR
λB
⎠
Pour rendre compte de la variation de la réflectivité lorsqu’on s’éloigne de la longueur
d’onde de Bragg (λB) et de l’efficacité d’actuation, le paramètre αt ≥ 2,5 est introduit dans la
phase à la résonance. Ce dernier est essentiellement influencé par la dégradation de la
réflectivité pour des longueurs d’onde différentes de λB. La réflectivité du miroir de Bragg
varie très peu lorsque la longueur de la cavité résonnante est augmentée de 120 nm. De même,
lorsque la longueur de résonance se déplace vers les grandes longueurs d’onde, le coefficient
de réflectivité est diminué de 2 %, 2 10-1%, 2 10-2%, et 2 10-3%, respectivement pour les
miroirs formés de 1,5- 2,5-3,5 et 4,5 alternances InP/Air. Cette variation de la réflectivité est
responsable dans un résonateur sous actuation d’une augmentation des pertes d’insertion (cf.
Figure III-5).
III-2.4.1.3 Longueur de pénétration et absorption
Un miroir de Bragg peut être remplacé par miroir métallique équivalent placé à une
distance appelée longueur de pénétration (Lτ). Cette distance correspond à la distance pour
laquelle le déphasage à la réflexion et la réflectivité du miroir distribué à la longueur d’onde
de Bragg sont constants. Cette distance est donnée par :
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
4π ncavité Lτ
∂φ
∂λ
=
λ
λR
⋅ (λ − λR ) + φ (λR ) =
∂φ
∂λ
⋅λ ,
soit
Lτ =
λR
λ2
∂φ
4π ncavité ∂λ
61
Eq. III-5.a
λR
L’origine physique de cette longueur de pénétration de phase est liée à la relation de
dispersion de la phase et du retard à la réflexion. Par ailleurs, la longueur de pénétration est
aussi définie par la profondeur à laquelle l’intensité d’une onde incidente sur un miroir de
Bragg est atténuée en 1/e. Cette longueur de pénétration est notée Le. Babic et al. différencient
ces deux profondeurs de pénétration [10] mais elles sont équivalentes dans le cas des miroirs à
forte différence d’indice ( ∆n > 0,2 ). La longueur effective de la cavité résonante est
Leff = Lcavité + Lτ + Lτ = 1,55 µm , où les longueurs de pénétration sont celles des miroirs entourant
1
2
la cavité résonnante. Appliqués aux miroirs de Bragg InP/Air, les rapports d’indice de
réfraction sont tous égaux à a = nLI nHI . Le nombre de couches dans le miroir de Bragg est
défini par m. La profondeur de pénétration se réduit ainsi à :
Lτ =
(
λ
4 ncavité
)(
)
1
λ
a
1 − a m+1 1 − a m
⋅
⎯⎯
⎯→
2 m+ 2
m →∞
4 ncavité 1 − a
1− a
1+ a
(
)
Eq. III-5.b
De même, Babic fournit l’expression analytique de l’absorption dans un miroir de
Bragg. Sachant que R+T+A=1, l’absorption d’un miroir de Bragg constitué de matériaux
transparents s’écrit, si la première couche est de haut indice :
A = 2π
k H + k L nmilieu
⋅
nH + nL nH − nL
Eq. III-5.c
Dans le cas contraire, pour une première couche de bas indice, l’absorption est définie par :
A=
(
n 2 k + nH2 k L
2π
⋅ L H
nmilieu (nH − nL )
nH + nL
)
Eq. III-5.d
Où ki = H , L = λ α i 4π , et αL et αH sont les absorptions dans les couches respectivement
de haut et bas indices. Les deux expressions de l’absorption des matériaux quasi transparents
montrent en effet que, pour les fortes différences d’indice, l’effet de l’absorption est plus
faible.
III-2.4.1.4 Largeur de bande interdite de photon
La largeur du plateau de haute réflectivité ou de bande interdite de photon est définie
autour de la longueur d’onde de Bragg (λB) pour laquelle l’épaisseur des couches est
équivalente à un quart d’onde. De plus, sa réflectivité dans le domaine spectral ∆λ0.995 est
supérieure à 99,5% par rapport au maximum. On peut néanmoins définir une relation
approchée de la largeur de la bande interdite de photon à partir de la norme de la réflectivité
du miroir de Bragg déduite de l’équation III-4[11] :
∆λ0.995
⎡ 8 ln 10 n − nL ⎛
n
n + log 4 ⎞⎤
⎟⎟⎥
=⎢ 2 ⋅ H
× ⎜⎜ 2 log H −
nH + nL ⎝
nL
N
⎠⎦
⎣ π
©Aldrice G. Bakouboula
1
2
Eq. III-6
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
62
Cette équation est déterminée pour des lames d’épaisseurs λ/4. La largeur de la bande
interdite de photon diminue pour des lames quart d’onde d’épaisseurs supérieures à λ/4.
Comme c’est le cas sur la figure III-4, la largeur de bande interdite est fortement influencée
par la distribution des épaisseurs quart d’onde. Les spectres de réflectivité sur la figure III-4
montrent les différentes bandes interdites de photon obtenues pour des miroirs de Bragg
formés de 5 alternances InP/Air dont les épaisseurs des lames quart d’onde d’InP sont de
3λ/4, 5λ/4, 11λ/4 entourés de lames d’air d’épaisseur λ/4. La bande interdite de photon est
réduite de 400 nm à 200 nm lorsque les lames d’InP sont épaissies de 3λ/4 à 11λ/4.
100
∆λ0.995
réflectivité, %
80
Figure III-4 : Spectre de réflectivité d’un
miroir InP/Air à 5 alternances. Les
épaisseurs d’InP sont de 3, 7, 11λ/4 et
les épaisseurs d’Air sont maintenues à
λ/4.
60
40
20
3λ/4
7λ/4
11λ/4
0
1300 1400 1500 1600 1700 1800 1900
λ, nm
III-2.4.2 Résonateur Fabry-Pérot
Un filtre MOEMS est un résonateur Fabry-Pérot dont les miroirs entourant la cavité
résonante sont des miroirs de Bragg distribués micro-usinés constitués par des alternances de
couches semiconductrices d’InP et d’Air. Nous allons présenter les propriétés de base du filtre
MOEMS accordable à cavité Fabry-Pérot : le miroir de Bragg distribué InP/Air et la cavité
Fabry-Pérot à base de miroir de Bragg InP/Air. Ceci nous amènera à considérer la façon dont
ces différentes caractéristiques évoluent lors de l’accordabilité électromécanique.
III-2.4.2.1 Bande passante à 3 dB et taux de réjection
La micro cavité Fabry-Pérot réalise un filtre monomode lorsque le premier mode
propre est, par conception, centré sur le plateau de haute réflectivité, et le second mode propre
est localisé en dehors du plateau de haute réflectivité, auquel cas ce second mode propre n’est
pas résonnant. D’une façon générale, l’intervalle spectral libre (ISL) définit la distance
séparant deux modes propres consécutifs de la micro cavité en fonction de la longueur de
cavité résonnante Lcavité, de la longueur d’onde λ, de l’indice de réfraction de la cavité n et de
l’angle d’incidence ϕ :
ISL(λ ) =
λR ⋅ λR
m
m +1
2 n Lcavité Cosϕ
= ∆λ ≈
λ2
Avec,
λ=
©Aldrice G. Bakouboula
Eq. III-7
2 n Lcavité Cosϕ
λR
m +1
+ λRm
2
, si λR − λR << λR , λR
m +1
m
m +1
m
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
63
L’équation III-7 montre bien que l’intervalle spectral libre est donc plus important
pour des longueurs de cavité étroites. Notant que la longueur de la cavité Fabry-Pérot est
résonnante si toutes les ondes issues d’un point de la cavité sont en phase avec ses ondes
réfléchies. Le déphasage φ induit par un aller-retour dans la cavité φ = φ1 + φ 2 − 2kLcavité est
égal à 2mπ (φ1 et φ2 sont les déphasages à la réflexion sur les miroirs entourant la cavité).
D’où, la longueur d’onde de résonance du résonateur Fabry-Pérot s’écrit :
λR =
m
2 n Lcavité cos ϕ
λR
avec m ∈ Z
=
m − (φ1 + φ 2 ) 2π m − (φ1 + φ 2 ) 2π
Eq. III-8
Intéressons-nous à l’influence de la longueur de la cavité résonnante sur les
performances du filtre Fabry-Pérot. Le déphasage à la réflexion évalué à la longueur d’onde
de Bragg est égal à π si l’onde incidente est dans un milieu de haut indice de réfraction, et à 0
si le milieu incident est de bas indice de réfraction. Dans le cas des miroirs de Bragg InP/Air,
les phases φ1 et φ2 à la réflexion sont toutes deux nulles.
L’intervalle spectral libre (ISL) dépend uniquement de la longueur de cavité et de
l’entier m. Ainsi pour des valeurs de m tendant vers l’infini (cas d’une cavité longue), les
valeurs de ISL tendent très rapidement vers zéro puisque celles-ci sont inversement
proportionnelles au carré de m. La valeur de m doit impérativement être inférieure à 4 pour
être compatible avec la plage d’accordabilité minimale (100 nm). Pour m=3, la distance entre
deux modes propres de la cavité résonnante est seulement de 129 nm.
L’allongement de la cavité résonnante permet de réduire significativement la largeur à
mi hauteur (LMH) du filtre. C’est un paramètre à considérer, car il réduit les contraintes
technologiques liées à la fabrication des filtres MOEMS multicouches. Le nombre
d’alternances InP/Air peut ainsi être réduit en respectant les spécifications du CWDM ou
DWDM, auxquels cas, un filtre à 6 alternances InP/Air est susceptible de répondre aux
spécifications du DWDM, si la longueur de cavité est allongée à mλR/2. C’est en effet le cas
d’un filtre de longueur de cavité 3λR, pour lequel la largeur de bande passante à -3 dB est de
22 GHz (0,176 nm) et le taux de réjection à 14 dB est de 93 GHz (Tableau III-2).
Tableau III-2 :
Performances d’un filtre 6 alternances InP/Air pour différentes
longueurs de cavité résonnante mλR/2.
λR/2
λR
3λR/2
2λ R
5λR/2
3λ R
Bande passante à -3 dB
55 GHz 49 GHz 36 GHz 30 GHz 25 GHz 22 GHz
Bande passante à -20 dB 600 GHz 418 GHz 320 GHz 260 GHz 218 GHz 185 GHz
Bande passante à -30 dB 1927GHz 1320GHz 1025GHz 831 GHz 697 GHz 600 GHz
Intervalle spectral libre
775 nm
258 nm
129 nm
77 nm
52 nm
31 nm
III-2.4.2.2 Evolution de la transmission lors de l’accordabilité
L’amplitude de la transmission est affectée lors de l’accordabilité du résonateur FabryPérot. La transmission maximale est dégradée au même titre que la finesse ou la largeur à mihauteur. Si seule la réflectivité du miroir de Bragg InP/Air supérieur est dégradée, lors de
l’actuation életromécanique de la lame d’InP adjacente à la cavité résonnante et le miroir
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
64
inférieur étant supposé invariant en actuation, la transmission du résonateur Fabry-Pérot ainsi
formé évolue selon l’équation suivante :
T (θ , λ ) = TMax (θ ) ⋅
Eq. III-9.a
1
2
⎛φ
⎞
1 + (π2 ⋅ F (θ )) sin 2 ⎜ + θ 0 ⎟
⎝2
⎠
avec,
2⎞ ⎛
2⎞
⎛
⎟
⎜⎜1 − ~
r (θ ) ⎟⎟ ⋅ ⎜⎜1 − r
1
2 ⎟
⎝
⎠
⎝
⎠
(θ ) =
T
Max
2
~
1 − r (θ ) ⋅ r
1
2
(
)
et F (θ ) =
2
2
4 ~
r1 (θ ) ⋅ r2
ISL
=π ⋅
2
2
∆λ 12
⎛1 − ~
r1 (θ ) ⋅ r2 ⎞⎟
⎜
⎝
⎠
et la largeur à mi-hauteur du pic de résonance Fabry-Pérot s’écrit :
∆λ 12 =
λR ⋅ (1 − ~
r1 (θ ) ⋅ r2
m (m + 1)π
avec,
)
Eq. III-9.b
~
r1 (θ ) ⋅ r2
λR = 2 n Lcavité cos ϕ , longueur d’onde de résonance et φ l’angle d’incidence.
Dans laquelle θ max = α t π ⋅ m 2 et θ max 2 = α t
π
⋅ m (2 k + 1) sont les déphasages
12
maximaux induits par le déplacement de la longueur d’onde de résonance respectivement vers
le bleu et le rouge, puisqu’en effet une actuation au delà du tiers de l’épaisseur de la cavité
d’air entraîne le collage électrostatique des lames semiconductrices suspendues [8]. La valeur
de k est reliée à l’épaisseur de la lame quart d’onde d’Air et celle de m à la longueur de cavité
(dans notre cas k=0).
1
6
-0,4
-0,6
-0,8
-1,0
-1,2
-1,4
-1,6
-1,8
-2,0
-2,2
-2,4
-2,6
-100
(a)
LMH, nm
Transmission, dB
Ne tenant pas compte de l’absorption résiduelle, à la résonance, les pertes de
transmission dépendent, quelle que soit la réflectivité des miroirs considérés, exclusivement
du déséquilibre entre les deux miroirs d’entrée et de sortie. Les largeurs à mi-hauteur ou les
bandes passantes à -3 dB (LMH) sont comprises entre 6 nm et 0,01 nm pour les filtres formés
de 4, 6, 7 et 8 alternances InP/Air. Les LMHs varient de façon parabolique avec l’actuation
(cf. Figure III-5.b). Le maximum de transmission des filtres formés de 6 et 7 alternances
InP/Air ont la même évolution lors de l’actuation de la lame adjacente à la cavité résonnante
(cf. Figure III-5.a). Cette évolution résulte du déséquilibre existant entre les miroirs inférieur
et supérieur.
80
75
70
65
60
30
28
(b)
LMH: 7 cavite d'air
LMH: 6 cavite d'air
26
Transmission max 7 air gaps, dB
Transmission max 6 air gaps, dB
-50
0
δLcavity, nm
50
100
24
-80 -60 -40 -20
0
20 40 60 80 100 120
δLCavity, nm
Figure III-5 : Transmission (a), bande passante à 3 dB (b), en fonction de la variation de
l’épaisseur de la cavité résonante.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
65
Analysons à présent le maximum de transmission d’un filtre Fabry-Pérot non actué en
fonction du déséquilibre des miroirs entourant la cavité résonante. Le maximum de
transmission dépend étroitement de l’équilibre entre les réflectivités des miroirs d’entrée et de
sortie (cf. Figure III-6). La transmission maximale chute très rapidement pour des miroirs
hautes réflectivités (-8 dB pour 1% de déséquilibre par rapport à une réflectivité de 99,9%).
La transmission maximale est sensible aux déséquilibres existants entre les miroirs qui
constituent le résonateur Fabry-Pérot. La sensibilité à ce déséquilibre s’atténue pour des
miroirs de plus faible réflectivité. Un miroir d’une réflectivité de 99% ne perd plus que 3 dB
lorsque le déséquilibre entre les deux miroirs est de 1%. L’impact de ce déséquilibre est
d’autant plus important sur la transmission que les miroirs sont très réflecteurs.
Figure III-6 : Courbe
représentant
la
transmission maximale en
fonction du rapport r1/r2 pour
un résonateur Fabry-Pérot
pour différentes valeurs de
réflectivité.
Il sera nécessaire, pour respecter les spécifications données au tableau III-2,
d’optimiser l’épaisseur d’Air quart d’onde additionnelle placée avant le substrat afin de
rééquilibrer le résonateur. Le rééquilibrage du filtre Fabry-Pérot améliorera la transmission à
la résonance. Un compromis doit être trouvé en préservant la largeur de bande passante à -3
dB.
III-3 Première génération de filtres
La première génération d’échantillons vise à valider les différentes étapes
technologiques utilisées dans la fabrication des filtres MOEMS à 6 alternances InP/Air pour
les applications au multiplexage en longueur d’onde. Ensuite, nous avons étudié les filtres à 7
alternances, répondant à des spécifications plus sévères, celles du DWDM. L’ensemble des
contraintes permettant de respecter les spécifications du CWDM et du DWDM (cf. Tableau
III-1) est intégré sur les structures optimales, qu’il s’agisse des filtres multicouches à 6 ou 7
alternances InP/Air. Les simulations numériques, à partir desquelles les spécifications sont
validées, sont basées sur le formalisme des matrices de transfert où la longueur de pénétration
est prise en compte dans la phase. Les structures multicouches réalisées à l’aide d’un
empilement de couches transparentes sont simulées dans l’approximation d’ondes planes ;
c’est le premier niveau de conception. Ces codes sont utilisés pour adapter et optimiser les
couches quarts d’onde (2k+1)λR/4 et la longueur de cavité résonnante pλR/2, afin de
minimiser l’effet substrat et d’ajuster la largueur à mi hauteur du pic Fabry-Pérot et le taux de
réjection à -20 dB. Le choix des facteurs d’épaisseur k et p de chacune des lames d’InP et de
la cavité résonnante permet, d’une part, d’ajuster leur rigidité mécanique en fonction des
contraintes de conception et la largeur de la bande interdite de photon, et d’autre part,
d’ajuster l’espacement entre canal à travers le taux de réjection et la largeur à mi-hauteur.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
III-3.1
Structure à 6 alternances d’InP/Air
66
Nous étudions des structures filtres Fabry-Pérot à 6 alternances InP/Air. Les structures
Filtres MOEMS étudiées sont les épitaxies TGB 349D et EP 656 (cf. Figure III-7).
L’échantillon TGB 349D est issue du bâti d’épitaxie en phase vapeur aux organo-métalliques
(EPVOM) de Thalès TRT-France2. La structure EP656 est fabriquée au LEOM à Ecole
Centrale de Lyon par épitaxie par jet moléculaire (EJM). Les filtres TGB 349D sont réalisés à
partir d’empilements de couches semiconductrices d’InP quart d’onde d’épaisseurs 7λ/4 et
9λ/4. Quant aux épaisseurs quart d’onde des filtres EP656, elles sont homogènes et égales à
3λ/4. Nous utiliserons ces deux structures pour illustrer l’influence des épaisseurs quart
d’onde sur la bande interdite de photon et pour estimer la précision du contrôle d’épaisseurs
par les bâtis EJM et EPVOM.
Figure III-7 : Structures Filtres Fabry-Pérot MOEMS à 6 alternances InP/Air.
TGB 349D d’épaisseurs 7λ/4 et 9λ/4
EP 656 d’épaisseurs 3λ/4 et 5λ/4
III-3.1.1 Conception des filtres MOEMS à 6 alternances
Les filtres à 6 alternances répondent aux spécifications du CWDM. L’optimisation du
filtre à 6 alternances InP/Air est un compromis entre son niveau de transmission à la
résonance, sa largeur à mi hauteur, et l’espacement entre canal. Sachant que pour le CWDM,
l’espacement entre canal est inférieur à 2500 GHz (20 nm) à 30 dB, le taux de réjection ne
représente pas une difficulté pour ces filtres.
III-3.1.1.1 Optimisation de la couche d’Air
L’optimisation porte sur le rééquilibrage du miroir inférieur, où il y a lieu de réduire
les pertes en transmission à un niveau inférieur à 1 dB à la résonance. De plus, cette réduction
doit maintenir la largeur de bande passante à -3 dB à un niveau inférieur à 100 GHz (0,8 nm).
On remarquera qu’une augmentation ou une diminution de 70% de l’épaisseur de la lame
d’Air additionnelle, initialement quart d’onde, réduit la transmission du filtre de -0,01 dB. En
tenant compte des limites supérieures sur la transmission à la résonance (-1 dB) et sur la LMH
(100 GHz), une zone optimisée peut ainsi être définie par les hachures sur la figure III-8 où
2
TRT (Thales Research and Technology), anciennement LCR Thomson-csf
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
67
ces deux critères sont garantis pour un réduction ou l’augmentation de l’épaisseur d’Air
additionnelle de 30% à 60%. La figure III-8, traitée pour un filtre à 6 alternances ayant une
longueur de cavité λR/2, reste valable dans le cas d’une longueur de cavité plus importante,
mλR/2. Pour un résonateur donné, l’augmentation de la longueur de cavité permet d’améliorer
le facteur de qualité et par conséquent la largeur à mi-hauteur.
200
0,0
Transmission, dB
180
LMH, GHz
-0,4
160
-0,6
140
-0,8
120
-1,0
FWHM, Ghz
Transmission, dB
-0,2
100
-1,2
80
-1,4
Figure III-8 : Rééquilibrage de la
couche
quart
d’onde
additionnelle du filtre
CWDM à 6 alternances
d’épaisseurs 3λ/4 et 5λ/4.
60
-1,6
-60
-40
-20
0
20
40
60
80
Variation de l'épaisseur λ/4, %
III-3.1.1.2 Spectre de la structure 7λ/4 et 9λ/4
Les performances calculées du filtre sont présentées sur la figure III-9. Avec de telles
épaisseurs, la structure filtre TGB 349D voit sa bande interdite de photon réduite à 219 nm de
largeur et centré sur 1,55 µm contre 430 nm pour la structure EP 656. De plus, l’augmentation
des épaisseurs quarts d’onde a permis, d’une part, d’atteindre une largeur de bande passante à
-3 dB de 42 GHz (0,33 nm) contre 77 GHz (0,61 nm), et d’autre part, de réduire l’espacement
entre canaux à 425 GHz contre 800 GHz. L’épaississement des lames quarts d’onde, d’un
facteur quasi égal à 2, a permis de diviser par deux la largeur de bande passante à -3 dB et
l’espacement entre canal aux dépens d’une augmentation d’un facteur 2 des pertes d’insertion
(absorption résiduelle), 1,35 dB (~2x0,66 dB).
100
90
7λ/4
9λ/4
70
60
50
40
30
20
∆λ0.995= 219 nm
10
0
1100 1200 1300 1400 1500 1600 1700 1800 1900
λ, nm
Transmission, dB
Réfelctivité, %
80
0
-2 BW = 42 Ghz
3dB
-4
-6
-8
-10
-12 BW20dB= 425 Ghz
-14
-16
-18
-20
-22
-24
-26
-28
Transmission, dB
-30
-600
-400
-200
0
200
400
600
Fréquence, Ghz
Figure III-9 : Spectres de réflectivité et de transmission du filtre MOEMS à 6 alternances
d’InP/Air et d’épaisseur 7λ/4 et 9λ/4.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
68
III-3.1.2 Caractérisation optique
Les résultats des caractérisations optiques de filtres de première génération ont mis en
évidence la nécessité d’optimiser les procédés de fabrication. Nous avons commencé par
valider ces procédés sur des structures filtres à 6 alternances pour ensuite les transférer vers
les structures filtres à 7 alternances. Les temps de fabrication étant plus longs, les structures à
7 alternances sont beaucoup plus sensibles à la dérive des paramètres de contrôle tels que le
contrôle des épaisseurs nominales lors de la croissance, le contrôle des propriétés mécaniques
des structures suspendues. Nous allons donc, dans cette première étape de qualification,
identifier les points qui devront, lors de la fabrication des filtres MOEMS, faire l’objet d’une
étude particulière en vue de rendre viable la fabrication collective de structures filtres
MOEMS InP/Air à 7 alternances.
III-3.1.2.1 Comparaison des spectres larges bandes mesuré et simulé
La structure filtre de la figure III-7 (TGB 349D) est étudiée sur le banc de micro
réflectivité couplé à une lampe tungstène halogène. La mesure du spectre de réflectivité sur
une large bande spectrale a révélé un déplacement de la bande interdite de photon qui est ici
attribué à la différence entre les épaisseurs nominales programmées et les épaisseurs déposées
(cf. Figure III-10).
90
simulation
(a)
Reflectance, %
80
100
70
80
60
50
60
40
40
30
20
20
10
1100
Exp.
1200
1300
1400
1500
1600
Figure III-10 : Spectre de réflectivité
large
bande
des
structures filtres 6
alternances
InP/Air
mesuré et simulé, (a)
d’épaisseur 7λ/4 et
9λ/4 (TGB 349D).
0
1700
λ, nm
Par ailleurs, les différences entre la position des bandes d’énergie autorisées des
spectres de réflectivité simulés et mesurés trouvent leur origine dans la croissance. La
modification de la position ainsi que de la largeur des bandes interdites de photon sont
susceptibles d’être induites par une dérive des épaisseurs quart d’onde au cours de la
croissance de l’empilement multicouche d’InP/InGaAs. Cette dérive a une influence
croissante à mesure que la durée de croissance augmente, ses effets sont amplifiés sur les
dernières couches déposées, dans le miroir de Bragg InP/Air supérieur.
Cela montre, d’une part, la nécessité d’utiliser des moyens de contrôle in situ et/ou de
réaliser un pré étalonnage des épaisseurs déposées par le bâti de croissance avant toute
campagne de croissance de type MOEMS, et d’autre part, l’extrême sensibilité du contrôle
d’épaisseurs pour la fabrication d’empilement multicouche. Ainsi que l’on peut le constater en
superposant les spectres simulé et expérimental sur la figure III-10, un défaut d’étalonnage
entraîne, pour une réduction homothétique des épaisseurs constituant l’empilement
multicouche, un déplacement spectral du spectre de réflectivité du filtre. Le pic de résonance
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
69
Fabry-Pérot est, dans ce cas de figure, un moyen d’évaluer cette erreur sur l’étalonnage des
vitesses de croissance.
III-3.1.2.2 Dérive des épaisseurs nominales
Les mesures du spectre de réflectivité sur une large bande spectrale ont révélé un
déplacement et un amincissement de la bande interdite de photon qui sont attribués à la
différence entre les épaisseurs nominales de la structure optimale et les épaisseurs obtenues
après les étapes de croissances et de microtechnologies.
Dans une première approche, nous avons utilisé la position du pic Fabry-Pérot pour
donner une estimation de l’erreur d’épaisseurs due à la dérive des flux pendant la croissance.
Nous avons considéré que cette erreur est constante sur toute la structure. L’analyse des
spectres de réflectivité montre un écart aux épaisseurs nominales des couches d’InP/InGaAs
de 5% et 1% pour les structures épitaxiées par EJM et EPVOM respectivement (cf. Figure III11).
1600
1550
λF.P (nm)
1500
Derive Epitaxie
TGB349D TRT
EP656-4 LEOM
1450
1400
1350
1300
Y=λ0+(nLeff/50)*δL/Lcavité
1250
Figure III-11 :Déplacement du pic de
résonance Fabry-Pérot en fonction de
l’erreur relative d’étalonnage du bâti de
croissance.
y=1552.08485 +15.10606*X
1200
-20
-15
-10
-5
0
Ecart à l'épaisseur nominale, %
Sachant qu’une dérive homothétique des épaisseurs nominales n’affecte pas la
réflectivité des miroirs de Bragg et conserve la symétrie de la structure, nous exclurons
qu’elle soit à l’origine de l’altération des performances du filtre. Néanmoins, l’hétérogénéité
des interfaces révélée par le micro usinage de surface déséquilibre la structure, puisque, la
présence à l’interface d’une couche enrichie d’arsenic de plusieurs centaines de mono couches
perturbe la sélectivité de la solution de gravure de l’InP sur l’InGaAs. Le processus chimique
de la sous-gravure étant actionné par l’arsenic, la couche d’InP est alors surgravée sur au plus
l’épaisseur de la couche enrichie d’arsenic (InAsP) à l’interface InP-In(As)P/InGaAs. Ces
écarts aux épaisseurs nominales induites par la qualité de l’interface influencent fortement,
selon la figure III-6, la réflectivité des miroirs de Bragg à travers les pertes d’insertion, et par
conséquent aussi la largeur de bande passante à -3 dB.
III-3.1.2.3 Spectre de transmission
Cette dérive peut notamment être estimée non seulement par l’augmentation des pertes
d’insertion, mais aussi par l’écart de la largeur de bande passante à -3 dB entre les valeurs
nominales et mesurées. Aux vues des spectres obtenus sur l’épitaxies TGB 349D, le spectre de
transmission montre une dégradation des performances du filtre. La largueur de bande
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
70
0
-2
-4
-6
-8
-10
-12
-14
-16
-18
-20
-22
-24
Modes d'ordre sup
IL= 2.4 dB
BW3 dB=109 GHz
(a)
TGB 349D Simulation
Transmission, TGB 349D
1510 1515 1520 1525 1530 1535 1540 1545 1550
Transmission, dB
Transmission, dB
passante à -3 dB obtenue est d’environ deux fois plus grande que la valeur simulée (cf. Figure
III-12).
0
-2
-4 BW3 dB= 109 GHz
-6
-8
-10
-12
-14
TGB 349D Simulation
-16
Transmission, TGB 349D
-18
3 dB
-20
-20 dB
-22
-24
-800 -600 -400 -200
λ, nm
0
IL= 2.4 dB
(a)
200
400
600
800
Fréquence, GHz
Figure III-12 : Spectre de transmission de structures filtre à 6 alternances InP/Air,
d’épaisseur 7λ/4 et 9λ/4 (TGB349D).
La figure III-12 montre des pertes d’insertion importantes, de l’ordre de 2 dB
mesurées contre 1,4 dB simulées. La structure à 6 alternances fabriquée par épitaxie en phase
vapeur aux organo-métalliques (EPVOM) présente une largeur de bande passante à -3 dB de
109 GHz. Tenant compte de la valeur simulée (77 GHz), cet écart peut être expliqué par la
présence de contraintes résiduelles dans les couches micro-usinées. Ces contraintes résiduelles
sont liées à la présence d’arsenic à la surface des lames suspendues d’InP. Elles sont
responsables de la courbure des lames d’InP après le micro-usinage. Il en résulte une
détérioration des propriétés optiques, en particulier, la bande passante à -3 dB. On remarque,
aussi, l’apparition de modes d’ordre supérieurs qui sont sans doute dus à l’écart entre le
diamètre du faisceau utilisé pour les mesures et celui des modes de la cavité. La position
spectrale de ces modes est fortement influencée, ici aussi, par la courbure (cf. Figure III-12).
