Étude et commentaire de l`allégorie de la caverne de Platon

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Étude et commentaire de l'allégorie de la caverne de Platon
Introduction
Définition du terme d'allégorie
Récit qui de façon imagée et symbolique exprime des idées, une théorie. La démarche allégorique consiste à
partir d'une histoire ou de la description d'une situation particulière pour conduire ensuite l'esprit vers une
vision plus générale des choses (ex : les fables desquelles il faut tirer une morale).
Dans l’allégorie de la caverne il n'y a pas à tirer de morale, au sens le plus courant de ce terme, mais il y a
cependant des enseignements à tirer sur nous-mêmes et notre situation dans le monde relativement à la vérité
et la sagesse.
1 Les différentes parties du texte
1.1 Description des prisonniers et du monde de la caverne
De « Figure-toi... à ...d'étranges prisonniers. »
1.2 Interprétation de la situation des prisonniers dans la caverne
(De « ils nous ressemblent... à c'est de toute nécessité, dit-il »)
- Les prisonniers sont victimes des illusions qu'ils subissent, ils ne peuvent s'en libérer et prendre conscience
de leur méprise ainsi que de ce que sont les véritables réalités
En quoi ces prisonniers nous ressemblent-ils ?
== Ils sont victimes de leurs illusions de la même manière que nous sommes victimes de nos opinions en
nous laissant abuser par les sens et les apparences.
== Les chaînes qui les contraignent à regarder le sans pouvoir se retourner symbolisent le caractère aliénant
de l'opinion qui nous maintient dans l'ignorance sans que nous puissions nous en apercevoir.
L'ignorance s'ignorant elle-même ne peut se manifester que sous la forme d'un faux savoir (l'opinion)
provenant d'une trop grande confiance accordée au sens, aux apparences, et aux habitudes.
EX :
- Les représentations sont fugaces et varient d'un individu à l'autre, on ne peut donc en tirer une connaissance
certaine et véritable.
- La lueur d'une lampe pourra éblouir l'un et paraître faible à l'autre.
- Une suite d'exemples ne peut définir un terme.
- Ce que nous avons l'habitude de croire juste ne l'est pas nécessairement, avant de juger si une action est
juste ou non il faut d'abord être parvenu par la pensée à définir l'essence de la justice.
- La vue d'un cercle particulier ne définit pas le cercle, comment la vue d'un cercle imparfait pourrait-elle
nous donner l'idée d'un cercle parfait ?
== Comme l'ignorance s'ignore elle-même, elle enchaîne et soumet ceux qui la subissent et rend très difficile
l'accès à la vérité.
Lecture des deux parties suivantes (de Examine maintenant... à ...ces diverses expériences.)
1.3 Libération difficile et douloureuse du prisonnier
- Résistance de l'opinion : l'opinion est sécurisante, l'ébranler, la mettre en doute, c'est porter atteinte à
cette sécurité == trouble souffrance.
Comme le prisonnier détaché a tendance à vouloir retrouver ses liens, nous avons tendance à nous enfermer
dans nos opinions et à nous retrancher derrière elles. Difficulté de la philosophie ; simplicité de l'opinion.
== Usage de la force pour libérer le prisonnier.
Problème :
- Peut-il en être autrement ?
- La conversion à la philosophie doit-elle toujours être causée par une force extérieure au sujet lui-même ?
1.4 La pénible et lente accoutumance à la lumière
== Nécessité d'une longue éducation du philosophe.
== On ne peut être brutalement plongé dans la vérité, il faut d'abord apprendre à la découvrir et comprendre
pourquoi elle est la vérité.
== Le résultat d'une démonstration mathématique n'a rien d'éclairant si l'on n'a pas tout d'abord franchi et
compris les différentes étapes de la démonstration. Démonstrations qui ne pourront être comprise que par
une progression du simple au complexe.
== Progression dans la contemplation des différents degrés de réalité.
