Clinique et traitement des troubles comportementaux

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CLINIQUE ET TRAITEMENTS DES
SYMPTOMES COMPORTENTAUX
[email protected]
Capacité Gériatrie, Limeil Brevannes Avril 2013
Edvard MUNCH; 1893: le cri.
6 Étapes pour être efficace
1.
Distinguer les symptômes psychologiques et les symptômes
comportementaux
2.
Comprendre pourquoi un comportement devient un trouble du
comportement
3.
Décrire au quotidien les troubles du comportement d’un patient
4.
Comprendre au quotidien l’origine des comportements
troublants d’un patient
5.
Gérer au quotidien les troubles du comportement d’un patient
avant l’utilisation des médicaments
6.
Bien utiliser les médicaments devant les troubles du
comportement d’un patient
Une place importante en clinique
Un retentissement sur les patients, les familles et les soignants
Une majoration des risques de maltraitance, d’hospitalisation et
d’institutionnalisation
Mais peu d’études pour la description clinique et pour les
traitements médicamenteux et non médicamenteux
Une certaine confusion dans les définitions et les principes de
prise en charge.
Alain Smagghe
Définition ?
Appellation « globale » pour désigner différentes
manifestations comportementales aiguës ou chroniques
hors des normes sociales établies
Quelle est la norme ?
Distinguo « subtil » avec les traits de caractère d’autant
que certains « troubles du comportement » sont
souvent une simple majoration des traits de caractère
antérieurs dont la « couleur » change.
Normal ou pathologique ?
Importance de la « rupture » avec le
comportement antérieur et quand les
troubles par leur retentissement deviennent
responsables d’une impossibilité de mener à
bien les taches quotidiennes.
Une dé
détection difficile

Déni de l’entourage

Progression de l’installation

Multiplicité des manifestations, des combinaisons, de
leurs fluctuations

Repérage plus précoce des troubles « productifs » car
perturbateurs

Etat de crise révélateur

Épuisement des soignants
Ce que l’l’on sait

Ils augmentent la durée de séjour
Wancata J et al. The consequences of non cognitive symptoms of dementia in medical hospital
departments. Int J Psychiatry Med, 2003

Ils favorisent le placement en institution
Steele C et al. Psychiatric symptoms and nursing home placement of patient with
Psychiatry, 1990

Ils représentent 30 % du coût total de la prise en charge
Beeri MS et al. The cost of behavioral and psychological symptoms of dementia in
Alzheimer’s disease patients. Int J Geriatr Psychiatry, 2002
Ce que l’l’on sait

Ils sont volontiers durables
Alzheimer’s disease. Am J
community dwelling
Ce que l’l’on sait

Ils sont non spécifiques de la maladie d’Alzheimer

Variables selon le type de démence et pouvant orienter le
diagnostic

Ils sont imprévisibles (moment, nature, évolution,
répercussions)

Très souvent liés à l’environnement +++
Steinberg M et al. The persistence of neuropsychiatric symptoms in dementia : The Cache county study. Int J
Geriatr Psychiatry, 2004

Ils entretiennent des liens complexes avec la sévérité de la
démence
Rosen J et al. Emergence of psychosis and depression in the longitudinal evaluation of Alzheimer’s disease. Biol
Psychiatry, 1991

Ils répondent partiellement aux traitements psychotropes
Sink KM et al. Pharmacological treatment of neuropsychiatric symptoms of dementia.
JAMA 2005
Symptômes psychologiques
Étape n°
n°1: distinguer

« Symptômes comportementaux et Psychologiques de la
démence » *

Description d’un champ hétérogène de réactions
psychologiques, de symptômes psychiatriques et de
comportements survenant chez des patients présentant
une démence quelque soit son étiologie **
* Behavioural and Psychological Sy mptoms of Dementia (IPA) International Psychogeriatrics 1996: 8(S3); 215-552
** A clinical and Research update International Psychogeriatrics 2000: 12(S1); 51-424

Anxiété

Humeur dépressive

Idées délirantes

Hallucinations
Les symptômes comportementaux
PHRC 1998/2001 – Étude REAL.FR
Caracté
Caractéristiques des patients à l’inclusion, N=692
Évaluation des troubles du comportement (NPI)

Agressivité physique et verbale

Cris

Agitation

Troubles du sommeil

Déambulation

Désinhibition
Troubles de l'appétit et de l'alimentation
Sommeil
Comportement moteur aberrant
Irritabilité/instabilité de l'humeur
Désinhibition
Apathie/indifférence
Exaltation de l'humeur/euphorie
Anxiété
Dépression

Thésaurisation

« Fugue »
Agitation/agressivité
Hallucinations
Idées délirantes
0
Des symptômes psychologiques et
comportementaux pré
présents
à tous les stades de la maladie
Symptômes
MMSE 30-21
%
n = 17
Idées délirantes
12
Hallucinations
12
Agitation
47
Dépression/dysphorie 12
Anxiété
24
Euphorie
18
Apathie
47
Impulsivité
35
Irritabilité
35
Comp. mot. Aberrant 12
[20-11]
n = 20
25
15
55
45
65
0
80
40
40
30
[10-0]
n = 13
31
8
85
62
54
8
92
31
54
84
10
20
30
40
50
%
variable selon les individus
total
n = 50
22
10
60
38
48
8
72
36
42
38
MEGA M. Cu mmings JL. FIORELLOT T. Tne spectrum of behavioral changes in Alzheiemer ’s disease. Neurology 1996; 45: 130-5.
Touchon J et al. Troubles Psycho-Comportementaux de la maladie d’Alzheimer. Revue du Praticien, 1998 ; 48 : 1898-1905
Mega MS et al. The spectrum of behavioral changes in Alzheimer ’s disease.Neurology, 1996
Hypothè
Hypothèses neuroneuro-physiologiques
Étape n°
n° 2
Apathie
Symptômes
Localisation des dysfonctionnements
cérébraux
Région frontale et cingulaire
Dépression
Lésions locus coeruleus
Exaltation de l’humeur
Non déterminée
Hallucinations
Cortex temporal
Idées délirantes
Cortex frontal
Acétylcholine
Noradrénaline
Noradrénaline
Sérotonine
Balance dopaminocholinergique
Balance dopaminocholinergique
Acétylcholine
Récepteurs impliqués
Anxiété
Non déterminée
Sérotonine
Agressivité
Non déterminés
Déambulation
Cortex temporal antérieur G
Cortex frontal dorsolatéral D et G
Région orbito frontale
Troubles alimentaires
Région frontale interne gauche
Non déterminés
Sérotonine
Comprendre pourquoi un comportement
devient un trouble du comportement
60
Troubles du comportement
ou comportements troublants ?
Un comportement devient un trouble du comportement:
AGITATION, il n’
n’arrête pas…
pas…
 Il parle tout le temps avec plaintes, questions,
appels, cris…

