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UNIVERSITE MOHAMMED V- SOUISSI
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE -RABAT-
ANNEE: 200
THESE N°:
Résultats du traitement chirurgical
de la polypose adenomateuse familiale
(experience de la clinique chirurgicale "A")
THESE
Présentée et soutenue publiquement le :………………………..
PAR
Mlle. Imane TIJANI
Née le 11 Aöut 1981 à Rabat
Pour l'Obtention du Doctorat en
Médecine
MOTS CLES Polypose adenomateuse familiale – Anastomose iléo-anale – Anastomose iléo-rectale
– Cancer colorectal – Gêne APC.
JURY
Mr. A. BELKOUCHI
Professeur de Chirurgie Générale
Mr. L. IFRINE
Professeur de Chirurgie Générale
Mr. R. AFIFI
Professeur de Gastro Entérologie
Mr. R. MOHSINE
Professeur de Chirurgie Générale
Mr. M. RAISS
Professeur de Chirurgie Générale
PRESIDENT
RAPPORTEUR
JUGES
Toutes les lettres
ne sauraient trouver les mots qu’il faut…
Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude, l’amour,
le respect, la reconnaissance…
Aussi, c’est tout simplement que
Je dédie cette thèse …
A
La mémoire de mon très cher père
Allal Tijani
Si c’était avec des lignes qu’on pouvait exprimer l’amour, le
dévouement, le respect, et l’affection,tout l’encre du monde ne me
suffirait pour traduire mes sentiments envers le plus merveilleux des
êtres ;
En ton vivant, tu avais toujours été pour moi une grande fierté
ainsi qu’un magnifique modèle de labeur et de persévérance ;
Dieu seul sait combien tu me manques et combien j’aurais
souhaité ta présence à mes cotés à ce moment important de ma vie ;
Le destin a voulu que tu me quittes à un moment ou j’avais
encore besoin de ton amour, tendresse et générosité pour continuer
mon chemin ;
A toi mon très cher père que j’aime et aimerai toujours, que je
dédie ce travail ;
Qu’ ALLAH le plus puissant puisse te combler de sa générosité
et de sa sainte miséricorde.
A ma merveilleuse mère
Aucun mot, aucune dédicace ne saurait exprimer mon respect,
ma considération et l’amour éternel pour les sacrifices que tu as
consenti pour mon éducation et mon bien être.
Ton dévouement fut pour moi un constant encouragement ;
Je souhaite que cette thèse t’apporte la joie de voir aboutir tes
espoirs et j’espère avoir été digne de ta confiance.
Puisses tu accepter l'expression de ma profonde gratitude. Je
t’aime.
Tes prières ont été pour moi, d'un grand soutien. Puisse
ALLAH te garder et te procurer Santé et Sérénité.
A mon très cher frère Karim
Tu es ma joie, ma force, mon énergie positive….
Je voudrais exprimer à travers ce travail tous les sentiments
d’amour que je porte au meilleur des frères,
J’implore ALLAH qu’il t’apporte le bonheur et t’aide à réaliser
tous tes vœux et rêves.
A la mémoire de Mes Grands-parents
Je vous dédie ce travail et puisse Dieu tout puissant vous avoir
dans sa sainte miséricorde.
A mes adorables petits cousins
Imad – Eddine Saoudi, Nassim Chahine, Aniss Chahine , Et Anass
Saoudi . Je voudrais apporter ici à mes petits frères ,toute la chaleur
de mon affection et mon amour. Qu’ALLAH vous protège.
A ma très chère tante tourya et son époux
abdelkrim chahine
Je voudrais vous apporter à travers ce travail, tous mes
remerciements pour votre aide, générosité extrême, et votre soutien
qui ont été pour moi source de courage.
A la mémoire de ma tante Aicha
A ma tante Badia et son époux Allal Saoudi
A mon oncle Simohammed , son épouse ainsi que
leurs enfants
A mon oncle Mustapha et son épouse lalla Salama
A ma merveilleuse famille Tijani,
A la mémoire de mes oncles, Hadj mustapha, moha,M’hammed
,mes tantes, zahra, fatima ,que dieu vous garde dans sa sainte
miséricorde
A mes oncles, Hassan, Larbi, Tijani, Najib, Lahcan,
Abderrahman, Ahmed, Benaissa ainsi que leurs épouses
respectives ; A ma tante khadija ; Votre soutien, votre amour et vos
encouragements ont été pour moi d’un grand réconfort. Vous
représentez une immense fierté pour moi .
Qu’ALLAH le tout puissant vous accorde santé, bonheur et
prospérité.
A tous mes cousins et cousines Tijani, vous êtes mes valeurs
sures. Merci de m’avoir soutenue et redonnée confiance au moment
ou j’en avais besoin. Veuillez trouver dans ce travail, l’expression
de mon amour et mon affection indéfectible.
A Ibrahim Beddouche, merci pour l’aide et le soutien que tu m’as
apportés tout au long de nos études, et de m'avoir montré que le
travail et la passion ne sont pas incompatibles.
A toute la famille Beddouch : A mon oncle Amoqran, ma tante
Touria, Ali, youssef, Myriam et Omar.
A mes amis particulièrement chers,
Tayeb Bensaid, Nadia Ahbaddou, Diaa Benhsain, Nada Riahi ,FZ
Houssaini, Jihane Wafki , Jihane achour,FZ Jelloul, Radia Tangi ,
Khadija Taktak, Hanane, FZ Chaabani, Younes Chabraoui,
Ghizlane Rachidi, Belmkaddem Asmaa, Belmkaddem Zineb,
Soussi Ihsan, Malki Hicham, Issam Aymaz, Chagou Moncef,
Amine Chad, mariam Boubkraoui,Asmaa Essat,Mariam Lboukili,
A tous ceux que j’aime
A toute personne m’ayant consacré un moment pour m’aider, me
conseiller, m’encourager ou simplement me sourire.
A tous ceux que j ai omis de citer.
Remerciements
A notre Maître et Président de thèse,
Monsieur le professeur A.BELKOUCHI
Professeur de chirurgie générale
CHU Ibn Sina Rabat
Nous sommes très sensibles à l'honneur que vous nous faites en
acceptant la présidence de notre jury de thèse.
Votre ardeur dans le travail et vos qualités humaines et
professionnelles sont connues de tous et susciterons toujours notre
admiration.
Veuillez accepter, cher Maître, l'assurance de notre estime et
notre profond respect.
A notre maître et rapporteur de thèse
Monsieur le professeur L.IFRINE
Professeur de chirurgie générale
CHU Ibn Sina Rabat
Vous avez bien voulu nous confier ce travail riche d'intérêt et
nous guider à chaque étape de sa réalisation.
Vous nous avez toujours réservé le meilleur accueil, malgré vos
obligations professionnelles.
Vos encouragements, votre bienveillance méritent toute
admiration. Ce fut une joie d'avoir mené ce travail avec vous.
Voici l'occasion pour nous de vous exprimer notre profonde
gratitude tout en vous témoignant notre respect.
A notre maître et juge de thèse
Madame le professeur R.AFIFI
Professeur d’ Hépato-gastro-entérologie
CHU Ibn Sina Rabat
Nous sommes très honorés de vous avoir parmi ce jury de thèse.
Puisse ce travail témoigner de ma reconnaissance et de l’estime
que je porte à votre personne.
Veuillez croire à nos sincères remerciements.
A notre maître et juge de thèse
Monsieur le professeur R.MOHSINE
Professeur De chirurgie générale
CHU Ibna Sina Rabat
Nous vous remercions vivement de l’honneur que vous nous
faites en acceptant de siéger parmi notre jury de thèse.
Nous sommes très reconnaissants de la spontanéité avec
laquelle vous avez accepté de juger notre travail.
Veuillez croire, cher maître, à l’assurance de notre respect et
notre considération.
A notre maître et juge de thèse
Monsieur le professeur M. RAISS
Professeur de chirurgie générale
CHU Ibn Sina Rabat
Vous avez accepté avec grande amabilité de juger cette thèse.
Cet honneur nous touche infiniment et nous tenons à vous exprimer
nos sincères remerciements et notre profond respect.
A tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l’élaboration de ce
travail.
Je pense notamment à tout le personnel du service chirurgie
« A » de l’hôpital Avicenne, votre gentillesse et votre dévouement
ne peuvent que susciter le respect.
A tous ceux qui ont pour mission cette pénible tâche de soulager
l’être humain et d’essayer de lui procurer le bien être physique,
psychique et social.
INTRODUCTION ........................................................................................... 1
MATERIELS ET METHODES .......................................................................... 4
RESULTATS ..................................................................................................... 23
I/ Epidémiologie : ........................................................................................... 24
II/ Clinique : ................................................................................................... 25
III/ Examens complémentaires ........................................................................ 27
IV/ Traitement ................................................................................................ 32
V/ Evolution : ................................................................................................. 37
A/ Suites opératoires immédiates ............................................................. 37
B/ Evolution à distance............................................................................. 38
VI/Etude des lésions extra colorectales........................................................... 40
1/Lésions gastro duodénales ..................................................................... 40
2/Lésions de l’intestin grêle ..................................................................... 42
COMMENTAIRES – DISCUSSION .............................................................. 43
I/ Epidémiologie ............................................................................................. 44
II/ Clinique ..................................................................................................... 49
III/Diagnostic positif ....................................................................................... 50
IV/ Le traitement chirurgical .......................................................................... 55
V/- Résultats du traitement chirurgical .......................................................... 80
VI/Indications ................................................................................................. 109
VII/Surveillance .............................................................................................. 118
VIII/ Lésions extra coliques ........................................................................... 120
CONCLUSION............................................................................................... 135
RÉSUMÉ ......................................................................................................... 138
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ........................................................... 151
Liste des abréviations
PAF
: Polypose adénomateuse familiale
APC
: Adenomatosis polyposis coli
CPT : Coloproctectomie totale
CT
: Colectomie totale
AIA
: Anastomose iléo anale
AIR
: Anastomose iléo rectale.
ADK
: Adénocarcinome
AAP
: Amputation abdomino périnéale
NE
: Numéro d’entrée
TR
: Toucher rectal
OBS : Observation
N°
: Numéro
MA
: Marge anale
FOGD
: Fibroscopie oesogastro duodénale
TG
: Transit du grêle
Abd
: Abdominale
TDM
: Tomodensitométrie.
1
La polypose adenomateuse familiale (PAF) a longtemps été dénommée
« polypose recto colique familiale » parce qu’il semblait acquis que cette
maladie héréditaire atteignait exclusivement le colon et comportait seulement
pour risque évolutif dans son histoire naturelle la survenue, inéluctable, de
cancers colorectaux ; c’est bien le risque évolutif majeur, vue que 1% (1) des
cancers colorectaux sont en rapport avec une prédisposition héréditaire à
transmission autosomique dominante (2) (mutation au niveau du gêne dans le
bras long du chromosome 5 : 5q21q22 (3)), caractérisée par la présence d’un très
grand nombre d’adénomes ou de polypes adénomateux, qui est la Polypose
adenomateuse familiale ; et spontanément, l’apparition d’un cancer colorectal
est constante.
Ce risque a justifié l’exérèse « prophylactique » du colon, par colectomie
totale avec anastomose iléo rectale, ou par proctocolectomie totale avec
réservoir en « J » qui est devenue l’intervention de référence.
Dans l’histoire naturelle de la maladie, ont ensuite été connues des
manifestations pathologiques extra colorectales : à la dénomination « polypose
recto colique familiale » s’est alors substituée celle de « polypose adenomateuse
familiale », après qu’aient été mis en évidence le syndrome de GARDNER (4) et
le syndrome de TURCOT (5), et aussi, dans le cadre même des polyposes à
manifestations intestinales exclusives, l’existence éventuelle de polyposes
gastrique, duodénale, jéjuno iléale. Les manifestations extra colo rectales de la
polypose adenomateuse familiale tiennent une place prépondérante dans
l’évolution de la maladie après l’exérèse colique prophylactique.
La Coloproctectomie totale avec anastomose iléo anale (AIA), introduite
initialement par Parks et Nicholls à l’hôpital Saint Marks de Londres en 1978
2
(6),s’est donc imposée au cours des dernières années comme l’intervention de
référence pour le traitement de la PAF dans la mesure ou elle assure l’ablation
de la totalité des segments coliques et du rectum pathologiques, la poche d’iléon
jouant un rôle de réservoir fonctionnel en remplacement du rectum manquant, il
s’agit d’une intervention parfaitement codifiée avec un taux faible de mortalité
de 1% (7), en revanche la morbidité varie entre 13% et 62,7% ( 8) et peut se
manifester tant dans la période post opératoire immédiate que plus tardivement
longtemps après l’intervention. Néanmoins, les résultats fonctionnels à court et à
long terme ont démontré de bons résultats (9,10).
L’AIA a comme avantages par rapport aux deux autres techniques
proposées pour cette pathologie, premièrement de préserver le schéma corporel,
contrairement
à
l’iléostomie
terminale,
et
deuxièmement
de
traiter
définitivement la maladie, contrairement à l’anastomose iléo rectale dont
l’inconvénient est de laisser en place un rectum pathologique avec un risque non
négligeable de survenue de cancer sur le rectum restant.
Le but de cette étude étant donc, d’analyser le collectif des patients porteurs
d’une PAF et ayant été opérés dans la clinique chirurgicale « A » de l’hôpital
IBN SINA de RABAT, en évaluant les résultats du traitement chirurgical ainsi
que les complications post opératoires immédiates et tardives.
3
4
La
polypose
adenomateuse
familiale
correspond
à
une
entité
anatomoclinique précise, en particulier en ce qui concerne l’histologie des
polypes colorectaux. Il s’agit de polypes dits « néoplasiques », leur structure
pouvant être tubuleuse, villeuse, ou tubulo villeuse, en conséquent ont été
exclues les polyposes constituées exclusivement de polypes hamartomateux :
polyposes juvéniles et polyposes de Peutz et Jeghers.
Population d’étude :
Il s’agit d’une étude rétrospective étalée sur une période allant d’ octobre
1992 à décembre 2007, menée à la clinique chirurgicale « A » de l’hôpital Ibn
Sina à RABAT.
Vingt deux cas de PAF ont étés répertoriés et traités chirurgicalement au
sein du service.
Méthode de travail :
Pour mener ce travail, les dossiers cliniques de nos malades ont été
répertoriés et étudiés, ainsi que les registres des comptes rendus opératoires et
ceux des comptes rendus anatomopathologiques.
L’analyse rétrospective a permis le recueil de données concernant les
indications opératoires, les diagnostics histologiques préopératoires et postopératoires, ainsi que les complications médicales et chirurgicales, soit
immédiates, soit tardives.
5
Obs
Année N.E. Age Sexe
1992
2632 24
B4 ans
F
- P : allergique à la
penicilline.
-F : Père décédé à la
suite de rectorragies.
Obs.N° :1
(B.F.)
Signes Fonctionnels
Signes Cliniques
-Diarrhées liquidiennes depuis 3
mois avec émission de glaire ;
-douleurs parcourant le cadre
colique ;
-syndrome rectal ;
-Rectorragies minimes ;
-Amaigrissement non chiffré.
-Bon état géneral.
-TR : petite formation
polypoide à 5 cm de la
marge anale sur le versant
latéral droit.
1994
4786 27
B4 ans
F
-grande sœur opérée
en 1993 pour
polypose (syndrome
de GARDNER)
-mère diabétique.
Patiente cliniquement
asymptomatique (découverte lors
de la réalisation d’une enquete
familale)
-Bon etat géneral.
-Examen cutané : nodules
de consistance ferme ,
indolores, fixes, au niveau
du front et de la région
occipitale.
-TR : normal.
1994
4181 28
F0 ans
F
-Mère décédée par
une tumeur colique ;
-Frère présente un
adénocarcinome du
colon gauche.
-troubles du transit à type
d’altérnance diarrhées
constipation ;
-Rectorragies
TR : normal
Obs. N°2
(A.R.)
Obs. N°3
(C.K.)
Antécédents
6
Lavement Baryté
-Aspect en faveur d’une
polypose rectocolique
avec rétrécissement
irrégulier au niveau du
sigmoïde évoquant une
dégénérescenc locale.
OBS.
OBS.
N°1
ENDOSCOPIE
Colonoscopie :polypose diffuse avec
atteinte plus importante au niveau
rectosigmoidien : les polypes à ce niveau
sont ulcérés d’aspect néoplasique.
Rectoscopie : présence de trois
polypes sessiles.
Coloscopie :polypes disséminés à
OBS. 80 cm de la marge anale dont les
plus nombreux se trouvent au
N°2
niveau du colon descendant ,
sigmoïde et à 8 cm de la marge
anale ; Absence de signe
macroscopique de malignité.
OBS. COLOSCOPIE : multiples polypes
inférieurs à 0.5 cm de diamètre sur
N°3
tout le colon.
AUTRES
EXAMENS
BIOPSIE
Biopsie colique :
polyadenome tubuleux avec
signes de dysplasie légère et
absence d’element invasif
Echo abd : normale
FOGD : normale
Biopsie
rectale :polyadenomes
partiellement
dédifférenciés sans
caractère histologique
de malignité.
Biopsies coliques
éagées :
Lésions d’allure
bénigne..
LE 21 /10/92 :
Coloprocectomie totale
Avec anastomose iléoanale sur résevoir en
J + iléostomie.
Le 28/07/93 :fermeture de la stomie.
LE 19/07/94 :
Colectomie totale avec anastomose
iléo-rectale protégée par une
iléostomie
+abalation d’un polype rectal.
LE 18/10/94 :Rétablissement de
continuité.
TG :normal
FOGD : trois
formations
polypoides
7
INTERVENTION
CHIRURGICALE
LE 12/11/93 :Proctocolectomie
avec AIA et réservoir en « J » +
iléostomie latérale
LE 04/01/94 : rétablissement de
continuité.
Ana-path de la pièce
opératoire
Polypose rectocolique
dont un des polypes est le
siège d’un ADK
OBS
lieberkuhnien typiqueet
N°1
infiltrant (DUCKES B) à
14 cm de la limite
inférieure.
Polypose adénomateuse
sans signe de malignité
OBS
N°2
OBS
OBS
N°3
Suites opératoires immédiates
à J19 : syndrome fébrile avec
écoulement purulent par l’anus.TR :
abcès rétro-anastomotique :mise à
plat et antibiothérapie.Bonne
évolution par la suite.
Evolution / Recul
-A 3mois : réhospitalisation pour rechute fébrile ;écho :abcès
pelvien>drainage de l’abcès et antibiothérapie.
-le 22/04/94 : réhospitalisation pour stenose de
l’anastomose :dilatation+Induration au niveau de la cicatrice
médiane (tumeur desmoide)+Nodule isthmique thyroidien dont la
biopsie a révélé un ADK papillaire.
Bonne évoltution jusqu’en Mai 2000.
Malade perdue de vue
Une heure apès l’intervention :la
patiente a présenté un OAP avec arret
cardiaque récupéré après massage
cardiaque externe.
-Suites simples.
Suites opératoires simples
LE 28/11/94 :fistule anale :fil de nylon dans le trajet et mise à plat.
LE 04/03/96 : tumeur desmoide développée en intra abdominal; La
patiente a été mise sous Tamoxifène.
-04/00 :patiente réopérée pour deux tumeurs desmoides, dont la
résection avait été impossible +Néphrectomie droite.
> donc vue l’impossibilité de réaliser une résection tumorale, et
vue la résisatnce à l’hormonothérapie à base de Tamoxifène, on a
décidé d’entreprendre une radiothérapie externe dans le but
d’obtenir une réduction de la taille tumorale.
LE 10/05/05 :echo abd normale.
LE 05/04/07 : dernière consultation :bonne évolution.
8
Obs
Année
N.E.
Age
Sexe
1995
2080
B6
32
ans
F
1998
5286
18
ans
F
Obs.
N°4
(L.R)
Obs.
N°5
(B.K.)
1999
Obs .
N°6
(C.F)
4464
A9
26
ans
F
Antécédents
Signes Fonctionnels
Mère décedée suite une
polypose intestinale
dégénérée avec métastase
hépatiques.
Depuis 8 mois :
-Syndrome rectal ;
-Rectorragies minimes ;
-Troubles du transit intestinal à type
d’alternance diarrhées /
constipation ;
-Amaigrissement chiffré à 15 kg en
8 mois ;
-Asthénie, anorexie.
Aucun antécédent notable ; *depuis 2 ans :
Pas de cas similaire dans la -Douleurs abdominales ;
famille.
-Rectorragies ;
-syndrome dysentérique.
*depuis 1 mois :
- aggravation de cette
symptomatologie ;
-apparition de diarrhées
liquidiennes ;
-AEG
-P :opérée il y’a 11 ans
*Depuis 1 an :
pour un goitre, sous
-Diarrhée faite de 6 selles/jour,
thyroxine pendant 10ans.
liquidienne,verdatre ;
-F : pas de cas similaire
-Emission de glaire ;
dans la famille ;
-Douleurs abdominales diffuses ;
-Amaigrissement :7kg en 6 mois ;
-Pas de rectorragies.
9
Signes Cliniques
Lavement Baryté
-Sensibilité à la palpation
de la fosse iliaque gauche.
-TR : à 3 cm de la marge
anale :petite formation
polypseuse et irrégulière ;
le doigtier revient souillé
de sang.
-Polypose diffuse touchant quasi
exclusivement les segments coliques
gauche, sigmoïde,et rectal avec aspect
tumoral de deux éléments rectaux (PRC
respectant le colon droit)
-Empattement sensible au
niveau de l’hypochondre
gauche ;
-TR : normal.
-Sténose tumorale du colon gauche avec
présence de multiples images
lacunaires.
__________________
TR : présence de polypes
rectaux ;
Le doigtier ne ramène pas
de sang.
Hyperplasie micronodulaire diffuse de
la surface colique.
OBS.
ENDOSCOPIE
ANUSCOPIE : tumeur friable,
bourgeonnante de la charnière anoOBS. rectale.
N°4 RECTOSCOPIE :polypose rectale avec
dégénérescence probabale au niveau
de la charnière ano-rectale.
OBS.
N°5
OBS.
N°6
BIOPSIE
ADK bien différencié et
partiellement villeux ulcéré en
surface avec infiltration du
chorion (polypose dégénérée)
COLOSCOPIE :multiples petits polypes
lenticulaire au niveau du rectum mais à 30 cm
de la MA , il existe de nombreux polypes plus
grands sans intervalle de peau saine, réalisant
un aspect bourgeonnant avec sténose à son
niveau
BIOPSIE COLIQUE : polypes
hyperplasiques sans caractère
histologique de malignité
BIOPSIE GASTRIQUE :
normale
ANUSCOPIE :polype de 0,5cm de diamètre,
pédiculé siégeant au niveau de la jonction
anorectale RECTOSCOPIE :pas de polype
jusqu’à12cm de la MA.
