Physique année 2016-2017 Corrigé du DS commun de physique n°5 - Ondes mécaniques 1 1.1 Ondes dans l’océan Ondes de gravité en eaux peu profondes 1. Les ondes étudiées sont décrites par les fonctions v x ( x, t) et z = Z ( x, t) ; ce sont des fonctions des variables x et t, donc elles se propagent selon la direction de l’axe Ox, dans le sens de Ox ou dans le sens opposé. → 2. L’incompressibilité du fluide se traduit par div− v ( M, t) = 0 ⇔ indépendant de z, ce qui donne, en intégrant par rapport à z : vz ( x, z, t) = −(z + h) ∂v x ∂x + ∂vz ∂z ∂vz ∂z = 0, donc x = − ∂v ∂x est ∂v x ∂x compte-tenu de la condition aux limites au fond (rigide, imperméable et fixe) : ∀ x, ∀t, vz ( x, −h, t) = 0. 3. À partir de l’expression précédente, on constate que, en ordres de grandeur |vz | ≃ h puisque h ≪ λ (ondes de surface). |v x | λ ≪ | v x |, 4. On suit une particule de fluide de la surface dans son mouvement, entre les instants t et t + dt. Sa position à l’instant t est ( x p (t) = x, z p (t) = Z ( x, t)) et sa position à l’instant t + dt est : ( x p (t + dt) = x + v x ( x, t)dt, z p (t + dt) = Z ( x + v x ( x, t), t + dt)). Par définition du champ de vitesse en surface : vz ( x, 0, t) = z p (t + dt) − z p (t) Z ( x + v x ( x, t), t + dt) − Z ( x, t) ∂Z ∂Z ∂Z = = + v x ( x, t) ≃ ≃ vz ( x, 0, t) dt dt ∂t ∂x ∂t e dans l’approximation des ondes de petite amplitude, puisque v x ( x, t) ∂Z ∂x est du 2 ordre. ∂Z ∂t 5. On applique en z = 0 la relation trouvée à la question 2, en remplaçant vz ( x, 0, t) par : ∂v x ∂Z = −h (Équation 1) ∂t ∂x → ) −−→ ∂− v → → → + (− v · grad)− v = − gradp − µg− ez ≃ µ dans l’approxima∂t → → tion des ondes de petite amplitude, puisque (− v · grad)− v est du 2eordre. 6. On écrit l’équation d’Euler : µ ( → ∂− v ∂dt 7. Puisque vz ( x, z, t) est du 2eordre, la projection verticale de l’équation d’Euler donne : ∂p = −µg ⇒ p( x, z, t) = −µg (z − Z ( x, t)) + p0 ∂z compte-tenu de la condition aux limites à la surface : ∀ x, ∀t, p( x, Z (t), t) = p0 . 8. On utilise le champ de pression qui vient d’être déterminé : µ ∂v x ∂p ∂Z ∂v x ∂Z (Équation 2) =− = −µg ⇒ = −g ∂t ∂x ∂x ∂t ∂x 9. On élimine v x entre les deux équations : ∂2 Z ∂ = −h ∂t ∂t2 ( ∂v x ∂x ) = −h ∂ ∂x ( ∂v x ∂t ) = −h ∂ ∂x ( C’est une équation de D’Alembert ; la célérité est c = −g √ ∂Z ∂x ) = hg ∂2 Z 1 ∂2 Z ∂2 Z ⇒ − =0. 2 2 hg ∂t2 ∂x ∂x hg ; la solution générale est : Z ( x, t) = f ( x − ct) + g( x + ct) , f et g étant des fonctions quelconques. Classes de PC, PC*1 et PC*2 1 Janson de Sailly Physique année 2016-2017 c a la dimension d’une vitesse, c’est la vitesse de déplacement des plans d’ondes pour une onde progressive. − → → 10. Z ( x, t) = Z0 cos(ωt − kx + φ), Z0 étant l’amplitude de l’onde, ω la pulsation, k = k− ex le vecteur 2π 2π d’onde, T = ω la période, λ = k la longueur d’onde, et φ un déphasage qui dépend du choix de l’origine des temps. On injecte cette solution dans l’équation de propagation pour trouver la relation de dispersion : − k2 Z + ω2 ω2 2 Z = 0 ⇒ k = (relation de dispersion). c2 c2 Pour une onde se propageant dans le sens des x croissants, k = vφ = ω c et la vitesse de phase est : ω = c = vφ . k La vitesse de phase étant indépendante de la fréquence, il n’y a pas dispersion. Toute onde plane progressive se propage alors à la vitesse c sans se déformer ; ce résultat est déjà contenu dans la forme générale de l’équation de D’Alembert. 