Étoile montante : Dre Sasha Bernatsky, prix du Jeune chercheur 2010 1. Pourquoi avez-vous concentré vos recherches sur les résultats concernant les maladies rhumatismales auto-immunes systémiques, y compris la prévalence, la morbidité, la mortalité et l’impact économique? L’épidémiologie des maladies chroniques concerne les modèles de maladie, les résultats et les impacts. Comme la plupart des gens, je n’en savais pas beaucoup sur l’épidémiologie, même lorsque j’étais étudiante en médecine et stagiaire en rhumatologie. Toutefois, lorsque j’étais stagiaire en rhumatologie j’ai eu le bonheur de devenir membre du Réseau canadien pour l’amélioration des résultats chez les patients atteints de lupus érythémateux disséminé (CANIOS). C’est là que j’ai rencontré un groupe important de personnes, dont le Dr Paul Fortin, fondateur du programme, qui m’a conduit à entreprendre une formation post-doctorale en épidémiologie. Dr Fortin m’a mise en contact avec la Dre Ann Clarke, une brillante immunologiste et épidémiologiste à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), et co-directrice de de la Clinique lupus du CUSM. Sans le support de Lupus Canada, je n’aurais pas été capable de commencer ma formation en épidémiologie. Il était assez clair pour moi que la formation post-doctorale en épidémiologie à McGill et que de travailler avec le Dr Clarke me procurerait tous les outils dont j’aurais besoin pour une carrière en recherche clinique. Mon projet de thèse portait sur un type important de comorbidité chez les personnes souffrant de maladies rhumatismales auto-immunes systémiques, soit le cancer. Mon principal projet concernait le cancer chez les personnes souffrant de lupus érythémateux disséminé (LED), et j’ai travaillé avec le docteur Clarke et plusieurs autres merveilleux membres du CANIOS. J’ai également étudié d’autres types de maladies rhumatismales et leurs résultats. L’impact économique est important, et j’ai été très fortunée de travailler avec le Dr Clarke puisqu’il est un expert de renommée mondiale concernant les questions d’économie liées au lupus et à d’autres maladies. 2. Sur quelles autres maladies avez-vous travaillé? J’ai fait quelques travaux liés à la morbidité, l’accès aux soins et la qualité des soins chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR). Actuellement, j’ai le privilège de travailler avec l’équipe de la Dre Claire Bombardier dans le cadre de l’Initiative de recherche sur les produits biologiques de l’Ontario (OBRI). Cela me donne l’occasion d’explorer ces questions un peu plus, avec de nouvelles approches. 3. Pourquoi êtes-vous devenue rhumatologue? Quand je suis entrée à l’école de médecine, je n’avais pas la moindre idée qu’il y avait une spécialité comme la rhumatologie. Je suis entrée à l’école de médecine parce que je voulais être psychiatre! Cependant, je suis devenue fascinée par la médecine interne, car elle comporte beaucoup de défis, et je sentais que si j’optais pour la médecine interne, je pourrais savoir tout ce qu’il y avait à savoir. Au début de la deuxième année de ma formation en médecine interne à l’Université Western Ontario, j’ai fait une rotation en rhumatologie. Cela m’a exposée à des gens remarquables, y compris le Dr John Thompson. De là, je suis tout simplement tombée en amour avec la rhumatologie. L’importance de l’histoire médicale et de l’examen physique pour diagnostiquer correctement le patient m’a fascinée. J’ai poursuivi ma formation clinique avec d’autres, dont la Dre Janet Pope qui a confirmé mon impression que tous les rhumatologues étaient brillants, bons et « cool ». Lorsque j’en ai appris plus sur la rhumatologie, j’ai constaté que toutes les choses que j’aimais le plus de la médecine interne étaient ce qui caractérisait la rhumatologie : les défis, la chance d’apprendre et la possibilité de développer des relations durables avec les patients. Si j’avais des doutes quant à la joie de la rhumatologie lorsque j’ai commencé mon stage post-doctoral, ils ont été complètement effacés au cours de mon premier mois de formation par le contact avec les merveilleux rhumatologues au Arthritis Center, à Winnipeg, où j’ai eu des mentors merveilleux, dont les docteurs Hani El-Gabalawy et Kiem Oen qui demeurent des personnes très importantes et influentes dans ma vie. 4. Avez-vous un dernier commentaire pour vos collègues? Je me sens très chanceuse d’être membre de la communauté de la SCR. Les rhumatologues du Canada sont les gens les plus gentils au monde. Il y a tellement de personnes qui m’ont inspirée, ont été mes mentors et m’ont soutenue, et je suis reconnaissante à tous ceux qui ont contribué à ma formation en rhumatologie et à ma carrière de chercheure. Je suis particulièrement reconnaissante aux membres de la division de rhumatologie du CUSM. Ils m’ont tellement soutenue, et je l’apprécie énormément. Parfois, je pense que le dicton « il faut un village pour élever un enfant » peut être paraphrasé comme suit : « il faut toute la communauté de la SCR pour faire le succès d’un jeune chercheur ! » Sasha Bernatsky, M.D., FRCPC, Ph.D. Professeure adjointe, Université McGill Montréal, Québec Cliquez ici pour commenter cet article JSCR 2010 • Volume 20, Numéro 1 13