Le zona
Le zona est causé par le même
virus qui est responsable de
causer la varicelle.
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Volume sept / Numéro quatre juillet / août 2003
Le zona touche des millions d’adultes. Il survient généralement chez les gens ayant franchi le cap de la cinquantaine et le risque
de contracter le zona augmente avec l’âge.
Cet article traite des causes, des symptômes et des complications du zona ainsi que des traitements possibles.
Définition
Le zona, également connu sous le nom d’herpès zoster, provient à
la fois des mots latin et français « ceinture » et « ceinturer » en
référence aux éruptions cutanées qui peuvent survenir sur le corps
au niveau du tronc.
Le zona est une infection virale causée par le virus varicelle-
zona (VVZ) qui est le même virus causant la varicelle. Après un
épisode de varicelle, le VVZ peut entrer en dormance ou
devenir inactif dans certaines cellules des racines nerveuses. Le
zona survient lorsqu’il se réactive. Environ 15 % des gens qui
ont eu la varicelle développeront le zona à un moment de leur
vie. La plupart des gens qui ont le zona ne l’auront qu’une
seule fois. La maladie touche généralement les gens âgés, bien
qu’elle survienne à l’occasion chez les gens plus jeunes et/ou
chez les gens avec une déficience immunitaire.
Le zona est beaucoup moins contagieux que la varicelle et les
gens qui sont atteints du zona ne transmettront le virus que si
les vésicules sont brisées. Les patients atteints du zona sont
rarement hospitalisés.
Causes et symptômes
Bien qu’il puisse générer des lésions ailleurs sur le corps en plus de
causer une douleur nerveuse aiguë, le zona apparaît sur la peau le
long du trajet du nerf touché. La cause et la raison exactes de
cette réactivation ne sont pas claires. Toutefois, on croit que la
réaction est déclenchée lorsque le système immunitaire devient
affaibli par une maladie, un traumatisme ou par le stress (Tableau 1).
L’infection du zona se produit habituellement en deux
phases :
Phase prodormique
Phase éruptive pendant laquelle les lésions cutanées se
développent
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Phase prodormique
L’étape prodormique survient environ 2 à 5 jours avant que
l’éruption apparaisse. Les signes précurseurs sont souvent
imprécis et ils peuvent faire croire à tort qu’il s’agit d’une autre
maladie. Les premières manifestations seront la fièvre, la faib-
lesse et un inconfort généralisé. Le premier signe du zona est la
douleur qui survient 1 à 3 jours avant que l’éruption apparaisse.
La douleur se situe habituellement sur un côté du corps ou du
visage, en suivant le trajet d’un nerf spécifique.
La douleur du zona est décrite comme une sensation de brûlure
continuelle ou de douleur fulgurante accompagnée de picote-
ments ou de démangeaisons. Elle peut être suffisamment forte
pour que des analgésiques soient nécessaires et peut être
accompagnée de détresse psychologique, d’anorexie et de trou-
bles du sommeil. Toutefois, certaines personnes ne ressentiront
pas une douleur aussi vive.
Phase éruptive
Quelques jours après le début de la douleur, une
éruption rouge apparaît le long du nerf. Elle peut être accom-
pagnée de fièvre ou de maux de tête. L’éruption se transforme
en vésicules qui sont très similaires à celles de la varicelle. En
règle générale, les vésicules seront présentes pendant deux à
trois semaines. L’éruption et les vésicules surviennent presque
toujours sur un seul côté du corps. Il est plus courant de les
trouver sur la poitrine, le dos, l’abdomen et les fesses, mais
elles peuvent aussi apparaître sur le visage, les bras ou les
jambes (Figure 1).
Avant qu’elles disparaissent, les vésicules forment une croûte
sous laquelle du pus et du sang veineux s’y amassent.
Habituellement, il n’y a pas de cicatrices qui demeurent une
fois les vésicules disparues.
