traduction théâtrale), répartis en comités de langue (il y en a plus de 20,
allant de l’islandais au japonais, en passant par le russe, l’hébreu, le chinois,
le moldave, etc.) et dont la tâche est d’explorer le répertoire étranger (le plus
souvent contemporain, sans que soient pour autant négligés les classiques
méconnus ou oubliés) dans le but de traduire des œuvres susceptibles
d’enrichir le répertoire théâtral en langue française.
« Tous les textes de l’humanité constituent un seul grand même texte
écrit dans des langues infiniment différentes, et tout nous appartient, et il
faut tout traduire », disait Antoine Vitez, grand homme de théâtre et grand
traducteur, auquel notre Maison a voulu rendre hommage en empruntant son
nom. Vitez ajoutait : « Écrire, traduire, jouer, mettre en scène relèvent d’une
pensée unique, fondée sur l’activité même de traduire, c’est-à-dire sur la
capacité, la nécessité et la joie d’inventer sans trêve des équivalents
possibles : dans la langue et entre les langues, dans les corps et entre les
corps, entre les âges, entre un sexe et l’autre ».
À la différence du roman ou de l’essai, le texte de théâtre est fait pour
être joué. C’est ici que s’exprime le vrai talent du traducteur de théâtre : il
inscrit la dimension de la scène dans son travail. Dans tous leurs choix, les
comités de langue de la Maison Antoine Vitez s’attachent à reconnaître cette
spécificité.
Grâce à ce travail d’exploration du répertoire étranger, le Centre
international de la traduction théâtrale a pu recenser plus de 400 pièces de
théâtre, dont il a financé la traduction. Chaque année, la MAV enrichit son
catalogue d’une moyenne de 25 traductions supplémentaires, qu’elle diffuse
auprès d’un grand nombre de théâtres, de compagnies et dans une dizaine de
centres de ressources en France et dans le monde francophone, à moins
qu’elle ne veille à les faire éditer.
Le texte de théâtre prend sa véritable dimension dans un corps, une
voix. Faire connaître une pièce inédite – relevant parfois d’une autre
tradition, d’un autre rapport au théâtre – c’est donc aussi la faire entendre, la
donner en lecture, la jouer. C’est ainsi que la Maison Antoine Vitez s’associe
à des théâtres et à des festivals pour y organiser des ateliers de traduction et
de mise en scène, des lectures publiques, des mises en espace, mais aussi des
rencontres autour d’auteurs étrangers, de courants et de tendances venus
d’ailleurs.
L’activité du traducteur de théâtre est, on l’a dit, solitaire, et il arrive
qu’il soit désarmé face à la gestion et à l’administration de ses droits. Avec
la complicité de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques
Théâtre
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