Master Dynamique terrestre et risques naturels
Math´ematiques pour g´eologues
Op´erateurs diff´erentiels
On ´etudie en g´eosciences des fonctions scalaires des coordonn´ees d’espace, comme la temp´erature,
ou bien des vecteurs dont les trois composantes sont des fonctions des coordonn´ees, comme la
pesanteur ou le champ magn´etique. Lorsque ces fonctions ont des d´eriv´ees partielles, on peut
d´efinir d’autres scalaires ou vecteurs qui restent les mˆemes pour tout ef´erentiel, ce qu’on appelle
des invariants de la fonction ou du champ de vecteurs. Ils en fournissent des propri´et´es intrins`eques
et locales.
Pour une fonction, les invariants qui nous seront utiles sont le gradient (un vecteur) et le laplacien
(un scalaire). Pour un champ de vecteurs ce sont le rotationnel (un vecteur), la divergence (un
scalaire) et le laplacien vectoriel (un vecteur).
1 Produit scalaire et vectoriel
Soit deux vecteurs ~a et ~
bayant pour composantes dans un r´ef´erentiel cart´esien ax,ay,azet bx,by,
bzrespectivement. On efinit :
le produit scalaire : ~a.~
b=axbx+ayby+azbz
le produit vectoriel : ~a ~
b=
aybzazby
azbxaxbz
axbyaybx
2 Notion de circulation d’un champ de vecteurs
On appelle travail de A`a Bdu vecteur ~a le long d’une courbe (C), dont un segment infinit´esimal
est le vecteur ~
dl, la somme des produits scalaires infinit´esimaux
ZB
A
~a.~
dl.
Lorsque (C) est une courbe ferm´ee (A=B), la position de Asur (C) n’a pas d’importance,
seulement le sens de parcours. Le travail est alors appel´e la circulation de ~a sur (C),
I~a.~
dl.
3 Notion de flux d’un champ de vecteurs
Consid´erons une surface continue (S). Soit ~n sa normale unitaire, toujours issue du eme cˆot´e. On
appelle flux du vecteur ~a `a travers (S) le scalaire :
φ=Z Z ~a.~ndS
Cette notion sera utilis´ee pour introduire la divergence.
4 Le gradient
La forme diff´erentielle totale d’une fonction f(x, y, z), o`u x,yet zsont les trois variables de l’espace,
est
df =f
x dx +f
y dy +f
z dz,
qui peut s’´ecrire sous la forme d’un produit scalaire de deux vecteurs ~u et ~
dl avec
~u =
f
x
f
y
f
z
~
dl =
dx
dy
dz
Le champ vectoriel ~u s’exprime par un op´erateur nomm´e gradient que l’on note :
~
grad(f) = ~
f=
f
x
f
y
f
z
.
Ce vecteur n’est autre qu’une extension de la classique d´eriv´ee d’une fonction `a un espace de
dimension sup´erieure. Il indique donc la pente locale de la fonction, le vecteur obtenu ´etant dirig´e
le long de la plus grande pente au champ f.~
fest orthogonal aux isosurfaces de f.
Expression en coordonn´ees cyclindriques
Sur la base ( ~er, ~eφ, ~ez) on a
~
f=
f
r
1
r
f
φ
f
z
.
Expression en coordonn´ees sph´eriques
Sur la base ( ~er, ~eθ, ~eφ) on a
~
f=
f
r
1
r
f
θ
1
r. sin θ
f
φ
.
5 La divergence
La divergence d’un champ vectoriel ~u est un scalaire d´efini par :
div(~u) = ~
.~u =ux
x +uy
y +uz
z .
Afin de efinir le sens physique de la divergence consid´erons un volume rectangulaire de ot´es dx,
dy et dz.
z
y
x
dy
dx
dz
Ux
Le flux de ~u sortant de la face de droite dans la direction xest ux(x+dx, y, z)dydz. De mˆeme le
flux de ~u entrant par la face de gauche dans la direction xest ux(x, y, z)dydz. Le bilan de flux
entre ces deux surfaces est donc
[ux(x+dx, y, z)ux(x, y, z)]dydz =ux
x dxdydz =ux
x dV
Le mˆeme raisonnement peut ˆetre fait dans la direction yet dans la direction z. Le bilan de flux au
travers des faces du volume peut donc s’´ecrire
=ux
x +uy
y +uz
z dV = (~
.~u)dV.
