dans les myopathies inflammatoires - AFM

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JUIN 2016
AvanCées
dans les
myopathies
inflammatoires
Les myopathies inflammatoires (ou myosites) constituent
le groupe des maladies inflammatoires du muscle. Ces
maladies sont dites auto-immunes et ne sont pas
héréditaires.
Elles sont caractérisées par une faiblesse musculaire (de la
simple gêne à la paralysie complète) et plus rarement par
des douleurs musculaires. Sont parfois associées à
certaines formes de myosites des douleurs articulaires ou
des manifestations cutanées, une atteinte cardiaque et/ou
une atteinte pulmonaire qui en font aussi la gravité.
Ce document, publié à l’occasion des Journées des
Familles 2016 de l’AFM-Téléthon, présente les actualités
de la recherche dans les myopathies inflammatoires :
colloques internationaux, études ou essais cliniques en
cours, publications scientifiques et médicales... Il est
téléchargeable sur le site internet de l'AFM-Téléthon où
> dermatomyosite (DM)
> polymyosite (PM)
> myosite à inclusions (IBM)
> myosite de chevauchement
> myopathie nécrosante auto-immune
se trouvent aussi d’autres informations concernant les
domaines
sociaux
scientifiques,
ou
techniques
médicaux,
dans
psychologiques,
les
myopathies
inflammatoires :
WEB www.afm-telethon.fr > Concerné par la maladie > Myopathie
inflammatoire (myosite)
Avancées dans les myopathies inflammatoires
Savoir & Comprendre
Sommaire
Rédaction
 Myoinfo,
Département d'information sur
les maladies neuromusculaires
de l'AFM-Téléthon, Évry
Validation
 Pr. Yves Allenbach, Service
de médecine interne, Hôpital
Pitié-Salpêtrière, Paris
Des évènements médico-scientifiques................................................ 4
Ateliers ENMC ..................................................................................................................4
Myology 2016...................................................................................................................4
Une base de données dans les myosites ............................................. 4
Des essais cliniques dans les myosites ................................................ 5
Le méthotréxate...............................................................................................................5
Bénéfice de l’association prednisone-méthotrexate dans la
dermatomyosite juvenile ................................................................................................ 5
Le BAF312 ..........................................................................................................................5
L’entrainement physique ................................................................................................ 6
Des essais cliniques dans les myosites réfractaires ........................... 7
Le rituximab.......................................................................................................................7
Résultats de l’essai FORCE ............................................................................................. 7
Le rituximab dans les myosites réfractaires ............................................................ 7
Le tocilizumab ..................................................................................................................8
Le belimumab ...................................................................................................................8
Des essais cliniques dans la myosite à inclusions .............................. 9
Inhiber la myostatine .....................................................................................................9
La thérapie génique par le gène de la follistatine ................................................ 9
Le BYM338 (ou bimagrumab) ....................................................................................... 9
La rapamycine ............................................................................................................... 10
D’autres avancées médico-scientifiques...........................................11
Revues de la littérature sur les effets des traitements dans la myosite à
inclusions ......................................................................................................................... 11
Confirmation d’une prédisposition d’origine génétique dans les
myopathies inflammatoires...................................................................................... 11
Étude du risque de cancer dans les myosites nécrosantes.......................... 11
Différences physiopathologiques entre la dermatomyosite juvénile et la
dermatomyosite adulte ............................................................................................. 12
*
Une maladie est dite rare quand
elle touche moins d'une personne
sur 2 000. Les maladies rares font
l'objet d'une politique de santé
publique commune dans les
domaines de la recherche, de
l'information et de la prise en
charge.
2 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
*
*
Les myopathies inflammatoires (ou myosites) sont des maladies rares, qui
touchent environ 6 à 7 personnes sur 100 000.
Ce sont des maladies auto-immunes c'est-à-dire des maladies dans
lesquelles le système immunitaire (chargé normalement de protéger un
organisme contre des attaques extérieures : microbe, virus…) se dérègle et
va attaquer des éléments de l'organisme de son hôte.
La classification des myosites est établie en fonction des symptômes, des
caractéristiques immunologiques et de l'aspect du tissu musculaire au
microscope (critères histologiques). Ces dernières années, elle a été en
constante évolution.
On distingue actuellement 5 principaux types de myosites :
▪ la dermatomyosite (DM)
▪ la polymyosite (PM)
Avancées dans les myopathies inflammatoires
Savoir & Comprendre
▪ la myosite de chevauchement
▪ la myosite à inclusions
▪ la myopathie nécrosante auto-immune.
Dans les myopathies inflammatoires, le système immunitaire attaque des
éléments de l'organisme, notamment le muscle squelettique. Selon le type
de myosites, différents mécanismes immunitaires rentrent en jeu.
▪ Dans la dermatomyosite (DM), le système immunitaire attaque en
premier lieu les vaisseaux sanguins de la peau et du muscle par une
accumulation anormale du complément dans ces vaisseaux. Cela
provoque une destruction des vaisseaux sanguins responsable d’une
diminution de l'apport de sang aux fibres musculaires. Celles-ci vont alors
diminuer de volume : elles s'atrophient. Puis des cellules immunitaires
envahissent la zone lésée (infiltrat inflammatoire), aggravant l'état des
fibres musculaires.
