TDRs pour le modèle DSGE – version préliminaire soumise à discussion – PNUD-Nov. 2013 Page 1
pour la consultation internationale en vue du développement d’un modèle
dynamique d’équilibre général stochastique (DSGE) au
Ministère de l’Economie et des Finances du Bénin
I. Contexte et justification
L’économie béninoise est tributaire de ses relations économiques et commerciales avec la sous-région
notamment le Nigéria. Grâce notamment au port de Cotonou, le Bénin sert de transit pour le transport des
marchandises à destination et en provenance du Niger, du Burkina Faso, du Mali, du Tchad et du Nigéria. Le
volume des échanges réels avec ce pays en fait le premier partenaire commercial du Bénin. En 2010, 45,2%
des exportations du Bénin étaient destinées au Nigéria (BCEAO, 2011). Le commerce de réexportation vers
ce pays a généré près de 157 milliards F CFA de ressources financières à l’État, soit près de 20% du budget
national. De même, le Bénin offre ses principales productions à l’exportation vers le Nigéria, notamment les
huiles, les tissus, le ciment et les boissons, et les produits agricoles, tels que l’ananas dont l’exportation est
estimée à près de 10.000 tonnes. Inversement, le marché béninois est ouvert aux productions nigérianes,
notamment les produits pétroliers et les matières premières. Cependant, les flux formels ne représentent
qu’une infime partie de l’ensemble des flux commerciaux réels entre les deux pays qui partagent plus de 700
km de frontière, avec d’intenses activités économiques informelles de part et d’autre des frontières des deux
pays.
Les relations commerciales entre les deux pays soulèvent cependant bien des préoccupations. L’économie
béninoise est fortement sensible à l’évolution des politiques économiques du Nigéria, notamment des
politiques commerciale et fiscale. En 2002, les mesures restrictives prises par le Nigéria sur certains produits
de réexportation, notamment le riz, taxé à 105% entre 2000 et 2003, ensuite à 56% de 2003 à 2008, avant de
bénéficier d’une exonération à la faveur de la crise alimentaire, ont eu un impact important sur le commerce
extérieur du Bénin. De même, les restrictions réglementaires volatiles sur les véhicules d’occasion de plus de
10 ans d’âge, les friperies ou encore les produits carnés constituent autant d’incertitude pour le commerce de
réexportation du Bénin. Récemment, la réduction de la subvention des prix des carburants au Nigéria en
janvier a entraîné une progression du taux d’inflation de 2.7% en 2011 à 6.7% en 2012, dépassant ainsi pour
la première fois depuis 2008 le seuil de 3 % fixé par l’UEMOA. En dehors des produits importés, de
nombreux produits fabriqués au Bénin subissent des entraves à la pénétration du marché nigérian, en dépit du
principe de libéralisation des échanges, en vigueur au sein de l’espace CEDEAO depuis 2003. Ces mesures
d’interdiction bien qu’elles aient réduites les chiffres d’affaires des commerçants béninois et amenuisé les
recettes douanières n’ont pas freiné les activités de réexportation du fait de la porosité des frontières entre les
deux pays. Cependant, elles ont favorisé le développement de l’économie de la contrebande.
Les menaces qui pèsent sur le commerce Bénin-Nigéria et, au-delà, sur toute l’économie béninoise, au gré
des réformes au Nigéria et dans la sous-région, nécessitent d’une part de réorienter l’économie en
diversifiant la production, notamment dans le secteur agricole, et d’autre part d’asseoir un cadre de
coopération économique qui anticipe sur les évolutions des politiques commerciales et fiscales des pays
limitrophes. Par ailleurs, les discussions en cours au niveau de la CEDEAO pour l’entrée en vigueur du Tarif
Extérieur Commun (TEC) pourraient également impacter les échanges du Bénin avec les autres Pays de la
CDEAO. Ainsi, l’analyse de l’interdépendance de l’économie béninoise au Nigéria en particulier, et aux
pays limitrophes et de l’hinterland en général et l’estimation de l’impact des chocs aléatoires commerciaux
(réglementaires ou fiscaux) sur l’économie du Bénin permettra d’éclairer le choix des politiques pour la
réorientation de l’économie du Bénin.
Le Ministère de l’Économie et des Finances, à travers la Direction générale des affaires économiques
(DGAE), souhaite renforcer ses capacités d’analyse quantitative des facteurs (provenant de l’environnement
international et sous régional) qui affectent l’évolution de l’économie béninoise. Ainsi, le développement
d’un modèle d’équilibre général stochastique dynamique (Dynamic Stochastic General Equilibrium, (DSGE)
répond à cette préoccupation. Il permettra, notamment, d’analyser l’impact de chocs aléatoires sur