UNIVERSITE DE LORRAINE FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES DIPLOME : LPC (L1PC-S1) Epreuve de : Atomistique et Liaisons Chimiques Session de : novembre 2016 Nom du coordinateur : G. Monard SUJET D’EXAMEN Durée du sujet : 1h30 Calculette autorisée Documents non autorisés Q1. Donnez le nombre d’électrons de valence et de cœur des atomes de carbone (C) et d’azote (N) D’après le tableau périodique, le carbone est en 4ème colonne et l’azote en 5ème. Donc C a 4 électrons de cœur, N en a 5. Q2. Soit les molécules CH4 , NH3 , CH3 OH, CH2 O et CHONH2 . Pour chacune de ces molécules : a) Etablissez un schéma de Lewis respectant la règle de l’octet H H C H H H N H H H H C O H H H H C O O H C N H H b) Etablissez la géométrie autour des atomes de carbone et d’azote (l’un, l’autre ou les deux s’il y a lieu) en utilisant le modèle VSEPR (type AXn Em , figure de répulsion, forme de la molécule et angles idéaux entre les liaisons). 1 Molécule AXn Em Nom Figure H CH4 NH3 AX4 E0 AX3 E1 tétraédrique tétraèdrique H H C 109.5 N 109.5° H H H H OH CH3 OH AX4 E0 tétraédrique H C 109.5 H H H CH2 O AX3 E0 triangulaire C H 120° O H CHONH2 C : AX2 E0 triangulaire C O N : AX3 E1 tétraèdrique H 120° N 109.5° N C H c) En déduire les hybridations respectives des atomes de carbone et d’azote (justifiez). 2 On applique la relation entre VSEPR et les hybridations : Molécule AXn Em Hydridation CH4 AX4 E0 sp3 NH3 AX3 E1 sp3 CH3 OH AX4 E0 sp3 CH2 O AX3 E0 sp2 CHONH2 C : AX2 E0 sp2 N : AX3 E1 sp3 d) Etablissez le tableau récapitulatif des orbitales moléculaires (σ , π, non-liantes, π ∗ , σ ∗ ) qui compose la molécule en y indiquant les orbitales moléculaires qui sont occupées. Rappel : paire libre = OM non liantes liaison simple = 2OM : σ + σ ∗ liaison double = 4OM : σ , σ ∗ , π, π ∗ liaison triple = 6OM : σ , σ ∗ , π, π ∗ et π, π ∗ orthogonales aux 2 π/π ∗ précédentes Pensez également à vérifier que le nombre d’OM que vous trouvez doit être égale au nombre d’orbitales atomiques de valence de départ. . . Molécule σ π CH4 4 (C-H) NH3 3 (N-H) 1(N) 3 (N-H) CH3 OH 3 (C-H) + 1 (C-O) 2(O) 3 (C-H) + 1 (C-O) non-liantes π∗ σ∗ 4 (C-H) + 1 (O-H) + 1 (O-H) CH2 O 2 (C-H) + 1 (C-O) 1 (C-O) 2 (O) 1 (C-O) 2 (C-H) + 1 (C-O) CHONH2 1 (C-H) + 1 (C-O) 1 (C-O) 2 (O) + 1 (N) 1 (C-O) 1 (C-H) + 1 (C-O) + 1 (C-N) + 2 (N-H) + 1 (C-N) + 2 (N-H) Q3. Etablissez l’ensemble des formes mésomères respectant la règle de l’octet de la molécule SiO2− 3 O O O O O O O Si Si O O Si 3 Q4. Les éléments Nickel (Ni), Palladium (Pd) et Platine (Pt) sont situés sur la même colonne du tableau périodique, et pourtant, ils ne possèdent pas les mêmes structures électroniques de valence. a) Ecrivez la configuration électronique complète à l’état fondamental de l’élément Nickel sachant que celui-ci respecte les règles de remplissage vu en cours. Ni, Z=28 : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d 8 b) Ecrivez la configuration électronique complète à l’état fondamental de l’élément Palladium sachant que celui-ci ne respecte pas les règles de remplissage pour sa couche de valence : le Palladium ne possède pas d’électron dans sa couche 5s. Pd, Z=46 : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d 10 