▪ Dans la polymyosite (PM), des cellules immunitaires, les lymphocytes T
de type cytotoxiques (CD8+), attaquent les fibres musculaires et les
détruisent.
▪ Dans la myosite à inclusions, on observe d'une part la présence dans les
fibres musculaires, d’agrégats de protéines toxiques, appelés inclusions.
D'autre part, certaines fibres musculaires sont envahies de cellules
immunitaires, notamment des lymphocytes T CD8+, comme dans la
polymyosite.
▪ La myosite nécrosante est une myosite caractérisée par une nécrose
musculaire importante et avec peu ou pas d’infiltrat inflammatoire.
On distingue les formes liées à la présence d’auto-anticorps spécifiques,
comme les anti-SRP (pour signal recognition particles ou particules de
reconnaissance du signal), ou comme les anticorps anti-HMGCoR (pour
3-hydroxy-3-methylglutaryl coenzyme A reductase) découverts récemment,
des formes sans auto-anticorps parfois associées à une néoplasie.
▪ La myosite de chevauchement se définit par des manifestations extramusculaires ou extra-cutanées ou la présence d'auto-anticorps spécifiques
des myosites (par exemple le syndrome des antisynthétases associe la
présence de l’auto-anticorps anti-Jo-1, une myosite et des atteintes
articulaires, cutanées et pulmonaires).
▪ Concernant les autres myosites, les mécanismes en cause sont beaucoup
moins bien connus, ce d'autant que leur distinction au sein du groupe des
myosites est très récente.
Le traitement actuel des myosites repose sur différents médicaments
visant à moduler l'activité du système immunitaire (immunosuppresseurs) :
• Corticothérapie associée à des mesures diététiques.
• Agents immunosuppresseurs : méthotrexate, azathioprine, mycophénolate mofétil…
• Immunoglobulines par voie intraveineuse
• Anti-lymphocytes B : rituximab.
Les muscles squelettiques sont
les muscles attachés au squelette.
En se contractant, ils font bouger
les différentes parties de notre
corps. Sous le contrôle de la
volonté, ils sont également
appelés muscles volontaires ou
encore muscles striés à cause de
leur aspect strié au microscope.
Le complément est un système
complexe, composé de différentes
protéines, qui est impliqué dans
la défense de l'organisme par le
système immunitaire.
Les lymphocytes T cytotoxiques
CD8+ sont des globules blancs
spécialisés du système
immunitaire. Ils libèrent des
protéines toxiques, dirigées contre
les cellules qu'ils attaquent. Ces
protéines toxiques font des trous
dans la membrane cellulaire,
provoquant une entrée excessive
d'eau dans les cellules, qui
finissent par éclater.
La nécrose cellulaire est une
mort accidentelle des cellules,
due à des facteurs extérieurs
(manque d'oxygène, intoxication,
maladie...). Si la cellule est trop
endommagée, elle se nécrose :
elle se gorge d'eau au point
d'éclater. Cela conduit au
déversement du contenu de la
cellule dans le milieu
environnant, provoquant une
inflammation et des lésions
des tissus alentours.
Les auto-anticorps sont des
anticorps qui réagissent contre
des éléments de son propre
organisme, comme le muscle.
3 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
Avancées dans les myopathies inflammatoires
Savoir & Comprendre
Des évènements médico-scientifiques
Ateliers ENMC
L'European Neuromuscular
Centre (ENMC) est une
organisation internationale visant
à soutenir la recherche dans le
domaine des maladies
neuromusculaires. Il organise
régulièrement des rencontres
internationales (worksphop ou
atelier de travail en français)
rassemblant scientifiques et
cliniciens sur une thématique
donnée.
WEB www.enmc.org/
▪ Un workshop (ou atelier de travail) organisé par l’ENMC a lieu le 18
septembre 2015 à Naarden (Pays-Bas). Les thèmes abordés ont porté sur
une meilleure caractérisation des critères de suivi de l’évolution,
notamment dans le cadre d’essais cliniques dans les myopathies
inflammatoires idiopathiques. L’objectif de cet atelier était de trouver un
consensus entre les rhumatologues et les neurologues sur l'évaluation de
la réponse au traitement dans les différents sous-groupes de myopathies
inflammatoires idiopathiques.
A l’issue de cet atelier, il a été décidé de mettre en place une étude chez
100 personnes atteintes de dermatomyosite, de polymyosite, de myosite
nécrosante ou de syndrome anti-synthétase afin de valider des outils
d’évaluation (testing musculaire, questionnaires de qualité de vie…).
L’objectif de cette étude est de simplifier les méthodes actuelles de suivi et
de tester des techniques innovantes (objets connectés) mesurant le
retentissement de la maladie dans la vie réelle.
