ALZHEIMER et TROUBLES du COMPORTEMENT

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MALADIE d’ALZHEIMER
Les troubles du comportement
Description des troubles du comportement et de
l’humeur
Reconnaître les situations critiques et alerter
Avoir des réactions adaptées
RAPPEL:
La MA se caractérise par trois types de symptômes:
-un déficit des fonctions cognitives (intellectuelles) avec
au premier plan les troubles de la mémoire
-une modification du comportement, de l’humeur
-une réduction des activités de la vie quotidienne.
Ces symptômes apparaissent dès le début de la maladie
et vont augmenter en fréquence et en sévérité au
cours de l’évolution.
Ils sont la première cause d’entrée en institution.
MODIFICATIONS DE L’HUMEUR ET DU
COMPORTEMENT:
90% des patients Alzheimer présentent au moins un de ces symptômes
-anxiété
-dépression
-apathie, indifférence
-agitation, agressivité verbale et/ou physique
-exaltation de l’humeur, euphorie
-idées délirantes(trouble psychotique)
-déambulation, comportement moteur aberrant
-hallucinations(trouble psychotique)
-troubles du sommeil
-troubles de l’appétit
-opposition
Ces troubles sont souvent d’origine multifactorielle:
-progression des lésions neuro dégénératives
-environnement inadapté
-co-morbidité psychiatrique
-présence d’une pathologie somatique intercurrente
-iatrogénie médicamenteuse
On considère qu’un tiers d’entre eux ont des troubles d’intensité
sévère.
Les troubles le plus fréquemment rencontrés sont l’apathie puis
l’anxiété et la dysphorie.
L’agitation, l’agressivité, l’opposition et les troubles psychotiques
sont les symptômes les plus difficiles à gérer en institution
comme à domicile.
Le rôle des équipes soignantes est capital dans
l’évaluation, la gestion et le suivi de ces troubles. Par
leur action, elles contribuent à améliorer la qualité de
vie des patients et indirectement à permettre un
meilleur fonctionnement de l’institution.
Des outils d’aide au repérage de ces troubles existent
mais ne sont pas encore assez utilisés (NPI: inventaire
neuropsychiatrique).
L’intervention d’un neuropsychologue au sein de
l’équipe soignante peut être utile dans la démarche de
soins et être un réel soutient (groupe de parole) dans
les cas difficiles.
AGITATION, IRRITABILITE:
Elle est définie comme une activité verbale, vocale ou motrice
inappropriée considérée par un observateur extérieur comme
non résultant d’un besoin ou d’un état de confusion. Il peut
s’agir de cris ou de verbalisations stéréotypées. L’agitation
comprend aussi des activités excessives et sans propos.
Les grandes crises d’agitation sont en général secondaires à des
phénomènes psychotiques (délires, hallucinations).
Les questions à se poser:
- a-t-elle une origine environnementale ? (inconfort physique)
- est-elle provoquée par l’entourage ? (origine conflictuelle
familiale, inconfort psychologique).
- a-t-on une raison physique à cette agitation? (fécalome, globe
urinaire, fracture passée inaperçue ou tout autre pathologie
somatique).
L’état d’agitation peut être l’expression de l’anxiété du patient.
Il faut donc définir l’origine de l’agitation afin d’adopter une
attitude adéquate , rassurer le patient et prévenir la réapparition
de cette agitation.
Les médicaments « pour calmer le patient » ne sont pas forcément
la solution!
APATHIE:
C’est le trouble du comportement le plus fréquent de la MA. Il est précoce.
Il se caractérise par:
-un émoussement affectif
-une perte d’initiative
-une perte d’intérêt
A ne pas confondre avec la dépression qui sera dépistée au moyen de tests
spécifiques (GDS geriatric depression scale).
IDEES DELIRANTES:
Les idées délirantes sont des perceptions ou des jugements erronés de la réalité
par le sujet.
Les thèmes prévalents peuvent être le vol, le préjudice, le rejet, la jalousie et
l’infidélité. Le sentiment d’être abandonné, rejeté est fréquent en institution.
Les troubles de l’identification peuvent avoir un caractère délirant (prendre
sa fille pour un imposteur).
Ne pas s’obstiner à vouloir raisonner le patient! Ne pas combattre un délire!
