Chap. I MOEMS pour les Télécoms
©Aldrice G. Bakouboula
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multiservice permet ainsi à une variété de composants tels que les terminaux SONETs, les
aiguilleurs ATMs, et les routeurs IPs d’être connectés.
I-2.3 Positionnement de l’étude
Le besoin d’accroître le débit des autoroutes de l’information est devenu un enjeu
stratégique avec l’explosion du trafic de données multimédias par le biais de l’Internet. Ainsi,
la pénétration de l’Internet dans l’activité économique et l’arrivée massive du tout numérique
dans les foyers ont placé ce besoin en bande passante au cœur des politiques d’expansion. La
solution offrant le meilleur compromis entre la minimisation des coûts d’investissement et
l’interopérabilité des systèmes est le multiplexage. L’enjeu d’importance consiste à produire
et mettre sur le marché des composants agiles et fonctionnant autour de 1,55 µm capables
d’émettre, de détecter, d’aiguiller, de régénérer, d’insérer ou de prélever le signal à des débits
de plus en plus élevés sur un espacement entre canal de plus en plus réduit, 100 GHz (0,8 nm),
50 GHz (0,4 nm) et dans un avenir plus lointain 25 GHz (0,2 nm).
L’intégration des microsystèmes sur ces composants apporte l’agilité recherchée qui,
par un processus électromécanique, permet de moduler en 1 µs et sur une large gamme, la
fonction optique. Ce type de composants est bel et bien en train de transformer les réseaux
optiques. Dans ce cadre, il s’agit de remplacer, sur les composants à base de résonateur Fabry-
Pérot, les miroirs de Bragg massifs par des miroirs micro-usinés composés d’Air et de
semiconducteur.
L’intérêt est double : une réduction du nombre de couches empilés nécessaires à
l’obtention d’un miroir hautement réflecteur, et une intégration d’éléments déformables et
mobiles en mesure de faire varier la longueur de la cavité résonante. Placée aux extrémités ou
aux nœuds des liaisons optiques, l’intégration des technologies MEMS aux filtres et lasers
verticaux à émission par la surface (VCSEL) répond à ces critères de flexibilité et d’agilité.
Dans cette perceptive, mes travaux de thèse s’inscrivent dans le cadre de deux projets
de recherches. Le premier est un projet national RNRT-MOUSTIC (Microsystème Optique
poUr la SélecTIon de Canaux) et le second est un projet européen IST-TUNVIC
(Micromechanical Widely Tunable VCSEL for WDM Telecommunication systems). Tous les
deux visent à développer des composants optiques accordables par effet électromécanique
pour le multiplexage en longueur d’onde à base de micro systèmes développés dans les
filières InP. Pour le projet TUNVIC, il s’agit de développer un laser à cavité verticale
émettant par la surface (en anglais VCSEL, Vertical Cavity Surface Emitting Laser) opérant à
1,55 µm et accordable en longueur d’onde. Le projet MOUSTIC concerne le développement
de filtres optiques Fabry-Pérot capables d’accorder de façon électromécanique la longueur
d’onde entre 1,5 µm et 1,7 µm dans la fenêtre de transmission optique longues distances.
Dans le projet MOUSTIC, les partenaires impliqués dans la réalisation des filtres
optiques sont le LEOM de l’Ecole Centrale de Lyon pour sa maîtrise des procédés de
microtechnologies sur InP, Thales recherche et technologie (TRT) France pour la croissance
d’hétérostructure InP/InGaAs pour les microsystèmes et les aspects intégration système et
ATI optique pour la mise sur embase puis en module du filtre, et enfin le LPM à l’INSA de
Lyon pour les aspects de caractérisation.