Algie post-zona
L’algie post-zona (APZ) est une complication courante du zona
chez les personnes âgées. L’APZ est un syndrome de douleur
Tableau 1 Conditions où le système
immunitaire devient affaibli
Personnes âgées
Traitement avec médicaments cytotoxiques (chimiothérapie)
Radiothérapie
Stress
Receveurs de greffe de moelle osseuse
Infection du VIH
Maladie de Hodgkin
Leucémie
Lymphome
Maladies autoimmunes
Autres tumeurs malignes
Figure 1 Endroits courants du zona
Diagnostic
Le diagnostic du zona n’est habituellement pas possible avant
que les lésions cutanées se développent. Une fois développées,
le style et l’endroit des vésicules ainsi que l’apparence des dom-
mages faits aux cellules sont très caractéristiques de la maladie,
permettant un diagnostic exact établi principalement à la suite
d’un examen médical.
Malgré le fait que des tests soient rarement nécessaires, ils
peuvent comprendre les suivants :
Culture virale de lésion cutanée;
Examen microscopique d’un frottis de cellules cutanées;
Formule sanguine complète pouvant faire état d’une
numération de globules blancs, un signe non-spécifique
d’infection.
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neuropathique chronique qui interfère avec les activités de la
vie quotidienne tout en réduisant la qualité de vie. Le sommeil
troublé, une diminution de l’appétit, des états dépressifs, de
l’anxiété et une diminution de la libido ont tous été rapportés
comme résultant de l’APZ. La douleur est caractérisée comme
étant une douleur constante, lancinante, avec des sensations
de brûlures vives ou une douleur fulgurante et elle peut durer
des mois ou même des années après un épisode de zona.
L’APZ touche au moins 40 % de tous les patients atteints du
zona qui sont âgés de 50 ans et plus. Chez la population âgée
de 75 ans et plus, ce sont plus de 75 % des patients atteints du
zona qui sont touchés par l’APZ. On croit que l’APZ touche
davantage les personnes âgées parce que celles-ci ont une
immunité cellulaire plus affaiblie et une capacité réduite pour
réparer les tissus et les structures de nerfs endommagés.
Autres complications du zona
Si le zona apparaît au visage, il peut mener à de sérieux
problèmes d’audition et de vision parfois irréversibles.
Le zona peut être particulièrement dangereux chez les indi-
vidus dont le système immunitaire est affaibli. Le virus peut se
propager partout dans le corps et atteindre les organes vitaux
comme les poumons, le système nerveux central et le cerveau.
Une infection bactérienne des vésicules peut survenir et
retarder ainsi le processus de guérison. De plus, des
surinfections comme la pneumonie virale peuvent
mettre la vie en danger.
Pour s’informer des complications additionnelles, consulter le
Tableau 2.
Algie post-zona (APZ)
Syndrome de Guillain-Barré
(maladie neurologique entraînant de la faiblesse
musculaire)
Myélite (inflammation de la moelle épinière)
Encéphalite (inflammation du cerveau)
Ventriculite (inflammation de la paroi des ventricules du
cerveau)
Rétention urinaire
Complications oculaires
Syndrome de Ramsay-Hunt (une condition pendant
laquelle le virus s’étend aux nerfs faciaux, causant de la
douleur aux oreilles, une éruption au visage et dans le
cou ainsi que la paralysie des nerfs faciaux contrôlant la
vision, l’audition et le goût)
Tableau 2 Complications du zona
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Traitement
Le zona s’étend habituellement sur une période de trois à cinq
semaines. Les buts du traitement du zona sont de réduire la durée
de l’infection, d’accélérer la guérison des lésions, de soulager
l’inconfort du patient et de réduire la durée de l’APZ.
Traitement avec agents antiviraux
La prise d’agents antiviraux par voie orale a radicalement
changé le traitement du zona aigu. Les études cliniques ont
démontré que la durée du zona peut être significativement
réduite chez les patients âgés de 50 ans et plus par la prise
d’agents antiviraux par voie orale. Il est toutefois important de
débuter le traitement tôt, soit dans les 72 heures suivant l’érup-
tion. De plus, la durée de la douleur de l’APZ chez les patients
âgés de 50 et plus peut être diminuée par le traitement avec des
agents antiviraux. Des médicaments comme l’acyclovir, le
famcyclovir, le valacyclovir et parfois la vidarabine sont utilisés
pour empêcher le virus de pouvoir se reproduire (Tableau 3).
Traitements topique et de soutien
Les mesures générales du traitement visent à traiter les lésions
cutanées et à rendre le patient à l’aise. Des compresses stériles
froides appliquées plusieurs fois par jour pendant 15 à 30
minutes peuvent soulager l’inconfort produit par les lésions.