1.4.1 Les différents degrés de réalité auxquels devra s'accoutumer le prisonnier libéré.
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Ombres sur le sol, reflets dans les eaux == êtres mathématiques. Les mathématiques ne font pas
appel aux sens (même en géométrie) ; Nul n’entre ici s’il n’est géomètre.
Les objets matériels, les astres == les Idées, véritables réalités qui sont l'essence des choses.
Le soleil == Le Bien == principe de toute vérité et de toute réalité.
Monde de la caverne = monde sensible où tout n'est qu'apparence, où rien n'est certain.
Monde du jour = monde intelligible == vérité.
Problème : y-a-t-il une séparation entre ces deux mondes ? Le sensible est-il totalement étranger à
l'intelligence et à la vérité ?
- ce que la science moderne semble contester...
- mais l'expérience sensible ne suffit pour autant sinon nous aurions tout immédiatement.
1.5 Difficulté du retour dans la caverne
Le philosophe est souvent rejeté de la cité == CF. Socrate (Lecture de la dernière partie du texte)
1.6 Sens réel de l'allégorie
Monde de la caverne = monde sensible (feu = soleil) Monde du jour = monde intelligible (Soleil = Idée du
Bien == Principe de l'Être et de l'ordre véritable) == Celui qui a contemplé cette idée sait comment agir dans
l'existence, il acquiert donc la sagesse.
Bien = critère, modèle de rectitude et de vérité sur lequel il faut se régler pour bien agir et connaître la vérité.
EX : Ce qui définit un cercle, ce n'est pas tel ou tel cercle sensible, mais l'idée du cercle. Idée qui pour Platon
existe en elle-même et dont la manifestation sensible n'est qu'un pâle reflet.
== Il en va de même pour tous les êtres et toutes les notions abstraites (la justice, la vertu, la grandeur, la
petitesse, etc.).
Choses sensibles = reflets dégradés des idées qui participent toutes du Bien en soi.
Ces deux mondes sont-ils séparés comme le prétend Platon ?
2 Intérêt philosophique du texte
L'intérêt philosophique de ce texte est avant tout de montrer qu'à elle seule la connaissance sensible ne suffit
pas, qu'elle est plutôt source d'erreurs et d'illusions que de vérité.
Et surtout le grand intérêt de ce texte vient de ce qu'il nous révèle le caractère aveuglant de l'opinion et par
conséquent la difficulté qu'il y a à s'en libérer.
Problème :
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Cette force qui libère de l'opinion doit-elle toujours venir de l'extérieur comme c'est le cas dans
l'allégorie de la caverne.
N'y-a-t-il pas à l'intérieur même de chaque homme une force qui peut l'amener sur le chemin de la
vérité ?
Y-a-t-il une différence de nature ou une différence de degré entre vérité et opinion ?
Si différence de nature == Impossibilité de passer d'un monde à l'autre.
Si différence de degré == passage possible ; vérité de l'opinion, un peu de vérité dans l'opinion.
== L'opinion n'est-elle pas la conséquence d'un désir de connaissance qui cherche à se satisfaire trop
rapidement et qui se fait cruellement sentir lorsque l'opinion ne suffit plus == moment de la crise morale.
Cette impatience, ce désir de certitude va conduire l'esprit à se précipiter vers ce qui peut le plus rapidement
lui fournir une apparence de connaissance == les sens. C'est lorsque les sens ne satisfont plus ce désir, que
naît l'inquiétude, que commence la philosophie.
Inquiétude = Question du type :
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Dieu existe-t-il ?
L'existence a-t-elle un sens ?
Conclusion
== Ce sont la précipitation et l'impatience de trouver un confort intellectuel et moral qui sont les artisans de
l'opinion en rendant les hommes prisonniers de la caverne.
== Le philosophe doit quant à lui s'armer de patience et accepter son inquiétude afin de progresse pas à pas
vers la vérité.
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