Vérité Sujet : le vrai vaut-il mieux que le faux ?
Mise en place du sujet. Ne pas réciter le/un cours sur la vérité, ne pas faire défiler les philosophes.
Il n’y a pas de cours sur LA vérité. Le sujet, rien que le sujet, tout le sujet.
Méthode : 1) lire le vrai – le faux, les deux plateaux de la balance de Roberval. Vaut-il mieux : la
flèche de la balance qui incline : oui … non. Vaut → verbe valoir, substantif valeur. Question
paradoxale (contraire à l’opinion, non philosophe de la « caverne ») : bien sûr, le vrai vaut mieux
que le faux ! Pourquoi une telle question ? La réponse (« la mort de la question ») est évidente !
Comme le bien vaut mieux que le mal, le beau vaut mieux que le laid. Le Beau, le Vrai, le Bien :
les 3 valeurs. Opposé : le laid, le faux, le mal. Il faudra démontrer – non pas montrer – que le faux
vaut mieux que le vrai !
Méthode : 2) partir du mot faux. Le faux, c’est l’erreur, « Errare humanum est » contraire du vrai ;
le faux, c’est l’illusion, « se faire des illusions », le faux semblant, contraire de la vérité ; le faux,
c’est le mensonge, faire un « faux », contraire de la vérité. Le plan est ainsi tout tracé.
La problématique est : faut-il préférer l’erreur, l’illusion, le mensonge au vrai ?
L’erreur. Gaston Bachelard (philosophe et épistémologue français 1884-1962) a écrit : « L’homme
qui aurait l’impression de ne se tromper jamais se tromperait toujours. » Souligner le caractère
premier de l’erreur. « La vérité n’a son plein sens qu’au terme d’une polémique. Il ne saurait y avoir
de vérité première. Il n’y a que des erreurs premières. » G. Bachelard encore.
Et Alain (philosophe, pédagogue, journaliste français 1868-1951) : « La vérité n’est qu’une suite
d’erreurs redressées. » et « Toute vérité devient fausse au moment où l’on s’en contente. » Alain
encore.
Conclusion : il vaut mieux pouvoir « faire » la vérité, pouvoir passer du faux au vrai - partir du faux
(le mettre en premier, en priorité), le préférer, être conscient de son ignorance au départ pour
pouvoir passer de l’ignorance au savoir, pour progresser, l’homme se définissant selon Rousseau
par sa capacité à se perfectionner. Cf. l’adage socratique : « Je ne sais qu’une chose, c’est que je
ne sais rien. » - quitte encore à corriger le faux corrigé, devenu vrai. Que faire de ce qui se
donne pour vrai ? Par principe, le considérer à nouveau comme provisoirement vrai, donc
comme faux ! En douter, exercer son esprit critique et douter encore de ce faux ainsi rectifié et
devenu vrai et ainsi de suite : chaque réponse est une nouvelle question. Le savoir comme
conquête. On n’a pas la vérité ; on fait la vérité, en passant « de » … « à », d’une caverne à une
autre caverne (texte de Platon page 105)
- Sujet en rapport : l’erreur peut-elle être féconde ?
- L’illusion. Selon Freud (médecin autrichien fondateur de la psychanalyse 1856-1939) on tire des
bénéfices secondaires de ses illusions, par exemple la sécurisation. Elles rendent la condition
humaine supportable.
« L’homme n’a inventé Dieu qu’afin de pouvoir vivre sans se tuer.» Fiodor Dostoïevski (1821-
1881)