L’´equation ci-dessus permet d’exprimer ce qu’est la divergence : la divergence est donc le bilan de
flux d’un champ de vecteurs par unit´e de volume. Sous forme int´egrale on obtient le th´eor`eme de
la divergence (Green-Ostrogradsky) :
I I ~u.d~
S=Z Z Zint
div(~u)dV
Le flux `a travers une surface ferm´ee Sd’un champ ~u est ´egale `a l’int´egrale sur tout le volume
d´elimit´e par Sde la divergence de ~u.
Si ~u est un champ de vitesse, alors la divergende de ~u mesure l’accroissement total de volume par
unit´e de temps et par unit´e de volume. Si en un point Ala divergence est positive (n´egative) alors
Aest un point d’expension (de compression). Si la divergence de ~u est nulle en tout point d’une
egion Dalors le corps ayant le champ de vitesse ~u est incompressible dans cette egion.
Expression en coordonn´ees cyclindriques
~
.~u =1
r
(r ur)
r +1
r
uφ
φ +uz
z .
Expression en coordonn´ees sph´eriques
~
.~u =1
r2
(r2ur)
r +1
rsin θ
(sin θ uθ)
θ +1
rsin θ
uφ
φ
6 Le rotationnel
Le rotationnel d’un champ vectoriel ~u est un vecteur d´efini par
~
rot~u =~
∇ ∧ ~u =
uz
y uy
z
ux
z uz
x
uy
x ux
y
.
On interpr`ete le rotationnel ~
∇ ∧ ~u comme l’axe d’un tourbillon en m´ecanique des fluides, le champ
~u repr´esentant la vitesse du liquide.
Le rotationnel d’un gradient est nul :
~
rot(~
grad(f) = ~
∇ ∧ ~
f=~
0
Soit ~u un champ vectoriel et (C) un contour ferm´e. On peut montrer que le flux du rotationnel de
~u `a travers une surface s’appuyant sur (C) est ´egale `a la circulation le long de (C) du champ ~u. Ce
th´eor`eme est appel´e th´eor`eme du rotationnel (Stokes)
I~u.~
dl =Z Z ~
∇ ∧ ~u.d~
S
Expression en coordonn´ees cyclindriques
~
∇ ∧ ~u =
1
r
uz
φ uφ
z
ur
z uz
r
1
r(r uφ)
r (r ur)
φ
.
Expression en coordonn´ees sph´eriques
~
~u =
1
rsin θ(sin θ uφ)
θ uθ
φ
1
rsin θur
φ (rsin θ uφ
r
1
r(r uθ)
r ur
θ
.
7 Le laplacien
Le dernier op´erateur que nous utiliserons est le laplacien. Le laplacien est efini comme la divergence
du gradient. On distingue le laplacien scalaire
laplacien(f) = div(~
grad(f)) = ∆f=2f=2f
x2+2f
y2+2f
z2.
De mˆeme on d´efinit le laplacien vectoriel comme
~
~u =~
2~u =
2ux
x2+2ux
y2+2ux
z2
2uy
x2+2uy
y2+2uy
z2
2uz
x2+2uz
y2+2uz
z2
.
Le laplacien d’une fonction mesure la diff´erence entre la valeur de la fonction en un point et sa
moyenne autour de ce point. Ainsi le laplacien est nul ou tr`es petit lorsque la fonction varie sans
`a coups.
Expression en coordonn´ees cyclindriques
2f=1
r
r rf
r +1
r2
2f
φ2+2f
z2.
Expression en coordonn´ees sph´eriques
2f=1
r2
r r2f
r +1
r2sin θ
θ sin θf
θ +1
r2sin2θ
2f
φ2.
8 Relations fondamentales
div(~
grad) = laplacien
div(~
rot) = 0
~
rot(~
rot) = ~
grad(div)laplacien
~
rot(~
grad) = ~
0
9 Exercices
1. On consid`ere un champ ~v purement divergent en 2D
(a) D´eterminer le syst`eme d’´equations diff´erentielles v´erifi´e par les composantes du champ
~v
(b) Donner un exemple simple de vecteur ~v
(c) Tracer le champ ~v
2. Idem mais pour un champ purement rotationnel.
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