La Lettre du Neurologue • Vol. XII - n° 7 - septembre 2008 | 221
VIE PROFESSIONNELLE
apprentissage s’effectue dans les différents services
prenant en charge les malades atteints de tumeurs
cérébrales (neuro-oncologie, neurochirurgie,
anatomo pathologie, radiothérapie, neuroradiologie,
unités de soins palliatifs [USP] et équipe mobile de
soins palliatifs).
Cette formation s’achève par un contrôle des
connaissances réalisé dans les mêmes conditions
de validation que pour les étudiants en médecine.
L’ensemble de la formation a pour objectif d’assurer
l’effi cacité et la légitimité de l’infi rmière référente
lors de sa prise de fonction, et de lui octroyer une
crédibilité auprès des malades et des familles mais
aussi des médecins de ville.
Missions et responsabilités
au sein de l’équipe médicale
et soignante
À l’issue de sa formation, l’infirmière référente
intègre l’équipe de neuro-oncologie dans le cadre
d’une fonction transversale incluant différents pôles
d’activité.
Activité clinique
Son travail s’effectue principalement à l’hôpital de
jour, où l’infi rmière intervient auprès des patients
dès la mise en route d’une chimiothérapie pour
analyser les problèmes médicaux, sociaux, familiaux
ou psychologiques, en fonction desquels elle fait des
propositions au médecin, qui reste le seul respon-
sable de la décision. La proposition peut ainsi être de
continuer la chimiothérapie en cours, de changer de
traitement en cas de progression tumorale ou bien
de l’interrompre pour organiser les soins palliatifs.
Activité de suivi des patients à domicile
et de soutien des familles
L’infi rmière référente effectue un suivi téléphonique
régulier des patients à domicile, qu’ils soient en cours
de traitement ou en phase palliative. Elle constitue
un interlocuteur disponible qui les écoute, répond à
leurs interrogations, les soutient psychologiquement,
mais trouve aussi des solutions rapides lorsqu’une
complication survient ou que le maintien au domi-
cile n’est plus envisageable. Ce travail est mené en
collaboration avec le neuro-oncologue référent, qui
prend le relais si nécessaire.
Consultation d’annonce
Suite aux recommandations du Plan cancer, l’in-
fi rmière référente assure également la consulta-
tion d’annonce : tout nouveau malade vu par un
neuro-oncologue bénéfi cie d’une consultation dans
les 8 jours avec une infi rmière référente afi n que
celle-ci reformule les explications médicales fournies
et réponde aux questions que se posent malades
et familles.
Rôle d’anticipation des placements
en unité d’intercure et en USP
Son travail en hôpital de jour permet à l’infi rmière
référente d’aborder plus tôt la question de l’inter-
cure et des soins palliatifs avec les patients dont la
maladie progresse. Il s’agit de préparer moralement
et pratiquement la famille à la phase terminale de
la maladie, et d’anticiper la décision d’arrêt des
traitements curatifs qui sera prise par le médecin.
Ainsi, avant d’envisager une admission dans une USP
ou un accompagnement à l’hôpital, une prise en
charge à domicile est proposée lorsque cela semble
envisageable. Les contacts et les partenariats que
les infi rmières référentes ont su établir par antici-
pation avec les médecins traitants, les organismes
d’hospitalisation à domicile et les réseaux de soins
palliatifs locaux facilitent considérablement cette
prise en charge personnalisée.
Intérêts de la fonction
infi rmière référente
en neuro-oncologie
Après plusieurs années d’exercice et malgré quelques
réticences initiales, la fonction d’infi rmière référente
a clairement prouvé son intérêt non seulement pour
le patient et sa famille, mais aussi pour tous les
intervenants, professionnels de santé hospitaliers
ou à domicile.
Pour les malades
Dans un contexte de maladie grave, il est important
pour les malades et leur famille d’avoir un profes-
sionnel référent qu’ils peuvent joindre facilement
dès qu’une question se pose. Voir régulièrement
les patients permet à l’infi rmière référente d’ins-
taurer une relation de confi ance et d’assurer un