Les corrélats cérébraux du désir sexuel

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Sexologies (2011) 20, 171—177
ARTICLE ORIGINAL
Les corrélats cérébraux du désir sexuel :
approche en neuro-imagerie fonctionnelle夽
V. Fonteille (Msc) a,b,c,∗, S. Stoléru (MD, PhD) a,b,c
a
Inserm, U669, 123, rue de Reuilly, 75012 Paris, France
Université Pierre-et-Marie-Curie, 75005 Paris, France
c
Inserm, IFR 49, 91400 Orsay, France
b
Disponible sur Internet le 31 juillet 2010
MOTS CLÉS
Imagerie par
résonance
magnétique
fonctionnelle ;
Tomographie par
émission de positons ;
Neuro-imagerie
fonctionnelle ;
Désir ;
Excitation ;
Sexualité
Résumé Ces dernières années, les techniques de neuro-imagerie fonctionnelle telles que la
tomographie par émission de positons (TEP) ou l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) ont rendu possible l’identification des corrélats cérébraux du désir sexuel chez
des hommes et des femmes sans troubles cliniques et chez ceux qui souffrent de troubles
sexuels. Ici, nous passons en revue les principaux résultats des études de neuro-imagerie fonctionnelle des corrélats cérébraux du désir sexuel chez des sujets masculins en bonne santé, puis
nous concluons par un modèle théorique du désir sexuel basé sur l’approche des neurosciences
cognitives qui a été proposée par notre équipe.
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Introduction
Avant le développement récent des techniques de neuroimagerie fonctionnelle, les études des bases cérébrales de
l’excitation sexuelle faisaient appel pour une grande part
aux modèles animaux (Meisel et Sachs, 1994). Cependant,
le comportement sexuel humain possède des caractéristiques uniques qui le distinguent de celui des autres espèces,
DOI de l’article original : 10.1016/j.sexol.2010.03.011.
This issue also includes an English version: Fonteille V, Stoléru S.
The cerebral correlates of sexual desire: Functional neuroimaging
approach.
∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (V. Fonteille).
夽
notamment sur les aspects cognitifs de la sexualité bien plus
développés chez l’homme. Les études de patients atteints
de troubles neurologiques, comme des crises d’épilepsie
avec manifestations sexuelles, ou des troubles du comportement sexuel suite à des lésions plus ou moins focales (Rees
et al., 2007), ont enrichi les connaissances sur le comportement sexuel humain (Terzian et Ore, 1955), mais ne
peuvent pas être extrapolées au fonctionnement des sujets
sains. De plus, il est rare d’observer des patients avec une
lésion cérébrale restreinte à une région d’intérêt. Depuis
une quinzaine d’années, le développement des techniques
d’imagerie cérébrale, telles que l’imagerie par résonance
magnétique fonctionnelle (IRMf) et la tomographie par émissions de positons (TEP), a rendu possible l’étude des bases
cérébrales impliquées dans la cognition, le comportement
et l’émotion (Phan et al., 2002). Peu invasives, ces tech-
1158-1360/$ – see front matter © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.sexol.2010.03.010
172
niques permettent d’étudier le cerveau dans son ensemble,
ainsi que les interactions entre régions cérébrales.
Après une présentation succincte des méthodologies
employées, nous exposerons les principaux résultats issus
des travaux menés sur les corrélats cérébraux du désir et de
l’excitation sexuels chez les sujets masculins sans troubles
cliniques.
Méthodologie des études en neuro-imagerie
fonctionnelle de l’excitation sexuelle
Les méthodes d’imagerie fonctionnelle reposent sur le postulat qu’il existe un couplage régional entre le niveau de
l’activité neurale, la consommation d’énergie et le débit
sanguin. Concernant les paradigmes expérimentaux, la plupart des études sur le désir sexuel utilisent des stimuli
de nature visuelle (films et/ou photographies), mais on
peut aussi trouver des études qui font appel à d’autres
modalités sensorielles tels que le toucher (Georgiadis et
Holstege, 2005), l’odorat (Huh et al., 2008 ; Savic et al.,
2001) et l’audition (Ethofer et al., 2007). Par ailleurs,
il est important de choisir une bonne condition contrôle
car les analyses « soustractives » consistent à soustraire au
signal enregistré dans la condition sexuelle le signal enregistré dans une condition contrôle non sexuelle : « Condition
sexuelle — Condition contrôle ». Pour identifier les régions
cérébrales impliquées spécifiquement dans l’excitation
sexuelle, les stimuli contrôles devraient idéalement avoir
exactement les mêmes caractéristiques que les stimuli
sexuels, à l’exception de la nature de leur contenu — sexuel
ou non sexuel. Cependant, le nombre de personnages
apparaissant dans les stimuli des différentes conditions,
les caractéristiques des images (luminosité, résolution,
contraste) et les caractéristiques des personnages (gros plan
versus vue en pied, orientation du regard, expression des
visages, etc.) ne semblent pas avoir été rigoureusement
contrôlés dans les études.