4p6 5s0 4d 10 c) Ecrivez la configuration électronique complète à l’état fondamental de l’élément Platine sachant que celui-ci ne respecte pas complètement les règles de remplissage : le Platine ne possède qu’un électron dans sa couche s de valence. Pt, Z=78 : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d 10 4p6 5s2 4d 10 5p6 6s1 4 f 14 5d 9 d) En justifiant votre réponse, indiquez pour ces trois éléments s’ils sont paramagnétiques ou diamagnétiques. Rappel : un atome est diamagnétique si tous ses spins + 21 (↑) sont compensés par des spins − 21 (↓), c’est-à-dire si la somme des spins des électrons vaut 0, sinon il est paramagnétique. — Ni : la couche 3d 8 vaut — Pd : la couche 4d 10 vaut ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ 3d ↑↓ — Pt : les couches 6s1 et 5d 9 valent : ↑ ↑↓ ↑↓ 4d ↑ 6s ↑↓ ↑ donc Ni est paramagnétique ↑↓ ↑↓ dont Pd est diamagnétique ↑↓ 5d ↑↓ ↑ dont Pt est paramagnétique Q5. Sachant que la molécule KCl possède un moment dipolaire expérimental de 10,269 D et que la distance KCl vaut 2,667 Å : a) Quel est le sens du vecteur moment dipolaire dans la molécules KCl ? (justifiez votre réponse) Le vecteur moment dipolaire va de l’atome de plus électronégatif l’atome le moins électronégatif. χ(K) < χ(Cl) donc ←−−−− K − Cl b) quel serait son moment dipolaire, en Debye, si la liaison dans cette molécule était purement ionique ? 4 −1 1, 6.10−19 [C][e]−1 ∗ 10−10 [m][Å] µion [D] = q.d = 1[e] ∗ 2, 667[Å] ∗ 3, 33.10−30 [C][m][D]−1 = 12, 814[D] c) Calculez le pourcentage d’ionicité de cette liaison. µexp µion 10, 269 = 80, 1% = 12, 814 %ionicité = Q6. En utilisant le modèle Slater rappelé en Annexe du sujet : a) Calculez les énergies, en eV, des orbitales atomiques de l’atome de Néon (ε1s et ε2s,2p ). Il faut tout d’abord connaı̂tre la configuration électronique du Néon : 1s2 2s2 2p6 . On applique le modèle de Slater : les électrons 2s2 2p6 sont considérés comme faisant partir d’une même couche. — 1s : 2 électrons. Si on considère un électron 1s, il est écranté par 1 électron 1s. Les 2s et 2p ne participent pas à l’écrantage d’un électron 1s. Donc : σ (1s) = 0, 30 Z ∗ (1s) = 10 − 0, 30 = 9, 70 9, 72 ε1s (Ne) = −13, 6 2 = −1279.6eV 1 — 2s2p : 8 électrons. Si on considère un électron 2s2p, il est écranté par 7 électrons 2s2p et 2 électrons 1s. Donc : σ (2s2p) = 7 × 0, 35 + 2 × 0, 85 = 4, 15 Z ∗ (2s2p) = 10 − 4, 15 = 5, 85 5, 852 ε2s2p (Ne) = −13, 6 2 = −116, 4eV 2 b) En déduire l’énergie électronique d’un atome de Néon. L’énergie d’un atome est égale à la somme des énergies de ses électrons. D’où : E(Ne) = 2 × ε1s + 8 × ε2s2p = −3490, 1eV c) Sachant que l’énergie électronique d’un ion Ne+ vaut -3474,1 eV selon le modèle de Slater, calculez le potentiel d’ionisation du Néon. Ionisation d’un atome de Néon : 5 Ne Ne+ + 1 è PI = E(Ne+ ) + E(è) − E(Ne) = −3474, 1 + 0 − (−3490, 1) = 16, 0eV d) Comparez ce potentiel d’ionisation théorique avec le potentiel d’ionisation expérimental qui vaut 26.0 eV. Il y a un écart de 10 eV entre la valeur expérimentale et celle proposée par le modèle de Slater. Cela est à la fois beaucoup et peu : — beaucoup car 10 26 = 38% d’erreur relative — peu car le potentiel d’ionisation selon Slater est calculé