La dérive des épaisseurs au cours de la croissance et la qualité des interfaces sont deux
problématiques dépendantes du bâti. La première problématique dépend très étroitement des
systèmes de contrôle des flux ainsi que de la précision des capteurs et instruments de pilotage
in situ. La deuxième problématique est surtout dépendante de l’histoire du bâti, de la nature
des matériaux utilisés dans les compagnes de croissance précédente.
III-3.1.3 Problématique de l’Arsenic résiduel
Les différentes caractérisations réalisées au cours de ce programme ont montré que la
présence de l’Arsenic résiduel génère de nombreux effets parasites responsables d’une baisse
du rendement et d’une inhomogénéité des caractéristiques spectrales. Les enjeux associés au
contrôle de l’Arsenic résiduel sont de trois ordres :
-i)
Le contrôle des effets de surgravure de l’InP par la sélectivité de la solution de
sous-gravure.
-ii)
La maîtrise de la qualité d’interface InP/InGaAs.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
-iii)
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
71
La compensation de l’arsenic résiduel afin de s’affranchir des courbures
parasites introduites par l’effet bimorphe[1].
Pour étudier les effets de l’Arsenic résiduel inhérent aux techniques de croissance
EPVOM et EJM [12], une structure test est réalisée afin d’étudier l’influence sur la courbure de
l’arsenic résiduel par la fabrication de poutres mono-encastrées et sa répartition dans la lame
d’InP par des mesures de spectroscopie de masse des ions secondaires (SIMS pour ‘Secondary
Ion Mass Spectroscopy’) ainsi que les moyens de nous en affranchir. Ce travail est
conjointement mené par le LEOM, TRT, et ATMEL. La structure test est une hétérostructure
InP/InGaAs qui après gravure sélective de l’InGaAs sacrificielle réalise une poutre mono
encastrée dont l’effet bimorphe relaxe les contraintes selon la façon dont l’arsenic résiduel est
réparti dans la couche d’InP. Les travaux respectifs de Freund et al[13] ainsi que ceux de Cao
et al[14] sur les couches bimorphes permettent d’apporter un éclairage sur les voies explorées
pour réduire l’influence de l’arsenic résiduel sur les performances du filtre. Les voies
explorées sont :
La minimisation de la contrainte par répartition homogène de l’Arsenic
et compensation de l’Arsenic par le Gallium, à travers le paramètre de
désaccord de maille εm[15].
La minimisation de l’Arsenic résiduel [13, 14] en mettant en place une
procédure de dégazage du sucepteur en graphite à l’origine de la
contamination des couches épitaxiées en Arsenic.
La minimisation de la contrainte par augmentation de l’épaisseur de la
couche non contrainte d’InP[13, 14].
Afin de valider l’une des deux premières approches, la mesure de la déflexion des
poutres mono-encastrées permet d’extraire la nature et le niveau des contraintes élastiques par
imagerie MEB (Microscope Electronique à Balayage) (cf. Figures III-13.a, et .b). Sur la
figure III-13, les images MEB montrent indéniablement qu’une interface riche en Arsenic
n’assure pas un contrôle suffisant de la courbure (cf. Figure III-13.b). En effet les courbures
sont moins importantes lorsque la répartition de l’Arsenic est homogène en volume (cf.
Figure III-13.a).
Figure III-13 : Image
MEB de poutre mono
encastrée, (a) répartition
homogène de l’arsenic,
(b) forte concentration
d’arsenic à l’interface.
source LEOM.
La proximité des propriétés physiques des matériaux de la filière InP ne permettant
pas d’envisager l’utilisation de techniques de compensation des contraintes par irradiation de
faisceaux d’ions [16] et par chargement thermique [17], nous avons tiré profit des deux dernières
approches : l’arsenic résiduel est minimisé à l’interface de l’hétérostructure InP/InGaAs et en
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
72
volume dans la couche d’InP à travers le dégazage du sucepteur et les épaisseurs quart d’onde
d’InP sont augmentées à 7λ/4 et 9λ/4, ce qui permet d’abaisser d’une part la concentration de
Gallium utile pour la mise en tension des lames d’InP, et d’autre part la courbure des lames
d’InP suspendue. La mise en œuvre de ces procédures a permis de réduire au moins d’un
facteur 2 l’arsenic résiduel en volume (10+19 atomes/cm3). Sur la figure III-14, la flèche des
poutres est ainsi considérablement réduite.
Figure III-14 : Mesure MEB
des poutres mono encastrées de
la couche d’InP contenant de
faible concentration d’arsenic
résiduel et inférieure à 2 10+19
atomes/cm3. Source LEOM
III-3.1.4 Génération de défauts par RIE
La jonction p-i-n utilisée en polarisation inverse pour accorder le filtre MOEMS est
répartie sur les couches semiconductrices de dopage intrinsèque non intentionnellement
dopées, p, et n. Les contacts électriques haut et bas pour l’actuation électromécanique sont
réalisés à partir des alliages Ni/AuGe (contact n) et Pd/AuGe (contact p) recuits à 350°C
pendant 45 secondes sous une atmosphère enrichie par un mélange gazeux RH6(Ar/H2). La
distribution des dopants sur l’empilement multicouche d’InP et d’InGaAs est présentée
schématiquement sur la figure III-7. Les jonctions p-i-n des structures TGB 349D et EP 656
ne présentant aucune action électromécanique, nous avons donc entrepris d’étudier les
caractéristiques électriques de la diode p-i-n afin d’évaluer l’impact de la RIE à travers la
caractéristique courant-tension en polarisation directe et inverse.
L’examen de la caractéristique en courant directe permet d’extraire des structures
TGB349D et EP656, les résistances séries respectives de 500 Ohms et 10+7 Ohms, localisée
sur l’épaisseur de la couche semiconductrice non intentionnellement dopée. Le tracé log-log
de la caractéristique tension-courant en polarisation inverse (cf. Figure III-15) relève deux
régimes de fonctionnements : un régime linéaire à la tension de polarisation où la conduction
est dominée par un processus ohmique et un régime non linéaire où les défauts profonds dans
la zone intrinsèque dominent la conduction. Selon la distribution des défauts profonds dans la
zone intrinsèque, la conduction assistée par les défauts [18] est généralement proportionnelle
avec des puissances supérieures à 2, à la tension.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
1E-5
0,01
(a)
V
P
i
N
Courant, Amps
1E-4
1E-5
1E-6
I ~V
2
1
I ~V
1E-7
3
I ~V
1E-8
V
P
i
N
1E-6
Courant, Amps
1E-3
1E-7
1E-8
73
(b)
I ~V
2
1
I ~V
6
I ~V
1E-9
1E-10
1E-9
EP 656-4
TGB 349D
1E-10
1E-11
0,01
0,1
1
10
Gravure RIE
Gravure ICP
1E-11
1E-12
0,01
0,1
Tension, Volts
1
10
Tension, Volts
Figure III-15 :Caractéristique tension-courant de la jonction d’accordabilité des structures
en polarisation inverse à 300K (a) TGB 349D et EP 656-4 non actuables
gravées par RIE, (b) structures actuables gravée par RIE et ICP.
Un critère simple pour déterminer si une jonction p-i-n en polarisation inverse présente
une actuation électromécanique est la tension à partir de laquelle débute le régime non
linéaire :
-(i)
-(ii)
V< 1,0 Volts, la structure est accordable.
V> 1,0 Volts, la structure est non accordable.
Ce seuil de tension est caractéristique de la concentration de défauts profonds. Aux
faibles concentrations de défauts, la conduction assistée par des pièges profonds localisés au
voisinage du niveau de Fermi atteint rapidement leur limite de remplissage. Il y a un effet
électromécanique lorsque la diode p-i-n en inverse fonctionne dans un régime ohmique, puis
dans un régime de conduction par défauts peu profonds ou situés à l’interface InP/InGaAs [19]
où seules les caractéristiques de la zone de charge d’espace limitent le courant.
De plus, il est intéressant de remarquer que le niveau de courant inverse est d’un ou de
deux ordre de grandeur supérieur à celle observé sur les structures accordables. Ainsi le
courant inverse à 1 volt est de 10-7 Ampère (TGB 349D) et contre 10-9 Ampère
respectivement pour une structure fabriquées par EPVOM et définies verticalement par RIE
non accordable et accordable. Notant que la gravure ICP admet un niveau de courant inverse à
1 volt (~10-11 A) très inférieur à celle consécutif à une gravure RIE (~10-9 A). Cela confirme
que la gravure ICP préserve mieux la jonction d’actuation p-i-n des défauts générés par la
gravure verticale.
L’analyse précédente en polarisation inverse des caractéristiques courant-tension ne
permettant pas de localiser précisément l’impact de la gravure sur les différentes couches de
la diode d’actuation, nous avons donc extrait le facteur d’idéalité. Néanmoins, notant que les
mesures de capacité-tension [20] ou de DLTS (Deep Levels Transient Spectroscopy) [21]
permettraient de confirmer la génération de défauts par la gravure verticale et d’identifier leur
nature. Pour notre part, nous nous contenterons du facteur d’idéalité. La méthode utilisée pour
l’analyse des courbes courant-tension est standard et basée sur la différentiation du courant de
la diode [22]. Sachant la valeur du courant IS (40 mA), et dans l’hypothèse où dn(V)/dV est de
même ordre de grandeur que n(V)/V, le facteur d’idéalité qui représente les écarts au
comportement idéal s’écrit en fonction du courant de saturation IS, de la température T, de la
tension de polarisation V, de la constante de Boltzmann k, et de la charge de l’électron q :
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
qI
n(V ) =
kT
⎡ ∂
⎞⎤
⎛ I
⋅⎢
⋅ ln⎜⎜ + 1⎟⎟⎥
⎠⎦
⎝ IS
⎣ ∂V
74
−1
Eq. III-10
La méthode reste valable contrairement à d’autres techniques d’extraction de
paramètres quelles que soient la valeur de la résistance série et la dépendance de n(V) avec la
tension [23]. Les mécanismes de transport dans la jonction p-n sont bien mis en évidence par le
facteur d’idéalité [24]. Nous avons identifié quatre mécanismes de conduction assistés par
défauts dépendant de la qualité des technologies et de la croissance (cf. Figure III-16) :
•
Présence d’oxyde natif à l’interface métal/semiconducteur conduisant à une
forte variation du facteur d’idéalité (3<n<4) aux faibles tensions (V<1
volts)[25].
couplage entre les mécanismes de génération-recombinaison donneursaccepteurs et de transport tunnel direct[26] mettant à contribution des défauts
peu profonds situés en surface et à l’interface InP/InGaAs [27] (V<5 Volts) avec
un facteur d’idéalité de ~3.
Défauts profonds à l’interface InP/InGaAs [28] où le facteur d’idéalité est
supérieur à 2 (V>5 Volts), la distribution des défauts dans la diode détermine le
seuil de remplissage des défauts et le début des effets menant au claquage de la
diode.
Défauts profonds prédominant aux grandes tensions (V>10 Volts) avec le
facteur d’idéalité >> 2.
•
•
•
8
Facteur d'idealite
7
6
5
4
3
2
EP656-4
TGB 349D
Gravure RIE
Gravure ICP
1
Figure III-16 : Facteur d’idéalité d’une
jonction p-i-n en fonction de la tension de
polarisation des structures EP 656-4 et TGB
349D (non accordables définies par RIE),
structures accordables définies par gravure
RIE et ICP.
0
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10 11
Tension de polarisation, Volts
Ces résultats montrent comme Choi et al. que les techniques de gravure verticale par
RIE (Reactive Ion Etching) génèrent des défauts sur les flancs de gravure[29] qui se propagent
par la suite en volume. De plus, les travaux de Pearton et al. ont également montré que la
technique de gravure verticale par RIE à base de méthane ou éthane et hydrogène, utilisée
pour la fabrication des filtres, entraîne une réduction du niveau de dopage induite par deux
effets : d’une part la génération de défauts profonds, et d’autre part, la passivation des
donneurs Si dans les couches dopées n par l’atome d’hydrogène. Du fait des dislocations
engendrées au voisinage de la surface par la RIE, le recouvrement des propriétés électriques
reste partiel après un recuit RTA (Rapid Thermal Annealing) à 500°C [30]. Irmer et al
proposent de protéger la jonction p-i-n (bras d’ancrage, contact électrique) par une couche de
SiN4 pour préserver les propriétés électriques de la RIE et du micro-usinage. Cette approche a
permis d’atteindre à 3,2 Volts, une plage d’actuation de 140 nm [31].
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
75
Pour notre part, un traitement chimique des flancs de gravure verticale
(HCl :H2O2 :H2O) a permis d’améliorer les états de surface et d’abaisser le niveau du courant
inverse dans la jonction p-i-n d’actuation. Une meilleure verticalité des flancs et une réduction
des défauts profonds sont obtenues par l’utilisation de procédure de gravure RIE permettant
d’éliminer de façon cyclique, les dépôts de polymères sur les flancs [32, 33].
III-3.2
Structure à 7 alternances d’InP/Air
Les premières tentatives de validation des microtechnologies et de la croissance
épitaxiale sur les spécifications du DWDM par des filtres MOEMS à 7 alternances d’InP/Air
sont menées sur les structures présentant des épaisseurs quart d’onde d’InP de 5λ/4 et 7λ/4.
Les filtres à 7 alternances InP/Air épitaxiés par Thalès TRT ont des épaisseurs d’InP quart
d’onde de 5λ/4 et 7λ/4. Celles issues des épitaxies Atmel possèdent des épaisseurs quart
d’onde homogène d’InP de 5λ/4 avec une compensation en Gallium. Nous ne présenterons
que les études réalisées sur les épitaxies Atmel dans la première génération de filtres à 7
alternances (B890). L’optimisation de ces filtres diffère de celles développées pour les filtres
à 6 alternances, car la mise en symétrie des structures filtres est répartie sur l’ensemble des
lames quart d’onde d’InP et d’Air.
III-3.2.1 Conception du filtre à 7 alternances
Nous avons augmenté le nombre d’alternances des filtres MOEMS afin de pouvoir
atteindre les spécifications du DWDM : espacement entre canal de 100 GHz (0,8 nm) à 20 dB
de taux de réjection, et largeur de bande passante à -3dB inférieure à 20 GHz (0,16 nm). Le
filtre MOEMS DWDM est ainsi constitué d’une cavité résonnante d’épaisseur λ, et de miroirs
supérieur et inférieur comportant chacun respectivement 3,5 et 3 alternances InP/Air (cf.
Figure III-17).
0
Transmission, dB
B890
-10
-20
-30
-40
1550
1552
1554
1556
1558
1560
λ, nm
Figure III-17 :
Spectre de transmission simulé de la structure filtre MOEMS InP/Air à 7
alternances d’épaisseur homogène 5λ/4 B890.
Les performances nominales attendues sur ces filtres sont rassemblées sur le tableau
III-3. Nous notons que la structure filtre constituée d’un empilement homogène de couches
5λ/4 présente une bande interdite de photon (∆λ0.995) supérieure de 297 nm (7/5x202nm)
contre 202 nm.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
76
Tableau III-3 :
Performances optiques des filtres 7 alternances d’InP/Air.
BW3dB
BW20dB 100 GHz
IL
23 GHz 227 GHz 13 dB
0,031 dB
Filtre 5λ/4 (B890)
16 GHz 168 GHz 16 dB
0,075 dB
Filtre 7λ/4 et 9λ/4 (filtre optimal)
∆λ0.995
297 nm
202 nm
III-3.2.2 Spectre de transmission
La structure fabriquée par EPVOM est constituée de lames multicouches 5λ/4 d’InP.
Les performances optiques sont présentées dans le tableau III-3. Lors de la fabrication des
filtres de la série B890, les couches épitaxiées ont été précontraintes pour favoriser la
formation d’une cavité stable. La précontrainte consiste à introduire dans les couches d’InP
épitaxiées un pourcentage de Gallium pour compenser l’arsenic résiduel et ainsi former des
couches suspendues d’In(AsGa)P. Le but recherché, dans la formation d’une cavité stable, est
de réduire les pertes d’insertion lors de l’actuation. Par ailleurs, les paramètres de croissance
ont été étalonnés pour mieux contrôler les épaisseurs nominales des couches quart d’onde.
Nous obtenons à une structure filtre pour lequel le pic de résonance centré à 1,543 µm
est associé à une largeur de bande passante à -3 dB de 87 GHz (~0,7 nm) et des pertes
d’insertion de 11,6 dB (cf. Figure III-18). Les performances sont très éloignées des valeurs
nominales déterminées par la conception optique 1D. Ces écarts à la conception 1D peuvent
être causés par la rugosité des interfaces, les courbures résiduelles (induite par la présence
d’Arsenic à l’interface), et les pertes de couplage entre la fibre et le filtre.
0
0
B1D20, dB
simulation
3 dB
20 dB
-10
IL= 11.6 dB
-5
-15
BW3 dB= 87 GHz
-20
-25
Mode Lateral
-30
-35
-600
Transmission, dB
Transmission, dB
-5
-10
-15
-200
0
200
Fréquence, GHz
400
600
IL= 11.6 dB
BW3 dB= 87 GHz
-20
-25
-30
-400
B1D20, dB
Simulation
3 dB
20 dB
-35
1530
Mode d'ordre sup
1535
1540
1545
1550
λ, nm
Figure III-18 :Spectre de transmission de la structure filtre B1D20 de l’épitaxie B890 à 7
alternances InP/Air.
III-3.2.3 Actuation
La plaque B890 présente de nombreux filtres dont la LMH est inférieure à 125 GHz (1
nm) malgré un déséquilibre des miroirs de Bragg et une rugosité d’interface importante
(RMS=20 nm). Néanmoins, peu d’entre eux sont actuables, la jonction étant fuyante. Une
structure de cette plaque a pu être actuée. A une tension d’actuation nulle, le filtre possède
une largeur de bande passante à -3 dB de 106 GHz (~0,85 nm) et des pertes d’insertion de
10,7 dB à la fréquence de résonance. L’actuation est réalisée sur 12 nm jusqu’à la rupture de
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
77
la lame d’InP mobile (cf. Figure III-19). La rupture de la lame d’InP est obtenue pour une
tension de 14 Volts aux bornes de la jonction p-i-n et un courant inverse de 9,7 µA.
-5
(a)
1554
V
1552
-15
-20
1548
1546
-25
1544
-30
-35
1530
(b)
1550
λR, nm
Transmission, dB
-10
1556
B9D35b Atmel B890
Fit B9D35b Atmel B890
1542
1540
1535
1540
1545
1550
1555
1560
λ, nm
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
Tension d'actuation, Volts
Figure III-19 : (a) Spectre et (b) caractéristique d’actuation du filtre B9D35b à 7 alternances
InP/Air, masque fermé et plateforme circulaire de 40 µm, bras d’ancrage de 5
µm x 40 µm.
III-3.2.4 L’influence du couplage de la fibre avec le filtre, des
rugosités sur les performances optiques
Les filtres réalisés présentent, une grande hétérogénéité des réponses spectrales. Les
longueurs d’onde de résonance des filtres couvrent une bande spectrale comprise entre 1,44
µm et 1,62 µm, et les largeurs de bandes passantes à -3 dB sont comprises entre 147 GHz
(~1,2 nm) et 87 GHz (~0,7 nm). De plus, les pertes d’insertion (~11,6 dB) sont très
supérieures aux valeurs tirées de la conception optique (0,07 dB). Du fait de l’homogénéité
des pertes d’insertion sur l’ensemble des structures filtres, nous pouvons exclure les pertes
liées à la mauvaise qualité de la couche anti-reflet (3 dB) dues à l’absorption du substrat InP
dopé. Les 11,6 dB de pertes d’insertion mesurées sur la figure III-18 peuvent être attribuées à
trois causes : les courbures parasites, les rugosités d’interface, les pertes de couplage du filtre
avec la fibre.
Dans le processus de fabrication des filtres MOEMS InP/Air, les pertes par diffraction
peuvent, a priori, être causées par des effets issus des étapes de croissance et de microusinage. Ces effets sont susceptibles d’expliquer le caractère aléatoire et non reproductible de
la production de filtres. Afin d’évaluer la contribution du couplage de la fibre avec le filtre, et
de la rugosité aux interfaces, nous avons d’une part évalué à partir de l’équation III-21 (cf.
paragraphe III-5.2) l’influence du couplage du filtre avec la fibre et d’autre part simulé par la
méthode des matrices de transfert l’influence de la rugosité d’interface sur la dégradation de
la largeur de bande passante à -3 dB et l’augmentation des pertes d’insertion du filtre à 7
alternances de l’épitaxie B890 :
Couplage du filtre avec la fibre
Notant que selon la façon dont le filtre est couplé avec la fibre d’excitation, la qualité
du couplage introduit uniquement des pertes d’insertion sans dégrader les performances
intrinsèques du filtre à savoir la largeur de bande passante à -3 dB et l’espacement entre canal,
puisque celles-ci dépendent exclusivement de la réflectivité des miroirs formant le résonateur
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
78
Fabry-Pérot InP/Air. La caractérisation du filtre étant réalisée avec une fibre Gradissimo ayant
un diamètre au plan d’étranglement de 15 µm, le tracé de l’efficacité du couplage en fonction
du diamètre du faisceau gaussien au plan d’étranglement révèle des pertes théorique de 6,66
dB (cf. Figure III-20.a).
Pertes d'insertion, dB
0
-6.66 dB
-5
ωin=15 µm
-10
efficacite de couplage
-15
-20
-25
0,1
1
Figure III-20.a : Evolution des pertes
d’insertion d’une cavité Fabry-Pérot
dont le diamètre du faisceau au plan
d’étranglement est de 3,71 µm en
fonction du diamètre du faisceau
d’excitation ωin.
10
ωin, µm
Bien que ce niveau de pertes d’insertion associé au couplage soit important, elles ne
suffissent pas à expliquer l’élargissement constaté de la largeur de bande passante à -3 dB. De
plus, la mesure des pertes d’insertion réalisée avec une fibre dont le diamètre du faisceau
gaussien au plan d’étranglement est égal à celui du mode fondamental de la cavité ne permet
pas de les annuler (cf. Paragraphe III-5.3.1).
Dans ce derniers cas, les pertes d’insertion mesurées sont de 4 dB. Le couplage de la
fibre avec le filtre n’est plus ici en cause, le niveau des pertes d’insertion de ~4 dB étant
attribué aux deux autres causes, la courbure parasité et/ou la rugosité.
Rugosité des couches d’InP
La couche précontrainte graduellement en Gallium de la plaque B890, In(Ga)P est
polluée par l’arsenic résiduel et forme un alliage quaternaire d’Inx(Ga)As1-xP. La gravure
sélective par FeCl3 agissant sélectivement sur les atomes d’arsenic, le micro usinage de
surface participe à la révélation des dislocations en volume, ce qui augmente la rugosité
d’interface et par conséquent les pertes par diffraction [34]. De plus, les contraintes introduites
dans les hétérostructures InP/InGaAs lors de la croissance de couches pseudomorphiques [35,
36]
par compensation en Gallium (Ga) de l’Arsenic résiduel dans l’échantillon B890,
amplifient la rugosité de surface. Les mesures de topographie par AFM confirment la
présence d’une forte rugosité sur l’interface de l’échantillon B890. La rugosité RMS
enregistrée est de 20 nm (cf. Figure III-20.b).
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
79
Figure III-20.b : Topographie de la surface par AFM de la première lame d’InP de la
structure filtre et Micrographe MEB d’un filtre de l’épitaxie B890 (Source
LEOM).
240
220
200
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
0
-2
(b)
-4
-6
Pertes d'insertion
LMH, GHz
-8
-10
0
20
40
60
80
Transmission, dB
LMH, GHz
Maintes fois rapportée dans la littérature [28, 35], la croissance d’une hétérostructure
formée d’un matériau binaire InP et d’un matériau ternaire InGaAs produit des interfaces
rugueuses susceptibles d’expliquer les pertes importantes enregistrées dans le filtre MOEMS
[36]
. Lors de la transition entre la croissance de la couche InGaAs et de la couche InP, il y a
incorporation d’arsenic résiduel à l’interface de la couche InP issu, par ailleurs, de la
désorption du sucepteur. En tenant compte des paramètres déduits des mesures AFM dans le
calcul de la structure B890 et d’une diffusivité de 20 nm, on montre avec une distribution de
la rugosité définie par la fonction erreur [37], une longueur de corrélation de 5 µm, et une
largeur de rugosité de 5 nm, que la rugosité d’interface participe à l’élargissement de la LMH
et à l’accroissement des pertes d’insertion (cf. Figure III-20.c).
Figure III-20.c : Dégradation de la LMH et
accroissement des pertes
d’insertion calculées pour une
structure de filtre MOEMS à 7
alternances
InP/Air
en
fonction de la RMS.
-12
100
RMS, nm
Selon la figure III-20.c, seul 1 dB de pertes d’insertion et un élargissement de la
largeur de bande passante à -3 dB de 6 GHz sont attribués à la RMS mesurées par AFM sur la
structure étudiée.
Aucune des deux causes présentées précédemment n’est à elle seule responsable de la
dégradation des performances mesurées sur le spectre de transmission de la structure B890.
Au final, nous avons :
•
•
Aucun élargissement de la largeur de bande passante à -3 dB et 6,66 dB
de pertes d’insertion sont attribuées aux couplages filtre/fibre.
1 dB de pertes d’insertion et 6 GHz d’élargissement de la largeur de
bande passante à -3 dB sont attribuées à la rugosité d’interface.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
80
Le niveau de pertes totales étant de 11,6 dB et la largeur de bande passante à -3 dB de
87 GHz, nous en concluons qu’un autre phénomène est responsable de la dégradation des
performances des filtres. Les lames d’InP de la microstructure ont tendance à se rapprochées.
Ce rapprochement est dû à des courbures parasites liées aux contraintes résiduelles présentes
dans la structure. Pour aller au delà de ce point bloquant, il a été décidé d’épaissir les lames
suspendues des miroirs de Bragg micro-usinés. Ceci a donné lieu à la deuxième génération de
filtres.
III-4 Deuxième génération de filtres
Apres avoir constaté les problématiques sur la fabrication, les contraintes, le microusinage, et la jonction p-i-n d’actuation, la deuxième génération de filtre bénéficie de
nouveaux procédés de microtechnologie : une solution de sous-gravure à base de nitrure de
fer de plus grande cinétique et sélectivité, un procédé de gravure verticale RIE qui améliore la
verticalité des flancs, un nettoyage des flancs qui réduit le niveau du courant inverse, et une
réduction des courbures parasites. Nous avons ainsi privilégié l’utilisation de lames plus
épaisses pour minimiser les effets de contrainte résiduelle et rigidifier les lames d’InP. Les
structures fabriquées sont plus robustes aux étapes de microtechnologies. Nous présenterons
les résultats sur les structures épaisses 7λ/4 et 9λ/4 (cf. Figure III-21) ayant des diamètres de
plateformes de 50 µm et 100 µm.
III-4.1
Description des structures
La conception optique de ces structures épaisses à 7 alternances de la deuxième
génération utilise une procédure analogue à celle mise en œuvre pour la conception des filtres
à 6 alternances afin de réduire les pertes d’insertions initialement à 1,76 dB à un niveau
inférieur à 1 dB à la résonance. Les réflectivités des deux miroirs supérieur et inférieur sont
rééquilibrées en ramenant la réflectivité du miroir supérieur en dégradant sa réflectivité
jusqu’à un niveau comparable à celui du miroir inférieur. Ce travail d’optimisation est une
problématique à plusieurs paramètres où l’on bénéficie, d’une part, d’une marge relativement
importante sur la largeur de bande passante à -3 dB et, d’autre part, d’une faible marge sur
l’espacement entre canal de 100 GHz à 20 dB. Nous privilégierons donc, dans l’optimisation,
une dégradation de la largeur de bande passante à -3 dB dans la limite des 20 GHz (0,16 nm)
au profit d’une augmentation du niveau de transmission du filtre à 7 alternances qui sera
inférieur à 1 dB à la résonance. La structure optimale est présentée sur la figure III-21. Le
rééquilibrage de la structure multicouche InP/Air permet d’obtenir des miroirs inférieur et
supérieur réfléchissant respectivement 99,87% et 99,82% de l’intensité incidente.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
0
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
81
BW3 dB= 16 GHz
Transmission, dB
-5
-10
BW20 dB= 168 GHz
-15
-20
-25
Transmission, dB
-30
-150
-100
-50
0
50
100
150
Fréquence, GHz
Figure III-21 : Structure et spectre de transmission du Filtre optimal MOEMS à 7 alternances
InP/Air de 16 GHz de bande passante et 93 Ghz et de 168 GHz de taux de
réjection respectivement à 15 dB et à 20 dB.
Les réflectivités des miroirs inférieur et supérieur sont quasi égales, ce qui minimise
les pertes d’insertion sur la structure filtre à 7 alternances. Les performances du filtre optimal
sont : un niveau de transmission d’environ 100% (0,075 dB) à la résonance, une largeur de
bande passante à -3 dB de 16 GHz (0,13 nm), une isolation entre canal de 168 GHz à 20 dB et
de 93 GHz à 15 dB. La bande interdite de photon a une largeur spectrale de 202 nm (cf.
Figure III-22). Néanmoins, elle permet de couvrir l’intégralité de la bande C (1525-1570 nm)
sur laquelle les pertes en transmission et la bande passante restent inférieures à 0,1 dB et à 20
GHz (0,16 nm). La faible efficacité d’actuation d’une cavité onde (∆λ/∆L=0,35) et la raideur
mécanique d’une lame 7λ/4 ne permettent pas de couvrir intégralité de la bande L. La limite
haute en actuation est située à 1600 nm. Au delà, les performances du filtre en terme
d’isolation entre canal, de pertes d’insertion, et de largeur de bande passante à -3 dB se
dégradent.