COLOSCOPIE :atteinte diffuse de tout le colon
, qui est parsemé de polypes de petite taille.
(PRC)
-aspect de l’un des fragments :Polyade-nome rectal partiellement dédifférencié
avec des lésions de dysplasie légère à
modérée ; les autres fragments
correspondent à une muqueuse rectale
avec ebauche de formation
adenomateuse.
INTERVENTION
CHIRURGICALE
Echographie Abdominale : LE 13/10/95 : coloproctectomie
Absence d’anomalies
(amputation abdomino périnéale)
décelables.
subtotale avec caecostomie
Rx thoracique : normale
périnéale pseudo continente.
AUTRES EXAMENS
Echo abd : paroi intestinale
epaissie à gauche,
Cystoscopie :envahis-sement du dome vesical
TDM ABD :epaississement
tumoral étendu du colon gauche
et transverse+densification et
épaississement de la graisse
paracolique et para-rénale et
dilatation de la veine lombaire
gauche.
FOGD :normale.
Echo abd :normale
FOGD :normale
Transit du grele :élargissement
du cadre duodénal et
épaississement des plus
jéjunaux
Caryotype :sans anomalie.
10
LE 22/04/98 :colectomie subtotale avec
AIR TT elargie ; splenopancréatectomie
Caudale +gastrectomie partielle
+resection de 1ere anse jéjunale et
anastomose duodéno jéjunale(tm colique
gchenenvahissant le rétropéritoine et
l’étage sus mésocolique)
LE 15/06/99 :
Coloproctectomie totale avec anastomose
iléo anale avec réservoir en J + iléostomie
latérale.
LE 26/09/99 :rétablissement de continuité.
OBS
Ana-path de la pièce opératoire
Suites opératoires immédiates
Polypose avec ADK type
Suites opératoires simples.
lieberkuhnien partiellement colloide
infiltrant toute la paroi rectale sur
OBS polyadénome villeux.
N°4
Aspect de polypose colique diffuse Suites opératoires simples.
faite de polypes adénomateux bien
différenciés ; Pancréas siège d’une
nécrose isthmique post chirurgicale.
OBS
Absence de signe de malignité.(la
N°5
malignité est evidente
macroscopiquement,les coupes
histologiques ont dues etre réalisées
loin du processus tumoral)
Polyadenomes tubuleux dont
Suites opératoires simples.
quelques uns sont en différenciation
OBS villeuse et d’autres sont en dysplasie
N°6 modérée.
Absence de signe histologique de
malignité.
11
Evolution / Recul
-A 6mois : Récdive d’un ADK lieberkuhnien.
-Le 22/04/96 :Réintervention :ablation du caecum et
iléostomie terminale définitive.
Trois heures après sortie du bloc : Hémorragie
abondante de la plaie périnéale responsable d’un
collapsus cardio-vasculaire ; réopérée après mise en
condition ; La patiente est décédée le lendemain de
l’intervention.
-patiente perdue de vue ;
-enquête familiale non réalisée (refus de la part de la
famille).
Bonne évolution avec un recul de 6 ans et 5 mois.
(dernière consultation le 23/02/06; TR:
Hémorroïdes internes et fissure anale traités)
Observation
Année N.E. Age Sexe
1999
2466 29
A9 ans
M
Obs. N°7
Antécédents
Pas d’antécédents
personnels
particuliers ;
Pas de cas similaire
dans la famille.
(A.A.)
Signes Fonctionnels
Signes Cliniques
*depuis 1 an :
-troubles du transit intestinal à
type de diarrhée liquide ;
-douleurs abdominales diffuses ;
-Pas de rectorragies ;
-Amaigrissement chiffré à 12kg
en 1 an.
-TR : canal anal normal ;
Ampoule rectale tapissée
de nombreux polypes
sessiles de taille variable
de quelques mm à
quelques cm.
Lavement
Baryté
___________
________
2000
4800 49
EDR ans
F
P :-opérée il y’a 25
ans pour kyste
ovarien,
-HTA depuis 2 ans
sous régime sans sel ;
F : pas de cas
similaire dans la
famille.
Depuis 18 mois :
-rectorragies enrobant les selles ;
-pas de trouble du transit
intestinal ;
-pas de syndrome rectal,
-Amaigrissement non chiffré au
cours des 3 derniers mois.
-TR : tumeur
bourgeonnante dure, à 2
cm du sphincter anal
postéro latéral gauche ;
Doigtier propre.
2002
6694 34
F2
ans
F
-Diabète insulino
dépendant depuis 20
ans ;
- pas de notion de
polypes dans la
famille.
-douleurs abdominales ;
-diarrhées ;
-rectorragies abondantes.
-TR :présence de
formation polipoide
rectale.
Obs. N°8
(W.F.)
Obs. N°9
(G.B..)
12
Pas de lésion
organique visible.
OBS.
OBS.
N°7
OBS.
N°8
OBS
N° 9
ENDOSCOPIE
COLOSCOPIE : Présence de
multiples polypes étendus jusqu’au
caecum, par endroits ils sont très
volumineux, dont certains sont
nacrés ;
-présence d’anneaux de toenia
Saginata ;
(Polypose Colique totale)
COLONOSCOPIE :
-Présence de multiples polypes
jusqu’au caecum ;
-Présence d’une tuméfaction sur la
face antérolatérale droite du
rectum dure, infiltrante et
bourgeonnante.
RECTOSCOPIE : présence le long
du rectum de plusieurs polypes de
différentes tailles dont la plupart
sont pédiculés.Ceux à 6 cm sont
ulcérés à leur surface.
BIOPSIE
BIOPSIE
COLIQUE : Poly
adénome tubuleux
Avec des signes de
dysplasie légère
BIOPSIE
RECTALE : ADK
liberkhunien bien
différencié rectal sur
polypose.
AUTRES
EXAMENS
Echographie
Abdominale :
Normale
FOGD : normale ;
Rx CRANE ET
SINUS : normale ;
INTERVENTION CHIRURGICALE
LE15/03/99 :Coloproctecto-mie +AIA sur
réservoir en J + iléostomie de protection.
LE 21/05/99 : Rétablissement de continuité.
Rx poumons :
normale.
Echographie
abdominale :
Normale ;
FOGD :normale.
-Radiothérapie préopératoire.
Echographie
Abdominale :
Normale ;
Dosage ACE :
1,20ng/ml
LE 22/04/02 :colectomie subtotale avec AIR
LE28/04/02 : double stomie suite à une
péritonite post opéaratoire
LE 24/09/02 : proctectomie+anastomose iléo
anale sur reservoir en J + stomie latérale.
LE 17 /12/02 :Rétablissement de continuité.
13
LE 01/11/2000 : coloproctectomie totale
avec AAP + iléostomie droite.
OBS Ana-path de la pièce opératoire
Polypes adénomateux (poly
OBS
N°7
Suites opératoires immédiates
Suites opératoires simples
adénomes) sans signe de
Evolution / Recul
Enquête familiale non réalisée ;
Malade perdu de vue.
malignité.
Les 7 ganglions enlevés sont
indemnes.
ADK liberkhunien infiltrant la
Suites opératoires simples
OBS paroi jusqu’à la séreuse : stade B
Bonne évolution avec un recul de 4 ans.( dernière
consultation remonte au 30/05/05)
N°8 de DUCKES (limites de résection
saines)
Polyadénome villeux avec
-à J5:péritonite post opératoire, la
dysplasie sévère.
patiente a été réopérée avec double masses abdominales, et dont la biopsie a révélé une
OBS Pièce de
-Réhospitalisée le 07/12/04 :pour prise en charge de 2
tumeur desmoide ;avec atteinte de l’ovaire gauche.
stomie.
N°9 myomectomie :leiomyome utérin
-patiente mise sous tamoxifène.
avec absence d signes
-03/07/05 :nephrostomie bilatérale.
histoologiques de malignité.
14
Observation
Année N.E. Age Sexe
2004
6333 47
E4
ans
M
Obs. N°10
(J.A.)
2006
2758 37
F6
ans
F
Obs. N°11
(L.H.)
2006 1033 51
E7
ans
Obs. N°12
( B.F.)
F
Antécédents
P – à l’age de
9ans,fractures étagées
post traumatique ;
-Notion de
transfusions ;
F :notion de PAF chez
le frère et la mère..
Signes Fonctionnels
Depuis 1an :
Signes Cliniques
Lavement Baryté
-TR : normal
-rectorragies minimes ;
-Douleurs abdominales ;
-amaigrissement non chiffré.
- sœur et père ayant
une pathologie
intestinale non
précisée.
Depuis 5 mois :
-douleurs abdominales,
-rectorragies ;
-AEG.
Depuis 15 jours :syndrome
subocclusif.
-occlusion ayant nécessité un
colostomie de décharge.
-asthmatique depuis
Depuis 2 ans :
30 ans sous ventoline -douleurs abdominales,
et corticothérapie au -diarrhées liquidiennes,
long court (celestene) -rectorragies de moyenne
-son enfant est décédé abondance.
depuis un an à cause - conservation de l’état géneral.
d’ un problème
carcinologique
intestinal non précisé.
15
_______
. TR : normal
_______
TR :présence de 2
surrélévations d’environ
un cm de diamètre au
niveau de la face
posterieure et antérieure à
4 cm de la marge anale ,le
doigtier ramène du sang.
Multiples images
lacunaires arrondies
interessant tout le cadre
colique entrant plus dans
le cadre de polypes.
OBS.
ENDOSCOPIE
COLONOSCOPIE : polypes
OBS.
Recto coliques disséminés.
N°10
COLOSCOPIE : présence de multiples
polypes de tailles et formes variables à partir
de 3 cm de la MA avec sténose d’allure
maligne infranchissable au niveau de l’angle
colique gauche.
BIOPSIE
Adénomes tubulo villeux
avec rares foyers de
dysplasie légère ?
-ADK bien différencié et
infiltrant le rectum.
-ADK liberkhunien bien
différencié et infiltrant
l’angle colique gauche.
Obs
n°11
OBS
N°12
RECTOSIGMOIDOSCOPIE :
Plusieurs polypes irréguliers friables ; polype
à 12 cm de la marge anale.
COLOSCOPIE : polypose diffuse sur tout le
colon (polypes de tailles et de formes
variables)
-adénomes tubuleux
coliques bien différenciés
sans dysplasie.
-polypose adénomateuse
avec quelques adénomes
tubulo-villeux en
dysplasie de haut grade ;
AUTRES EXAMENS
________
-FOGD : à partir de D1 : plusieurs
polypes avec une papille
augmentée de taille d’aspect
villoide suspect.
-biopsie : adénome tubulo villeux
en dysplasie de haut grade.
-écho et TDM abd : importante
distension intestinale en amont
d’une lésion d’allure tumorale
sigmoidienne.
-TG : présence au niveau de l’iléon
d’une image en rapport avec un
polype.
-NFS :hémoglobine à
6,9g/dl(transfusion de quatre culots
globulaires)
-FOGD : pas de polypes.
-TG : normal ;
-Fond d’œil : présence de foyer
d’hypertrophie de l’épithélium
pigmentaire.
-écho abdomino-pelvienne :
normale.
16
INTERVENTION
CHIRURGICALE
LE12/01/05 :coloproctecto
Mie totale +anastomose iléo anale sur
réservoir en J et iléostomie de protection.
LE 03/07/06 :
-coloproctectomie + anastomose iléo anale
sur réservoir en J + iléostomie.
-Duodenotomie+ablation
D’un gros polype ;
-Ampullectomie + réimplantation du
choledoque et wirsung ;
-drain transcystique (cholécystectomie) ;
-fermeture du moignon duodénal.
LE 15/12/06 :
Colectomie totale +proctectomie +AIA sur
réservoir + iléostomie.
LE 27/03/07 : rétablissement de continuité.
OBS
Ana-path de la pièce opératoire
Suites opératoires immédiates
Evolution / Recul
OBS
N°10
Polyadénomes tubuleux avec
dysplasie épithéliale de bas grade
et parfois plus sévère en surface
(dysplasie de haut grade)
-les suites opératoires ont étées
simples ;
-le patient est décédé à J+5 (décès
non expliqué)
OBS
N°11
-ADK liberkuhnien bien
différencié stade
pT3NOMx,(OMS2004)
-cholécystite chronique non
spécifique ;
-polype duodénal villeux en
transformation
maligne :adénocarcinomateuse
infiltrant la musculeuse.
-discrète portite nn spécifique.
A J+7 : Péritonite post
La patiente a été perdue de vue.
opératoire :toilette péritonéale(pas
de lachage duodénal ni du reservoir)
OBS
N°12
Polypose adenomateuse avec
quelques adénomes tubulo’villeux
en dysplasie de haut grade.
Suites opératoires simples.
17
La patiente a été perdue de vue.
Obs
Année
N.E. Age Sexe
2006
2794 50
E7
ans
M
Obs.
N°13
(B.H.)
Signes Cliniques
Lavement Baryté
-polyarthrite rhumatoide
;
-UGD traité il y a 6ans ;
-Appencidectomie en
1992 ;
-grande soueur
colectomisée pour
MICI.
Depuis 6 mois :
-Diarrhées ;
-douleurs abdominales ;
-ténesmes ;
-rectorragies ;
-amaigrissement non chiffré.
-TR : normal ;
-existence de deux
adénopathies bilatérales de la
chaine jugulaire interne ;
-masse cervicale antérieure.
Pas d’antécédents
particuliers
Depuis un an :
-Diarrhées glairo-sanglantes ;
-Rectorragies ;
Amaigrissment chiffré à 5 kg en 3
mois.
TR : normal
Pas de lésion organique
visible .
-plusieurs images lacunaires
au niveau de l’angle colique
droit ;
-présence d’une image
lacunaire au niveau du bord
mésentérique de l’angle
colique droit, marginale,
d’aspect suspect.
1054 27
E7
ans
2007
6474 41
ans
F
-pas d’antécédent
personnel particulier,
-Frère opéré pour PAF.
-douleurs abdominales diffuses,
-diarrhées liquidiennes,
-un épisode de rectorragies ,
-amaigrissement chiffré à 4 kg en 2
mois.
TR :normal.
2007
59
ans
F
-pas d’antécédents
particuliers.
-diarrhées glairo sanglantes,
-AEG .
-tumeur au niveau de la fosse
iliaque droite palpable ;
-TR : normal
Obs.
N°15
(A.H.)
Obs.
N°16
(B.M.)
Signes Fonctionnels
2007
Obs.
N°14
(M.K)
M
Antécédents
18
__________.
OBS.
ENDOSCOPIE
OBS. RECTOSIGMOIDOSCOPIE : polypes tubulo villeux recto
sigmoidiens moyennement
N°13 Polypes rectosigmoidiens
COLONOSCOPIE : aspect de différenciés.
PAF dégénérée.
OBS.
N°14
OBS. COLOSCOPIE :processus
N°15 ulcéro bourgeonnant
circonférentiel et
infranchissable par le
coloscope, et à 15
cm :existence d’un petit
polype sessile.
OBS. Coloscopie :aspect de PAF
N°16 dégénérée.
AUTRES
EXAMENS
BIOPSIE
BIOPSIE
RECTOCOLIQUE : ADK
moyennement différencié,
liberkhunien ulcéro infiltrant
du colon situé à 40 cm de la
marge anale.
-1er polype sessile à 15 cm
de la MA :adénome tubuleux
en dysplasie de bas grade ;
-Processus ulcéro
bourgeonnant à 25 cm de la
MA moyennement
différencié et infiltrant.
Transit du grele :
normal ;
Rx thoracique :
normale ;
FOGD :sans anomalies.
Echo abdominale :
normale.
INTERVENTION CHIRURGICALE
LE 24/04/06 :coloproctectomie +réservoir à la
peau.(car la descente s’est avérée impossible)
-6 séances de chimiothérapie adjuvante à 21 jours
d’interval ;
17/01/07 : AIA +iléostomie.
05/10/07 : fermeture de la stomie.
LE 03/04/07 :coloproctectomie totale + anastomse
iléo anale sur réservoir + iléostomie de
protection ;
LE 28/06/07 :Rétablissement de coninuité.
Echo
abdominale :normale
Le 27/11/07 :colectomie totale avec anastomose
iléo rectale et ablation de deux petits polypes dans
le rectum restant.
TDM :aspect de
dégénérescence de la
PAF.
LE 14/12/07 :colectomie totale avec AIR +
résection de 3 polypes au niveau du rectum
(vu l’age de la patiente, traitement
conservateur, d’autant plus qu’il y a peu de
polypes au niveau rectal)
19
OBS
Ana-path de la pièce opératoire
ADK type liberkuhnien bien différencié infiltrant toute la hauteur
de la paroi colique sur polypose adénomateuse avec métastases
OBS ganglionnaires 6N+/10N ;limites de résection saines.
N°13
Polyadénome tubuleux de dysplasie de haut grade .
OBS.
N°16
Evolution / Recul
Le 03/07 : TR : sténose annulaire ; et
l’index baryté a retrouvé une petite fistule.
12/11/07 :bon état géneral,à revoir avec
ETG et ACE et Rx poumon.
Suites opératoires LE 08/07/07 :péritonite post opératoire
simples
(post rétablissement de continuité), due au
lâchage du réservoir ,opérée avec
iléostomie au niveau de la fosse iliaque
droite.
LE 17/02/08 :réhospitalisé pour
rétablissement de continuité.
Simples
bonne évolution
OBS
N°14
OBS.
N°15
Suites opératoire
immediates
Fistules dirigées
sur réservoir
(confirmées avec
l’index baryté)
ADK moyennement différencié invasif infiltrant la paroi colique
jusqu’à la séreuse de stade pT3N1 associé à un deuxième foyer
adénocarcinomateux invasif de stade pT1 sur polypose
adénomateuse ;limite de résection distale saine,limite de résection
proximale comporte un adénome tubuleux en dysplasie de bas
grade ; le polype à 10 cm :remaniements inflammatoires
polypoides sans éléments dysplasiques.
ADK coliques droits tubulo villeux avec inflexion colloïde
simples
muqueuse , bifocaux infiltrant la paroi colique jusqu’à la séreuse
sans atteinte des ganglions.
20
Bonne évolution
>>> Six autres patients
ont été hospitalisés au sein du service pour
polypose adénomateuse familiale, mais dont les dossiers cliniques n’ont pas été
retrouvés :
-patient N°17 :, seul le compte rendu opératoires a été retrouvé :
 Abdelhak E. (1992) (N.E. 27192) :
Compte rendu opératoire :
- médiane à cheval sur l’ombilic agrandie jusqu’au pubis,
- décollement colo-pariétal et colo-épiploique à partir de la droite après
repérage et refoulement des deux uretères droit et gauche, on emporte
la moitié gauche du grand epiploon ;
- section de la racine du mésocolon transverse , la libération de l’angle
colique gauche est laborieuse ;
- ligature section des différents pédicules coliques et l’AMI ainsi que la
VMI à sa terminaison ;
- colectomie totale laissant le rectum en place, et qui contient de
muliples polypes dont certains sont enlevés et d’autres coagulés ;
- anastomose iléo-rectale termino terminale après agrandissement de la
bouche iléale ;
- péritonisation + épiploplastie du coté droit jusqu’à l’anastomose,
- paroi, plan par plan ;
- a l’ouverture de la pièce, il existe de multiples polypes, au niveau de
l’angle colique gauche, l’aspect macroscopique est en faveur d’une
transformation maligne.
21
- patiente N°18: A.H. , (1999) (NE :2217) de sexe féminin, âgée de
30ans, hospitalisée pour polypose rectocolique familiale, traitée par
coloproctectomie totale avec anastomose iléoanale sur réservoir en
« J » et iléostomie latérale, et chez qui l’iléostomie n’a pas été fermée
et qui a présenté dans les suites opératoires une défense abdominale et
inflammation du réservoir ,une ablation du réservoir a été réalisée
avec iléostomie terminale. L’étude anatomopathologique de la pièce
de colectomie était en faveur d’une polypose rectocolique sans signe
de malignité.
- patient N°19 : Ilyass S. 25 ans (2000) (NO :254)
Traitement chirurgical :coloproctectomie totale avec anastomose iléo anale
sur réservoir en « J » (le 27/04/00)
Compte rendu anapath : polypose rectocolique adénomateuse sans signe de
malignité ;
-Patiente N°20 : Malika M. (1997) (339B7)
-Patiente N°21: Fatna M . (1996) (8699)
-Patient N°22 : Hassan M. (1999) (5475A9)
22
23
I/ EPIDEMIOLOGIE :
1/ Incidence / Fréquence :
Vingt deux cas de PAF ont étés colligés au sein du service entre octobre
1992 et Décembre 2007, soit une moyenne de 1.46 cas /an.
ANNEE NOMBRE DE CAS
1992
2 cas
1994
2 cas
1995
1 cas
1996
1 cas
1997
1 cas
1998
1 cas
1999
4 cas
2000
2 cas
2002
1 cas
2004
1 cas
2006
3 cas
2007
3 cas
TOTAL :
22 cas / 15 ans
Tableau n°1: nombre de cas par an
Sur l’ensemble des cas répertoriés, seuls 16 malades sont retenus, car leurs
dossiers sont exploitables sur toute la durée de l’étude.
24
2/ Age :
- L’âge d’apparition des signes fonctionnels varie entre 16 ans et 49 ans
avec une moyenne d’age de 33 ans.
- L’âge au moment du diagnostic et du traitement chirurgical varie entre
18 ans et 60 ans avec un age moyen de 35 ans.
3/ Sexe :
- Il existait une différence entre le nombre d’hommes et de femmes :
quinze femmes et sept hommes, soit un sexe ratio de 2.14 F/H.
II/ CLINIQUE :
A/Délai des symptômes :
- Une patiente était cliniquement asymptomatique au moment du
diagnostic, la découverte de la PAF chez elle, a été faite lors de la
réalisation d’une enquête familiale.
- Pour le reste des patients, le délai entre le début des symptômes et le
diagnostic (intervalle libre) varie entre 3 mois et 6 ans, soit un délai
moyen de 17,38 mois.
B/ La symptomatologie clinique :
1/ Rectorragies :
Constituent le premier signe d’appel : 13 cas sur 16 de nos patients, leur
abondance est extrêmement variable pouvant accompagner la selle ou
indépendamment de celle-ci.
25
2/ Troubles du transit :
Sont présents chez 12 patients sur 16 de notre série, à type de diarrhées
chez 10 malades, et d’alternance de diarrhées – constipation chez deux autres.
3/ Douleurs abdominales :
Dix malades de notre série présentaient des douleurs abdominales diffuses.
4/ Le syndrome rectal :
A été rapporté par trois de nos patients, à type de ténesme, épreintes et faux
besoin.
