Corpus Médical – Faculté de Médecine de Grenoble
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Hunter retient l’âge supérieur à 50 ans, l’absence de facteur rhumatoïde et un test d’anticorps
antinucléaires négatif et au moins 3 des signes suivants : douleur du cou et des épaules ou de
la ceinture pelvienne, raideur matinale supérieure à 1 h, VS élevée.
Healey reprend les critères de Hunter et y ajoute la réponse rapide à 20 mg de Prédnisone.
Bien que la PPR ne soit qu’un syndrome clinique pouvant constituer une présentation clinique
commune de différentes pathologies et qu’il n’y ait pas de consensus sur les critères
d’exclusion du diagnostic, il est le plus souvent admis que cette étiquette doit être réservée
aux patients ayant une PPR idiopathique et que les autres diagnostics sont des diagnostics
différentiels, le statut de la maladie de Horton (M.H.) étant cependant particulier.
• Il existe des liens étroits entre la PPR et la M.H. au point que de nombreux auteurs
considèrent que la PPR est une expression symptomatique du processus de vascularite
qui caractérise la M.H.
o Bien que la PPR soit plus fréquente que la M.H., les similitudes
épidémiologiques sont nombreuses et il existe des familles dans lesquelles sont
rapportées à la fois des PPR et des M.H.
o 40 à 60 % des patients présentant une M.H. ont des critères diagnostiques de
PPR, les signes musculo-squelettiques de PPR pouvant survenir avant,
simultanément ou après les symptômes de la M.H.
o 10 à 20 % des patients présentant une PPR sans signes céphaliques ont des
biopsies positives.
o Si une grande majorité des patients présentant une PPR sans signes
céphaliques ont des biopsies d’artère temporale négatives, Weyand a retrouvé
en l’absence de signes histologiques de vascularite en microscopie optique une
surexpression de l’ARm, de l’IL2 et des autres cytokines provenant des
macrophages et de cellules T à l’exception de l’IFN-.
Malgré ces similitudes, il n’est pas sans importance de distinguer les patients qui ont une PPR
pouvant être traitée par faible dose de corticoïdes sans risque de voir survenir des
complications de M.H., de ceux qui ont une probabilité plus élevée de complications
oculaires. L’existence de manifestations céphaliques est l’élément le plus discriminant, la
biopsie d’artère temporale ne s’imposant pas en leur absence.
• Les polyarthrites rhumatoïdes (P.R.) du sujet âgé peuvent avoir un début brutal avec
une atteinte rhizomélique. Celle-ci est cependant rarement isolée et l’on constate
habituellement des arthrites périphériques notamment distales aux mains
(métacarpophalangiennes, interphalangiennes proximales) avec amyotrophie rapide
des interosseux. L’existence d’érosion débutante est un excellent signe en faveur
d’une PR ainsi que la présence d’un facteur rhumatoïde ou d’anticorps anti-kératine,
mais ces éléments sont souvent d’apparition retardée par rapport aux premiers signes
cliniques et il est parfois nécessaire d’attendre plusieurs mois pour préciser ou rectifier
un diagnostic et 9 à 15 % des patients répondant initialement aux critères
diagnostiques de PPR peuvent présenter des critères diagnostiques de PR en cours
d’évolution.
• Le syndrome de Mac Carty ou polyarthrite aiguë bénigne oedémateuse du sujet âgé ou
RS3PE (Remiting Symetrical Seronegative Synovitis With Pitting Oedema) est
considéré comme une synovite bénigne qui comme la PPR concerne les sujets âgés,
répond de façon spectaculaire à de faibles doses de Cortisone et n’est pas responsable