Il est envisagé pour étendre la gamme d’actuation d’organiser le dopage des couches
d’InGaAs et d’InP de façon à obtenir une accordabilité vers les courtes et les grandes
longueurs d’onde, ce qui permet d’exploiter la totalité de la bande interdite de photon. Cette
double accordabilité est réalisée en mettant « tête-bêche » deux jonction p-i-n : comme
présentée sur la structure filtre de la figure III-21, la jonction n-i-p-i-n est répartie sur
l’ensemble de la structure filtre. Selon le signe de la polarisation, la lame d’InP dopée p+ et
adjacente à la cavité se rapproche ou s’éloigne par effet capacitif de la lames d’InP dopée n+.
100
40
20
32
30
LMH, GHz
-0,4
-0,6
26
Transmission, dB
24
-0,8
22
20
-1,0
Reflectance, %
0
1100 1200 1300 1400 1500 1600 1700 1800 1900
λ, nm
28
LMH, GHz
60
34
-0,2
∆λ0.995= 202 nm
Transmission, dB
Reflectance, %
80
0,0
18
-1,2
-100 -80 -60 -40 -20
0
20
40
60
16
80 100
δLcavity, nm
Figure III-22 : Spectre de réflectivité, évolution des pertes d’insertion et de la largeur de
bande passante à -3 dB en accordabilité.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
82
L’utilisation d’épaisseurs 7λ/4 et 9λ/4 a grandement améliorée le rendement, en
réduisant le nombre de lames collées après le séchage supercritique des microstructures, et les
courbures parasites induites par les effets d’ordre deux du micro usinage de surface. Le
tableau III-4 décrit les structures TGB 1550, 1425, et 1620.
Tableau III-4 :
couches
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
InPtampon
InPsubstrat
Description des structures filtres formées de lames épaisses
d’épaisseurs quart d’onde 7λ/4 et 9λ/4.
TGB 1425/1550 double actuation TGB 1620 double actuation
épaiss.
100 Å
8910 Å
5110 Å
8030 Å
5425 Å
10520 Å
5110 Å
8470 Å
15500 Å
8660 Å
3565 Å
11010 Å
3875 Å
8565 Å
3875 Å
4000 Å
-
dopage
n 2.1018
n 2.1018
n 2.1017
n 2.1017
n 2.1017
n 2.1017
nid
p 2.1017
nid
n 2.1017
n 2.1017
n 2.1017
n 2.1017
n 2.1017
n 2.1017
n 1018
n 2.1018
épaiss.
100 Å
7860 Å
4340 Å
8350 Å
dopage
n 2.1018
n 1018
n 2.1017
n 2.1017
4345 Å
10950 Å
3875 Å
9090 Å
15500 Å
8600 Å
3875 Å
10810 Å
4650 Å
8350 Å
4650 Å
4000 Å
-
n 2.1017
n 2.1017
nid
p 2.1017
nid
n 2.1017
n 2.1017
n 2.1017
n 2.1017
n 2.1017
n 2.1017
n 1018
n 2.1018
Les épaisseurs des couches d’InP choisies pour la réalisation de ces filtres DWDM à 7
alternances d’InP/Air sont de 7λ/4 et 9λ/4. Les lames d’épaisseur 9λ/4 sont les plus proches,
des lames d’InP entourant la cavité résonnante. Ces lames ont une épaisseur plus importante
pour améliorer la robustesse de la structure en actuation et réduire le collage électrostatique
des lames suspendues.
Les empilements d’hétérostructures InP/InGaAs des épitaxies TGB 1550 et TGB 1425
subissent deux procédés de microtechnologies distincts, une technologie dite simplifiée et une
technologie accordable (cf. Paragraphe I-6). La mise en œuvre d’une technologie de
fabrication simplifiée consiste à sauter les étapes de métallisation des contacts d’actuation,
pour ne réaliser que les étapes de gravure verticale, de sous-gravure, et de séchage, précédées
d’un polissage mécanique coté substrat de la face arrière et du dépôt d’une bi-couche Si/SiO2
anti-reflet. Par ailleurs, la technologie accordable réalise l’ensemble des étapes précédemment
citées, plus, les étapes de métallisation des contacts haut et bas d’actuation.
III-4.2
Caractérisation des filtres
Les filtres réalisés avec une technologie simplifiée ont montré des performances
statiques proches des performances nominales visées par la conception optique aussi bien
pour les structures filtres de 50 µm de diamètre que pour celles de 100 µm de diamètre. Cette
épitaxie a subie une technologie complète qui rassemble l’ensemble des procédés de
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
83
fabrication. Les premières technologies accordables ont montré que la présence de couches
dopées et de contacts métalliques perturbe la cinétique de gravure par FeCl3. Le passage à une
sous-gravure par nitrure de Fer a permis de résoudre ces problèmes de perturbation et de
rendre la technologie accordable compatible avec les spécifications des filtres à 7 alternances.
Les structures filtres TGB 1620 ont bénéficié de ces avancées. L’ensemble des technologies
optimisées est intégré au processus de fabrication.
III-4.2.1 Filtres de diamètre 50 µm
III-4.2.1.1 Performances statiques
Transmission, dB
La caractérisation large bande du spectre de transmission de la structure TGB 1550-3
fabriquée par une technologie simplifiée montre la maturité de la conception mécanique des
microstructures, des procédés de gravure verticale, et de sous-gravure par nitrure de Fer. Les
performances statiques du filtre sont proches de celle de la conception optique malgré un
décalage du spectre attribué à une erreur d’étalonnage des épaisseurs et à un amincissement
des couches d’InP qui résulte d’une surgravure initiée par des interfaces InGaAs/InP (~qq 10
nm) riches en Arsenic (cf. Figure III-23).
0
-5
-10
-15
-20
-25
-30
-35
-40
-45
-50
Exp.
-55
Simulation MEB, dB
-60
1250 1300 1350 1400 1450 1500 1550 1600 1650
Figure III-23 : Spectre de transmission
de la structure filtre TGB 1550 fabriquée
en technologie simplifiée, en trait
discontinu spectre calculé à partir des
mesures MEB et une erreur homogène de
2,5%.
λ, nm
Les mesures d’épaisseurs ont révélé une erreur moyenne sur les épaisseurs nominales
d’InP et d’InGaAs respectives de -2,5% et -5%. La prise en compte des épaisseurs mesurées
par MEB, auxquelles sont ajoutées une erreur homogène de -2,4 % montre un accord relatif
entre le spectre mesuré et simulé. Ces écarts observés sont dus à la qualité d’interface et à la
surgravure de l’InP. Sur la figure III-24.a, la structure exhibe à la résonance (1,48 µm), une
largeur de bande passante à -3 dB de 37 GHz (0,3nm), un espacement entre canal de 100 GHz
à 10 dB. Les pertes d’insertion sont de 1,77 dB. Ne disposant pas d’une réserve dynamique
(40 dB) suffisante, et étant limité par la résolution spectrale du spectromètre (31 GHz (0,25
nm)), le spectre de transmission à la résonance est mesuré sur un banc fibré avec, d’une part,
des fibres de 24 µm de diamètre au plan d’étranglement en injection et en collection, et
d’autre part, un analyseur de spectre de 0,05 nm de résolution (cf. Figure III-24.b).
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
84
0
Transmission, dB
-5
BW3 dB= 37 GHz
IL= 1.77 dB
(a)
Transmission, dB
Simulation
3 dB
20 dB
-10
BW20 dB= 576 GHz
-15
-20
-25
-30
-600
-400
-200
0
200
400
600
Frequence, GHz
Figure III-24 : Spectre de transmission à la résonance de la structure filtre TGB 1550 de 50
µm de diamètre fabriquée par technologie simplifiée, (a) Spectromètre, (b)
Analyseur de spectre (TRT-France).
Le spectre mesuré présente une largeur de bande passante à -3 dB de 32,5 GHz (0,26
nm), des pertes d’insertion de 6 dB, et un espacement entre canal de 100 GHz à 13 dB. Le
niveau de pertes d’insertion enregistrée est dû à une faible efficacité de couplage entre le
mode de cavité et la fibre d’excitation.
III-4.2.1.2 Performances en actuation
Une double actuation électromécanique a été obtenue, à notre connaissance pour la
première fois au monde sur un filtre MOEMS, sur l’échantillon TGB 1620 sur 52 nm (cf.
Figure III-25.b). Un accord entre la loi d’actuation électromécanique (cf. Equation III-2) et la
caractéristique d’actuation est obtenue dans les deux directions d’actuation grâce à deux
jonction p-i-n têtes-bêches qui polarisent en inverse la jonction d’actuation quelque soit le
signe de la tension appliquée.
0
(a)
V= 0.0 Volts
V= 1.0b Volts
V= 2.0 Volts
V= 3.0 Volts
V= 4.0 Volts
V= 5.0 Volts
-10
-15
λF.P, nm
Transmission, dB
-5
-20
-25
-30
-35
1500 1510 1520 1530 1540 1550 1560 1570
λ, nm
1490
1485
1480
1475
1470
1465
1460
1455
1450
1445
1440
resonance Fabry-Perot
(b)
-1
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Tension d'actuation, Volts
Figure III-25 : (a) Spectre de transmission en actuation, (b) Caractéristique d’actuation d’un
filtre à 7 alternances InP/Air de 50 µm de diamètre suspendu par 4 Bras
d’ancrage de dimension respective 10x40 µm² et 10x50 µm² en double
actuation (Source LEOM).
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
85
Le filtre à 7 alternances InP/Air est actué sur près de 22 nm vers les grandes longueurs
d’onde (-5 V et -174 µA). A tension d’actuation nulle, la largeur de bande passante à -3 dB est
de 84 GHz (0,67 nm), les pertes d’insertion sont de 6,6 dB que nous imputons au couplage du
filtre avec la fibre Gradissimo. En actuation dans une cavité stable, la largeur de bande
passante à -3 dB et les pertes d’insertion varient respectivement, de 84 GHz (0,67 nm à 0
Volts) à 125 GHz (1 nm à 5 Volts), et de 6,6 dB (0 Volts) à 4,3 dB (5 Volts). Ces résultats
confirment en effet qu’en actuation, la dégradation du miroir InP/Air intervient peu sur
l’évolution des pertes d’insertion. Elle est surtout tributaire du couplage entre le mode injecté
par la fibre d’excitation et les modes de la micro cavité (cf. Paragraphe III-5.2). Dans cette
configuration, la stabilité de la cavité est renforcée par l’actuation vers les grandes longueurs
d’onde. Par ailleurs, l’avantage d’une actuation vers les grandes longueurs d’onde est de
maintenir le taux de réjection entre le mode fondamental et les modes d’ordre supérieur. Le
couplage est toujours réalisé au profit du mode fondamental. Avec une actuation vers les
basses longueurs d’onde où la cavité est instable, le couplage est extrêmement sensible aux
désalignements de toutes sortes [38] et s’effectue au bénéfice des modes d’ordre supérieur au
fur et à mesure de l’actuation.
Les performances statiques obtenues sur l’épitaxie TGB 1550 montrent ainsi dans la
filière 50 µm que cette technologie est compatible avec les spécifications DWDM. C’est là la
première fois qu’un filtre à base de miroirs de Bragg InP/Air micro-usinée atteint une largeur
de bande passante à -3 dB de 32,5 GHz et un espacement entre canal de 100 GHz de 13 dB.
La somme des travaux d’optimisation réalisés sur la réduction des courbures parasites et la
réduction des défauts en surface et volume induite par la gravure RIE ont ainsi permis de
lever un verrou technologique et de montrer que cette technologie est susceptible d’être utilisé
dans les réseaux multiplexés ITU 100 GHz. De plus, une double accordabilité est démontrée
pour la première fois.
Pour les aspects de mise en module, les filtres de diamètres 50 µm nécessitent des
alignements dynamiques dont les coûts sont incompatibles avec la fabrication de module bas
coûts, d’où l’intérêt dans cette perspective de développer des filtres de diamètre plus
important pour diminuer les coûts de la mise en module.
III-4.2.2 Filtres de diamètre 100 µm
La diminution des effets de courbures parasite permet ainsi d’envisager la fabrication
de structures à grande membrane (100 µm et 200 µm) mettant en œuvre la croissance en
compensation de contrainte. L’intérêt premier de ces structures à grande membrane est
d’abaisser la tolérance au couplage lors de la mise en module des filtres MOEMS par une
injection en incidence oblique [39]. Les surfaces étant plus importantes, les masques de gravure
sont adaptés pour maintenir les temps de sous-gravure raisonnables. Des ouvertures sont alors
réalisées suivant les axes de grande cinétique de gravure et le niveau de contrainte est
déterminé pour permettre le maintien de la planéité des lames d’InP suspendues. La
conception mécanique par éléments finis a permis de définir une relation entre la géométrie
des bras et la mise en tension des lames suspendues (cf. Figure III-26) assurant la planéité des
lames des structures à grande membrane.
©Aldrice G. Bakouboula
Raideur 1000 Pa /µm
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
Figure III-26 : Caracteristique
longueur de bras/raideur pour
les plateformes 100 µm de
diamètre
et
des
bras
trapézoidaux avec différentes
hypothèses de tension des
couches. Source LEOM.
1000
T= 0
T = 1e-5
T = 1e-4
100
20
30
40
86
50
60
70
80
Longueur des bras.
La planéité des lames suspendues est obtenue pour des raideurs supérieures à 1
MPa/µm. La géométrie des bras d’ancrage pouvant ainsi assurer la tenue en tension des
membranes de diamètre 100 µm est restreinte (30x30 µm2, 30x45 µm2, 30x60 µm2, 30x90
µm2).
III-4.2.2.1 Performances statiques
L’utilisation de la solution d’attaque à base de nitrure de Fer a permis de
considérablement réduire la surgravure de l’InP grâce à une diminution des temps de sousgravure et à sa sélectivité. La plupart des structures filtres de 100 µm de diamètre présentaient
jusque là, une réponse optique satisfaisante uniquement en périphérie de la membrane.
L’amélioration des procédés de gravure et la fabrication via une technologie simplifiée ont
permis de valider la conception mécanique des filtres à grande membrane (cf. Figure III-27).
Figure III-27 : Filtre à bras
rectangulaires courts suivants les
direction de forte cinétique
d’attaque. Sans trous d’accès.
Source LEOM.
Sur la figure III-28, la structure filtre TGB 1425 de diamètre 100 µm présente une
largeur de bande passante à -3 dB de 31 GHz (0,25 nm) à la résonance (1,509 µm), un
espacement entre canal de 680 GHz à 20 dB. Les pertes d’insertion sur ce filtre atteignent un
niveau de 13,4 dB attribué au couplage du filtre dont le mode propre a un diamètre de 8 µm
avec une fibre Gradissimo de 20 µm (~3 dB), aux courbures résiduelles (~5 dB), et à l’absence
de couche anti-reflet (~3 dB).
©Aldrice G. Bakouboula
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
-10
0
-15
-5
-20
Transmission, dB
Transmission, dB
Chap. III
TGB 1425, dB
3 dB
20 dB
-25
-30
-35
-40
-45
-50
1480
87
BW3 dB= 22 GHz
TGB 1425, dB
Simulation
3 dB
20 dB
BW20 dB= 680 GHz
-10
-15
-20
Modes d'ordre sup
IL= 13.4 dB
-25
-30
-35
1490
1500
1510
1520
1530
1540
λ, nm
-40
-800 -600 -400 -200
0
200
400
600
800
Frequence, GHz
Figure III-28 : Spectre de transmission à la résonance de la structure filtre TGB 1425-5 de
100 µm de diamètre fabriqué par technologie simplifiée.
La présence des modes latéraux dont la distance intermodale typique est de 0,45 nm
est due à la courbure des lames adjacentes à la cavité résonante d’Air. Dans l’approximation
des miroirs quasi plans (cf. Equation III-18), le rayon de courbure des miroirs calculé et
déduit à partir du diamètre du mode fondamental (8 µm) est 30 mm. Ces faibles distances
modales et le grand rayon de courbure valident la conception mécanique.
III-4.2.2.2 Performances en actuation
Les premiers résultats d’actuation, sur les structures filtre de 100 µm de diamètre, ont
été obtenus sur les épitaxies TGB 1620 (cf. Figure III-29). Une actuation sur 50 nm est
obtenue à 7,5 Volts. La souplesse recherchée par la conception mécanique en terme de
dimensionnement et d’ingénierie des contraintes épitaxiales est validée.
Figure III-29 : Filtre à bras
trapézoïdaux longs suivants les
directions de forte cinétique
d’attaque et trous d’accès.
Source LEOM.
De plus, le comportement des modes de cavité, dans la configuration où la cavité est
instable, est similaire à l’ensemble des caractéristiques obtenues en actuation vers les basses
longueurs d’onde. Le couplage entre le faisceau d’excitation et les modes d’ordre supérieur de
la cavité a une efficacité croissante à mesure que l’on s’éloigne des conditions de repos (0
Volts). Le faisceau d’excitation se couple préférentiellement aux modes d’ordre supérieur au
dépend du mode fondamental (cf. Figure III-30) jusqu'à leur recouvrement total. A tension
d’actuation nulle, les pertes d’insertion enregistrées sur ce filtre s’élèvent à 5,01 dB, la
longueur d’onde de résonance est centré à 1,514 µm.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Figure III-30 :
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
88
Caractéristique spectrale et actuation des structures à membranes de
100 µm réalisées sur l’épitaxie TGB 1620, d’un filtre à bras
trapézoïdaux de 30 µm de longueur. Source LEOM.
La position de la longueur d’onde de résonance est décalé par rapport à la longueur
d’onde nominale de 1,55 µm. Comme nous l’avons précédemment montré au paragraphe III3.1.2 et III-4.2.1.1, le décalage rédhibitoire est attribué à une erreur bâti sur l’épaisseur
nominale.
Ces résultats montrent le soin à porter au couplage entre le mode fondamental de la
micro cavité Fabry-Pérot et le faisceau d’excitation pour assurer le maintien des performances
en accordabilité dans une cavité instable, beaucoup plus sensible aux effets de
désalignements. Comme nous le montrerons dans le paragraphe suivant par l’expérience et
par le biais de simulation par différences finies, le couplage au mode fondamental est sensible
aux variations de courbure lorsque le filtre est accordé vers les basses longueurs d’onde.
Indéniablement, cet effet limite l’utilisation de ces filtres à une accordabilité vers les grandes
longueurs d’onde où le couplage est toujours en faveur du mode fondamental de la micro
cavité Fabry-Pérot.
L’optimisation et le transfert des procédés de fabrication vers les structures filtres de
diamètre 100 µm ont permis d’enregistrer des performances jamais rapportées dans la
littérature sur des filtres de tels diamètres à base de miroir de Bragg InP/Air. La largeur de
bande passante à -3 dB atteinte est 31,25 GHz, la limite de résolution de notre à appareillage.
Le filtre de diamètre 100 µm est accordée sur 70 nm vers les basses longueurs d’onde.
III-5
Propriétés modales
Les propriétés modales des filtres MOEMS ont une importance majeure pour la mise
en module, notamment pour la réduction des pertes d’insertion et leur intégration dans les
systèmes de transmission. Les mesures de taille de faisceau dans la zone de Rayleigh du mode
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
89
de cavité nous apporteront des informations, d’une part, sur les courbures effectives de la
cavité résonnante et, d’autre part, sur la façon dont la cavité est configurée, soit en cavité
stable, soit en cavité instable. Ces différentes informations nous permettront de corréler les
mécanismes de perte dans la micro cavité Fabry-Pérot accordable avec les variations de la
courbure effective du résonateur Fabry-Pérot MOEMS. L’objectif de ces différentes études
modales est de déterminer la manière dont la puissance incidente est répartie entre les modes
d’ordre supérieur et le mode propre ainsi que les caractéristiques optimales de la fibre
d’excitation qui favorisera le mieux le maintien des performances du filtre lors de l’actuation
électromécanique de la lame adjacente à la cavité résonnante, en terme d’espacement entre
canal et de pertes d’insertion. La fibre choisie doit pour cela coupler près de 99% de la
puissance injectée dans le mode propre de la micro cavité.
III-5.1
Structure Spatiale des modes en cavité
stable
Dans un résonateur optiquement stable, l’énergie incidente est distribuée entre
différents modes de cavité. Pour les applications dédiées au filtrage des canaux DWDM, il
convient de favoriser le couplage avec le mode fondamental au détriment des modes
longitudinaux d’ordre supérieur, ce qui assure un espacement entre canal compatible avec les
spécifications DWDM (CS= 100 GHz, IL< 1 dB, BW3 dB= 20 GHz, réj≥ 20 dB).
III-5.1.2 Modes Gaussiens
Le faisceau gaussien se caractérise par une décroissance rapide de l’amplitude du
champ lorsqu’on s’éloigne de l’axe du faisceau. L’expression d’un faisceau gaussien dans un
milieu homogène s’écrit :
U m,n (x, y, z ) = U m0 ,n ( x, y ) ⋅
avec
⎡
ω0
k r2 ⎤
⋅ exp ⎢− i[k z − (m + n + 1)η (z )] − i
⎥
2 q(z )⎦
ω (z )
⎣
(
Eq. III-11
)
η (z ) = tan −1 λ z πω 02 n = tan −1 ( z z0 ) , facteur de phase
1
1
λ , paramètre gaussien
=
−i
q( z ) R ( z ) π ω 2 ( z )
ω (z ) = ω 0
2
⎛ zλ ⎞
⎛ z⎞
⎟ = ω0 1 + ⎜ ⎟
1 + ⎜⎜
2⎟
⎜z ⎟
⎝ 0⎠
⎝ π ω0 ⎠
⎛ ⎛ π ω 2 ⎞2 ⎞
0 ⎟ ⎟
R( z ) = z ⎜1 + ⎜⎜
=
⎜
λ z ⎟⎠ ⎟
⎝
⎝
⎠
z0 =
⎛ ⎛z ⎞
z ⎜1 + ⎜ 0 ⎟
⎜ ⎝ z ⎠
⎝
2⎞
2
⎟,
⎟
⎠
, rayon du faisceau
rayon de courbure du front d’onde
π ω 02 n ,
2π ncavité , 0
U m,n ( x, y ) respectivement longueur de Rayleigh, norme
k=
λ
λ
du vecteur d’onde, amplitude du faisceau dans la cavité.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
90
III-5.1.3 Modes propres en cavité stable
III-5.1.3.1 Longueur d’onde de résonance
Le profil d’intensité imagé à la caméra révèle les modes TEMm,n caractérisant la micro
cavité. L’amplitude du faisceau est décrie par la symétrie de la cavité résonante et est définie
en symétrie rectangulaire et cylindrique respectivement par les polynômes d’Hermite (HG) et
de Laguerre (LG). La symétrie des filtres est rectangulaire et la distribution spatiale est décrite
par l’équation III-12 en fonction des polynômes de l’Hermite d’ordre n+m.
U m0 ,n
⎛
(x, y ) = u 0 ⎜⎜ n+ m 2
n! m!π
⎝2
⎞
⎟
⎟
⎠
1
2
⎛ 2x ⎞
⎛ 2y ⎞
⎟ Hn⎜
⎟
H m ⎜⎜
⎟
⎜ ω (z ) ⎟
(
)
ω
z
⎝
⎠
⎝
⎠
Eq. III-12
La longueur d’onde de résonance des modes de cavité du résonateur Fabry-Pérot λq,m,n
est déduite de la phase de l’équation III-11 :
λq , m ,n =
2 n Lcavité
1
⎛
⎞
−1
⎜ q + (m + n + 1) ⋅ cos ± g1 ⋅ g 2 ⎟
π
⎝
⎠
[
]
Eq. III-13
Avec,
g1 = 1 −
Lcavité
R1
et g 2 = 1 − Lcavité
R2
où g1 et g2 sont les paramètres des miroirs de courbure R1 et R2 qui forment le
résonateur de longueur de cavité Lcavité. Les signes en facteur dans l’argument de l’arc cosinus
sont associés aux signes respectifs des paramètres g1 et g2 (positif si (g1, g2)>0 et négatif si
(g1, g2)<0). Les modes présents dans la micro cavité Fabry-Pérot sont dépendants
exclusivement de la courbure des miroirs et de la longueur de la cavité. On remarquera que la
distance séparant les modes longitudinaux d’ordre supérieur de la cavité est définie comme
suit en fonction de la somme des indices (m+n) et non des indices m et n pris séparément pour
une valeur donnée de q :
∆λ q , m + n =
λ2
[
]
1
⋅ ⋅ cos −1 ± g1 ⋅ g 2 δ (m + n )
2 n Lcavité π
Eq. III-14
Par ailleurs, à partir de la distance intermodale des modes d’ordre supérieur, nous
pouvons ainsi remonter, indépendamment de l’étalonnage spectral, à la courbure des miroirs
du résonateur Fabry-Pérot avec une meilleure précision que celle obtenue depuis l’équation
III-13. Les modes longitudinaux d’ordre supérieur sont toujours situés du coté des basses
longueurs d’onde par rapport à la longueur d’onde de résonance (mode fondamental).
III-5.1.3.2 Critère de stabilité
Nous définirons la condition de stabilité dans un résonateur en fonction des rayons de
courbure des miroirs d’entrée et sortie et de la longueur de cavité résonante. Le rayon de
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
91
courbure sera pris de signe positive lorsque le miroir est concave vu depuis l’intérieur de la
cavité résonante vers l’extérieur et dans le cas contraire elle est prise négative. La cavité est
stable si la condition de stabilité suivante est vérifiée :
Eq. III-15
0 ≤ g1 ⋅ g 2 ≤ 1
Nous pouvons utiliser l’interprétation géométrique des paramètres de stabilité définie
par l’équation III-15. Pour deux miroirs de rayon de courbure R1 et R2 séparés d’une longueur
L : si le tracé des cercles de diamètres R1 et R2 tangents à la partie concave des miroirs sont
sécants, alors il existe un mode gaussien stable dans le résonateur formé par les miroirs de
rayons de courbure respectives R1 et R2. La position du plan d’étranglement est définie par la
position du segment joignant l’intersection des deux cercles. Plusieurs configurations de
cavités stables et instables sont ainsi rapidement définies sur la figure III-31.
Cavité stable
A
B
C
Cavité instable
D
E
F
Figure III-31 : Configuration de résonateur en cavité stable et instable. -A, concave-convexe
(g1<1, g2>1 et (g1, g2)>0). -B, biconcave (g1<1, g2<1 et (g1, g2)>0). -C, planconcave (g1=1, g2<1 et (g1, g2)>0). -D, biconvexe (g1>1, g2>1 et (g1, g2)>0). E, concave-convexe (g1<0, g2>0). -F, biconcave (g1>0, g2<0).
Les mesures spatiales et spectrales respectives du diamètre du faisceau gaussien de la
cavité et de la distance intermodale des modes d’ordre supérieur permettent d’établir la nature
de la cavité, l’instabilité ou la stabilité de la cavité, à travers les paramètres g1 et g2 :
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
2
⎛
⎛
1 − cos 2 b ⎞⎟
1 − cos 2 b ⎞⎟
± cos 2 b ⎜ cos b +
g1 = cos b ⎜ cos b +
− cos 4 b
⎜
⎟
⎜
⎟
2a
2a
⎝
⎠
⎝
⎠
g2 =
cos 2 b
g1
92
Eq. III-16.a
Eq. III-16.b
Avec b = ∆λm,n ⋅ 2 π nLcavité , et
2
λ
a=
π ω 02
λ Lcavité
Ces modes de cavité sont par ailleurs extrêmement sensibles aux moindres variations
(courbure, alignement, …), et les pertes peuvent devenir importantes [40].
III-5.1.3.3 Taille du mode longitudinal
Dans le cas d’un résonateur stable, le diamètre du faisceau dans la cavité possède un
diamètre au plan d’étranglement décrit par l’équation III-17 suivante :
ω 02 =
Lλ
π
g1 g 2 (1 − g1 g 2 )
Eq. III-17
(g1 + g 2 − 2 g1 g 2 )2
Dans l’hypothèse où le résonateur est symétrique et formé de miroirs quasi plans,
l’équation III-17 peut être réduite à l’expression suivante :
ω 02 =
Lλ
π
(1 + g ) ≈ L λ
π
4(1 − g )
R
= ω i2
4L
, si R>>L
Eq. III-18
Diametre du faisceau Gaussien, µm
La figure III-32 illustre la variation du diamètre du faisceau gaussien au plan
d’étranglement de la cavité résonnante Fabry-Pérot selon l’équation III-18 en fonction de la
courbure du résonateur symétrique quasi plan. L’évolution du diamètre du faisceau gaussien
au plan d’étranglement est représentée pour les longueurs de cavité respectives λ et λ/2.
20
18
16
14
cavite λ
cavite λ/2
Figure III-32 : Evolution du diamètre au
plan d’étranglement du mode de la cavité
Fabry-Pérot en fonction de la courbure
des miroirs pour différents longueur de
cavité dans l’approximation des miroirs
quasi plans.
12
10
8
6
4
2
0
0,1
1
10
100
1000
Rayon de courbure, mm
L’observation du mode fondamental de la cavité TEM00 et d’ordre supérieur permet de
remonter aux caractéristiques propres du résonateur [41]. Quel que soit l’ordre du mode de
cavité, le diamètre faisceau au plan d’étranglement[42] peut être extrait de la mesure des
dimensions caractéristiques du profil d’intensité (hauteur et largeur) selon l’équation III-19 :
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
ω n = ω 0 (2n + 1) , ω pm = ω 0 (2 p + m + 1)
1
2
1
2
93
Eq. III-19
respectivement pour les modes Hermite-Gauss et Laguerre-Gauss
La connaissance du rayon du faisceau gaussien au plan d’étranglement du mode
propre et de la courbure résiduelle du résonateur est un paramètre utile à l’optimisation du
couplage du filtre avec le fibre d’injection pour la mise en module des composants
optoélectroniques[43-47]. Le choix adéquat de l’optique de couplage réduit les pertes
d’insertion, et couple préférentiellement la fibre d’émission au mode propre de la cavité[48-51].