▪ Un autre atelier ENMC sur la « Classification clinique et pathologique
des myosites nécrosantes » se déroulera du 14 au 16 octobre 2016 à
Naarden. Il est organisé par Y. Allenbach (France), O. Benveniste (France).
A. Mammen (États-Unis), W. Stenzel (Allemagne).
Myology 2016
Ce que les médecins appellent
l'histoire naturelle d'une
maladie est la description des
différentes manifestations d'une
maladie et de leur évolution au
cours du temps en l'absence de
traitement.
Les études de corrélations
génotype/phénotype
recherchent l'existence de liens
entre les caractéristiques
génétiques, le génotype, et les
caractéristiques s'exprimant de
façon apparente, le phénotype
(taille, couleur et forme des yeux,
couleur des cheveux,
manifestation d'une maladie...).
On peut ainsi identifier une
relation plus ou moins étroite
entre la présence d'une anomalie
génétique de tel ou tel type et
celle de telles ou telles
manifestations d'une maladie
génétique.
4 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
Lors du congrès international Myology 2016 organisé par l’AFM-Téléthon
du 14 au 18 mars 2016 à Lyon, une conférence a été consacrée à la
classification, aux critères d’évaluation et aux traitements des
myopathies inflammatoires. Cela a aussi été l’occasion de faire un point
sur les myosites nécrosantes et les myosites à inclusions.
Une base de données dans les myosites
Le développement de bases de données de patients permet d’effectuer un
recensement des personnes atteintes d'une même maladie, de préciser
l’histoire
naturelle
de
celle-ci,
d'établir
des
corrélations
génotype/phénotype et de faciliter le recrutement de patients dans les
essais cliniques.
Base de données dans les myosites
Réaliser le suivi des patients atteints de myosites à des fins de recherche
(soutenue par l’AFM-Téléthon)
Statut
Pays
Date de création
Recrutement en cours
France
Octobre 2013
En 2016 : 1200 patients ont été inclus dans cette base de données.
En outre, la base de données dans les myosites collecte également des
prélèvements biologiques de patients permettant la réalisation de travaux
scientifique pour une meilleure compréhension des myosites.
Avancées dans les myopathies inflammatoires
Savoir & Comprendre
Des essais cliniques dans les myosites
Les essais cliniques consistent à évaluer les effets d’un traitement potentiel
dans une maladie (un candidat-médicament, un dispositif médical…) dans
le but de s’assurer qu’il est bien toléré et efficace dans cette maladie.
Le méthotréxate
Le méthotrexate est utilisé dans le traitement de certains cancers et des
certaines maladies auto-immunes.
Essai de phase III dans la dermatomyosite et la polymyosite
Comparer les effets du méthotréxate associé aux glucorticoïdes
à un traitement par glucocorticoïdes seuls
(Promoteur : Institute of Rheumatology)
Statut
Nombre de
participants
(âge)
Pays
Durée du
suivi
Début - Fin
Recrutement
terminé, essai
en cours
50
(18 à 80 ans)
République
Tchèque
1 an
Mai 2008 –
Janvier 2015
Bénéfice de l’association prednisone-méthotrexate dans la
dermatomyosite juvenile
Dans la dermatomyosite juvénile, le traitement de référence consiste à
prendre des corticostéroïdes, comme la prednisone. Comme alternative à
ce traitement, d’autres traitements immunosuppresseurs comme le
méthotrexate ou la ciclosporine sont parfois utilisés.
▪ Un essai randomisé a été mené dans le but de comparer la prednisone
associée à un autre immunosuppresseur à la prednisone seule dans la
dermatomyosite juvénile. Cet essai s’est déroulé dans 22 pays (y compris
la France) et a concerné 139 personnes atteintes d’une dermatomyosite
juvénile nouvellement diagnostiquée : 46 ont reçu un traitement associant
prednisone et ciclosporine, 46 ont reçu un traitement associant
prednisone et methotrexate et 47 ont reçu un traitement par prednisone
uniquement.
▪ Les résultats à 6 mois montrent que les associations prednisoneméthotrexate et prednisone-ciclosporine sont plus efficaces que le
traitement par prednisone seule (amélioration significative au niveau du
score PRINTO 20). Le profil de sécurité d’utilisation était en faveur de
l’association prednisone-méthotrexate.
Au cours d'un essai clinique de
phase III, un médicament, pour
lequel on a déterminé lors
d'essais antérieurs l'innocuité et
le dosage optimum (essais de
phase I et II), est administré à un
grand groupe de malades, sur
une longue durée, dans le but
d'évaluer son efficacité
thérapeutique en la comparant à
celle d'un traitement de
référence ou un placebo. Il
permet aussi de mettre en
évidence les interactions
indésirables et les effets
secondaires du traitement à
moyen terme. Au terme de cet
essai, le médicament peut
obtenir une autorisation de mise
sur le marché.
 Essais cliniques et maladies
neuromusculaires, Repères Savoir &
Comprendre, AFM-Téléthon.
Prednisone versus prednisone plus ciclosporin versus prednisone plus
methotrexate in new-onset juvenile dermatomyositis: a randomised trial.
