ques, nous souhaitons comprendre ce qui est en jeu dans
le fait même d’écrire, dans une langue donnée, le texte
même de la révélation. Nous nous pencherons en particu-
lier d’une part sur les relations entre deux langues sémiti-
ques proches, l’hébreu et l’araméen, et d’autre part sur les
rapports entre le texte massorétique, la version reçue, offi-
cielle, de la Bible hébraïque, et la Septante, la première tra-
duction écrite de la Bible, faite en grec, mais qui est plus
qu’une traduction!: plusieurs livres bibliques s’y trouvent
en effet, qui n’ont aucun correspondant massorétique.
La langue hébraïque
Le mot hébreu se rencontre à de nombreuses reprises
dans l’Ancien Testament!; cependant, dans les parties
dont il existe un original massorétique, il ne renvoie jamais
à la langue, mais seulement au peuple!; ainsi dans sa pre-
mière occurrence, en Genèse 14,13, est-il question
d’!«!Abram l’Hébreu!». Il faut attendre la Septante, en l’oc-
currence un texte écrit vers 130 ou 120 avant notre ère,
pour rencontrer un adverbe qui signifie «!en hébreu!», lors-
que le traducteur du livre hébraïque (mais non massoréti-
que!!) du Siracide indique dans son prologue que «!les
textes n’ont pas une force égale, lorsqu’ils sont dit dans
leur langue originale, en hébreu, et lorsqu’ils sont traduits
dans une autre langue!». Cependant il est déjà question
de cette langue dans le texte massorétique!; ainsi en 2
Rois 16,26.28 (// Isaïe 36,11.13, cf. 2 Chroniques
32,18)!; Néhémie 13,24 est-il question du «!judéen!» (voir
infra)!; et Isaïe 19,18 parle de la «!langue de Canaan!».
De fait, l’hébreu est une langue du groupe nord-occiden-
3
Les langues de la Bible
Qu’est qu’un targum ?
RELIG. JUIVE. Version du texte hébreu de l'Ancien
Testament accompagnée de commentaires en
araméen, langue qui s'était substituée à l'hébreu
pendant la captivité de Babylone. Lire la suite...