III-5.2
Couplage mode de cavité avec une fibre
Le couplage de la fibre avec le filtre MOEMS est réalisé sur notre banc expérimental
au moyen d’une fibre Gradissimo. Le couplage optimal est alors réalisé dans le cas des filtres
MOEMS InP/Air lorsque la fibre d’excitation possède la même taille de faisceau gaussien au
plan d’étranglement et lorsque la courbure de la surface équiphase (du front d’onde) sur le
miroir opposé est égale à celle du faisceau excitateur (ωm,n= ω0(2n+1)1/2=ωin). Les pertes
d’insertion relatives à chacun mode excité expriment l’efficacité du couplage de l’onde
incidente sur chacun des modes de cavité ou la distribution de l’énergie injectée dans la cavité
est définie par la relation suivante :
2
∫∫ uin (x, y ) um,n (x, y ) dx dy = am,n
η m ,n =
2
2
∑ ∫∫ uin (x, y ) um* ′,n′ (x, y ) dx dy m∑′,n′ am′,n′
m′,n′
*
avec
uin ( x, y ) =
a m ,n =
2
Eq. III-20
∑ am′,n′ um′,n′ (x, y, z1 ) , amplitude du faisceau incident.
m′,n′
1
2 µ0
uin ( x, y ) u m,n ( x, y ) dx dy , coefficient de couplage du mode m, n.
ε 0 ∫∫
*
z1, position du miroir d’entrée.
Ceci étant réalisé, 99% de la puissance incidente se couple au mode fondamental de la
cavité résonnante. Par ailleurs, l’efficacité étant directement dépendante de la courbure des
lames adjacentes à la cavité, on peut aisément suivre l’évolution des pertes d’insertion, ηm,n
associées à chaque mode en actuation par la mesure de la courbure à travers le diamètre du
faisceau gaussien au plan d’étranglement des modes de cavité. Ainsi lorsque la zone de
Rayleigh de la fibre Gradissimo recouvre toute la hauteur du filtre MOEMS, l’efficacité de
couplage du mode gaussien en sortie de la fibre Gradissimo et du filtre MOEMS s’écrit pour
n=m en fonction des diamètres au plan d’étranglement de ωm,n(V) et ωin, de la transmission
Tmax(V), et des rayons de courbure R(V) et R1(V) du mode Hermito-Gaussien de la micro
cavité et de la fibre Gradissimo :
η m ,n (ω ) =
4 Tmax
⎛ ω ω in ⎞ ⎛ ω ω in ⎞
⎜⎜
⎟ ⋅⎜
⎟
+
+
ω ⎟⎠ ox ⎜⎝ ω in ω ⎟⎠ oy
⎝ ω in
π 2ω in2 (ω )ox (ω )oy ⎛ 1 1 ⎞ ⎛ 1 1 ⎞
+
⋅ ⎜⎜ − ⎟⎟ ⋅ ⎜⎜ − ⎟⎟
λ2
⎝ R R1 ⎠ ox ⎝ R R1 ⎠ oy
Eq. III-21
On remarquera, d’une part, que tous les modes de la cavité sont excités lorsque
ωin>>ωm,n, et d’autre part, que le nombre de modes substantiellement excités est défini par le
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
94
rapport ωin /ωm,n. On peut voir sur la figure III-28 que le nombre de modes latéraux
observables est de 2,5 lorsque les diamètres du mode fondamental du filtre TGB 1425-5 et de
la fibre d’injection respectifs sont de 8 µm et 20 µm.
III-5.3
Résultats expérimentaux
III-5.3.1 Cas d’une cavité stable
Suite à l’analyse des procédés de fabrication et de leur impact sur la fonction optique,
nous abordons par une approche modale les filtres MOEMS B890 précédemment décrits dans
le paragraphe III-3.2, notamment celle des modes de cavité dans une structure filtre à 7
alternances, afin de répondre à l’épineuse question de l’optimisation du couplage de la fibre
avec le filtre. Ces aspects sont étudiés en mesurant le diamètre des modes de cavité par
imagerie des modes de cavité. Le diamètre au plan d’étranglement du mode propre d’un filtre
issue de l’épitaxie B890 est mesuré à 3,71 µm (cf. Figure III-33).
2500
Field Intensity, a.u.
2000
m1538.8 nm
W= 3.71 µm
1500
1000
500
0
-10 -8
-6
-4
-2
0
2
4
6
8
10
15
20
X, µm
2500
m 1534.6 nm
Field Intensity, a.u.
2000
1500
1000
500
0
-20
-15
-10
-5
0
5
10
X, µm
2500
m1533.1 nm
Field Intensity, a.u.
2000
1500
1000
500
0
-20
-15
-10
-5
0
5
10
15
20
X, µm
1400
1200
Field Intensity, a.u.
m 1530.6 nm
1000
800
600
400
200
0
-20
-15
-10
-5
0
5
10
15
20
X, µm
Figure III-33 : Imagerie 2D, 3D et profil d’intensité des Modes Hermito gaussien TEMmn,
d’un filtre Fabry-Pérot à 7 alternances InP/Air de 40 µm de diamètre
suspendu par 4 bras de dimensions 5x40 µm², structure A1G20/B890.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
95
Les modes d’ordre supérieur observés dans cette micro cavité ont une distance
intermodale de 2,0 ±0,5 nm. Les paramètres g1 (1,016628102) et g2 (0,9836037777) calculés
montrent que la cavité réalisée est stable (0<g1.g2<1) et dans la configuration A (cf. Figure
III-32). La croissance par introduction graduelle de contraintes dans les couches
hétéroépitaxiées a réduit effectivement la courbure des lames adjacentes à la cavité d’un
facteur 2. Le rayon de courbure obtenu est de 93,2 µm. La courbure des lames est a priori
mieux contrôlée par la mise en œuvre de cette technique d’ingénierie des contraintes, et les
rayons du faisceau au plan d’étranglement dans les directions Ox et Oy sont égaux.
L’astigmatisme est faible, les tailles des modes d’ordre supérieur TEM0m=1..3 vérifient
l’équation III-19, et sont respectivement égales à 6, 8, 10 µm. Sur la base de la mesure de la
taille du faisceau au plan d’étranglement précédente, nous avons étudié le couplage du filtre
avec la fibre Gradissimo par adaptation du faisceau au plan d’étranglement de la fibre
d’excitation. Sur la figure III-34 sont présentés les spectres de transmission du filtre A1G20
obtenus sur le Banc de caractérisation fibré de TRT-France, dans une configuration où la fibre
Gradissimo est utilisée en injection et collection du signal filtré. Les pertes d’insertion du
mode TEM00 sont réduites à 4 dB et conformes aux pertes dues à la courbure résiduelle pour
ωin#ω0 et R1=R>L.
Figure III-34 : Spectre de transmission du filtre A1G20 à 7 alternances InP/Air de diamètre
40 µm suspendue par 4 Bras de dimension 5x20 µm² excité par des fibres
Gradissimo de diamètre respectives de 3,5 µm, 7 µm, 12 µm, 30 µm3.
Lorsque le diamètre du faisceau d’excitation est égal à celui du mode fondamental de
la micro cavité, les pertes d’insertion associées au couplage du filtre avec la fibre Gradissimo
sont faibles (0,045 dB) (cf. Equation III-21). Les pertes d’insertion restantes de 4,5 dB
obtenues pour un faisceau d’excitation de 3,5 µm de diamètre au plan d’étranglement sont
conformément aux discussions du paragraphe III-3.2.4 attribuées uniquement aux courbures
résiduelles. La largeur de bande passante à -3 dB et la réjection pour un espacement entre
canal de 100 GHz ont atteint les valeurs respectives de 65 GHz (0,52 nm) et 9 dB. Pour
obtenir un taux de réjection des modes d’ordre supérieur à 25 dB, il convient d’adapter, d’une
part, le rayon du faisceau gaussien au plan d’étranglement du mode fondamental et, d’autre
part, le rayon de courbure de la surface équiphase du résonateur Fabry-Pérot, R(λ).
3
Source TRT-France
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
96
Ces résultats montrent que le couplage du filtre avec la fibre Gradissimo présentera
une transmission monomode à la condition unique que, d’une part, le filtre et la fibre
d’injection soient parfaitement aligné, et d’autre part le mode injecté ait un diamètre au plan
d’étranglement et une courbure équiphase identique à celle de la micro cavité. Le faisceau
d’excitation en sortie de la fibre Gradissimo se couplera majoritairement avec le mode
fondamental de la micro cavité.
III-5.3.2 Cas d’une cavité instable
Transmission, dB
La structure Atmel 13B fabriquée par EPVOM est une structure filtre moins
performant constituée de 6 alternances InP/Air simplement accordable et d’une cavité
résonante λ que nous utilisons comme véhicule test pour étudier la stabilité du filtre en
accordabilité. Les épaisseurs des lames quart d’onde d’InP et d’Air sont respectivement de
3λ/4 et λ/4. La plateforme circulaire de 40 µm de diamètre est suspendue par quatre bras
(10x40 µm²). Le Filtre présente un spectre de transmission en parfait accord avec le spectre
simulé. La largeur de bande passante à -3 dB du mode fondamental (TEM00) centrée à 1,5678
µm est de 72 GHz (0,57 nm). Les pertes d’insertion intrinsèques du filtre à la résonance sont
de 1,6 dB et sont attribuées au couplage du TEM00 avec une excitation en onde quasi-plane.
Le premier mode d’ordre supérieur de la micro cavité apparaît à 10 dB de la résonance et
présente un espacement entre canal à 10 dB de 240 GHz.
0
-2 BW = 72 GHz
3 dB
-4
-6 Modes d'ordre sup.
-8
-10
-12
-14
-16
-18
-20
-22
-24
-26
-28
-30
-800 -600 -400 -200
IL= 1.6 dB
Atmel 13B
simulation
3 dB
20 dB
0
200 400 600 800
Frequency, GHz
Figure III-35 : Structure filtre Atmel 13B à 6 alternances InP/Air et sa transmission à
actuation nulle.
Nous avons enregistré sur ce filtre une accordabilité sur 105 nm (1,5678-1,4636 µm)
comparable à celle atteinte par Daleiden et al [52]. La caractéristique d’accordabilité est en
accord avec l’équation III-11 (cf. Figure III-36). A partir des mesures diamètre au plan
d’étranglement de TEM00 (0 Volts) et de la distance intermodale, les paramètres g1
(1,00118137) et g2 (0,998820016) montrent que le filtre forme un résonateur stable dans la
configuration -A, quasi plan, sensible aux variations de courbure. Sur le spectre de
transmission en actuation, le couplage entre le faisceau incident et les modes longitudinaux
d’ordre supérieur est réalisé au détriment du mode fondamental lorsque le filtre est actué vers
les basses longueurs d’onde (en cavité instable).
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
97
0
1560
V
1540
-10
λR, nm
Transmission, dB
-5
-15
-20
1520
1500
-25
Exp
ajustement
1480
-30
1460
-35
1440 1460 1480 1500 1520 1540 1560 1580 1600
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
Tension d'actuation, Volts
λ, nm
Figure III-36 : Spectre de transmission en actuation et caractéristique d’actuation du filtre
Atmel 13B à 6 alternances de plateforme 40 µm et de Bras 40x10 µm2.
10,5
Stable
35
R0x, mm
R0y, mm
10,0
Rayon de courbure, mm
Diametre du faisceau Gaussien, µm
Au delà d’une tension d’accordabilité de 12 Volts, les modes de cavité ne sont plus
spectralement résolus ; les différents modes de cavité du spectre de transmission sont
convolués autour d’un pic de transmission de bande passante à 3 dB de 340 GHz (2,72 nm)
s’élargissant à mesure que la tension d’actuation croit. Nous avons reporté sur la figure III-37
l’évolution du diamètre du mode fondamental de la micro cavité en fonction de la tension
appliquée. Nous pouvons constater que celui-ci augmente jusqu’à 4 volts pour rester
quasiment constant jusqu’à 14 volts. Il y a deux régime de stabilité : un régime stable pour des
tensions d’accordabilité inférieures à 4 volts et un régime instable pour des tensions
supérieures à 4 volts. En régime stable, l’augmentation du diamètre du mode fondamental
reflète l’augmentation de la courbure des lames adjacente à la cavité. En cavité instable, les
dimensions latérales du mode sont déterminées par la dimension géométrique de la structure.
9,5
Instable
9,0
8,5
8,0
7,5
7,0
W0x
W0y
6,5
6,0
-2
0
2
4
6
8
10
12
Tension d'actuation, Volts
14
30
25
20
15
10
5
16
-2
0
2
4
6
8
10
12
14
16
Tension d'actuation, Volts
Figure III-37 : Evolution du diamètre du faisceau gaussien au plan d’étranglement et du
rayon de courbure en actuation dans l’approximation des courbures quasi
planes.
Ces deux domaines de stabilité correspondent chacune à des comportements distincts.
Le filtre reste monomode dans le cas d’un régime stable et devient multimode dans le cas
d’un régime instable. La transition de l’un à l’autre est observable sur l’évolution de
l’efficacité de couplage en actuation. A mesure que l’on accorde le filtre l’efficacité du
couplage au mode fondamental diminue au profit des modes d’ordre supérieur. Sur la figure
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
98
III-38, nous pouvons voir la façon dont l’efficacité du couplage joue sur les pertes d’insertion
des modes observables sur le filtre Atmel 13B lorsque, d’une part la courbure évolue sous
actuation, et d’autre part le filtre passe d’un régime stable à instable. Nous pouvons voir qu’à
tour de rôle, à partir de 4 volts, les modes d’ordre supérieurs deviennent prédominants. Ce
comportement est atypique et nous l’attribuons au fait que la cavité Fabry-Pérot devienne
instable au delà de 4 volts.
0
(a)
Pertes d'insertion, dB
-5
-10
-15
Figure III-38 : Evolution des pertes
d’insertion sous actuation.
-20
-25
mode fondamental
mode latéral 1
mode latéral 2
mode latéral 3
-30
-35
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
Tension d'actuation, Volts
Nous avons utilisé la technique de simulation par méthode de différence finie dans le
domaine temporel[53] (FDTD) sous une excitation gaussienne pour étudier l’impact de
l’actuation en faisant varier la courbure de la lame adjacente à la cavité résonante sur les
performances de structure filtre. Depuis le cas d’une courbure nulle, une variation positive et
negative de la courbure dans les configurations respectives A (stable) et D (instable) est
introduite sur la lames d’InP adjacente la cavité résonante.
Pour des variations negatives de la courbure, le filtre initialement monomode à
courbure nulle, devient multimode par apparition de modes d’ordre superieur et les pertes
d’insertion associées au mode fondamental augmentent de façon importante lorsque la
courbure negative atteint 100 nm (cf. Figure III-39).
Transmission
Transmission
1
0.1
0.01
1E-3
0.10
pic 1
0.05
pic 2
bending -100nm
bending 0 nm
1E-4
0.00
1E-5
1.4
1.5
1.6
1.7
λ (µm)
1.8
1.9
1.48
1.50
1.52
1.54
1.56
λ (µm)
Figure III-39 : Spectres de transmission calculés par FDTD pour une courbure de 0 et de 100 nm.
Une courbure negative de 100 nm a deux consequences majeures, d’une part, de faire
apparaître un mode suplementaire, et d’autre part, de favoriser le couplage au mode d’ordre
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
99
superieur au détriment du mode fondamental. Sur la figure III-40 sont representées les cartes
de champ associées au premier mode fondamental et au mode superieur d’ordre 1 de la
structure. On peut voir que les diamètres de ces deux modes sont sensiblement identique et
egales aux diametres de la microstructure. Ces resultats expliquent de manière qualitative les
courbes experimentales obtenues précédemment et l’existance d’un regime où le diamètre ne
varie pas lors de l’actuation.
PIC2
PIC1
2
4
6
8
10
12
8
14
0
4
6
8
8
10
12
14
18
18
18
16
16
16
14
14
14
12
12
12
10
10
8
2
6
20
10
2
4
20
6
4
2
20
Y Axis Title
0
10
8
8
6
6
6
4
4
4
2
2
2
0
10
0
Figure III-40 : Carte
de champ des pics de
résonances 1 et 2 pour
une courbure de -100
nm.
0
0
2
4
6
8
10
12
14
Ces simulations permettent d’expliquer la derive à la loi d’actuation électromécanique
definie precedemment (cf. Equation III-2). Au vu de ces nouveaux elements, le comportement
atypique observé à partir de 4 volts sur la caracteristique d’actuation de la figure III-36 et sur
les pertes d’insertion de la figure III-38 peut à present etre attribué à l’instabilité de la cavité.
III-7 Conclusion
Au cours de ce travail, nous avons défini des objectifs de spécification que nous avons
cherché à atteindre au prix d’un effort d’optimisation de la conception optique, mécanique,
des procédés de gravure, et des techniques de croissance. La structure filtre MOEMS retenue
pour satisfaire aux spécifications du DWDM est une structure filtre MOEMS formée de 7
alternances InP/Air. Dans la fabrication du filtre, nous avons été confronté à des problèmes
technologiques liés à la qualité des interfaces des couches d’InP et sacrificielles d’InGaAs, à
la sélectivité de la solution de micro-usinage de surface, à la dégradation des jonctions p-i-n
d’accordabilité par la gravure verticale. Ces différents points bloquant concourraient à
dégrader les performances optiques du filtre en terme de largeur de bande passante à -3 dB,
d’espacement entre canaux de la grille ITU à 100 GHz de -20 dB, de plage d’actuation,…
Ceci nous a mené à adapter le filtre aux procédés en vu d’abaisser les contraintes sur
les procédés de fabrication. La structure filtre MOEMS à 7 alternances retenue est constituée
de lames épaisses d’épaisseurs quart d’onde 9λ/4 et 7λ/4 plus robustes aux étapes de
microtechnologie dont l’ingénierie des contraintes assure la planéité des lames d’InP grâce à
leurs mises en tension par incorporation de faible quantité de Gallium.
Les performances suivantes ont été enregistrées sur les filtres 50 µm à lames épaisses
fabriqués dans une technologie simplifiée (non accordable) où les étapes de métallisations des
contacts actuations ne sont pas réalisées : une largeur de bande passante à -3 dB de 37 GHz
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
100
(0,3 nm), un espacement entre canal de 100 GHz (0,8 nm) à -10 dB, des pertes d’insertion à la
résonance de 1,77 dB. Dans une technologie accordable, les filtres de 50 µm de diamètre ont
permis de mettre en évidence une double accordabilité sur une plage de 52 nm. Pour les filtres
de 100 µm de diamètre fabriqués dans une technologie non accordable, les performances
obtenues sont compatibles avec la conception 1D (BP-3 dB=22 GHz, espacement entre canal à
10 dB de 100 GHz). De plus, les filtres 100 µm réalisés dans une technologie accordable ont
été simplement accordés sur une plage de 70 nm.
Nous avons atteint avec cette technologie monolithique des performances en termes de
largeur de bande passante à -3 dB non encore rapportées dans la littérature. Dans cette
technologie, les performances statiques enregistrées montrent la viabilité de cette technologie
pour les applications DWDM. Il convient d’adapter la taille du faisceau d’excitation à celle du
mode fondamental pour coupler efficacement le filtre MOEMS avec la fibre d’excitation.
Néanmoins, les études fines menées sur le couplage du filtre avec la fibre Gradissimo en
actuation montrent quelques limites à leur intégration dans les systèmes de transmission. La
variation de la courbure ne permet pas de maintenir le taux de réjection bien que le couplage
de la fibre avec le filtre MOEMS soit optimisé à tension d’actuation nulle. Les
caractérisations et les simulations FDTD montrent que l’efficacité du couplage du filtre avec
la fibre est maintenue lors d’une actuation vers les grandes longueurs d’onde où la cavité
résonante réalise une cavité stable. A contrario lors d’une actuation vers les basses longueurs
d’onde où la cavité est instable, le couplage du filtre avec la fibre d’excitation Gradissimo
favorise les modes d’ordre supérieur au dépend du mode fondamental. Les pertes d’insertion
associées au mode fondamental s’accroissent de façon dramatique. Les résultats
expérimentaux et de modélisation FDTD montrent tout l’intérêt de maintenir la cavité stable
par l’ingénierie des contraintes, quelle que soit la direction d’actuation, pour préserver
l’efficacité du couplage au mode fondamental.
Par ailleurs, une nouvelle solution alternative en cours de développement et de dépôt
de brevet contribue à, au vu des simulations et des premiers résultats, d’une part, rendre le
couplage du filtre avec la fibre optique insensible aux variations de la courbure des lames
adjacentes à la cavité, et d’autre part, réduire la contrainte sur l’ingénierie des courbures.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. III
Filtres MOEMS accordables pour les applications WDM
101
III-8 Bibliographie du chapitre Filtres
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©Aldrice G. Bakouboula
Chapitre IV
VCSEL MOEMS MONOLITHIQUE
ACCORDABLE EN LONGUEUR
D’ONDE
Le laser accordable à cavité verticale est un composant clé pour les applications WDM.
Les lasers accordables visés sont composés d’un demi VCSEL tout semiconducteur sur lequel un
miroir Bragg supérieur accordable a été réalisé. Dans ce chapitre, nous présenterons en quoi, la
conception d’un VCSEL accordable en longueur d’onde possède des règles de conception propre à
ce type de composants actifs. Nous présenterons ensuite les résultats obtenus en pompage
optique en indiquant les paramètres de conception influant pour l’obtention d’une émission laser.
Nous aborderons la problématique de la localisation de l’injection électrique dans nos structures
VCSELs accordables et monolithiques. Et finalement, nous aborderons les résultats obtenus sur
le premier VCSEL pompé électriquement qui a donné lieu à un effet laser.
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
Chapitre IV
107
VCSEL MOEMS MONOLITHIQUE ACCORDABLE EN LONGUEUR
D’ONDE ......................................................................................................... 106
IV-1 Introduction ................................................................................................................ 108
IV-2 Conception de la cavité VCSEL Accordable ............................................................. 108
IV-2.1 Résonateur laser Accordable.............................................................................. 109
IV-2.1.1
Etudes des deux miroirs de Bragg ........................................................ 110
IV-2.1.2 Optimisation du miroir Bragg InP/Air 2,5 alternances pour le pompage
optique à 1,06 µm......................................................................................... 113
IV-2.2 Cavité mixte ....................................................................................................... 114
IV-2.2.1
Distribution du Profil de champ ........................................................... 115
IV-2.2.2
Etude de l’accordabilité .......................................................................... 116
IV-2.3 Optimisation de la puissance du VCSEL ........................................................... 118
IV-2.3.1
Rappel sur le gain de la couche active.................................................. 118
IV-2.3.2
Optimisation de la puissance de sortie ................................................ 119
IV-3 Fabrication du VCSEL monolithique MOEMS accordable....................................... 121
IV-3.1 Croissance épitaxiale de la structure VCSEL accordable .................................. 121
IV-3.2 Structuration du VCSEL par les procédés de microtechnologie........................ 122
IV-4 VCSEL pompé optiquement ...................................................................................... 123
IV-4.1 Structures réalisées pour le pompage optique .................................................... 123
IV-4.2 Positionnement du gain et de la résonance......................................................... 124
IV-4.2.1
Absorption du faisceau de pompe........................................................ 124
IV-4.2.2
Absorption résonante d’un demi VCSEL ............................................ 124
IV-4.3 Effet laser sous pompage optique....................................................................... 125
IV-4.3.1
Position du gain et de la photoluminescence...................................... 126
IV-4.3.2
Alignement optimal du gain et du mode résonant ............................ 127
IV-5 Vers le pompage électrique ........................................................................................ 129
IV-5.1 Propriété électrique du miroir de Bragg Inférieur .............................................. 129
IV-5.2 Injection électrique par jonction tunnel et confinement électrique .................... 131
IV-5.2.1
Jonction tunnel......................................................................................... 132
IV-5.2.2
Confinement électrique .......................................................................... 134
IV-6 Première émission laser en pompage électrique ........................................................ 140
IV-6.1 Structure Laser ................................................................................................... 141
IV-6.2 Caractéristique laser en pompage continu.......................................................... 141
IV-6.3 Spectre d’émission laser à 10 mA ...................................................................... 142
IV-7 Conclusion.................................................................................................................. 143
IV-8 Bibliographies du chapitre VCSEL MOEMS monolithique accordable en longueur
d’onde ......................................................................................................................... 145
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
IV-1
108
Introduction
Au cours de ce chapitre, nous allons présenter les travaux effectués dans le cadre du
projet européen TUNVIC pour la réalisation de structure laser MOEMS à cavité verticale
émettant par la surface (VCSEL), conçus pour fonctionner à 1,55 µm, monolithique, et
accordable en longueur d’onde. L’accordabilité de l’émission laser dans les bandes de
transmission optique L et C est assurée par un miroir de Bragg MOEMS InP/Air à large bande
interdite de photon et à haute réflectivité qui accorde de façon électromécanique la cavité
résonante mixte formée d’Air et de semiconducteur, dans laquelle sont enterrés les puits
quantiques d’InGaAs. La filière matériaux choisie destine ces sources optiques aux réseaux
multiplexés pour les transmissions à longue distance. Nous considérerons deux aspects
propres à la réalisation des structures VCSELs : la validation par le pompage optique de la
cavité laser et la réalisation d’une structure pompée électriquement.
Dans un premier temps nous présenterons les principes et règles de base pour la
conception d’une cavité laser accordable. Puis, nous présenterons l’optimisation et
l’intégration des paramètres technologiques dans la fabrication de la structure finale ainsi que
les propriétés de l’émission laser en pompage optique. Par la suite, nous étudierons les
propriétés électriques du miroir de Bragg et les différentes approches pour la localisation de
l’injection électrique : choix des matériaux constituant le miroir, la localisation du contact
enterré par implantation ionique et par gravure mesa. Enfin, nous discuterons des propriétés
de l’émission laser en pompage électrique ainsi que de leurs performances. Les propriétés
précises de l’ensemble des structures étudiées sont reportées en annexe.
IV-2
Conception de la cavité VCSEL
Accordable
La structure VCSEL accordable (cf. Figure IV-1) est formée de miroirs de Bragg
inférieur tout semiconducteur et supérieur InP/Air et d’une cavité mixte Air et semiconducteur
dans laquelle est enterrée dans la partie semiconductrice des puits quantiques InGaAs.
Figure IV-1.a : Structure à pompage optique
©Aldrice G. Bakouboula
Figure IV-1.b : Structure à pompage électrique
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
109
La première structure est destinée au pompage optique (cf. Figure IV-1.a). La seconde
structure est destinée au pompage électrique (cf. Figure IV-1.b). Dans ce dernier cas, le
pompage électrique est réalisé à travers le miroir de Bragg inférieur tout semiconducteur et
une jonction tunnel localisée grâce à une étape d’implantation ionique ou de gravure mesa. Le
miroir de Bragg et la cavité semiconductrice sont fabriqués par la technique d’épitaxie en
phase vapeur aux organo métalliques (EPVOM). Les structures résultant d’une croissance par
EPVOM seront notées Min. La croissance EPVOM est suivie par une reprise d’épitaxie par la
technique d’épitaxie par jet moléculaire (EJM) d’une couche d’InP. Le miroir de Bragg
inférieur et la cavité semiconductrice fabriqués par EPVOM ainsi que la couche d’InP reprise
par EJM forment le demi VCSEL.
Après la croissance de la couche d’InP par EJM terminant la cavité semiconductrice,
une couche λ/2 d’InGaAs et un empilement quart d’onde d’hétérostructure InGaAs/InP sont
déposés pour former après gravure verticale isotrope et micro usinage de surface des couches
d’InGaAs sacrificielles, une cavité d’Air et un miroir de Bragg MOEMS InP/Air. La structure
VCSEL finale obtenue après la reprise EJM est notée EP. La cavité formée de la partie
semiconductrice et d’Air est appelée cavité mixte. La croissance par EPVOM du demi
VCSEL est fabriquée au LPN. Celle associée à la technique EJM est réalisée au LEOM.
IV-2.1
Résonateur laser Accordable
Le résonateur laser se différencie du résonateur traité précédemment dans le
chapitre III par, d’une part, l’intégration d’une cavité semiconductrice, et d’autre part, la
nature des miroirs de Bragg qui composent le résonateur. Le miroir supérieur reste un miroir
de Bragg MOEMS formé d’un empilement périodique de couches d’InP et d’Air. Le miroir de
Bragg inférieur est un miroir tout semiconducteur formé d’empilements quart d’onde de
matériaux de la filière InP. L’autre spécificité du résonateur laser est la cavité résonante mixte
dont la première partie de la cavité, formée d’Air pour permettre l’accordabilité
électromécanique de la longueur de cavité, est associée à la seconde constituée de
semiconducteur contenant les puits quantiques d’InGaAs (cf. Figure IV-1).
Bien que le principe du résonateur Fabry-Pérot soit identique à celui du filtre, les
règles de conception ne prennent pas en compte les mêmes critères. Le résonateur optique à
viser laser a pour fonction de réaliser une boucle de contre réaction entre le milieu
amplificateur et le champ optique, et d’abaisser le seuil de l’oscillation laser grâce à un grand
facteur de qualité.