5/ Signes généraux :
Dans notre série, 12 malades sur 16 présentent une altération de l’état
général avec amaigrissement chez dix malades,non chiffré chez 5 patients, et
chez les 5 autres, chiffré à :
-5 kg en 3 mois………...…2 cas
-7 kg en 6 mois…………...1 cas
-12 kg en 1 an ……………1 cas
-15 kg en 8 mois………….1 cas
C/ Examen physique :
- Le toucher rectal a été réalisé chez tous les patients, et a été normal chez
neuf d’entre eux, et chez sept autres il a mis en évidence :
tumeur bourgeonnante dure à 2 cm du sphincter anal postéro latérale
gauche chez un patient;
polypes rectaux chez deux patients.
26
petite formation polypoïde à 5 cm de la marge anale, sur le versant
latéral droit chez un patient
petite formation polypeuse et irrégulière à 3 cm de la marge anale
chez un patient,
formation polypoïde rectale chez un patient,
et enfin, la présence de 2 surélévations d’environ 1 cm de diamètre au
niveau de la face postérieure et antérieure à 4 cm de la marge anale
chez un patient.
- Le reste de l’examen clinique était pauvre pour la majorité des malades
en dehors d’un empattement de l’hypochondre gauche chez une patiente,
une sensibilité à la palpation de la fosse iliaque gauche chez une autre et
enfin, la palpation d’une tumeur au niveau de la fosse iliaque droite dans
un dernier cas.
III/ EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
- L’ano-rectoscopie : a été réalisée chez 7 malades et a montré :
plusieurs polypes tapissant le rectum chez 4 malades.
polype de 0.5 cm de diamètre pédiculé au niveau de la jonction anorectale chez un patient ;
une tumeur dure et bourgeonnante chez deux patients.
- La colonoscopie : a été réalisée chez 13 malades montrant un aspect de
polypose recto colique diffuse. Chez 6 d’entre eux, l’examen
endoscopique était en faveur d’une dégénérescence maligne de la
polypose :
27
Un aspect bourgeonnant dans un cas ;
Des polypes ulcérés d’aspect néoplasiques dans un cas
Une sténose infranchissable d’allure maligne dans un cas ;
un aspect de PAF dégénérée non précisé dans trois cas.
La biopsie colique et rectale a confirmé la dégénérescence maligne de la
PAF chez 7 patients sur 14 ou elle a été réalisée.
-Le lavement baryté : a été réalisé chez 8 patients et a mis en évidence :
Une sténose tumorale dans deux cas.
Polypose diffuse touchant quasi exclusivement les segments coliques
gauche, sigmoïde et rectal, avec aspect tumoral de deux éléments
rectaux dans un cas ;
Multiples images lacunaires arrondies intéressant tout le cadre
colique dans deux cas ;(figure 1)
Plusieurs images lacunaires dont une au niveau du bord
mésentérique
de
l’angle
colique
droit,
marginale,
d’aspect
suspect.figure 2)
Le lavement baryté réalisé chez deux autres patients n’a montré aucune
anomalie.
28
Figure 1 : Lavement baryté réalisé chez la patiente de l’observation n°12 : multiples
images lacunaires interessant tout le cadre colique
Figure 2 : Lavement baryté réalisé chez la patiente de l’observation n°15 : image
lacunaire marginale d’aspect suspect au niveau du bord mésentérique
de l’angle colique droit
29
2/ Autres examens complémentaires :
- Endoscopie digestive haute : a été réalisée chez huit malades, et a montré
des polypes duodénaux chez deux malades.
- Echographie abdominale : examen réalisé chez 11 patients, et a
objectivé :
une paroi intestinale épaissie à gauche dans un cas
une importante distension intestinale en amont d’une lésion d’allure
tumorale sigmoidienne dans un autre cas
- Radiographie pulmonaire : Réalisée chez tous les malades n’a pas révélé
d’anomalie.
- TDM abdominale : a été réalisée chez 3 patients porteurs de PAF
dégénérée et a révélé :
un épaississement tumoral étendu du colon gauche et colon
transverse avec une importante densification de la graisse para
colique et para rénale antérieure et dilatation de la veine lombaire
gauche dans un cas ;(figure 3 )
30
Figure 3 : TDM abd réalisée chez la patiente de l’obs.n°5
une importante distension intestinale en amont d’une lésion d’allure
tumorale sigmoidienne dans un cas (figure 4)
Figure 4 : TDM abd réalisée chez la patiente de l’obs. n° 11
aspect de polypose dégénérée dans un autre cas.
- Un transit du grêle : a été réalisé chez cinq patients, s’est révélé normal
chez trois d’entre eux, et a montré un élargissement du cadre duodénale
avec épaississement des plis jéjunaux chez un patient, et la présence au
niveau de l’iléon d’une image en rapport avec un polype chez un autre.
31
- Une cystoscopie : a été réalisée chez une patiente porteuse d’une PAF
dégénérée et a montré un envahissement du dôme vésical.
IV/ TRAITEMENT :
Les différentes interventions chirurgicales réalisées on été comme suit :
Coloproctectomie totale avec AIA sur réservoir dans 9 cas (56.25%)
Colectomie totale avec anastomose iléo rectale dans 5 cas (31.25%)
Amputation abdomino-périnéale dans 2 cas (12.5%)
 La coloproctectomie totale avec anastomose iléo anale sur réservoir en
« J » a été choisie en première intention chez neuf patients en raison
d’atteinte recto colique diffuse avec un ADK colique chez deux
patients, et un ADK recto colique chez deux autres malades. (figures 5,
6, 7)
Figure 5 : Pièce de CPT (observation n°11)
32
Figure 6 : Pièce fermée de CPT (observation n°12)
Figure 7 : Pièce ouverte de CPT (observation n°12)
33
 La colectomie totale avec anastomose iléo rectale a été réalisée chez
cinq patients :
- une patiente présentant une polypose colique diffuse avec atteinte
rectale peu importante, l’intervention chirurgicale a été terminée par
une ablation de polypes rectaux ;
- une patiente ne présentait pas de polypes dans le rectum ;
- une patiente présentant une polypose colique, avec peu de polypes au
niveau rectal ;(AIR laissant presque 5-6 cm du rectum)
- une patiente ayant deux processus adénocarcinomateux sur polypose,
l’un à 15 cm et l’autre à 25 cm de la marge anale : colectomie totale +
ablation de polypes rectaux ;(figures 8, 9)
- une patiente porteuse de PAF dégénérée au niveau du caecum, avec
résection de 3 polypes rectaux.
Figure 8 : Pièce fermée de colectomie totale (de l’observation n°15) (PAF dégénérée)
34
Figure 9 : PAF dégénérée ; pièce ouverte (observation n°15)
 L’amputation abdomino- périnéale (AAP) : a été réalisée chez deux
patients
- Un premier patient présentait un ADK lieberkuhnien rectal, et chez
qui une colectomie totale avec AAP et iléo stomie définitive droite a
été réalisée
- Un deuxième patient présentait un ADK lieberkuhnien infiltrant la
paroi rectale avec une polypose diffuse touchant quasi exclusivement
les segments coliques gauche, sigmoïde et rectal, et chez qui une
coloproctectomie subtotale avec AAP et caecostomie périnéale
pseudo continente avait été réalisée.
35
Anatomopathologie de la pièce opératoire :
- L’examen histologique des pièces opératoires a montré:
Adénomes tubuleux……………………….………8 cas
Adénomes villeux………………………..…...…..2 cas
Adénomes tubuleux et villeux……………….……3 cas
- Pour 6 malades un état dysplasique était signalé (37.50%) :
Dysplasie légère ………………………………….2 cas
Dysplasie modérée………………………………..1 cas
Dysplasie sévère…………………………………..3 cas
- Chez cinq patients, l’étude anatomopathologique de la pièce
opératoire n’a pas montré de signe de malignité ;
- Dix patients, soit 62.5 % étaient porteurs d’une PAF dégénérée, dont
7 étaient porteurs d’un ADK.lieberkuhnien, et 3 avaient une
adénomatose avec dysplasie de haut grade.
 deux cas de dégénérescence au niveau rectosigmoidien (à 12 et à
14 cm de la marge anale)
 deux cas de dégénérescence rectale
 trois cas de dégénérescence colique ( l’un à 40 cm de la marge
anale, et deux au niveau du colon gauche)
 un cas de dégénérescence à la fois colique et rectale
 deux cas avec double foyer carcinomateux coliques.( à 15 et 25 cm
de la MA dans un cas, et dans le deuxième cas, présence d’une
36
grande tumeur caecale et une autre plus petite à 4 cm de la
première)
V/ EVOLUTION :
A/ Suites opératoires immédiates :
1/ Mortalité :
-
Un seul décès sur 16, à J 4 après coloproctectomie totale avec
anastomose iléo anale sur réservoir en « J »
-
La cause du décès est restée inexpliquée.
2/ Morbidité :
-
Les suites opératoires immédiates ont été simples chez 62.5%
de nos malades (10 patients sur 16)
-
La morbidité totale dans notre série était de 31.25% (5 malades
sur 16)
 9 coloproctectomies totales avec AIA sur réservoir en « J » ont été
réalisées d’emblée avec des suites opératoires ayant été comme suit :
-
Simples……………………..……..……………………..5 cas
-
Péritonite post-opératoire (il n’y avait pas de lachage du
réservoir).……………………………………....……....1 cas
-
Abcès rétro anastomotique…..………………………...1 cas
-
Fistule dirigée……………….…..……………..…..…..1 cas
 Les suites opératoires des deux colectomies avec AAP ont été simples ;
37
 Pour les colectomies totales avec AIR, les suites opératoires immédiates
ont été simples dans trois cas, marquées par une péritonite post
opératoire ayant nécessité une double stomie dans un cas, et enfin,par
un œdème aigu du poumon et arrêt cardiaque, récupéré après massage
cardiaque externe dans un autre cas.
B/ Evolution à distance :
- Cinq malades ont été perdus de vue soit 31.25%
- Neuf malades ont été suivis régulièrement en consultation avec un
délai moyen de 62.85 mois.
1/ Mortalité / Morbidité :
- La mortalité tardive a concernée une patiente ayant bénéficié d’une
colectomie subtotale avec amputation abdomino périnéale avec
caecostomie pseudo continente, et qui a présenté 6 mois après, une
récidive locale d’un ADK lieberkuhnien ayant nécessité une ré
intervention ; la patiente est décédée en post opératoire suite à une
hémorragie responsable d’un collapsus cardio vasculaire.
- La morbidité tardive était de 31,25% (5 cas)
 Dans le groupe des coloproctectomies totales avec anastomose iléo
anale :
- Une première patiente a présenté après trois mois de l’intervention un
abcès pelvien drainé, puis à 18 mois, une sténose anastomotique
(traitée par dilatation transanale) associée à une tumeur desmoide au
niveau de la cicatrice médiane et d’ un ADK papillaire de la thyroide
38
et a donc bénéficié d’une isthmolobectomie première. Cette patiente a
été perdue de vue par la suite.
- Une deuxième patiente a présenté après un an de l’intervention
chirurgicale, une fistule anale traitée par mise à plat avec fil de nylon
dans le trajet de la fistule ; après 2 ans et 4 mois, une occlusion
intestinale aigue. De multiples biopsies profondes ont été réalisées au
niveau d une masse abdominale qu’on n’a pas pu réséquer.L’aspect
histologique avait été en faveur d’une tumeur desmoïde. La patiente
avait été mise sous TAMOXIFENE, l’évolution a été marquée par
une stabilisation.
Après 8 ans et 3 mois, La patiente a été réopérée avec mise en évidence de
deux tumeurs desmoïdes dont la résection s’était avérée impossible ; la patiente
avait également subi une néphrectomie droite.
Donc vu l’impossibilité de réaliser une résection tumorale et la résistance à
l’hormonothérapie à base de TAMOXIFENE, on a décidé d’entreprendre une
radiothérapie externe dans le but d’obtenir une réduction de la taille tumorale.
L’évolution par la suite s’est faite vers la stabilisation dans un recul de 13
ans et 5 mois.
- Un patient a présenté après 3 mois de l’intervention, une péritonite
post opératoire (après 8 jours du rétablissement de continuité). Il
s’agissait d’une péritonite stercorale due au lâchage du réservoir,
opérée, avec Iléo Stomie au niveau de la fosse iliaque droite.
- La patiente ayant eu une colectomie totale avec anastomose iléo
rectale transformée en AIA dans un second temps a été ré hospitalisée
39
après 2 ans et 8 mois pour prise en charge de deux tumeurs
desmoïdes, la patiente a été mise sous traitement hormonal à base de
TAMOXIFENE.
 Dans le groupe de colectomies totales avec anastomoses iléo rectales :
Le recul était insuffisant (3 mois) pour deux malades, quant aux deux
autres, ils ont été perdus de vue.
2/ Résultats fonctionnels
- La fréquence des selles quotidiennes était en moyenne, chez les
patients ayant eu une AIA avec réservoir, de 4 selles/jour avec des
extrêmes de 2-6 selles / jour ;
Le recul moyen était de 7 ans (extrêmes de 1 an et 6 mois à 13 ans et
5 mois) ;
- Dans le groupe des patients ayant eu une AIR, la fréquence moyenne
des selles quotidiennes était de 3 selles/ jour, dans un recul de 3 mois.
VI/ ETUDE DES LESIONS EXTRA COLORECTALES:
1 / Lésions gastro duodénales :
Sept patients n’ont pas eu d’endoscopie digestive haute.
Neuf malades ont eu au cours de l’évolution de la maladie une fibroscopie
œsogastroduodénaux (FOGD), huit parmi eux en pré opératoire, et une patiente
en post opératoire.
Deux malades ont présenté des anomalies lors de la FOGD :
- Aspect Macroscopique : chez une première patiente, on a retrouvé à
partir de D1 plusieurs polypes avec une papille augmentée de taille
40
d’aspect villoide suspect ; Chez une deuxième patiente, la fibroscopie a
montré la présence de trois formations polypoïdes duodénales.
- Aspect microscopique : une biopsie a été réalisée chez la première
patiente et a révélé un adénome tubulo villeux en dysplasie de haut
grade. L’examen histologique n’a pas été réalisé chez la deuxième
patiente.
- Etude thérapeutique : Une duodénotomie avec ampullectomie (figure
10 a,b) et réimplantation du cholédoque et du wirsung a été réalisée
chez la première patiente ; alors que chez la deuxième, aucun geste n’a
été réalisé.
41
(a)
(b)
Figure10 : Ampullectomie réalisée chez la patiente de l’observation n°11
a : vue per opératoire
b : pièce opératoire
2- Lésions de l’intestin grêle :
Cinq malades ont eu en pré opératoire un transit du grêle ; Trois fois,
l’examen était normal, une fois il montrait un élargissement du cadre duodénal
et épaississement des plis jéjunaux, et enfin, dans un autre cas, il montrait la
présence au niveau de l’iléon d’une image en rapport avec un polype.
42
43
 Notre étude portait sur 16 actes chirurgicaux réalisés dans le cadre du
traitement de la PAF
 Le premier objectif de cette étude était de rapporter notre expérience
chirurgicale sur une série consécutive de malades porteurs de polypose
adénomateuse familiale.
 Le second objectif consistait à comparer nos résultats à ceux de la
littérature.
I/ EPIDEMIOLOGIE :
-Fréquence : (11)
Dans notre série,sur une période allant d’ Octobre 1992 à décembre 2007,
22 cas de PAF ont été colligés au service de chirurgie « A » de l’hopital Ibn-sina
de RABAT, soit une moyenne de 1.46 cas / an.
La PAF a été particulièrement étudiée au Danemark, dans le nord de
l’Angleterre et au pays bas,
Des registres nationaux ou régionaux ont été établis et on permis d’estimer
l’incidence de la maladie à un nouveau cas pour 10 000 naissances, et la
présence à +/- 26 malades vivants par million d’habitants ;
-Répartition selon l’âge :( 12)
LA PAF est une maladie héréditaire mais non congénitale, elle n’existe pas
à la naissance. C’est une affection de l’adulte jeune, et du grand enfant, certains
cas ont été rapportés chez des enfants de moins de 10 ans.
44
Les cas les plus jeunes ont été rapportés par :
- LEFEVER 1951 concernant un jeune nourrisson de 4 mois
- GROSS 1953 concernant un nourrisson de 15 mois
- DIXON 1946 concernant un nourrisson de 18 mois
- Mc KENNY 1939 concernant un nourrisson de deux ans
Dans notre série, l’âge des patients allait de 18 ans à 60 ans avec une
moyenne d’age de 36.18 ans.
-Répartition selon le sexe :
La PAF se transmet de manière dominante non liée au sexe, cependant dans
la littérature, on note une légère prédominance masculine, à savoir 64%
d’homme et 36% de femme selon BUSSEY
Dans notre série, on note plutôt une prédominance féminine : 15 femmes et
7 hommes soit un sex-ratio de 2.4 F/H.
-L’enquête familiale :
Il n’est pas nécessaire de rappeler l’importance de l’enquête familiale au
cours des maladies héréditaires, pourtant l’analyse de nos résultats indique que
cette enquête est souvent menée de façon incomplète. En effet on constate :
1. que les familles des nos 16 malades, dont les dossiers étaient
exploitables sur toute la durée de l’étude, n’ont pas été examinées, ou
seulement de façon partielle.
2. sur 16 malades pour lesquels les circonstances de la découverte de la
maladie étaient précisées, seule une patiente était asymptomatique, soit
45
6.25% de découverte au cours d’un examen systématique de dépistage,
ce qui peut sembler tout à fait insuffisant.
3. onze malades étaient porteurs d’un cancer au moment du diagnostic de
la maladie, soit un taux de 68.75%, ces chiffres sont en accord avec la
littérature, ou la fréquence de cancérisation varie entre 30% et 73% en
fonction des auteurs.
(Tableau 2)
Tableau n°2:Fréquence de la transformation maligne de
l’adenomatose au moment de l’intervention (12) (13)
Auteurs
Nombre
Nombre
D’adénomateuse De dégénérescence
Pourcentage
%
DUKES 1952
156
114
73.07
SMITH 1955
96
30
31.2
FLOTTE 1956
49
29
59.1
WAUGH 1964
86
28
32.5
SCHAMPP 1972
48
11
22.9
ALM 1975
340
2111
62.05
BUSSEY 1975
617
412
66.8
LOYGUE 1977
201
61
30.4
CRISTOPHE 1992
141
64
45.3
KARTHEUSER 1996
171
62
36
46
Plusieurs auteurs insistent sur la différence du taux de dégénérescence entre
patients symptomatiques et patients asymptomatiques soumis à un examen
systématique en raison d’antécédents familiaux ou collatéraux de polypose.
Cette différence met l’accent sur l’intérêt du dépistage systématique et
celui des registres. (tableau 3)
Tableau 3 : fréquence des ADK colorectaux chez les patients ayant une adenomatose
familiale symptomatique Ou non (12) (13)
PATIENTS
PATIENTS
SYMPTOMATIQUES
ASYMPTOMATIQUES
AUTEUR
Age
nombre moyen
(ans)
MORISON
1987
ALM
1975
JARVINEN
1985
BUSSEY
1975
CRISTOPHE
1992
Pourcentage
des cancers
Age
nombre
moyen
(ans)
Pourcentage
des cancers
107
___
67%
63
____
14.3%
82
39
58%
68
29
11.8%
87
____
62%
50
_____
6%
59
____
20.3%
115
____
5.2%
71
39.7
45%
70
24
2.8%
47
>La dégénérescence en fonction de l’âge :
L’âge de dégénérescence de la polypose dans notre série était compris
entre 18 ans et 59 ans, soit une moyenne d’age de 38.36 ans, ce qui semble en
accord avec les données de la littérature.
Il existe une corrélation nette entre l’âge des patients et le risque du cancer
colorectal, l’âge moyen d’apparition du cancer étant de 35 à 40 ans, avec des
ages limites de 15 à 70 ans (14) (12). BUSSEY estime à 0.5 % le risque de
découverte d’un cancer chez un patient de moins de 20 ans, ce risque augmente
nettement à partir de la 3e décennie.
>Dégénérescence en fonction de l’évolution :
Dans notre série, l’intervalle entre l’apparition des premiers symptômes et
la transformation maligne était en moyenne d’une année. Ce qui contraste avec
les données de la littérature.
La transformation maligne est d’autant plus fréquente que l’évolution est
prolongée.
Selon MORSON, un intervalle de 12 ans existe entre le diagnostic de la
maladie et celui de la transformation maligne.
>>>> Ces remarques permettent de mettre l’accent sur l’importance d’une
enquête familiale approfondie et sur la nécessité de l’élaboration d’un registre
national de la maladie.
48
II/ ETUDE CLINIQUE :
Signes fonctionnels : (14) (15) (12)
La symptomatologie clinique chez les sujets porteurs d’une PAF peut ne se
manifester qu’au stade de cancer comme ça a été le cas chez onze de nos
patients ;
Les manifestations cliniques les plus fréquentes sont :
*Les hémorragies : sous forme de rectorragies isolées ou mêlées aux selles
diarrhéiques, elles sont souvent peu abondantes mais répétées.
Leur fréquence est de 60% selon LOYGUE et de 79% selon BUSSEY
Dans notre série, les rectorragies étaient présentes dans 13 cas sur 16, soit
81.25%.
*Les troubles du transit : à type de diarrhée le plus souvent, de
constipation ou d’alternance de diarrhée constipation. Ces troubles ne semblent
pas alarmer les malades, qui ont recours à des traitements symptomatiques pour
y remédier.
La présence de diarrhée est selon LOYGUE est de 45.6% et de 70% selon
BUSSEY (16).
Dans notre série, 11 malades présentaient une diarrhée lors du diagnostic,
soit 68.75%, tandis que deux présentaient une alternance de diarrhée
constipation, et trois autres ne rapportaient pas de troubles du transit.
*Douleurs abdominales : sous forme de crampes parcourant tout le cadre
colique et précédent l’émission des selles (12), elles résultent des tiraillements
des adénomes sur leurs pédicules.
49
Un syndrome rectal, (ténesmes, épreintes, faux besoins) peut s’expliquer
par une dégénérescence d’un polype rectal, ou uniquement par l’existence de
gros polypes rectaux (17).
Dans notre série, le syndrome rectal a été rapporté par deux patientes.
*Atteinte de l’état général : L’état général reste longtemps conservé. Son
altération est la conséquence d’une part, de l’évolution cancéreuse et d’autre
part, de la répétition des hémorragies ou de l’abondance de la diarrhée.
Dans notre série, l’altération de l’état général était présente chez 12 de nos
malades soit un taux de 75%.
III/ DIAGNOSTIC POSITIF :
1/Toucher rectal :
Il est positif dans 82% des cas (LOYGUE), il permet de percevoir des
élevures, des irrégularités, ou parfois une masse ferme et indurée qui témoigne
déjà d’une dégénérescence maligne.