Des préparations topiques comme la lotion de calamine
rafraîchissent et apaisent les lésions, en plus de les calmer et de
les protéger.
La peau peut être recouverte au moyen de gaze stérile
appliquée sans pression ou de tissus doux. Cette barrière
physique protège contre l’élimination du virus. Les ongles
doivent être taillés pour minimiser les traumatismes cutanés
provoqués en se grattant.
De la crème à base de capsaïcine (un extrait de poivre) peut
s’avérer efficace pour rendre la peau insensible à la douleur. Elle
ne doit toutefois pas être appliquée tant que les lésions
cutanées ne sont pas guéries.
Les antihistaminiques (comme la diphénhydramine et
l’hydroxyzine) peuvent soulager les démangeaisons présentes
lors des épisodes aigus de zona. Des antibiotiques par voie orale
devraient être utilisés si des signes d’infection cutanée
bactérienne sont présents ou suspectés.
L’utilisation des corticostéroïdes par voie orale dans le
traitement du zona est quelque peu controversée. Des
corticostéroïdes comme la prednisone peuvent être utilisés pour
réduire l’inflammation, mais ils peuvent également interférer
avec le fonctionnement du système immunitaire et ils sont
contre-indiqués chez les individus immunodéprimés.
Traitements alternatifs
Il existe des méthodes non-médicales pour la prévention et le
traitement qui peuvent aider à accélérer la récupération. Par
exemple, beaucoup de repos, manger sainement, faire
régulièrement de l’exercice physique et minimiser le stress sont
toujours bénéfiques dans la prévention des maladies. L’apport
complémentaire de vitamine B12 dans le premier ou les deux
premiers jours et un apport complémentaire continu d’un
complexe de vitamines B, un taux élevé de vitamine C avec
bioflavonoïdes et du calcium sont recommandés pour renforcer
le système immunitaire. Des antiviraux à base d’herbes, comme
l’échinacée peuvent s’avérer efficaces pour combattre
l’infection et renforcer le système immunitaire.
Tableau 3 Traitement avec médicaments antiviraux pour le traitement du zona
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Acyclovir
Famcyclovir
Valacyclovir
800 mg par voie orale, 5 fois par jour pendant 7 à 10 jours
Pour les patients avec insuffisance rénale : 800 mg à toutes les 8
à 12 heures
500 mg par voie orale à toutes les 8 heures pendant 7 jours
Pour les patients avec insuffisance rénale: 500 mg à toutes les 12
heures
1000 mg par voie orale 3 fois par jour pendant 7 jours
Pour les patients avec insuffisance rénale: 500 mg à 1000 mg à
toutes les 12 à 24 heures.
Étourdissements
Confusion
Maux de tête
Fatigue
Étourdissements
Somnolence
Maux de tête
Prurit
Maux de tête
Nausée
Étourdissements
Prurit
Diarrhée
Éruption
Nausée
Vomissements
Diarrhée
Vomissements
Constipation
Anorexie
Nausée
Constipation
Anorexie
Vomissements
Faiblesse
Médicaments Doses Effets secondaires courants
Traitement de l’APZ
Le traitement de la douleur neuropathique ressentie par les
patients ayant l’APZ peut être un défi pour les cliniciens. Cette
douleur résiste souvent aux analgésiques couramment
prescrits comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
et les opioïdes. Les antidépresseurs et les anticonvulsivants
peuvent également aider à traiter la douleur que provoque
l’APZ. Pour optimiser l’analgésie, une approche comprenant
plusieurs médicaments peut être nécessaire. Cela peut s’avérer
un défi chez les personnes âgées qui sont plus vulnérables aux
effets secondaires des médicaments. Le Tableau 4 dresse la
liste des options de traitement pour faire face à l’APZ.
Tableau 4 Options de traitement pour l’algie post-zona chez les personnes âgées
Analgésiques courants (acétaminophène, AAS, AINS)
Capsaïcine topique
Anesthésiques topiques
Antidépresseurs tricycliques
Anticonvulsivants
Opioïdes
Anesthésie tronculaire (pour les cas rebelles)
Traitement nonpharmacologique comme l’acupuncture
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