Dans le cas des lasers à cavité verticale où la cavité résonante est de l’ordre de la demi
longueur d’onde de l’émission laser, il est impératif de disposer de miroirs à haute réflectivité
(>99%) afin de maintenir les pertes de la cavité à un niveau compatible avec un faible seuil
laser. Comme illustré sur la figure IV-2, le gain du milieu amplificateur doit surpasser les
pertes dans la cavité pour que le milieu oscille.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
110
Figure IV-2 : Mécanisme
d’oscillation laser
Ainsi, le gain optique au seuil de l’oscillation laser s’écrit en fonction des réflectances
des miroirs d’entrée Re et de sortie Rs, de la longueur de cavité Lcavité, des pertes parasites αp et
dans la couche active αa, et de la longueur du milieu amplificateur da :
γ seuil = α p
Lcavité − d a
1
+ αa −
ln(Re Rs )
2 Lcavité
Lcavité
Eq. IV-1
IV-2.1.1 Etudes des deux miroirs de Bragg
Contrairement à la filière GaAs, nous ne disposons pas dans la filière InP d’un choix
important de matériaux pouvant simultanément être déposé en accord de maille et offrir une
forte différence d’indice de réfraction. Néanmoins, l’utilisation d’alliages ternaire et
quaternaire contenant 18% d’aluminium ou de phosphore tels que InAlAs(0,85 µm),
InGaAlAs(1,4µm), InGaAsP(1,4µm), a permis de trouver un compromis entre une forte
différence d’indice et les effets du désordre d’alliage pour la fabrication des miroirs de Bragg
de haute réflectivité doublés d’une bonne qualité cristalline sur substrat InP [1].
En raison de la faible différence d’indice des alliages de la filière InP, la largeur de
bande interdite de photon est limitée à environ 100 nm et le nombre d’alternances empilées
nécessaire pour l’obtention d’une réflectance de l’ordre de 99,9% est de l’ordre de 40. Par
ailleurs, un autre critère de qualité important est la conductibilité thermique des miroirs [2]. Le
miroir tout semiconducteur doit ainsi posséder une bonne conductibilité thermique pour
participer efficacement à la dissipation de la chaleur.
L’objectif de ce travail consistant à développer une technologie sur la base de
structures simples, monolithiques, et bas coûts, nous a amené à nous orienter vers l’utilisation,
pour le miroir inférieur, d’un miroir de Bragg distribué tout semiconducteur. Comparons dans
un premier temps les différents systèmes semiconducteurs utilisés pour la fabrication des
miroirs de Bragg en gardant à l’esprit les critères de qualité tels que la différence d’indice de
réfraction, la conductibilité thermique.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
111
IV-2.1.1.1 Miroir de Bragg inférieur tout Semiconducteur
La résistance thermique et les effets d’échauffement dans les lasers verticaux sont très
fortement dépendants de la conductibilité thermique des miroirs de Bragg. Cela est d’autant
vrai que nous envisageons de réaliser l’injection électrique à travers le miroir distribué. De
plus, ces effets deviennent critiques lorsqu’il s’agit d’alliages ternaires ou quaternaires. En
effet, la conductibilité thermique est susceptible de chuter de plusieurs ordres de grandeur par
rapport aux matériaux binaires.
Dans la filière InP, les seuls matériaux disponibles offrant une différence d’indice
suffisant pour être utilisés dans la fabrication de miroirs de Bragg sont pour la plupart des
alliages quaternaire et ternaire. Les calculs effectués par Karim et al[3] sur la base d’un modèle
1D du flux thermique permettent de donner une estimation de la résistance thermique des
miroirs de Bragg dans les systèmes In0,53Ga0,38As0,82P0,18(1,4 µm)/InP, In0,53Ga0,47Al0,18As(1,4
µm)/InP, et In0,52Al0,48As(0,85 µm)/In0,53Ga0,47Al0,18As(1,4 µm) accordés en maille sur l’InP.
La composition stoechiométrique respective des couches quaternaires phosphore (QP(1,4
µm)), quaternaires aluminium (QAl(1,4 µm)), et ternaires aluminium (TAl(0,85 µm)) est choisie
de façon à ce que les couches quart d’onde soient transparentes à toutes les longueurs d’onde
supérieures à 1,4 µm (cf. Tableau IV-1).
Tableau IV-1 :
Propriétés optique et thermique des miroirs de Bragg pour les VCSELs
1,55 µm [3].
Conductibilité
Nbres d’alternances pour Rth(K/W)
Composition DBR
∆n
thermique
R ≥ 99,9%
par paire
-1 -1
(W.cm .K )
InP/InGaAsP(1,4µm)
0,263
0,68/0,045
47
174,7
InP/InGaAlAs(1,4µm)
0,333
0,68/0,045
36
174,7
InAlAs/InGaAlAs(1,4µm) 0,3
0,045/0,045
40
1549,2(∗)
Air/InP
2,167 0,0102/0,68
2,5 (99,6)-3,5 (99,96)
19017,6(*)
AlAs/GaAs
0,47
0,91/0,44
28
57,5
Le degré de maturité en optoélectronique des matériaux quaternaires à base de
phosphore fait des miroirs à base de QAl(1,4 µm)/InP et InP/QP(1,4 µm) des candidats naturels
pour les VCSELs émettant aux grandes longueurs d’onde, où l’InP constitue la couche de bas
indice de réfraction [4]. De plus, de grandes valeurs de réflectivité sont atteintes plus
rapidement lorsque la première couche déposée possède un indice de réfraction différent de
celui du substrat. Le nombre d’alternances déposées peut être réduit d’une dizaine
d’alternances.
Au vu du tableau IV-1, le choix le plus évident, à supposer que les résistances
thermiques estimées par Karim et al[3] mettent les deux systèmes QP(1,4 µm)/InP et
InP/QAl(1,4 µm) au même niveau, se porte sur le miroir du système InP/QAl(1,4 µm). Sur la
figure IV-3, nous représentons les miroirs de Bragg de haute réflectivité réalisés par EPVOM
au LPN dans les systèmes QP(1,4 µm)/InP, QAl(1,4 µm)/TAl où l’absence de fluctuation
supérieur à 1 nm dénote de l’excellente qualité des interfaces.
(∗)
Ce travail
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
1,0
λBragg= 1.552 µm
0,8
Reflectivité, u.a.
112
Qal0.18%=114.4 nm
Tal0.18%=116.5 nm
Min1633
Simulation
0,6
0,4
0,2
0,0
1,3
1,4
1,5
1,6
1,7
1,8
Longueur d'onde, µm
Miroir de Bragg du système InGaAlAs/InAlAs 40 périodes
1,0
λBragg = 1.545 µm
Reflectivite, a.u.
0,8
Q18% = 1111.4 A
InP = 1220.4 A
a
MIN 1588
Simulation
0,6
0,4
0,2
0,0
1,4
1,6
1,8
λ, µm
Miroir de Bragg du système InP/InGaAlAs 40 alternances
Figure IV-3 : Coupe TEM et spectres de réflectivité expérimentales et calculées. Source LPN
Les spectres expérimentaux sont en parfait accord avec ceux simulés par la méthode
des matrices de transfert. Etant donné la forte différence d’indice de réfraction (∆n) du
système QAl(1,4 µm)/InP, notre choix se portera dans la perspective du pompage électrique
sur le système InP/QAl(1,4 µm) pour lequel les propriétés thermiques sont critiques et sur le
système InAlAs(0,85 µm)/InGaAlAs(1,4 µm) en pompage optique dans lequel la présence d’un
seul élément V facilite le contrôle des interfaces.
IV-2.1.1.2 Miroir de Bragg Supérieur InP/Air
Les performances des miroirs de Bragg MOEMS épitaxiés par EJM et formés par un
empilement de couches quart d’onde d’InP suspendues et d’Air proviennent essentiellement
d’une différence d’indice de réfraction record de 2,17. Ceci permet d’atteindre une réflectance
de 99,9% avec seulement 3,5 alternances InP/Air (cf. Figure IV-4). Nous ne reviendrons pas
sur les difficultés technologiques largement traitées dans le chapitre précédent dont il faut
tenir compte pour la réalisation de tels miroirs suspendus.
©Aldrice G. Bakouboula
Reflectivite, a.u.
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
1,1
1,0
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0,0
1100
113
λBragg=1422 nm
InP= 332 nm
InP= 556.65 nm
InP= 332 nm
Air= 350.75 nm
wit
Simulation
1200
1300
1400
1500
1600
1700
λ, nm
Figure IV-4 : Image MEB (source LEOM) et spectre de réflectivité mesuré et calculé du
miroir InP/Air 3,5 périodes réalisé par EJM.
La largeur de la bande interdite de photon atteint allégrement 400 nm.
L’inconvénient majeur du système InP/Air est sa faible capacité à dissiper la chaleur. Sa
résistance thermique par paire est estimée à 19017,6 K.W-1, un ordre de grandeur au dessus du
système le plus défavorable de la filière InP. Le miroir de Bragg InP/Air va rendre encore
plus critique le problème de la dissipation thermique dans une structure VCSEL.
IV-2.1.2 Optimisation du miroir Bragg InP/Air 2,5
alternances pour le pompage optique à 1,06 µm
Pour augmenter l’efficacité du pompage optique à 1,06 µm à travers le miroir de
Bragg InP/Air à 2,5 alternances, nous avons optimisé le miroir supérieur MOEMS. Nous
avons exploité le fait que les bandes interdites de photon et d’absorption du miroir de Bragg
sont dépendantes des épaisseurs quart d’onde. Toute variation de la valeur entière n d’une
couche quart d’onde d’épaisseur (2n+1)λ/4 modifie la position des bandes d’absorption et la
largeur de la bande interdite de photon.
Sur la base de ce principe, nous avons recherché les indices (n, p, q, m, l) d’épaisseurs
quarts d’onde (cf. Figure IV-5) tels qu’à la longueur d’onde du laser Yag (1,06 µm) de
pompage, la transmission du miroir soit au moins de 70%. De plus, la prise en compte des
contraintes mécaniques supplémentaires impose que la lame d’InP centrale soit plus épaisse
que ses premiers voisins, q>(n,l). Les critères pour le choix d’optimisation de la structure sont
décrits sur la figure IV-5.
Figure IV-5 : Schéma de la structure et spécification du miroir de Bragg InP/Air.
Contrairement à l’algorithme d’optimisation de Knopp et al qui exploite les variations
d’épaisseurs autour de la loi de Bragg pour ouvrir une fenêtre de 50 nm pour la source de
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
114
pompage, notre algorithme d’optimisation de l’efficacité de pompage fonctionne à réflectivité
constante, ne fait pas appel à des moyens de calcul lourd, et est peu coûteuse en temps de
calcul [5]. Notre algorithme détermine les épaisseurs quart d’onde d’InP et d’Air pour
lesquelles la transmission du faisceau de pompe est supérieure à 70%.
Les spectres de transmission des miroirs respectant les critères définis précédemment
sont représentés dans la fenêtre spectrale du laser de pompage sur la figure IV-6. Pour des
raisons de faisabilité, notre choix s’est porté sur le miroir (2, 1, 3, 1, 1) moins épais plutôt que
sur le miroir (3, 1, 3, 1, 1) plus robuste aux effets thermiques et aux courbures résiduelles. En
effet, ce dernier est beaucoup plus sensible au contrôle d’épaisseur. L’épaisseur des couches
quart d’onde d’InP doit être contrôlée au plus à 1% pour maintenir une efficacité de pompage
supérieure à 50%. Une dérive de 3% des épaisseurs quart d’onde d’Air conserve une efficacité
de pompage supérieure à 50%. A supposer que la tenue mécanique des lames suspendues
dépende du respect des épaisseurs quart d’onde d’Air, la structure (2, 1, 3, 1, 1) est robuste
aux effets parasites associés à la surgravure des ancrages.
0,9
Transmission/100, %
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
(2,1,3,1,1)
-1% sur les epaisseurs InP/Air
-3% sur les epaisseurs Air
0,0
1040 1045 1050 1055 1060 1065 1070 1075 1080
λ, nm
Figure IV-6 : Transmission du miroir de Bragg InP/Air 2,5 alternances (2, 1, 3, 1, 1)
nominale, pour une variation homothétique des épaisseurs d’InP/Air de 1%, et
une variation des épaisseurs nominales d’Air de 3%.
IV-2.2
Cavité mixte
Examinons à présent la façon dont il va falloir coupler la cavité semiconductrice
contenant les couches actives à la cavité d’Air accordable. Plusieurs schémas de couplage sont
envisageables, s’il s’agit d’une cavité résonante mixte couplée et formée d’Air et d’InP. Dans
les deux cas de figure, la distribution du champ électrique nous permettra de déterminer
précisément la position des nœuds et des ventres du champ électrique afin de positionner
judicieusement les puits quantiques et la jonction tunnel.
La distribution du champ dans la cavité résonante est primordiale pour l’optimisation
du VCSEL puisque sa connaissance nous permettra de maximiser le recouvrement du gain et
de la résonance en vue d’abaisser le seuil de l’émission laser [6]. Pour ce faire nous examinons
la distribution du champ électrique dans les deux configurations de cavité résonante:
Cavité résonante mixte et couplée formée d’Air et d’InP, mλAir/2+nλInP/2.
Cavité résonante d’Air et une couche quart d’onde d’InP, mλAir/2+(2n+1)λInP/4.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
115
IV-2.2.1 Distribution du Profil de champ
Sur la figure IV-7 sont représentés les profils de champ pour les deux types de cavité.
Dans le cas de la cavité mixte couplée, le champ électromagnétique est plus important dans
les couches d’InP que dans l’autre configuration. Typiquement, le rapport d’intensité du
champ électrique dans la cavité résonante Fabry-Pérot est d’environ 1,4 en faveur de la cavité
résonante mixte couplée. Dans le cas des cavités couplées, on s’attend à ce que le seuil de
l’émission laser soit plus bas.
10000
10000
nλ
InP/Air DBR
λ/2 (2n+1)λ/4
1000
Intensite du champ, a.u
1000
Intensite du champ, a.u
InP/Air DBR
m, n
100
10
1
0,1
0,01
Air
1E-3
InP
λ/2
DBR Solide
TAl/QAl x40
m, 2n+1
100
10
1
0,1
0,01
Air
InP
1E-3
1E-4
DBR Solide
TAl/QAl x40.5
1E-4
0
1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000
0
Profondeur z, nm
1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000
Profondeur z, nm
A : Cavité mixte- mλAir/2+nλInP/2
B : Cavité mixte- mλAir/2+(2n+1)λInP/4
Figure IV-7 : Profil de Champ dans un VCSEL où le résonateur Fabry-Pérot est formé par
un Miroir de 3,5 alternances InP/Air et d’un miroir tout semiconducteur QAl/TAl.
Dans le cas d’un laser, le positionnement des puits quantiques dans la cavité résonante
Fabry-Pérot est primordial (cf. FigureIV-8).
10000
Intensite du champ, a.u
m, n
InP nλ
1000
PQs
100
10
Jonction
Tunnel
1
0,1
Air λ/2
0,01
3000
3500
Miroir solide
4000
4500
5000
5500
Figure IV-8 : Distribution de
l’intensité du champ stationnaire
à la résonance et la position des
puits quantiques et de la jonction
tunnel dans la cavité mixte et
couplé d’InP (3λ) et d’Air (λ/2)
d’un VCSEL MOEMS formé
d’un miroir de Bragg InP/Air à
3,5
alternances
et
tout
semiconducteur.
6000
Profondeur z, nm
Le paramètre permettant d’évaluer ce recouvrement spatial de l’intensité de l’onde
stationnaire à la résonance avec la couche active est appelé le facteur de recouvrement (ou de
confinement). Comme, nous le verrons par la suite dans la conception du VCSEL, plus celuici est important, plus la quantité de porteurs injectés nécessaire pour atteindre une émission
laser est faible. Pour une position arbitraire et une épaisseur da d’un puits quantique, nous
évaluons le facteur de recouvrement de ce puits avec la distribution d’ondes stationnaires dans
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
116
une cavité dont les longueurs effective et physique respectives sont Leff et Lcavité. Dans
l’hypothèse d’un gain constant, le facteur de recouvrement relatif est défini par :
Γr =
∫
⋅
∫
Leff
da
M a da
Leff
E ( z ) dz
2
E (z ) dz
2
=
Leff
M a da
Eq. IV-3
⋅Γ
avec E (z ) = E0 cos(2π neff z λ )
Evaluons le facteur de recouvrement des puits quantiques repartis dans la cavité
résonante et décentrés de xi par rapport à la position correspondant à un alignement parfait.
Dans ces conditions, nous obtenons ainsi le facteur de recouvrement suivant en fonction
notamment des indices des barrières (nB), des puits quantiques (nQw) et du nombre de puits
quantiques (Ma), des matériaux composants la cavité (nCA) à travers l’indice effectif moyen
(neff) :
1+
(
sin 2π neff d a λ
Γr =
)⋅ M
(
a
∑ cos 4π neff xi λ
2π neff d a λ
i =1
sin 2π neff Leff λ
1+
2π neff Leff λ
(
neff =
)
Eq. IV-4
)
n B LB + nQW LQW + ∑ nCAi LCAi
i
LB + LQW + ∑ LCAi
,
Leff = LB + LQW + ∑ LCAi + Lτ1 + Lτ 2
i
i
Exprimé sous cette forme, on voit aisément que le facteur de recouvrement est
maximal lorsque les puits sont localisés aux maxima du champ à la résonance. Par ailleurs, si
la cavité résonante est l’objet d’un confinement transverse matérialisé par une structure de
type mesa ou implantée, de diamètre Da suivant une hauteur h et composée d’un matériau
d’indices na en périphérie et n0 au centre, qui réalise un confinement par guidage du gain, le
facteur de recouvrement global s’écrit alors comme suit [7] :
(
)
⎡
sin β 1h ⎤
Γ = Γ ⋅ Γrφ = Γ ⋅ ⎢1 + 2 cos 2 (β 2 z m ) − 1 ⋅
β 1h ⎥⎦
⎣
β2 =
β1 =
2 π neff
λ
Eq. IV-5
, la constante de propagation longitudinale
n02 − na2
2 π n0 ⎛⎜ 2 p + l − 1 λ
⋅ 1−
λ ⎜
2π
Da 2
n02
⎝
⎞
⎟=β ,
lp
⎟
⎠
la constante de propagation transversale
zm, la distance séparant le centre du mesa et le maximum du champ
IV-2.2.2 Etude de l’accordabilité
Nous avons simulé l’évolution du pic Fabry-Pérot sous actuation dans chacune des
configurations pour évaluer l’efficacité d’actuation de la cavité mixte. L’actuation
électromécanique est simulée en faisant varier l’épaisseur d’Air de la cavité mixte et la couche
quart d’onde d’Air adjacente à la cavité, laissant ainsi le reste de l’empilement InP/Air
invariant.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
117
Dans la figure IV-9, nous avons reporté l’évolution du pic de résonance Fabry-Pérot et
de l’intensité du champ électromagnétique au niveau des puits quantiques en fonction de
l’accordabilité (variation de l’épaisseur de la cavité d’Air). Pour les deux types de cavité,
l’efficacité d’accordabilité est sensiblement identique et permet de couvrir la gamme 1,51 µm
- 1,59 µm.
De plus, le recouvrement du champ électromagnétique et des puits quantiques chute
très rapidement. Après une actuation de 40 nm, l’intensité relative au niveau des puits
quantiques n’est plus que de 10% par rapport à l’intensité calculée à actuation nulle. Cette
diminution importante de l’intensité du champ évaluée à la position des puits quantiques est
due au déplacement des maxima du champ électromagnétique (cf. Figure IV-9). Ce
déplacement de la position des maxima de l’intensité du champ électrique dans la cavité mixte
en actuation participe de façon importante, à la réduction du facteur de recouvrement du gain
(cf. Eq. IV-4). Quelle que soit la configuration choisie, l’intensité du champ dans la cavité
semiconductrice InP suit une évolution identique lorsque le pic Fabry-Pérot est accordé de
plus de 20 nm.
Longueur d'onde, µm
1,58
1,57
Intensite du champ (PQs) , a.u.
1,59
mλAir/2+nλInP/2
mλAir/2+(2n+1)λInP/4
1,56
1,55
1,54
1,53
1,52
1,51
-100 -80 -60 -40 -20
0
20
δLcavite, nm
40
60
80 100
550
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
mλAir/2+nλInP/2
mλAir/2+(2n+1)λInP/4
-100 -80 -60 -40 -20
0
20 40 60 80 100
δL, nm
Figure IV-9 : Evolution du pic Fabry-Pérot sous actuation, et variation de l’intensité du
champ électrique à la position des PQs dans les différentes configurations de
la cavité mixte.
Par ailleurs, les résultats simulés suggèrent de centrer l’ensemble des puits quantiques
au voisinage d’un maximum du champ ou de les répartir sur les maxima et les décaler de
ceux-ci d’une distance Xi, de façon à ce qu’il y ait toujours en moyenne un nombre constant
de puits quantiques positionnés aux maxima lors de l’actuation. Cette approche peut permettre
de compenser la chute du facteur de recouvrement longitudinal.
En conclusion de cette partie, la configuration correspondant à une cavité mixte et
couplée offre indéniablement un avantage par rapport à l’autre configuration. L’intensité du
champ dans la couche semiconductrice InP est 1,4 fois plus importante, ce qui permet
d’envisager pour les structures à cavité mixte et couplée une réduction significative du seuil
d’émission laser.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
IV-2.3
118
Optimisation de la puissance du VCSEL
IV-2.3.1 Rappel sur le gain de la couche active
Le processus de pompage d’un matériau actif tel que les puits quantiques consiste à
injecter des porteurs dans les bandes de conduction et de valence. Les pompages optique et
électrique sont deux processus qui se distinguent sur la façon dont les porteurs sont acheminés
vers les bandes de conduction et de valence. Dans le cas de l’injection électrique, les électrons
et les trous sont directement injectés dans la couche active suivant leurs bandes d’énergie
respectives. Pour l’injection optique, les photons sont absorbés dans le volume de la couche
active ou dans la couche absorbante et photogénèrent des paires électron-trou dans la bande
interdite électronique. Celles-ci se distribuent par la suite vers leurs bandes respectives de
conduction et de valence. On peut par ailleurs identifier quatre types d’absorption localisée
soit dans les puits quantiques soit dans le matériau massif en fonction des probabilités d’états
de Fermi-Dirac, du paramètre de Kane EP [8] :
Absorption par porteur libre ou intrabande définie par :
(
)
⎡ N cm −3 ⎤ ⎡ λ (µm ) ⎤ P
⎥⎢
17
⎥
⎣ 10
⎦⎣ 9 ⎦
α PL = Kα ⎢
Eq. IV-6
pour l’InP, Kα=4, N=0,4-4, et p=2,5
Absorption dans une couche massive (3D) définie par :
α bulk (hν pump ) = α bulk (hν pump ) ( f v (Ev ) − f c (Ec ))
E ≥ Eg
Eq. IV-7
⎛ π q2E
⎞
P
⎟ et 1 = 1 + 1
E − Eg ⎜
2
⎜ 2ε 0 nop meω ⎟
mr mc mv
⎝
⎠
Absorption dans un puit quantique (2D) définie par :
E≥E
(
)
avec, α bulk g hν pump =
1 ⎛ 2 mr ⎞
⎜
⎟
2π 2 ⎝ h 2 ⎠
3/ 2
(
)(
n →m
n →m
α PQ (hν pump ) = E qz ∑α PQ
f nv (hω ) − f mc (hω ) θ hω − E seuil
)
Eq. IV-8
n ,m
•
n →m
α PQ
⎛
Z
m
2 ⎜ h
= 3r hω 0 ⋅ q 2 I mn
⎜ Eg
nop
h
⎝
n→ m
avec, ESeuil
h ⎛ 2π
⎜
=
2 mr ⎜⎝ d a
EP
2 m0
2
⎞
⎟ , coefficient interbande
⎟
⎠
−1
2
mc ⎛⎜
E2 ⎞
⎞
= 1 − P ⎟ , et Z0=377Ω
⎟⎟ + E g , EP tel que
m0 ⎜⎝
E g ⎟⎠
⎠
2
•
⎛ 6 2 (mn )2
⎞
Z
m
2 ⎜ 2 da
= r hω 0 ⋅ q 2 I mn
⋅ F (m − n )⎟ (nn − nm ) , coef. intersousbande
4
4
⎜ π
⎟
h
nop
m2 − n2
⎝
⎠
2
si (m − n ) paire
⎧0
h
n→m
et
avec, E Seuil
(
)
F
m
−
n
=
= ε m − ε n = m2 − n2
⎨
2 m wc d a2
⎩1 si (m − n ) impaire
n→ m
α PQ
(
©Aldrice G. Bakouboula
(
)
)
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
119
Dans le cas du pompage optique, seules les composantes de l’absorption issue des
transitions interbandes dans les puits quantiques ainsi que des transitions dans le matériau
massif participent à la génération de l’émission spontanée puis à la création du gain optique
dans la couche amplificatrice. Les porteurs photogénérés par le faisceau de pompe (ħωpump) ou
par la densité de courant pompe (Jpump) sont dans leurs bandes respectives injectés vers le
niveau d’énergie e2 et/ou migrent du niveau hh2 des puits quantiques vers la couche barrière
(cf. Figure IV-10). Les porteurs dans ces niveaux excités se relaxent vers le niveau d’énergie
e1 (ou le continuum d’état de la bande de valence) via une recombinaison radiative des paires
électron-trou entre les niveaux e1 et hh1 jusqu’à l’obtention de l’inversion de population entre
les électrons de la bande de conduction et les trous de la bande de valence.
Figure IV-10 : Mécanisme d’émission spontané et d’absorption dans la couche amplificatrice
de la cavité mixte.
Pour une concentration de porteurs pompés, ntransp, dans les bandes au delà de la
condition d’inversion de population (ou de transparence), la couche émet des photons dont
l’énergie, hν, satisfait à la condition de Bernard-Durrafourg si celle-ci est comprise entre
l’énergie de bande interdite électronique et de la différence des quasi niveaux de Fermi (Eg<
hν <EFc-EFv). Le gain de la couche amplificatrice s’écrit :
(
n→m
γ (hν ) = ∑ α PQ
I mn 1 − e −n
m ,n
(
n
s
(
nc
− e −ns
m
nc Rcv
)⊗ L(hν )
))
n→ m
# ∑ α PQ
I mn 1 − ln nsn / ensm ⊗ L(hν )
Eq. IV-9
m ,n
⎛
E Fc − E g − en ⎞ ⎞
m
∆ν 2π
et nc = mwc2 kT
⎟⎟ ⎟ , Rcv = wc , L(hν ) = 2
2
⎟
mwv
kT
πh
ν + (∆ν 2)
⎝
⎠⎠
avec, ns = nc ln⎜1 + exp⎛⎜
⎜
⎜
⎝
IV-2.3.2 Optimisation de la puissance de sortie
Il s’agit à présent de s’intéresser à la façon dont il faut optimiser la puissance de sortie
du laser en considérant la réflectivité du miroir de sortie. Dans le cas où on considère que le
miroir de Bragg inférieur est fixé, en régime laser, il existe un optimum de transmission du
miroir supérieur (cf. Eq. IV-11) pour lequel la puissance optique du laser définie par
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
120
l’équation IV-10 est maximale (cf. Figure IV-11). La puissance optique en sortie de la
structure s’écrit en fonction des pertes αp, de la longueur de cavité Lcavité, de la réflectivité des
miroirs inférieur (Re) et supérieur (Rs), du facteur de recouvrement Г, du gain des puits
quantiques γ0, et du flux de photon en régime de saturation Фsat :
⎞
⎛ neff Γγ 0
⎜⎜
Eq. IV-10
− 1⎟⎟ ⋅ τ c Φ sat
⎠
⎝ c ⋅τ c
2neff Lcavite c
, durée de vie des photons dans la cavité
avec τ c =
2α p Lcavite − ln Re − ln (1 − Ts )
P (W .cm −2 ) =
1
c ⋅ hω
TS
2 neff Lcavite
(
) (
Ts = 2γ d 2α p Lcavité − ln Re − 2α p Lcavité − ln Re
), si Rs~1
Eq. IV-11
Sur la figure IV-11 est représentée la variation de la puissance de sortie en fonction de
la transmission de miroir de Bragg InP/Air en considérant les cas où le confinement exprimé
par le facteur de recouvrement prend en compte, d’une part uniquement le confinement
longitudinal (φ=5 µm), et d’autre part le confinement longitudinal et latéral induit par la
gravure mesa ou l’implantation ionique (φ=20 µm). Nous remarquons que le confinement
latéral améliore d’un ordre de grandeur la puissance optique en sortie. Par ailleurs,
indépendamment du facteur de confinement, la puissance de sortie est optimale lorsque pour
un miroir de Bragg inférieur de 99,9% de réflectivité, la transmission est 1%. De plus, à
mesure que la réflectivité du miroir inférieur chute, la transmission optimale du miroir
supérieur doit être augmenté jusqu’à environ 10%. Au-delà, le miroir inférieur doit avoir une
réflectivité plus importante que celle du miroir inférieur pour maintenir un équilibre entre la
durée de vie des photons dans la cavité et les pertes du miroir inférieur.
Dans le cas des miroirs InP/Air, celui formé de 2,5 alternances ayant une réflectivité
de 99,6%, présente le meilleur compromis quant à l’optimisation de la puissance optique en
sortie de la structure laser. La puissance en sortie est réduite d’environ un facteur 2 si le
miroir de 2,5 alternances remplace le miroir à 3,5 alternances.
