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Les spécificités d’un Islam local, les appartenances politiques des Turcs ou des
Tatares, les repères de leurs mémoires collectives, leur patrimoine matériel ou
immatériel, ainsi que leurs actions présentes au niveau de l’éducation ont été approchés
lors des discussions avec les leaders politiques. Ainsi, une mosaïque identitaire s’est fait
jour dans nos notes de terrain et dans nos caméras.
Dans les textes de cette publication, écrits par sept anthropologues en herbe, on
retrouve la fraicheur d’un regard sur des endroits vus pour la première fois, et
certainement imaginés autrement.
Parmi les sept textes recueillis, deux adoptent une approche réflexive sur le
positionnement de l’anthropologue face au terrain ou à l’écriture. Ce questionnement est
pertinent pour chaque démarche ethnographique, et dans notre cas, l’anthropologue
débutant s’interroge avec raison sur son rôle face à ce terrain méconnu.
Dans le premier texte, Auréliane Froehlich se penche sur l’écriture
(ethnography), ses stratégies et ses pièges, s’inspirant des textes théoriques de
l’anthropologie du texte. Elle prend comme exemple concret, pour les analyser, des
travaux d’autres étudiants sur la Roumanie. Comment restituer dans un texte
académique une expérience ethnographique vécue ?
De son côté, France Genin met à l’épreuve les discussions méthodologiques
actuelles à propos de la signification du terrain, de l’observation participante, de
l’observation réflexive, de l’écriture, de l’altérité, ou de la relation à l’autre, à travers le
filtre de ses expériences de terrain en Roumanie qu’elle relate aussi en faisant part de
ses impressions ou émotions.
Julia Meier s’interroge quant à elle sur la difficulté de définir la notion de
« minorité » et de choisir pour ce faire le juste critère - est-ce avant tout la langue, la
religion, l’appartenance nationale ou l’ethnie qui détermine l’identité mise en avant
dans le terme de minorité. Clairement les individus appartiennent à plusieurs groupes
(minoritaires ou non) et cela rend toute définition encore plus aléatoire. Luca Imhof met
en relief la dynamique des identités et la tension qui existe entre les identités que l’on se
donne (self-given identities) et celles qui nous sont attribués de l’extérieur (ascribed
identities), particulièrement dans le cas des populations rom abordées dans notre terrain
en se basant sur d’autres études de cas également.
La contribution de Carole Joye nous remet dans une perspective macro-sociale,
traitant de la question de l’anthropologie physique utilisée parfois à des fins de