Actualités des marchés financiers Lite Novembre 2016 Poussée inflationniste dans un contexte de faible croissance persistante La tendance haussière des marchés obligataires se stabilise mais reste intacte Tout porte à croire que le cycle économique mondial est arrivé à maturité. Il en va de même pour les marchés financiers. Les indicateurs traditionnels de valorisation des actions sont aussi élevés, si ce n’est plus, qu’ils ne l’étaient à l’automne 2007. Aux États-Unis, les opérations de fusions se multiplient, comme c’est habituellement le cas lors ou à l’approche de sommets de cycle, car les entreprises ont plus de difficultés à enregistrer une croissance organique. On a dénombré ces dernières semaines pas moins de cinq opérations portant sur plusieurs milliards de dollars à l’échelle mondiale, pour un total de USD 207 milliards. Reste à savoir si la récente hausse des rendements obligataires à long terme est étayée par les fondamentaux ou s’il s’agit simplement d’un nouveau sursaut, qui pourrait être mis à profit pour acheter des obligations. On peut alléguer que le marché obligataire anticipe une hausse de l’inflation dans les prochains mois, par suite d’un effet de base lié à la hausse des prix du pétrole. La durabilité de cette hausse de l’inflation globale dépendra de la vitesse à laquelle les écarts de production, notamment dans les économies développées, pourront être comblés, ce qui est une condition préalable à l’inflation salariale. Il semblerait que certaines des principales banques centrales soient occupées à revoir leur politique. La Banque du Japon a cessé de se focaliser sur la base monétaire et s’attelle désormais à pentifier la courbe des taux. La BCE achète des obligations à duration courte plutôt qu'à duration longue afin de faire remonter la courbe des taux dans le but de protéger le système bancaire. De son côté, la Banque d’Angleterre multiplie les efforts pour relancer l’inflation. Grâce à la baisse de 18 % de la livre, cette stratégie semble mieux fonctionner qu’on aurait pu l’espérer. La Fed est déterminée à relever ses taux malgré le ralentissement de l’économie, afin de restaurer sa crédibilité, mise à mal par les quatre hausses de taux qu’elle avait annoncées début 2016. Les récentes déclarations dans lesquelles sa présidente, Janet Yellen, se déclarait prête à gérer une « économie à haute pression », caractérisée par « une forte demande cumulée et un marché du travail tendu », dans le plus pur style keynésien, témoignent de sa tolérance à l’égard de l’inflation. Si les taux d’inflation sont appelés à augmenter dans les prochains mois, pour les raisons que nous venons d’évoquer, les bases nécessaires à l’amorce d’une hausse durable des prix ne sont selon nous pas en place, même si nous assistons à une « fausse » poussée à court terme. Sur quels arguments nous appuyons-nous ? La récente hausse des taux d’intérêt à long terme a simplement fait suite à l’apaisement des tensions sur les taux consécutives au Brexit et au rétablissement d’une courbe des taux plus normale. La plupart des développements récents sont liés à des facteurs techniques et aux flux de fonds. La dernière hausse de taux opérée par la Réserve fédérale a eu peu d’effet sur les rendements obligataires. La Fed a mis fin à son programme d’assouplissement quantitatif il y a deux ans et relevé ses taux pour la dernière fois il y a onze mois. Malgré cela, les rendements des bons du Trésor américain à 10 ans restent nettement inférieurs à leur niveau d’alors. L’inflation aux ÉtatsUnis n’est alimentée que par les loyers résidentiels. Sans ces derniers, l’indice des prix à la consommation (IPC) affiche une évolution légèrement négative en glissement annuel. Le taux d’utilisation des capacités dans l’industrie américaine, qui ressort à 75 %, est sans doute l’indicateur traduisant le plus la tendance déflationniste outre-Atlantique. La mise en œuvre de mesures de relance budgétaire de grande ampleur aux États-Unis dépendra de l'issue des prochaines élections et de la composition du nouveau Congrès. Il s'agit là d'un point crucial car une pentification de la courbe des taux présuppose en partie un abandon de la politique monétaire accommodante au profit de telles mesures l’an prochain. Sans relance budgétaire, assortie d’un multiplicateur budgétaire élevé, on peut raisonnablement penser que l’économie restera morose. Le rebond actuel des rendements obligataires à long terme constitue plus une opportunité d’achat Yves Kuhn Chief Investment Officer