Lorsqu’il dépasse ce que peuvent supporter l’entourage

Parce qu’il leur paraît en lui-même insupportable

Ou parce qu’il dure trop longtemps ou se répète trop
souvent
 Le patient est opposant, jure, pousse des
hurlements…
 Le patient crache, mord, bouscule, lance des objets
donne, des coups, tombe volontairement…

Il faut alors écouter l’entourage…
Cf. contrôle inhibiteur
AGITATION
COMPORTEMENT MOTEUR ABERRANT
– Très fréquente : de 50% à 90% selon les auteurs
– Activité



verbale (injures)
vocale (cris)
motrice (coups, déambulations, fugues)
– Fréquente association à l’agressivité
Il
bouge tout le temps avec déambulation, « fugues »,
rangements et dérangements, habillage et déshabillage,
manipulation ou dérobement d’objets, stéréotypies (des
gestes, des cris…)
En
particulier en fin de journée et la nuit
APATHIE: il ne fait rien…
rien…
COMPORTEMENT MOTEUR ABERRANT
– Souvent tardif
Il n’a plus envie, il ne nous aide pas du tout,
il se laisse aller pour:
– Répétitions gestuelles ou verbales (cris)
– Comptage à voix haute


– Habillage/déshabillage, pliage/dépliage, activités de
rangement (punding)



Sortir du lit
Faire sa toilette
Prendre ses repas
Participer aux animations
Communiquer avec nous et sa famille
Cf. Troubles de la motivation
APATHIE
environ 72 % des cas




Réduction des expressions affectives
Perte de la recherche du plaisir
Indifférence
Apragmatisme
– Présente à tous les stades
– Trouble du comportement le plus fréquent,
souvent corrélé à la gravité de la démence
– Perte d’initiative motrice, cognitive et affective
– Souvent confondue avec la dépression
– Difficile à vivre pour l’aidant
Perturbations émotionnelles
– Aspect relativement spécifique de la pathologie
démentielle, en particulier de la maladie d'Alzheimer
– 2 types de signes qui peuvent coexister ou se succéder :

Émoussemment affectif
–
–
–

Ou au contraire incontinence émotionnelle
–
–
–
AGRESSIVITE: il est violent…
violent…

Violent en paroles: insultes et menaces…

Violent en acte: agrippements, morsures et
griffures, bousculades, coups…

L’agressivité survient en règle « au contact » du
patient, notamment pendant la toilette, les changes,
le repas, l’administration de médicaments.
Repli sur soi et anhédonisme
Indifférence
Apathie décrite par Cummings
Brutales exacerbations du ressenti
Avec pleurs, colère
Labilité émotionnelle : de 30 à 38 % selon les auteurs
DESINHIBITION: il ne sait plus se tenir…
tenir…
Ce sont les comportements souvent les plus
difficiles à supporter du fait de leur caractère
« déshumanisant » et qui concernent:
 Le déroulement du repas
 Les gestes et propos déplacés
 L’élimination urinaire et fécale.
Cf. dépassement du but
Troubles du SOMMEIL
Trois types de troubles:
– Insomnie et réveils nocturnes fréquents





Difficultés pour s’endormir
Se lever la nuit (plus de 2 fois)
Déambulation, activité inappropriée nocturne
Réveil matinal précoce
Somnolence diurne

Hypersomnie

Décalage de phase
Troubles de l’l’appé
appétit et de l’l’alimentation
Perte d’appétit ou appétit excessif
Amaigrissement ou surpoids
Anomalie de l’acte alimentaire
Gloutonnerie, trop grosse bouchées
Mange salement
Perversions du goût
Ne mange que du sucré
– Inversion du rythme nycthéméral
40 % des patients
Coprophagie
40% des PA demanderaient 40 min/repas
Troubles de l’l’identification
Troubles de la sexualité
sexualité : de 3 à 6 %
environ 25 %
– Rares mais très perturbants
– Dans les stades évolués de la maladie
– Perte de la reconnaissance ( lieux, personnes)
– Dominés par une baisse de la libido
– Troubles de la reconnaissance de sa propre image
et de l’activité sexuelle
– Fausses reconnaissances
– Possibles conduites de désinhibition
– Phénomène de “fantôme”, conviction erronée d’une présence
(avances à des inconnus)
– Délire de “Capgras” : non reconnaissance d’un proche alors que la
ressemblance est soulignée, identification d’un sosie
Des comportements troublants
aspé
aspécifiques
Associations de comportements troublants
 AGITATION

Chez les addictifs aux drogues y compris l’alcool

Le clochard sur un banc de métro

En post opératoire

Avec certains médicaments
 APATHIE
 AGRESSIVITE
 DESINHIBITION
Éventuellement associés, qui « troublent les
soignants parce qu’ils « dépassent les bornes »
de ce qu’ils peuvent supporter.
Pour chaque personne une analyse et une prise en charge
individuelle s’imposent.
En ré
résumé
résumé
sumé
Troubles psychologiques et comportementaux dans la MA
Conduites agressives
Apathie
Repli sur soi
Perte d’intérêt
Démotivation
Déficits
cognitifs
Adapté de McShane et al. (7)
Opposition agressive
Agression physique
Agression verbale
Agitation psychomotrice
Déambulation
Fugues
Agitation
Gestes stéréotypés
Habillage/déshabillage
Dépression
Tristesse
Pleurs
Désespoir
Perte de
l’estime de soi
Anxiété
Culpabilité
Étape n°
n° 3
Hallucinations
Idées
délirantes
Troubles de
l’identification
Psychose
Décrire au quotidien les troubles du
comportement d’un patient
Analyse clinique

CIRCONSTANCES:
Modè
valuation fonctionnelle
Modèle de grille pour l’é
l’évaluation
fiche d’
d’observation ABC
A quelle heure ? A quel endroit ? Au cours de quelle activité ?
Avec quelle personne ?

LE PATIENT:
Que fait-il ? Que dit-il ? Que ressent-il ?
Date
Heure

Nom du résident

Nom de l’observateur
Comportement
Où
Quand?
Fréquence
Durée
Intensité
Problème
pour qui?
M at
Pourquoi
un pb?
Ap Midi

LE SOIGNANT:
Que fait-il ? Que dit-il ? Que ressent-il ?

