J’exerce en pratique privée à Barrie et je travaille aussi à la clinique du lupus à l’Université McMaster. Je m’imagine qu’un jour, j’aurais forcément rencontré la rhumatologie lors d’un voyage, mais grâce à la bourse d’été SCR-Merck, elle (c’est bien sûr une femme) a volé mon cœur avant que je n’aie la chance de même reluquer la cardiologie, la pneumologie ou quelque autre grande séductrice. Derek Haaland, M.D., M.Sc., FRCPC Professeur adjoint de clinique, Université McMaster Divisions d’immunologie et d’allergie cliniques et de rhumatologie Shanty Bay, Ontario Réflexions : Dr Steven Katz Tous les ans ou tous les deux ans, la Société canadienne de rhumatologie (SCR) m’invite à venir raconter l’expérience que m’a donnée à vivre le Programme de bourses d’été de la SCR. Je suis donc invité, non pas à titre de rhumatologue ou de précepteur, mais bien à titre d’ancien lauréat du programme. Le Programme de bourses d’été de la SCR, maintenant offert depuis plus d’une dizaine d’années, permet à de nombreux étudiants de première et deuxième années de médecine de s’immerger dans notre univers et de constater (espérons-le) à quel point la rhumatologie est un domaine formidable. Au mieux, un stage bien mené, comme ç’a été le cas pour moi, pique l’intérêt du lauréat et lui donne envie d’amorcer une carrière prometteuse et gratifiante comme rhumatologue. Et au pire, il offre à ses stagiaires des outils de base pour comprendre le rôle du rhumatologue et pour mieux aider leurs futurs patients arthritiques. Ma propre expérience illustre on ne peut mieux l’importance de ce programme pour la communauté rhumatologique, qui manque de visibilité auprès des étudiants en médecine. Et au bout du compte, elle finit par passer inaperçue chez les résidents, les médecins et le grand public. En effet, combien de fois nous faisons-nous demander exactement ce que fait un rhumatologue? Combien de fois vous a-t-on posé la question « Qu’est-ce que la rhumatologie »? En tant qu’étudiant en deuxième année de médecine, j’admets que je me posais la même question. Quand j’ai vu une publicité pour le Programme de bourses d’été, je me suis dit que, comme je m’intéressais à la gériatrie, un été en rhumatologie ne me ferait pas de tort, puisque l’arthrite touche les personnes âgées! Bien sûr, on m’a rapidement remis les yeux en face des trous. Et même si au début, j’avais tout faux, (ou peut-être à cause de ça!), l’accueillante, drôle et fantastique équipe de rhumatologie de Winnipeg m’a accepté cet été-là. Et c’est ainsi que j’ai découvert la notion de soins cliniques continus, et mon expérience la plus longue en soins ambulatoires jusqu’à ce que je fasse ma résidence en rhumatologie et que je m’initie à la recherche clinique. Au bout du compte, j’ai appris à connaître un domaine de la médecine dont j’ignorais même l’existence jusqu’alors : je m’y suis familiarisé avec le concept des soins continus, avec des thérapeutiques intéressantes, des habiletés cliniques, une grande variété de tableaux cliniques et de maladies et j’en passe. Ce n’était donc pas « juste » de l’arthrite. La littérature montre que dans bien des cas, une exposition précoce au domaine de la rhumatologie est un des principaux facteurs qui suscitent l’intérêt des résidents et les poussent à faire carrière en rhumatologie. Sans ce Programme de bourses d’été, je serais probablement passé à côté de cet univers. J’ai en mémoire plusieurs résidents de ma promotion ou de résidents séniors qui font un stage en rhumatologie maintenant et regrettent ne pas y avoir été exposés plus tôt, car cela aurait pu influer sur leur choix de carrière. Je suis fier d’être passé par le Programme de bourses d’été de la SCR et d’en être devenu un des précepteurs. Je connais bien personnellement son importance. Il est garant de la croissance et de la prospérité de la rhumatologie au Canada pour les années à venir. Steven J. Katz, M.D., FRCPC Professeur adjoint de médecine clinique, Département de rhumatologie Directeur adjoint du Programme de résidence en médecine interne, Université de l’Alberta, Edmonton, Alberta JSCR 2012 • Volume 22, numéro 2 9