Figures 3A, B et C. Coupes axiales de cuisse, réévaluation d’une patiente suivie pour polymyosite depuis 10 ans avec
aggravation récente du déficit moteur. L’examen IRM montre une involution graisseuse avec fibrose des muscles de la loge
postérieure en ES T2 (C), sans signal inflammatoire en STIR (B) et ES T2 (A).
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Références
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Figure 4. Scanner thoracique :
pneumopathie interstitielle
avec opacités réticulaires et
kystiques, syndrome des anti-
synthétases.
La Lettre du Rhumatologue • Suppl. 2 au n° 355 - octobre 2009 | 5
SYNTHÈSE
de l’échographie conventionnelle ont été rapportées
comme étant légèrement inférieures à celles de l’EMG
ou du dosage des CPK (3). L’utilisation d’agents de
contraste permettant de quantifier la perfusion mus-
culaire augmenterait de façon significative la sensibilité
et la spécificité de l’échographie pour évaluer l’activité
inflammatoire au sein des muscles (4). Cette technique
encore en développement pourrait être une bonne
alternative à l’IRM du fait de son caractère fonctionnel.
Exploration d’atteintes
viscérales associées
Atteinte pulmonaire
La pneumopathie interstitielle constitue la manifes-
tation extramusculaire principale des myosites liées
aux anticorps antisynthétases (anti-JO1, anti-PL7,
anti-PL12, anti-OJ, anti-EJ). Selon les séries, elle est
présente au diagnostic initial dans 75 à 90 % des cas,
mais elle peut survenir tout au long de l’évolution de
la myosite. L’évolution vers une fibrose extensive en
l’absence de traitement conditionne le pronostic du
syndrome des antisynthétases. Des pneumopathies
interstitielles peuvent également être associées aux
myopathies nécrosantes auto-immunes (présence
de l’anticorps anti-SRP) et aux myosites liées aux
connectivites. La fréquence et la sévérité de cette
atteinte pulmonaire justifient la réalisation systé-
matique d’un scanner thoracique en coupe millimé-
trique lors du diagnostic d’une polymyosite. Au stade
précoce d’alvéolite, il permet de visualiser les infiltrats
des bases pulmonaires en verre dépoli. Des images
réticulaires, kystiques et microkystiques sous-pleu-
raux réalisent un aspect en rayon de miel (figure 4).
Plus tardivement, la fibrose se traduit par des images
de rétraction et des bronchectasies de traction. Le
retentissement fonctionnel de ces pneumopathies
nécessite la réalisation d’explorations fonctionnelles
respiratoires se traduisant par une diminution de la
diffusion du monoxyde de carbone (DLCO) puis, en
cas de fibrose évoluée, d’un syndrome restrictif.
Atteinte cardiaque
L’atteinte cardiaque au cours des myopathies
inflammatoires est rarement symptomatique. Les
arythmies et les troubles de la conduction sont les
manifestations cardiaques le plus fréquemment
retrouvés (5). L’échocardiographie systématique
montre, dans plus d’un tiers des cas, des dysfonctions
ventriculaires gauches. L’IRM cardiaque peut visua-
liser une prise diffuse de gadolinium témoignant
d’une myocardite le plus souvent silencieuse (6).
En pratique, en l’ absence d’antécédent cardio-
vasculaire ou d’anomalie à l’électrocardiogramme,
la recherche d’une atteinte cardiaque infraclinique
n’est pas nécessaire.
Recherche d’une néoplasie sous-jacente
Un cancer est associé à une dermatomyosite dans
environ 30 % des cas, l’association aux autres myo-
sites étant plus rare. Selon une étude scandinave, les
cancers associés aux myosites étaient, par ordre de
fréquence, les cancers des ovaires, du poumon, du
pancréas, les lymphomes, les cancers de l’estomac
et du côlon (7). La fréquence de cette association
nécessite la recherche d’une néoplasie sous-jacente
lors du diagnostic de dermatomyosite. Une tomo-
densitométrie thoraco-abdomino-pelvienne, com-
plétée par une mammographie chez la femme, sont
les imageries à réaliser en première intention. En cas
de doute sur un ovaire ou sur l’utérus, une écho-
graphie ou une IRM du pelvis peut être nécessaire.
L’intérêt du Pet scan dans le dépistage systématique
des néoplasies associées aux dermatomyosites n’a
pas encore été évalué.
Conclusion
Si le diagnostic des myopathies inflammatoires
repose sur la clinique et l’histologie musculaire, les
examens d’imagerie ont une place importante pour
évaluer l’étendue de l’atteinte musculaire et pour pré-
ciser les éventuelles atteintes viscérales associées. ◾
A B C