Brookes et Little (1997, 1998) ou encore Brodie (2002) affirment que la majorité des entreprises
pratiquent à différents degrés les deux approches. Ces auteurs suggèrent que le marketing relationnel
ne doit pas être pratiqué comme une activité à part en négligeant les aspects transactionnels du
marketing. L’alternative du nouveau paradigme serait de représenter le marketing relationnel non pas
comme un phénomène clairement défini et séparé, mais comme une perspective utile à l’approche du
marketing (Gummesson 1996). Marketing relationnel et marketing transactionnel ne devraient donc
pas être vu comme mutuellement exclusifs ou uniques, mais comme faisant partie du même
paradigme (Brodie et al 1997, Coviello et al 1997) ou encore de deux extrêmes d’un continuum
(Mcneil, 1980 ; Grönroos, 1990 ; Egan, 1999, 2002).
En outre, Coviello et al. (2002), démontrent empiriquement que dans tous les types
d’entreprises (biens et services, B to C et B to B, petites ou grandes, locales ou internationales), on
applique le marketing relationnel. Ils présentent dans la stratégie relationnelle trois aspects :
« marketing d’interaction», « marketing de base de données» et « marketing de réseau » et un aspect
dans la stratégie transactionnelle : « marketing de transaction». Les résultats de leurs recherches
montrent que les gestionnaires maintiennent un « portefeuille de fonctions » qui comprend un
assortiment de stratégies relationnelles et transactionnelles. Reste à déterminer le degré d’application
des deux approches ?
I-2- Le lien entre orientation marketing et création d’avantages concurrentiels
L’avantage concurrentiel décrit la façon dont une firme peut choisir et mettre en œuvre une
stratégie de base en vue d’acquérir et de conserver un avantage sur la concurrence (Porter, 1985).
C’est un avantage qu’une entreprise détient au-dessus d'un ou d'un groupe de concurrent(s) sur un
marché donné, sur un groupe stratégique ou sur une industrie (Kaplan et Norton, 2001). Cette notion a
été traitée par deux principales théories: celle basée sur les activités et celle basée sur les ressources.
La première se focalise sur une vision externe basée sur le secteur d’activité alors que la seconde
prend en compte la dimension interne et notamment les ressources maîtrisées par l’entreprise. Ces
deux théories s’avèrent complémentaires dans le sens où elles permettent d’analyser les sources
internes et externes de la compétitive de l’entreprise. Ainsi, la poursuite d’un avantage concurrentiel
est au cœur de la stratégie managériale et marketing (Making a real difference , 2006 ; Campbell-Hunt,
2000 ; Day et Wensley, 1988 ; Gok, 2007 ; Porter, 1985, 2006).
Selon la théorie des ressources, il existe un certain nombre de ressources liées au marketing
qui sont sources potentielles d’avantages concurrentiels soutenables. Celles-ci incluent une
compréhension supérieure des clients (Barney, 2001) et des relations avec le réseau (Srivastava,
Fahey et Christensen, 2001). Et la construction de fortes relations avec les clients et le développement
de produit (Eisenhardt et Martin, 2000; McKenna, 1991). L’innovation constitue, quant à elle, une
autre source d’avantage concurrentiel (Ketata et al., 2000, 2003; Julien, 2005). Le développement
technologique est également une autre compétence créatrice de valeur (Shapiro et Varian, 1999). Le
développement de ces ressources et compétences marketing prolonge le concept de marketing de telle
sorte que l’entreprise puisse mieux concevoir et mettre en application de nouvelles stratégies
marketing.
Pour Barney (1991), une entreprise obtient un avantage concurrentiel quand elle procède à
une stratégie de création de valeur qui ne correspond pas aux stratégies des concurrents actuels ou
potentiels et lorsque ces derniers ne sont pas capables de reproduire ou de bénéficier de cette stratégie.
Pour Dumoulin et al. (2000), le réseau stratégique résulte de mouvements stratégiques consécutifs à la
recherche d’avantage concurrentiel. Quant à Ketata et al. (2000, 2003), ils ont analysé les
déterminants de l’avantage concurrentiel et ont focalisé leur étude sur les stratégies permettant de
développer un avantage concurrentiel, et notamment le choix et la structuration du réseau de
partenaires et l’exploitation de la relation partenariale.
Finalement, étant généralement attesté dans la théorie des avantages concurrentiels basées sur
les ressources que pour que les entreprises aient un ou des avantages concurrentiels, elles doivent
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