EVOLUTION:
Quel est l’effet de l’intervention ou au contraire de la non
intervention du soignant ? Quel est la durée du comportement ?
Quelle est sa fréquence s’il se répète ?
•Qu’est ce qui passe chez le résident ( facteurs
internes?
•Qu’est ce qui passe autour du résident?
•Quelles sont les autres personnes présentes?
•Que font elles?
•Quels sont les changements récents?
•Quelle est la réaction du personnel
soignant au comportement?
•Comment cette réaction peut- elle
•maintenir le comportement?
MP Pancrazi
Utiliser des grilles et des échelles

Plus d’une centaines de grilles

Soit globales, soit spécifiques d’une catégorie de trouble

Soit issues des échelles de psychiatrie classique

Soit développées spécifiquement pour la démence.
Inventaire NeuroNeuro-Psychiatrique
Interview structuré d’un proche ou d’autres aidants
recherchant des troubles dans 12 domaines
• Les 12 domaines ont été isolés à la suite d’une étude
approfondie de la littérature sur les troubles non
cognitifs des syndromes démentiels
• Les troubles de chaque domaine sont décrits en
langage quotidien mais précis pour permettre les
comparaisons entre les patients et la fidélité inter
Observateurs
. La description est phénoménologique, sans
référence aux entités nosologiques.
Neuro Psychiatric Inventory NPI, CUMM INGS 1994.
12 domaines
- Idées délirantes
- Agressivité
- Hallucinations
- Irritabilité
- Euphorie
- Troubles du sommeil
- Dépression
- Désinhibition
- Anxiété
- Apathie
- Troubles du comportement alimentaire
- Comportements moteurs aberrants (agitation,
déambulation)
Pour chaque domaine
EXEMPLE
L’interview structuré comporte 5 parties:

Une question initiale déterminant l’existence du trouble

Une série de questions précisant le profil clinique du
trouble

Trois séries de question permettant d’établir un score de
fréquence et deux scores de retentissement (patient et
entourage).
AGRESSIVITE
Question initiale

Y-a-t-il des périodes pendant lesquelles le patient
refuse de coopérer ou ne laisse pas les gens l’aider ?

Est-il difficile de l’amener à faire ce qu’on lui
demande ?
Non : passer à la section suivante
OUI: posez les questions complémentaires
Score de fré
fréquence
1 Moins d’une fois par semaine
Questions complé
complémentaires

Le patient est-il agacé par les personnes qui essayent de
s’occuper de lui ou s’oppose-t-il à certaines activités
comme prendre un bain ou changer de vêtements ?

Le patient est-il buté, exige-t-il que tout soit fait à sa
manière ?

Le patient est-il peu coopératif et refuse-t-il l’aide qu’on lui
apporte ?

Le patient a-t-il d’autres comportements qui font qu- il n’est
pas facile de l’amener à faire ce qu’on lui demande …

(4/8)
Score de gravité
gravité
Diriez vous que le degré de gravité est:
1 Léger :
ce comportement est perturbant mais il est possible de le contrôler en attirant
l’attention du patient vers d’autre chose ou en le réassurant JE MAITRISE
2 Environ deux fois par semaine
2 Moyen:
3 Plusieurs fois par semaine mais pas tous les jours
4 Tous les jours ou pratiquement tout le temps
ce comportement est perturbant et il est difficile d’attirer l’attention du patient vers
autre chose ou de le contrôler JE MAITRISE DIFFICILEMENT
3 Important : Le comportement est très perturbant et représente une source
majeur de difficultés. L’administration de médicaments est souvent nécessaire.
JE NE MAITRISE PAS.
Inventaire neuropsychiatrique
Score de retentissement
0 pas du tout
1 perturbation minimum: presque aucun changement dans les
activités de routine
2 Légèrement: quelques changements dans les activités de
routine mais peu de modification dans la gestion du temps de
travail
3 Modérément: désorganise les activités de routine et nécessite
des modifications dans la gestion du temps de travail
4 Assez sévèrement: désorganise, affecte l’équipe et les autres
patients, représente une infraction majeure dans la gestion du
temps de travail
5 très sévèrement ou extrêmement: très désorganisant, source
d’angoisse majeure pour l’équipe soignante et les autres
patients, prend du temps habituellement consacré aux autres
patients ou à d’autres activités
2 versions :
soignant et aidant
Evaluation de 12 troubles:
Idées délirantes,
Hallucinations,
Agitation/Agressivité,
Dépression,
Anxiété,
Euphorie,
Apathie,
Désinhibition,
Irritabilité,
Comportement moteur aberrant,
Troubles Sommeil,
Troubles de l ’appétit




Fré
Fréquence: < 1fois/semaine(1)
à tous les jours (4)
Gravité
Gravité: 1 à 3
Fré
Fréquence x Gravité
Gravité = Score/12
Retentissement: 1 à 5
NPI-ES L’année gérontologique 2003.
Fré
Fréquence/retentissement
Groupe I
(les plus fréquents/
les plus éprouvants)
Groupe II
(relativement fréquents/
relativement éprouvants)
Psychologiques
Délires (10-73%)
Hallucinations (12-49%)
Humeur dépressive (40-50%)
Insomnie
Anxiété (15%)
Psychologiques
Troubles de l'identification
Comportementaux
Agression physique
Errance
Impatience
Apathie (25-70%)
Groupe III
(moins fréquents/
prise en charge possible)
Comportementaux
Pleurs
Jurons
Questions répétitives
Comportementaux
Poursuite incessante d'un
Agitation (10-45%)
Comportement contraire aux proche
convenances et désinhibition Manque d'entrain
(8-12%)
Cris
Allées et venues (9-20%)
Echelle des Personnes Agées
Difficiles qui Epuisent (EPADE®)
L’échelle d’évaluation des personnes âgées difficiles (EPAD V2). NPG Neurologie - Psychiatrie - Gériatrie (2010) 10, 215—219
En ré
résumé
sumé

