avec
SERGE MERLIN
PAULINE BAYLE,ANDREW BENNETT,
MAGALI BONAT,OLIVIER BORLE,
PATERNE BOUNGOU,CMENT CARADIAN,
PHILIPPE DUCLOS,PHILIPPE DUSIGNE,
CHRISTOPHE MALTOT,MATHIEU PETIT,
CLARA SIMPSON,PHILIPPE SIRE,
JULIEN TIPHAINE,VINCENT WINTERHALTER,
MARC ZINGA,VICTOR BRATOVIC,
ROMAIN BRESSY,FRANCK FARGIER,
LUCAS FERNANDEZ,FLORENT MARÉCHAL,
AULIENTRAL,SVEN NARBONNE,
JOËL PRUDENT,LOÏC YAVORSKY
12 <28 MAI
{AU TÂTRE DE LA VILLE}
a
Le Roi Lear
WILLIAM SHAKESPEARE I CHRISTIAN SCHIARETTI
CATION TNP
traduction YVES BONNEFOY
Dossier pédagogique SAISON 2013 I2014
DOSSIER ÉTABLIT PAR LE TNP
LE MOUVEMENT DE LA TRAGÉDIE
Lear : Serge Merlin, incandescent, douloureux et odieux, attendrissant et monstrueux, indéchiffrable
et ouvert à tout ce qui est amour C’est pour lui, au centre d’une distribution nombreuse et
homogène, que Christian Schiaretti a décidé de mettre en scène cette tragédie shakespearienne.
Directeur du TNP-Villeurbanne, il s’attache à la noblesse du « théâtre populaire », tel que, à sa
naissance il a été voulu. Un théâtre capable de réunir, et puis d’ouvrir à chacun un espace de
réflexion, de plaisir. Une mise en scène délibérément « vilarienne » dans sa sobriété et sa rigueur,
avec la simplicité de ce mur courbe et clair, qui parfois s’ouvre par segments sur le noir du néant,
de l’imprévisible. Il n’y a pas de palais d’où est chassé le Roi, il n’y a pas de lande où il s’en va
mourir. Juste ce mur qui encercle un espace indéfini où tout peut arriver Semblable, peut-être, à
celui dont disposait Shakespeare ? Les personnages y viennent vivre. Non pas en veston-cravate ni
en uniformes militaires. Ils sont en « costumes d’époque ». Plus précisément et en accord avec la
belle traduction poétique d’Yves Bonnefoyen ces costumes de théâtre qui, justement, annulent les
époques dans la mesure où ils marquent moins un temps précis de l’Histoire qu’une ambiance
historique, et la place qu’y tiennent les personnages.
Personnages qui se retrouvent donc là, par groupes familiaux autant que politiques.
Car Christian Schiaretti tient à ce que la tragédie du roi Lear ne se borne pas à l’errance
désespérée d’un vieillard aveugle, trahi par ses filles, mené par son Fou. Comme il l’a fait avec
Coriolan toujours de Shakespeare, créé en 2006, invité par le Festival d’Automne à Paris en 2008
il met en mouvement les mécanismes de la tragédie, les jeux et enjeux du pouvoir, leurs
inéluctables effets sur les êtres humains, sur leurs comportements, leurs sentiments, leurs relations.
Le pouvoir ! Lorsque Lear demande à ses filles d’exprimer clairement leur amour et leur respect, il
s’agit pour lui de retrouver une autorité, une influence que, plus ou moins consciemment, il sait avoir
déjà perdues, ce qu’il ne supporte pas. À la manière dont les deux aînées se prêtent au jeu, sans
trop faire semblant d’y croire, à la manière dont Cordelia tente de le raisonner, on peut supposer
que ce n’est pas la première fois, et qu’elles en ont assez.
Ce serait donc la fois de trop. Celle qui désorganise, déséquilibre l’édifice politico-familial, et de ce
fait, ouvre des perspectives, des ambitions nouvelles, entraîne ces princes et rois, et puis ceux qui
en dépendent, sur des chemins inconnus, incontrôlés. Des chemins sur lesquels beaucoup vont se
perdre. Et pas seulement Lear, qui se retrouve tel qu’en lui-même, et n’est plus, ne sera plus ni roi ni
père. Sinon trop tard
S’en rend-il compte, lorsque, dans son long manteau blanc, il offre sa dérisoire couronne, guère plus
impressionnante qu’un jouet oublié ?
Dans cette tragédie dont sont absents les sentiments, où les couples sont liés par les nécessités
politiques, Lear est le seul à chercher quelque chose d’autre, quelque chose de désintéressé.
L’affection, l’indispensable chaleur de l’amour. Alors Serge Merlin est là, tel un enfant abandonné,
tel un mourant en quête d’un regard, et il emporte le spectacle, il emporte les spectateurs Qui
d’autre que lui pouvait être ce Lear ? Il est unique.
Colette Godard
!
Le Roi
Lear
de William Shakespeare
mise en scène
Christian Schiaretti
Création †
10 janvier 15 février 2014
Grand théâtre, salle Roger-Planchon
Dossier pédagogique
Première partie
Avant le spectacle
Dossier réalisé par Philippe Manevy, Christophe Mollier-Sabet et Isabelle Truc-Mien,
enseignants missionnés par le rectorat au TNP.
2
Activité 1
Choix d'un texte
Le Roi Lear, Christian Schiaretti
et le projet d'un Théâtre National Populaire
Pourquoi Christian Schiaretti choisit-il de monter le Roi Lear ?