Ruperto N, Pistorio A, Oliveira S, Zulian F, Cuttica R, Ravelli A, Fischbach M, Magnusson
B, Sterba G, Avcin T, Brochard K, Corona F, Dressler F, Gerloni V, Apaz MT, Bracaglia C,
Cespedes-Cruz A, Cimaz R, Couillault G, Joos R, Quartier P, Russo R, Tardieu M,
Wulffraat N, Bica B, Dolezalova P, Ferriani V, Flato B, Bernard-Medina AG, Herlin T,
Trachana M, Meini A, Allain-Launay E, Pilkington C, Vargova V, Wouters C, Angioloni S,
Martini A; Paediatric Rheumatology International Trials Organisation (PRINTO).
Lancet. 2015 (Nov).
Le BAF312
Le BAF312 est un modulateur d’un récepteur essentiel à la circulation des
lymphocytes, le récepteur de la sphingosine 1-phosphate. Ce récepteur
5 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
Avancées dans les myopathies inflammatoires
Savoir & Comprendre
représente une cible médicamenteuse dans les maladies auto-immunes
(en particulier dans la sclérose en plaques).
Au cours d'un essai clinique de
phase II, un médicament, dont il
a été montré au préalable qu'il
était bien toléré (au cours d'un
essai de phase I) est administré à
un groupe de malades dans le
but de déterminer l'efficacité
thérapeutique, les doses
optimales et la sécurité du
traitement (Quel est le mode
d’administration et la dose
maximale tolérée ?).
Essai de phase II dans la dermatomyosite
Évaluer la sécurité d’évaluation et l’efficacité de BAF312
(Promoteur : Novartis Pharmaceuticals)
Statut
Nombre de
participants
(âge)
Pays
Durée du
suivi
Début - Fin
Essai terminé.
Données en
cours
d’analyse
17
(18 à 70 ans)
États-Unis,
Japon,
République
Tchèque
6 mois
Novembre
2013 – Février
2016
Essai de phase II dans la polymyosite
Évaluer la sécurité d’évaluation et l’efficacité de BAF312
 Essais cliniques et maladies
neuromusculaires, Repères Savoir &
Comprendre, AFM-Téléthon.
(Promoteur : Novartis Pharmaceuticals)
Statut
Nombre de
participants
(âge)
Pays
Durée du
suivi
Début - Fin
Recrutement
en cours
45
(18 à 75 ans)
International
(pas en
France)
12 semaines
Avril 2013 –
Décembre
2016
L’entrainement physique
Dans un essai randomisé, les
participants sont répartis par
tirage au sort dans les différents
groupes.
Un essai contrôlé est un essai
qui compare l'efficacité de la
substance testée à celle d'un
placebo ou d'une substance
active connue : une partie des
participants prend un placebo ou
une autre substance active et
constitue un groupe "contrôle".
 Essais cliniques et maladies
neuromusculaires, Repères Savoir &
Comprendre, AFM-Téléthon.
6 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
Deux études ont montré les effets bénéfiques de l’entrainement physique
dans la dermatomyosite juvénile mais ces études ont comporté un petit
nombre de participants.
▪ Un nouvel essai, randomisé, contrôlé, d’un programme d’entrainement
physique pendant 12 semaines a été réalisé chez 26 participants atteints
de dermatomyosite juvénile.
Les trois quart des participants ont terminé l’étude. Aucune hospitalisation
n’a été rapportée et la prise de traitements immunosuppresseurs est
restée stable voire a diminué au cours de l’étude, signifiant la bonne
tolérance à l’exercice. L’entrainement physique s’est montré efficace sur
la fonction musculaire qui était significativement meilleure dans le
groupe ayant suivi le programme d’exercice que dans le groupe contrôle.
Muscles in motion: a randomized controlled trial on the feasibility, safety and
efficacy of an exercise training programme in children and adolescents with
juvenile dermatomyositis.
Habers GE, Bos GJ, van Royen-Kerkhof A, Lelieveld OT, Armbrust W, Takken T, van
Brussel M.
Rheumatology (Oxford). 2016 (Mars).
Avancées dans les myopathies inflammatoires
Savoir & Comprendre
Des essais cliniques dans les myosites réfractaires
Dans certains cas, les traitements habituellement utilisés ne permettent
pas ou sont insuffisants pour améliorer les manifestations de la myosite.
Les médecins parlent de forme réfractaire.
Le rituximab
Le rituximab est un immunosuppresseur de nouvelle génération qui
bloque l'activité des lymphocytes B déjà utilisé dans le traitement de
certains cancers.
Résultats de l’essai FORCE
L’essai FORCE est une étude pilote de phase II, coordonné par O.
Benveniste (Paris) et soutenu par l’AFM-Téléthon, qui a évalué l'effet du
rituximab sur 12 mois dans le traitement des myosites avec auto-anticorps
anti-synthétase et des myasthénies généralisées, réfractaires aux
traitements habituels.