Dans notre série, le TR était positif dans 7 cas sur 16, soit un taux de
43.75%.
2/ La rectosigmoidoscopie : (12)
Permet de mettre en évidence des polypes et de préciser leur siège et leur
nombre. L’atteinte du rectum est très fréquente, sinon constante à tel point que
son intégrité peut même faire douter du diagnostic de polypose recto colique.
La biopsie est toujours indispensable.
Les résultats de la rectosigmoidoscopie peuvent influencer l’attitude
thérapeutique envisagée, à savoir, soit la conservation du rectum et colectomie
50
totale avec anastomose iléo rectale, soit une coloproctectomie totale en cas de
polypose rectale importante.
Dans notre série, la rectoscopie a été réalisée chez 7 patients, et l’aspect
macroscopique avait été en faveur d’une dégénérescence rectale chez 2 d’entre
eux.
3/ Coloscopie :
C’est un examen fondamental dans l’exploration de toute affection colique
Elle est d’un grand intérêt lorsqu’on suspecte une polypose diffuse(figure
11) et après une rectoscopie qui a montré quelques polypes rectaux.
Elle constitue dans la grande majorité des cas l’examen de choix dès lors
qu’un cancer colique est suspecté, elle permet d’explorer la totalité du cadre
colique.
La coloscopie permet de mettre en évidence une lésion colique végétante,
ulcéro végétante, ou infiltrante, dure et irrégulière, saignant au contact du tube.
Parfois il s’agit d’une lésion polypoïde d’allure banale ou d’une tumeur villeuse
dont la dégénérescence est une découverte histologique
Une fois le diagnostic de la polypose posé, il est nécessaire de réaliser des
prélèvements biopsiques qui font l’objet d’un examen histopathologique
systématique.
51
Dans notre série, 13 de nos malades ont eu une coloscopie, et chez 6 patients,
cette dernière était en faveur d’une dégénérescence de la PAF
c
Figure 11 : Vue endoscopique montrant une centaine de polypes au niveau du colon(18)
4/ Examen anatomopathologique :
L’étude histologique de la biopsie réalisée lors de l’examen endoscopique,
permet de confirmer la nature adénomateuse des polypes, et permet également
de confirmer l’existence d’un ou de plusieurs cancers (dégénérescence de la
polypose)
52
5/ Lavement Baryté :
Permet de confirmer le diagnostic déjà suspecté par la rectoscopie dans les
cas manifestes, et participe au dépistage dans le cadre des enquêtes familiales
dans les cas asymptomatiques.
Cet examen a été réalisé chez 8 de nos malades, et n’a révélé aucune lésion
dans deux cas, aspect de polypose dans deux autres cas, et enfin un aspect de
polypose dégénérée dans 4 cas de notre série.
6/ Bilan d’extension :
6-1/ Bilan d’extension de la malaladie :
-FOGD : réalisée dans le but de rechercher des lésions gastrique ou
duodénales, et qui doit se faire selon un protocole endoscopique rigoureux :
examen avec un endoscope à vision axiale et à vision latérale, description des
anomalies du relief qui doivent être colligées, photographiées et biopsiées,
biopsies systématiques de la papille et péri papillaires.
Dans notre série, 8 malades ont eu une FOGD qui a montré la présence de
polypes duodénaux chez 2 d’entre eux.
-Transit du grêle : examen réalisé afin de rechercher une éventuelle atteinte
jéjuno iléale.
Dans notre série, un transit du grêle a été réalisé chez cinq malades, il s’est
révélé normal dans trois cas, a montré un élargissement des plis jéjunaux dans
un cas et enfin, cet examen a permis d’objectiver une image en rapport avec un
polype au niveau de l’iléon.
53
-Radiographie du crâne et radiographie panoramique dentaire : à la
recherche de lésions osseuses et d’anomalies dentaires.
-Examen du fond d’œil : à la recherche de lésions rétiniennes.
-Echographie thyroïdienne, pancréatique et hépatique à la recherche de
tumeur à ce niveau.
6-2/ Bilan d’extension des formes dégénérées :
-L’échographie abdominale : devrait être systématique, permet de
rechercher des lésions hépatiques secondaires, une distension des voies
urinaires, une lame liquidienne intrapéritonéale devant faire suspecter en
l’absence de complications, une carcinose péritonélae.
Onze patients de notre série ont eu une échographie abdominale, qui s’est
révélée normale chez neuf d’entre eux, alors qu’elle a retrouvé une paroi
intestinale épaissie a gauche dans un cas, et une distension intestinale en amont
d’une lésion d’allure tumorale sigmoidienne dans un autre cas.
- Le scanner abdominal : si besoin, complétera l’échographie pour mieux
préciser la topographie et le nombre d’éventuelles métastases hépatiques,
apprécier l’extension locorégionale de la tumeur, ou rechercher un abcès
perinéoplasique.
Dans notre série, une tomodensitométrie (TDM) abdominale a été réalisée
chez trois malades, et a montré dans un cas un épaississement tumoral étendu du
colon gauche et transverse avec une importante densification de la graisse para
colique et para rénale antérieure avec une dilatation de la veine lombaire gauche
qui est prise dans le magma tumoral, dans un second cas, la TDM a révélé la
présence d’une distension intestinale en amont d’une lésion d’allure tumorale
54
sigmoidienne, et enfin dans un dernier cas, la TDM a montré un aspect de
polypose dégénérée.
-Radiographie thoracique :
permet
de
rechercher
des
métastases
pulmonaires.
Cet examen a été réalisé chez tous les patients de notre série, et n’a révélé
aucune anomalie.
IV/ LE TRAITEMENT CHIRURGICAL :
L’adénomatose recto colique familiale atteint tout le cadre colique (même
si seulement quelques segments coliques sont atteints au début, avec l’évolution
de la maladie, tout le colon est envahi).
Le pronostic de la maladie tient toujours au risque de cancer colorectal,
cause principale de décès (19) (20). L’attitude à adopter quant au traitement
chirurgical préventif des cancers colorectaux au cours des PAF reste
controversée, toutefois, la colectomie totale représente l’opération non de choix,
mais de nécessité, et doit être théoriquement associée à l’ablation du rectum qui
est constamment atteint.
Il existe trois principales options dans le traitement chirurgical de la PAF :
(20) (21)
- colectomie totale avec anastomose iléo rectale (AIR)
- coloproctectomie avec anastomose iléo anale (AIA)
- coloproctectomie avec Iléo Stomie définitive
L’iléo Stomie définitive n’est presque jamais choisie en première intention,
de nombreuses controverses existent par contre entre le fait que la pratique
55
d’une proctocolectomie totale avec AIA sur réservoir en « J », ou celle d’une
colectomie totale avec AIR, soit l’opération prophylactique de choix chez les
malades porteurs d’une PAF.
Les protagonistes de la colectomie totale avec anastomose iléo rectale
argumentent en disant que l ‘AIA sur réservoir est associée à de plus fréquentes
et plus sérieuses complications, et que le risque de décès par cancer est plutôt en
rapport avec l’atteinte du tractus digestif supérieur (22)
L’argument des protagonistes de l’AIA quant à eux, est que les patients
porteurs de PAF ont un risque élevé de développer un cancer rectal, risque qui
est théoriquement éliminé par coloproctectomie totale. (22)
Le choix du traitement de la PAF est entre la morbidité de la
coloproctectomie totale avec AIA et la mortalité par cancer rectal en cas de
colectomie avec AIR (26).
En effet, la colectomie totale avec AIR se caractérise par :( 23) ; (16) ;
(20 ); (24) ; (25)
- sa facilité de réalisation
- l’absence de risque de séquelles sexuelles,
- la surveillance ultérieure facile du rectum grâce à la rectoscopie,
Les très bons résultats fonctionnels obtenus sur la fréquence du transit et la
continence anale.
En revanche, en laissant le rectum en place, on laisse persister un risque de
cancer rectal que seul la coloproctectomie peut annuler (20) (21),
malheureusement cette dernière intervention comporte une morbidité plus élevée
56
que la colectomie totale (24) (25) et surtout, les résultats fonctionnels quoique
satisfaisants dans notre série dans bon nombre de séries publiées y sont
inférieurs, ce qui ne peut être considéré comme négligeable, compte –tenu du
jeune age habituel des patients porteurs de cette pathologie (25)
1/Préparation générale :
Le malade doit être informé de la technique qui lui est proposée, de ses
avantages et de ses inconvénients.
Les patients ont une préparation intestinale par prise de laxatifs, un régime
sans résidu strict les trois jours précédant le geste et une purge la veille (27) de
l’intervention (lavements évacuateurs)
L’ionogramme sera tout particulièrement surveillé en raison du risque de
troubles hydro électrolytiques que peuvent induire la coloproctectomie, la
complication à traiter et la préparation intestinale (27)
Une antibiothérapie préopératoire entamée le jour de l’intervention est de
règle, utilisée par tous les auteurs. Elle vise les bacilles gram négatif et les
anaérobies, elle associe : un IMIDAZOLE une BETALACTAMINE et un
AMINOSIDE (17) (28)
2/ Les voies d’abord : (29)
- Le malade est installé en position dite de double équipe, permettant
une double voie d’abord abdominale et périnéale (figures 12 et 13)
- Le sondage urinaire est fait de manière stérile, après mise en place des
champs. L’exposition périnéale doit être le meilleur possible en
prenant soin de bien faire déborder les fesses du malade de la table
dans les meilleures conditions d’asepsie chirurgicale. Au temps
57
périnéal, il faut relever les jambes du malade pour exposer au mieux
l’anus.
- Il est préférable de marquer l’emplacement de Iléo Stomie avant la
laparotomie au niveau de la fosse iliaque droite.
- Les voies d’abord sont en fonction des habitudes de chaque équipe et
de la technique opératoire qui va être utilisée. On distingue :
coeliotomie médiane sus ombilicale et sous ombilicale.
Voie médiane xypho-pubienne,
Voies transversales.
58
Figure12 : installation de l’opéré. 1 : chirurgien ; 2 : aide 2 ; 3 : aide 1 ; 4 :
instrumentiste(29)
Figure13 : installation de l’opéré :profil
59
3/ Les techniques opératoires :
3-1- La colectomie totale avec AIR : (17) (30) (12) (31)
Elle a été réalisée chez cinq de nos patients.
La colectomie totale avec AIR était l’intervention de références, à
condition de l’absence de cancer du rectum et de polypose rectale trop sévère.
Elle nécessitait une surveillance régulière (tous les 6 à 12 mois) du
moignon rectal, pour détruire les nouveaux polypes au fur et à mesure de leur
apparition. Le risque de cancer du moignon rectal est estimé à 15% 25 ans après
la colectomie.
Elle garde encore certaines indications. (32)
La conservation du rectum dans la PAF sous entend donc le « nettoyage »
de l’ampoule rectale de tous ses polypes et une surveillance à vie.
Cette méthode comporte donc deux volets principaux: la colectomie totale
et l’ablation des polypes rectaux.
3-1-1- La colectomie :
Les modalités de la colectomie sont identiques quelque soit le mode de
rétablissement de la continuité digestive. Habituellement elle s’effectue de droite
à gauche. Débutant, après une exploration minutieuse, par la libération de la
jonction iléocaecale. Ce temps est important, car les modalités de l’exérèse et
plus particulièrement des ligatures vasculaires, doivent tenir compte de la
nécessité éventuelle d’une « conversion » secondaire d’une AIR en AIA : le
respect de tous les axes vasculaires nécessaires à l’abaissement de l’iléon
terminal et à la confection d’un réservoir s’impose donc toujours. La masse des
60
anses étant donc réclinée sous des champs humides, seuls demeurent exposés le
cadre colique, le grand épiploon et la dernière anse iléale. Les ligatures
vasculaires doivent se faire au contact de l’intestin, et la section iléale
directement en amont de la valvule de Bauhin. Il faut d’abord repérer les
différents vaisseaux (branches terminales iléales mésentériques supérieures, le
tronc iléo caeco appendiculaire, les pédicules coliques droits, l’arcade bordante).
L’existence d’une arcade récurrente le long de la dernière anse doit être notée.
Un décollement colopariétal est ensuite fait. Le colon droit, qui est le plus
souvent moins atteint que le reste du cadre colique, est mobilisé. Durant tout
l’acte, il est nécessaire de rester au contact de l’intestin et aborder la région par
en arrière et de dehors en dedans. Le décollement terminé, les vaisseaux
coliques sont liés ou clipés par petites prises. Il est important de conserver l’axe
iléo caeco appendicualire et l’arcade bordante iléale. Il est souhaitable de
maintenir en place, également, l’arcade colique droite s’il existe une arcade
colique moyenne. La section de l’iléon facilite la mobilisation intestinale lors de
la suite de l’exérèse ; une pince type « GIA », peut être appliquée dès ce
moment là sur le grêle, immédiatement en contact de la valvule de Bauhin.
Une omentectomie est de règle lors de toute colectomie totale ; Puis la
libération du colon transverse se fait toujours de droite à gauche en sectionnant
entre ligatures les deux plans d’amarrage colique, le ligament gastrocolique, et
en dessous le mésocolon transverse. L’utilisation d’une agrafeuse type « LDS »
peut faire gagner du temps mais il faut se méfier des prises trop généreuses qui
font glisser les clips. Ce temps est donc conduit avec prudence et il est peut être
préférable de le mener de haut en abs et par en arrière. L’opérateur restant à
droite, la table d’opération est basculée vers lui, ce qui aide à l’exposition de la
61
gouttière pariétocolique gauche. Le péritoine est alors incisé au bord externe du
colon descendant, dont la partie initiale est mobilisée. La main gauche de
l’opérateur le refoule progressivement vers le haut, ce qui évite toute traction sur
d’éventuelles adhérences spléniques. La corne gauche du grand épiploon est
progressivement exposée, prise sur pinces et liée au contact de la convexité
colique. On rejoint ainsi la dissection menée de droite à gauche. L’angle gauche
exposé et mobilisé, l’opérateur sectionne alors ce qui reste du mésocolon au
bord inférieur de la tête du pancréas. Pour la fin de l’exérèse, l’opérateur se
place à gauche ; après libération du colon iliaque, on poursuit par celle du
sigmoïde, et ce toujours au contact de l’intestin, jusqu’au point choisi pour la
section colique.
3-1-2-L’anastomose iléo rectale
La colectomie ayant été réalisée, le rectum étant conservé, l’anastomose
doit etre faite sur un moignon long au dessus du promontoire. Cette anastomose
peut se faire à l’aide de pinces agrafeuses automatiques, ou manuellement. Cette
dernière est habituellement latéro-terminale ; La convexité de l’anse grêle vient
naturellement au contact du moignon rectal et ce mode d’anastomose ne
comporte aucun inconvénient. Lorsque l’iléon a été fermé à l’aide d’une
agrafeuse, la ligne d’agrafes est enfouie. L’anastomose elle – même, est réalisée
par des points séparés ou surjets de fil fin à résorption lente.(figure14 )
62
Figure14 : anastomose iléorectale, faite devant le Promontoire
3-1-3- Destruction des polypes rectaux :
>Procédés endoscopiques :
La destruction des adénomes rectaux par fulguration est obligatoire, elle
peut être faite en pré ou post opératoire, ou accompagner la colectomie ;
>>> Avant la colectomie :
La destruction des polypes par endoscopie sur un segment d’à peu près 15
cm de long, et en commençant par les polypes les plus près de l’anus, cependant
il est nécessaire d’espacer les séances afin d’éviter de coaguler en une seule fois
plus d’un quart de la surface de rectum, et le risque de rétrécissement ultérieur.
63
Cette destruction de polypes faite en pré opératoire risque de retarder le
traitement (si plusieurs séances sont nécessaires quand les polypes sont très
nombreux), et aussi de fragiliser le rectum ou encore de greffer des cellules
néoplasiques sur une muqueuse ulcérée.
>>> Après la colectomie :
L’utilisation de la méthode endoscopique est gênée par le contenu iléal qui
inonde en permanence l’ampoule rectale
>>> En même temps que la colectomie :
La destruction des polypes se fait avant l’anastomose iléo rectale et après
celle –ci, soit par voie endoscopique soit chirurgicale après dilatation anale.
L’utilisation de cette méthode offre l’avantage de pouvoir aborder le rectum
aussi bien par le haut que par le bas.
Il est difficile de choisir entre telle ou telle méthode.
Donc le chirurgien, en collaboration avec l’endoscopiste choisit la méthode
qui lui semblerait bonne pour soulager son patient, selon les contextes
psychiques, intellectuels et socio-économiques de ce dernier.
En général la destruction des polypes en même temps que la colectomie est
le procédé le plus reposant pour le malade, mais lorsque les polypes sont très
confluents et leur densité est telle qu’ils ne laissent aucun intervalle de
muqueuse saine, le recours à d’autres procédés s’avère nécessaire :
>>> Procédés chirurgicaux :
-FRANCILLON 1962 : sa technique repose sur la destruction des polypes
rectaux à « ciel ouvert » après avoir fondu la face antérieure du rectum sur toute
64
sa hauteur en réalisant une rectosigmoidotomie, faire une colostomie sus
pubienne, et 2-3 mois après, réaliser la colectomie. Mais cette technique
comporte le risque d’aboutir à une sclérose rectale avec perte de la valeur
fonctionnelle du rectum si la coagulation est trop profonde, et puis la colostomie
pendant trois mois n’est pas justifiée.
-OPPHOLZER 1962 : Propose à peu près la même technique, sauf que la
destruction des polypes rectaux se fait par abrasion à la curette après évagination
du moignon rectal.
Après la colectomie totale, le rectum est disséqué surtout sur sa hauteur
puis évaginé à travers l’anus. Une bougie de Hegar introduite dans le rectum
évaginé servira de support pour le curetage de la muqueuse rectale.
-REIFFERSCHEID 1969 : Il propose la suppression de la muqueuse rectale
par clivage sous muqueux ; la dissection du manchon muqueux après colectomie
totale, est facilitée par l’injection du sérum adrénalisé entre musculeuse et
muqueuse, elle est poursuivie de haut en bas, alors qu’une deuxième équipe
aborde le clivage à partir de la ligne pectinée ; l’iléon est ensuite attiré à travers
le cylindre musculaire, en prenant soins de laisser passer l’anus de 3-4 cm. Trois
semaines après l’intervention, on fait la résection du segment iléal attiré à
travers l’anus.
3-1-4 – Iléo Stomie transitoire :
En principe, la colectomie totale avec AIR ne nécessite pas d’iléo Stomie
temporaire de dérivation, mais parfois, cette technique ne peut être réalisée en
un seul temps du fait :
- d’un mauvais état général du patient (anémie, dénutrition)
65
- l’existence d’un foyer infectieux ou certains incidents per-opératoires
rendant l’anastomose iléorectale dangereuse, et remettant l’amputation
rectale à un temps ultérieur. On fait donc la colectomie avec Iléo
Stomie transitoire, le rétablissement de la continuité se fait 2-3 mois
plus tard.
Parfois, on réalise l’iléo Stomie transitoire de protection après colectomie
et anastomose iléo rectale. Le rétablissement de continuité se fait après quelques
mois.
3-2- La coloproctectomie totale avec AIA : (29) (30) (29) (33) (35)
3.2.1- Historique :
RAVITCH, dès 1947, a décrit des anastomoses iléo anales sans réservoir
après coloproctectomie pour des rectocolites infantiles. Cette technique fut
abandonnée pour des raisons fonctionnelles. BEST en 1948, tenta d’améliorer
les résultats de l’intervention en associant la conservation d’un manchon
musculaire rectal pour améliorer la continence. Ce n’est qu’en 1978 que PARKS
développa l’AIA avec réservoir en « S » (tableau 4)
Tableau 4 : évolution de la technique de proctocolectomie (36)
AUTEUR
ANNÉE
TYPE D’opération
RAVITCH MM
1948
Anastomose iléo anale directe
MARTIN LW
1977
Anastomose iléo anale directe
PARKS AG
1978
Réservoir en « S »
UTSONOMIYA J
1980
Réservoir en « J »
FONKALSRUD EW 1980
Réservoir en « H »
NICHOLS RJ
Réservoir en « W »
1985
66
Actuellement c’est le réservoir en « J » qui est le plus souvent utilisé. Il a
été décrit par UTSUNOMIYA. Il est facile de réalisation et ses résultats
fonctionnels sont meilleurs qu’avec les réservoirs en « S » ou en « W » de
NICHOLLS. En effet, les réservoirs en « S » peuvent entraîner des troubles de
l'évacuation pouvant amener à des intubations pluriquotidiennes. Enfin, les
réservoirs en « W » sont plus compliqués à réaliser. C’est donc le réservoir en
« J » qui est utilisé par la quasi-totalité des équipes à l’heure actuelle.
Aujourd’hui, il existe deux techniques principales d’AIA : (37)
- L’AIA avec anastomose manuelle après mucosectomie, qui conserve
un manchon musculaire rectal de 2 à 3 cm ;
- L’AIA avec anastomose mécanique, qui est en fait une anastomose
iléo sus anale conservant 1 à 2 cm de muqueuse transitionnelle.
Enfin, il est possible de réaliser une troisième technique d’anastomose
manuelle, avec section sur la ligne pectinée après éversion rectale, sans
conservations d’un manchon rectale.
Aujourd’hui, la très grande majorité des équipes réalise cette intervention
par laparotomie. Néanmoins, dans certaines équipes, il est possible de réaliser
cette intervention par une voie d’abord coelioscopique.
3-2-2- La colectomie totale :
La technique de colectomie totale en cas de coloproctectomie totale avec
AIA est identique à celle réalisée en cas de colectomie avec anastomose iléo
rectale.
67
3-2-3-Confection du réservoir :
- cette méthode a l’avantage de préserver la fonction sphinctérienne, tout
en supprimant la muqueuse colorectale, donc le risque de cancérisation
à ce niveau
- quelques points techniques doivent être respectés pour éviter les
séquelles et améliorer les résultats (30) :
Après une colectomie préservant l’artère iléo caeco colo
appendiculaire et la récurrence iléale, toutes les manœuvres
d’allongement du mésentère doivent être réalisées pour assurer une
descente sans tension de l’extrémité du réservoir à l’anus.
L’abaissement est possible si la pointe du réservoir descend au
moins 2cm sous le pubis. En cas d’impossibilité d’abaissement sans
tension, liée par exemple à l’adiposité des mésos ou à une
mésentérite rétractile, il est préférable de réaliser une AIR qui pourra
6 à 12 mois plus tard être transformée en AIA plutôt qu’être dans
l’obligation en fin d’intervention, proctectomie faite, d’aboucher le
réservoir déjà confectionné en stomie, car le rétablissement ultérieur
sera difficile et la fonction intestinale altérée.