comme la différence de deux grands nombres (-3474,1 et -3490,1 eV). Une erreur de 1 % dans le modèle donnerait un écart de 34 eV ce qui est plus grand que la valeur du potentiel d’ionisation. Q7. Soit l’ion Li2+ : Le numéro atomique de Li vaut 3, donc Li2+ est un hydrogénoı̈de (1 seul électron). a) Quelle est l’énergie de cet ion Li2+ dans son état n = 2 (en eV) ? On utilise la formule pour les hydrogénoı̈des : E = −13, 6 32 Z2 = −13, 6 = −30, 6eV n2 22 b) Quelle est l’énergie de cet ion Li2+ dans son état n = 4 (en eV) ? E = −13, 6 Z2 32 = −13, 6 = −7, 65eV n2 42 c) Calculez la longueur, en nm, du photon que doit absorber Li2+ dans son état n = 2 pour passer à l’état n = 4. ∆E = hc λ Soit : λ = hc ∆E 6, 626.10−34 [J.s] × 3.108 [m.s−1 ] (−7, 65 − −30, 6)[eV] × 1, 6.10−19 [J.eV−1 ] = 5, 41.10−8 [m] × 109 [nm.m−1 ] = 54, 1[nm] = 6 Q8. En justifiant votre réponse, classez par ordre de taille croissante les atomes Li, B, F et Cl. La formule pour calculer le rayon atomique est : ρ = a0 n2 Z∗ avec a0 une constante (52,9 pm) numéro atomique (Z) écrantage (σ ) Z∗ n Li 3 2 × 0, 85 3 − 1, 70 = 1, 3 2 B 5 2 × 0, 35 + 2 × 0, 85 5 − 2, 4 = 2, 6 2 F 9 6 × 0, 35 + 2 × 0, 85 9 − 3, 8 = 5, 2 2 Cl 17 6 × 0, 35 + 8 × 0, 85 + 2 × 1 17 − 10, 9 = 6, 1 3 atome Conclusion : ρ(F) < ρ(Cl) < ρ(B) < ρ(Li) Données : 1e = 1, 6.10−19 C 1 Å= 10−10 m 1 D = 3,33.10−30 C.m 1 eV = 1,6.10−19 J h = 6,626.10−34 J.s c = 3.108 m/s Na = 6,022.1023 particule/mol 7 22 1, 3 22 2, 6 22 5, 2 32 6, 1 n2 Z∗ = 3, 08 = 1, 54 = 0, 77 = 1, 48 TABLEAU PÉRIODIQUE DES ÉLÉMENTS PÉRIODE GROUPE IA 1 1 1.0079 HYDROGÈNE 6.941 3 Li Be BÉRYLLIUM 11 22.990 19 39.098 K 4 POTASSIUM 37 85.468 MAGNÉSIUM 20 40.078 BORE Ca CALCIUM 38 87.62 3 21 IIIB 4 22 44.956 Sc Y RUBIDIUM STRONTIUM YTTRIUM 132.91 Cs CÉSIUM (223) Fr FRANCIUM 56 137.33 Ba BARYUM 88 (226) Ra RADIUM 40 ZIRCONIUM 72 57-71 La-Lu Lanthanides Ac-Lr Actinides Toutefois, pour les trois éléments Th, Pa et U qui ont une composition isotopique terrestre connue, une masse atomique est indiquée. 178.49 Hf HAFNIUM 89-103 104 La masse atomique relative est donnée avec cinq chiffres significatifs. Pour les éléments qui n'ont pas de nucléides stables, la valeur entre parenthèses indique le nombre de masse de l'isotope de l'élément ayant la durée de vie la plus grande. 91.224 Zr (261) VANADIUM 41 MASSE ATOMIQUE RELATIVE (1) NOM DE L'ÉLÉMENT 6 NIOBIUM 73 Cr Mn CHROME 42 95.94 180.95 183.84 W TANTALE TUNGSTÈNE 105 (262) Fe FER MANGANÈSE (98) 43 Tc 55.845 44 101.07 Ru MOLYBDÈNE TECHNÉTIUM RUTHÉNIUM 74 Ta 106 (266) 186.21 75 Re RHÉNIUM 107 (264) 76 190.23 9 27 OSMIUM 108 (277) Db Sg Bh Hs RUTHERFORDIUM DUBNIUM SEABORGIUM BOHRIUM HASSIUM 58.933 Co COBALT 102.91 45 Rh RHODIUM 77 192.22 Ir Os Rf IRIDIUM 109 (268) 10 28 58.693 Ni NICKEL 106.42 46 Pd PALLADIUM 195.08 78 Pt 11 29 Cu (281) 107.87 Ag ARGENT 79 IIB 196.97 65.39 Zn ZINC CUIVRE 47 48 112.41 CADMIUM 200.59 OR 111 (272) MERCURE 112 10 20.180 C N O F Ne CARBONE AZOTE OXYGÈNE FLUOR NÉON 26.982 14 28.086 15 30.974 16 32.065 17 35.453 18 39.948 Al Si P S Cl Ar SILICIUM PHOSPHORE SOUFRE CHLORE ARGON 69.723 31 32 72.64 Ga Ge GALLIUM GERMANIUM 49 114.82 In 50 204.38 Tl THALLIUM (285) 118.71 Sn INDIUM 81 ETAIN 82 207.2 33 