Une description univoque parce que phénoménologique des
symptômes

Un inventaire exhaustif

Des scores très entourages dépendants

Un bon outil pédagogique en pratique clinique

Et surtout un bon outil épidémiologique
L’échelle d’évaluation des personnes âgées difficiles (EPAD V2). NPG Neurologie - Psychiatrie - Gériatrie (2010) 10, 215—219
Tr. du comp.
comp. = alertes
Étape n°
n°4
 Alerte diagnostique
 Alerte évolutive
Comprendre au quotidien l’origine des
comportements troublants d’un patient
 Alerte de vulnérabilité
 Alerte d’un entourage malade
 Ultime alerte
 Alerte aux mauvaises pratiques
Alerte diagnostique
Alerte diagnostique
Troubles psychologiques et comportementaux dans la MA
Démences fronto-temporales
Conduites agressives
Apathie
Repli sur soi
Perte d’intérêt
Démotivation
Déficits
cognitifs
Adapté de McShane et al. (7)
Opposition agressive
Agression physique
Agression verbale
Agitation psychomotrice
Déambulation
Fugues
Agitation
Gestes stéréotypés
Habillage/déshabillage
Dépression
Tristesse
Pleurs
Désespoir
Perte de
l’estime de soi
Anxiété
Culpabilité
–
–
–
Démences à Corps de Lewy
–
–
Hallucinations
Idées
délirantes
Troubles de
l’identification
Psychose
Troubles inauguraux du comportement
Troubles cognitifs au 2ème rang
Troubles précoces de l’humeur
–
–
–
–
Individualisation récente
Hallucinations visuelles ++ très détaillées, parfois auditives, somesthésiques
ou olfactives
Symptômes thymiques fréquents (labilité émotionnelle)
Variations de l’attention et de la vigilance
Fluctuation des performances
Symptômes moteurs parkinsoniens
Alerte évolutive
Alerte diagnostique
Démences vasculaires
– Evolution par paliers
– Symptômes thymiques fréquents (labilité émotionnelle)
– Idées délirantes (40 % des cas)
– Hallucinations fréquentes
– Troubles obsessionnels possibles
Jost BC et al. The evolution of psychiatric symptoms in Alzheimer’s disease : a natural history study.J Am.Geriatr Soc 1996 ; 44 : 1078-1081
Données de l’étude REAL.FR – suivi à 1 an
Description de l’é
l’évolution
volution des troubles comportement en fonction du statut cognitif
cognitif à
l’inclusion (M. Benoî
Benoît et al)
Alerte évolutive
Formes lé
légères (MMS 2121-30)
Troubles du comportement
Symptômes
Localisation des dysfonctionnements
cérébraux
Région frontale et cingulaire
Récepteurs impliqués
% (N) à V1
Variation entre V1 et V3 (%)
Idées délirantes
9,3 (24)
+2,3
Apathie
Hallucinations
3,9 (10)
+1,5
Dépression
Lésions locus coeruleus
Agitation/Agressivité
32 (83)
-3,4
Dépression /Dysphorie
-5,5
Anxiété
41,3 (107)
-9,6
Exaltation de
l’humeur
Hallucinations
Non déterminée
37,5 (97)
4,2 (11)
+1,2
Idées délirantes
Cortex frontal
Acétylcholine
Noradrénaline
Noradrénaline
Sérotonine
Balance dopaminocholinergique
Balance dopaminocholinergique
Acétylcholine
47,1 (122)
+6,2
Anxiété
Non déterminée
Sérotonine
Désinhibition
8,1 (21)
+1,6
Irritabilité / Instabilité de l’humeur
32,4 (84)
+ 0,9
Agressivité
Non déterminés
Comportement moteur aberrant
16,2 (42)
+8,2
Déambulation
Cortex temporal antérieur G
Cortex frontal dorsolatéral D et G
Région orbito frontale
Sommeil
16,6 (43)
-4,0
Troubles alimentaires
Région frontale interne gauche
Non déterminés
Appétit / Troubles de l’alimentation
21,6 (56)
+3,2
Exaltation de l’humeur /Euphorie
Apathie /Indifférence
P=0.014
P=0.039
Cortex temporal
Sérotonine
Données de l’étude REAL.FR – suivi à 1 an
Description de l’é
l’évolution
volution des troubles comportement en fonction du statut cognitif
cognitif à
l’inclusion (M. Benoî
Benoît et al)
Alerte évolutive
 Sources de nouvelles complications
 Gêne à l’accès aux soins
 Certains troubles s’amendent ou disparaissent
Formes modé
modérées (MMS 1111-20)
Troubles du comportement
% (N) à V1
Variation entre V1 et V3 (%)
Idées délirantes
23,8 (53)
- 6,8 P=0.008
Hallucinations
4,9 (11)
+ 2,7
Agitation/Agressivité
41,7 (93)
- 4,8
Dépression /Dysphorie
40,4 (90)
- 6,8
Anxiété
41,3 (92)
- 9,9
Exaltation de l’humeur /Euphorie
9,9 (22)
- 0,5
Apathie /Indifférence
61 (136)
+ 1,3
Désinhibition
12,1 (27)
+ 5,4
Irritabilité / Instabilité de l’humeur
42,6 (95)
-2,7
Comportement moteur aberrant
29,1 (65)
+ 10,8 P<.0001
Sommeil
11,2 (25)
+ 10,3 P=0.003
Appétit / Troubles de l’alimentation
21,1 (47)
+ 6,2
P=0.04
Alerte de vulné
vulnérabilité
rabilité
Alerte de vulnérabilité
Symptômes
Classes pharmacologiques
Apathie
Neurlopetique, Inhibiteurs de la recapture de
sérotonine
hypersomnie
Neuroleptiques, benzodiazépines
Euphorie
Agents sérotoninergiques, oestrogènes,
corticoïdes
Désinhibition
Mémantine
Instabilité psychomotrice
Inhibiteurs de la recapture de sérotonine
Hallucinations
Agonistes dopaminergiques
Anticholinergiques
Anticholinestérasiques
Zolpidem
Corticoïdes
Affections intercurrentes

Fièvre

Globe urinaire

Fécalome

Douleurs

Les bas débits sanguins cérébraux

Les troubles sensoriels

Les médicaments…
Alerte d’un environnement malade
La santé physique
–
–
–
–
–
–
–
fatigabilité
épuisement
pathologies cardiovasculaires
cancéreuses
diminution de la réponse immunitaire
pathologies respiratoires
retard de cicatrisation
Vitaliano PP. Scanlan JM. Health Psychol 1998; 17 (6): 520-9.
Glaser R. Sheridan J. Malarkey W B. Psychosom Med 2000; 62 (6): 804-7.
Bauer M E, Vedhara K. Perks P. J. Neuroimmunol. 2000; 103 (1): 84-92.
Ultime alerte
Une alerte aux mauvaises
pratiques
Une focale réduite,
 Un accompagnement
 Des co-morbidités significatives
un amalgame ente ATCD et pathologie active,
une parole discréditée,
une imputabilité présumée,
 Une phase palliative
une banalisation des troubles,
une obligation de résultats …
Des origines multiples
INCONFORT SOMATIQUE
COGNITIF
P
E
R
C
E
P
T
I
O
N
ENVIRONNEMENT
Comprendre la part cé
cérébrale
Les comportements troublants peuvent être
secondaires à:
- la maladie d’Alzheimer
- par atteinte de certaines régions cérébrales
- par une atteinte de certains neurotransmetteurs

Mais ATTENTION aux souffrances associées
- syndrome confusionnel
- une autre maladie cérébrale

