Troubles cognitifs consécutifs à un arrêt cardiaque extra

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Troubles cognitifs consécutifs
à un arrêt cardiaque
extra-hospitalier
Évaluation dans un service de MPR
à orientation neurologique
Christine PICQ
Pascale BRUGUIERE, Elsa CARON, Anne PESKINE, Pascale PRADAT-DIEHL
Service MPR, GH Pitié-Salpêtrière
Cohorte de 49 patients
suivis en MPR

Hospitalisation traditionnelle, consultation externe

Critères d’inclusion particuliers




Exclusion des patients EVC-EPR
Exclusion des patients qui « vont bien » : RAD direct après cardio /
réa
Évolution des critères d’inclusion
 Depuis les dernières années, suivi plus systématique : inclusion
de patients moins symptomatiques
Bilans à visée de rééducation
Bilans à visée de rééducation

Entretien
Choix des tests en fonction des plaintes, des
troubles observés lors de l’entretien, de l’âge, du
NSC : adaptés aux difficultés et aux potentialités

Tests variables d’un patient à l’autre

Souvent le cas en MPR (Fitzgerald 2010)
49 patients

35 hommes, 14 femmes

Niveau Socio Culturel, moyenne : 12.9 années d’études
médiane : 14 années, distribution de 5 ans à 19 ans

Age moyen au moment de l’ACEH : 43 ans
médiane : 43 ans, distribution : 16 ans à 73 ans

Délai moyen entre ACEH et 1er BNP : 13,8 mois
médiane : 5 mois, distribution de 1 mois à 9 ans 39 patients ≤ 1 an
Les résultats de certains de ces patients ont déjà été publiés
(Peskine et al, 2004, 2010)
Motricité


pas de trouble moteur : 67%
(N = 33)
Troubles moteurs : troubles cérébelleux,
dystonie, hypertonie…
= vont orienter le choix des tests (nécessité
d’adapter le bilan)

1 patient suivi pour épilepsie depuis l’AC
dépression / anxiété

Pas de trouble de l’humeur : 75.6 % (N = 37 )

Aspects anxieux et / ou dépressifs : 24 % (N = 12)




4 sjts : quelques symptômes (émotivité, perte d’intérêt,
appréhension, mq de confiance en soi) sans pour autant
constituer un syndrome
3 sjts : troubles anxio-depressifs
2 sjts : troubles anxieux
3 sjts : anxiété pendant le bilan
Comportement
Renseigné lors de l’entretien, observé au cours de l’ensemble du bilan


Pas de trouble sévère : 43 %
(N = 21)
Troubles du comportement : 57 %
 Apragmatisme : 41%
(N=28)
(N=20)



Dont 3 sont en plus désinhibés ou agités
Difficultés à ajuster son comportement (distance
avec autrui, familiarité)
Irritabilité, non liée à un trouble de l’humeur (N=6)


avec agressivité verbale (N=2)
+ agressivité physique (N=1)
Evaluation cognitive

Vitesse de traitement

Attention soutenue

Fonctions exécutives





Double tâche
Mémoire de travail
Inhibition
Flexibilité
Planification

Mémoire

Fonctions « instrumentales »
Vitesse de traitement

Ralentissement moteur

Ralentissement idéatoire
: 29.5 %
: 41 %
Tests utilisés : TAP, Stroop 1 et 2, TMT A…
N = 44
(N = 13)
(N = 18)
Attention soutenue

Pas de difficulté notable : 5 %
(N = 2)

Attention soutenue perturbée : 95 %
(N = 40)



Déficit sévère : 28.6 %
(N = 12)
Fluctuations attentionnelles significatives : 67 % (N = 28)
Fatigabilité cognitive : 55 %
Test : TAP, PASAT, D2
N = 42
Ex :
(N = 23)
Fonctions exécutives (1) :
attention divisée


Pas de difficulté notable : 29 %
(N = 7)
Attention divisée perturbée : 71 % (N = 17)
 Déficit sévère : 29 %
(N = 7)
 Difficultés : 42 %
(N = 10)
Tests : TAP, double tâche de Baddeley
N = 24
25 patients non testables ou évaluation non pertinente
Fonctions exécutives (2) :
Mémoire de travail