Il existe deux procédés de plasties vasculaires :(figure15)
>>le procédé de la MAYO CLINIC encore appelé le procédé de DOZOIS
(le plus fréquemment utilisé) et qui consiste à sectionner le pédicule iléo caecal
près de son origine. Il doit être utilisé lorsque la longueur du pédicule est
importante et que la branche d’origine de la mésentérique supérieure en est à
distance ;
68
>>Le procédé d’UTSUNOMIYA qui consiste à sectionner le pédicule iléal
terminant l’axe mésentérique. Il respecte le pédicule iléo caecal. La section de ce
pédicule permet l’allongement de la fenêtre mésentérique en regard.
Figure15 : les deux procédés de plastie mésentérique
1 : procédé de DOZOIS
2 : procédé de UTSUNOMIYA (29)
Le choix de l’un ou de l’autre procédé n’est pas simple, seule l’étude
attentive du mésentère des deux dernières anses intestinales, et de la longueur
des vaisseaux droits afférents du grêle, permet de choisir l’un ou l’autre ; ainsi,
ce n’est qu’après mesure de la longueur estimée de l’un et de l’autre pédicule
que le chirurgien choisira le type de plastie à utiliser.
-Le réservoir en « J » est le plus utilisé car le plus simple à réaliser. Le
réservoir utilise 35 à 40 derniers centimètres d’iléon terminal, replié sur luimême en aniso péristaltique, avec deux Jambages de 17 à 18cm. Il n’y a pas
69
d’anse efférente, l’anastomose se situant au sommet du réservoir, en latéro
terminal, et l’évacuation est toujours spontanée.
Le réservoir en « J » à la faveur de plusieurs équipes chirurgicales.
(figure16 17)
Réservoir en « J »
«S»«W»
Figure16 : différents types de Réservoir (29) (92)
70
Figure 17 : Réservoir en J réalisé chez la patiente de l’observation n°12
3-2-4- La proctectomie :
-en absence de doute sur un cancer rectal, la proctectomie doit être réalisée
au ras de la musculeuse rectal pour préserver l’innervation sympathique et
parasympathique et éviter les complications génito – urinaires ; La dissection du
rectum est souvent réalisée au ras de l’organe jusqu’au plancher des releveurs.
Le moignon rectal est lavé avec du sérum bétadiné à 10%, à l’aide d’une canule
introduite par l’anus ; Le rectum disséqué, est alors fermé à la pince « TA55 »
au dessus du plancher des releveurs. (figure)
71
Figure18 a: fermeture du rectum sous péritonéal(29)
Figure 18 b : rectum sous péritonéal fermé(29)
72
Le rectum fermé et lavé, est évaginé par à travers l’anus après dilatation au
doigt douce et progressive de l’anus. Aucun écarteur n’est placé dans le canal
anal ; Le rectum est ensuite sectionné à sa jonction avec le canal anal, au niveau
de la ligne pectinée. La section est faite au bistouri électrique et débute sur la
face antérieure.
-Des points séparés au vicryl 4/0 prenant toute l’épaisseur du canal anal
ainsi sectionné, sont fixés au pourtour, et exposant progressivement la
circonférence du canal anal (figure 19 ), qui est alors prête à accueillir
l’anastomose avec le réservoir iléal. Cependant, il faut faire attention à la
traction du réservoir, qui ne doit pas être excessive.
Figure19 : Exposition du canal anal éversé par des points séparés (Vicryl® 4/0).(29)
73
3-2-5- Temps périnéal : mucosectomie et AIA :
- La mucosectomie (figure20) correspond à l’exérèse de la zone
transitionnelle, qui est une bande de muqueuse rectale de 2 à 3 cm, située entre
la ligne pectinée et la muqueuse rectale en haut ; pauvre en récepteurs sensoriels,
mais reconnue dans l’initiation du réflexe anal inhibiteur, et de l’obtention d’une
meilleure pression anale de repos. La technique opératoire classique comporte
un temps périnéal, qui compte l’exérèse de la muqueuse glandulaire, tapissant la
moitié supérieure du canal anal, puis la réalisation de l’AIA elle-même.
Figure20 a: mucosectomie rectale(29)
74
Figure 20 b : vue en coupe de la mucosectomie (29)
Figure21 : Le réservoir est abaissé à travers la mucosectomie.(29)
75
Figure 22 : L’ AIA commence(29)
Figure 23 : L’anastomose est terminée(29)
76
- L’anastomose iléo anale est réalisée à la ligne pectinée à la base des
colonnes de MORGANI, après une mucosectomie. (figures21, 22, 23)
- Certains ont proposé des AIA mécaniques transuturaires sur le très bas
rectum, plus rapides à réaliser car évitant le temps périnéal, en
supposant que le moindre traumatisme du sphincter interne permettrait
d’obtenir de meilleurs résultats fonctionnels notamment en ce qui
concerne la continence nocturne. Cela n’a pas été confirmé par des
études comparant les AIA manuelles et mécaniques. Dans la mesure ou
l’AIA mécanique laisse de la muqueuse glandulaire avec un risque de
cancer, il parait raisonnable de plutôt proposer des AIA manuelles.
3-2-6-L’iléostomie de protection :
En dehors de centres experts réalisant un grand nombre d’AIA, la
protection de l’anastomose par une iléostomie latérale parait souhaitable.
Elle est située de 30 à 40 cm du réservoir en prenant garde à ne pas
endommager l’arcade bordante. Elle est extériorisée en fosse iliaque droite et
supprimée 2 à 3 mois plus tard.
- Dans notre série, la technique de coloproctectomie totale avec
anastomose iléo anale a été réalisée chez neuf de nos patients.
- Une conversion de l’AIR en AIA a été réalisée chez une patiente après
5 mois.
3-3- L’amputation abdomino périnéale (AAP) : (17) (38)
Elle utilise l’abord abdomino-périnéal après laparotomie exploratrice et
comporte la ligature vasculaire (pédicules hémorroïdaux, mésentériques
77
inférieurs), l’exérèse de tout le rectum, de l’appareil sphinctérien et d’une partie
des releveurs avec un curage ganglionnaire mésentérique inférieur.
L’AAP était classiquement considérée comme étant le traitement
chirurgical le plus efficace du cancer du rectum situé à 5 cm ou moins de l’anus.
Les facteurs imposant l’AAP comportent des carcinomes faiblement
différenciés, des lésions volumineuses dans lesquelles les anastomoses basses
peuvent compromettre la curabilité, un pelvis étroit, une obésité et une
impuissance sphinctérienne anale connue.
Le facteur technique qui semble maximiser l’efficacité de l’AAP : la
résection du méso rectum et le curage ganglionnaire accompagnant. Une
dissection latérale extensive augmente les chances de dysfonctionnement vésical
et l’impuissance sexuelle apparaît dans la période post opératoire.
Cette intervention est terminée par une Iléo Stomie en fosse iliaque droite
définitive.
Dans notre série, cette technique a été réalisée chez deux patientes :
- une colectomie totale avec AAP et iléostomie droite ;
- une colectomie subtotale avec AAP et caecostomie périnéale pseudo
continente.
3-4- Opérations limitées : (12)
Les résections coliques segmentaires pour des localisations adénomateuses
segmentaires n’ont pas d’indication dans la polypose recto colique familiale, car
quelle que soit la localisation initiale, tout le colon finira par être envahi, et les
résections segmentaires s’avèrent donc inadéquates.
78
Pour les cas dépassés (obstruction néoplasique, malade en très mauvais état
général), on peut proposer :
- Une colostomie en amont de l’obstruction néoplasique ;
- Des
dérivations
internes
à
visée
palliative
telle
que
l’iléo
transversotomie ;
- Des résections palliatives s’il existe de gros polypes dégénérés
hémorragiques infectés ou sténosants (39).
3-5/ Voie laparoscopique : (40)
Dans le cadre de la PAF, la faisabilité par voie laparoscopique de la
colectomie totale et de la proctocolectomie semble tout à fait acquise.
La voie coelioscopique n’a été utilisée pour aucun des patients de notre
série.
Des études récentes ont démontré que l’approche coelioscopique pouvait
avoir un bénéfice non seulement dans la période post-opératoire immédiate
(reprise précoce du transit, diminution de la morbidité) (41) mais aussi à long
terme ; certes la durée opératoire n’est plus longue par laparoscopie, mais
vraisemblablement aucun préjudice patient.
La diminution de formation d’adhérences pourrait entraîner une baisse du
risque d’occlusion à distance, ainsi qu’une diminution de la répercussion de la
chirurgie sur la fertilité féminine (42).
Le bénéfice cosmétique apparaissant également comme significatif dans
trois séries laparoscopiques de colectomies et coloproctectomies (DUNKER et
al. HOYH et al ; BROWN et al) (40) ; dans la mesure ou nous nous adressons à
79
une population de patients majoritairement jeunes, il y a fort à parier qu’à terme,
la voie laparoscopique soit préférée à une incision médiane, fut elle strictement
sous ombilicale.
Ainsi, si l’innocuité de la laparoscopie dans les colectomies totales et
coloproctectomies avec anastomose iléo anale se confirme, il y a peu de doute
que cette technique ne se développe largement dans un futur proche.
V/ - RESULTATS DU TRAITEMENT CHIRURGICAL :
1-Coloproctectomie totale avec AIA :
a- Morbidité-Morbidité :
Même s’il s’agit d’une opération dont la mortalité est actuellement proche
de zéro (43) dans les centres spécialisés, le patient porteur d’une AIA reste
exposé à plusieurs complications post-opératoires (principalement septiques) et
à plus long terme (pochite surtout) qui peuvent influencer le résultat fonctionnel
et conduire jusqu’à la perte du réservoir.
La réalisation d’une poche iléo anale, parfaitement codifiée sur le plan
chirurgical, fait partie des techniques chirurgicales courantes des services de
chirurgie générale ou colorectale. Cette procédure chirurgicale a fait l’objet de
nombreuses études publiées en majorité dans le monde anglo-saxon ;(tableau 5)
ainsi, les complications inhérentes à ce type d’intervention sont bien connues.
Dans la série de FAZIO, le taux de complications était de 62,7% (7) et dans
celle de ROMANOS du RADCLIFF HOSPITAL de 63% (44). Dans notre série
ce taux était de 3 cas sur 10 (30%).
80
Tableau5 : Complications de l’AIA avec réservoir (revue de la littérature) (45)
NOMBRE
SÉRIE
DE
PATIENTS
TYPE DE
RÉSERVOIR
STÉNOSE DE
L’ANASTOMOSE
( %)
FISTULE POCHITE ECHEC
(%)
(%)
(%)
MARCELLO
460
J
9
6
18
3,5
FAZIO
1005
J/S
14
9,5
23,5
4,5
MIKKOLA
100
J
6
5
36
5
BELLIVEAU
239
J/S
10,5
15,1
19,2
4,6
 Sepsis pelvien et fistule anastomotique :
D’après PENNA, les taux respectifs de fistules (figure 25) et de sepsis
pelvien sont de 3,2 à 4,6 %. FAZIO et al (7) décrivent un taux de sepsis post
opératoire de 4,8 % dans une série d 1005 AIA pour RCH et PAF, il est de 5%
dans la série de la MAYO CLINIC (50) concernant 1310 patients opérés
également pour RCH et PAF,et varie de 5 à 24 % dans les autres études (7) (43).
Le traitement en est surtout préventif par réalisation de Iléo Stomie
temporaire de protection qui ne réduit pas le taux de fistules post-opératoires,
mais en diminue la gravité.
Le sepsis pelvien et la fistule anastomotique sont deux complications ayant
de lourdes conséquences sur les résultats fonctionnels à distance en augmentant
le risque d’incontinence et le nombre de selles par 24 heures. Le mécanisme en
est probablement le développement d’une sclérose autour du réservoir ou d’une
sténose anastomotique (46) (figure24 )
81
PEMBERTON et al de la MAYO CLINIC rapportent une détérioration du
résultat fonctionnel chez les patients ayant conservé leur réservoir après sepsis
pelvien post AIA : l’incontinence diurne est significativement majorée, ainsi que
le port de garniture ou la prise de médicaments ralentisseurs du transit. (47) (48)
Un seul cas de fistule anastomotique a été rencontré dans notre série, ayant
nécessité le maintien de l’iléostomie pendant 6 mois jusqu’au tarissement de la
fistule.
Figure 24 : Coupe scannographique montrant un sepsis pelvien chez un patient apres
coloproctectomie totale et anastomose ileoanale(46)
82
Figure25: Index baryté montrant une fistule au niveau du réservoir chez un patient
après coloproctectomie et anastomose iléo anale(46)
 Les occlusions intestinales :
Dans le collectif de FAZIO (7) et de PEMBERTON (49), ce taux
s’élèverait respectivement à 23,5% et 13% des cas. Dans celle de ROMANOS
(44) avec un collectif de 200 patients, le taux d’occlusion intestinale s’élevait à
29,6%. Dans la série de MACLEAU du MOUNT SINAI HOSPITAL de
TORONTO, (50) ce taux était de 23% sur un suivi moyen de 8 ans. Cette étude
portait sur 1178 patients dont 4,5% avaient présenté plus de un épisode
d’occlusion intestinale et ou MC LEOD et al trouvent comme facteurs favorisant
la survenue d’une occlusion à distance : la réalisation d’une Iléo Stomie de
dérivation et la réfection du réservoir.
83
L’occlusion intestinale survient donc en période post-opératoire chez 7,5 %
à 15% des patients (7) (9) nécessitant une ré intervention précoce dans un tiers
des cas.
Il n’a pas été démontré d’influence de cette complication sur le résultat
fonctionnel. Sa fréquence pourrait être diminuée par l’instillation d’un gel
limitant les adhérences en per-opératoires ou l’utilisation de la voie d’abord
coelioscopique (51)
 Pochites :
La pochite est caractérisée par une inflammation non spécifique du
réservoir ; c’est une complication fréquente de l’AIA à distance de la chirurgie
(52) (53). (figures 26, 27)
L’incidence de cette complication est difficile à établir en raison de la
variabilité des critères diagnostiques utilisés dans les différentes études, du fait
qu’il ne soit pas mentionné s’il s’agit de Pochites suspectées cliniquement ou
établies par l’histologie, et surtout de la grande inégalité du suivi.
Le risque cumulatif de développer au moins un épisode de pochite à un an
en post-opératoire était évalué à 18% dans la série de EAGER et PEMBERTON
(48) et augmentait à 48% à 10 ans en post opératoire et représentait une cause de
non fermeture de Iléo Stomie de protection chez 1% des patients.
Le taux de survenue des Pochites varie donc selon les études de 18 à 48%
(7), (48), (51),(41).
Dans la série de la MAYO CLINIC (51), le risque de pochite était de 28 %
à 5 ans, il atteignait 47% à 15%.
84
La physiopathologie de cette complication est mal connue. Elle reste plus
fréquente après AIA pour RCH que pour PAF : 31% vs 6% (54)
Les manifestations cliniques de la pochite sont :
- Augmentation de la fréquence des selles qui deviennent
liquidiennes.
- Impériosités, épreintes, ténesme ;
- Rectorragies ;
- Douleurs abdominales ;
- Accidents d’incontinence ;
- Fébricule ;
- Manifestations extra digestives (arthralgies, aphtose, érythème
noueux)
85
Figure26 : Aspect endoscopique normal du réservoir iléal(55)
Figure 27 : Inflammation au niveau du réservoir iléal(55)
86
Avant tout traitement, le diagnostic doit être confirmé par une endoscopie
du réservoir avec biopsies.
La pochite aigue est habituellement traitée de manière efficace par une
antibiothérapie. Du fait de leur courte durée, les épisodes de pochite aigue ne
semblent pas altérer le résultat fonctionnel. (51)
La difficulté réside dans le traitement des Pochites chroniques réfractaires
qui nécessitent soit une antibiothérapie prolongée, soit un traitement d’entretien
avec un antibiotique à dose minimale efficace.
En cas d’échec de l’antibiothérapie, d’autres traitements existent, tels les
corticoïdes topiques sous forme de lavement ou de mousse, ou des immuno
suppresseurs.
Les patients souffrant de pochite chronique avec des poussées répétitives et
réfractaires ont un résultat fonctionnel significativement altéré, l’excision du
réservoir peut être nécessaire en dernier recours (41).
Dans notre série, il n’y a eu aucun cas de pochite.
 Sténose anastomotique :
La sténose anastomotique s’observe, selon les études, chez 9 à 21 % des
patients (7) ; (51) ;( 9).
Elle apparaît en général dans les premiers mois post-opératoires, étant à
l’origine d’une détérioration du résultat fonctionnel avec une augmentation du
nombre de selles ou une incontinence (7).
La sténose est souvent liée à un problème septique post-opératoire du à une
fistule anastomotique ayant cicatrisé en laissant place à une sclérose.
87
MICHELASSI et al Evoquent le rôle de Iléo Stomie temporaire qui
provoquerait une tension sur l’anastomose et empêcherait son calibrage par le
passage des selles (9).
Une simple dilatation au doigt en consultation peut suffire si la sténose est
modérée. Sinon, des dilatations à la bougie sous anesthésie générale sont parfois
nécessaires. Dans la série de FAZIO et al (7), sur 1005 patients opérés pour PAF
et colites inflammatoires confondues, 14% souffraient d’une sténose
anastomotique. Une dilatation simple au doigt suffisait chez 81% d’entre eux,
17% nécessitaient une dilatation à la bougie sous anesthésie générale et 2%
avaient du être réopérés.
La sténose anastomotique constitue un problème chronique chez 8% des
patients. (51)
Dans notre série, un cas de sténose anastomotique a été rapporté, ayant
nécessité une dilatation transanale.
 Echec avec perte du réservoir :
Les échecs de la poche iléo anale constituent un problème pour une
minorité de patients seulement. Deux critères définissent l’échec : il s’agit soit
de l’excision complète de la poche avec confection d’une Iléo Stomie terminale
définitive, soit du maintien d’une iléostomie de diversion sans possibilité
prévisible de fermeture (56).
A long terme, le risque d’échec de l’intervention avec excision du réservoir
et Iléo Stomie définitive varie de 8% à 13% à 10 ans selon les études. (48) (57)
88
Dans la série de FAZIO (10), la poche était excisée chez 0,9% des patients
sur un suivi de 4,9 ans et l’ iléostomie était encore présente chez 1,1% des
patients sur un suivi de cinq ans.
Les raisons principales de la perte du réservoir seraient un sepsis pelvien
chronique (avec ou sans fistule), un mauvais résultat fonctionnel avec
incontinence sévère, ou une pochite réfractaire, souvent liée à l’étiologie de la
maladie, ainsi le taux d’échec est généralement plus élevé dans la maladie de
crohn que dans le cadre de la PAF.
TEKKIS et NICHOLLS du SAINT MARK’S HOSPIAL (56), distinguent
deux groupes de patients pour qui une chirurgie de sauvetage s’avérait
nécessaire : les patients avec sepsis et ceux sans sepsis.
Le groupe avec sepsis comprenait les infections pelviennes chroniques et
les fistulisations. Le groupe sans sepsis comprenait les strictures au niveau de
l’AIA, les rétentions fécales sur moignon rectal trop long (c’est-à-dire une
anastomose iléo rectale plutôt qu’une anastomose iléo anale) ou sur obstruction
par le segment iléal distal de la poche en « S ».
L’identification de ces deux groupes est importante, car ces auteurs
démontraient que le taux de survie des poches après chirurgie de sauvetage
différait significativement selon les groupes. Ainsi, dans le groupe sans sepsis, le
taux de survie des poches était excellent à 85% à 5 ans, alors qu’il n’était
seulement que de 61 % pour le groupe avec sepsis.
 Le développement d’ADK sur réservoir iléal :
Dans l’AIA avec réservoir, presque toute la muqueuse colique est réséquée,
ce qui réduit significativement le risque de cancer. Mais les patients atteints de
89
PAF, sont également porteurs d’adénomes au niveau du tractus digestif
supérieur (58) (3) ; à peu près 5% des patients ont une atteinte gastrique, 60 à
90% une atteinte duodénale (59), 50% une atteinte jéjunale (60) et 9 à 25% ont
des adénomes iléaux. (59) (60)
L’iléon terminal, qui est utilisé dans la confection du réservoir, peut donc
déjà contenir des adénomes, il est par conséquent évident de retrouver des
adénomes au niveau de la poche iléale.
Mais, même si le réservoir ainsi que l’iléon en amont de ce dernier
contiennent la même muqueuse au départ, les adénomes surviennent plus
fréquemment au niveau du segment iléal constituant le réservoir,(figure 28) et
ceci serait du à une augmentation de la prolifération cellulaire de la muqueuse
au niveau de la poche iléale, ce qui induit le risque de développement
d’adénomes et de carcinomes à ce niveau, d’où l’importance de la surveillance
endoscopique chez ces patients ( 59),(60),(61),(62) qui est recommandée à 6
mois en post-opératoire puis une fois par an en l’absence de récidive démontrée
de polypes.
Dans une série de hôpital SAINT MARK (63), des 38 patients ayant eu une
coloproctectomie pour PAF, 13% avaient développé des adénomes au niveau de
la poche 1 an à 7 ans après l’intervention. WU et al de la CLEVELAND
CLINIC ont utilisé la vidéo endoscopie dans le suivi de 26 des 102 patients
ayant eu une coloproctectomie avec réservoir, et 0,2% étaient porteurs
d’adénomes.
Depuis son introduction par PARK et NICHOLLS en 1978 (6), la
coloproctectomie avec AIA est considérée comme traitement de choix des
patients porteurs de PAF, et ce, se basant sur le fait que cette technique
90
permette, théoriquement, d’éviter toute atteinte intestinale maligne, or la revue
de la littérature confirme que ce risque persiste toujours (64).
Plusieurs facteurs de risque carcinogènes peuvent être impliqués (tableau 6)
Figure 28 : image endoscopique d’une adénomatose villeuse au niveau
du réservoir iléal (71)
91
Tableau 6 : ADK après coloproctectomie et AIA dans la FAP (26)
AUTEUR
NOMBRE
DE CAS
AGE/
SEXE
TECHNIQUE
DE CPT
INTERVAL
(ANNEES)
SITE
CANCER
TRAITEMENT
HOCHNER
et MECALF
VON HERBAY
1 34/F
Mucosectomie
20
Anast.
1 33/F
Mucosectomie
8
Anast.
Exentération
Postérieure
RAP
BASSUINI
et BILLINGS
PALKAR
1 28/M
Mucosectomie
3
Réservoir
RAP
1 39/M
Mucosectomie
5
Réservoir
-
VUILLEUMIER
1 31/M
Agrafe
7
-
BROWN
1 37/M
Mucosectomie
7
Manchette
Rectale
Anast
REMZI
-
Agrafe
-
ZTA
CHERKI
1 36/F
Mucosectomie
3,5
Réservoir
OOI
2 36/M
Agrafe
3
ZTA
41/M
Mucosectomie
8
ZTA
Réfection du
réservoir
Radiothérapie
Et Iléo Stomie
RAP + radio et
chimio
thérapie
ETA + radio et
chimiothérapie
2 48/F
Agrafe
8
Anast
36/M
Agrafe
10
Anast.