INCONFORT PSYCHOLOGIQUE
Comprendre le rôle du corps
Comprendre le rôle du cognitif
Les comportements troublants peuvent être secondaires à:
Les comportements troublants peuvent être secondaires à:
Un inconfort au niveau du corps
Des difficultés de communication et une protestation
contre l ’échec
-
du fait d’une mauvaise installation du patient dans son lit, dans
son fauteuil…
- Du fait d’une maladie qui entraîne de la fièvre, une douleur, une
constipation, un essoufflement et n’importe quel autre symptôme
source d’inconfort physique…
Le patient ne peut plus s’exprimer par les mots et va s’exprimer par
son comportement:
- Soit une demande qu’il vous adresse
- Soit et souvent en même temps, une protestation contre les
difficultés pour comprendre, s’exprimer, se rappeler…
Comprendre le rôle de l’l’affectif
Comprendre le rôle de l’l’environnement
Les comportements troublants peuvent être secondaires à:
Une souffrance psychologique dont les facteurs doivent
être recherché:
-
Personnalité et histoire de vie
-
Évènement douloureux récent
-
Conflit familial
-
Réaction psychologique devant les difficultés liées à la maladie
-
Manque de sommeil
-
Symptômes psychiatriques: anxiété, dépression, délire,
hallucinations.
Les comportements troublants peuvent être secondaires à:
UN ENVIRONNEMENT PHYSIQUE non familier,
bruyant, non adapté aux handicaps et à la déambulation
UNE STIMULATION insuffisante ou excessive, non
adaptée au patient
UNE EQUIPE OU UN ENTOURAGE instable,
connaissant mal le patient, non formé sur la maladie, ne
sachant pas gérer ses émotions.
SI MODIFICATION BRUTALE DU COMPORTEMENT PENSEZ A:
SCPD et MODELE INTEGRATIF
Lésions
Problème médical
•température, douleur , toux (infection ORL ou pulmonaire), urine
souvent (infection urinaire), difficultés pour s’alimenter (abcès dentaire,
mycose buccale).
• trouble transit
• déshydratation .
• Surveillez température, transit (les selles), urines, quantité de boisson.
Problème médicamenteux
•Arrêt brutal.
• Modification récente de dose.
• Introduction d’un nouveau produit.
• Confusion dans les prises.
de vie
Symptômes
comportementaux
Environ-
Problème physique
•confiné au lit et/ou au fauteuil car ne bouge presque plus et sa position
est inconfortable, débute des escarres.
• Vêtements sont trop serrés, dentier mal adapté.
• A été attaché ! (les contentions sont à proscrire car elles génèrent de
l’angoisse, de l’incompréhension et de l’agitation supplémentaire) : “ Je
n’ai rien fait, pourquoi est-ce que m’on a arrêté ?! ”
-nement
Problème relationnel ou affectif
Il se sentiment de solitude d’abandon, tristesse, angoisse en particulier
en raison d’idées délirantes.
• conflits relationnels
Modification récente de l’environnement
Une nouvelle personne dans l’EHPAD, un départ
• Un changement de lieu de vie
Organes
neurologiques
Des sens
Etat
Histoire
Psychologique
L’autre
stress
Etat
somatique
Personnalité
Généralité
ralité
Étape n°
n°5
 Contention est synonyme de mauvaise qualité de vie
Gérer au quotidien les troubles du
comportement d’un patient avant
l’utilisation des médicaments
 Mesures comportementales en premières intention
 Tous les intervenants participent à l’évaluation et
aux aménagements
Dangerosité
Dangerosité
Agir sur le cerveau
 Dépister la violence envers autrui mais aussi
l’auto-agressivité
 Conduite suicidaire, actes médico-légaux,
finances
 Entourage: éclatement familial, conjugopathie,
crise psycho-sociale.

Il faut prévenir, diagnostiquer et traiter les
maladies du cerveau associées

Il faut rechercher un syndrome confusionnel, en
particulier d’origine médicamenteuse, par action
directe ou par sevrage
Agir sur le cognitif
Agir sur le corps


Il faut rechercher les maladies surajoutées qui toutes
peuvent se révéler par des comportements troublants

Il faut chercher systématiquement et éliminer tous les
facteurs d’inconfort physique: habits, protections,
mobilier, lumière, chaleur…

Respecter les biorythmes notamment veille sommeil

Il faut augmenter le confort, la détente, le plaisir au cours
des soins quotidiens et par des techniques corporelles
telles que massage, toucher, psychomotricité, relaxation,
balnéothérapie, esthétique, gymnastique douce…
Il faut éviter la mise en échec en connaissant les capacités de la
personne pour comprendre, évaluer, s’exprimer, agir… pour ne pas
susciter la frustration en la confrontant à une tache impossible et au
contraire lui proposer des activités conduisant au plaisir de réussir
encore
Il faut maintenir la communication en appliquant certaines règles
comme par exemple:
- se mettre en face et établir un contact physique
- Nommer la personne et se nommer
- Adopter un ton de voix apaisant et des phrases simples
- Reconnaître à la personne le droit à la colère
- Commencer par écouter sans penser, et observer le non verbal
- Faire valider par le patient ce que vous pensez avoir compris de ses
propos…

Agir sur l’l’affectif

Il faut reconnaître et respecter le passé de la personne:
évènements douloureux, personnalité, habitudes de vie

Il faut respecter le système familial, reconnaître sa souffrance, lui
proposer de l’aide, savoir établir avec lui une alliance pour
trouver des solutions


Il faut croire à la persistance des besoins physiologiques de
présence, d’échange, d’accompagnement et de soutien
empathique
Action psychologique

Si verbalisation possible: Psychothérapie brève
– apaiser les angoisses, rassurer, aider à donner du sens et favoriser
l’aménagement par le patient de ses idées délirantes
– augmenter la compliance aux soin.

thérapies à médiation (art-thérapie...) et groupes de parole
– favoriser la verbalisation de la souffrance et la reprise d’une vie
relationnelle.
Il faut savoir faire appel aux professionnels du soin
psychologique si nécessaire, psychiatre et psychologue mais agir
sur l’affectif n’est l’exclusivité de personne
Agir sur l’l’environnement
Une équipe adaptée
- Suffisante en nombre

- Multidisciplinaire
- Permanente
- Formée et soutenue au long cours
- Avec un projet clair de soins et de vie
- Et une personnalisation »patient par patient » de ce projet

Une architecture adaptée
- Taille modeste des unités
- Aménagement réfléchi
- Déambulation libre en sécurité
- Environnement sonore discret
- Contrôle des issues.
Histoire de
vie
Modes de
réaction au
stress
cognition
Situation
Symptôme comportemental
Résultat de la mé
métata-analyse de Brodaty (2003)


A porté sur 30 études rassemblant 34 interventions sur
17 années
La Lux thérapie a un effet sur les troubles du sommeil
mais pas sur l’agitation

La pet thérapie agit sur l’agitation

La musicothérapie agit sur l’agitation

Grade A treatment recommendation was achieved for institutionalization delay
(multicomponent interventions for the caregiver, CG).