Régions cérébrales impliquées dans
l’excitation sexuelle chez les sujets sains
Aires corticales visuelles et cortex inférotemporal
La grande majorité des études rapportent une activation des
aires corticales visuelles extrastriées et du cortex inférotemporal, notamment du gyrus fusiforme, en réponse à des
stimuli sexuels. Deux interprétations sont ainsi possibles :
• cette activation est réellement due à la nature sexuelle
des stimuli sexuels ;
• elle est simplement le résultat de stimuli contrôles
inadéquats du fait d’une différence au niveau des caractéristiques des stimuli visuels dites de « bas niveau », comme
la couleur ou la luminance.
Une des façons appropriées de répondre à cette dernière hypothèse est d’étudier deux groupes de sujets
d’orientations sexuelles différentes et de comparer les
réponses des aires corticales visuelles aux mêmes stimuli
sexuels, qui représentent des stimuli sexuels pour un groupe
V. Fonteille, S. Stoléru
et des stimuli non sexuels pour l’autre groupe (Paul et al.,
2008 ; Ponseti et al., 2006). Ces deux études suggèrent que
la réponse des aires visuelles n’est pas spécifiquement liée à
l’excitation sexuelle car on n’observe pas d’activation plus
importante dans le groupe pour lequel les stimuli sexuels
sont appropriés. Une autre façon d’aborder le problème de
stimuli contrôles potentiellement inadéquats est d’étudier
la corrélation entre la réponse des aires visuelles et un indicateur comportemental de la réponse sexuelle. Comme le
degré d’activation des aires corticales et du cortex inférotemporal se révèle corrélé avec le niveau de la réponse
érectile (Arnow et al., 2002 ; Ferretti et al., 2005 ; Moulier
et al., 2006), ces régions corticales semblent répondre à
la nature sexuelle de ces stimuli. Phan et al. (2002) ont
noté que les stimuli visuels émotionnels induisaient une
activation du cortex occipital dans 60 % des 35 études sur
l’imagerie cérébrale des émotions qu’ils ont répertoriées.
En particulier, Sabatinelli et al. (2007) ont montré que
le cortex occipital latéral était activé bilatéralement par
des stimuli sexuels visuels et par des stimuli déplaisants
représentant des mutilations. Ainsi, ces régions visuelles
répondent à la nature émotionnelle et à la nature sexuelle
des stimuli dans la mesure où ces derniers stimuli génèrent
une émotion intense et non uniquement à leurs caractéristiques visuelles. Il est donc probable que le degré élevé
d’émotion et/ou d’attention suscité par les stimuli érotiques
entraîne un effet modulateur de type top-down sur les aires
visuelles extrastriées.