▪ Les résultats concernant les 12 personnes atteintes de myosite avec
auto-anticorps anti-synthétase réfractaires ont été publiés en novembre
2015. Les participants, qui présentaient tous une pneumopathie
interstitielle, ont reçu 1 g de rituximab au début de l’essai puis quinze
jours et 6 mois après le début de l’essai.
Sur les 12 participants, 10 patients (8 hommes et 2 femmes) ont terminé
l’étude. A 12 mois, seuls 2 participants sur 10 ont atteint le critère principal
de l’essai, c’est-à-dire une amélioration de la force d’au moins 2 groupes
de muscles différents, même si 7 autres participants ont eu une
amélioration (non statistiquement significative) des paramètres
musculaires et extra-musculaires. En revanche, le traitement a été bien
toléré et la pneumopathie interstitielle a été améliorée chez la moitié
des participants et stabilisée chez 4 participants.
Des essais sur un groupe homogène de patients et comportant un groupe
contrôle (placebo) sont toutefois nécessaires pour évaluer au mieux les
effets du rituximab dans les myopathies inflammatoires réfractaires.
Efficacy of Rituximab in Refractory Inflammatory Myopathies Associated with
Anti- Synthetase Auto-Antibodies: An Open-Label, Phase II Trial.
Allenbach Y, Guiguet M, Rigolet A, Marie I, Hachulla E, Drouot L, Jouen F, Jacquot S,
Mariampillai K, Musset L, Grenier P, Devilliers H, Hij A, Boyer O, Herson S, Benveniste O.
PLoS One. 2015 (Nov).
Le rituximab dans les myosites réfractaires
Bien que plusieurs études en ouvert ont montré un effet bénéfique du
rituximab dans les myosites réfractaires, les résultats du seul essai clinique
contrôlé réalisé à ce jour n’ont pas mis en évidence de différence
significative entre le groupe sous rituximab et le groupe sous placebo.
▪ C’est pourquoi des chercheurs ont réalisé une revue de la littérature
scientifique dans le but d’analyser les effets du rituximab dans les myosites
réfractaires. Ils ont sélectionnés 48 études correspondant à un total de 458
personnes atteintes de myosites réfractaires traités par rituximab. Le taux
de réponse au rituximab était de 78,3%. Bien qu’il ne soit pas possible de
tirer des recommandations définitives, cette analyse de tous les cas
publiés est en faveur d’une utilisation (hors de ses indications
réglementaires) du rituximab dans certains cas de myosite réfractaire.
Les lymphocytes B sont des
globules blancs spécialisés dans
un certain type de réaction
immunitaire : ils produisent les
anticorps qui neutralisent des
substances ou des molécules
considérées comme étrangères
par l'organisme.
Le placebo est un produit dont la
présentation est identique à celle
d'un médicament, mais qui ne
contient pas de principe actif.
Dans un essai clinique, un
placebo est utilisé pour mesurer
l'action réelle du médicament
testé, en comparant les effets du
médicament testé contenant le
principe actif et ceux du placebo.
Un essai en ouvert est un essai
thérapeutique dans lequel les
médecins et les participants ont
connaissance du traitement à
l'essai.
 Essais cliniques et maladies
neuromusculaires, Repères Savoir &
Comprendre, AFM-Téléthon
Un essai contrôlé est un essai
qui compare l'efficacité de la
substance testée à celle d'un
placebo ou d'une substance
active connue : une partie des
participants prend un placebo ou
une autre substance active et
constitue un groupe "contrôle".
 Essais cliniques et maladies
neuromusculaires, Repères Savoir &
Comprendre, AFM-Téléthon
Rituximab in the treatment of inflammatory myopathies: a review.
Fasano S, Gordon P, Hajji R, Loyo E, Isenberg DA.
7 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
Avancées dans les myopathies inflammatoires
Savoir & Comprendre
Rheumatology (Oxford). 2016 (Avr).
Le tocilizumab
Au cours d'un essai clinique de
phase II, un médicament, dont il
a été montré au préalable qu'il
était bien toléré (au cours d'un
essai de phase I) est administré à
un groupe de malades dans le
but de déterminer l'efficacité
thérapeutique, les doses
optimales et la sécurité du
traitement (Quel est le mode
d’administration et la dose
maximale tolérée ?).
 Essais cliniques et maladies
neuromusculaires, Repères Savoir &
Comprendre, AFM-Téléthon.
Un essai de phase II/III permet
de tester l'efficacité d'un
traitement potentiel et son
dosage en une seule étape : les
phases II (dose et mode
d'administration) et III (efficacité)
de l'essai clinique sont regroupées
en une seule. Au terme de l'essai,
si les résultats sont positifs, une
autorisation de mise sur le
marché (AMM) peut être donnée.
 Essais cliniques et maladies
neuromusculaires, Repères Savoir &
Comprendre, AFM-Téléthon.
8 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
Comme le rituximab, le tocilizumab est un immunomodulateur. Il est
indiqué dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde.