Pas de difficulté notable : 8.3 %

Mémoire de travail perturbée : 92 %


Déficit sévère : 69 %
Difficultés : 23 %
Tests : empans, arithmétique,
Séquence Lettres-Chiffres,
Brown Peterson
N = 48
(N = 33)
(N = 11)
(N = 4)
(N = 44)
Fonctions exécutives (3) :
contrôle / inhibition


Pas de difficulté notable : 12.5 %
Inhibition perturbée : 87.5 %
 Déficit sévère : 44 %
(N = 21)
 Difficultés : 44 %
(N = 21)
Tests : Stroop, Hayling, TAP
N = 48
(N = 6)
(N = 42)
ROUGE
BLEU
VERT
ROUGE
BLEU
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VERT
ROUGE
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VERT
BLEU
ROUGE
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VERT
ROUGE
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BLEU
ROUGE
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BLEU
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VERT
BLEU
VERT
BLEU
VERT
BLEU
VERT
ROUGE
Fonctions exécutives (4) :
flexibilité


Pas de difficulté notable : 23 %
(N = 10)
Flexibilité perturbée : 77% (N = 33)
 Déficit sévère : 46.5 % (N = 20)
 Difficultés : 30 %
(N = 13)
Tests utilisés : TMT, fluence,
TAP, WCST
N = 43
Fonctions exécutives (5) :
planification


Pas de difficulté notable : 17.6 % (N = 6)
Planification perturbée : 82 %
 Déficit sévère : 35 %
(N = 12)
 Difficultés : 47 %
(N = 16)
Tests : Tour de Londres, cubes,
figure de Rey, Test des Commissions
N = 34
15 patients non testables ou
évaluation non pertinente
(N = 28)
Résumé
Fonctions Exécutives




Pas de difficulté notable aux tests : 6 %
(N = 3)
Trouble exécutif isolé : 18 %
 concernant la mémoire de travail : 12 % (N = 6)
 concernant l’inhibition : 6 %
(N = 3)
Présence de deux fonctions exécutives perturbées : 12 %
(N = 6)
(Mémoire de travail + inhibition / mémoire de travail +
planification)
Plus de deux fonctions exécutives perturbées : 63 %
(N = 31)
Mémoire rétrograde

Pas de difficulté notable : 45 %

Trouble modéré à sévère de la mémoire
rétrograde : 55 %

(N = 22)
(N = 27)
Lacune rétrograde de quelques jours à quelques
semaines
[ Période de confusion post-anoxique ]
Mémoire

Pas de trouble mnésique : 2% (N = 1)

Troubles sévères de type amnésique : 37%

Troubles modérés : 43 %

Troubles discrets : 20 %
Troubles de la mémoire

Troubles sévères (37%)



Troubles modérés (43 %)



Tr. FE + déficit stockage : 29% (N = 14)
 dont 10 avec OTS perturbée
Tr. FE, stockage OK : 8% (N = 4)
Diff. FE + qq diff stockage : 14 % (N = 7)
Diff. FE, stockage OK : 28.6 % (N = 14)
43% ont une
perturbation
modérée à
sévère du
stockage
Troubles discrets = liés à un défaut d’encodage
(attention, mémoire de travail) : 18 %
(N = 9)
Vision et espace

Troubles visuels : 26.5%
(N = 13)
Cécité corticale, agnosie, simultagnosie, ataxie optique,
trouble de l’exploration avec amputation champ…

Troubles visuo - constructifs : 6%
(N = 3)
Apraxie gestuelle : 6%
(N = 3)
(3 non testables suite aux troubles moteurs)

Langage et communication



Pas d’aphasie en tant que telle
Troubles sémantiques (faisant évoquer une
aphasie amnésique) : 20 %
(N = 10)
Troubles de la communication : 6% (N = 3)
Au total