Cortex orbitofrontal
Le cortex orbitofrontal (COF) est impliqué, chez les primates non humains et chez les êtres humains, dans
l’attribution d’une signification motivationnelle à certains
stimuli renforçateurs tels que les odeurs ou les stimuli
tactiles agréables (Rolls, 2000). Cette activation orbitofrontale décrite pour les stimuli motivationnels non sexuels se
produit également pour les stimuli sexuels. Ainsi, le COF
jouerait un rôle similaire dans l’évaluation de la pertinence motivationnelle des stimuli sexuels. En effet, chez
des hommes hétérosexuels et des femmes homosexuelles,
la présentation de visages féminins attirants provoque une
forte activation dans le COF médial par comparaison avec
la présentation de visages d’hommes (Ishai, 2007). Ainsi,
ces résultats suggèrent que le COF évalue la valeur sexuellement pertinente des visages, ce qui est cohérent avec
d’autres études sur le rôle du COF dans l’évaluation de la
beauté des visages (Aharon et al., 2001 ; O’Doherty et al.,
2003). En revanche, les différences entre les rôles joués
par les diverses parties du COF (médiale versus latérale)
dans l’évaluation de la pertinence des stimuli sexuels restent assez confuses. Tandis que pour certaines études, le
COF médial serait impliqué dans l’évaluation de l’attirance
pour les visages (Ishai, 2007 ; O’Doherty et al., 2003) et dans
l’excitation sexuelle (Safron et al., 2007), d’autres études
ont trouvé des activations dans des aires plus latérales
(Aharon et al., 2001 ; Karama et al., 2002 ; Kim et al., 2006 ;
Moulier et al., 2006 ; Redouté et al., 2000 ; Stoléru et al.,
1999 ; Tsujimura et al., 2006). Cette prédominance pour une
activation plus latérale du COF dans l’excitation sexuelle
est en contradiction avec le fait que l’activité dans le COF
Les corrélats cérébraux du désir sexuel : approche en neuro-imagerie fonctionnelle
173
médial est liée à l’enregistrement de la valeur de la récompense des renforçateurs, tandis que l’activité dans la partie
latérale est liée à l’évaluation de la punition (Kringelbach
et Rolls, 2004). Concernant le rôle du COF médial, deux
études ont montré, à l’inverse, une désactivation dans cette
région en réponse à des stimuli sexuels visuels (Bocher et
al., 2001 ; Redouté et al., 2000). En revanche, de telles
désactivations n’ont pas été retrouvées chez des patients
présentant un trouble sexuel du type désir sexuel hypoactif (Stoléru et al., 2003). De tels résultats suggèrent que le
COF médial joue un rôle inhibiteur sur l’excitation sexuelle.
Par ailleurs, Moulier et al. (2006) observent une corrélation
négative entre le signal Bold dans le gyrus frontal inférieur
gauche (très proche du COF latéral) et la réponse pénienne.
Stoléru et al. (1999) ont mis en évidence que dans cette
région, on observe :
• une désactivation en réponse à des stimuli sexuels visuels ;
• le débit sanguin cérébral régional (DSCr) y est lié à
l’interaction entre la concentration plasmatique de testostérone et la condition expérimentale ; en d’autres
termes, un haut taux de testostérone plasmatique est lié
à un degré plus élevé de désactivation de cette région et
cela davantage en réponse à des stimuli sexuels visuels
qu’en réponse à des stimuli visuels neutres.
Cela suggère ainsi que la testostérone module négativement la réponse de cette région aux stimuli visuels sexuels.
La proposition d’une fonction inhibitrice pour cette région
est cohérente avec la mise en évidence d’une activation
du gyrus frontal inférieur gauche chez des sujets sains à
qui l’on a demandé d’inhiber toute réaction émotionnelle
face aux stimuli sexuels visuels (Beauregard et al., 2001).
Ainsi, selon cette interprétation, chez les sujets sains, les
stimuli sexuels visuels couplés à un niveau de testostérone
normal ou augmenté entraînent la libération du contrôle
inhibiteur de cette région, tandis que chez les patients
hypogonadiques, le contrôle inhibiteur persiste empêchant
ainsi l’excitation sexuelle. L’administration thérapeutique
de testostérone chez les patients hypogonadiques restaure
la désactivation dans cette région cérébrale en réponse à
des stimuli sexuels visuels (Redouté et al., 2005), ce qui est
cohérent avec un rôle neuromodulateur pour cette région
(Fig. 1).
Cortex pariétal
De nombreux articles ont montré une activation dans le cortex pariétal supérieur et inférieur en réponse à des stimuli
sexuels visuels. Ces résultats ne semblent pas seulement
liés à la nature visuelle des stimuli puisque des activations
ont été aussi retrouvées avec des stimulations olfactives
(Huh et al., 2008) et lors d’une excitation sexuelle induite
par des stimuli tactiles (Georgiadis et Holstege, 2005 ; Kell
et al., 2005). Par ailleurs, la réponse du lobule pariétal
inférieur gauche se révèle corrélée avec des marqueurs
de l’excitation sexuelle comme le degré de l’excitation
sexuelle perçue (Redouté et al., 2000) et la tumescence
pénienne (Moulier et al., 2006 ; Mouras et al., 2003 ; Redouté
et al., 2000). À l’inverse, seulement deux études ont montré une désactivation au niveau du cortex pariétal gauche
Figure 1 Tomographie par émission de positrons. Activation
plus importante du cortex orbitofrontal droit dans la condition sexuelle comparée à la condition humoristique. Cette
différence d’activation dans le cortex orbitofrontal gauche est
probablement due à une désactivation dans la condition humoristique.
