métiers, alors que la précédente version déclarée insa-
tisfaisante, était tout simplement mal utilisée par mécon-
naissance de ses fonctionnalités », regrette Pascal Potié.
Les forums qui commencent à apparaître sur les Ré-
seaux sociaux d’entreprise (RSE) pourraient bien boule-
verser le paysage, et dans le bon sens. Car ils permettent
des échanges plus sereins entre les fournisseurs de la DSI
et leurs clients des métiers, avec probablement, à terme,
des gains de temps lors de la dénition des attentes des
seconds. « Il y aura sans doute, dans le futur, un eet gé-
nération Y sur la façon dont la DSI communique. Pour
l’instant, ses représentants n’inuencent pas encore cette
communication. Mais ils ont une telle pratique des outils
de partage de l’information sur les réseaux sociaux, qu’ils
vont faire bouger les lignes. D’autant plus que dans les di-
rections métiers, ils ont des homologues qui vont dessiner
avec eux les contours de l’entreprise de demain. »
Finances et RH, les autres facettes à polir du mana-
gement de la DSI. Dans sa troisième étude, Talisker
Consulting étend le champ de son analyse aux fonc-
tions nances et RH de la DSI, en sus du marketing. Un
élargissement assumé par Pascal Potié : « Le DSI doit
composer avec un ensemble d’acteurs et de probléma-
tiques qui rendent sa position très similaire à celle d’un chef
d’e ntreprise ». En particulier, il doit piloter lui-même
ses budgets, sa performance nancière et opération-
nelle, et ses ressources humaines. Avec un équilibre à
trouver avec la direction nancière et la DRH de l’entre-
prise, dont les processus doivent être complétés, « ins-
tanciés » en quelque sorte pour la DSI, mais évidemment
pas contredits.
L’étude relève ainsi
la présence d’un sup-
port finances dans
70 % des DSI étudiées
(et 100 % pour celles
comprenant plus de
250 collaborateurs), et
d’un support RH dans
46 % (75 % pour celles
de plus de 200 collabo-
rateurs). Mais elle souligne aussi que leur création est
souvent « la conséquence d’une demande de la direction
générale (comptabilité, reporting, processus RH com-
muns…), davantage que d’une démarche volontaire vi-
sant à mieux piloter la DSI ».
Ce bémol se retrouve dans l’analyse détaillée de leurs
activités. Ainsi, le pilotage de la DSI se concentre trop
sur les aspects budgétaires et la production de tableaux
de bord sans s’orienter vraiment vers la performance
pour ses clients et sa direction générale (seuls 45 %
des DSI sont au niveau). Par ailleurs, les embryons de
GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des com-
pétences), mis en place au niveau RH pour anticiper les
besoins de la DSI, se heurtent encore trop souvent à l’ina-
daptation de ses processus pour gérer le développement
des compétences (75 % d’insatisfaction).
Des résultats que les responsables de l’étude ont tenté
de corréler avec la taille des fonctions support, sans résul-
tats probants. Ce n’est pas le nombre de personnes qui fait
l’ecacité d’une équipe de nanciers ou de RH au sein de
la DSI, mais plus sûrement la conviction de son manager
et, par ricochet, celle de ses équipes. • François Jeanne
L
e marketing est absolument
nécessaire pour vendre un
produit ou un service. Mais une
DSI comme la nôtre n’en est pas là »
.
Ce constat n’a pas empêché Benoît
Fremaux, directeur de la DOSI
(Direction de l’Organisation et des
Systèmes d’Information) et de la
Transformation Digitale du Groupe
Fnac, de se doter d’une cellule
dédiée à la communication, au sein
de sa direction (environ 130 per-
sonnes). «
Car,
explique-t-il,
la DOSI
a en revanche besoin de communi-
quer sur ses projets, ses réussites
et sa contribution aux projets
menés par les directions métiers
de l’entreprise »
. Son objectif est
double. D’une part, que les clients
métiers, dans le groupe, jouissent
d’un panorama complet de ce que
l’IT peut leur apporter au travers
des activités et des savoir-faire de la
DOSI. D’autre part, fédérer ses
membres et accroître leur erté de
participer à des projets réussis et
importants. Et ce n’est pas si naturel.
En particulier dans un monde de
la distribution où l’informatique est
omniprésente, mais souvent,
seulement en ligrane.
« À la Fnac,
qui est une entreprise à l’aise avec
la technologie, avec des dirigeants
du Comex très sensibilisés à ses
apports potentiels, il faut d’autant
plus faire preuve de pédagogie que
les attentes sont élevées. C’est
en même temps très intéressant
d’avoir des attentes à satisfaire pour
mobiliser les équipes sur des projets
de transformation »
. La cellule
de communication s’est dotée d’un
plan de communication annuel,
avec la publication intermédiaire
de tableaux de bords trimestriels
pour surveiller son avancement.
Le lancement et la n des projets
importants sont aussi l’occasion de
prendre la parole. Et pas seulement
pour le CIO :
« Je pense que la
communication de la DOSI ne doit
pas être celle du son directeur.
La parole doit être partagée, au
moins en interne »
.
La DOSI De La Fnac cOmmunIque Sur SeS réaLISatIOnS
DR
DR
Enquête
52 • IT for Business mars 2014
Pascal Potié, président de Talisker
Consulting : « Les outils de marketing
et de communication sont
nécessaires, mais insufsants si un
changement culturel ne s’opère pas ».
Benoît Fremaux, directeur de
la DOSI et de la Transforma-
tion Digitale du Groupe Fnac.
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