Grade B recommendation was reached for the person with dementia (PWD) for:
improvement in cognition (cognitive training, cognitive stimulation,
multicomponent interventions for the PWD); activities of daily living (ADL) (ADL
training, multicomponent interventions for the PWD); behavior (cognitive
stimulation, multicomponent interventions for the PWD, behavioral interventions,
professional CG training); mood (multicomponent interventions for the PWD); QoL
(multicomponent interventions for PWD and CG) and restraint prevention
(professional CG training);
for the CG, grade B was also reached for: CG mood (CG education, CG support,
multicomponent interventions for the CG); CG psychological well-being (cognitive
stimulation, multicomponent interventions for the CG); CG QoL (multicomponent
interventions for PWD and CG).

Définition
Approches non mé
médicamenteuses
Une forte attente
Maladie chronique
Traitements médicamenteux curatifs en attente

Approches, techniques non méd ou interventions psychosociales.

Quatre grandes cibles d’interventions:
- les capacités cognitives par la sollicitation et l’entraînement de
ces dernières,
- les affects modifiés par une approche psycho dynamique,
- le bien être en rapport avec l’environnement architectural mais
aussi organisationnel
- et l’insertion notamment familiale par un accompagnement et
une formation des aidants familiaux.

Il ne s’agit pas ici d’activités à but occupationnel, mais bien de
réinscrire la personne âgée fragilisée dans des schémas
d’apprentissage motivants.
Une histoire très récente
Hétérogènes
Insuffisamment évaluées
Coûteuses
Une méthodo à construire
Pas efficaces et pas financées?
Ou efficaces et financées?
Quelles interventions?
Quelles méthodes?
Fondamental 2
Fondamental 1
un changement d’état dans le sens d’une
amélioration, d’un maintien des capacités
résiduelles ou d’un ralentissement du déclin.
L’intervention se justifie par la volonté d’un
professionnel d’apporter plus de confort à une
personne malade. C’est là une différence majeure
avec l’animation qui vise avant tout à donner de
la vie à l’institution sans forcément modifier l’état
de santé de la personne.
Toutes les interventions obéissent à la même façon de
faire, une approche de type rééducation avec le
séquençage suivant :
-
bilan initial
choix d’une indication réadaptative,
la mise en place d’un programme séquencé dans le
temps
réalisation d’une évaluation de l’action thérapeutique sur
la cible définie dès le début de l’intervention.
TRAITEMENTS
Quatre cibles potentielles

les capacités cognitives par la sollicitation et l’entraînement de
ces dernières,

les affects modifiés par une approche psycho dynamique,

le bien être en rapport avec l’environnement architectural mais
aussi organisationnel

l’insertion notamment familiale par un accompagnement et une
formation des aidants familiaux
MEDICAMENTEUX
DES
SYMPTÔMES
COMPORTEMENTAUX
3 principes d’
d’utilisation des mé
médicaments
Étape n°
n° 6
Bien utiliser les médicaments devant les
1.
Traiter la maladie de fond
2.
Eviter les médicaments susceptibles de
déclencher ou de majorer les troubles du
comportement
3.
Utiliser les psychotropes quand ils sont indiqués.
symptômes comportementaux d’un patient
Effets du donepezil sur la
cognition: ADASADAS-Cog
Traiter la maladie d’Alzheimer
Changement ADAS-Cog
/état basal
PRINCIPE 1
amélioration
–3
***
–2
–1
**
0
***
***
*
***
18
Endpoint
1
2
3
4
Etat basal
10 mg/day (n=157)
5 mg/day (n=154)
Placebo (n=162)
6
12
30
Declin
washout
*p<0.0012; **p<0.0007; ***p<0.0001 vs placebo
Rogers et al., 1998a
Effets de la galantamine
sur la cognition: ADASADAS-Cog
Effets de la rivastigmine sur
la cognition: ADAS-Cog
6–12 mg/j rivastigmine
1–4 mg/j rivastigmine
Placebo
Galantamine 24 mg
Galantamine 32 mg
Placebo
–4
**
0
1
*
*
2
3
4
5
*
–2
*p<0.05; **p<0.001 vs placebo
0
1
2
3
Declin
4
Etat basal
26
–1.0
*
Cummings et al., 2000
657 patients, suivi de 4 à 6 mois.
Symptomes
Inclusion
Suivi
Délire
63 (9,6 %) 41 (6,2 %)
Hallucinations 40 (6,1 %) 24 (3,7 %)
80
70
50
53,9
40
47,5
47,2
44,3
36,2
31,4
29,7
24,8
30
20
10
0
P. Frémont, Int Med J. of EuroDisney 2004.
neuroleptiques
anxiolytiques
antidépresseurs
hypnotiques
–5
Rivastigmine
–4
Placebo
–3
–2
40
30
20
10
–1
0
Baseline
Rivastigmine
3–12 mg/day
Placebo
50
0
12
20
Week 20
Weeks
*p<0.01 vs placebo; **p<0.001 vs placebo
Effets des traitements spécifiques sur les
SCPD (MA légère à modérée)
Etude EXELAN
60
Appetit
Euphorie
Comportement
nocturne
Désinhibition
Hallucinations
Dépression
étude B452, OC analysis
*p<0.05 vs baseline; **p<0.001 vs baseline
Idées délirantes
Apathie
Anxieté
Comportement
moteur aberr.
Agitation
–0.5
0
**
60
–6
Improvement
*
–1.5
changement/état basal
Amélioration
–2.5
–2.0
70
*
–7
**
Raskind et al., 2000
Score NPI 10-item – % patients améliorés 30% /tat basal
Score NPI 10-item
–8
*
**
Irritabilité
NPI
Changement/état basal
–3.0
Temps (semaines)
Effets de la rivastigmine sur les troubles
comportementaux dans la DCL
**
**
24
†p=0.02
–4.0
**
12
OC analysis
*p<0.001 vs placebo
vs placebo
Corey-Bloom et al., 1998
Effets comportementaux de la
rivastigmine
26 semaines de traitement (NPI)
–3.5
*†
–1
Declin
12
18
Semaines de traitement
amélioration
–3
**
**
Patients améliorés (% )
–1
ADAS-Cog mean (± SEM)
change from baseline
ADAS-Cog
changement/état basal
*
Amélioration
–2
baseline
contrôle
McKeith et al., 2000
Etude RAMQ
confirment que l’initiation d’un traitement de la mémantine démontre un effet de stabilisation
significatif des prescriptions de psychotropes et des
neuroleptiques en particulier
• confirment en cela les données de la base de données de la Caisse d’Assurance Maladie Française.
• montrent que, dans la cohorte IAChE, qui inclue des patients plus jeunes et probablement des
patients atteints d’une forme plus légère de la maladie d’Alzheimer, cet effet de stabilisation n’a pas
été démontré.
PRINCIPE 2
Eviter les médicaments susceptibles de
déclencher ou de majorer les troubles
du comportement
Syndrome sérotoninergique
ILS SONT NOMBREUX