(Tsujimura et al., 2006) et droit (Rauch et al., 1999) en
réponse à des stimuli sexuels. Le cortex pariétal supérieur
serait impliqué dans les processus attentionnels provoqués
par les stimuli visuels sexuels. En effet, Mouras et al. (2003)
ont montré que l’activation des lobules pariétaux supérieurs
avait eu lieu de façon très précoce lors de la présentation
des stimuli, puis se maintenait tout au long de la présentation. Le lobule pariétal inférieur quant à lui a souvent été
retrouvé activé dans des tâches d’imagerie motrice (Decety
et al., 1994). Puisque les sujets, lors du débriefing après
la session de neuro-imagerie, rapportent souvent avoir imaginé des activités sexuelles en réponse aux stimuli sexuels
visuels, ces aires pourraient jouer un rôle dans l’imagerie
motrice associée au désir sexuel, qui est une part importante de la composante cognitive du désir sexuel (Moulier
et al., 2006) (Fig. 2)1 .
Cortex cingulaire antérieur
Le rôle de la partie caudale du cortex cingulaire antérieur (CCA) dans les fonctions motrices est connu pour être
analogue à celui des aires prémotrices et aires motrices supplémentaires (Dum et Strick, 1993). En effet, chez le singe,
la stimulation du CCA n’induit pas seulement une érection,
mais également une manipulation à caractère masturbatoire
par le singe de ses organes génitaux (Robinson et Mishkin,
1968). Chez les êtres humains, plusieurs articles (Kim et al.,
2006 ; Moulier et al., 2006 ; Mouras et al., 2008 ; Redouté
et al., 2000 ; Safron et al., 2007) s’accordent sur le fait
que la partie caudale du CCA joue un rôle crucial dans
l’initiation et la motivation de comportements dirigés vers
un but (Devinsky et al., 1995). Par ailleurs, la partie caudale
1 Réimprimé de Neuroimage, 20(2). Mouras et al. Brain processing of visual sexual stimuli in healthy men: a functional magnetic
resonance imaging study, pages no 855—69, Copyright (2003), avec
la permission d’Elsevier.
174
V. Fonteille, S. Stoléru
Figure 2 Imagerie par résonance magnétique fonctionnelle. Régions cérébrales présentant une activation plus importante en
réponse à des photographies sexuellement stimulantes qu’à des photographies neutres. A. Vue droite du cerveau : (a) sillon pariétooccipital ; (b) lobule pariétal supérieur ; (c) gyrus postcentral ; (d) gyrus précentral. B. Vue gauche du cerveau : (a) gyrus occipital
supérieur ; (b) lobule pariétal supérieur ; (c) lobule pariétal inférieur ; (d) gyrus précentral ; (e) sillon intrapariétal. Pour A et B, le
seuil statistique est de p < 0,05, corrigé pour les multiples comparaisons.
du CCA inclut le cortex de sélection des réponses, qui est
activé lorsqu’une réponse d’un type donné doit être retenue en faveur d’un autre type de réponse (Devinsky et al.,
1995). Or il est important de noter que dans les études en
neuro-imagerie fonctionnelle, le sujet ne doit pas bouger et
par conséquent doit inhiber le passage à l’acte motivé par le
paradigme de l’étude. Ainsi, de façon plus générale, le CCA
est activé lorsqu’il y a un conflit entre plusieurs réponses
(Carter et van Veen, 2007). Contrastant avec la partie postérieure du CCA, la partie rostrale est considérée comme
la partie affective de cette structure (Bush et al., 2000 ;
Whalen et al., 1998), ce qui est cohérent avec son pattern
de connections à d’autres structures telles que l’amygdale
et le COF qui sont également activées lors de la présentation de stimuli sexuels. D’après Heinzel et al. (2006), le
niveau d’activation dans le CCA perigenual (partie la plus
antérieure) en réponse à des photographies érotiques est
corrélé avec le degré auquel le sujet s’associe lui-même au
contenu de la photographie. Ainsi, cette région serait particulièrement impliquée dans l’évaluation de la saillance
de l’information émotionnelle et motivationnelle et dans
la régulation des réponses émotionnelles. Enfin, les aires
de Brodmann 24 et 32 du CCA sont des régions impliquées
dans la modulation de fonctions endocrines et autonomes,
y compris les secrétions gonadiques (Devinsky et al., 1995)
et l’érection (Robinson et Mishkin, 1968).