1
φ=5 µm
1
0,01
1E-3
1E-4
99,9
99
90
80
70
50
Reflectivite du miroir inf
1E-5
1E-6
1E-7
1E-8
1E-9
1E-4
1E-3
0,01
0,1
1
10
Transmission du miroir superieur, %
100
Puissance optique, mW
Puissance optique, mW
0,1
10
φ=20 µm
0,1
0,01
1E-3
99,9
99,0
90
80
70
50
Reflectivite du miroir inf
1E-4
1E-5
1E-6
1E-7
1E-8
1E-4
1E-3
0,01
0,1
1
10
100
Transmission du miroir superieur, %
Figure IV-11 : Puissance optique en fonction de la transmission du miroir de Bragg supérieur
pour un gain total de 1000 cm-1, une cavité résonante 3λ ayant des pertes
totales de 7 cm-1, et un flux de photon en saturation de 2,76.10+20 cm-2.s. A
gauche sans confinement latéral pour un faisceau de pompe de 5 µm de
diamètre, et à droite avec un confinement latéral sur un diamètre de 20 µm.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
121
Les courbes à gauche de la figure IV-11 présentent le cas une configuration typique
des structures à pompage optique où le faisceau de pompe est de diamètre 5 µm et celles de
droite présentent les cas de l’injection électrique avec un confinement latéral réalisé pour un
diamètre de 20 µm. La puissance optique maximale en sortie de nos structures VCSELs est
d’environ 300 µW lorsque le miroir de Bragg InP/Air et le miroir de Bragg inférieur ont des
réflectivités respectives de 99,6% et 99,9% en pompage optique continu. Si par ailleurs nous
considérons l’injection électrique continue sur des structures ayant un diamètre de
confinement latéral de 20 µm, la puissance optique maximale en sortie est estimée à 2,9 mW
et 6,5 mW pour des miroirs InP/Air de réflectivité respective égale à 99,9% (3,5 alternances)
et 99,6% (2,5 alternances). En somme, l’augmentation du nombre d’alternance contribue
simultanément à diminuer le seuil de oscillation laser et la puissance optique en sortie.
IV-3
Fabrication du VCSEL monolithique
MOEMS accordable
La fabrication du VCSEL MOEMS accordable en longueur d’onde (cf. Figure IV-1)
dont l’accordabilité est obtenue par le déplacement électromécanique d’une lame
semiconductrice d’InP demande de maîtriser d’une part de la fabrication de miroir Bragg
semiconducteur de haute réflectivité dans la filière InP et une cavité semiconductrice dans
laquelle sont enterrés des puits quantiques InGaAs émettant à 1,55 µm, et d’autre part
l’intégration d’un miroir micro-usiné InP/Air de haute réflectivité capable de moduler la
cavité résonante mixte.
IV-3.1
Croissance épitaxiale de la structure VCSEL
accordable
La première étape rentrant dans la fabrication de structures VCSELs accordables
MOEMS est la croissance par EPVOM d’un demi VCSEL. La fabrication du demi VCSEL
consiste à faire croître, tout d’abord, un empilement d’alliages ternaires (0,85 µm) et/ou
quaternaires (1,4 µm) d’épaisseur quart d’onde centré à 1,55 µm et accordé en maille sur l’InP
pour former un miroir de Bragg de haut réflectivité (>99,6%), et ensuite une couche active
constituée par une couche d’InP d’épaisseur (2m+1)λ/4 ou mλ/2 dans laquelle sont enterrés
les puits quantiques d’InGaAs/InGaAsP(1,2 µm) et une jonction tunnel à base d’InGaAsP(1,4
µm) pour les structures destinées à l’injection électrique.
Figure IV-12 : (a)-Morphologie d’une surface d’InP EPVOM avant reprise par épitaxie
EJM. (b)-Morphologie d’une surface d’InP après reprise par épitaxie EJM.
Source LEOM.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
122
Par la suite, une reprise d’épitaxie d’InP par EJM est réalisée sur le demi VCSEL
après le nettoyage consécutif par HF, H2SO4, un rinçage par une solution d’isopropanol et une
oxydation UV de la surface implantée. La densité de défauts à la surface de la couche d’InP
passe de 4000 défauts/cm2 à 1500 défauts/cm2 après la reprise d’épitaxie EJM (cf. Figure IV12), ce qui valide le procédé et permet de déposer par reprise d’épitaxie la cavité d’InGaAs et
l’empilement de paires d’InP/InGaAs formant respectivement une cavité d’air et un miroir
InP/Air après micro usinage de surface.
IV-3.2
Structuration du VCSEL par les procédés de
microtechnologie
Pour fonctionnaliser la structure VCSEL épitaxiée par EPVOM puis EJM, une
combinaison des procédés classiques de l’optoélectronique est utilisée avec le micro usinage
sélectif de surface des couches sacrificielle d’InGaAs [9]. Les étapes de la fabrication du
VCSEL sont représentées sur le schéma de la figure IV-13.
1/2 active VCSEL
growth
Alignement Marks
Implantation
(Oxygen Ions)
Filter
regrowth
Mask
Diameter
8µm – 55µm
Tunnel
junction
Active layer
Bragg
Top&Backside
contacts
Filter patterning
Common contact
Membrane micromachining
Figure IV-13 : Enchaînement des procédés de Fabrication de la structure VCSEL à
injection électrique. Source LEOM
Les principales étapes technologiques pour la fabrication du miroir supérieur InP/Air
accordable sont :
•
•
•
•
•
Métallisation (Ni/AuGe/Ni/Au) et Pd/AuGe pour les contacts respectives de type n
et de type p.
Gravure verticale par RIE.
Métallisation du contact commun (Ni/AuGe/Ni/Au).
Micro usinage de surface des couches d’InGaAs sacrificielle.
Séchage supercritique CO2.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
IV-4
123
VCSEL pompé optiquement
Le pompage optique est utilisé ici comme un moyen de validation de la conception
optique du résonateur laser. Ces études nous permettent d’évaluer l’influence du contrôle des
épaisseurs sur la conception lors de la reprise de croissance par EJM de la couche d’InP de
contact, de la cavité d’Air et du miroir micro usiné InP/Air depuis un demi VCSEL (miroir de
Bragg inférieur+cavité semiconductrice InP) fabriqué par EPVOM. L’une des étapes clés
dans la fabrication du VCSEL est l’alignement du pic de gain et du pic de résonance FabryPérot. A présent que les règles de conception sont posées, nous allons utiliser les techniques
de caractérisations optiques non destructives qui permettent un contrôle précis de la position
du gain et celle de la résonance Fabry-Pérot pour valider les procédés de fabrication.
IV-4.1
Structures réalisées pour le pompage
optique
Les structures réalisées pour le pompage optique sont indiquées dans le Tableau IV-2.
Ces structures sont formées de miroirs inférieurs QAl/InP et QAl/TAl non dopés, à l’exception
du miroir QAl/InP de la structure Min1779/EP1279 prévue pour le pompage électrique.
Tableau IV-2 :
DBR Inf
Nbres Paires
λBragg
Récapitulatif des différents Structures VCSEL réalisées pour le
pompage optique au cours de cette thèse.
Min1661/EP868
Min1772/EP936
Min1779/EP1279
QAl(1,4 µm)/InP
QAl(1,4 µm)/TAl
QP(1,4 µm)/InP
39,5
40
49,5
1,554 µm
1,6 µm
1,568 µm
RMax
99,6
99,6
99,9
InP+Air
InP+Air
InP+Air
5λ/2-InP+λ/2-Air
9λ/4-InP+λ/2-Air
7λ/2-InP+λ/2-Air
3x3x[QP/InGaAs]
1,574 µm
9
InP/Air
2,5
99,6%
6x[QAl/InGaAs]
1,568 µm
12
InP/Air
3,5
99,9%
3λ/4-InP, 3λ/4-Air, 7λ/4InP, 3λ/4-Air, 5λ/4-InP
3λ/4-InP, λ/4-Air, 5λ/4-InP,
λ/4-Air, 3λ/4-InP, λ/4-Air,
3λ/4-InP
Cavité
λInP+ λAir
PL couche active 3x[3x[QP/InGaAs]]
1,590 µm
Nbres PQs
9
DBR Sup
InP/Air
Nbres Paires
2,5
RMax
99,6%
5λ/4-InP, λ/4-Air,
Epaisseurs
7λ/4-InP, λ/4-Air,
quarts d’onde
5λ/4-InP
Hormis les différences entre les miroirs de Bragg et le nombre de puits quantiques, les
structures diffèrent essentiellement sur la longueur de la cavité semiconductrice d’InP, la
configuration de la cavité mixte, et la présence d’un matériau barrière à base de quaternaire
phosphore. Rappelons que les notations Min et EP sont respectivement attribuées aux couches
fabriquées par les techniques EPVOM et EJM.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
IV-4.2
124
Positionnement du gain et de la résonance
IV-4.2.1 Absorption du faisceau de pompe
En ce qui concerne les structures pompées optiquement, il y a eu deux générations de
lasers. La première génération présente comme matériau à gain actif des puits quantiques
d’InGaAs dans des barrières d’InP. Pour pouvoir exciter directement ces puits quantiques et
ne pas être gênés par l’absorption du matériau barrière d’InP présent aussi dans le miroir de
Bragg supérieur, nous avons utilisé un laser YAG à 1,06 µm. Dans ce cas, l’efficacité de
pompage est très faible car seul l’absorption des puits quantiques y contribue. Pour augmenter
cette efficacité de nouvelles générations de demi VCSEL incluent une couche barrière
absorbante dont la bande interdite électronique est située entre celle des couches actives et du
laser de pompe.
Intensite de PL(a.u.)
Nous avons reporté dans la figure IV-14 le spectre de photoluminescence des miroirs
de Bragg et du demi VCSEL de l’échantillon Min1772/EP936 qui correspond à cette nouvelle
génération. On peut voir en comparant les deux spectres que lorsqu’il y a une couche
absorbante, seule la photoluminescence associée aux multipuits quantiques est visible. Cela
veut dire que la majeure partie du faisceau pompe est absorbée au niveau des couches
barrières des puits quantiques, ce qui augmente d’autant l’efficacité du pompage.
2,8
1602 nm, _MPQs
DBR QAl/TAl
2,6
pompe
100%
2,4
1/2 VCSEL
2,2
2,0
0
1456 nm, _QAl
CW RT 25 C
1,8
1,6
1,4
pompe 10.2%
1,2
1,0 1062 nm
0,8
1262 nm, _QAl
0,6
0,4
0,2
0,0
-0,2
1000 1100 1200 1300 1400 1500 1600 1700
Figure IV-14 : Spectre de PL d’un miroir
de Bragg QA /TAl et d’un
demi VCSEL formé d’un
miroir de Bragg QAl/TAl et
d’une cavité
semiconductrice contenant
un gain périodique InGaAs/
QP (1,2 µm) de la structure
Min1772/EP936.
λ , nm
IV-4.2.2 Absorption résonante d’un demi VCSEL
La structuration latérale du VCSEL MOEMS permet de caractériser, par des
techniques de micro caractérisation telles que la micro réflectivité et la µ-PL dans les régions
non recouvertes par le miroir de Bragg suspendu InP/Air, le demi VCSEL dont la longueur de
cavité semiconductrice InP est résonante. Une simple mesure de la réflectivité et de
photoluminescence sur l’échantillon pleine plaque donne ainsi accès aux caractéristiques
d’émission de la couche active et du résonateur Fabry-Pérot de la structure formée par un
miroir de Bragg inférieur tout semiconducteur et la cavité résonante semiconductrice d’InP
(cf. Figure IV-15). En effet, l’existence d’une cavité Fabry-Perot formée d’un miroir de Bragg
inférieur (>99,6%), d’une cavité résonante InP et d’une interface réfléchissante constituée par
l’interface InP/Air (30%) exalte de façon résonante l’absorption des puits quantiques lors de
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
125
la mesure de micro réflectivité, ce qui se traduit par l’apparition d’un creux dans la bande
interdite de photon du miroir de Bragg.
La position du pic observé sur le spectre de la figure IV-15 représente la longueur
optique de la cavité semiconductrice d’épaisseur 5λ/2.
0,8
Reflectivite, a.u.
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0,0
1100
hVCSEL Qal/Tal+PQs InGaAs/Qp
1200
1300
1400
1500
1600
1700
λ, nm
Figure IV-15 : Image MEB d’un VCSEL MOEMS avec en pointillé la zone où le demi VCSEL
est accessible à la mesure (Source LEOM). Spectre de réflectivité du demi
VCSEL mesuré sur la structure EP868.
Le pic sur le spectre de réflectivité est donc induit par l’absorption des PQs placés
dans la cavité semiconductrice d’InP et sa position est définie par la longueur optique de cette
même cavité. Il s’agit d’un phénomène d’absorption résonant qui ne représente en aucun cas
la position du pic de gain. Pour déterminer de manière précise la position du gain sur ce type
de structure, il y a deux méthodes : la première consiste en la croissance d’une couche de
multipuits quantiques de référence sans miroir de Bragg dont la transition de
photoluminescence nous donne de manière approximative la position du gain. La seconde
méthode consiste en l’utilisation d’une technique de caractérisation développée au laboratoire,
la photoréflectance. Cette technique est à même de donner la position de la transition du
niveau fondamental E1H1 des puits quantiques même si celle-ci est insérée dans une micro
cavité VCSEL.
IV-4.3
Effet laser sous pompage optique
Après l’étude optique des structures lasers présentée précédemment, nous avons pu
concevoir la structure optimisée Min1772/EP936 (cf. Tableau IV-2). En effet, les autres
structures n’ont présenté aucun effet laser tant sous excitation pulsée que continue. Les
principales causes en sont : le désaccord entre le gain du matériaux et la résonance FabryPérot du VCSEL d’une part, et l’absorption insuffisante du faisceau pompe par la structure
laser d’autre part.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
126
Pour illustration, nous avons étudié le cas d’un VCSEL de la structure
Min1772/EP936 qui n’a pas présenté d’effet laser. Les spectres de photoréflectance du demi
VCSEL et du VCSEL complet sont reportés dans la figure IV-16. Il apparaît dans le cas de la
structure complète, une nouvelle structure vers 1,638 µm que nous attribuons au pic FabryPérot. Le pic de gain associé à la transition E1H1 est situé vers 1,61 µm. Le désaccord entre
ces deux positions explique la raison pour laquelle nous n’avons pas observé d’effet laser. Si
l’on se reporte à l’image MEB de la structure, on peut constater la présence de courbures
importantes dans les lames d’InP suspendues. Ceci explique sans doute pourquoi le pic FabryPérot est décalé.
0,06
demi VCSEL
VCSEL
0,010
0,04
PR (δR/R), a.u.
0,015
0,02
0,005
0,00
0,000
-0,02
-0,005
-0,04
Transition E1H1 ~1.61 µm
-0,06
-0,010
Fabry-Perot Peak~1.628 µm
-0,015
1300 1350 1400 1450 1500 1550 1600 1650 1700
λ, nm
Figure IV-16 : Spectre de µ-photoréflectivité du VCSEL et du demi VCSEL de la structure
Min1772 et son image MEB. Source LEOM.
IV-4.3.1 Position du gain et de la photoluminescence
La couche active dont nous étudions les propriétés d’émission est constituée de 6
puits quantiques (PQ) InGaAs(8 nm) séparés d’une couche barrière d’InGaAsP(10 nm)
transparente au delà de 1,2 µm et placé dans une couche λ/4 d’InP, une mλ/2 couche d’InP
contenant une couche InGaAsP dans laquelle est enterrée une homojonction tunnel n+InGaAsP/p+-InGaAsP(1,4 µm) (cf. Figure IV-17).
Sur la figure IV-17 sont présentés les spectres de photoluminescence (PL) et de
photoréflectance (PR) à température ambiante de la couche active (Min1743) ainsi que la
photo TEM des puits quantiques InGaAs/QP(1,2 µm). Sur le spectre de µ-PR sont extraits, par
un ajustement de la dérivée troisième de la fonction diélectrique des données mesurées, les
niveaux d’énergie des états E1H1(0,7733 eV) et E1L1(0,8083 eV) des PQs ainsi que les
matériaux ayant leur énergie de transition entre 1,2 µm et 1,7 µm tel que QP(1,2 µm) de la
barrière, QP(1,4 µm) de la jonction tunnel (cf. Paragraphe II-3.1). La position du maximum
de la courbe de gain associée à la transition E1H1(0,7733 eV) et de la PL est décalée de 33 nm
à température ambiante.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
0,06
1
PR(δR/R), a.u.
0,1
InGaAs -E1H1
0,7733 eV
0,01
QP 1,2 µm
0,00
1E-3
InGaAs -E1L1
-0,02
0,9733 eV
-0,04
1200
1300
1E-4
0,8083 eV
1400
1500
Intensite de PL, a.u.
PR hGt
Gt fit1
Gt fit2
0,04
0,02
127
1E-5
1700
1600
λ, nm
Figure IV-17 : Spectres
de PL et PR de la couche
active (Min1743). Photo
TEM des PQs InGaAs/QP
(1,2 µm)-Source LPN.
La valeur de ce décalage est importante pour l’alignement du gain et du mode de
cavité en fonctionnement laser [10]. Le maximum de la courbe de gain étant toujours décalé
vers les grandes longueurs d’onde par rapport au pic de PL, l’alignement parfait est alors
réalisé à la température de l’émission laser en déplaçant le pic de PL d’une quantité (λPL-λF-P
=-33 nm) vers les basses longueurs d’onde.
IV-4.3.2 Alignement optimal du gain et du mode résonant
Les spectres de photoluminescence réalisés directement sur les PQs, le demi VCSEL
dont la couche semiconductrice InP est rendue résonante par gravure RIE, et le VCSEL d’une
structure qui a montré un effet laser sur la plaque Min1772/EP936 sont reportés dans la figure
IV-18. On peut voir que tous ces spectres sont à peu près alignés vers 1,6 µm et les effets de
cavité successifs réduisent la largeur à mi hauteur, celle-ci étant de ~130 nm pour les PQs.
Elle passe à ~30 nm pour le demi VCSEL résonant pour atteindre la valeur de 8 nm pour le
VCSEL complet. On peut voir que le spectre de PL est bien aligné avec le spectre de
réflectivité du demi VCSEL. Ainsi, nous sommes dans des conditions optimales.
Figure IV-18 : Mesures réalisées sur une même structure VCSEL de la série Min1772/EP936.
1,2
0
demi VCSEL
1,0
VCSEL
PQs (2xPL)
0,8
0,6
1,0
0,4
0,5
0,0
1000
0,2
1200
1400
λ , nm
1600
0,0
1800
0,8
hVC4_20-15
fit hVc4_20-15
PL min1773
2,0
0,6
1,5
0,4
1,0
0,2
0,5
0,0
1100
1200
1300
1400
1500
1600
Intensite de PL, a.u.
1,5
2,5
0
CW RT 25 C
Reflectivite, a.u.
Intensite de PL (a.u.)
2,0
1,0
CW RT 25 C
0,0
1700
λ, nm
A- Spectres de PL réalisés sur le VCSEL et B- Spectres de réflectivité mesuré et simulé
le demi VCSEL en excitation continue
du demi VCSEL, et la PL correspondante
Des mesures de photoréflectance confirment la tendance observée sur les mesures de
photoluminescence. En effet, la photoréflectance réalisée sur le demi VCSEL et le VCSEL
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
128
complet montre sur la figure IV-19 que la position du niveau fondamental de la transition
E1H1 et celle du pic Fabry-Pérot sont décalées de seulement 5 nm [11]. Ceci constitue une
bonne configuration d’alignement pour réaliser un effet laser à température ambiante.
Fabry-Perot pic~1,605 µm
0,03
PR (δR/R), a.u.
0,02
0,02
VCSEL
demi VCSEL
0,01
0,01
0,00
0,00
-0,01
-0,01
-0,02
Transition E1H1~1,6 µm
-0,02
1300 1350 1400 1450 1500 1550 1600 1650 1700
λ, nm
Figure IV-19 : Spectre de µ-PR du VCSEL totale et du demi VCSEL d’une même structure
Min1772/EP936 où le gain et la résonance Fabry-Pérot sont quasi alignés.
La structure pompée en excitation continue n’a pas donnée lieu à un effet laser.
Néanmoins, la même structure pompée optiquement en régime impulsionnel montre un effet
laser à température ambiante sous excitation pulsée (cf. Figure IV-20). Malheureusement,
nous n’avons pas pu estimer la densité de puissance du faisceau pompe à cause des
nombreuses pertes optiques de notre dispositif expérimental et des pertes optiques liées à la
structure.
hVCSEL Reflectivite
Laser: B6_55-20
0
RT 25 C
0,20
0,8
0,15
0,6
0,10
0,4
0,05
0,2
0,0
1400
1450
1500
1550
1600
1650
Intensite de PL (a.u.)
Reflectivite/100, %
1,0
0,00
1700
λ , nm
Figure IV-20 : Spectre de µ-PL et de µ-réflectivité d’une même structure Min1772/EP936 où
le gain et la résonance Fabry-Pérot sont quasi alignés à 300 K.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
129
Cet effet laser obtenu sous excitation pulsée est très prometteur pour la suite. Tout
d’abord, il constitue la première observation d’un effet laser pour une telle structure hybride
qui représente un véritable défi au point de vue de la technologie et il valide l’approche
monolithique. Fort de ce résultat, nous pouvons aborder maintenant le cas du pompage
électrique qui constitue la finalité de ce travail.
IV-5
Vers le pompage électrique
L’étude optique de la structure VCSEL nous a permis d’un part de mettre en place les
règles de conception, et d’autre part d’adapter les procédés technologies à la fabrication des
dispositifs lasers accordables à cavité verticale émettant par la surface. Cependant, la
réalisation d’un dispositif monolithique exige que le pompage soit réalisé par une injection
électrique. Deux aspects propres à l’injection électrique sont à considérer : il s’agit de
l’injection électrique à travers le miroir de Bragg inférieur préalablement dopé et de la
localisation du courant d’injection.
L’objectif étant de minimiser la résistance série de la jonction laser tout en employant
des procédés compatibles avec une approche monolithique à faibles coûts de fabrication, nous
nous sommes orientés vers une injection de courant par un contact enterré constitué d’une
jonction tunnel. La localisation du courant est assurée, soit par une étape d’implantation, soit
par une étape de gravure sélective humide qui grave latéralement avant la reprise d’épitaxie
EJM la jonction tunnel pour former un mesa.
IV-5.1
Propriété électrique du miroir de Bragg
Inférieur
Dans la perspective d’une injection électrique à travers le miroir Bragg inférieur, nous
considérons deux aspects essentiels, la conductibilité thermique et la conductibilité électrique
de l’empilement de couches quart d’onde. Une bonne conductibilité thermique permet de
dissiper adéquatement la chaleur de la couche active ce qui minimise la dégradation de
l’amplitude du gain et le désaccord entre la position de la résonance Fabry-Pérot et du
maximum de la courbe de gain responsable de l’augmentation du seuil de l’oscillation laser, et
plus généralement de la dégradation des performances en émission laser [13]. De plus, la
réduction de la résistance série participe aussi à réduire la chaleur produite par effet Joule. Les
mécanismes de conduction électrique des empilements de Bragg sont dominés par les
propriétés aux interfaces. Les barrières de potentiel présentes aux interfaces empêchent le
mouvement des électrons (ou des trous) en créant de part et d’autre de l’interface une zone
désertée en porteur et une zone d’accumulation. La conduction est régie principalement par
des mécanismes du type thermoélectroniques et tunnel [14]. Le dopage élevé des couches quart
d’onde permettrait d’améliorer la conductibilité électrique du miroir, mais un niveau de
dopage trop important conduit d’une part à une chute de la réflectivité du miroir due à
l’absorption par porteurs libres, et d’autre part à une diminution de l’indice de réfraction [15].
La montée en température dans le miroir de Bragg est engendrée en grande partie par
le passage de charges électriques à l’interface de deux matériaux de propriétés thermiques
distinctes. Par analogie avec les circuits électriques, nous pouvons en première approximation
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
130
considérer que la résistance thermique d’une paire de couches quart d’onde (RDBR= d/kDBR,
avec d= dL+dH) est équivalente à la mise en série des résistances thermiques (RL, RH)
respectives des couches quarts d’onde bas et haut indices d’épaisseur dL et dH auxquelles
s’ajoutent en parallèle leurs contributions transversales :
RDBR =
dL + dH dL ⎛
d ⋅k
⎜⎜ 2 + H L
=
k DBR
kL ⎝
kH ⋅ d L
⎞
⎟⎟
⎠
⎛
d ⋅k
⎜⎜ 4 + H L
kH ⋅ dL
⎝
⎞ , avec k
L,H la conductibilité thermique
⎟⎟
⎠
Eq. IV-12
Notant cependant que la conductibilité thermique est essentiellement dépendante du
choix des matériaux, le niveau de dopage nécessaire à l’obtention d’une bonne conductibilité
électrique peut être par ailleurs réduit selon Yechuri et al grâce à un travail spécifique
d’ingénierie des bandes d’énergie et de croissance [16]. Un compromis est à trouver entre une
bonne conductibilité thermique et électrique. Nous avons donc privilégié une approche basée
sur l’utilisation d’alliages contenant de l’indium qui combine d’excellentes propriétés
optiques et électriques [17]. Ils possèdent une variété importante de matériaux à faible barrière
de potentiel et à grande différence d’indice. Dans cette filière, nous avons alternativement
employé des miroirs QAl/TAl, InP/QAl et InP/QP.
Les propriétés électriques des miroirs Bragg formés de 10 périodes sont mesurées sur
des diodes de différents diamètres isolées par gravure RIE (SiCl4) suivie d’une gravure
humide (HCl+H3PO4). Le niveau de dopage est homogène (cf. Tableau IV-3).
La hauteur de la barrière de potentiel définie par, d’une part la discontinuité des
bandes de conduction, et d’autre part le niveau de dopage du matériaux, influence fortement
les propriétés électriques de conduction [18]. Les mécanismes de conduction dominants pour
les couches possédant d’importantes hauteurs de barrière sont des mécanismes de conduction
thermoélectronique et tunnel. Notant qu’un faible dopage participe à l’augmentation de la
résistance électrique par paire. A contrario, lorsque le dopage est levé, la résistivité électrique
par paire est diminuée au détriment des propriétés optiques. Le dopage élevé augmente
notablement l’absorption optique par porteurs libres [19]. L’intérêt de disposer de matériaux de
faible hauteur de barrière de potentiel est d’abaisser le niveau de dopant nécessaire à la
réalisation de miroir de faible résistivité spécifique en préservant les propriétés optique du
miroir. Remarquons néanmoins que dans le cas d’un empilement de QAl/TAl dopé p+, la
résistivité spécifique est inférieure à celle dopé n+. Cela est expliqué par la présence, dans la
bande de valence, d’une faible hauteur de la barrière de potentiel. Néanmoins, nous ne
pouvons pas utiliser un tel miroir de Bragg inférieur pour la simple raison que l’injection par
trous est incompatible avec l’émission de lumière si l’on considère le schéma des bandes
d’énergie de la couche active utilisée.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
131
Tableau IV-3 :
Propriétés électrique et thermique des miroirs de Bragg dopés [20]
Filière InP
InP/QAl1
InP/QP
QAl/TAl1
+
+
+
+
Type de dopage
p
n
n
n idéal
n+
Dopage haut indice (atomes/cm3)
8.10+17 2.10+18 8.10+17 5.10+17
7.10+17
111,1
117,3
Epaisseur quart d’onde (nm)
110,7
117,3
112
3
+17
+17
+18
3-4.10
2 10
Dopage bas indice (atomes/cm )
4.10
1.10+18
120,7
120,3
Epaisseur quart d’onde (nm)
128,2
122
Barrière de potentiel de conduction
413 meV
175 meV
195 meV
2
-5
-5
-5 (*)
-6
Résistance spécifique par paire (Ω.cm ) 1,1.10
1,9.10
1,6.10
6,8.10 4,78.10-5
(*)
Chute de potentiel à 1 kA/cm2 (mV)
11
19
16
~6,8
47,8
Résistance thermique par paire (K/W)
1592
1587
167
159
Indéniablement, le miroir InP/QAl(1,43 µm) offre la plus faible hauteur de barrière de
potentiel, la plus forte différence d’indice, et présente une faible résistance thermique (167
K/W) grâce à l’utilisation d’une couche d’InP de grande conductibilité thermique. Sagnes et al
du LPN ont en effet confirmé que la résistance spécifique du miroir est minimale et inférieure
à 1,6.10-5 Ω.cm2 lorsque les dopages des couches InP et QAl sont respectivement 8.10+17 et
2.10+18 atomes/cm3 [21]. Dans cette configuration de dopant, les bandes d’énergie sont plates,
la conduction est dominée par des mécanismes de conduction tunnel à l’interface et de
diffusion en volume.
IV-5.2
Injection électrique par jonction tunnel et
confinement électrique
L’intérêt d’intégrer une jonction tunnel enterrée dans une couche dopée p d’une
structure laser est de réaliser un contact ohmique permettant d’éliminer ou de réduire
l’épaisseur des régions dopées p, absorbantes et hautement résistives dans la jonction laser. La
forte absorption intersousbande dans les bandes de valence impose de doper faiblement les
couches p et donc d’augmenter notablement la valeur de la résistance série, ce qui pénalise les
performances de la structure laser en terme de courant seuil, de tension de polarisation de la
jonction laser, et de conductibilité thermique [22].
Utilisé abondamment pour cascader les cellules photovoltaïques [23], la première
application du contact tunnel enterré aux structures lasers est réalisé par Sugg et al sur un
laser ruban à puits quantiques sur substrat GaAs en injectant des trous à travers une jonction
tunnel polarisée en inverse [24]. C’est en 1998 que Wierer et al intègrent les premiers un
contact enterré à base d’une jonction tunnel polarisée en inverse associé à un confinement
latéral par oxydation de l’AlGaAs sur un VCSEL courte longueur d’onde (0,986 µm) fabriqué
sur substrat GaAs [25]. Bien que la jonction tunnel soit non optimisée, le courant seuil et la
résistance série sont respectivement abaissés à 0,7 kA/cm2 et 100 Ohms.
1
( *)
Ce Travail : In0,52Al0,48As, In0,53Ga0,47Al0,18As(1,43 µm), In0,62Ga0,38As0,82P0,18(1,43 µm)
+
Les caractéristiques du miroir de Bragg sont déduites en soustrayant à la jonction laser implantée H la résistance
+
de la couche InP de contact insuffisamment dopé n (cf. Paragraphe IV-5.2.2.1).