VROUENRAETS
RAP
Radiothérapie
RAP
RAP
FDR
Polypes
Multiples
Carcinome du
sigmoïde et
dysplasie au niveau
du réservoir
Polypes dans le
réservoir.
Adénome
dysplasique
Carcinome
Rectal
Cancer intra
muqueux
Adénomes du
réservoir
Cancer rectal et
Adénomes dans ZTA
Adénomes MA
Polypes zone d’anast
ZTA : zone de transition anale ; anast. : anastomose ; RAP : résection abdomino périnéale ;
FDR : facteurs de risque ; CPT: coloproctectomie ; ETA : excision trans anale
92
Pour le moment, l’étude de la littérature suggère la présence d’une grande
prévalence de formations adénomateuses au niveau du réservoir, néanmoins,
l’endoscopie post-opératoire de la poche iléale, n’est pas de pratique courante,
ce qui pourrait sous estimer l’incidence de polypes après coloproctectomie (26)
(58).
Le risque cumulatif de développement de polypes(figures 29, 30) et
carcinomes au niveau du réservoir et du site d’anastomose augmente avec le
temps. En sachant que la coloproctectomie (CPT) a été de mise depuis plus de
deux décennies, et que le nombre de cas de cancer reporté reste peu important,
on peut supposer que ce risque est sans aucun doute minime, bien qu’un plus
long suivi pourrait clarifier la question.
Aucun cas de développement d’ADK sur réservoir iléal n’a été constaté
dans notre série de cas, cependant, la patiente ayant eu une AAP avec
caecostomie périnéale pseudo continente, a présenté une récidive d’un ADK, la
patiente a été ré opérée et une résection caecale a été réalisée, dont l’étude
anatomopathologique a révelé que le caecum était indemne, la récidive ayant été
donc périnéale et non pas caecale.
93
Figure 29 :Polypose développée au niveau de la poche iléale chez un patient 5 ans après
coloproctectomie totale avec anastomose iléoanale(58)
Figure 30 (A et B) : Aspect histologique lors d’une biopsie au niveau du réservoir iléal
montrant un aspect d’adenomes tubulo villeux avec quelques atypies modérées(26)
b- Résultats fonctionnels :
Les résultats de cette intervention largement pratiquée dans les centres
spécialisés sont aujourd’hui bien connus puisque l’on dispose d’un recul de plus
d’une vingtaine d’années avec des séries conséquentes.
Les résultats fonctionnels sont considérés comme satisfaisants par les
auteurs et sont assez similaires lorsque l’on compare les séries entre elles.
94
Il existe cependant une grande variabilité d’un patient à l’autre,
difficilement prévisible en préopératoire
Même si un certain nombre de facteurs indépendants de la technique
semblent influencer la fonction intestinale, l’expérience de l’opérateur a été
évoquée comme un facteur lié à la qualité du résultat fonctionnel (41) (65).
Néanmoins, plusieurs facteurs sont susceptibles d’influencer la qualité de
vie des patients, tout comme l’anxiété liée au risque de cancer chez les porteurs
de PAF, ainsi que les troubles de fertilité chez la femme qui ont été décrits
récemment. De même, les complications opératoires inhérentes à la chirurgie
comme les occlusions intestinales, responsables d’hospitalisations répétées, les
épisodes récurrents de pochite ou les complications septiques comme les
fistules, sont tous des facteurs pouvant jouer un rôle négatif dans l’évaluation
fonctionnelle et la qualité de vie des patients opérés d’une poche iléo- anale.
Nous avons fait figurer dans le tableau 7 les résultats fonctionnels des
principales séries (16) (41) (7) (48) (9) (51) (66) (67) (68) :
95
Tableau 7: résultats fonctionnels après
proctocolectomi et réservoir
(a : série de PAF uniquement,
b : série comportant des PAF et colites inflammatoires.)
NOMBRE
DE
MALADE
SUIVI
MOYEN
FREQUENCE
SELLES
/24H
CONTINENCE
NORMALE
PORT
GARNITURE
RALENTISSEURS
TRANSIT
PECK 1980 (a)
25
46 MOIS
5,7
88%
_
_
MARTIN (a)
18
12MOIS
4
100%
_
_
33
3 ANS
7
61%
_
_
38
25MOIS
5,5
87%
_
_
40
15MOIS
5,7
88%
_
_
54
40MOIS
3,7
67%
_
_
460
5ANS
5,8
87%
16%
12%
645
3ANS
6
D: 81%
_
62%
66%
15%
14%
6,2/JOUR
D:55%
24%
44%
2/NUIT
N:24%
AUTEURS
1981
TAYLOR (a)
1983
FONKALSRUD (a)
1984
ROTHENBERG (a)
1984
NICHOLLS (a)
1984
MARCELLO (b)
1993
CLEVELAND (b)
1995
N:71%
MICHELASSI (b)
391
10ANS
2003
5,4/JOUR
1,1/ NUIT
MAYO CLINIC (b)
409
15ANS
2004
La majorité des études (7) ;(9) notent une nette amélioration du résultat
fonctionnel au cours des 12 premiers mois puis une stabilisation durant la
première décade suivant l’AIA.
96
Lorsqu’une incontinence fécale est présente, elle s’aggrave au cours du
temps mais cette aggravation est nettement plus marquée les 18 premiers mois
Après l’intervention, cette période correspondant probablement au
traumatisme post chirurgical du sphincter anal et à l’adaptation de la fonction
intestinale au réservoir (9).
La fréquence des selles nocturnes est d’environ une selle par nuit dans les
études ou elle est évaluée. (9) (51)
C’est un paramètre important à prendre en compte puisqu’il peut avoir de
lourdes répercussions sur la vie quotidienne des malades, notamment au niveau
professionnel, en perturbant le sommeil et la récupération des patients.
Le temps maximal pendant lequel le patient est capable de différer
l’exonération est également important à évaluer : s’il est trop court, il oblige
certains à restreindre leurs déplacements.
Le port d’une garniture, à condition qu’il ne soit pas prescrit de façon
systématique par le chirurgien a été décrit comme étant un bon indicateur des
troubles du contrôle volontaire puisqu’il n’est pas soumis à la comptabilisation
par le malade et à l’oubli (41).
Même s’il a des répercussions sur la qualité de vie, comme l’ont démontré
KIRWAN et al (69), la « nécessité de suivre un régime » est un paramètre qui
est actuellement intégré dans l’évaluation du résultat fonctionnel (70),(7).
Les liens de causalité entre la fréquence des selles et le suivi d’un régime
ou la prise de ralentisseurs du transit restent à établir. Il est difficile d’évaluer la
part liée l’habitude et celle répondant à une réelle nécessité.
97
La question de l’efficacité de ces procédés reste cependant posée puisque
cette fréquence reste élevée alors qu’elle devrait logiquement diminuer et égaler
la fréquence moyenne. Des explorations complémentaires permettraient de
rechercher d’autres pathologies pouvant expliquer l’inefficacité des mesures
visant à diminuer le nombre de selles, notamment les polypes duodénaux et les
tumeurs desmoïdes. (41)
Peut- être les patients ont-ils besoin d’avantage de conseils dans ce
domaine afin d’optimiser l’efficacité du régime ou de la prise de ralentisseurs du
transit, notamment concernant le type d’aliments à éviter, la classe et la
posologie du médicament à prendre.
Il est également important de mentionner la diminution de la fertilité après
réservoir iléo anale décrite dans certaines séries. Ceci est d’autant plus important
que la majorité des femmes qui sont opérées d’une poche iléo anale sont en age
de procréer. Le groupe de CLEVELAND retrouvait un taux d’infertilité à 56%
après chirurgie, alors qu’il était à 38% avant la réalisation de la poche. La
principale étiologue attribuée à ce problème est la formation d’adhérences post –
opératoires dans le petit bassin. Les risques de stérilité dus à la formation
d’adhérences étaient déjà décrits après Proctectomie ASZTELY avait également
démontrés l’occlusion des trompes de Fallope après proctocolectomie sur des
hystérosalpingographies. (56)
>>>Facteurs influençant le résultat fonctionnel :
A/ Age de l’intervention :
Du fait de la complexité de l’intervention et du manque d’études
prospectives sur les résultats à long terme, l’AIA a longtemps été réservée à des
98
patients jeunes considérés comme étant capables de supporter l’impact de cette
chirurgie sur la fonction intestinale et sphinctérienne.
Il a été démontré que le processus de vieillissement, par l’intermédiaire de
l’atrophie, de la sclérose des muscles et de troubles neurologiques avait un effet
délétère sur l’intégrité du plancher pelvien et du sphincter anal (72),(73),
aboutissant à une diminution des pressions anales et de la compliance rectale.
On sait cependant peu de choses concernant l’effet du processus du
vieillissement sur le résultat fonctionnel après AIA.
Le traumatisme du à la chirurgie sur le sphincter interne toucherait plus
sévèrement les patients âgés du fait d’une récupération plus lente de l’élasticité
musculaire. (73) Leurs résultats fonctionnels seraient moins bons avec
notamment plus d’épisodes de pertes de selles que chez les patients jeunes. Les
troubles de la continence chez les patients de plus de 50 ans seraient majorés par
le processus du vieillissement et l’allongement du suivi post –opératoire (51),(
69) (74) (tableau 8)
99
Tableau 8 : comparaison des études publiées en rapport avec l’évolution des patients
après AIA sur réservoir en fonction de l’âge (74)
Auteur
LEWIS et al
Année total
1993
100
>50 >60 >70
ans
ans
ans
18
Nd
Nd
Conclusion des auteurs en rapport avec
l’évolution des patients âgés
-résultats fonctionnels moyens
-intérêt de conserver le sphincter
DAYTON et
1996
455
LARSEN
32
Nd
Nd
>55
-complications importantes
-résultats fonctionnels médiocres
-mais AIA reste recommandée
BAUER et al
1997
392
66
Nd
Nd
-AIA avec mucosectomie est appropriée
TAU et al
1997
227
28
15
5
-Pas de différence chez les patients >50 ans
REISSMAN et 1996
140
Nd
14
Nd
-Double agrafe chez les >60 ans
al
-rétablissement sphinctérien plus lent.
TAKAO et al
1998
122
Nd
17
Nd
-AIA sur réservoir en J recommandée
FAROUK et al
2000
1386 204 Nd
Nd
-Résultats fonctionnels et continence moins
>45
bons.
- Recommandation de l’AIA à tout age
DELANEY et al 2002
1895 327 91
17
-l’âge n’est pas une raison pour ne pas
réaliser une AIA sur réservoir chez les
patients âgés
Nd : non défini
D’après l’étude prospective de la MAYO CLINIC concernant 2000
patients, porteurs de colites inflammatoires et PAF, avec un suivi moyen de 8
ans, les patients les plus âgés au moment de l’intervention, soit 65 malades
d’age supérieur à 55 ans, avaient un taux de complications post –opératoires
100
comparable à celui des patients jeunes et un résultat fonctionnel légèrement
inférieur, notamment en termes de continence (75).
L’AIA semble donc pouvoir être proposée à cette catégorie de patients
désireux d’éviter une Iléo Stomie définitive, sous réserve qu’ils aient un bon
contrôle volontaire de la défécation en préopératoire
B / Type d’anastomose :
Dans une méta analyse comparant 4183 patients opérés d’une AIA (pour
PAF et colites inflammatoires confondues) en fonction du type d’anastomose
(2699 manuelles, 1484 mécaniques) TEKKI et al (37) retrouvent une incidence
significativement plus élevée d’incontinence et notamment de fuites nocturnes
après anastomose manuelle alors que le taux de complications est comparable.
Le choix du type d’anastomose met donc en balance le risque de
détérioration de la fonction intestinale en cas d’anastomose manuelle avec celui
de développer une dysplasie ou une inflammation à long terme en cas
d’anastomose mécanique. (76) (37)
D’après les auteurs, la mucosectomie reste recommandée en cas de cancer
rectal ou colique, dysplasie dans les 2/3 inférieurs du rectum, présence de
facteurs de risque (Cholangiite sclérosante primitive, forme héréditaire de
cancer, inflammation sévère de la zone de transition et du bas rectum) (41)
Un point important à relever, également, est l’importance de la
mucosectomie ou plus exactement son absence, et son impact sur la qualité de
vie. HEALD et ALLEN, tout comme JOHNSTON ont rapporté des résultats
fonctionnels meilleurs pour les patients chez qui la zone transitionnelle du canal
anal était préservée. Une des hypothèses avancées était l’augmentation de la
101
pression de repos du sphincter anal, la zone transitionnelle préservée, améliorant
ainsi la continence anale, en particulier durant la nuit. Ne pas procéder à une
mucosectomie et réaliser l’anastomose à l’agrafeuse procurent l’avantage d’un
gain de temps opératoire et un saignement per opératoire diminué. Mais il faut
également se souvenir que des cas de dégénérescence cancéreuse survenue dans
la muqueuse préservée ont été décrits principalement dans la PAF, et plus
rarement dans la recto colite hémorragique.
C/ Iléo Stomie de dérivation :
Dans la littérature, il n’est pas rapporté de répercussion due à l’absence
d’iléo Stomie sur le taux de complication septique ou la mortalité chez des
patients sélectionnés (28,76,77), ni le résultat fonctionnel, ni la qualité de vie ne
semblent modifiés (30)(78).
Une AIA non protégée peut donc être réalisée dans la PAF. La suppression
des complications liées à l’iléostomie réduit le nombre des interventions
notamment celles dues à une occlusion. Les taux de complications septiques et
les échecs ne sont pas supérieurs à ceux de l’AIA protégée par une iléostomie et
la fonction post opératoire n’apparaît pas différente (28).
Il n’est pour autant pas question de généraliser cette attitude à tous les
malades devant avoir une AIA.
Les critères de sélection incluent : (28)
- Une anastomose de type mécanique, réalisée sans tension ;
- Un bon état général et nutritionnel,
- L’absence d’anémie et de co-morbidité ;
102
- L’absence de problème technique durant l’intervention.
Le bénéfice attendu par l’absence d’iléo Stomie est d’éviter :
- Une seconde intervention ;
- Les complications liées à la fermeture (occlusion, fistule, abcès de
paroi) (28).
- L’atrophie du sphincter anal par l’absence de sollicitation
immédiate.
- Le risque de déshydratation due à un débit iléal trop important. (79)
D/ Sauvetage du réservoir :
La coloproctectomie avec AIA est un geste complexe comportant des
complications multiples qui peuvent amener à la suppression du réservoir iléal
ou à son exclusion définitive du circuit digestif chez 5 à 15% des patients (27) ;
Les complications menaçant le réservoir iléal peuvent être classées en
complications septiques (fistules anastomotiques iléo anales iléo vaginales,
suppurations pelviennes et péritonites ), complications vasculaire (ischémie,
voire nécrose du réservoir ), complications mécaniques (sténose anastomotique,
prolapsus iléal et incontinence anale ) et enfin complications « médicales »
(inflammation du réservoir ou pochite, inflammation d’un résidu de muqueuse
rectale, fractionnement et poly exonération sévère).
Si les complications aigues menaçant le pronostic vital imposent la
suppression de l’anastomose et la réalisation d’une iléostomie, il n’en va pas de
même pour les complications plus tardives qui autorisent, après un bilan, une ou
plusieurs ré interventions dans le but de préserver le réservoir. La plupart de ces
techniques de sauvetage du réservoir iléal peuvent être réalisées par voie basse.
103
Il s’agit de la dilatation éventuellement répétée d’une sténose anastomotique, du
drainage de suppuration périnéale, de l’abaissement du réservoir et de la section
d’un septum résiduel dans le réservoir. En cas échec de ces techniques, ou
lorsque les lésions sur le réservoir sont diffuses et sévères. (27) ; il faut se
résoudre à intervenir par voie mixte, abdominale et périnéale. Après viscérolyse
totale, le réservoir sera réparé le plus souvent après désinsertion, puis ré
anastomose à la ligne pectinée, sous couvert quasi systématique d’une Iléo
Stomie latérale.
Après réfection, le taux de réussite avec un réservoir fonctionnel à long
terme varie entre 50% et 100% selon les études. Par contre les patients se
plaignent d’une détérioration du contrôle volontaire de la défécation et d’une
augmentation de la fréquence des selles.
Cette altération du résultat fonctionnel doit bien faire peser les indications
de réfection du réservoir en sélectionnant attentivement les patients et la
technique opératoire.
Dans notre série, un malade garde encore une fistule qui pourrait retentir
ultérieurement sur le résultat fonctionnel du réservoir.
2- Colectomie totale avec AIR : (12) (16) (80) (81)
a/ Mortalité opératoire :
Elle est de 4,9% selon « LOYGUE », 2,1% selon « BUSSEY » et 3.5%
selon « ALM », due le plus souvent au lâchage anastomotique qui est à l’origine
de péritonite et de fistule stercorale.
104
b/ Morbidité et complications :
Complications précoces :
- Le lâchage anastomotique : dans 15% des cas (LOYGUE)
- -Hémorragie
- Complications infectieuses: pouvant être à l’origine d’un choc
septique ou de collections purulentes pouvant nécessiter la ré
intervention (ex=abcès pelvien)
- Fistule stercorale, elle constitue une complication grave due au
lâchage des points de suture.
- Complications dues au décubitus : infections urinaires, infections
pulmonaires, phlébites, embolies pulmonaires, escarres etc.
Complications tardives :
- Sténose anastomotique : souvent associée à une fistule, son
traitement repose sur les dilatations trans-anales ;
- Occlusions intestinales sur bride : représentent 3.9% (LOYGUE) des
complications post-opératoires tardives, elles peuvent survenir
même un an après l’intervention et nécessitent une relaparotomie
pour libérer les brides ou les accolements responsables. (Tableau 9)
105
Tableau 9 : Complications post-opératoires des colectomies avec AIR (16)
AUTEURS Nombre mortalité
BUSSEY
Morbidité
grave
Fuite
Sepsis
anastomotique pelvien
occlusion
174
1(0.005%)
19(11%)
5
_
5
25
0
7 (28%)
_
3(12%)
5
52
1(1.9%)
6 (11.5%)
3
3
_
33
1(3%)
Nc
_
_
_
284
3 (1%)
32
8
6
10
1985
HEINMAN
1986
JARVINEN
1985
WATNE
1983
TOTAL
(12.7%)
>>>> Avenir du rectum restant :
La conservation du rectum expose au risque de récidive, et à la survenue
éventuelle d’un cancer, ce qui constitue une menace permanente pour l’avenir
du malade, exigeant impérativement une surveillance régulière, continue et
illimitée dans le temps.
Plusieurs éventualités sont possibles :
- Régression spontanée des adénomes :
Cette régression a été notée dans plusieurs séries (6%selon WILLIAMS),
mais cette régression n’autorise en aucun cas la suppression ou même
l’espacement des contrôles qui doivent être continus et réguliers.
106
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer cette régression :
La colectomie totale supprime un facteur intrinsèque qui stimule le
développement des adénomes (TURNBULL)
Le contact du flux iléal avec la muqueuse rectale après anastomose iléo
rectale constitue un milieu inadéquat pour le développement des
adénomes (COLE)
Plus le rectum est court, plus rapide se fera la régression.
Ces hypothèses rendent donc la régression possible des adénomes
inéluctable, mais malheureusement nous ne pouvons pas nous appuyer sur de
tels phénomènes (assez rare) pour faire des déductions thérapeutiques.
- Récidive des adénomes :
La fréquence des récidives est appréciable (elle est de 90 % selon
VAUGH)(81)(80), se sont des récidives « cylindriques » avec des périodes de
repousses très actives et des périodes calmes plus ou moins longues. La
fréquence des récidives est aussi fonction de l’intensité de l’adénomatose
rectale ; plus le nombre d’adénomes rectaux est grand, et plus la fréquence des
récidives est importante ; par contre le type de l’adénomatose colique
(disséminée ou segmentaire) ne semble pas influencer les récidives.
- Cancer sur rectum restant :
C’est le risque majeur qui constitue la hantise de l’endoscopiste après
conservation du rectum.
Le taux de dégénérescence au niveau du rectum restant est variable selon
les séries, néanmoins deux grandes séries s’affrontent, la première série est celle
107
de la MAYO clinic ou la fréquence de survenue de cancer sur rectum restant
était de 32% (pour 143 malades) avec un suivi moyen de 20 ans, contre les 2.2%
(pour 89 malades) de la deuxième série, à savoir celle du SAINT MARK’S
HOSPITAL.
La surveillance du réservoir rectal après colectomie totale doit être
systématique du fait du risque de développer un ADK rectal.
>>>>Résultats fonctionnels :
En post –opératoire immédiat, les selles sont liquidiennes et de volume
supérieur à la normale ; elles se normalisent en quelques mois.
La fréquence moyenne des selles est de 3.3 selles/jour selon BUSSEY (81)
avec des extrêmes allant de 1 à 11 selles / jour; la continence était normale dans
¾ des cas.
Dans notre série la fréquence moyenne des selles étaient de 3 selles/jour.
Rares sont les auteurs qui ont rapporté des troubles sexuels après AIR.
La technique de «FRANCILLON» qui laisse persister des îlots de
muqueuse (permettant ainsi une bonne régénération muqueuse) reste la
meilleure technique, presque aucun cas de récidive n’a été rapporté, sauf
quelques petits incidents sans conséquences (hémorragie due à la chute
d’escarre, et sténoses cicatricielles, traitées soit par dilation, soit par résection)
Les autres techniques, notamment celles de «REFFERSCEID» et
«SCHENNACH» comportent beaucoup de complications d’où leur utilisation
limitée.
108
VI/- INDICATIONS :
1- PAF non dégénérée : (24) (20) (12)
- Le choix entre ces deux interventions est relativement difficile.
- La colectomie totale avec conservation du rectum était l’intervention
de choix :
*Si le rectum est tapissé par d’innombrables polypes, la destruction de
ceux-ci s’avère difficile, et on risque de laisser en place certains polypes ou de
se retrouver en face de récidives itératives. La coloproctectomie avec AIA sur
réservoir s’avère donc l’intervention de choix et de sécurité.
*Si le rectum ne contient que quelques polypes pouvant être réséqués par
voie endoscopique, la colectomie avec AIR peut être envisagée, néanmoins, il
existe un risque non négligeable (10%) d’apparition d’un cancer sur rectum
restant ( d’où l’importance d’une surveillance continue si une telle intervention
s’avère envisageable).