Essai de phase II
Évaluer l'effet du tocilizumab dans le traitement
des myosites réfractaires aux traitements habituels
(Promoteur : University of Pittsburgh)
Statut
Nombre de
participants
(âge)
Pays
Durée du
suivi
Début - Fin
Recrutement
en cours
40
(18 ans et
plus)
États-Unis
6 mois
Octobre 2014
– Janvier 2017
Le belimumab
Le belimumab est un anticorps qui peut neutraliser un facteur stimulant
les lymphocytes B, et qui est déjà utilisé dans le traitement du lupus.
Essai de phase II/III
Évaluer la sécurité d’utilisation et l’efficacité du belimumab
en plus du traitement habituel dans les myosites réfractaires
(Promoteur : North Shore Long Island Jewish Health System)
Statut
Nombre de
participants
(âge)
Pays
Durée du
suivi
Début - Fin
Recrutement
en cours
60
(18 ans et
plus)
États-Unis
40 semaines
Janvier 2015 –
Décembre
2018
Avancées dans les myopathies inflammatoires
Savoir & Comprendre
Des essais cliniques dans la myosite à inclusions
Dans la myosite à inclusions, aucun traitement immunosuppresseur
habituellement utilisé n'est bénéfique, renforçant l'hypothèse que cette
maladie n'a pas qu’une origine auto-immune.
Inhiber la myostatine
Dans la myosite à inclusions, l’atteinte musculaire progressive touche
particulièrement les muscles quadriceps, en se manifestant par une perte
du volume des cuisses, des chutes fréquentes…
Une piste thérapeutique consiste à augmenter la taille et la force des
fibres musculaires, en inhibant la voie de la myostatine, un inhibiteur
naturel de la croissance musculaire.
La thérapie génique par le gène de la follistatine
La thérapie génique consiste à remplacer le gène défectueux ou manquant
par un gène thérapeutique transporté à l’aide d’un vecteur (vecteur viral,
vecteur synthétique…).
Dans la myosite à inclusions, les chercheurs utilisent la thérapie génique
pour introduire, à l’aide d’un virus adéno associé (AAV), le gène de la
follistatine (rAAV1.CMV.huFollistatin344), un inhibiteur naturel de la
myostatine.
Essai de phase I de thérapie génique avec le gène de la follistatine
Évaluer la sécurité d’utilisation de l’injection intramusculaire du produit
rAAV1.CMV.huFollistatin344
(Promoteur : Nationwide Children's Hospital)
Statut
Nombre de
participants
(âge)
Pays
Durée du
suivi
Début - Fin
Recrutement
terminé. Essai
en cours
15
(18 ans et
plus)
États-Unis
2 ans
Janvier 2012 –
Juillet 2017
Le BYM338 (ou bimagrumab)
Le BYM338 est un anticorps qui empêche le fonctionnement du récepteur
de la myostatine.
▪ Un essai américain de phase II du bimagrumab, mené par Novartis
Pharmaceuticals, a montré qu’il augmente le volume des cuisses mesuré à
l’imagerie par résonance magnétique, sans induire d’effet secondaire.
Après 2 mois de prise du bimagrumab, la distance de marche en 6
minutes était augmentée de façon statistiquement significative.
▪ Une phase d’extension de cet essai est en cours pour évaluer les effets à
long terme (3 ans) du bimagrumab.
Un vecteur est un système
permettant le transfert de gènes
médicaments dans les cellules
d'un organisme. Pour avoir un
effet, un gène médicament doit
accéder au noyau de la cellule,
où est situé l'ADN. Il faut donc
que le gène médicament
traverse plusieurs barrières
biologiques pour accéder
d’abord à la cellule (en
traversant les vaisseaux, les
tissus conjonctifs), puis à
l'intérieur de la cellule (en
traversant la membrane
plasmique délimitant la cellule)
et enfin au noyau (en traversant
la membrane nucléaire). Pour ce
faire, le gène médicament est
introduit dans un vecteur qui lui
facilite le franchissement de
toutes ces barrières. Le vecteur
peut-être soit viral, soit non viral
(plasmides, vecteurs lipidiques…).
Le virus adéno-associé (AAV
pour adeno-associated virus) est
un petit virus à ADN, qui peut
infecter l'être humain. Toutefois,
il ne provoque pas de maladie et
n'entraine qu'une réponse
immunitaire de défense modérée.
Une fois à l'intérieur des cellules,
l’AAV, comme tous les virus,
incorpore ses gènes dans
l'ensemble des gènes de la cellule
infectée. Il est utilisé en génie
génétique comme vecteur pour la
thérapie génique.
Au cours d'un essai clinique de
phase I un médicament dont
l'intérêt thérapeutique a été
montré sur des modèles
animaux et/ou cellulaires (essais
précliniques) est administré pour
la première fois à un petit
groupe de volontaires sains, plus
rarement à des malades, afin
d'évaluer leur tolérance à la
substance en fonction de la dose
(Comment le futur traitement
est-il absorbé et éliminé ?
Comment se fait sa répartition
dans les organes ? Est-il toxique
et à quelles doses ? Existe-t-il des
effets secondaires ?).
 Essais cliniques et maladies
neuromusculaires, Repères Savoir &
Comprendre, AFM-Téléthon.
