1 Point Hebdomadaire sur la stratégie 17/03/2016 Titre : Gros plan sur les banques centrales : la BCE s'enhardit, tandis que les autres optent pour le statu quo Stratégie : Sous-pondération émergente en devises fortes • • • • de la dette de prêt marginal a aussi été réduit. Le montant des achats mensuels d'actifs a été élargi à 80 milliards d'euros. La BCE achètera à présent aussi des obligations d'entreprises non financières « investment-grade » de la zone euro pour s'assurer qu'il y ait suffisamment d'obligations disponibles à l'achat. La BCE entreprend une action de grande envergure, qui risque toutefois de ne pas suffire. La BoJ privilégie le statu quo, mais pour combien de temps encore ? La Fed gèle pour l'instant son durcissement monétaire. L'économie chinoise ralentit, mais le marché du logement s'enflamme Les marchés d'actions mondiaux se sont montrés indécis cette dernière semaine. Après les mesures de relance de la croissance et de l'inflation plus franches que prévu par la BCE, l'annonce du président Draghi sur la fin éventuelle des baisses de taux d'intérêt a désarçonné les marchés¬. La Réserve fédérale a laissé ses taux inchangés, mais pourrait les relever en juin. LA BCE ÉTOFFE SON ARSENAL DE MESURES Comme prévu, la BCE a tiré son taux de dépôt encore un peu plus loin en territoire négatif. Elle a cependant créé la surprise en baissant à zéro le taux des principales opérations de refinancement, qui assure généralement l'essentiel de la liquidité aux banques. Le taux de la facilité Selon nous, ces mesures montrent à quel point l'inflation résolument inférieure à l'objectif fixé a poussé la BCE à prendre le taureau par les cornes. L'inflation de la zone euro se situe depuis si longtemps largement en deçà de l'objectif de la BCE qu'il en a perdu sa crédibilité. Vu les prévisions d'inflation de la BCE à seulement 1,6 % en 2018, nous doutons qu'elle y arrive, non seulement en 2018, mais après également. D'autres actions sont possibles, mais pas avant au moins le second semestre 2016. 1 Voir aussi notre flash intitulé « ECB: trying the big bang » à l'adresse http://institutional.bnpparibas-ip.com/ecb-trying-the-big-bang/ 1 2 LA BOJ PRIVILÉGIE POUR L'HEURE LE STATU QUO, TOUT COMME LA FED La Banque du Japon a laissé ses taux inchangés. Cependant, le fléchissement récent des indicateurs avancés suggère que l'économie pourrait être suffisamment faible pour bénéficier d'un nouveau coup de pouce. Malgré la faiblesse du chômage, la croissance salariale est quasi inexistante et l'inflation de base s'est légèrement repliée en janvier. La contraction du PIB au 4e trimestre pourrait se poursuivre en ce début d'année. Il convient d'interpréter avec prudence les prévisions des banquiers centraux, car la composition du comité de politique monétaire a changé depuis la dernière publication des prévisions en décembre. Alors que les prévisions médianes pour le taux des Fed funds en fin d'année ont reculé de 50 pb à 0,875 % (cf. graphique ci-dessous), soit l'équivalent de deux baisses de taux, un dissident privilégiait une hausse lors de la dernière réunion. Selon nous, les acteurs du marché avaient prévu un durcissement de ton de la Fed en tablant sur un relèvement de 75 pb cette année encore. Par conséquent, les rendements obligataires ont chuté, les actions ont rebondi et le dollar américain a perdu du terrain face à l'euro. Globalement, le ton de la Fed, les révisions à la baisse des prévisions de croissance, d'inflation et de taux d'intérêt, de même que les commentaires de la présidente Janet Yellen ne devraient pas changer significativement les prévisions du marché, même si la Fed semblait plus conciliante qu'attendu. Les marchés avaient, à raison, prévu que la Fed ne modifierait pas ses taux et se sont plutôt préoccupés des prochains événements de cette année vu l'atonie de l'économie américaine en tout début d'année et l'amélioration récente des statistiques, telles que l'emploi, en février. Bien que les ventes au détail aient reculé pour le second mois consécutif en février, nous ne pensons pas que les consommateurs aient pour autant jeté l'éponge. La confiance est certes à l'arrêt, mais l'accroissement des revenus est solide et l'évolution du marché de l'emploi suit la même courbe au lieu de décélérer. Les finances des ménages se sont redressées et le niveau d'épargne leur permet d'apurer leurs dettes ou d'investir. Qu'avait à déclarer la Fed à ce propos ? Lors de leur dernière réunion, les dirigeants monétaires ont diminué leurs prévisions de relèvement cette année. Le taux de croissance déprimant a également contraint la Fed à réduire ses prévisions de croissance et d'inflation. S'agissant de la croissance, elle table sur un rythme modéré malgré les développements économiques et financiers mondiaux, qui présentent toujours des risques baissiers selon elle. Les dépenses de consommation, l'emploi et le marché du logement restent positifs, tandis que les dépenses d'investissement et les exportations semblent éprouver davantage de difficultés. NOUVELLES DÉCEPTIONS EN PROVENANCE DE CHINE La semaine dernière, nous étions arrivés à la conclusion que l'objectif de croissance du PIB chinois, à 6,5 %-7 %, risquait non seulement d'être difficile à atteindre, mais pourrait aussi entraîner une surstimulation et un renforcement des déséquilibres. Les récents chiffres en provenance de Chine confirment ce point de vue. Les