Quelles implications pour les marchés financiers ? contraints de prendre de plus en plus de risques pour dégager ne serait-ce qu’un modeste revenu. La hausse actuelle des rendements ne repose manifestement sur aucun facteur fondamental. La tendance de fond à la hausse des marchés obligataires ne s'éteindra que lorsque la croissance économique s’installera durablement et l’inflation refera surface, ce qui est très peu probable compte tenu du niveau d’endettement total de l’économie mondiale, qui, à USD 152.000 milliards (selon le FMI), est plus élevé qu’avant la Grande Récession. Une telle dette n’est gérable et ne peut être remboursée que si les taux d’intérêt sont extrêmement bas. Dans ces circonstances, il est quasiment impossible que les rendements augmentent notablement sans paralyser l’économie mondiale. Le rebond des rendements obligataires à long terme auquel nous assistons actuellement n’augure pas d’une tendance baissière de fond sur les marchés de la dette, mais constitue plus une opportunité d’achat. Les actions sont chères et demeurent dans une phase de consolidation, tout en restant une alternative viable aux obligations compte tenu des rendements des dividendes attrayants. Quelles sont les conséquences pour les investisseurs ? Dans de nombreuses régions du monde, les taux d’intérêt faibles demeurent une gageure pour les épargnants, en particulier les retraités, qui se voient Au cours de l’année écoulée, les plus-values financières ont représenté 75 % de la performance totale des obligations, quand les seuls rendements n’ont généré que 25 % de cette performance. À l’inverse, la performance totale des actions a résulté pour plus de 50 % des dividendes réinvestis. Tous ces éléments nous amènent dès lors dans une situation ironique – impensable il y a encore quelques années – où les obligations sont utilisées pour dégager des plus-values financières et les actions pour produire un revenu. Tout le mérite en revient aux ingérences des banques centrales et aux distorsions de cours qu’elles ont provoquées. Les actions européennes et émergentes offrent actuellement les opportunités d’investissement les plus séduisantes. Sur le marché de la dette, notre préférence va aux obligations émergentes en devises locales ainsi qu’aux valeurs américaines, dans la mesure où le risque de récession reste faible. Par ailleurs, dans le contexte actuel d’incertitude, la prudence commande d’investir également dans l’or, qui offre selon nous une protection contre tous les types de risques, y compris les faux pas des banques centrales. 0 à 3 mois -- - 3 à 9 mois + ++ 27/10/2016 Actions Marché obligataire Actions Marché obligataire Dette souveraine des PIIGS Dette souveraine des pays centraux européens (D) Crédit européen Bons du Trésor américain Crédit américain Obligations émergentes Crédit à HR américains Crédit à HR européens Dette souveraine des PIIGS Dette souveraine des pays centraux européens (D) Crédit européen Bons du Trésor américain Crédit américain Obligations émergentes Crédit à HR américains Crédit à HR européens DD* DL* Duration Duration Actions européennes Actions américaines Actions émergentes Actions asiatiques (pays dvlp) Actions européennes Actions américaines Actions émergentes Actions asiatiques (pays dvlp) EUR USD EUR USD Immobilier européens Immobilier américains Immobilier européens Immobilier américains Pétrole Or Pétrole Or *DD : devise dure / DL : devise locale -- actuellement La conjoncture économique est susceptible d’évoluer. La pertinence des informations et opinions exprimées dans le présent document ne peut être garantie au-delà du 31 octobre 2016. Ce document se fonde sur des données accessibles au public et des informations considérées comme fiables. Bien que le présent document ait été rédigé avec le plus grand soin, aucune garantie ou déclaration n’est faite quant à son exactitude ou à son exhaustivité. Banque Internationale à Luxembourg ne peut être tenue responsable des informations contenues dans le présent document. Le présent document a été préparé à des fins d’information uniquement et ne constitue en aucun cas une offre commerciale ou une invitation à procéder à une quelconque forme d’investissement. Il incombe aux investisseurs d’apprécier si les informations qu’il contient sont adaptées à leurs besoins et objectifs ou de faire appel aux conseils d’un professionnel avant de prendre une décision d’investissement fondée sur lesdites informations. 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