Réflexion à mener à partir d'une visite sur le site du TNP de Villeurbanne.
a Le Roi Lear et le répertoire du TNP
Demander aux élèves de lire la rubrique « Historique du TNP»
http://www.tnp-villeurbanne.com/le-tnp/lhistoire/historique-du-tnp
Comment comprenez-vous le sigle Théâtre National Populaire ?
A partir de l'histoire du TNP, on peut comprendre qu'il s'agit d'un théâtre soutenu par l'État, ayant une
vocation de « service public » dans le domaine de la culture : son objectif est de proposer des représenta-
tions exigeantes à un public aussi large que possible, et sur une grande partie du territoire, dans la pers-
pective d'une « décentralisation théâtrale ». Même si l'entreprise du TNP a été portée par des hommes
de théâtre très différents (Gémier, Vilar, Wilson, Planchon, Schiaretti), et dans divers lieux (Chaillot à
Paris, puis Villeurbanne) depuis 1920, un certain nombre de traits communs traversent son histoire :
des représentations devant de vastes assemblées (2500 places dans la salle de Chaillot, 667 places
dans la grande place du TNP)
des places peu chères
la tentative de créer des liens avec les spectateurs (écoles, universités, comités d'entreprise...)
la volonté de faire connaître le répertoire classique, mais aussi de faire découvrir au public des pièces
moins connues, anciennes ou contemporaines.
NB : dans la partie « Historique du TNP », des auteurs ou des spectacles sont cités : certains noms
(Corneille, Tartuffe, L'Avare) seront sans doute connus des élèves, d'autres (Kleist, Terra incognita, Peer
Gynt, Dans la jungle des villes), beaucoup moins.
En quoi une pièce comme Le Roi Lear peut-elle correspondre au projet d'un tel théâtre
aujourd'hui ?
Shakespeare est sans doute l'écrivain de théâtre le plus connu, mondialement, et Le Roi Lear fait partie
de ses tragédies les plus célèbres, avec Hamlet, Macbeth ou Roméo et Juliette. (On peut s'appuyer, pour
le montrer, sur les réécritures dont cette pièce a fait l'objet, mais aussi sur les nombreuses mises en
scène qui en ont été proposées, cf. infra). Par ce spectacle, il s'agit donc de rassembler les spectateurs
autour d'une œuvre majeure de la culture théâtrale mondiale.
3
b Le Roi Lear dans le parcours de Christian Schiaretti
A partir des rubriques « Historique du TNP » et « Christian Schiaretti » (http://www.tnp-villeurbanne.com/
le-tnp/christian-schiaretti), demander aux élèves d'observer les pièces montées par C. Schiaretti depuis
qu'il est directeur du TNP, pour répondre aux questions suivantes :
Pouvez-vous, en observant la liste des pièces montées par Christian Schiaretti, expliquer ses
choix ? A-t-il des auteurs ou des périodes de prédilection ?
[Pour rendre la chose plus lisible, on peut éventuellement classer les principaux spectacles dans une
frise chronologique].
Ce qui frappe d'abord dans le parcours de Christian Schiaretti, c'est la diversité de ses choix :
Diversité des périodes : théâtre grec antique (Sophocle), XVIe et XVIIe siècles (Cervantès, Calderón, Rojas,
Shakespeare, Molière), XIXe siècle (Strindberg), XXe siècle (Claudel, Brecht, Vinaver, Césaire)
Diversité des pays et des langues représentées, à l'intérieur d'un espace européen (Grèce, Espagne,
France, Suède, Allemagne...)
Diversité des genres et de registres : Christian Schiaretti a monté des tragédies comme des comédies,
et il a mis en scène des textes qui, au départ, n'étaient pas écrits pour le théâtre (Don Quichotte).
Cependant, deux fils rouges semblent traverser ce parcours : le goût du travail avec les acteurs et l’inté-
rêt pour des auteurs ayant un souci particulier de la langue, établissant des liens entre théâtre et poésie.
On peut interroger les élèves sur ces deux points.
A quoi voit-on l’intérêt de Christian Schiaretti pour le travail avec les acteurs ?
Le parcours de Christian Schiaretti est jalonné par des rencontres avec des comédiens marquants,
comme Nada Strancar, avec qui il monte plusieurs spectacles. De plus, le metteur en scène a fondé au
TNP une troupe permanente et une maison des comédiens, et il intervient régulièrement dans une école
de comédiens, l’ENSATT.
Quels faits montrent le goût de Christian Schiaretti pour les textes poétiques ?
La rencontre avec le poète Jean-Pierre Siméon et le fait que Christian Schiaretti a monté quatre de ses
textes à la Comédie de Reims.
La création des Langagières, « événement autour de la langue et de son usage ».
Le fait que plusieurs auteurs mis en scène par Christian Schiaretti, comme Claudel ou récemment
Césaire, sont aussi des poètes.
Comment expliquez-vous, en plus des raisons évoquées plus haut, le choix du Roi Lear ?
On notera tout d'abord que Christian Schiaretti a déjà monté une tragédie de Shakespeare, Coriolan, en
2006, et que ce spectacle a été récompensé par de nombreux prix.
Enfin, en s'appuyant sur une observation rapide de la distribution de la pièce, on peut noter que cette
œuvre est plus particulièrement propice à un travail de troupe, en même temps qu'elle offre des rôles
très importants à des acteurs d'expérience, à commencer par le personnage de Lear.
Cf. la distribution du Roi Lear : on peut dénombrer 23 comédiens !
Shakespeare, qui publie également des poèmes, est un auteur à la langue particulièrement dense et
poétique, comme le montrera le travail sur la traduction du Roi Lear.
1 / 54 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !