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Dans la zone euro, la Banque centrale européenne
(BCE) pourrait éprouver des difficultés face à la hausse
des taux obligataires, notamment l’envolée du
rendement des emprunts italiens à dix ans. Les risques
politiques ont augmenté dans la région, selon nous.
Nous anticipons que la BCE annoncera en décembre
une extension de son programme d’achats d’actifs au-
delà de mars 2017, probablement de six mois. En ce
qui concerne les problèmes propres à certains pays, la
BCE peut recourir au programme d’opérations
monétaires sur titres (OMT, Outright Monetary
Transactions) par le biais duquel elle peut acquérir des
obligations d’État d’un pays en difficulté, sous réserve
que ce dernier accepte des ajustements
macroéconomiques.
BONNE TENUE DE L’AMÉLIORATION DES
INDICATEURS EN ASIE, POUR L’INSTANT
Au Japon, le PIB a progressé de 2,2 % en rythme
trimestriel annualisé au troisième trimestre, soit son
rythme de croissance le plus soutenu depuis le premier
trimestre 2015. Les détails ont été peu convaincants
cependant. Comme expliqué plus haut, nous ne
croyons pas que le contexte économique et politique
international soit particulièrement favorable au
commerce et, à ce titre, nous ne compterions pas sur
les exportations pour apporter un soutien à l’économie
japonaise. Au troisième trimestre, la consommation et
l’investissement des entreprises ont été globalement
stables en termes réels. Leur recul en termes
nominaux a été plus préoccupant, car il implique que
l’économie ne réagit pas aux mesures exceptionnelles
de soutien de la Banque du Japon. La vigueur du yen
et le retour de la déflation ont suscité de sérieuses
inquiétudes.
En Chine, la croissance économique résiste, même
avec les mesures instaurées pour calmer les marchés
du logement. Les ventes d’automobiles ont ralenti en
raison de la dissipation des effets des incitatifs fiscaux.
Une accélération de l’inflation a conduit les ventes au
détail en termes réels à afficher un recul légèrement
plus important que celles en termes nominaux.
L’investissement a été fortement soutenu par les
projets d’infrastructure, et la croissance de
l’investissement manufacturier est restée très modeste
comparée aux standards du pays. Les principaux
déséquilibres sur le marché du logement et la
croissance du crédit ont perduré, tandis que la relance
budgétaire se modère clairement. La stabilisation de la
croissance du PIB de la Chine nous semble toujours
passagère. Cependant, dans la période précédant la
tenue du 19è Congrès national du parti communiste à
l’automne prochain, nous anticipons que les autorités
redoubleront d’efforts pour stabiliser l’économie.
ALLOCATION D’ACTIFS : EXAMEN DES
POSSIBILITÉS D’AUGMENTATION DE NOTRE
EXPOSITION AUX ACTIFS RISQUÉS
Nous cherchons des moyens d’augmenter notre
exposition aux actifs risqués. Les perspectives de
résultats des entreprises ne nous paraissent plus
négatives. Les anticipations des analystes sont
devenues plus réalistes, notamment pour 2016. Les
actions des pays développés, en particulier aux États-
Unis et dans une certaine mesure en Europe, nous
semblent chèrement valorisées, mais la politique
monétaire reste positive. Nous pourrions considérer de
manière sélective des classes d’actifs ou des secteurs
qui bénéficieraient des effets positifs possibles des
changements aux États-Unis mais seraient dans le
même temps à l’abri des risques.
Dans le contexte de dégagements subis par les
marchés obligataires, notre sous-pondération de la
dette émergente en devises fortes face aux bons du
Trésor américain a commencé à se révéler payante, en
dépit du resserrement des spreads depuis l’initiation de
notre position en mars. Nous avons maintenu notre
surpondération des obligations d’État américaines par
rapport à celles de la zone euro. Les rendements aux
États-Unis ont augmenté plus rapidement que ceux en
Allemagne, mais les risques politiques ont entraîné une