ACTIONS
Mettre l'accent sur les actions de bonne qualité
Le désynchronisation des politiques des principales banques centrales mondiales a eu des conséquences logiques jusqu'à
présent : un dollar plus fort, une volatilité boursière accrue et un élargissement du différentiel entre les
rendements obligataires US et allemand.
Si le comportement des marchés a été jusqu'ici relativement prévisible, leur évolution future, leur influence sur le
comportement des banques centrales et la réaction à attendre des économies réelles à court et long terme,
s'avèrent en revanche plus difficilement déchiffrables. Un manque de visibilité qui explique pourquoi nous avons
réduit à neutre notre exposition en actions.
Anticiper la volatilité à venir est compliqué du fait même que l'on « évolue en territoire inconnu » : on a jamais connu un
environnement de taux aussi accommodant et les marchés n'ont jamais été aussi longtemps .sous l'influence de politiques
monétaires non-conventionnelles. Il est, en outre, difficile d'être très confiant quant à l'ampleur et la portée des effets de ces
stratégies expansionnistes sur l'économie réelle et les bénéfices des entreprises, surtout dans un contexte de flambée de la
volatilité due à toute une série de facteurs en tête desquels les tensions géopolitiques.
Nous espérons que le processus de normalisation de la Fed provoquera un regain, raisonnable, de la volatilité sur
les marchés boursiers. Le marché a clairement montré à la présidente de la Fed, Janet Yellen, qu'il valait mieux modifier les
taux de manière progressive que d'agir dans la précipitation. Une telle approche a déjà fait ses preuves dans le passé et a
d'ailleurs déjà permis d'engranger des gains non négligeables. Ainsi, lorsque la Réserve fédérale opte pour un resserrement
progressif de ses taux, on constate que les actions US affichent une progression moyenne de 11 % sur un an. À titre de
comparaison, elles perdent 2,7 % en moyenne lors de cycles plus rapides. En procédant lentement après un premier
relèvement, la banque centrale aurait le temps de bien évaluer l'impact de la hausse des taux sur l'économie et pourrait ainsi
réduire le risque d'un resserrement trop agressif.
Nos économistes continuent de penser que les autorités monétaires US neutraliseront l'impact de la hausse des taux de
décembre en insistant sur le caractère progressif des prochains resserrements : 50 points de base en 2016 et 50 points de
base en 2017.
Un tel scénario continuerait de supporter les actions par rapport aux autres classes d'actifs (obligations et cash). Mais nous
pensons que le rapport risque/rendement des actions sera moins attrayant que ces dernières années en 2016. L'ère au
cours de laquelle toute baisse des cours était saisie comme une opportunité pourrait être en train de toucher à sa
fin. Le marché est peut-être en train de nous préparer à une période de volatilité accrue (ainsi qu'à une évolution décevante
des cours). Les indices S&P 500 de bêta élevé et de faiblesse de la volatilité plaident d'ailleurs en ce sens. L'indice de bêta
élevé (qui suit les 100 sociétés du S&P 500 qui ont le plus fluctué par rapport à l'indice au cours des 12 derniers mois) a
chuté de 0,1 % depuis le début du mois de septembre alors que l'indice de faiblesse de la volatilité (qui reprend les 100
actions qui ont le moins bougé) a grimpé de 17 % durant la même période.
DÉCEMBRE 2015
L'analyse de Thierry Masset
Mettre l'accent sur les actions de
bonne qualité
Bonne année pour les marchés
obligataires des pays industrialisés
Les divisions de l'OPEP alimentent la
volatilité et la faiblesse des prix
pétroliers
Les marchés ne pourront pas toujours
compter sur la BCE
Retour à la case départ pour les
matières premières
Les gagnants et perdants de l'accord
sur le climat