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
132
IV-5.2.1 Jonction tunnel
La jonction tunnel est une simple jonction p-n dans laquelle les couches sont dopées
jusqu’à des valeurs proches de leurs densités critiques d’états respectives NC et NV pour
former une jonction p++-n++. Ces couches fortement dopées sont dites dégénérées. Le niveau
de dopage est tel que les bandes d’énergie à l’interface sont fortement courbées. La
probabilité pour qu’un porteur franchisse la barrière de potentiel en passant de la bande de
valence vers la bande de conduction est quasi nulle par des mécanismes de conduction
thermoélectronique et non nulle par des mécanismes de conduction tunnel directe ou tunnel
assistée par défauts.
Nous avons reporté sur la figure IV-21, un schéma présentant le fonctionnement d’une
jonction tunnel. A l’équilibre (0 volts), la zone de charge d’espace est de quelques dizaines de
nanomètres. Ainsi sous polarisation inverse de la jonction, les électrons de la bande de
valence de la zone p+ vont pouvoir être directement injectés dans la zone n+ par effet tunnel.
Cela revient à une génération de courant de trou dans la zone p+. Les caractéristiques de la
zone tunnel polarisée en inverse sont de type ohmique et c’est cette caractéristique qui est
utilisée pour réaliser un contact ohmique enterré.
Figure IV-21 : schéma de bande d’énergie d’une jonction tunnel à l’équilibre
thermodynamique et sous polarisation inverse (régime ohmique).
Pour les applications lasers de la jonction tunnel comme pour un contact ohmique
enterré, il est nécessaire pour l’obtention d’excellentes qualités électrique et optique de
disposer de matériaux réunissant trois critères essentiels. Tout d’abord, un niveau de dopage
suffisant permettant d’atteindre la dégénérescence, puis une transparence à la longueur d’onde
de l’émission laser doublée d’une faible absorption optique par porteurs libres, et enfin une
faible largeur de bande interdite pour favoriser la conduction par effet tunnel [26]. En plus de
ces critères matériaux, nous associons la capacité de la technique de croissance telle que
EPVOM à réaliser une jonction tunnel avec un contrôle précis de la composition
stœchiométrique, du niveau de dopage, et des phénomènes d’interdiffussion dans les couches
semiconductrices dégénérées [27]. Dans nos structures VCSELs, nous avons alors adopté pour
les raisons présentées précédemment le quaternaire phosphore accordé en maille sur l’InP et
transparent aux longueurs d’onde supérieures à 1,4 µm. Le schéma des bandes d’énergie de la
structure VCSEL type à jonction tunnel n++-p++ de 60 nm d’épaisseur, qu’il s’agit d’intégrer
dans une jonction laser, est calculé et représenté sur la figure IV-22 pour les niveaux de
dopage 1.10+18 et 1.10+19 atomes/cm3. La structure de bande d’énergie obtenue pour la
jonction laser n/n++-p+/p-i-n montre en effet qu’un niveau de dopage de 1.10+19 permet de
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
133
réduire la distance tunnel de 30 nm à 12 nm. La probabilité de conduction par effet tunnel
s’en trouve ainsi augmentée et est maintenue jusqu’à des valeurs importantes de tension
inverse [28].
Figure IV-22 :
Diagramme de bande d’énergie d’un structure n/n++/p+/p-i-n d’une cavité
semiconductrice d’épaisseur totale 3λ contenant une jonction tunnel n++/p+
à base de quaternaire phosphore dopée à p=n=1.10+18 et 1.10+19
atomes/cm3. Source LPN.
Les diodes sont isolées sur la structure pleine plaque de la figure IV-23 par gravure de
mesa de différents diamètres (60, 70, 80, 90, 100, et 150 µm). Les caractéristiques tensioncourant révèlent d’excellentes propriétés de conduction avec une chute de potentiel de 1,2
Volts pour une injection de 1 kA/cm2. La résistance série de la cavité semiconductrice
constituée par l’empilement de couches n/n++-p+/p-i-n (cf. Figure IV-23) est de 7,1 Ohms
avec une résistance spécifique de 5,15.10-5 Ω.cm2 et une tension de bande plate (tension de
coude) en polarisation inverse de 0,8 volts.
Figure IV-23 : Photo TEM d’un
demi VCSEL avec une jonction
tunnel pour le pompage
électrique. Source LPN.
Tenant compte des valeurs reportées dans la littérature, notre résistance spécifique est
dans l’état de l’art puisque la meilleur résistance spécifique reportée à notre connaissance par
Ortsiefer est de l’ordre de 1.10-5 Ω.cm2 pour des structures contenant une couche active et une
hétérojonction tunnel InGaAs(n+)/InGaAlAs(p+) d’une épaisseur totale de 32 nm (~2 fois
l’épaisseur de notre homojonction tunnel) et dopée autour de 1.10+20 atomes/cm3 par des
techniques de dopage graduel, « delta-doping » [29].
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
134
IV-5.2.2 Confinement électrique
Nous avons montré en effet que l’introduction d’une jonction tunnel n++-p+ permet de
réduire la résistance série de la cavité semiconductrice en réduisant l’épaisseur de couches
dopées p hautement résistives dans la jonction laser, auquel cas la contribution des couches
dopées p à la résistance série est fortement diminuée. De plus, l’absorption des couches
fortement dopées de la jonction tunnel par porteur libre sera significativement diminuée si le
matériau utilisé est à grande bande interdite et celle-ci est placée au nœud du champ
électromagnétique dans la cavité résonante d’InP (cf. Paragraphe IV-2.1.1 et IV-2.2.1).
Comme l’ont montré Sekiguchi et al, l’utilisation d’une jonction tunnel dans un laser ruban
non optimisé a permis de réduire la densité de courant seuil de 0,84 kA/cm2 à 0,72 kA/cm2
[30]
. Cependant cette amélioration n’est pas suffisante pour atteindre les performances ultimes
de la structure laser. Les travaux de Sekiguchi et al montrent par ailleurs qu’il est nécessaire
d’adjoindre à la jonction tunnel une étape technologique supplémentaire pour réduire les
pertes latérales de courant et réaliser une injection uniforme de courant dans la cavité. Il s’agit
de confiner latéralement en détruisant sur la périphérie de la structure laser la conductibilité
électrique de la jonction tunnel.
De plus, l’influence de la diffusion latérale du courant sur la valeur du seuil est mise
en évidence en confinant le courant d’une part à la périphérie et d’autre part au centre du laser
ruban grâce à une technique originale. Cette technique de localisation permet de dégrader
jusqu’à une épaisseur d’environ 0,6 µm par diffusion du Germanium et de l’Or issus du
contact métallique AuGe/Ni/Au les propriétés électriques de la jonction tunnel AlAs/InP dans
les zones non protégées par le SiO2 [31]. Cette diffusion du contact métallique AuGe/Ni/Au est
initiée au cours d’un recuit thermique à 440˚C pendant 2 minutes.
L’inconvénient majeur de cette technique est d’être inadaptée à la fabrication d’une
structure VCSEL monolithique. Néanmoins, l’uniformisation de l’injection de courant par
confinement latéral peut être réalisée par d’autres techniques de localisation telles que
l’implantation ionique ou la gravure d’un mesa. Nous expliciterons dans la suite de ce
paragraphe les paramètres technologiques déterminés pour l’intégration finale de l’ensemble
des étapes technologiques développées permettant la fabrication de nos structures VCSELs à
pompage électrique.
IV-5.2.2.1 Implantation ionique H+
L’implantation est effectuée à travers l’ensemble de la structure VCSEL épitaxiée
avant la réalisation des étapes de micro technologie (cf. Paragraphe IV-3.2). L’étape
d’implantation nécessite au préalable une préparation de l’échantillon : il s’agit de déposer
dans un premier temps une résine de 12 µm d’épaisseur formant des mesa de diamètres 5, 8,
10, 15, 20, 30, 50 µm puis dans un second temps de durcir la résine grâce une étape de recuit
thermique rapide (RTA, en anglais Rapid Thermal Annealling). Le procédé utilisé est
comparable celui décrit par Qian et al [32].
Le procédé d’implantation est utilisé pour modifier les propriétés de conductibilité
électrique du matériau irradié par un faisceau d’ion. Elle consiste à accélérer un faisceau ions,
qui selon leur rapport masse/énergie pénètre la cible jusqu’à une profondeur donnée, en
interagissant avec les électrons de façon inélastique et les atomes du réseau de façon élastique
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
135
respectivement pour les grandes énergies et faibles énergies. Il s’en suit une création de
défauts profonds piégeant les porteurs libres et la résistivité de la cible augmente. Les ions
légers tels que l’hydrogène n’entrent en collision inélastique que lorsque leurs énergies
cinétiques sont au dessous d’une énergie seuil déterminée par la nature de la cible [33]. Les
défauts (dislocation, lacunes, …) créés sont localisés dans la bande interdite électronique.
Compte tenu de la nature des défauts, toutes les étapes de recuit thermique telles que celles
concernant la métallisation des contacts électriques devront être réalisées avant l’implantation
afin d’éviter la guérison des défauts présents dans la zone hautement résistive.
IV-5.2.2.1.1
Adaptation du procédé d’implantation à la
structure complète
Pour précisément déterminer la profondeur de la zone où l’énergie cinétique des ions
implantées est faible, le modèle utilisé par le logiciel SRIM 2 a été adapté aux matériaux
constituant notre structure VCSEL complète. Des mesures d’étalonnage ont été réalisées sur
des structures tests (cf. insert dans la figure IV-24). La visualisation de la profondeur du front
d’implantation est effectuée en suivant la variation de la concentration de dopants révélée par
une solution chimique à base de KOH. Il s’agit de comparer les prévisions du logiciel SRIM
aux mesures de profondeurs observées par MEB sur la position du front d’implantation et
d’extraire un modèle en fonction des matériaux effectifs.
Figure IV-24 : Etalonnage de la
position du front
d’implantation à travers la
structure complète en
fonction de la dose de proton
en keV. Source LPN.
Les doses types utilisées pour atteindre la jonction tunnel située selon les conceptions
à 5 µm ou 7 µm du sommet des empilements d’hétérostructure InGaAs/InP sont comprises
entre 500 keV et 650 keV. On peut voir le bon accord entre les mesures expérimentales et les
calculs du logiciel SRIM. A partir de cette courbe, nous pouvons maintenant contrôler le
profil d’implantation pour la localisation du courant dans les structures VCSELs.
IV-5.2.2.1.2
Analyse de son impact sur les propriétés
électro-optiques
La structure sur laquelle nous avons réalisé un confinement électrique par implantation
protonique latérale est représentée sur la figure IV-25. La structure réalisée comprend un
2
SRIM/TRIM –Stoping and range of ions in matter/Transport of ions in matter- http://www.srim.org/
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
136
miroir de Bragg inférieur composé d’un empilement de 40 alternances d’TAl/QAl, un miroir de
Bragg supérieur InP/Air de 2,5 alternances, une cavité mixte InP et Air d’épaisseurs
respectives 3λ/2 et λ/2. Cette cavité mixte et couplée contient dans la partie semiconductrice,
d’une part une couche active InGaAs/QAl(1,2 µm) et d’autre part une homojonction tunnel
constituée de n++-p+(QP(1,4 µm)) d’épaisseur 60 nm et dopé à 1.10+19 atomes/cm3.
Figure IV-25 : Structure VCSEL
(EP976-J2520A) pompée électriquement
par une jonction tunnel et confinée
électriquement par implantation H+
La première génération de structures lasers pompées électriquement présente une
électroluminescence. Nous avons reporté l’électroluminescence des structures demi VCSELs
ayant des diamètres de confinement latéral respectifs de 12 µm et 55 µm sur la figure IV-26.
Pour la première structure, le courant de polarisation inverse de la jonction laser est de 2 mA,
et de 4 mA pour la seconde structure. Le confinement latéral des porteurs donne lieu à une
émission de lumière localisée délimitée par l’implantation[34].
resistance serie moyenne
300
Resistance serie, Ω
250
200
150
100
50
0
0
20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
-4
10 /S, cm
-2
Figure IV-26 : Imagerie infrarouge de l’électroluminescence de structures EP976-J2520A
de diamètre de confinement latéral 12 µm et 55 µm polarisées en courant
inverse respectivement sous 2 mA et 3 mA. Résistance série en fonction de
l’inverse de la surface d’implantation du VCSEL.
Les caractéristiques tension-courant sont mesurées aux contacts A-D pour différents
diamètres d’implantation et de celles-ci est extraite pour une densité de courant de 1 kA/cm2
(seuil typique d’un VCSEL). On peut constater que pour de petits diamètres (≤ 20 µm), les
caractéristiques deviennent fluctuantes (cf. Figure IV-26). Cela montre que l’implantation H+
a détérioré fortement les propriétés électriques de la structure. Pour s’en assurer, nous avons
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
137
mesuré les valeurs de résistance de la couche de contact entre A et B de la figure IV-25. Nous
avons constaté que le micro usinage faisait augmenter faiblement cette valeur, passant de 9 Ω
à 30 Ω. Par contre après implantation, la structure finale a une résistance de 1,2 kΩ. Cette
augmentation considérable, nous indique que l’implantation H+ a détérioré la couche InP
dopée n+ du demi VCSEL [35] (cf. Tableau IV-4).
Tableau IV-4 :
Résistance de la couche de contact (A-B) des structures VCSELs, à
pompage optique (Min1773/EP976-1) sans jonction tunnel et implantation,
à pompage électrique fabriquée par implantation et avec une jonction
tunnel (EP976-1 J252A). Une structure témoin de la reprise de EJM
(EP976-1) constituant un miroir de Bragg InP/Air sur substrat InP et la
couche de contact de la jonction laser.
EP 976-1 Témoin EP 976-1 Min 1773 EP976-J2520A
Résistance A-B
9Ω
30-35 Ω
1,2 k Ω
Sur la figure IV-27, nous avons reporté le spectre d’électroluminescence sous
excitation électrique continue et pulsée de la structure VCSEL. Le pic central est centré vers
1,51 µm et sa largeur à mi-hauteur est de 2,5 nm (312,5 GHz). On peut constater que la
structure présente plusieurs modes latéraux liés au confinement optique. L’origine de ce
confinement optique est peut-être liée à la localisation de l’injection électrique par
l’implantation H+ ou à l’effet de lentille thermique. L’évaluation de la distance intermodale
montre que le confinement optique définit exclusivement par la surface de localisation de
l’injection électrique. En effet, en électroluminescence continue, là où les effets thermiques
sont le plus importants, les distances intermodales sont constantes et égales à celles observées
en excitation pulsée (2,7 nm). De plus, la tendance observée pour les structures de différents
diamètres d’implantation montre que la distance intermodale augmente à mesure que le
diamètre d’implantation H+ diminue. Des essais d’actuation ont été réalisés. Un léger
déplacement d’une dizaine de nanomètre indépendamment du sens de la polarisation a été
observé. Il s’agit d’un effet purement thermique. Ceci indique que la jonction d’actuation et la
couche de contact dopé n+ ont été fortement dégradée par l’implantation H+.
Intensite de PL, a.u.
25000
-3
10 x VCSEL continu φ=12 µm I=4mA
VCSEL impulsionnel φ=12 µm I=300 µA
300°K
20000
15000
10000
5000
0
1480
1490
1500
1510
1520
1530
1540
λ, nm
Figure IV-27 : Spectre d’émission du VCSEL EP976-J2520 de 12 µm diamètre obtenues à
300 K en injection électrique continue (4 mA) et impulsionnel (1,6 mA).
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
138
En conclusion de cette partie, nous pouvons dire que la localisation du courant par
l’implantation a été réussie. Malheureusement, la dégradation des propriétés électriques
induite par l’implantation H+ a été trop importante pour permettre l’observation d’un effet
laser, en conséquence de quoi, nous avons décidé d’augmenter le niveau de dopage de la
couche de contact InP n+ de 10+17 à 10+18 afin de limiter l’impact de l’implantation sur ces
propriétés électriques [36], et initié une autre approche. Il s’agit d’une localisation par gravure
mesa.
IV-5.2.2.2 Gravure Mesa
L’intérêt de la gravure mesa est de permettre en même temps un confinement
électrique et un confinement optique, ce qui n’est pas le cas des structures implantées. Le
mesa diminue notablement les pertes du miroir de Bragg supérieur InP/Air en améliorant le
couvrement des profils du gain et du mode de la cavité.
IV-5.2.2.2.1
Réalisation de la structure mesa
Avant la reprise d’épitaxie par EJM du demi VCSEL réalisé par EPVOM, les mesas
sont gravées sélectivement, couche après couche. La gravure sélective et le retrait du masque
d’implantation SiO2 sont précédés par des étapes de photolithographie des niveaux
métalliques, de préparation de surface et de retrait des résines de lithographie, de dépôts de
couches de SiO2 suivie d’une photolithographie du niveau d’implantation puis de son transfert
par RIE (CHF3) sur la couche SiO2. La gravure est réalisée sur une épaisseur de 0,622 µm
jusqu’à la couche type p+ dopé à 1.10+18.
Bien que la solution de gravure choisie l’ait été pour produire une gravure isotrope des
mesa, une légère anisotropie a été constatée. Celle-ci est d’autant plus importante que le
diamètre du mesa est petit. La reprise d’épitaxie EJM de la couche de contact type n+ se
conforme à la morphologie du mesa. Cette couche de contact type n+ bloque le passage des
porteurs à l’interface n-p+ du bas du mesa vers la couche active [37]. De plus, les défauts de
conformation se déportent sur toute la structure VCSEL finale (cf. Figure IV-28).
Avant reprise EJM
Structure finale
Figure IV-28 : Image MEB
et de microscopie optique à
contraste de phase d’une
structure à confinement
mesa. Source LEOM.
La présence de nombreux défauts dans la couche de contact et en périphérie du mesa
après la reprise d’épitaxie EJM rend nécessaire une optimisation des conditions de croissance
pour réduire la densité des défauts. Celle-ci porterait sur la cinétique de croissance [38, 39].
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
IV-5.2.2.2.2
139
Confinement électrique
Fort des enseignements précédents, nous avons intégré à la structure mesa une cavité
mixte couplée, un miroir de Bragg supérieur plus réflecteur, et une couche de contact
fortement dopée n+. En effet, la cavité mixte est couplée pour favoriser le recouvrement de
l’intensité du champ et des puits quantiques. Le nombre d’alternances du miroir de Bragg
supérieur InP/Air est augmenté, ce qui rend le miroir de Bragg supérieur plus robuste aux
étapes de microtechnologies. La structure fabriquée pour le confinement latéral par gravure
mesa se distingue de la structure implantée précédente par le schéma de couplage utilisé
λAir/2+7λInP/2, les matériaux utilisés dans la fabrication du miroir inférieur composé
d’InP/QAl, le nombre d’alternances du miroir supérieur constitué de 3,5 alternances d’InP/Air
plus réflecteur, le matériau de la couche barrière InGaAsP(1,2 µm), et le niveau de dopage de
la couche d’InP n+ de contact reprise par EJM (cf. Figure IV-29).
Nous n’avons pas pu étudier ce type de VCSEL en pompage électrique continu. En
effet, la réalisation des mesa a induit de nombreux défauts qui ont été néfastes aux propriétés
électriques. Comme Gebretsadik et al l’ont montré, la reprise d’épitaxie sur mesa peut être
réalisée avec une densité réduite de défauts lorsque la cinétique de croissance est
optimisée[40]. En conséquence, nous avons étudié ces structures sous pompage optique. L’effet
bénéfique du confinement latéral est illustré sur la figure IV-29. On peut voir que le pic de
photoluminescence associé à la cavité Fabry-Pérot est fin (150 GHz ou 1,2 nm). Des modes
latéraux sont détectés avec un espacement intermodal de 721,9 GHz (5,8 nm) caractéristique
d’un mesa de 20 µm. Ceci confirme le confinement optique latéral par gravure mesa.
Intensite de PL, a.u.
100k
Modes lateraux
FWHM ~ 1.2 nm
SMSR ~ 8 dB
10k
V4821-20p
1k
1530
1540
1550
1560
1570
1580
1590
λ, nm
Figure IV-29 :
Coupe TEM d’un demi VCSEL, schéma de la structure VCSEL à
confinement par gravure mesa (EP1279)-Source LPN, et spectre
d’émission en pompage optique continu d’un VCSEL à confinement mesa
de 20 µm de diamètre à 300 K.
Le confinement latéral par mesa est ainsi mis en évidence par l’augmentation de la
distance intermodale de la figure IV-30 avec la diminution du diamètre du mesa. La variation
de la distance intermodale [41] s’exprime en fonction du nombre de Fresnel N, du rayon du
mesa a, de indice effectif neff, de la longueur effectif de la cavité Leff, du diamètre du faisceau
gaussien en sortie dans la zone de Rayleigh ω0=10 µm, et de l’indice ∆p :
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
⎛
⎜
∆p
⎜
Leff
∆ω (m = 0, ∆p )
2
=
⋅ ⎜ ∆p +
2
c
neff πω0 ⎜
⎛ 2 ⎞ ⎛ a
⎜
⎟
1
+
⎜
⎜ π N ⎟ ⎜⎜ ω
⎝
⎠ ⎝ 0
⎝
⎞
⎟⎟
⎠
4
⎞
⎟
⎟
⎟
⎟
⎟
⎠
140
Eq. IV-13
L’ajustement des données expérimentales par l’équation IV-13 décrite par Riyopoulos
et al confirme cette dépendance de la longueur d’onde avec le diamètre du mesa.
100000
11
Intensite de PL, a.u.
hVCSEL
4821-20 um
10
10000
LM distance 0-2
δλ, nm
9
1000
100
8
7
6
5
10
1450 1475 1500 1525 1550 1575 1600 1625 1650
λ, nm
4
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60
Diametre des Mesa, µm
Figure IV-30 : Spectre d’émission de la structure VCSEL confinée latéralement par un mesa
de 20 µm de diamètre et le spectre d’émission du demi VCSEL en injection
optique continue (30 mW). Evolution de la distance intermodale les modes de
confinement latéral pour différents diamètres mesa.
En conclusion, pour la réalisation d’un laser dans cette filière, il est absolument
nécessaire d’optimiser les conditions de reprise sur les mesa et de diminuer la densité de
défauts électriquement actifs. Dans ce cas, au vu des résultats obtenus sous pompage optique,
ce type de structure pourrait être très prometteur.
IV-6
Première émission laser en pompage
électrique
A partir des résultats expérimentaux obtenus sur les VCSELs implanté H+ et sur ceux
avec un confinement de type mesa, nous avons décidé au vu de la maturité des deux
technologies de réaliser une nouvelle structure optimisée implantée H+. Pour diminuer les
problèmes liés aux micro usinages du miroir de Bragg supérieur, nous avons utilisé une
solution plus robuste comprenant 3,5 alternances InP/Air. La cavité semiconductrice InP
contenant la couche active a été allongée pour minimiser les effets thermiques et adapter la
structure au profil d’implantation H+.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
IV-6.1
141
Structure Laser
La structure VCSEL réalisée est composée d’une cavité résonante d’Air et
semiconducteur d’InP, d’un demi VCSEL provenant d’Alcatel Opto+ et d’un miroir microusiné formé de 3,5 alternances InP/Air. Le demi VCSEL est constitué d’un miroir de Bragg
inférieur d’InP/QP(1,4 µm), de 9 puits quantiques contraints avec leurs barrières de
quaternaire phosphore QP, et d’une jonction tunnel à base de QP transparents à 1,55 µm (cf.
Figure IV-31). Une reprise d’épitaxie EJM est réalisée sur le demi VCSEL Opto+ pour d’une
part compléter la cavité semiconductrice d’une couche quart d’onde d’InP et d’autre part pour
former la cavité résonante d’Air et le miroir de Bragg micro usiné InP/Air de 3,5 alternances
dont les couches quarts d’onde d’InP sont mises en tension par compensation de l’arsenic en
gallium (cf. Image MEB de la Figure IV-31). La cavité semiconductrice complétée par EJM
d’une couche d’InP d’épaisseur 7λ/4 fortement dopée n+ (1.10+18) sert à, d’une part, former la
couche du contact laser, et d’autre part, à réaliser une cavité semiconductrice résonante
d’épaisseur 11λ/2.
Figure IV-31 : Structure VCSEL pompé
électriquement. Photo MEB de la structure
VCSEL (Source LEOM)
Avant la réalisation des étapes de micro technologies (gravure RIE, métallisation des
contacts, micro usinage de surface, séchage, …), la structure VCSEL est implantée avec des
ions hydrogènes sur la totalité de l’empilement formant la structure VCSEL pour localiser
l’injection électrique. Les couches traversées par l’ion H+ jusqu’à la jonction tunnel sont
l’empilement de 3,5 couches quarts d’onde d’InP/InGaAs et la cavité résonante d’InGaAs et
les premières couches d’InP de la cavité semiconductrice jusqu’à la jonction tunnel (cf.
paragraphe IV-3.2).
IV-6.2
Caractéristique laser en pompage continu
Le premier effet laser en régime d’injection électrique continu a été obtenu à
température ambiante sur une structure VCSEL implantée H+ de 20 µm de diamètre. Sur la
caractéristique puissance-courant de la structure VCSEL MOEMS à 20˚C de la figure IV-32,
nous avons obtenu un courant seuil de 2,8 kA/cm2. La puissance optique de l’émission laser
est mesurée à ~0,1 mW et ~0,17 mW, respectivement à 20˚C et 17˚C (cf. Figure IV-32).
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
142
0,18
Puissance optique, mW
0,16
0,14
mW@20°C
mW@17°C
0,12
0,10
Figure IV-32 : Caractéristiques
puissance-courant d’un VCSEL
MOEMS de 20 µm de diamètre
mesuré à 20˚C et 17˚C en régime
d’injection électrique continu.
Source LPN.
0
ηd=0.24 W/A@20 C
0,08
0
ηd=0.37 W/A@17 C
0,06
0,04
0,02
0,00
0
2
4
6
8
10
12
14
16
Courant, mA
Ce résultat est dans l’état de l’art [42-45] et met ce travail au même plan que ceux
obtenus récemment par les laboratoires d’Agilent™ technology [46]. De plus, ce premier
résultat valide les études réalisées précédemment et les voies choisies pour la réalisation de
structure VCSEL. Les mesures de la caractéristique puissance courant aux températures
respectives de 20˚C et 17˚C indiquent que la structure VCSEL MOEMS peut encore faire
l’objet d’amélioration. Ces améliorations peuvent porter sur la gestion des effets thermiques,
l’optimisation des procédés de microtechnologies, et l’alignement de la courbe de gain et du
mode de cavité. Une fois réalisé ceci permettrait d’envisager une réduction du courant seuil et
une augmentation de la puissance optique en sortie.
IV-6.3
Spectre d’émission laser à 10 mA
Puissance optique, dB
Sur la figure IV-33 est représenté le spectre de l’émission laser de la structure VCSEL
MOEMS précédente lorsque celle-ci est pompée électriquement en régime continu à 10 mA
(1,1 fois le courant seuil). L’émission laser à température ambiante (20˚C) présente un spectre
quasi monomode. Le taux de rejection des modes latéraux (SMSR) est de 27,5 dB. Le mode
laser est centré à 1,529 µm (cf. Figure IV-33).
-30
-35
-40
-45
-50
-55
-60
-65
-70
-75
-80
-85
-90
-95
E VCSEL
∆λmn=0.6 nm
->R=374.17 mm
->ω0=11.0202 µm
SMSR=27.5 dB
FWHM=0.14 nm
BW20dB=78.55 GHz
1524
1526
1528
1530
λ, nm
1532
1534
Figure IV-33 : Spectre d’émission laser à 10
mA et 20˚C en régime
d’injection électrique continu
d’un VCSEL MOEMS formé
d’un miroir de Bragg InP/Air
de 3,5 alternances d’une
cavité résonante mixte 6λ,
d’un miroir de Bragg
inférieur InP/QP et des puits
quantiques QP/QP. Source
LPN.
Les largeurs de bandes à -3 et -20 dB respectivement égales à 17,5 GHz (0,14 nm) et
78,55 GHz (0,62 nm) rendent la structure compatible avec les spécifications des systèmes de
transmission optique SONET de 100 GHz d’espacement entre canal. Par ailleurs, il convient
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
143
d’optimiser la courbure des miroirs formant la cavité résonante afin de privilégier l’excitation
du mode fondamental de la cavité et réaliser une émission monomode [47, 48]. Il est néanmoins,
dans le cas de nos structures, extrêmement difficile de contrôle la courbure des lames d’InP
formant la cavité résonante. Sachant que le miroir inférieur est parfaitement plan, à partir de la
mesure spectrale de la distance intermodale (∆λ= 0,6 nm) entre les modes de cavité de
l’émission laser de la figure IV-33 et les relations III-25 et III-20 du chapitre III, il est
possible de déterminer la courbure de la lame d’InP adjacente à la cavité résonante d’Air et la
taille du faisceau de sortie. Le rayon de courbure déduit est de 374 mm, ce qui est en accord
avec la mise en tension des lames d’InP par compensation de gallium. Le diamètre du mode
fondamental calculé est ainsi de 11 µm en sortie du VCSEL, et cette taille est compatible avec
les fibres monomodes standards de 10 µm diamètre.
Les directions choisies se révèlent être prometteuses pour la réalisation de structures
VCSEL pompées électriquement en régime continu. L’injection du courant à travers le miroir
de Bragg inférieur montre des performances comparables à celles obtenues dans la littérature
en terme de courant seuil et de taux de réjection par rapport à d’autres techniques d’injection
électrique [49-52]. Les premières valeurs de courant seuil enregistrées attribuent à cette filière
un avenir industriel prometteur puisque la plupart des étapes de fabrication restent
compatibles avec les procédés de fabrication collectifs. Les solutions explorées au cours de ce
travail ouvrent dans un avenir proche une voie vers la démonstration d’une structure VCSEL
MOEMS à pompage électrique et accordable en longueur d’onde.