- Le plus gros avantage de l’AIA serait de supprimer le risque du cancer
du rectum restant. Cependant la mucosectomie avec anastomose même
manuelle laisse persister des îlots de muqueuse rectale dans 14% des
cas, et le risque de développer des adénomes sur réservoir iléal est
maintenant clairement démontré, avec ou sans métaplasie colique du
réservoir. (37)
- Cependant, la réalisation systématique d’une AIA parait non justifiée
chez tous les patients pour plusieurs raisons:
109
La présence de complications propres à cette méthode ;
Le risque persistant de néoplasie au niveau du réservoir ;
La possibilité de contrôler la croissance des polypes résiduels au
niveau rectal sur le long terme chez la majorité des patients traités
par AIR ;
La relative simplicité et sécurité du traitement endoscopique des
adénomes du rectum (situation sous péritonéale, paroi épaissie) par
comparaison aux adénomes iléaux.
On peut en conséquent, dans certains cas, si l’on est absolument certain
que le patient se soumettra à une surveillance régulière et continue, proposer une
colectomie totale avec AIR en sachant que le risque de cancer persiste malgré la
surveillance et qu’une proctectomie secondaire sera envisageable et dans ce cas
là, on a recours à la transformation de l’AIR en AIA qui reste presque toujours
réalisable, d’autant plus que l’AIR a favorisé l’allongement du mésentère.
Tableau 10 résumant les indications thérapeutiques
LA
PROCTECTOMIE
AVEC
ILEOSTOMIE OU
AIA
COLECTOMIE
TOTALE AVEC
CONSERVATION
DU
RECTUM
- Cancer du rectum ou rectosigmoïde ;
- Polypes rectaux innombrables ;
- Patient ne pouvant se soumettre à une surveillance
régulière du rectum après AIR.
- Patient ayant un cancer colique réséccable au moment de
la colectomie, le risque de cancer rectal ultérieur étant
significativement plus élevé dans ce cas.
- Résection possible des polypes rectaux ;
- Muqueuse rectale saine ;
- Malade respectant les contrôles endoscopiques
périodiques ;
- Si le cancer siège au-delà du rectosigmoide.
110
Dans notre série, 5 malades ont une chirurgie prophylactique dans le cadre
de la PAF:
- 4 patients ont eu une coloproctectomie totale avec AIA sur réservoir en
«J»
- Un patient a eu une colectomie totale avec AIR et ablation d’un polype
rectal.
>>>>>Faut – il réaliser une coloproctectomie systématique pour prévenir
les cancers colorectaux au cours des PAF ?
Le seul argument qui pourrait répondre à cette question est celui de la
fréquence de survenue des cancers du rectum après traitement par colectomie
totale (84). Or l’analyse de la littérature donne des résultats discordants. En
particulier deux grandes séries s’affrontent : celle de la MAYO CLINIC et celle
du SAINT MARK’S HOSPITAL. (85)
A la MAYO CLINIC (86), sur 143 malades, la fréquence de survenue de
cancer colorectal était de 32% avec un suivi moyen de 20 ans contre 2,2 % pour
89 malades du SAINT MARK’S HOSPITAL.
111
Les résultats de plusieurs séries de la littérature sont résumés dans le
tableau 11 ;
Tableau 11 : cancer du rectum après colectomie totale (16) (12) (17) (80) (87)
NOMBRE DE
SUIVI
CANCER
MALADES
(ANNEES)
RECTUM
BESS 1980
143
20
46 (32%)
BUSSEY 1975
89
40
2 (2,2%)
EVERSON 1954
85
11
9 (10%)
HARVEY 1978
23
8
3 (13%)
JARVINEN 1985
52
6
0
MOERTEL 1970
143
72
31 (22%)
SARRE 1967
133
5,5
10 (7,5%)
SCHAUPP 1972
48
30
1 (2,1%)
WATNE 1983
33
14
7 (22%)
SARRE 1987
-
20
12%
ARVANTIS
36
-
3 (8,3%)
BUSSEY 1991
62
-
6 (9,6%)
DE COSSE1992
297
25
50 (17%)
IWAMA 1994
-
15
24,2%
BERTARIO 2000
-
20
23%
AUTEURS
1990
Les chiffres de la MAYO CLINIC sont nettement plus élevés, mais ceci
peut s’expliquer par le fait que : (16)
1/ Beaucoup de malades ont eu des anastomoses haut situées, car à peu près
50% des cancers siègent au dessus de 10 cm par rapport à la marge anale.
2/ Ont été exclus de l’étude les malades présentant un rectum initialement
sain.
112
Mais également, l’écart entre ces résultats peut s’expliquer par les
modalités de surveillance du rectum restant (17) (30) (85) :
- Dans la série rétrospective de la MAYO CLINIC, le rythme de la
surveillance était variable selon les patients et certains n’ont été revus
que lorsqu’ils on présenté des symptômes en rapport avec un cancer
rectal.
- Dans la série prospective du SAINT MARK’S HOSPITAL, les patients
avaient une rectoscopie tous les 6 mois avec biopsie et destruction des
polypes les plus suspects.
Une Proctectomie était systématiquement réalisée en cas de doute,
diminuant ainsi le nombre de sujets à risque et expliquant le taux le plus faible
de cancer après AIR publiées dans la littérature.
A la lumière de ces résultats, la majorité des études montre une fréquence
de survenue des cancers du rectum avoisinant ou inférieur à 7% après 10 ans
(12) d’évolution, et 32% à 20 ans ; et ceci seul fait peser les « pour et les
contres »
De la conservation du rectum après colectomie.
>>>>>> Quels peuvent être, après colectomie totale, les facteurs
susceptibles de favoriser la survenue d’un cancer du rectum ?
Plusieurs études ont été réalisées évaluant le risque du cancer rectal après
colectomie et AIR chez les patients porteurs de PAF, or la plupart des études
incluaient des patients appartenant à l’aire ou la confection de la poche iléale
n’était
113
pas encore de mise ( notamment avant 1983), et ou il n’existait que deux
alternatives dans le traitement de la PAF : soit la colectomie avec AIR soit la
coloproctectomie totale avec Iléo Stomie définitive ; il n’est donc pas étonnant
que la grande majorité des patients, même porteurs d’atteinte rectale, optaient
plutôt pour une AIR, d’où la grande fréquence des cancers rectaux après
colectomie retrouvée dans la littérature. (87)
SEXE : (16)
On retrouve dans la littérature une prédominance féminine. SARRE obtient
93% contre 68% de femmes indemnes de cancer du rectum 20 ans après
colectomie totale avec AIR. Des résultats identiques sont obtenus par BESS,
mais la différence n’est pas significative.
AGE :
La encore, notre série est trop limitée pour pouvoir en tirer des conclusions,
mais l’analyse de la littérature semble montrer que plus la colectomie a lieu à un
age avancé, notamment au-delà de 40 ans, plus le risque de voir apparaître un
cancer est important (84).
NOMBRE DE POLYPES COLIQUES ET RECTAUX AU MOMENT DU
DIAGNOSTIC :
L’existence d’un grand nombre de polypes colorectaux au moment du
diagnostic de la PAF a été rapportée par un grand nombre d’auteurs comme
étant un facteur de risque important de dégénérescence ultérieure après
colectomie.
L’AIR n’est donc pas indiquée chez des patients porteurs de polypose
diffuse, mais reste néanmoins une alternative dans le traitement chirurgical de
114
ceux porteurs d’une polypose atténuée, vu que dans ce cas là, le risque de
dégénérescence est moindre. (84) (87)
HAUTEUR DE L’ANASTOMOSE :
Il semble acquis que la colectomie doit être complète, l’anastomose devant
être iléo rectale et non iléo sigmoidienne (65). Il est logique de penser que plus
l’anastomose est bas située sur le rectum, c'est-à-dire moins il reste de surface
rectale conservée, moins le risque d’ADK sera élevé, mais plus le résultat
fonctionnel sera altéré (16).
Egalement, il reste important de considérer la hauteur de l’anastomose dans
la surveillance post-opératoire, vue qu’une anastomose haut située sera difficile,
voir impossible à visualiser grâce à un endoscope rigide utilisé dans la
surveillance après colectomie (84).
SURVEILLANCE CLINIQUE :
Le rythme des rectoscopies de contrôle prôné par l’ensemble des auteurs
est d’au moins une fois par an (87).
En cas de traitement endoscopique de polype en dysplasie de haut grade
et/ou de polypes >1 cm et /ou nombreux (>30), la surveillance sera rapprochée à
6 mois. Un suivi plus fréquent peut également être nécessaire lorsque le patient
est porteur d’une mutation située entre les codons 1250 et 1500 de la gêne APC
(88) (89).
Il est évident que l’adhésion du malade à cette contrainte est difficilement
prévisible avant l’intervention, que bon nombre de sujets finissent par échapper
totalement ou partiellement à ces contrôles, aggravant ainsi de façon
considérable le risque de cancer.
115
Il s’en suit que l’estimation préopératoire de la discipline du malade est un
facteur prédictif nullement négligeable. (90)
2- PAF dégénérée :
- Les individus atteints de PAF développent un cancer colorectal à un
age plus précoce en comparaison avec la population générale (39) (83)
(82)
- La filiation polype cancer est universellement admise ; L’association
polypose au cancer a été retrouvée chez 68.75% de nos malades ;
- A noter que dans le cas d’une dégénérescence de la PAF, le principal
objectif est la cure du cancer (17).
- L’existence d’une dégénérescence colique autorise la réalisation d’une
AIR, d’une AIA ou d’une coloproctectomie avec Iléo Stomie
définitive.
- L’AIR réalisée en cas de cancer colique, bien que remplissant toutes
les conditions carcinologiques requises est gravée d’un risque
significativement plus important de cancer sur le rectum restant.
Une coloproctectomie avec AIA est techniquement réalisable en cas
de cancer colique, y compris en cas de cancer colique droit, car si la
dissection pour être carcinologique, impose de sectionner l’artère
iléo-caeco- colo- appendiculaire et d’emporter toute la partie droite
du méso côlon, elle n’empêche souvent pas la confection et la
descente d’un réservoir à l’anus
116
- En cas de cancer colique curable, les bons résultats carcinologiques et
fonctionnels des AIA nous font préférer cette intervention vu le risque
de cancer rectal synchrone ou métachrone à court terme.
- En cas de cancer colique associé à des métastases non réséccables, la
chirurgie ne peut être que palliative. Dans ce cas, l’AIR avec son
moindre risque de complications et l’absence Iléo Stomie temporaire
de dérivation semble alors indiquée.
- La prise en charge d’un cancer rectal compliquant une PAF est
identique à celle des autres cancers du rectum. A cela près qu’il faut
associer une colectomie totale à la Proctectomie Si une préservation
sphinctérienne est envisageable, une AIA doit être réalisée, sinon une
AAP avec Iléo Stomie définitive doit être indiquée.
- Dans notre série, sur les 16 malades, 11 étaient porteurs de polypose
dégénérée :
 5 ont eu une CPT avec AIA sur réservoir en « J »
 3 ont eu une CT avec AIR ;
 2 ont eu une AAP ;
 Une patiente avait eu une une colectomie totale avec AIR, elle a
développé dans les suites opératoires une péritonite, une double
stomie a été réalisée chez elle, puis, 5 mois après, la patiente a été
réopérée et a eu une AIA sur réservoir en « J ».
117
VII/ - SURVEILLANCE :
1/ Surveillance post opératoire :
Une surveillance post opératoire ( après coloproctectomie et AIA ) est
recommandée à 6 mois, puis une fois par an en l’absence de récidive démontrée
de polypes, avec biopsie de toute lésion suspecte, destruction de petits polypes
(moins de 10 polypes ) et excision trans. anale de grands polypes. (52) (89).
Le type d’intervention (anastomose manuelle avec mucosectomie ou
anastomose à la pince automatique) pourrait influencer le rythme de la
surveillance. (37)(76)(87).
En cas de colectomie avec AIR, la surveillance est réalisée une fois par an.
En cas de traitement endoscopique de polype et /ou de polypes >1cm et/ou
nombreux (>30), la surveillance sera rapprochée à 6 mois. Un suivi plus
fréquent peut également etre nécessaire lorsque la mutation est située entre les
codons 1250 et 1500 du gene APC. (recommandations de la SFED 2004)
La surveillance post opératoire permet de réduire considérablement le
nombre de cancer au niveau du rectum en cas d’AIR ou au niveau de la poche
iléale en cas d’AIA d’où la nécessité pour les patients de comprendre
l’importance de la surveillance post opératoire. (80)
2/ Prophylaxie primaire :
La PAF est caractérisée par la présence d’une centaine de polypes coliques,
certains, si ils sont pas enlevés, peuvent éventuellement entraîner le
développement d’un cancer.
L’âge moyen de début d’apparition de polypes es de 16 ans, et celui de
diagnostic de cancer colorectal est de 39 ans (82) (91).
118
En effet de larges études ont été réalisées à propos de la PAF et ont montré
que la fréquence d’apparition de cancer colo rectal avant l’âge de 20 ans est très
basse (92) (47) (tableau 12)
Tableau 12: proportion des patients porteurs de paf avec cancer colorectal
avant l’âge de 20 ans (92)
Registre de
polypose
Nombre de
Cancer
colorectal
NOMBRE DE CAS
0 – 10 ans
11- 15 ans
16-20 ans
HOLLANDE
106
0
1
1
DANMARK
190
0
0
3
Allemagne
524
0
1
7
SAINT
96
0
0
3
FINLANDE
157
0
0
1
TOTAL
1073
0
2(0.2%)
15 (1.3%)
MARK
Les recommandations actuelles sont que les patients chez qui la mutation
de la gêne APC a été prouvée mais les polypes ne sont pas encore évidents,
doivent subir une sigmoidoscopie à partir de l’âge de 10-15 ans.
Pour les sujets ayant un risque de voir apparaître une PAF mais dont la
mutation au niveau du gêne n’est pas connue ( mais la mutation ayant été
détectée chez les membres de la famille) ou si la mutation chez la famille n’a
pas été révélée, la surveillance colorectale doit comprendre une sigmoidoscopie
flexible ou colonoscopie à partir de l’âge de 10 -12 ans, tous les 12 mois jusqu’à
119
l’âge de 24 ans, tous les 2 ans jusqu’à l’âge de 34 ans, tous les 3 ans jusqu’à
l’âge de 44 ans et puis enfin, toutes les 3 à 5 années.(82)(93)(94)(24)
Une colectomie totale ou une coloproctectomie doit être réalisée dès
l’apparition d’une polypose dense ou de polypes dysplasiques.
Ces mesures peuvent réduire le risque d’apparition de cancer colorectal.
(82)(81)
L’étude de la littérature a montré qu’au moins cinq études ont décrits le
pronostic de cette pathologie dans plusieurs pays, surtout dans les années 1980
et 1990.
Toutes les études ont montré que dans le cas de PAF symptomatique,
l’incidence du cancer colo rectal est élevée (50 à 70%) par rapport à ceux
découverts lors d’une surveillance (3-10%).
D’autres études ayant évalué la mortalité des patients atteints de PAF ont
démontré que la surveillance et la colectomie prophylactique ont permis de
réduire considérablement le nombre de décès par cancer colo rectal, mais de nos
jours, la majorité des décès sont en rapport avec l’atteinte extra colique de la
PAF (tumeurs desmoides, cancer duodénal) (92)
VIII/ LESIONS EXTRA COLORECTALES:
Les formes polyviscerales(figure 31) de la PAF sont d’une gravité
considérable.
En effet, le pronostic de la maladie tient toujours au risque de cancer
colorectal, cause principale de décès,néanmoins, le traitement des formes
colorectales est bien codifié, le véritable problème est donc celui du devenir des
120
formes
duodénales,
gastriques,
jéjuno-iléales
et
tumeurs
desmoides(19)(93)(94)(95)
Figure 31 : Aspects typiques rencontrés lors d’une PAF : A : polypose colorectale ;
B :polypose duodénales sévère avec de multiples petits et plus grands polypes ; C :
polypose gastrique au niveau du fundus ; D : scanner abdominal montrant une tumeur
desmoide de 5.5 cm de diamètre ; E : multiples adenomes au niveau du réservoir
iléal.(102)
A /Lésions Gastroduodenales :
1 /Fréquence des Adénomes gastriques et duodénaux:
Dans notre série, deux patientes étaient porteuses de polypose duodénales,
lors du diagnostic de la PAF, soit un taux de 12.5%.
La présence de polypes gastriques et duodénaux au cours des PAF avait été
occasionnellement décrite lors d’observations fortuites. A l’époque, leur
fréquence n’était pas estimée à plus de 5 à 10% et il était considéré qu’il
121
s’agissait en majorité de simples hyperplasies siégeant préférentiellement au
niveau gastrique (16).
Puis des études plus récentes ont montré la présence Adénomes gastriques
chez à peu près 5% des patients, et une atteinte duodénale chez 60 à 90% des
patients (59)(96)
1-1- Polypes gastriques :
L’atteinte de l’estomac au cours de la PAF est variable selon les auteurs. Le
plus souvent, ces polypes sont nombreux, leur diamètre est inférieur à 5mm, et
ils sont situés au niveau du fundus et du corps gastrique. Plus rarement, ils
peuvent être d’un diamètre plus important, moins nombreux, et/ou situés au
niveau de l’antre. L’histologie de ces polypes est différente selon leur
localisation (1) (18) :
- Polypose fundique, glandulokystique : résultent d’une dilatation kystique
des glandes superficielles de la muqueuse au sen d’un épithélium de
revêtement habituellement hyperplasique. Histologiquement, ils sont de
type Hyperplasique, régénératif,.Ils n’ont aucun potentiel dysplasique ou
néoplasique. (1)(97)
- Polypes adénomateuses, surtout au niveau de l’antre gastrique. Les
cancers gastriques venant compliquer ces adénomes, surviennent à une
fréquence estimée autour de 2% (1)(97)
Ainsi, lorsqu’on est en présence des polypes gastriques adénomateux,
l’incertitude concernant leur potentialité évolutive peut justifier une résection
endoscopique (laser) et en tout cas une surveillance endoscopique régulière.
L’étiopathogénie de cette association donne lieu à plusieurs hypothèses(12) :
122
- SACHATELLO évoque la possibilité de l’arrivée dans l’estomac d’un
stéroïde carcinogène présent dans la bile (94) à la faveur d’un reflux
duodéno-gatsrique. A l’origine, serait responsable une erreur au niveau
du métabolisme stéroïdien, particulière à la PAF.
- Pour BURT, l’origine résiderait dans une mutation génique, capable de
faire varier l’expression biochimique du milieu intestinal.
>>>>CANCER GASTRIQUE : (24) (89)
Dans la population occidentale porteuse de PAF, la prévalence de
l’adénocarcinome gastrique est de 0,5%. Ces cancers sont localisés presque
exclusivement au niveau de l’antre. Ils sont développés à partir d’adénomes
gastriques et non de polypes glandulokystiques. Il est donc recommandé, lors de
la surveillance du duodénum, de surveiller également l’antre. Les modalités de
traitement ne sont pas définies et sont à discuter avec les équipes spécialisées.
La polypose glandulokystique du fundus est présente chez 30 à 75% des
patients porteurs de PAF.Seulement trois cas de cancers sur polypose glandulo
kystique ont été publiés (à noter que ces trois cas ont été rapportés de façon
indépendante chez des patients de la même famille de polypose dite atténuée).
1-2-Polypes duodéno-jéjunaux :
Les adénomes duodénaux apparaissent chez tous les patients, toutefois, le
nombre est moindre et leur évolutivité plus modérée que dans la localisation
colorectale. Le risque de développer un adénocarcinome duodénal ou jéjunal
proximal est 300 fois supérieur à celui de la population générale. Les cancers
sont localisés par ordre de fréquence au niveau de l’ampoule de Vater, du
duodénum proximal et distal, du jéjunum proximal (89). Les adénocarcinomes
123
duodéno-jéjunaux sont une des deux premières causes de décès après colectomie
dans la PAF (24).
La polypose duodénale est évaluée par la classification de SPIGELMAN
(1989) qui prend en compte la taille, le nombre, le type histologique (tubuleux
ou villeux) et le degré de dysplasie.
Cinq stades sont définis par ces critères (98)(99) :
- Stades 0 – I - II : Polypose modérée
- Stades III – IV : polypose sévère.
Le risque de développer un cancer duodénal dépend du stade de la
classification de SPIGELMAN (92).
Plusieurs études ont révélé un risque de décès de 22% à 36% par cancer
duodénal chez les patients présentant une lésion de type IV de Spigelman depuis
dix ans, notamment dans l’étude anglaise de GROVES et al., sur 11 patients
ayant une atteinte de type IV, 4 ont développé un cancer contre un patient sur
4& ayant une atteinte stade III. Dans une autre étude scandinave de BULOW et
al, sur 27 patients ayant une atteinte stade IV, 2 ont développé un cancer contre
deux sur 339 (<1%) autres ayant une atteinte stade 0-III (92)
124
CLASSIFICATION DE SPIGELMAN (94)(98)(99)
Points
1 point
2 points
3 points
Nombre de polypes
1-4
5-20
>20
Taille des polypes(mm)
1-4
5-10
>10
histologie
dysplasie
tubuleux Tubulo-villeux villeux
légère
moyenne
sévère
Stade 0: 0 points stade III: 7-8 points
Stade I: 1-4 points stade IV: 9-12 points
Stade II: 5-6 points
A peu près 80% des patients ont une atteinte duodénale entre stade I et III,
et 10 à 20% ont une atteinte de stade IV (92).
Même si la régression spontanée de adenomatose duodénale a été
rapportée, son évolution habituelle est l’aggravation progressive,(figure 32)
pouvant aller jusqu’à la transformation maligne, surtout en cas de localisation
papillaire.
125
Figure 32Duodenoscopie montrant : A : présence de quelques polypes de petite taille au
niveau de D2 au moment de la colectomie,à l’âge de 29ans ; C : au cours de la
surveillance chez le même patient les adénomes sont devenus plus grands et plus
nombreux à l’âge de 44ans.(107)
L’incidence de l’adénocarcinome duodénal pour une population dont l’âge
est de 60 à 70 ans serait de l’ordre de 3 à 5 voir 10% pour BJORK (100)
La surveillance endoscopique duodénale apparaît importante chez les
patients souffrant de PAF. Toutefois, l’impact d’une telle attitude sur la survie
126
n’est clairement démontré par aucun travail (92). L’étude de cohorte de
VASEN, portant sur 977 patients, n’a montré qu’un bénéfice de survie de sept
mois par rapport à la population non surveillée par endoscopie haute. (100)
Le risque de cancer est exceptionnel avant l’âge de 20 ans. La surveillance
débutera entre 20 et 25 ans. Elle sera réalisée tous les deux ans en cas de
polypose modérée, tous les ans pour les polyposes sévères, et tous les 6 mois en
cas de dysplasie de haut grade (89)(101).
