Les enjeux de développement au Bénin Les principales problématiques du point de vue économique L’économie béninoise, dont le taux de croissance est stable depuis 1999 (autour de 5 %), repose essentiellement sur les échanges de biens et la production de coton. Le Bénin joue en effet un rôle de plaque tournante pour la desserte commerciale du Niger, du Burkina Faso et surtout du Nigeria, ce qui lui a valu la qualification « d’Etat entrepôt ». On observe un dynamisme des activités économiques particulièrement dans le secteur du commerce, de l'agriculture et de la pêche, des travaux publics. Les exportations reposent essentiellement sur le coton, les crevettes, les noix de cajou, les produits des palmiers. L'importation comprend les produits alimentaires, les boissons, divers biens manufacturés et produits pétroliers. L’objectif du Gouvernement est de parvenir à une croissance qui se situerait autour de 7 à 8% afin de lutter efficacement contre la pauvreté. Une plus grande rigueur dans la surveillance du cordon douanier et la lutte contre la corruption se sont traduites par une augmentation des recettes de l'Etat de près de 30% par an. Les résultats d'une politique macro-économique rigoureuse ont permis une croissance des investissements publics, lesquels ont contribué à une stimulation de l'investissement privé et à une amélioration notable des facteurs de productivité. Vers un renforcement de la production agricole. Le Bénin est un pays à vocation essentiellement agricole. L'agriculture, considérée comme base de l'économie, occupe 80% de la population active. Le gouvernement actuel mise beaucoup sur l’agriculture et s’efforce de créer les conditions pour appuyer le développement de l’agriculture. Les paysans béninois s'adonnent principalement aux cultures vivrières mais les cultures commerciales occupent aussi une place importante : le coton, le palmier à huile, et dans une moindre mesure, l'arachide constituent les cultures d'exportation traditionnelles du Bénin. La production du coton représente 80 % des exportations et environ 15% des recettes de l'État. II existe d'autres filières que l'État s'efforce de réhabiliter ou de promouvoir dans le cadre de sa politique de diversification agricole. Un commerce international en expansion : pôle commercial d'Afrique de l'Ouest, alimentant les vastes marchés de l'hinterland francophone et du Nigeria anglophone, le Bénin a développé un véritable savoir-faire en matière de transactions internationales. La croissance de ses exportations reflète le dynamisme de son économie. Un secteur informel prépondérant. Le secteur informel a joué un rôle de premier plan dans l'économie béninoise ces 20 dernières années. Il procure à peu près 40 % du PIB réel et fait vivre la majorité de la population. Une exploitation marginale du sous-sol : le sous-sol béninois est riche en potentialités. Mais l'exploitation de ce domaine reste limitée. On y trouve de l'or, un gisement pétrolier off shore, du marbre, du calcaire, des phosphates et du fer. Compte tenu des faibles possibilités de diversification en l'absence notamment des ressources naturelles que possèdent d'autres pays de la zone, la voie la plus sûre pour le développement du Bénin reste sa vocation commerciale. Bien que certains indicateurs économiques se soient améliorés au fil du temps, la pauvreté demeure un sujet de préoccupation majeure au Bénin avec 40 % de la population vivant encore actuellement en dessous du seuil de pauvreté. En outre, l’accroissement rapide des populations urbaines pose des problèmes cruciaux dont l’emploi d’une population jeune de plus en plus nombreuse, la scolarisation, l’aménagement urbain, l’organisation des transports urbains, les conditions de desserte et l’entretien des quartiers. La ville de Cotonou, en particulier connaît de plus en plus un problème de pollution atmosphérique lié à l’explosion du nombre des véhicules. Les principales problématiques du point de vue du développement humain Le Bénin reste un pays à faible développement humain avec un revenu par tête d’habitant de 540 US $. En 2008, l’indicateur de Développement Humain (IDH) est de l’ordre de 0.471 au Bénin Cet indice se situe sur une tendance à la hausse depuis 1975 où il était estimé à 0,312 traduisant ainsi les efforts entrepris en matière d’éducation et de santé. En dépit de ces progrès, le Bénin est toujours classé au 163ème rang sur 177 au niveau mondial en matière d’IDH. La plupart des OMD seront difficilement atteints à l’horizon 2015 si les tendances actuelles se maintiennent, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, et des infrastructures économiques et sociales de base. En matière de santé notamment la santé maternelle, des efforts appréciables ont été notés par rapport aux soins prénataux, mais l’assistance à la mère à l’accouchement reste encore faible. S’agissant de la pandémie du VIH/SIDA, sa stabilisation devient progressive, mais nécessite de renforcer la communication pour un changement de comportement, la prise en charge des personnes vivant avec le VIH, et l’offre appropriée de services de reproduction. Dans le domaine de l’éducation, les indicateurs globaux de l’instruction primaire affichent une tendance vers l’atteinte de l’objectif d’accès universel à l’éducation de base (enseignement primaire et alphabétisation) ; mais les disparités entre les régions et entre les sexes ainsi que le taux de rétention des enfants dans le système scolaire ne s’améliorent pas durablement. En outre, des efforts notables doivent être déployés en ce qui concerne l’enseignement secondaire, technique et la formation professionnelle. Dans le domaine des infrastructures socioéconomiques, des efforts ont été notés. Si l’accès à l’eau potable a été amélioré à près de 64%, il n’en est pas de même pour les routes et l’énergie. L’évolution de la densité routière reste en deçà de la cible de 0,5Km/1000 habitants en dépit des investissements louables réalisés dans les routes. Par ailleurs, l’accès des populations aux différentes sources d’énergie est toujours difficile. En matière d’assainissement et d’environnement, les tendances d’évolution des différents indicateurs ne sont pas bonnes. Le Bénin enregistre un faible taux d’accès à l’hygiène et à l’assainissement de base.