Anticholinergiques: antihistaminiques, antispasmodiques digestifs
bronchiques et urinaires, antiparkinsoniens…

Psychotropes: antidépresseurs, anxiolytiques, neuroleptiques, hypnotiques,
thymo-régulateurs, antiépileptiques…

Antibiotiques: quinolone, triméthoprime-sulfamethoxazole…
Nausée-Vomissement
Diarrhée
Céphalée
Sécheresse buccale
FLUOXETINE
FLUVOXAMINE
PAROXETIN E
CITALOPRAM
SERTRALINE
++
++
++
++
++
++
++
+
+
+
+
++
+
+
++
+
++
++
++
++
++
++
++
++
++
+
++
+
+
++
++
++
Constipation
Somnolence
Insomnie
++
++
+
+
Cauche mars



Antalgiques et anti-inflammatoires: codéine, tramadol, dextropropoxyphène,
AINS, corticoïdes…
Médicaments cardio-vasculaires: digoxine, furosémide, anti-arythmiques,
warfarine, anti-hypertenseur…
Médicaments digestifs: métoclopramide, antiH2, IPP…
Tout médicament qui vient d’être introduit ou arrêté chez le patient est
potentiellement suspect.
Nervosité
Anxiété
Tremblement
Transpiration
++
++
++
++
Asthénie
Troubles sexuels
Prise de poids
Amaigrissement
Vertige
Troubles de l'accommodation
+
+
+
+
++
+
+
+
++
+
++ Incidence supérieure à 10 %
+ incidence inférieure à 10 %
Bonnet F, Brechoteau S, Bouin V, Bret P, Bret MA. Le point sur les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. Le Pharmacien Hospitalier 1997; 129 (32): 26-39.
Les bonnes indications des psychotropes
PRINCIPE 3
Utiliser les psychotropes quand

Il existe une souffrance psychique du patient

Qui ne relève pas d’une prise en charge de troubles
somatiques, cognitifs ou de l’environnement

Qui n’est pas suffisamment améliorer par une prise en
charge non pharmacologique

Avec des arguments cliniques suffisants en faveur:
ils sont indiqués



D’un syndrome dépressif
D’un trouble anxieux
Idées délirantes, illusions, hallucinations.
Diffé
Différentes classes








Anti-dépresseurs
Anxiolytiques
Anti-psychotiques
Hypnotiques
Antiépileptiques
Thymo-régulateur
Dopaminiergiques
Antiandrogènes…
Traitements mé
médicamenteux
Concertation professionnelle sur le
traitement de l’l’agitation, de l’l’agressivité
agressivité,
de l’l’opposition et des troubles
psychotiques
dans les dé
démences
M BENOIT, C ARBUS, F BLANCHARD, V CAMUS, V CERASE,
J-P CLEMENT, P FREMONT, O GUERIN, C HAZIF-THOMAS,
F JEANBLANC, C LAFONT, O MOREAUD, M PEDRA, M PONCET,
S RICHARD-HARSTON, A-S RIGAUD, M-E SOTO-MARTIN,
J TOUCHON, B VELLAS, L-J FITTEN, P ROBERT
Revue de gériatrie. novembre 2006; Tome 31: n°9.
Bulletin AFSSAPS du 9 mars 2004

– une incidence trois fois plus élevée des accidents vasculaires cérébraux (AVC),
Troubles psychotiques aigus
Neuroleptique injectable à action immédiate si refus du
traitement per os et risque immédiat pour le patient et/ou
l’entourage (dose minimale efficace)
assorti d’une surveillance rapprochée (état de conscience,
cardiovasculaire et neurologique)
réévaluation de la prescription toutes les six heures
FDA avril 2005:

Alerte sur les risques de décés / groupe placébo:
risque 1,6 à 1,7 ( 4,5% /2,6%)

Dans les études beaucoup de patients sont au stade
sévère de la maladie

Efficacité: 20% > au placébo
l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps)
attire l’attention des professionnels de santé sur les points suivants :
– une incidence environ deux fois plus élevée des décès.
- L’utilisation d’olanzapine n’est pas indiquée et est déconseillée chez les
patients âgés atteints de démence et souffrant de troubles psychotiques
et/ou de troubles du comportement ;
- Le bénéfice-risque du traitement par olanzapine des patients recevant ce
médicament pour des troubles psychotiques et/ou des troubles du
comportement liés à une démence doit être soigneusement réévalué.

Dans l’attente des résultats de cette évaluation, l’Afssaps rappelle aux
professionnels de santé que RISPERDAL® n’est pas indiqué dans le
traitement des troubles du comportement des patients âgés souffrant de
démence.
Le risque de mort avec un traitement par antipsychotique
15 essais : 3353 traitements et
1757 placebo
Décès : 118 (3.5 %) et 40 (2.3 %)
=> Efficaces mais dernier recours
Odd Ratio : 1.54
LS Schneider, JAMA 2005
Wang PS, Schneeweiss S, Avorn J, Fischer MA,
Mogun H, Solomon DH, Brookhart MA. Risk of
death in elderly users of conventional vs. atypical
antipsychotic medications. N Engl J Med. 2005 Dec
1;353(22):2335-41.
Rispé
Rispéridone dans la dé
démence :incidence des
effets extrapyramidaux
25
incidence
*
20
*p<0,5
vs.placebo
15
CONCLUSIONS: If confirmed, these results suggest
that conventional antipsychotic medications are at
least as likely as atypical agents to increase the risk
of death among elderly persons and that conventional
drugs should not be used to replace atypical agents
discontinued in response to the FDA warning.
10
5
0
placebo
n=163
0,5mg/j
n=149
1mg/j
n=148
2mg/j
n=162
Katz et al J Clin Psychiatry 1999;60:107-115
Utilisation des neuroleptiques
classiques
Dans une étude de DEVANAND (1998)

1 mg d’Haldol donne tous les effets secondaires(chutes,
rétention d’urine mouvement extrapyramidaux…) et
aucun bénéfice pour le patient.

Une fois un traitement NLP instauré 71% des patients
sont encore traités au bout d’un mois, 42% après 6 mois,
et 34% à un an !