Dans notre série, 8 patients ont eu un examen endoscopique duodénal, ce
dernier a révélé la présence de polypes duodénaux dans deux cas. La biopsie et
l’examen histopathologique n’ont été réalisés que chez une seule patiente et ont
révélé la présence d’un adénome tubulo villeux en dysplasie de haut grade.
Pour l’exploration duodénale, il est nécessaire d’utiliser :
- Un endoscope à vision latérale pour l’exploration duodénale et
ampullaire ;
- Un endoscope long à vision axiale pour l’exploration jéjunale
proximale ;
127
Figure 33 : Vue endoscopique d’un adénome duodénal(107)
Il est nécessaire de réaliser :
- une coloration par indigo carmin car la majorité des adénomes
duodénaux sont plans.
- des biopsies systématiques au niveau de l’ampoule de vater en évitant
si possible l’orifice pancréatique (risque de pancréatite iatrogène)
- des biopsies systématiques de tous polypes de diamètre >10mm, et
toute lésion de morphologie suspecte. Il est utile de réaliser une
cartographie systématique de ces polypes « à risque » pour faciliter
leur surveillance ou leur traitement (89).
Malgré la survenue à un age tardif de ces polypes duodénaux, voir jéjunoiléaux, le problème de la prise en charge est devenu primordial. En effet, le
caractère multiple et récidivant de ces lésions finit par rendre inopérant un
simple traitement endoscopique. Ce dernier est généralement utilisé en première
intention car peu invasif et d’exécution aisée. Il est proposé dans les lésions de
stade I de spigelman, ou dysplasie de bas grade.(19). La destruction
128
endoscopique des Adénomes duodénaux peut être réalisée selon différente
modalités : électrocoagulation, bipolaire, résection à l’anse diathermique,
utilisation du laser Nd :YAG et coagulation au plasma argon. Quelle que soit la
technique, la localisation péri ampullaire, le caractère sessile des adénomes
duodénaux et leur multiplicité rendent l’ablation endoscopique difficile. Ces
techniques exposent à plusieurs complications graves : hémorragie, pancréatite
aigue, perforation duodénale, sténoses séquentiels. Quand
elles sont maîtrisées, ces méthodes peuvent permettre des résultats
intéressants : ainsi sur 19 patients pris en charge à la Mayo Clinic, les adénomes
duodénaux ont complètement disparu dans dix cas et régressé chez sept autres
cas pour un recul de dix ans.(100)
Les lésions de stade IV relèvent de la chirurgie. L’excison locale de
polypes, soit par voie endoscopique, soit par voie transduodénale a pu être
proposée. Les risques de récidive locale,évaluées à plus de 20%, lui font préférer
la duodéno-pancréatectomie céphalique. La recherche et la surveillance de
tumeur du grêle nécessitent une investigation rigoureuse par fibroscopie,
entéroscopie ou vidéocapsule.La découverte d’une tumeur du grêle souvent pluri
focale nécessite une ou plusieurs entérectomies (19)(102).
Malgré tout, la chirurgie classique reste le traitement de référence dans les
formes multi viscérales de la PAF. La duodénopancreatectomie céphalique
(DPC) avec rétablissement de la continuité selon le procédé de Child permet une
exérèse carcinologique dans les formes infiltrantes péri ampullaire La
conservation du pylore permet d’avoir une bonne régulation de l’évacuation
gastrique et assure une porte de passage plus facile pour les contrôles
endoscopiques du jéjunum. Cette technique empêche le reflux biliaire qui a été
129
accusé par certains d’accélérer la formation d’adénomes. La duodénectomie
respectant le pancréas est une alternative à condition néanmoins que la lésion ne
dépasse pas la séreuse duodénale et n’envahisse pas le pancréas(19)
Tableau 13 résultats de la surveillance endoscopique selon plusieurs séries(101)
Auteurs
Année
Nombres
de patients
Type
d’endoscopie
Nombre moyen
des endoscopies
Age diagnostic
de la PAF
Age lors de
l’endoscopie
Adénomes
duodénaux
Spigelman stade
IV (%)
Incidence
Adénomes
duodénaux
Vers l’âge de
70-75ans(%)
52 stade IV de
Spigelman vers
l’age
De 70-75 ans
(%)
Cancer
duodénal(%)
Incidence
du
cancer duodénal
Vers l’âge de 75
ans
Church
1992
Nugent
1994
Debinski
1995
Heinskanen
1999
Bjork
2001
Kodmon
2001
Groves
2002
Bulow
2004
247
70
200
98
180
231
114
368
Vision
latérale
et axiale
Vision
latérale
_
Vision latérale
et axiale
Vision
axiale
Vision
axiale
Vision
latérale
Vision
axiale
3
2
3
2
_
_
25
_
_
_
_
_
_
25
33.5
_
39
_
_
_
42
37
65%
_
65%
54%
74%
58%
_
65
_
_
_
2
8
_
_
7
_
_
_
97
98
_
_
99
_
_
_
30
20
_
_
52
_
1.4
2.0
_
_
1.7
5.0
1.6
_
_
_
4
10
_
_
4.5
_
130
4
Dans notre série, 8 patients ont eu un examen endoscopique duodénal, ce
dernier a révélé la présence de polypes duodénaux dans deux cas. La biopsie et
l’examen histopathologique n’ont été réalisés que chez une seule patiente et ont
révélé la présence d’un adénome tubulo villeux en dysplasie de haut grade.
Chez une patiente on avait réalisé une duodénotomie avec ampullectomie
et réimplantation du cholédoque et du wirsung, alors qu’aucun geste n’a été
réalisé chez la deuxième.
B/Tumeurs desmoïdes :
Dans notre série, trois patients ont développé des tumeurs desmoides, un
cas s’est développé sur la cicatrice cutanée, et deux cas correspondaient à des
masses intra abdominales.
-Les tumeurs desmoides représentent la troisième cause majeure de
morbidité et mortalité chez les patients atteints de PAF (93)
-Les tumeurs desmoides font partie des fibromatoses profondes, elles
même intégrées dans le groupe des tissus mous (103) ;La première description
de la fibromatose a été faite par Mac Farlane en 1822, par la suite, ces tumeurs
ont été nommées « desmoides » par Muller, en raison de leur ressemblance aux
tendons (« desmos » en grec). Le premier cas extra abdominal a été rapporté par
Nichols en 923 (95)
-Les tumeurs desmoides sont histologiquement bénignes (104) sans
potentiel métastatique,(93)(105)(106)(108) mais tendent à infiltrer les structures
de voisinage. Leur développement tend à être infraclinique, et les patients
restent asymptomatiques jusqu’à ce que la tumeur atteigne un volume assez
important pour entraîner une distension abdominale ou un effet de masse
131
locorégional (104) avec une occlusion intestinale, et compression urétérale ou
vasculaire.
-L’évolution des tumeurs desmoides peut être tout à fait imprévisible, vu
que 10% de ces tumeurs peuvent devenir agressives, alors que le reste peut
régresser spontanément (104)
-Heinskaken et Jarvinen ont analysé 202 patients porteurs de PAF, et ont
trouvé que 83% d’entre eux développaient une tumeur desmoide en post
opératoire (93)
-La majorité des tumeurs desmoides se développent selon Reitamo et al
selon la répartition suivante (103) :
localisation dans la paroi abdominale :49%
localisation extra abdominale : 43%
localisation mésentérique : 8%
132
Figure 34 : Scanner abdomino-pelvien montrant une tumeur desmoide mésentérique de
7.5 cm/8cm/10cm, partiellement limitée avec une zone hypodense au centre(111)
-Plusieurs théories ont été avancées quant à la cause de développement des
tumeurs desmoïdes chez les patients porteurs de PAF (théorie génétique
hormonale et traumatique), le traumatisme chirurgical est considéré comme le
facteur le plus prédisposant à la formation des tumeurs desmoïdes (104)
-Les tumeurs desmoïdes peuvent être traitées par Résection chirurgicale,
hormonothérapie (nolvadex), prise d’anti-inflammatoires, radiothérapie et
chimiothérapie. Mais le taux de récidive reste néanmoins relativement élevé
(77%) (104)
133
-Dans notre série les patients ont été traités comme suit :
une patiente a été mise sous traitement hormonal à base de
TAMOXIFENE
une deuxième patiente avait été mise sous TAMOXIFENE, mais elle
n’a pas repondu au traitement hormonal, une résection chirurgicale a
ensuite été tentée, mais s’est avérée impossible, donc une radiothérapie
externe a été entreprise dans le but d’obtenir une réduction tumorale.
la troisième patiente a été perdue de vue.
134
135
- La polypose adénomateuse familiale (PAF) est une maladie héréditaire
à transmission autosomique dominante.
- La coloproctectomie totale avec confection d’une poche iléo anale est
devenue le traitement chirurgical de choix dans la prise en charge
prophylactique de la PAF.
- La conservation du rectum après anastomose iléo rectale (AIR) expose
au risque de cancer. Ce risque, toutes grandes séries confondues, est de
l’ordre de 10%, il n’est pas suffisant pour justifier l’abandon définitif de
l’AIR, techniquement toujours possible, l’AIR ne comporte aucun
risque de séquelles sexuelles et reste indiquée chez le patient porteur
d’une pauci adenomatose rectale, ayant accepté en conscience
l’obligation d’une surveillance endoscopique indéfinie, d’autant plus
que la conversion à l’anastomose iléo anale (AIA) après Proctectomie
secondaire est pratiquement toujours possible. D’autre part, le cancer
sur le rectum conservé n’est plus le seul risque évolutif vital connu dans
la PAF.
- Les résultats fonctionnels de l’AIA sont presque d’aussi bonne qualité
que ceux de l’AIR chez le sujet jeune, c’est un argument
supplémentaire pour en indiquer la réalisation d’emblée devant une
adenomatose rectale diffuse, une indiscipline prévisible du patient, un
cancer rectal haut, un cancer colique.
- La polypose duodénale est un risque évolutif considérable de la
polypose adénomateuse familiale. Sa fréquence, d’abord jugée
anecdotique, est croissante avec les endoscopies systématiques et le
recul du temps. C’est une adenomatose aux potentialités prouvées de
136
dégénérescence maligne. Le pronostic des cancers duodénaux péri
ampullaire est mauvais. Après colectomie totale suivie d’anastomose
iléo rectale, le risque de décès par cancer duodénal est plus élevé que le
risque de décès par cancer rectal.
- Que le rectum ait été conservé ou non, la surveillance endoscopique du
duodénum est indispensable « à vie » pour détecter des adénomes, en
faire des biopsies, et les détruire.
- Compte – tenu du pronostic désastreux des cancers duodénaux, il n’est
pas inconcevable d’en envisager, comme pour le colon et le rectum, un
traitement « prophylactique » par exérèse duodénopancréatique si les
adénomes deviennent incontrôlables par leur nombre ou par leur
passage à l’état de dysplasie sévère.
137
138
INTRODUCTION :
La polypose adenomateuse familiale (PAF) est une maladie héréditaire à
transmission autosomique dominante liée à une mutation du gêne APC,
caractérisée par la présence d’un très grand nombre de polypes adénomateux, et
qui est responsable de 1% de l’ensemble des cancers colorectaux.
MATERIELS ET METHODES:
Nous rapportons dans cette étude l’expérience de la clinique chirurgicale
« A » de l’hôpital Ibn Sina à Rabat, dans le traitement chirurgical de la PAF à
propos d’un série rétrospective de 22 patients sur une période étalée d’octobre
1992 à Décembre 2007.
RESULTATS :
- L’âge moyen de nos patients était de 36.18 ans, avec un sex- ratio de
2.14 F/H;
- L’âge moyen de dégénérescence dans notre série était de 38.36 ans.
- Les rectorragies, troubles du transit et altération de l’état général sont
les signes les plus constants chez nos patients ;
- Une endoscopie basse a été réalisée chez tous les malades et a montré
un aspect de PAF dégénérée chez huit d’entre eux ;
- Une endoscopie haute a été réalisée chez huit malades et a montré la
présence de polypes duodénaux chez deux malades ;
139
- Les malades ont été traités comme suit :
Neuf de nos patients ont été traités par coloproctectomie totale avec
anastomose iléo anale et réservoir en « J », protégée par une
iléostomie,
Cinq patients ont été traités par colectomie totale avec anastomose
iléo rectale ;
Deux patients ont subi une amputation abdomino périnéale avec
stomie,
- Dix de nos malades étaient porteurs d’une PAF dégénérée confirmée à
l’étude anatomopathologique ; dont 7 étaient porteurs d’un ADK et 3
d’une dysplasie de haut grade ;
Chez une patiente l’étude anatomopathologique n’a pas confirmé la
malignité qui avait été évidente macroscopiquement, les coupes
histologiques ont dues être réalisées loin du processus tumoral.
- La mortalité post opératoire dans notre série était de 1 cas.
- Les suites opératoires immédiates ont été simples pour 10 malades, et
on été marquées par l’apparition d’une péritonite post opératoire
(2cas), un abcès rétro anastomotique (1cas), fistules dirigées (1cas).
- L’évolution ultérieure a été marquée par :
La récidive d’un ADK lieberkuhnien chez une patiente ayant eu
une coloproctectomie et amputation abdomino périnéale avec
caecostomie périnéale pseudo continente, une ablation du caecum a
140
été réalisée. Mais la patiente est décédée suite à une hémorragie
abondante de la plaie périnéale.
La survenue de tumeur desmoide chez 3 patients ;
La
survenue
d’une
péritonite
post
opératoire,
suite
au
rétablissement de continuité chez un malade ;
L’apparition d’une sténose annulaire avec aspect de fistule à l’index
baryté dans un cas ;
4 patients ont eu une bonne évolution avec un recul moyen de 32.5
mois
5 patients ont été perdus de vue.
DISCUSSION :
La PAF est une maladie héréditaire autosomique dominante liée à une
mutation germinale du gêne adenomatosis polyposis coli (APC).Son incidence
est évaluée à 1 pour 10000 naissances environ.
Le diagnostic est habituellement porté chez un membre de la famille à
l’occasion de symptômes intestinaux (rectorragies, troubles du transit, douleurs
abdominales), ou plus rarement de manifestations extra intestinales.
L’interrogatoire retrouve habituellement des antécédents de cancer du
colon dans une lignée parentale.
Le diagnostic est fait par la rectosigmoidoscopie, complétée d’une
coloscopie : il existe en effet de très nombreux polypes (plus de 100) répartis sur
l’ensemble du colon et du rectum, de taille variable, donnant typiquement un
aspect en « tapis de haute laine ».
141
L’examen histologique confirme la nature adenomateuse des polypes et
peut confirmer l’existence de un ou plusieurs cancers (dégénérescence de la
polypose).
La prise en charge des patients présentant une PAF s’articule autour du
dépistage et la prévention des différentes tumeurs dont le développement est
favorisé par la mutation germinale du gêne APC.
Dans un ordre chronologique, les principales tumeurs représentant un
risque vital pou les patients sont, les cancers colorectaux, les tumeurs desmoïdes
et les adénocarcinomes du duodénum.
Les manifestations extra colorectales de la PAF constituent donc un risque
évolutif considérable et peuvent par conséquent compromettre le pronostic.
LA colectomie totale avec anastomose iléo rectale était l’intervention de
référence, à condition de l’absence de cancer du rectum et de polypose rectale
trop sévère. Le nombre de polypes diminue souvent après l’intervention, et elle
nécessite une surveillance régulière (tous les 6 à 12 mois) du moignon rectal
restant, pour détruire les nouveaux polypes au fur et à mesure de leur apparition.
Le risque de cancer du moignon rectal est estimé à 15% 25ans après la
colectomie. Elle garde encore certaines indications.
La coloproctectomie totale avec anastomose iléo anale et réservoir en « J »
est devenue l’intervention de référence. Elle nécessite souvent une iléostomie de
protection transitoire, cependant, elle a plus de complications immédiates
(occlusion, infection) et un résultat fonctionnel un peu moins bon que
l’anastomose iléo rectale. Elle ne dispense pas de surveillance endoscopique car
142
le réservoir iléal peut être le siège du développement d’adénomes, et surtout si
l’anastomose a été mécanique, il peut persister un peu de muqueuse rectale.
La surveillance annuelle est nécessaire chez ces patients, clinique, pour
recueillir tôt les premières manifestations d’une maladie éventuellement curable
(tumeur desmoïde, tumeur de la thyroïde..) et endoscopique (réservoir iléal ou
moignon rectal, duodénoscopie).
CONCLUSION :
La polypose adenomateuse familiale est une maladie héréditaire
responsable de 1% des cancers colo rectaux, son diagnostic repose sur l’examen
clinique, et l’endoscopie.
Le traitement des lésions coliques au cours de la PAF repose sur la
colectomie avec rétablissement de la continuité selon deux modalités :
anastomose iléo rectale ou anastomose iléo anale. Le risque de cancer persiste
pour le tractus digestif restant.
143
SUMMARY
INTRODUCTION:
The family adenomatouse polyposis (FAP) is a hereditary disease with dominant
autosomic transmission related to a change of embarrassment APC, characterized by the
presence of a very great number of adénomateux polyps, and which is responsible for 1% of
the whole of colorectaux cancers.
MATERIALS AND METHODS:
We report in this study the experiment of surgical private clinic "A" of the hospital Ibn
Sina , Rabat, in the surgical treatment of the FAP in connection with a retrospective series of
22 patients over one period spread out from October 1992 at December 2007.
RESULTS:
-
the average age of our patients was 36.18 years, with a sex- ratio of 2.14 F/H;
-
the average age of degeneration in our series was 38.36 years.
-
the rectorragies, disorders of the transit and deterioration of the general state are the
most constant signs among our patients;
-
a rectosigmoidoscopy and colonoscopy were carried out among all patients and
showed an aspect of degenerated FAP at eight of them;
-
a duodenal endoscopy was carried out among eight patients and showed the
presence of duodénal polyps among two patients;
-
the patients were treated as follows:
-
nine of our patients were treated by total coloproctectomy with ileo
anastomosis with a"J",pouch.,protected by an ileostomy,
-
five patients were treated by total colectomy with iléo rectal anastomosis;
-
two patients underwent an amputation abdomino périnéale with stomy,
144
anal
-
Ten of our patients were carrying a degenerated FAP confirmed by
anatomopathologic studies, which 7 were carrying a ADK and 3 of a dysplasy of
high rank;
-
In a patient the anatomopathologic study did not confirm the malignity which had
been obvious macroscopically, the histological cuts had to be carried out far from
the tumoral process.
-
post operational mortality in our series was 1 case.
-
the immediate operational evolutions were simple for 10 patients, and marked by
the appearance of a post operational peritonitis
(2cases), a retro abscess
anastomotic (1case), and directed dents (1case).
-
the later evolution was marked by: the occurrence of an ADK lieberkuhnien in a
patient having had a coloproctectomy and amputation abdomino périnéale with
caecostomy unintermitting, an ablation of the caecum ras done .But the patient died
following an abundant haemorrhage .
Occurrence of desmoid tumour among 3 patients;
Ocuurance of a post operational peritonitis, following the re-establishment of continuity
at a patient;
Appearance of an annular sténosis with aspect of dent to the index baryté in a
case;
And 4 patients have had a good evolution with 32.5 months an average passing
5 patients were lost sight of the fact.
DISCUSSION:
The FAP is a dominant autosomic disease hereditary related to a germinal change of the
embarrassment adenomatosis polyposis coli (APC).Its incidence is estimated at 1 per 10000
births approximately.
The diagnosis is usually carried to a member of the family at the time of intestinal
symptoms (rectorragy, transit disorders, abdominal pains), or more rarely of extra intestinal
manifestations.
145
The interrogation finds usually antecedents of cancer of the colonist in a parental line.
The diagnosis is made by the rectosigmoidoscopy, supplemented of a coloscopy: there exists
indeed of very many polyps (more than 100) distributed on the whole of the colonist and the
rectum, of variable size, giving typically an aspect in "thick pile wool carpet". The
histological examination confirms the adenomateuse nature of the polyps and can confirm the
existence of one or more cancers. The assumption of responsibility of the patients presenting a
FAP is articulated around the tracking and the prevention of the various tumours whose
development is supported by the germinal change of embarrassment APC.
In a chronological order, the l tumours representing a higher vital risk louse the patients
are, colorectal cancers, the desmoids tumors, and the adenocarcinomas of the duodenum.
The demonstrations extra colorectals of the FAP thus constitute a considerable evolutionary
risk and can consequently compromise the forecast. The total colectomy with iléo rectal
anastomosis was the intervention of reference, in condition of the absence of cancer of the
rectum and too severe
rectal polyposis. The number of polyps often falls after the
intervention, and it requires a regular monitoring (every 6 to 12 months) of the rectal stub
remaining, progressively to destroy the new polyps with their appearance. The risk of cancer
of the rectal stub is estimated at 15% 25ans after the colectomy. It keeps still certain
indications. The total coloproctectomy with ileo anal anastomosis and "J" pouch became the
intervention of reference. It often requires a transitory ileostomy of protection, however, it has
more immediate complications (occlusion, infection) and a functional result a little less good
than iléo rectal anastomosis iIt does not exempt endoscopic monitoring because the tank iléal
can be the seat of the development of adenomata, and especially if the anastomosis was
mechanical, it can persist a little rectal mucous membrane.
The annual monitoring is necessary at these patients, , to early collect the first
demonstrations of a possibly curable disease (tumour desmoide, tumour of the thyroid .) and
endoscopic ( iléal pouch or rectal stub, duodenoscopy).
CONCLUSION:
The familial adenomatous polyposis is a hereditary disease responsable of 1% of rectal
cancers , its diagnosis rests on the clinical examination, and the endoscopy. The treatment of
146
the colic lesions during the FAP rests on the colectomy with re-establishment of continuity
according to two methods: ileo rectal anastomosis or ileo anal anastomosis i. The risk of
cancer persists for the digestive tract remaining.
147
APC
o
o
o
o
o
9 
5 

11o
1
o
o
10



o

ADC
148




o
--
149
150
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Serment
d'Hippocrate
Au moment d'être admis à devenir membre de la profession médicale, je
m'engage solennellement à consacrer ma vie au service de l'humanité.

Je traiterai mes maîtres avec le respect et la reconnaissance qui leur
sont dus.

Je pratiquerai ma profession avec conscience et dignité. La santé de mes
malades sera mon premier but.

Je ne trahirai pas les secrets qui me seront confiés.

Je maintiendrai par tous les moyens en mon pouvoir l'honneur et les
nobles traditions de la profession médicale.

Les médecins seront mes frères.

Aucune considération de religion, de nationalité, de race, aucune
considération politique et sociale ne s'interposera entre mon devoir et
mon patient.

Je maintiendrai le respect de la vie humaine dés la conception.

Même sous la menace, je n'userai pas de mes connaissances médicales
d'une façon contraire aux lois de l'humanité.

Je m'y engage librement et sur mon honneur.

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64
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2008
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APC
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