9 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
Avancées dans les myopathies inflammatoires
Savoir & Comprendre
Au cours d'un essai clinique de
phase II, un médicament, dont il
a été montré au préalable qu'il
était bien toléré (au cours d'un
essai de phase I) est administré à
un groupe de malades dans le
but de déterminer l'efficacité
thérapeutique, les doses
optimales et la sécurité du
traitement (Quel est le mode
d’administration et la dose
maximale tolérée ?).
Extension de l’essai de phase II dans la myosite à inclusions
Évaluer la sécurité d’évaluation, la tolérance et l’efficacité de BYM338 à long
terme
(Promoteur : Novartis Pharmaceuticals)
Statut
Nombre de
participants
(âge)
Pays
Durée du
suivi
Début - Fin
Recrutement
terminé. Essai
en cours
10
(40 à 75 ans)
États-Unis
3 ans
Mars 2014 –
Janvier 2018
 Essais cliniques et maladies
neuromusculaires, Repères Savoir &
Comprendre, AFM-Téléthon.
Résultats préliminaires (en 2014) : augmentation significative de la distance de
marche en 6 minutes sous bimagrumab après 4 et 6 mois de traitement.
Un essai de phase II/III permet
de tester l'efficacité d'un
traitement potentiel et son
dosage en une seule étape : les
phases II (dose et mode
d'administration) et III (efficacité)
de l'essai clinique sont
regroupées en une seule. Au
terme de l'essai, si les résultats
sont positifs, une autorisation de
mise sur le marché (AMM) peut
être donnée.
Essai de phase II/III dans la myosite à inclusions
Évaluer la sécurité d’évaluation, la tolérance et l’efficacité de BYM338
sur la fonction physique, la force musculaire et la mobilité
 Essais cliniques et maladies
neuromusculaires, Repères Savoir &
Comprendre, AFM-Téléthon.
(Promoteur : Novartis Pharmaceuticals)
Statut
Nombre de
participants
(âge)
Pays
Durée du
suivi
Début - Fin
En cours,
recrutement
terminé.
240
(36 à 85 ans)
International
(dont la
France)
1 an
Septembre
2013 –
Décembre
2015
Extension de la phase II/III
Recrutement
en cours.
240
(plus de 36
ans)
International
2 ans
Novembre
2015 –
Novembre
2017
WEB www.afm-telethon.fr/essai-resilient-3921
La rapamycine
La rapamycine est un immunosuppresseur déjà utilisé pour les greffes de
rein. Elle inhibe les lymphocytes T et préserve les lymphocytes T
régulateurs.
Essai de phase II dans la myosite à inclusions
Évaluer les effets de la rapamycine
(Promoteur : INSERM)
Statut
Nombre de
participants
(âge)
Pays
Durée du
suivi
Début - Fin
Recrutement
en cours
44
(45 à 85 ans)
France
1 an
Juilet 2015 –
Mars 2018
WEB www.afm-telethon.fr/essai-rapami-3920
10 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
Avancées dans les myopathies inflammatoires
Savoir & Comprendre
D’autres avancées médico-scientifiques
Revues de la littérature sur les effets des traitements dans la myosite
à inclusions
Dans un article publié en juin 2015, une équipe finlandaise a réalisé une
analyse extensive de la littérature. Une dizaine d’essais cliniques
concernant environ 250 patients avec tel ou tel traitement
immunosuppresseur a été passée en revue. Les résultats se sont toutefois
avérés décevants, à la fois sur la forme (méthodologie critiquable) que sur
le fond (solidité des résultats). Aucun traitement ne s’avère
véritablement efficace dans la myosite à inclusion.
Medication of inclusion body myositis: a systematic review.
Saltychev M, Mikkelsson M, Laimi K.
Acta Neurol Scand., 2015 (Juin).
Confirmation d’une prédisposition d’origine génétique dans les
myopathies inflammatoires
Dans un article publié en septembre 2015, un consortium international
rassemblant 14 pays rapporte les résultats d’une étude génétique, sans
précédent quant à l’ampleur de l’échantillon. Les chercheurs ont réalisé un
test génétique chez 2566 personnes atteints de myopathie inflammatoire
en utilisant une puce à ADN (ImmunoChip) permettant d’étudier plusieurs
régions (186 en tout) de susceptibilité génétique de plusieurs maladies
auto-immunes. Après comparaison avec l’ADN de 16 651 sujets contrôles,
deux régions d’intérêt sont plus particulièrement ressorties : celle du
système HLA (et plus particulièrement l’haplotype 8.1 AH) et la région
PTPN22. Neuf autres régions ont été identifiées mais sans atteindre le
seuil de significativité. Cette étude d’association confirme l’existence de
variants génétiques de prédisposition comme c’est le cas dans de
nombreuses autres maladies auto-immunes.
Dense genotyping of immune-related loci in idiopathic inflammatory myopathies
confirms HLA alleles as the strongest genetic risk factor and suggests different
genetic background for major clinical subgroups.