Insula
L’insula a été retrouvé activée dans plusieurs articles et
son niveau d’activation est corrélé avec des marqueurs de
l’excitation sexuelle (Arnow et al., 2002 ; Ferretti et al.,
2005 ; Moulier et al., 2006). Une des interprétations possibles est que l’insula est impliquée dans les traitements
des stimuli sensoriels d’origine viscérale (Augustine, 1996)
et que la corrélation observée pourrait en l’occurrence
refléter le traitement somatosensoriel de la perception de
l’érection. D’ailleurs, des stimulations sexuelles manuelles
du pénis activent fortement l’insula postérieure droite
(Georgiadis et Holstege, 2005).
Amygdale
Le rôle de l’amygdale serait d’évaluer la signification
émotionnelle des stimuli (Lane et al., 2000). Sur la
base des projections du noyau central de l’amygdale
vers l’hypothalamus et du noyau basolatéral vers le pôle
temporal, Beauregard et al. (2001) proposent que, dans
les conditions d’excitation sexuelle, l’amygdale droite,
l’hypothalamus et le pôle antérieur temporal droit seraient
les composantes fonctionnelles d’un circuit neural soustendant le traitement des stimuli érotiques. Cependant,
dans certaines études de neuro-imagerie de l’excitation
sexuelle, on observe une désactivation de l’amygdale,
comme dans l’étude de Georgiadis et Holstege (2005) où
l’amygdale droite est moins activée lors d’une excitation sexuelle induite par stimulation manuelle du pénis
par la partenaire que dans une condition passive de
repos. Cela semble être cohérent avec l’hypersexualité
observée dans le syndrome de Kluver et Bucy après
une ablation bilatérale des lobes temporaux incluant
l’amygdale (Terzian et Ore, 1955). Il faut cependant
préciser que, même si les études lésionnelles chez les
humains soulignent le rôle crucial de l’amygdale et du
lobe temporal médial dans la médiation du comportement
sexuel, les régions spécifiques dont les lésions causent
un tel syndrome n’ont pas encore été délimitées et les
lésions bilatérales limitées à l’amygdale chez l’homme ne
produisent pas systématiquement une hypersexualité ou
d’autres caractéristiques de ce syndrome (Baird et al.,
2007). Hamann et al. (2004) proposent un rôle différent
pour l’amygdale dans la libido et dans l’accomplissement
de l’acte sexuel en lui-même, comme l’avaient souligné auparavant des études chez les animaux (Hull et
Dominguez, 2007). En effet, tandis que la libido ou
« appétit sexuel » (provoqué par la visualisation de stimuli sexuels) est associée à une activation de l’amygdale,
l’accomplissement de l’acte sexuel ou « consommation »
(érection, orgasme) correspondrait à une diminution de
l’activité de l’amygdale. Chez les rats, l’amygdale médiale
postérieure semblerait jouer un rôle essentiel dans la régulation de l’érection sans contact, c’est-à-dire l’érection
Les corrélats cérébraux du désir sexuel : approche en neuro-imagerie fonctionnelle
175
provoquée par la seule vue d’une femelle (Kondo et al.,
1998).
Thalamus
À l’aide d’un IRM très puissant (sept Teslas) qui leur permettait d’acquérir des images fonctionnelles avec une très
bonne résolution spatiale, Walter et al. (2008) ont montré
une activation du noyau médiodorsal droit ou bilatérale du
thalamus chez cinq sujets sur six. D’après les travaux de la
littérature, le noyau médiodorsal du thalamus serait l’un des
noyaux thalamiques les plus impliqués dans le phénomène de
l’érection (Temel et al., 2004). Toutefois, son rôle est probablement plus complexe dans le phénomène de l’excitation
sexuelle. En effet, cette partie du thalamus est aussi impliquée dans les mécanismes de la récompense (Rolls, 1999).