Dans une étude récente 9% des patients âgés
institutionnalisés recevaient des NLP sans présenter de
trouble psychotique ni agitation!
The expert Consensus Guideline:
Using Antipsychotic Agents
in Older Patients
Alexopoulos et al.
J Clin Psychiatry 2004. 65 (2): 5-99.
Les antipsychotiques sont indiqué
indiqués
dans:

Schizophrénie

Manie avec symptômes psychotiques

Démence avec agitation dans un contexte délirant

Dépression majeure avec symptômes psychotiques

Troubles délirants (schizophrenie tardive)
Les antipsychotiques sont parfois
indiqué
indiqués dans:

Manie sans troubles psychotiques

Confusion

Démence avec agitation sans délire

Dépression agitée sans trouble psychotique

Dépression majeure anxieuse sans troubles psychotiques
Les antipsychotiques ne sont
pas indiqué
indiqués dans:









Les nausées et les vomissements
L’irritabilité et l’hostilité en l’absence d’un trouble
psychiatrique majeur
Les autres formes de dépression
Les troubles paniques
Les douleurs de type neurologique
Les troubles anxieux généralisés
L’hypochondrie
La labilité émotionnelle
L’insomnie et les troubles du sommeil
Traitements mé
médicamenteux
Symptômes cibles (1) :
Troubles psychotiques
aigus
neuroleptique injectable à action immédiate si refus du
traitement per os et risque immédiat pour le patient
et/ou l’entourage (dose minimale efficace)
assorti d’une surveillance rapprochée (état de
conscience, cardiovasculaire et neurologique)
réévaluation de la prescription toutes les six heures
Troubles psychotiques
subaigus ou chroniques
Rispéridone® 0,25 à 2 mg par jour en deux
prises.
Agitation avec
irritabilité
Mirtazapine® (15-45mg/jour)
ou ISRS
Traitements mé
médicamenteux
Relapse Risk after
Discontinuation of Risperidone
in Alzheimer's Disease
Symptômes cibles (2) :
Agitation avec anxiété
en aigu Oxazépam® (Séresta) à doses faibles (15 mg)
puis relais par ISRS
Agitation nocturne
renforcement des synchronisateurs externes et
Mirtazapine® ou Miansérine ® ou zopiclone ®
(imovane)
(troubles du sommeil,
inversion du rythme
nycthéméral)
 D.P. Devanand.
Agitation aiguë sans
troubles psychotiques
souvent contexte réactionnel qui cède grâce à des
mesures non pharmacologiques
Agressivité,
comportements
d’opposition
ISRS (contexte fréquent de trouble thymique),
rispéridone
 N ENGL J MED 2012; 367:1497-1507October 18,
2012
A review of evidence.
evidence.

JAMA. 2005; 293: 596596-608.
.ISRS sur 5 RCT un seul significatif sur agitation (17 jours)
Pollock BG et al. Comparison of Citalopram, Perphenazine, and placebo for the acute
treatment of spychosis and behavioral disturbances in hospitalized, demented patients. Am
J Psychiatry. 2002; 159: 460-5. Significatif sur l’agitatio et la labilité.

Thymorégulateurs: 3 RCT pour le Valproate et 2 pour Carbamazepine. NS sur NPI.
Pb sédation et interactions médicamenteuses.

IAChE: 3 méta-analyses, 6 RCT en faveur d’un effet sur NPI .

Mémantine: 2 RCT; pas évident.
–

Cummings JL JAMA. 2006; 67 (1) 57-63. 24 semaines, moins d’agressivité et effet
préventif.
Meehan KM. Comparison of rapidity acting intramuscular Olanzapine (2,5 à 5 mg)
Lorazepam (1 mg) and placebo. Neuropsychopharmacilogy. 200é; 26: 494-504.
Meehan KM. Comparison of rapidity acting intramuscular Olanzapine (2,5 à 5 mg)
Lorazepam (1 mg) and placebo. Neuropsychopharmacilogy. 200; 26: 494-504.
Autres

Aromathrapy. Bain aux huiles essentielles (Ballard CG 2OO2. Bain
thérapeutique (Sloane PD 2004).

Propranolol (NA) double aveugle versus placebo, 31 patients déments (85 + 8
ans; MMS 7,5 + 7) sur 6 semaines. Perskind Alzheimer Dis Assoc Disord
2005; 19 (1): 23-8.

Acetaminophen (Douleur). Double aveugle versus placebo, 25 patients (86 + 7
ans MMS Chibnall JT. JAGS 2005; 53: 1921-9. NS.

Acétate de cyprotérone (PHRC) …
Visitwise change in PANSS Excited Component score (LOCF) from baseline to 2 h post first injection of olanzapine, lorazepam, or placebo. Intramuscular
administration of olanzapine 5.0 mg was significantly more efficacious than placebo at every post-baseline timepoint (30, 60, 90, 120 min). Olanzapine 2.5 mg
was more efficacious than placebo at the 120-min timepoint. Lorazepam 1.0 mg was more efficacious than placebo at 60, 90, and 120 min post first injection. *p
.05 relative to placebo, analysis of variance.
En pratique urgente
A review of evidence. JAMA. 2005; 293: 596-608.

Les NLPa ne sont pas sédatifs !

Tiapride IM (de 50 à 300 mg; très variable; T max
= 1 h)

Benzodiazépine (Rivotril gtte 3 à 5 per os)

Sinon Miansérine (30 mg)

Attention à l’hypotension …
Influence importante de l’l’entourage
du patient dans les dé
décisions des
prescripteurs :
Eviter de prescrire :
« à la demande de l’institution »
« pour soulager la famille »
« parce que l’entourage est défaillant»
« par manque de personnel »
Le traitement ne sera pas instauré si le symptôme :
- a une origine somatique (par exemple douleur)
- a une origine iatrogène
- a répondu à des interventions non médicamenteuses environnementales,
thérapies comportementales.
Le traitement sera instauré pour réduire les symptômes altérant la qualité de vie
du patient ou mettant en péril sa sécurité ou celle de son entourage.
On s’assurera que le patient bénéficie d’un traitement spécifique de la maladie
(IAChE et/ou Mémantine).
– S’agissant de prescriptions hors AMM ou ayant fait l’objet d’avis de
précaution des autorités de santé (AFSSAPS) :
- l’évaluation du rapport bénéfice/risque devra être documentée
- la prescription devra être limitée dans le temps et soumise à une
réévaluation fréquente.
Un pari du sens

Gardons le patient au centre de nos préoccupations

Sachons nous remettre en cause:
– Qui gène t-il vraiment ?
CONCLUSION
– Nous induisons des troubles, il faut composer

Ces épisodes s’inscrivent dans le cadre d’un travail de
renoncement et de séparation pour le patient et son
entourage, qu’il faut entendre et accompagner

Notre compétence et notre disponibilité sont les
éléments les plus faillibles
– interprofessionnalité
Un pari du sens
Les troubles du comportement, agitation, agressivité,
apathie, désinhibition ne sont pas des « actes
insensés » mais peuvent être utilement considérés
comme l’expression en «actes» plutôt qu’en
paroles d’une souffrance multifactorielle que
l’équipe soignante doit analyser pour la soulager
par une prise en charge combinant les actions non
pharmacologiques et l’utilisation rationnelle des
médicaments.
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