Groupe, pouvoir et communication

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CHAPITRE 1
L'INDIVIDU
La psychologie peut se définir de bien des façons. Lafon (1963)
présente au moins six manières différentes qui vont de la « science de l'âme » à
« l'application pratique de données... ». La position adoptée ici présente plutôt
la psychologie comme la science qui traite d'un phénomène de l'esprit, de leurs
lois et de l'étude de l'être humain, de sa manière d'être, de se comporter et de
réagir aux stimulations et impressions qu'il capte. Les connaissances qu'elle a
générées pour expliquer la dynamique des individus sont nombreuses; la
perception, l'intelligence, la motivation, l'apprentissage, la personnalité et la
psychogenèse en sont des exemples. Il n'est pas facile d'articuler ces
connaissances sans les simplifier à outrance. Toutefois, il convient de faire un
effort de schématisation qui permette de comprendre la dynamique de
l'individu, quitte à réduire la réalité et à devoir développer ultérieurement
autour de ce schéma d'autres notions. On utilise le mot schéma pour signifier à
la fois une synthèse destinée à faciliter la compréhension d'éléments complexes
et une hypothèse jamais complète et définitive.
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PREMIÈRE PARTIE
L'INDIVIDU et LE GROUPE
Un schéma d'intégration du
comportement humain
Hogue (1980) présente un schéma d'intégration du comportement
humain (figure 1-1). Dans le modèle présenté, on fait le postulat suivant : toute
conduite humaine, dans un milieu, est issue d'un besoin, c'est-à-dire de la
rupture momentanée de l'équilibre, et suppose une intention qui oriente l'action
du sujet vers un but, producteur de satisfaction, de retour à l'équilibre. Toute
conduite comporte ainsi un aspect énergétique ou affectif, à savoir le besoin ou
la recherche du plaisir, et un aspect structural ou cognitif, à savoir la
signification immanente de l'action, les rapports des comportements avec le but
poursuivi.
Suivant ce schéma, la réalité se présente à l'individu sous forme de
stimuli de toute nature. Le terme stimulus désigne généralement tout
changement qui se produit à l'intérieur ou à l'extérieur de l'organisme et qui
déclenche une réaction psychophysiologique spécifique; il peut donc s'agir de
stimuli externes, comme un objet ou une action, ou de stimuli internes, comme
un malaise ou une émotion.
Typiquement, les stimuli externes et internes sont captés par les
récepteurs spécialisés qui les codent en influx nerveux. Parcourant les voies
sensorielles, ils sont projetés sur des aires du cerveau, appelées les aires
sensorielles primaires où naissent les sensations élémentaires, reconnues grâce
à la mobilisation presque simultanée d'autres aires sensorielles dites
secondaires. Le percept naît à ce moment-là.
La sensation désigne généralement une réaction globale, immédiate et
indifférenciée, de l'organisme à un stimulus (ou plutôt à un ensemble de
stimuli). Cette réaction nécessite une action de l'individu. La principale
fonction de la sensation est d'informer l'individu sur ce qui se passe à l'intérieur
comme à l'extérieur. Sentir produit un changement, donc un déséquilibre dans
la structure de la conscience de l'individu qu'il tentera de rétablir par l'effort de
la connaissance ou par l'action sur lui-même ou sur le milieu.
La perception est un processus par lequel les données sensorielles sont
sélectionnées et structurées de façon à leur trouver une signification. Elle
permet à l'individu de saisir d'un seul coup, avec la constellation des données
provenant de l'intérieur et de l'extérieur, le sens qui les relie et que l'individu
lui attribue. Elle comporte donc une organisation active des données
sensorielles où interviennent des décisions et des pré-inférences qui témoignent
des activités intellectuelles de l'individu.
CHAPITRE 1
L'INDIVIDU
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