Éliminons les fractures une FOIS pour TOUTES SERVICES DE LIAISON POUR FRACTURES Normes de qualité pour les Services de liaison pour fractures du Canada Contexte Les Canadiens qui subissent une fracture liée à l’ostéoporose font face à un écart thérapeutique énorme : 80 % d’entre eux ne recevront jamais les traitements pour l’ostéoporose dont ils ont besoin, ce qui les expose à un risque considérable de subir d’autres fractures débilitantes et coûteuses, qui peuvent souvent mettre leur vie en danger. Or, il existe des modèles de service de liaison pour fractures (FLS) reconnus mondialement et capables de combler cet écart thérapeutique post‐fracture en réduisant, de manière rentable1, les taux de mortalité ainsi que le risque de nouvelles fractures. Normes de qualité destinées aux FLS : 1. Personnel dédié : Du personnel dédié au FLS (infirmière ou infirmière praticienne) est indispensable si l’on veut offrir les composantes essentielles d’un FLS efficace. De façon générale, il faut compter au moins un coordonnateur de FLS pour chaque 800 patients victimes de fracture qui seront évalués annuellement2. 2. Identification des fractures de fragilisation : Le FLS devra répertorier toutes les fractures de fragilisation3 de la hanche, de la colonne vertébrale4, du poignet et de l’humérus chez les individus de 50 ans et plus qui se présentent à l’établissement de soins de santé. 3. Investigation : Le FLS devra évaluer le risque de fracture au moyen de l’outil CAROC5 ou FRAX6, ce qui nécessitera, selon le cas, un test de densité minérale osseuse (DMO)7, des radiographies de la colonne8, des analyses de laboratoire9 et une évaluation du risque de chute. 4. Initiation du traitement : Le FLS recommandera un médicament de première ligne contre l’ostéoporose10 à tous les patients présentant un risque élevé, une supplémentation en vitamine D adéquate, l’accès à du matériel éducatif sur l’ostéoporose11 et, selon le cas, la référence vers un programme de prévention des chutes. 5. Communication avec les médecins de première ligne : Le FLS fournira au médecin de première ligne un plan de gestion détaillé, y compris la documentation présentant les résultats des analyses et investigations effectuées ainsi que tous les traitements initiés ou recommandés. 6. Surveillance des patients : Le FLS fera un suivi auprès des patients à haut risque afin de vérifier le niveau d’adhérence au médicament de première ligne contre l’ostéoporose qui leur a été prescrit. 7. Surveillance de l’efficacité du FLS : Le FLS évaluera sa capacité à combler l’écart thérapeutique post‐fracture en mesurant la proportion de patients à haut risque (selon CAROC6 ou FRAX7) qui ont entamé un traitement médicamenteux contre l’ostéoporose10. Les normes ci‐haut sont conformes aux Lignes directrices 2010 d’Ostéoporose Canada ainsi qu’au cadre des pratiques exemplaires pour les FLS intitulé Capture the Fracture de l’International Osteoporosis Foundation. En date du mars 2015, ces Normes de qualité ont été endossées par l’Association canadienne d’orthopédie, l’Association canadienne des infirmières et infirmiers en orthopédie, l’organisme Bone and Joint Canada, la Société canadienne de rhumatologie, SIGMA Société canadienne de la ménopause, le Curriculum canadien sur la prévention des chutes, the International Society for Clinical Densitometry, et la Société canadienne de gériatrie. CANADIAN MENOPAUSE SOCIETY Société canadienne de la ménopause Tout Canadien qui subit une fracture de fragilisation a le droit de recevoir des services de liaison pour fractures efficaces. NOTES : 1. Il a été démontré que les FLS sont très rentables et qu’ils pourraient permettre de sauver 413 millions de dollars en soins actifs au Canada d’ici 2023, uniquement avec les fractures de la hanche évitées. 2. Pour les établissements qui n’ont pas accès à des données complètes sur les fractures, on peut estimer le nombre total annuel de fractures en multipliant le nombre annuel de fractures de la hanche répertorié par l’établissement par un facteur de 6,5. Par exemple, si un établissement traite 125 patients avec fractures de la hanche annuellement, le nombre annuel total de fractures serait d’environ 812, ce qui signifie environ un coordonnateur de FLS (1 coordonnateur de FLS à plein temps par 800 cas de fracture à évaluer). 