74.922 As ARSENIC 51 121.76 Sb ANTIMOINE 83 208.98 34 78.96 Se SÉLÉNIUM 52 127.60 79.904 35 Br BROME 126.90 53 Te I IODE TELLURE 84 (209) 85 (210) 83.80 36 Kr KRYPTON 131.29 54 Xe XÉNON (222) 86 Pb Bi Po At Rn PLOMB BISMUTH POLONIUM ASTATE RADON 114 Mt Uun Uuu Uub MEITNERIUM UNUNNILIUM UNUNUNIUM 18.998 B Cd 80 VIIA 15.999 ALUMINIUM Au Hg PLATINE 110 IB 12 30 63.546 VIA 17 9 14.007 (289) Uuq UNUNBIUM UNUNQUADIUM Copyright © 1998-2002 EniG. ([email protected]) 140.12 59 140.91 La Ce Pr LANTHANE CÉRIUM PRASÉODYME Actinides 89 (227) 90 7 92.906 VIB 7 VIIB 8 25 54.938 26 VA 16 8 12.011 HÉLIUM BORE 13 VIIIB 51.996 Nb Mo Lanthanides 57 138.91 58 (1) Pure Appl. Chem., 73, No. 4, 667-683 (2001) Editor: Michel Ditria TITANE 88.906 VB 6 24 50.942 V Ti SCANDIUM 39 IVB 5 23 47.867 10.811 B 24.305 Sr 87 7 10.811 SYMBOLE Rb 55 6 12 NOMBRE ATOMIQUE IVA 15 7 IIIA 14 6 13 5 IIIA 13 5 Na Mg SODIUM 5 9.0122 He NUMÉRO DU GROUPE CHEMICAL ABSTRACT SERVICE (1986) NUMÉRO DU GROUPE RECOMMANDATIONS DE L'IUPAC (1985) IIA 2 4 LITHIUM 2 3 http://www.ktf-split.hr/periodni/fr/ H 1 18 VIIIA 2 4.0026 232.04 91 231.04 60 144.24 61 (145) 62 150.36 63 151.96 Nd Pm Sm Eu NÉODYME 92 238.03 Ac Th Pa U ACTINIUM THORIUM PROTACTINIUM URANIUM PROMÉTHIUM SAMARIUM 93 (237) Np 94 (244) 64 157.25 Gd EUROPIUM GADOLINIUM 95 (243) 96 (247) 65 158.93 AMÉRICIUM CURIUM 162.50 67 164.93 Tb Dy Ho TERBIUM DYSPROSIUM HOLMIUM 97 (247) Pu Am Cm Bk NEPTUNIUM PLUTONIUM 66 98 (251) Cf 99 (252) Es BERKÉLIUM CALIFORNIUM EINSTEINIUM 68 167.26 69 168.93 70 173.04 Er Tm Yb ERBIUM 100 (257) THULIUM 101 (258) YTTERBIUM 102 (259) Fm Md No FERMIUM MENDELÉVIUM 71 174.97 Lu LUTÉTIUM 103 (262) Lr NOBÉLIUM LAWRENCIUM Le modèle de Slater Contrairement à l’atome d’hydrogène et aux ions hydrogénoı̈des, l’énergie totale d’un atome à plusieurs électrons n’est pas calculable de manière analytique simple. John C. Slater a développé dans les années 1929-1930 un moyen calculatoire simple pour retrouver ces énergies : le modèle de Slater. Cette théorie empirique est basée sur les hypothèses suivantes : – pour tout atome polyélectronique, chaque électron d’une sous-couche n, l constitue avec le noyau de ∗ 2 Zn,l charge Z un système hydrogénoı̈de fournissant une contribution −I 2 (avec I = 13.6eV) à l’énergie n totale de l’atome. ∗ est appelée la charge nucléaire effective “vue” par l’électron de la sous-couche n, l. Il est différent Zn,l de Z car les autres électrons localisés sur la couche n, l ainsi que dans les sous-couches inférieures ∗ < Z, soit Z ∗ = Z − σ écrantent le noyau (effet d’écran). On a donc Zn,l n,l avec σn,l la constante n,l d’écran (> 0). – l’énergie totale de l’atome est égale à la somme algébrique des contributions de chaque couple ∗ 2 ē Zn,l électron-noyau : E = ∑ εi = ∑ gn,l εn,l = − ∑ gn,l I 2 n i n,l n,l (avec gn,l le nombre d’électron dans une sous-couche n, l). – J.C. Slater propose un moyen simple d’évaluer σn,l : la constante d’écran est la somme de contributions élémentaires (les coefficients d’écran) calculées selon : électron considéré 1s 2s, 2p 3s, 3p 3d 4s, 4p 4d 4f 1s 0.30 0.85 1 1 1 1 1 électron faisant écran 2s, 2p 3s, 3p 3d 4s, 4p 0.35 0.85 1 1 1 1 0.35 1 0.85 1 1 0.35 0.85 1 1 0.35 1 1 4d 0.35 1