Rothwell S, Cooper RG, Lundberg IE, Miller FW, Gregersen PK, Bowes J, Vencovsky J,
Danko K, Limaye V, Selva-O'Callaghan A, Hanna MG, Machado PM, Pachman LM,
Reed AM, Rider LG, Cobb J, Platt H, Molberg Ø, Benveniste O, Mathiesen P, Radstake T,
Doria A, De Bleecker J, De Paepe B, Maurer B, Ollier WE, Padyukov L, O'Hanlon TP,
Lee A, Amos CI, Gieger C, Meitinger T, Winkelmann J, Wedderburn LR, Chinoy H,
Lamb JA; Myositis Genetics Consortium.
Ann Rheum Dis., 2015 (Sept).
Étude du risque de cancer dans les myosites nécrosantes
Une équipe française s’est intéressée à la fréquence de survenue des
cancers chez les personnes atteintes de myosite nécrosante. Son étude a
concerné un groupe de 115 personnes atteintes soit de myosite
nécrosante avec des anticorps anti-SRP ou anti-HMGCR, soit de myosite
nécrosante séronégative.
La fréquence de cancer chez les personnes atteintes de myosite
nécrosante avec anticorps anti-HMGCR ou de myosite nécrosante
séronégative s’est révélée plus élevée que chez les personnes atteintes
de myosite nécrosante avec anticorps anti-SRP ou que dans la population
générale.
11 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
Avancées dans les myopathies inflammatoires
Savoir & Comprendre
Les auteurs concluent à la nécessité d’un dépistage de cancer chez les
personnes atteintes de myosite nécrosante avec anticorps anti-HMGCR ou
de myosite nécrosante séronégative, mais pas chez celles qui présentent
une myosite nécrosante avec anticorps anti-SRP.
High risk of cancer in autoimmune necrotizing myopathies: usefulness of myositis
specific antibody.
Allenbach Y, Keraen J, Bouvier AM, Jooste V, Champtiaux N, Hervier B, Schoindre Y,
Rigolet A, Gilardin L, Musset L, Charuel JL, Boyer O, Jouen F, Drouot L, Martinet J,
Stojkovic T, Eymard B, Laforêt P, Behin A, Salort-Campana E, Fain O, Meyer A,
Schleinitz N, Mariampillai K, Grados A, Benveniste O.
Brain. 2016 (Avr).
La biopsie musculaire est un
examen médical qui consiste à
prélever, sous anesthésie locale,
un petit fragment de tissu
musculaire. Les fragments de
tissu musculaire prélevés sont
observés au microscope. Les
différentes méthodes utilisées
pour préparer le tissu permettent
de déceler des anomalies de la
morphologie et/ou la structure
des fibres musculaires et/ou de
mettre en évidence le déficit
d'une protéine spécifique.
 Diagnostic et maladies
neuromusculaires, Repères Savoir &
Comprendre, AFM-Téléthon.
L’hypoxie correspond à une
diminution de la quantité
d’oxygène apportée aux tissus par
le sang
Différences physiopathologiques entre la dermatomyosite juvénile et
la dermatomyosite adulte
La dermatomyosite est caractérisée sur le plan tissulaire par la présence
d’infiltrats inflammatoires, une atteinte des vaisseaux sanguins et une
atrophie périfasciculaire. On en distingue 2 formes, la dermatomyosite
juvénile (avant 16 ans) et la dermatomyosite adulte.
▪ Pour mieux comprendre les différences entre ces 2 formes, une équipe
franco-allemande a analysé les biopsies musculaires de 15 personnes
atteintes de dermatomyosite juvénile et 21 de dermatomyosite adulte.
L’analyse tissulaire des biopsies musculaires ainsi que l’analyse des taux de
transcription des gènes liés à l’hypoxie et des gènes liés à l’immunité innée
montrent que : dans la dermatomyosite juvénile, l’atrophie
périfasciculaire est liée à des mécanismes d’hypoxie (et non à des
processus de l’immunité innée) alors qu’à l’inverse, dans la
dermatomyosite adulte, l’atrophie périfasciculaire est liée des processus
de l’immunité innée (et non à des mécanismes de l’hypoxie).
Differential roles of hypoxia and innate immunity in juvenile and adult
dermatomyositis.
Preuße C, Allenbach Y, Hoffmann O, Goebel HH, Pehl D, Radke J, Doeser A,
Schneider U, Alten RH, Kallinich T, Benveniste O, von Moers A, Schoser B, Schara U,
Stenzel W.
Acta Neuropathol Commun., 2016 (Avr).
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▪ Pour en savoir plus sur la recherche dans les myosites vous pouvez
consulter le Zoom sur…la recherche dans les myosites qui présente les
connaissances scientifiques et les pistes thérapeutiques dans les myosites.
 Zoom sur… la recherche dans les myopathies inflammatoires
▪ Tout au long de l'année, suivez l'actualité de la recherche dans les
maladies neuromusculaires sur :
WEB www.afm-telethon.fr > Voir toutes les actus > Maladies
12 ǀ AFMTéléthon ǀ Juin 2016
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