3. Conformément aux lignes directrices 2010 d’Ostéoporose Canada, normalement, les fractures de la main, du pied, de la cheville et du crâne ne sont pas liées à l’ostéoporose. Selon l’Organisation mondiale de la santé, les fractures ostéoporotiques majeures sont celles de la hanche, de la colonne, du poignet et de l’épaule. Ces quatre types de fracture sont associés à un risque accru de fractures ultérieures. Un FLS pourrait choisir d’inclure d’autres types de fracture, comme les fractures du bassin. 4. Dans la mesure du possible, le FLS peut également identifier les fractures vertébrales asymptomatiques/radiographiques en filtrant les rapports d’imagerie diagnostique. 5. CAROC : L’outil d’évaluation du risque de fracture de l’Association canadienne des radiologistes et d’Ostéoporose Canada est disponible à : http://www.osteoporosis.ca/multimedia/FractureRiskTool/index.html#/Home. 6. FRAX : L’outil d’évaluation du risque de fracture de l’Organisation mondiale de la santé est disponible à : http://www.shef.ac.uk/FRAX/ tool.aspx?country=19. 7. Conformément aux lignes directrices 2010 d’Ostéoporose Canada, les patients âgés de plus de 50 ans qui subissent une fracture de fragilisation de la colonne ou de la hanche ou qui subissent plus d’une fracture de fragilisation sont considérés à haut risque de récidive de fractures, quels que soient les résultats du test de DMO. Il est urgent que les patients à haut risque commencent un traitement contre l’ostéoporose; un test de DMO n’est pas requis pour décider de traiter mais pourra être recommandé pour surveiller l’efficacité du traitement contre l’ostéoporose chez le patient. 8. Des radiographies latérales de la colonne dorsale et lombaire sont requises pour identifier des fractures vertébrales prévalentes puisque deux fractures vertébrales sur trois sont asymptomatiques. 9. Conformément aux lignes directrices 2010 d’Ostéoporose Canada, il est recommandé de procéder aux analyses de laboratoire suivantes afin d’éliminer les causes secondaires de l’ostéoporose : calcémie (corrigé en fonction de l’albumine), formule sanguine complète (FSC), créatinine, phosphatase alcaline, thyréostimuline (TSH). Une électrophorèse des protéines sériques est recommandée chez les patients présentant une fracture vertébrale. Le taux de 25‐hydroxy‐vitamine D devrait être mesuré après 3 ou 4 mois d’une supplémentation adéquate et n’a pas besoin d’être répété si un taux optimal de ≥ 75 nmol/L est atteint. 10. Il a été démontré que les médicaments de première ligne contre l’ostéoporose réduisent le risque de fractures. Traitements de première intention avérés aptes à prévenir les fractures chez les femmes postménopausées* Traitement stimulant la formation osseuse Traitement antirésorbtif Type de fracture Bisphosphonates Vertébrale Hanche Non vertébrale † Raloxlfène 3 3 _ 3 3 Alendronate Risédronate Acide zolédronique 3 3 3 3 3 3 3 3 3 _ 3 _ 3 3 3 Œstrogènes** (Hormonothérapie) Dénosumab Tériparatide 3 Pour les essais cliniques, les fractures non vertébrales constituent un paramètre mixte qui inclut hanche, fémur, bassin, tibia, humérus, radius et clavicule. * Pour les femmes postménopausées, 3 indique des traitements de première intention et une recommandation de catégorie A. Pour les hommes nécessitant un traitement, on peut recourir à l’alendronate ou au résidronate et à l’acide zolédronique en traitement de première intention pour la prévention des fractures (Catégorie D). ** L’hormonothérapie (œstrogènes) peut être utilisée en traitement de première intention chez les femmes qui présentent des symptômes ménopausiques. † D’après Papaioannou A et coll. Lignes directrices de pratique clinique 2010 pour le diagnostic et le traitement de l’ostéoporose au Canada. CMAJ 2010 http://www.cmaj.ca/cgi/doi/10.1503/cmaj.100771. Avec l’autorisation de l’éditeur. © Ostéoporose Canada, octobre 2010. v-09-03-11. 11.L’éducation des patients en matière d’ostéoporose devrait inclure une révision des modes de vie (alimentation, exercice, consommation d’alcool, tabagisme, etc.). www.osteoporosecanada.ca/fls