Troubles attentionnels et dysexécutifs
fréquents +++
Troubles de la mémoire antérograde, avec
un impact important des troubles
dysexécutifs et attentionnels
Troubles de la mémoire rétrograde
Troubles instrumentaux : atteinte neurovisuelle, trouble visuo-constructif, apraxie
gestuelle, trouble linguistique
Troubles cognitifs
Différents degrés de gravité
Avec trouble instrumental
(de 1 à 3 troubles)

N = 24

Syndrome amnésique (rétro + antéro), perturbations FE : 22 %




(6 patients ont plus d’un trouble)
(N = 11)
altération du stockage : 20 %
(N = 10)
Préservation du stockage (tr mnésique lié aux FE) : 2% (N = 1)
Syndrome amnésique (rétro + antéro), FE préservées : 2%
(N = 1)
troubles mnésiques (antéro) + perturbations FE : 24 % (N =12)


Altération stockage : 4%
(N = 2)
Préservation stockage (tr mnésique lié aux FE) : 20%
(N = 10)
Pas de trouble instrumental


N = 25
perturbation FE, syndrome amnésique (rétro et antéro) : 14 %
(N = 7)



perturbation FE retentissant sur mémoire : 35 % (N = 17)



avec confabulations : 4%
(N = 2)
avec des troubles moteurs : 2%
(N = 1)
Trouble mnésique sévère : 16 % (N = 8, dt 2 tr moteurs)
Trouble mnésique modéré ou léger : 18 % (N = 9)
Difficultés FE (mémoire de travail, contrôle) sans impact
mnésique : 2 % (N = 1)
Comparaison avec la littérature



Tous les troubles objectivés chez nos sujets sont retrouvés dans la
littérature
Mais notre population présente des troubles plus sévères et plus fréquents
Dans litt., la fréquence des troubles est variable, dépendante :



De la sensibilité des tests utilisés (MMS, Cognitive Performance
Category Scale…)
Des méthodes d’inclusion
Du délai entre l’ACEH et l’évaluation neuropsychologique
Ex : études rétrospectives, le plus souvent réalisées en MPR : 86% des patients
présentent des troubles mnésiques, 90% sont déficitaires aux cubes (Garcia
Molina, 2006)
Ex : études prospectives : 40 à 50 % des patients présentent des troubles
cognitifs, à un délai entre 6 et 13 mois de l’ACEH (Moulaert, revue litt, 2009)
Étude longitudinale
14 patients réévalués
Délai moyen entre les bilans : 25 mois
(médiane : 16 mois, de 5 mois à 7 ans1/2)
14 patients réévalués




Progrès significatifs pour 13 patients, même si des
troubles persistent
Régression des troubles instrumentaux
Régression des troubles mnésiques, des troubles de mémoire
de travail et des troubles dysexécutifs
qd troubles instrumentaux : 2 temps




Régression des troubles instrumentaux
2ème évaluation permet une meilleure évaluation des troubles des FE
(planification…)
Travail des troubles des FE dans 1 second temps
Quand un peu moins de progrès (2 sujets) ou pas de progrès
(1 sujet) : anosognosie et apragmatisme
Conclusions (1)



Tableau classique du syndrome amnésique isolé
extrêmement rare
Troubles cognitifs hétérogènes
Patients pouvant présenter à des degrés divers :





Troubles instrumentaux
Syndromes amnésiques
Syndromes dysexécutifs
Troubles attentionnels
Nécessité d’utiliser des épreuves neuropsy
sensibles
Conclusions (2)


Troubles cognitifs avec retentissement
majeur sur la vie quotidienne, vie sociale…
Progrès importants lors des réévaluations



Récupération spontanée
Bénéfice majeur de la rééducation
Suivi MPR préconisé +++
Suivi MPR à étendre…


Présentation centrée sur les AC Extra Hospitaliers,
Mais : troubles cognitifs retrouvés dans AC Intra
Hospitaliers également :
O’Reilly (2003) : comparaison ACEH – ACIH :
 même si ACIH ont de meilleurs résultats que les ACEH, la
différence ne ressort pas sur le plan statistique
 26 % des ACIH ont des troubles mnésiques modérés à
sévères (autres fonctions non évaluées)
Merci pour votre attention !
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