Enfin, comme le thalamus est un relais dans le retour des
boucles de connexions des ganglions de la base en direction du cortex préfrontal/prémoteur et que ces derniers sont
souvent retrouvés activés en réponse à des stimuli sexuels
visuels, il paraît logique que le thalamus réponde également
à ces stimuli.
Hypothalamus
Karama et al. (2002) ont montré que les sujets masculins rapportent une perception d’une excitation sexuelle
significativement corrélée avec le niveau d’activité dans
l’hypothalamus. Redouté et al. (2000) en utilisant la TEP,
ainsi que Arnow et al. (2002) et Ferretti et al. (2005)
utilisant l’IRMf, ont mis en évidence que la réponse de
l’hypothalamus est corrélée avec le niveau de tumescence
pénienne. Par ailleurs, Ferretti et al. (2005) ont étudié le
pattern d’activation cérébrale dans différentes phases de
la réponse sexuelle. L’hypothalamus est plus activé durant
la phase d’augmentation de l’érection que dans la phase
où il n’y a pas d’érection. En revanche, l’activation de
l’hypothalamus n’est pas significativement différente entre,
d’une part, la phase où l’érection a été atteinte et se maintient inchangée et, d’autre part, la phase de repos sans
érection. Ainsi, cela suggère que l’hypothalamus est corrélé avec le processus d’augmentation de l’érection plutôt
qu’avec le maintien de cette dernière. Le sens fonctionnel
de l’activation de l’hypothalamus dans l’excitation sexuelle
n’est encore pas très clair. De plus, la localisation précise de l’activation dans l’hypothalamus varie selon les
études. Alors que le noyau paraventriculaire a été impliqué de façon répétée dans le contrôle de l’érection chez
les animaux (Argiolas et Melis, 2005), chez les humains,
le volume de ce noyau est environ égal à 4,5 mm3 , ce qui
rend difficile la détection de son activation en TEP ou en
IRMf.
Ganglions de la base
Un modèle de la fonction des ganglions de la base dans le
comportement motivé (Rolls, 2000) nous a aidés à interpréter les corrélations observées entre la perception de
l’excitation sexuelle et le DSCr au niveau de la tête du
noyau caudé droit (Redouté et al., 2000). D’après ce
Figure 3 Tomographie par émission de positrons. Sections
coronales montrant les régions cérébrales où le débit sanguin cérébral régional est linéairement corrélé avec le niveau
de désir sexuel perçu. a : gyrus cingulaire antérieur ; b : tête
du noyau caudé ; c : claustrum et d : putamen. La section se
situe à 4 mm devant la commissure antérieure. Seuil statistique : Z = 4,40 ; p < 0,00001, non corrigé. L’hémisphère droit est
à droite.
modèle, une fois que les neurones du COF ont décodé
l’importance motivationnelle des stimuli, il est essentiel
que ces signaux liés à la récompense ne suscitent pas
directement un comportement moteur. Ainsi, les signaux
passent par un mécanisme d’arbitrage qui prend en compte
le coût de l’obtention de la récompense. Il a été proposé
que les noyaux gris centraux participent à cette fonction
d’arbitrage (Rolls, 1999). En effet, ils reçoivent des afférences de nombreuses aires du cortex cérébral, y compris
le gyrus cingulaire antérieur qui est fortement connecté
avec le noyau caudé et le putamen. Dans le noyau caudé,
les afférences corticales entrent en compétition les unes
avec les autres en vue de l’expression d’un comportement,
et ce noyau oriente chaque type particulier d’afférences
(d’entrée) vers une expression comportementale appropriée (sortie). Cela est mis en œuvre via le retour des
connexions des ganglions de la base en direction du cortex prefrontal/prémoteur. Ce modèle est cohérent avec ce
qu’on trouve dans les études de neuro-imagerie, c’est-àdire une activation du putamen ou du noyau caudé dans
les paradigmes où le besoin d’expression de la réponse
motrice est en conflit avec la nécessité de retenir cette
dernière (Pardo et al., 1990). De plus, chez les sujets
sains, le noyau accumbens a été retrouvé activé dans
plusieurs études basées sur des stimuli sexuels visuels
(Hamann et al., 2004 ; Karama et al., 2002 ; Ponseti et
al., 2006 ; Redouté et al., 2000 ; Safron et al., 2007).