ventes au détail ont progressé au rythme le plus lent jamais enregistré depuis 2004 et la croissance annuelle des ventes de voitures est retombée en territoire négatif. La production industrielle a également quasiment rejoint son plus bas de 2008/2009, au moment de la récession mondiale. Le recul de la croissance du crédit semble moins préoccupant. Le nombre d’octrois de crédit s’était en effet emballé dernièrement (et reste très élevé) et ce recul fait suite à un sursaut en janvier. L'économie n'a enregistré aucun autre rebond que celui des prix des maisons et des ventes de logements. Cependant, vu le stock massif de logements invendus et de projets en cours de construction, il est peu probable d’enregistrer de nouvelles mises en chanter de si tôt. ALLOCATION D’ACTIFS : SOUS-PONDÉRATION DE LA DETTE ÉMERGENTE EN DEVISES FORTES Dans le cadre de notre allocation d’actifs, nous souspondérons à présent la dette émergente en devises fortes, 3 à savoir l'indice EMBI vs les bons du Trésor américain, anticipant un élargissement des spreads de ces obligations. Veuillez cliquer sur ce lien pour consulter l’ensemble des positions de l’allocation d’actifs de l’équipe Solutions multi-actifs (document réservé aux professionnels de l’investissement) Pour consulter nos précédents points hebdomadaires sur la stratégie, veuillez suivre le lien suivant : WWW.BNPPARIBAS-IP.COM > STRATEGY & RESEARCH > WEEKLY STRATEGY UPDATE Pour en savoir plus sur l’équipe en charge des Solutions multi-actifs, veuillez consulter le lien suivant : HTTP://INSTITUTIONAL.BNPPARIBAS-IP.COM > OUR CAPABILITIES > MULTI ASSET SOLUTIONS AVERTISSEMENT Nous sommes structurellement prudents à l'égard des économies émergentes compte tenu des perspectives de croissance désynchronisée et de l'absence de signes de redressement des indicateurs tels que les PMI, la production industrielle ou les exportations. La récente embellie des prix des matières premières a soutenu la hausse des actifs émergents, qui semble toutefois prématurée et exagérée au regard des déséquilibres entre l'offre et la demande. En réalité, nous prévoyons un regain de pression sur les prix des matières premières dans les deux prochains mois. Les valorisations des différents actifs montrent que les actions et les devises expliquent l'essentiel de la négativité des marchés émergents. Les actions émergentes ont subi une correction moindre que celles des marchés développés en janvier, et de plus en plus de banques centrales des économies émergentes commencent à évoquer la faiblesse des devises. Les spreads des obligations émergentes ne démentent pas ces piètres perspectives. Contrairement aux marchés développés, nous n'avons pas observé d'explosion des spreads de la dette d'entreprises vu que la plupart des entreprises énergétiques sont soutenues par le gouvernement, ce qui pourrait accroître la pression sur la solvabilité des États. Dans un tel contexte, il semble que les récents déclassements de note ne marquent que le début d'une tendance à plus long terme. Joost van Leenders, CFA, Économiste en chef au sein de l’équipe Solutions multi-actifs Colin Graham, CFA, CAIA, Directeur des investissements et responsable de l’allocation d’actifs tactique au sein de l’équipe Solutions multi-actifs --ACHEVE DE REDIGER 17/03/2016 Le présent document a été rédigé et est publié par BNP Paribas Asset Management (BNPP AM)*, un membre de BNP Paribas Investment Partners (BNPP IP)**. Ce contenu vous est communiqué à titre purement informatif et ne constitue : 1. ni une offre de vente, ni une sollicitation d’achat, et ne doit en aucun cas servir de base ou être pris en compte pour quelque contrat ou engagement que ce soit ; 2. ni un conseil d’investissement. Le présent document réfère à un ou plusieurs instruments financiers (dénommés ci-après les « Instruments financiers ») agréés et réglementés dans leur juridiction de constitution. Aucune action n’a été entreprise qui permettrait l’offre publique de souscription des Instruments financiers dans toute autre juridiction, excepté suivant les indications de la version la plus récente du prospectus, du document d’offre ou de tout autre document, le cas échéant, des Instruments financiers, où une telle action serait requise, en particulier, aux États-Unis, pour les ressortissants américains (ce terme est défini par le règlement S du United States Securities Act de 1933). Avant de souscrire dans un pays dans lequel les Instrument financiers sont enregistrés, les investisseurs devraient vérifier les contraintes ou restrictions légales potentielles relatives à la souscription, l’achat, la possession ou la vente des Instruments financiers en question. Il est conseillé aux investisseurs qui envisagent de souscrire des Instruments financiers de lire attentivement la version la plus récente du prospectus, du document d’offre ou de tout autre document et de consulter les rapports financiers les plus récents des Instruments financiers en question. Le prospectus, le document d’offre ou tout autre document en rapport avec les Instruments financiers sont disponibles auprès de votre correspondant BNPP IP local ou, le cas échéant, des entités de marketing des Instruments financiers. Les opinions exprimées dans le présent document constituent le jugement de BNPP AM au moment indiqué et sont susceptibles d’être modifiées sans préavis. 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