Néanmoins, pour la réalisation de structures accordables en longueur d’onde, les
premiers résultats montrent que la localisation du courant d’injection par une implantation à
travers le miroir de Bragg supérieur InP/Air dégrade de façon importante la jonction p-i-n
d’accordabilité. Il convient donc d’optimiser le procédé d’implantation ionique afin de
préserver la jonction d’accordabilité de ces effets néfastes. Une alternative à cette dégradation
serait de réaliser l’implantation ionique directement sur la structure fabriquée par EPVOM et
protégée par une couche sacrificielle de QP avant la gravure de la couche sacrificielle et la
reprise d’épitaxie EJM. Par ailleurs, nous avons abordé dans le chapitre III, l’intérêt du
contrôle de la courbure de la lame adjacente à la cavité résonante du miroir de Bragg
supérieur InP/Air pour l’accordabilité. La courbure de celle-ci doit être optimisé de manière à
réaliser une cavité stable selon la configuration C (cf. Paragraphe III-5.1.3). En effet, dans le
cas d’une cavité stable, le taux de rejection entre les modes fondamental et d’ordre supérieur
est maintenu lors de l’actuation. Dans ce cas, la structure VCSEL reste monomode en
actuation.
IV-7
Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons décrit les règles de conception pour la réalisation de
structures lasers monolithiques à cavité verticale émettant par la surface et accordable en
longueur d’onde. La démarche de conception consiste à privilégier pour une configuration où
la cavité mixte composée d’Air et d’InP est couplée. Cette configuration de cavité dite mixte
et couplée permet d’augmenter de l’intensité du champ dans la cavité semiconductrice d’InP
tout en maintenant une grande efficacité d’accordabilité. Ce schéma de couplage participe
ainsi à une réduction significative du seuil de l’émission laser. Nous avons montré l’intérêt
que confère un bon alignement du maximum de la courbe de gain et du mode Fabry-Pérot
pour la réduction du seuil de l’émission laser. La combinaison d’une part d’un bon alignement
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
144
et d’autre part d’une cavité mixte et couplée a permis d’obtenir en excitation impulsionnelle
notre premier effet laser en pompage optique.
Quant à l’objectif final de ce travail qui est la réalisation d’une structure VCSEL
pompée électriquement, nous avons exploré deux approches pour localiser l’injection du
courant dans les puits quantiques enterrés dans la cavité semiconductrice InP d’épaisseurs
11λ/2, une localisation par implantation ionique et par gravure mesa.
L’approche par implantation ionique a mis en évidence la nécessité, d’une part
d’augmenter le niveau de dopage de la couche de contact n+, et d’autre part d’allonger
significativement l’épaisseur de la cavité semiconductrice InP. Cet allongement est motivé
essentiellement par deux raisons : la première est d’éloigner les puits quantiques du front
d’implantation H+ et la deuxième est de favoriser la dissipation thermique par l’utilisation
d’une couche épaisse d’InP de haute conductibilité thermique. Ces deux améliorations ont
conjointement conduit à l’obtention d’un premier effet laser en régime d’injection électrique
continue et à température ambiante. Cette structure VCSEL avec un diamètre d’implantation
H+ de 20 µm a une émission laser monomode à 1,53 µm dont la largeur à mi hauteur et le taux
de réjection respectifs sont de 17,5 GHz (0,14 nm) et 27,5 dB. La puissance optique fournie
en sortie est de ~0,1 mW pour une densité de courant seuil située à 2,8 kA/cm2.
La première réalisation d’une localisation par gravure mesa a permis de mettre en
évidence un confinement latéral en pompage optique continu. Bien que la présence de
nombreux défauts de conformation apparus dans la couche de contact InP dopée n+ après la
reprise de croissance EJM sur mesa ait empêché l’obtention d’une électroluminescence, les
spectres de photoluminescence présentent d’excellentes propriétés en terme de largeur de
bande passante à -3 dB et taux de rejection sous le seuil laser. Ceci a relevé le potentiel des
structures VCSELs à confinement mesa et la nécessité d’optimiser les conditions de
croissance pour l’obtention d’un effet laser en régime d’injection électrique continu.
©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
IV-8
[1]
145
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©Aldrice G. Bakouboula
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©Aldrice G. Bakouboula
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wang, P., Tayebati, P., Vakhshoori, D., Lu, C.C., Azimi, M., Sacks, R.N.
Half-symmetric cavity microelectromechanically tunable vertical cavity surface
emitting lasers with single spatial mode operating near 950 nm.
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Tayebti, P., Wang, P., Vakhshoori, D., Lu, C.C., Azimi, M., Sacks, R.N.
Half-symmetric cavity tunable microelectromechanical VCSEL with single spatial
mode.
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©Aldrice G. Bakouboula
Chap. IV VCSELs MOEMS Monolithiques Accordables
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Oh, T.H., Huffaker, D.L., Deppe, D.G.
Comparison of vertical-cavity Surface-emitting lasers with half-wave cavity spacers
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Comparison of wavelength splitting for selectively oxidized, ion implanted, and hybrid
vertical-cavity surface-emitting lasers.
IEEE Journal of Quantum Electronics, 2003, vol. 39, n° 5, p. 634-639.
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Ohiso, Y., Okamoto, H., Iga, R., Kishi, K., Amano, C.
Single transversal mode operation of 1.55-µm buried heterostructure vertical-cavity
surface-emitting lasers.
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Nakagawa, S., Hall, E., Almuneau, G., Kim, J.K., Buell, D.A., Kroemer, H.,
Coldren, L.A.
1.55-µm InP-lattice-matched VCSELs with AlGaAsSb-AlAsSb DBRs.
IEEE Photonics Technology Letters, 2002, vol. 14, n° 6, p. 738-740.
IEEE Journal on Selected Topics in Quantum Electronics, 2001, vol. 7, n° 2,
p. 224-230.
©Aldrice G. Bakouboula
Conclusion et perspectives
Conclusion et perspectives
151
Conclusion générale
Les objectifs de ce travail de thèse visent à contribuer par l’étude et la caractérisation,
au développement de filtres et lasers opto-mécaniques accordables. Pour le filtre, l’accord de
la longueur d’onde de résonance doit couvrir les bandes de transmission C (1,525 µm-1,570
µm) et L (1,57 µm-1,625 µm) avec une bande passante à -3 dB de 20 GHz, ce qui correspond à
un espacement entre canal d’environ 100 GHz. pour les lasers accordables, ils devront
fonctionner en régime d’injection électrique continu à température ambiante. Et la gamme
d’accord souhaitée couvre la bande C.
En ce qui concerne les filtres accordables, nous avons effectué une étude des
propriétés modales de ce type de filtre. Nous avons montré que le schéma d’actuation (stable
et instable) pouvait avoir des répercutions très importantes sur les performances de ce type de
filtres. Par ailleurs, les études modales expérimentales ont permis quant à elle d’étudier et de
remonter à la courbure des lames adjacentes à la cavité et d’étudier de manière fine le
couplage avec une fibre optique collimatée. Nous avons pu ainsi déterminer le diamètre
optimal du faisceau gaussien à utiliser pour minimiser les pertes d’insertion liées au couplage
du filtre avec la fibre optique.
Le principal verrou technologique auquel nous étions confronté au début de ce travail
est la présence de contraintes résiduelles mécaniques. Les courbures parasites qui en
découlaient dégradent les caractéristiques optiques des filtres. Pour dépasser ce verrou, des
structures optimisées, avec des lames plus épaisses moins sensibles à l’Arsenic résiduel qui
génère des contraintes, ont été élaborées. De plus, un autre point bloquant pour ces dispositifs
a été abordé : il s’agit de la mauvaise qualité électrique des diodes p-i-n pour l’actuation.
L’introduction d’une procédure de nettoyage des flancs a permis de réduire de manière
significative les courants de fuites et de réaliser ainsi des structures larges bandes accordables.
Ainsi, nous avons obtenu des filtres de 50 µm de diamètre dont la bande passante à 3 dB est
de 26 GHz (0,21 nm) en accord avec la conception 1D. De plus de nouvelles structures
originales permettant une double actuation ont pu être réalisées et une accordabilité de 50 nm
a pu être mesurée.
Un autre point important de cette étude a été la mise au point au LEOM de procédé
technologique permettant la réalisation de filtre de 100 µm de diamètre, il s’agit du plus grand
diamètre jamais réalisé à notre connaissance. Ce filtre exhibe une bande passante à 3 dB de 84
GHz (0,67 nm) et une accordabilité de 50 nm. Ceci permet de relâcher les contraintes
d’alignement et de mise en module, ce qui est important pour la réduction des coûts.
Finalement, une nouvelle approche prometteuse a été validée. A travers, l’étude des propriétés
modales de ce type de structure, nous avons pu montrer qu’il y a un effet de confinement
latéral renforcé. Les résultats récents obtenus au LEOM ont montré que cette approche, en
mettant à profit ce confinement latéral, pouvait donné lieu à des filtres MOEMS InP/Air
monomodes ayant des largeurs de bande passante à -3 dB les plus sélectives jamais mesurées.
Dans le cas des structures VCSEL, nous avons étudié des structures de type mixte
avec un miroir inférieur tout semiconducteur et un miroir supérieur de type micro usiné
InP/Air. Pour les études préliminaires, nous avons exploré des structures lasers pompées
optiquement. Ceci a permis de mettre au point les règles de conception de ces structures et
leurs optimisations. L’insertion d’une couche absorbante pour le faisceau pompe ainsi que
©Aldrice G. Bakouboula
Conclusion et perspectives
152
l’alignement de la courbe de gain avec le pic Fabry-Pérot de la structure ont permis
d’observation d’un effet laser sous pompage pulsé sur ce type de structures.
Nous avons ensuite étudié des VCSELs pompés électriquement. L’injection se fait à
l’aide d’une jonction tunnel. Plusieurs types de confinement du courant ont été étudiés. Le
confinement optique et électrique à l’aide de mesa a été étudié. Les études ont montré que le
confinement optique était très efficace. Malheureusement aucune électroluminescence n’a pu
être observée en injection électrique continue. La raison en est la présence de défauts en
quantité trop importante sur la reprise d’épitaxie sur la couche de contact InP de type n+. Ce
confinement par implantation hydrogène a été aussi étudié. Les études faites pour
électroluminescence ont pu montrer l’efficacité de ce confinement. Malheureusement, la
dégradation des propriétés électriques de la structure a donné lieu à des effets thermiques trop
importants pour observer l’émission laser.
Fort de ce résultat, une structure optimisée a été réalisée pour l’implantation
hydrogène. Pour réduire au minimum les effets thermiques, la longueur de cavité a été
augmentée car celle-ci composée d’InP dissipe très efficacement la chaleur. De plus les
résistances d’accès ont été diminues en dopant à un niveau plus élevé la couche de contact.
Dans ces conditions et pour la première fois pour ce type de structure mixte, un effet laser a
pu être obtenue sous injection électrique continue. L’émission a lieu à 1,528 µm avec une
puissance de 0,1 mW pour un courant de 14 mA. La densité de courant seuil mesurée à 2,8
kA/cm2 est à l’état de l’art mondial pour ce type de laser à 1,55 µm.
Vers un transfert industriel
Ce sujet, pour les filtres, est arrivé à un degré de maturation technologique tel que le
travail important qui reste à faire porte sur le transfert industriel de ce type de structure. Les
problématiques qui restent à aborder portent notamment sur la mise en module, la
reproductibilité, et le vieillissement de ce type de structures.
En ce qui concerne les lasers accordables, de nombreux développements restent à
faire. L’optimisation électrique de ces structures est un point à améliorer et l’accordabilité de
l’effet laser reste un champ d’étude ouvert. Ce type de structure peut avoir des applications
toutes à fait intéressantes hors du champ des télécommunications optiques comme par
exemple la détection de gaz ou de molécules biologiques.
©Aldrice G. Bakouboula
Annexes
© Aldrice Bakouboula
Annexes
Annexes
154
Annexe du chapitre III
Description des structures filtres à 6 alternances InP/Air
couches
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
InPtampon
InPsubstrat
TGB 349D1 simple actuation
épitaxie EPVOM Thalès TRT
épaiss.
dopage
100 Å
p qq.1018
7λ/4
8596 Å
p 2.1017
λ/4
3875 Å
p 2.1017
9λ/4
11052 Å
p 2.1017
λ/4
3875 Å
p 2.1017
7λ/4
8596 Å
p 2.1017
λ/2
7750 Å
nid
7λ/4
8596 Å
n 2.1017
λ/4
3875 Å
n 2.1017
9λ/4
11052 Å
n 2.1017
λ/4
3875 Å
n 2.1017
7λ/4
8596 Å
n 2.1017
λ/4+ε
6510 Å
n 2.1017
4000 Å
n qq.1018
n 2.1018
1
3λ/4
λ/4
3λ/4
λ/4
3λ/4
λ
3λ/4
λ/4
3λ/4
λ/4
3λ/4
λ/4+ε
13 B2 simple actuation
épitaxie EPVOM Atmel
épaiss.
dopage
100 Å
p qq.1018
3710 Å
p 1018
3875 Å
p 2.1017
3710 Å
p 2.1017
3875 Å
p 2.1017
3710 Å
p 2.1017
15500 Å
nid
3710 Å
n 2.1017
3875 Å
n 2.1017
3710 Å
n 2.1017
3875 Å
n 2.1017
3710 Å
n 2.1017
6510 Å
n 2.1017
4000 Å
n qq1018
n 2.1018
EP 6563 Simple actuation/Epitaxie EJM
LEOM avec compensation gallium
épaiss.
dopage
Å
p qq.1018
3λ/4
3636 Å
p 1018
λ/4
3825 Å
p 2.1017
5λ/4
6058 Å
p 2.1017
λ/4
3825 Å
p 2.1017
3λ/4
3636 Å
p 2.1017
λ/4
7650 Å
nid
3λ/4
3636 Å
n 2.1017
λ/4
3825 Å
n 2.1017
5λ/4
6058 Å
n 2.1017
λ/4
3825 Å
n 2.1017
3λ/4
3636 Å
n 2.1017
λ/4+ε
6510 Å
n 2.1017
4000 Å
n qq1018
n 2.1018
Filtre Thalès TRT fabriqué par épitaxie en phase vapeur aux organo-métalliques avec minimisation de l’arsenic résiduel (Gravure RIE et micro-usinage FeCl3)
Filtre Atmel opto fariqué par épitaxie en phase vapeur aux organo-métalliques (Gravure ICP et micro-usinage FeCl3)
3
Filtre fabriqué par épitaxie à jet moléculaire source solide avec compensation en gallium de l’arsenic résiduel (Gravure RIE et micro-usinage FeCl3)
2
© Aldrice Bakouboula
Annexes
TGB 349D
© Aldrice Bakouboula
155
13B
EP656
Annexes
156
Description des structures filtres à 7 alternances InP/Air
couches
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
InPtampon
InPsubstrat
B8904 épitaxie EPVOM Atmel
TGB 1425(*)/1550(**) EPVOM Thalès TRT
Simple actuation +compensation gallium
Double actuation technologie simpliée
épaiss.
dopage
18
100 Å
p 2.10
100 Å
n 2.1018
5λ/4+ε
6484 Å
p 2.1018
7λ/4
8910 Å
n 2.1018
λ/4+ε
5115 Å
p 2.1017
λ/4
5110 Å
n 2.1017
17
5λ/4-ε
5600 Å
p 2.10
7λ/4
8030 Å
n 2.1017
λ/4+ε
5425 Å
p 2.1017
λ/4
5425 Å
n 2.1017
5λ/4-ε
5649 Å
p 2.1017
9λ/4
10520 Å
n 2.1017
17
λ/4+ε
5038 Å
p 2.10
λ/4
5110 Å
nid
17
5λ/4+ε
6386 Å
p 2.10
7λ/4
8470 Å
p 2.1017
λ
15500 Å
nid
λ
15500 Å
nid
17
5λ/4
6140 Å
n 2.10
7λ/4
8660 Å
n 2.1017
λ/4
3875 Å
n 2.1017
λ/4
3565 Å
n 2.1017
17
5λ/4
6140 Å
n 2.10
9λ/4
11010 Å
n 2.1017
λ/4
3875 Å
n 2.1017
λ/4
3875 Å
n 2.1017
17
5λ/4
6140 Å
n 2.10
7λ/4
8565 Å
n 2.1017
λ/4
3875 Å
n 2.1017
λ/4
3875 Å
n 2.1017
18
4000 Å
n 10
4000 Å
n 1018
n 2.1018
n 2.1018
4
TGB 16205 épitaxie EPVOM Thalès TRT
Double actuation
épaiss.
dopage
100 Å
n 2.1018
7860 Å
n 1018
7λ/4
λ/4
4340 Å
n 2.1017
8350 Å
n 2.1017
7λ/4
λ/4
4345 Å
n 2.1017
9λ/4
10950 Å
n 2.1017
λ/4
3875 Å
nid
7λ/4
9090 Å
p 2.1017
λ
15500 Å
nid
7λ/4
8600 Å
n 2.1017
λ/4
3875 Å
n 2.1017
9λ/4
10810 Å
n 2.1017
λ/4
4650 Å
n 2.1017
7λ/4
8350 Å
n 2.1017
λ/4
4650 Å
n 2.1017
4000 Å
n 1018
n 2.1018
Filtre de diamètre 50 µm fabriqué par épitaxie en phase vapeur aux organo-métalliques avec compensation graduel en gallium de l’arsenic résiduel (Gravure RIE
et micro-usinage Fe(NO3)3)
5
Filtre optique Fabry-Pérot de diamètre 50 µm et 100 µm en technologie complète avec contact d’actuation (Gravure RIE et micro-usinage Fe(NO3)3)
(*)
Filtre de diamètre 100 µm non accordable sans contact d’actuation (Gravure RIE et micro-usinage Fe(NO3)3)
(**)
Filtre de diamètre 50 µm non accordable sans contact d’actuation (Gravure RIE et micro-usinage Fe(NO3)3)
© Aldrice Bakouboula
Annexes
157
B890
© Aldrice Bakouboula
TGB 1425/TGB 1550
TGB 1620
Annexes
158
Annexe du chapitre IV
Structures VCSELs types Fabriquées EPVOM et reprise EJM
Pompage optique
© Aldrice Bakouboula
Pompage électrique
Annexes
159
MIN1773 (EPVOM) et après fabrication du miroir InP/Air devient EJM EP936 : pompage optique
Fonction
Miroir InP/Air
composition
InGaAs
1
2
3
Cavité Air
Couche de contact
Cavité InP 9λ/4 : MIN 1743
Barrière
PQ
Barrière
PQ
Barrière
PQ
Barrière
PQ
Barrière
PQ
Barrière
Miroir de Bragg
Substrat
© Aldrice Bakouboula
épaisseur
100 Å
dopage
n 1.10+19
InP
InGaAs
InP
5λ/4
3λ/4
7λ/4
6290 Å
11925 Å
8806 Å
n qq 10+18
n 2.10+17
n 2.10+17
InGaAs
InP
InGaAs
InP
3λ/4+ε
3λ/4
λ/2+ε
λ/4
11975 Å
3774 Å
7900 Å
1258 Å
nid
p 2.10+17
nid
n 2.10+17
InP
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InP
InGaAlAs
InAlAs
InGaAlAs
InP+ couche tampon
λ/4
~λ/4
1258 Å
971,4 Å
80 Å
100 Å
80 Å
100 Å
80 Å
1942,8 Å
80 Å
100 Å
80 Å
971,2 Å
1258 Å
1165 Å
1144 Å
1165 Å
-
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
n+
~λ/2
~λ/4
λ/4
λ/4
λ/4
λ/4
-
Nbres de couche
Fabrication
Miroir de Bragg MOEMS
InP/Air optimisé pour une
transmission de 70% du laser
de pompage 1,06 µm et
fabriqué par EJM au LEOM
Reprise EJM : ½ VCSEL
x2
x2
x39
Cavité InP et miroir de Bragg
fabriqués par EPVOM
Au LPN
Annexes
160
MIN1661 (EPVOM) et après fabrication du miroir InP/Air devient EJM EP868 : pompage optique
Fonction
Miroir InP/Air
composition
InGaAs
1
2
3
Cavité Air
Couche de contact
Cavité InP 5λ/2 : MIN 1661
Barrière
PQ
Barrière
PQ
Barrière
PQ
Barrière
Miroir de Bragg
Substrat
© Aldrice Bakouboula
épaisseur
100 Å
dopage
n 1.10+19
InP
InGaAs
InP
5λ/4-ε
λ/4-ε
7λ/4-ε
6058 Å
3825 Å
8481 Å
n qq 10+18
n 2.10+17
n 2.10+17
InGaAs
InP
InGaAs
InP
λ/4-ε
5λ/4-ε
λ/2+ε
λ/4
3825 Å
6058 Å
7650 Å
1212 Å
nid
p 2.10+17
nid
n 2.10+17
InP
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InP
InP
InGaAlAs
InP
InGaAlAs
InP+ couche tampon
λ/4
~λ/4
1258 Å
971,4 Å
80 Å
100 Å
80 Å
100 Å
80 Å
1942,8 Å
971,2 Å
1144 Å
1165 Å
1144 Å
1165 Å
-
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
n+
~λ/4
~λ/4
λ/4
λ/4
λ/4
λ/4
-
Nbres de couche
Fabrication
Miroir de Bragg MOEMS
InP/Air fabriqué par EJM au
LEOM
Reprise EJM : ½ VCSEL
x3
x39
Cavité InP et miroir de Bragg
fabriqués par EPVOM
Au LPN
Annexes
161
EP 976-J2520A entièrement fabriquée par EPVOM : confinement électrique par implantation H+
Fonction
Miroir InP/Air
composition
InGaAs
1
2
3
Cavité Air
Couche de contact
Cavité InP 7λ/2 : J2520
Jonction Tunnel
Barrière
PQ
Barrière
PQ
Barrière
Barrière
Miroir de Bragg
Substrat
© Aldrice Bakouboula
épaisseur
100 Å
dopage
n 1.10+19
InP
InGaAs
InP
5λ/4-ε
3λ/4+ε
7λ/4-ε
6290 Å
11925 Å
8806 Å
n 1.10+188
n 2.10+17
n 2.10+17
InGaAs
InP
InGaAs
InP
3λ/4+ε
3λ/4-ε
λ/2+ε
λ/2+ε
11975 Å
3774 Å
7900 Å
2516 Å
nid
p 2.10+17
nid
n 2.10+17
InP
InGaAsP(1,4 µm)
InGaAsP(1,4 µm)
InGaAsP(1,4 µm)
InGaAsP(1,4 µm)
InP
InP
InGaAlAs(1,2 µm)
InGaAs
InGaAlAs(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAlAs(1,2 µm)
InAlAs
InAlAs
InGaAlAs
InP+ couche tampon
λ/2
~λ/4
2360 Å
1076 Å
300 Å
300 Å
2152 Å
1180 Å
598 Å
1080 Å
55 Å
95 Å
55 Å
95 Å
1080 Å
575 Å
1150 Å
1051 Å
-
n+ 1.10+18
n+ 1.10+18
n++ 1.10+19
p++ 1.10+19
p+ 1.10+18
p+ 1.10+18
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
n+ 1.10+18
n+ 1.10+18
n+
~λ/2
~λ/4
~λ/8
~λ/4
~λ/4
λ/8
λ/4
λ/4
-
Nbres de couche
Fabrication
Miroir de Bragg MOEMS
InP/Air optimisé pour une
transmission de 70% du laser
de pompage 1,06 µm avec les
procédés de
microtechnologies réalisés au
LEOM
Reprise EJM : ½ VCSEL
Structure complètement
fabriquée par EPVOM
Au LPN
x6
x 40
Annexes
162
EP1279 : confinement électrique par gravure Mesa
Fonction
composition
contact
épaisseur
InGaAs
dopage
100 Å
n 1.10
Nbres de couche
Fabrication
+19
InP
InGaAs
InP
3λ/4
λ/4
3λ/4
3670 Å
3875 Å
3670 Å
n qq 10+18
n 2.10+17
n 2.10+17
λ/4
5λ/4
λ/4
3λ/4
λ/2
3875 Å
6118 Å
3875 Å
3670 Å
7750 Å
n 2.10+17
n 2.10+17
nid
p 2.10+17
nid
Miroir de Bragg MOEMS
InP/Air fabriqué par reprise EJM
au LEOM
Cavité Air
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
Couche de contact
InP
λ/2
2447 Å
n qq.10+18
Reprise EJM : ½ VCSEL
Miroir InP/Air
1
2
3
4
Cavité InP 7λ/2 : MIN 1779
Barrière
Jonction tunnel
Barrière
Barrière
PQ
Barrière
PQ
Barrière
PQ
Barrière
PQ
Barrière
Barrière
PQ
© Aldrice Bakouboula
InP
InGaAsP(1,4 µm)
InGaAsP(1,4 µm)
InGaAsP(1,4 µm)
InGaAsP(1,4 µm)
InP
InP
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
λ/4
~λ/4
~λ/2
λ/4
~λ/8
~λ/4
~λ/8
~λ/4
1228,1 Å
1119,8 Å
300 Å
300 Å
2239,6 Å
1228,1 Å
614,05 Å
1247 Å
80 Å
100 Å
80 Å
100 Å
80 Å
623,5 Å
80 Å
100 Å
1247 Å
80 Å
+
+18
n 10
n+ 10+18
n++ 10+19
p++ 10+19
p+ 10+18
p+ 10+18
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
Si gravure Mesa
(~0,6 µm)
x6
Cavité InP et miroir de Bragg
fabriqués par EPVOM
Au LPN
Annexes
Barrière
PQ
Barrière
PQ
Barrière
Miroir de Bragg Min1749
Substrat
163
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InP
InP
InGaAlAs
InP
InGaAlAs
InP+ couche tampon
~λ/8
~λ/8
λ/4
λ/4
λ/4
λ/4
-
100 Å
80 Å
100 Å
80 Å
623,5 Å
971,2 Å
1282 Å
1173 Å
1282 Å
1173 Å
-
nid
nid
nid
nid
nid
nid
n+ 2.10+18
n+ 5.10+17
n+ 2.10+18
n+ 5.10+17
n+
x39
MIN1743 : couche active
Fonction
Couche de contact
Cavité InP 9λ/4 : MIN 1743
Barrière
PQ
Barrière
PQ
Barrière
PQ
Barrière
PQ
Barrière
PQ
Barrière
Substrat
© Aldrice Bakouboula
composition
InP
λ/4
InP
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InGaAs
InGaAsP(1,2 µm)
InP
InP+ couche tampon
λ/4
~λ/4
~λ/2
~λ/4
λ/4
-
épaisseur
1258 Å
1258 Å
971,4 Å
80 Å
100 Å
80 Å
100 Å
80 Å
1942,8 Å
80 Å
100 Å
80 Å
971,2 Å
1258 Å
-
dopage
n 2.10+17
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
nid
n+
Nbres de couche
x2
x2
Fabrication
Reprise EJM : ½ VCSEL
Cavité InP et miroir de Bragg
fabriqués par EPVOM
Au LPN
Annexes
164
EP Opto+: pompage électrique avec confinement par implantation H+
Fonction
composition
épaisseur
InGaAs
dopage
100 Å
n 1.10
InP
InGaAs
InP
3λ/4
λ/4
3λ/4
3670 Å
3875 Å
3670 Å
n qq 10+18
n 2.10+17
n 2.10+17
Cavité Air
InGaAs
InP
InGaAs
InP
InGaAs
λ/4
5λ/4
λ/4
3λ/4
λ/2
3875 Å
6118 Å
3875 Å
3670 Å
7750 Å
n 2.10+17
n 2.10+17
nid
p 2.10+17
nid
Couche de contact
InP
7λ/4-ε
3467 Å
n qq.10+18
Miroir InP/Air
1
2
3
4
Cavité InP 11λ/2 : Opto
Jonction tunnel
+
Barrière
PQ
Barrière
PQ
Barrière
Miroir de Bragg
Substrat
© Aldrice Bakouboula
InP
InGaAsP(1,4 µm)
InGaAsP(1,4 µm)
InGaAsP(1,4 µm)
InGaAsP(1,4 µm)
InGaAsP(1,18 µm)
InP
InGaAsP(1,16 µm)
InGaAsP(1,18 µm)
InGaAsP(1,16 µm)
InGaAsP(1,18 µm)
InGaAsP(1,18 µm)
InP
InP
InGaAsP(1,4 µm)
InP
InGaAsP(1,4 µm)
InP+ couche tampon
~λ/8
~7λ/4
~λ/2
λ/2
λ/4
λ/4
λ/4
-
760 Å
199 Å
399 Å
203 Å
199 Å
199 Å
7085 Å
99 Å
79 Å
99 Å
79 Å
99 Å
2740 Å
2448 Å
1130 Å
1220 Å
1130 Å
-
Nbres de couche
Fabrication
+19
Miroir de Bragg MOEMS
InP/Air fabriqué par EJM au
LEOM
Reprise EJM : ½ VCSEL
+18
n 1.10
n+ 9,8.10+17
n++ 2,9.10+18
p++ 2,9.10+19
p+ 9,9.10+17
p+ 9,1.10+17
p+ 1.10+18
nid
nid
nid
nid
nid
n+ 1.10+18
n+ 9,9.10+17
n+ 8,9.10+17
n+ 9,9.10+17
n+ 8,9.10+17
n+
x8
x49
Cavité InP et miroir de Bragg
fabriqués par EJM à Alcatel
Opto+ et implantation H+ à
travers la structure totale
Annexes
165
Structures VCSELs pompées électriquement
EP976-J2520
© Aldrice Bakouboula
EP1279
Structure optimale : EP Opto+
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