Essayer de le rassurer.
LES COMPORTEMENTS D’ ERRANCE OU DE FUGUE:
Ils sont parfois assimilés à de l’agitation. Il peut s’agir de vérifications, poursuite
incessante, activité répétitive ou excessive, déambulation sans but apparent,
ou dans un but inapproprié, errance nocturne.
Il ne faut pas s’opposer à la déambulation et au contraire lui aménager un espace
de déambulation adéquate.
Chez ces patients qui ont une dépense physique importante, il faut veiller à ce
qu’ils s’alimentent et s’hydratent correctement.(surveillance pondérale et
nutritionnelle)
OPPOSITION:
Elle correspond au refus du patient, notamment le refus de soins, d’alimentation,
de coopérer. Elle est parfois reconnue à tort comme de l’agressivité ou un
désir de nuire.
Elle peut avoir des raisons très variées (dépression, cause somatique…)
Cette opposition est difficile à gérer pour les équipes soignantes. Il faut
s’adapter au patient, à ses besoins et faire la part des choses entre ce qui est
indispensable à faire de suite et ce qui peut être différé.
LES SITUATIONS CRITIQUES:
Ce sont les situations pour lesquelles l’intervention du médecin
doit être immédiate:
La confusion mentale
La dépression caractérisée avec tentative de suicide
La crise d’agitation
De plus il faudra alerter le médecin en cas:
-de symptômes bruyants tels que de l ’agressivité
-si le patient présente une modification brutale de son
comportement
-s’il est prostré
AVOIR DES REACTIONS ADAPTEES:
La bonne connaissance des troubles de l’humeur et du comportement du
patient atteint de la MA permet:
d’éviter les dérives telles que le maternage, les réprimandes, la
maltraitance
de protéger le patient et de se protéger en tant que soignant
d’alerter le médecin afin de chercher en équipe un sens à ce trouble
du comportement et se poser les bonnes questions:
origine psychologique réactionnelle?
origine environnementale?
origine somatique?
La prise des constantes doit être automatique (pouls, TA, T°, glycémie
capillaire, saturation en oxygène si sueurs).
Se renseigner sur une éventuelle chute, la date des dernières selles, le
patient a t'il uriné aujourd’hui?
Faire une échelle de la douleur type Doloplus au moindre doute.
Les principales étiologies organiques:
-infections: pneumopathie, infection urinaire
-troubles métaboliques: diabète, thyroïde,
natrémie, calcémie
-bas débit cérébral: EP, IDM, anémie, troubles du
rythme
-neurologie: comitialité, hématome, AIT,
tumeurs
-divers: fécalome, globe vésical, douleur
Il faudra dans tous les cas:
-rassurer le patient anxieux, agité
- valoriser le patient dépressif
-ne pas tenter de raisonner un délire
-ne pas s’opposer à la déambulation du patient mais au
contraire la faciliter pour diminuer le risque de chutes et éviter
le plus possible la contention physique et chimique (rapport
bénéfices /risques).
Des modalités de prise en charge individuelle peuvent être
tentées même dans les cas sévères et sont à discuter au cas par
cas et selon les possibilités de l’établissement
(neuropsychologue, kiné, ergo..).
EN RESUME
Les troubles de l’humeur et du comportement dans la MA sont:
- quasi systématiques au cours de l’évolution de la maladie.
- très hétérogènes, regroupant des symptômes psychotiques,
affectifs, une apathie, des troubles du comportement moteur et
des fonctions élémentaires.
-doivent systématiquement faire rechercher une
étiologie somatique, surtout en cas d’installation
brutale
CONCLUSION:
L’existence des troubles de l’humeur et du
comportement rend la prise en charge de la
MA complexe.
L’analyse de la séméiologie des troubles et
des circonstances de survenue est
indispensable.
Toute apparition rapide doit faire rechercher
une cause organique curable.
Au long cours, la stratégie de prise en charge
repose sur les mesures préventives
d’accompagnement de la personne et de son
entourage, en accordant une importance
particulière à la qualité de la relation
soignant/malade.
Le recours aux traitements psychotropes est
parfois nécessaire, mais doit s’intégrer dans un
suivi global.
Merci pour votre attention
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