Cliquez ici pour commenter cet article JSCR 2010 • Volume 20, Numéro 1 13
1. Pourquoi avez-vous concentré vos
recherches sur les résultats concernant les
maladies rhumatismales auto-immunes
systémiques, y compris la prévalence, la
morbidité, la mortalité et l’impact
économique?
L’épidémiologie des maladies chroniques con-
cerne les modèles de maladie, les résultats et les
impacts. Comme la plupart des gens, je n’en
savais pas beaucoup sur l’épidémiologie, même
lorsque j’étais étudiante en médecine et sta-
giaire en rhumatologie. Toutefois, lorsque j’étais
stagiaire en rhumatologie j’ai eu le bonheur de devenir membre
du Réseau canadien pour l’amélioration des résultats chez les
patients atteints de lupus érythémateux disséminé (CANIOS).
C’est là que j’ai rencontré un groupe important de personnes,
dont le Dr Paul Fortin, fondateur du programme, qui m’a conduit
à entreprendre une formation post-doctorale en épidémiologie.
Dr Fortin m’a mise en contact avec la Dre Ann Clarke, une bril-
lante immunologiste et épidémiologiste à l’Institut de recherche
du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), et co-directrice
de de la Clinique lupus du CUSM. Sans le support de Lupus
Canada, je n’aurais pas été capable de commencer ma formation
en épidémiologie. Il était assez clair pour moi que la formation
post-doctorale en épidémiologie à McGill et que de travailler avec
le Dr Clarke me procurerait tous les outils dont j’aurais besoin
pour une carrière en recherche clinique. Mon projet de thèse
portait sur un type important de comorbidité chez les personnes
souffrant de maladies rhumatismales auto-immunes systé-
miques, soit le cancer. Mon principal projet concernait le cancer
chez les personnes souffrant de lupus érythémateux disséminé
(LED), et j’ai travaillé avec le docteur Clarke et plusieurs autres
merveilleux membres du CANIOS. J’ai également étudié d’autres
types de maladies rhumatismales et leurs résultats. L’impact
économique est important, et j’ai été très fortunée de travailler
avec le Dr Clarke puisqu’il est un expert de renommée mondiale
concernant les questions d’économie liées au lupus et à d’autres
maladies.
2. Sur quelles autres maladies avez-vous travaillé?
J’ai fait quelques travaux liés à la morbidité, l’accès aux soins et la
qualité des soins chez les patients atteints de polyarthrite
rhumatoïde (PR). Actuellement, j’ai le privilège de travailler avec
l’équipe de la Dre Claire Bombardier dans le cadre de l’Initiative
de recherche sur les produits biologiques de l’Ontario (OBRI).
Cela me donne l’occasion d’explorer ces questions un peu plus,
avec de nouvelles approches.
3. Pourquoi êtes-vous devenue rhumatologue?
Quand je suis entrée à l’école de médecine, je
n’avais pas la moindre idée qu’il y avait une spé-
cialité comme la rhumatologie. Je suis entrée à l’é-
cole de médecine parce que je voulais être psy-
chiatre! Cependant, je suis devenue fascinée par
la médecine interne, car elle comporte beaucoup
de défis, et je sentais que si j’optais pour la
médecine interne, je pourrais savoir tout ce qu’il
y avait à savoir. Au début de la deuxième année de
ma formation en médecine interne à l’Université
Western Ontario, j’ai fait une rotation en rhuma-
tologie. Cela m’a exposée à des gens remarquables, y compris le
Dr John Thompson. De là, je suis tout simplement tombée en
amour avec la rhumatologie. L’importance de l’histoire médicale et
de l’examen physique pour diagnostiquer correctement le patient
m’a fascinée. J’ai poursuivi ma formation clinique avec d’autres,
dont la Dre Janet Pope qui a confirmé mon impression que tous
les rhumatologues étaient brillants, bons et « cool ». Lorsque j’en ai
appris plus sur la rhumatologie, j’ai constaté que toutes les choses
que j’aimais le plus de la médecine interne étaient ce qui carac-
térisait la rhumatologie : les défis, la chance d’apprendre et la
possibilité de développer des relations durables avec les patients.
Si j’avais des doutes quant à la joie de la rhumatologie lorsque
j’ai commencé mon stage post-doctoral, ils ont été complètement
effacés au cours de mon premier mois de formation par le con-
tact avec les merveilleux rhumatologues au Arthritis Center, à
Winnipeg, où j’ai eu des mentors merveilleux, dont les docteurs
Hani El-Gabalawy et Kiem Oen qui demeurent des personnes
très importantes et influentes dans ma vie.
4. Avez-vous un dernier commentaire pour vos collègues?
Je me sens très chanceuse d’être membre de la communauté de
la SCR. Les rhumatologues du Canada sont les gens les plus gen-
tils au monde. Il y a tellement de personnes qui m’ont inspirée,
ont été mes mentors et m’ont soutenue, et je suis reconnaissante
à tous ceux qui ont contribué à ma formation en rhumatologie et
à ma carrière de chercheure. Je suis particulièrement reconnais-
sante aux membres de la division de rhumatologie du CUSM. Ils
m’ont tellement soutenue, et je l’apprécie énormément. Parfois, je
pense que le dicton « il faut un village pour élever un enfant » peut
être paraphrasé comme suit : « il faut toute la communauté de la
SCR pour faire le succès d’un jeune chercheur ! »
Sasha Bernatsky, M.D., FRCPC, Ph.D.
Professeure adjointe, Université McGill
Montréal, Québec
Étoile montante : Dre Sasha Bernatsky,
prix du Jeune chercheur 2010