L’implication des neurones du striatum ventral dans la représentation centrale des récompenses autres que sexuelles
et dans le contrôle de la motivation des comportements
dirigés vers un but a été montrée pour des récompenses gustatives chez les primates non humains (Schultz
et al., 1992) et chez les humains (Small et al., 2001)
(Fig. 3)2 .
2 Réimprimé à partir de Human Brain mapping, 11(3), Redouté et
al. Brain processing of visual sexual stimuli in human males, pages
no. 162—77, Copyright (2000), avec la permission de Wiley.
176
Conclusion
Un modèle théorique du désir sexuel basé sur l’approche
des neurosciences cognitives a été proposé par notre
équipe (Redouté et al., 2000 ; Stoléru et al., 1999). Ce
modèle, qui s’applique au désir déclenché par des stimuli externes, comprend quatre composantes : cognitive,
motivationnelle, émotionnelle et physiologique périphérique. Chaque composante est associée à l’activation d’un
ensemble de régions cérébrales, tandis que des processus
inhibiteurs contrôlent ces mécanismes. La composante cognitive est centrale en ce sens que c’est à partir d’elle que
les autres composantes entrent en action. Cette composante
cognitive comprend :
• un processus d’évaluation précoce au cours duquel un stimulus est catégorisé comme sexuel, rôle attribué au COF
latéral droit ;
• une augmentation de l’attention dirigée vers les stimuli
évalués comme étant à caractère sexuel, associée à une
activation des lobules pariétaux supérieurs ;
• des processus d’imagerie motrice représentant des
comportements sexuels, impliquant le lobule pariétal
inférieur gauche et l’aire prémotrice ventrale gauche.
La composante motivationnelle comprend les processus
sous l’effet desquels le comportement est dirigé vers un but
sexuel. Elle serait particulièrement associée à l’activation
de la partie caudale du CCA. La composante émotionnelle
fait référence à l’aspect hédonique de l’excitation sexuelle,
c’est-à-dire au plaisir lié à la montée de l’excitation et
à la perception des changements corporels, tels que la
tumescence pénienne. L’insula jouerait un rôle particulier
dans cette composante. Enfin, la composante physiologique
périphérique comprend les différentes réponses (cardiovasculaire, respiratoire, génitale et endocrinienne) conduisant
le sujet à l’état de préparation physiologique pour le
comportement sexuel. Cette composante serait associée à
la partie rostrale du CCA et à l’hypothalamus. L’existence
d’un mécanisme de contrôle neural de la réponse sexuelle
est suggérée par le fait que plusieurs régions répondent à
des stimuli sexuels par une désactivation. Ainsi, observer
une diminution du DSCr dans une région donnée en réponse
à des stimuli sexuels visuels suggère qu’en absence de stimulation sexuelle, cette région exerce un contrôle inhibiteur
tonique, c’est-à-dire en continu, sur l’excitation sexuelle et
pour qu’apparaisse une excitation sexuelle, la levée d’une
telle inhibition est nécessaire. Concernant les mécanismes
inhibiteurs, ce modèle distingue trois phénomènes :
• une inhibition tonique, exercée par des régions temporales latérales, qui doit être levée pour qu’un état
d’excitation sexuelle apparaisse. Ces régions temporales
désactivées (BA 20, BA 21, BA 22, BA 39) sont clairement
distinctes des régions temporo-occipitales (BA 19, BA 37)
qui ont été trouvées activées en réponse aux mêmes stimuli ;
• une inhibition du passage à l’acte, après que l’état
d’excitation sexuelle se soit installée, inhibition mise en
relation avec l’activation du noyau caudé droit ;
V. Fonteille, S. Stoléru
• chez des patients présentant un désir sexuel hypoactif, on observe cliniquement une dévalorisation des
stimuli sexuels (Kaplan, 1995), mise en relation avec
l’observation chez ces patients d’une activation exagérée
du cortex préfrontal ventromédial, région qui comprend
la partie médiale du COF (Stoléru et al., 2003).
Conflit d’intérêt
Aucun.
Références
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