1.2 Ondes de gravité en eaux profondes 11. On calcule le rotationnel de l’équation d’Euler linéarisée : − → 1− ∂ (− → →) → → → (−−→ ) − rot− v = − rot gradp − rot( g− ez ) = 0 , ∂t µ − →→ donc rot− v est indépendant du temps ; comme il s’agit d’une solution ondulatoire (moyenne temporelle → − →→ − nulle), c’est donc que rot− v = 0 . (−−→ ) ∂2 Φ ∂2 Φ → + 2 = 0 (Équation 3). 12. L’eau étant incompressible, div− v = 0 = div gradΦ = △Φ = ∂x2 ∂z ( ) −−→ ( ) ∂ −−→ gradΦ = grad ∂Φ 13. Comme ∂t ∂t , l’équation d’Euler peut s’écrire : ( ) −−→ ∂Φ − → 1 grad ( x, z, t) + p( x, z, t) + gz = 0 , ∂t µ 1 ce qui signifie que l’expression ∂Φ ∂t ( x, z, t ) + µ p ( x, z, t ) + gz = ϵ ( t ) ne dépend que du temps. Comme Φ( x, z, t) est définie à une fonction du temps près (une fonction du temps ajoutée à Φ n’a aucune incidence sur le champ des vitesses), on peut choisir cette fonction du temps de sorte que ϵ(t) = 0. On suppose donc par la suite que : ∀ x, ∀z dans le fluide, ∀t, ∂Φ 1 ( x, z, t) + p( x, z, t) + gz = 0 ∂t µ 14. Comme le fond est rigide, imperméable et fixe, vz ( x, −h, t) = 0 = ∂Φ ( x, −h, t), ∀ x, ∀t . ∂z 15. On applique la relation de la question 13 à la surface, puis on la dérive par rapport au temps : p ∂2 Φ p ∂Z ∂Φ ( x, 0, t) + 0 + gZ ( x, t) = 0 ⇒ 2 ( x, 0, t) + 0 + g ( x, t) = 0. ∂t µ µ ∂t ∂t Comme ∂Z ∂t ( x, t ) ≃ vz ( x, 0, t) = ∂Φ ∂z ( x, 0, t ), ∂2 Φ ∂Φ ( x, 0, t) + g ( x, 0, t) = 0, ∀ x, ∀t (Équation 4). 2 ∂z ∂t 16. On injecte Φ( x, z, t) = F (z) cos(ωt − kx ) dans l’équation 3, d’où : F”(z) − k2 F (z) = 0 . Classes de PC, PC*1 et PC*2 2 Janson de Sailly Physique année 2016-2017 ( ) 17. La solution générale de l’équation précédente est F (z) = Aekz + Be−kz , d’où F ′ (z) = k Aekz − Be−kz . Comme F ′ (−h) = 0, Ae−kh − Bekh = 0, donc : ( ) F (z) = Ae−kh ek(z+h) + e−k(z+h) = α cosh(k(z + h)) = F (z) , où α est une constante réelle. Φ( x, z, t) = α cosh(k(z + h)) cos(ωt − kx ), donc : ∂Z ∂Φ αk = ( x, 0, t) = αk sinh(kh) cos(ωt − kx ) ⇒ Z ( x, t) = sinh(kh) sin(ωt − kx ) . ∂t ∂z ω 18. On injecte l’expression de Φ( x, z, t) dans l’équation 4 : −ω 2 α cosh(kh) cos(ωt − kx ) + gαk sinh(kh) cos(ωt − kx ) = 0 ⇒ ω 2 = gk tanh(kh) (relation de dispersion). √ g tanh(kh) = v φ ; elle dépend de la longueur d’onde, donc de k la fréquence ; le système est donc dispersif. 19. La vitesse de phase est v φ = ω k = 20. On se place dans le cas où h ≫ λ, alors tanh(kh) ≃ 1. a) La relation de dispersion devient ω = √ √ gk , la vitesse de phase est v φ = ω k √ = √ g k = √ g gλ = = vφ 2π ω gλ g 1 = = v φ = vg . 8π 2ω 2 b) On reprend la résolution de la question 17 dans le cas limite h → +∞ : F (z) = Aekz car B → 0, donc et la vitesse de groupe v g = dω dk = 1 2 g k = Φ( x, z, t) = Aekz cos(ωt − kx ) . c) Le champ des vitesses est donc : ∂Φ ∂Φ = kAekz sin(ωt − kx ) et vz = = kAekz cos(ωt − kx ), ∂x ∂z d’où, pour une particule de fluide en mouvement au voisinage de ( x0 , z0 ) : vx = ẋ = kAekz0 sin(ωt − kx0 ) ⇒ x (t) = − k Aekz0 cos(ωt − kx0 ) + x0 ω ż = kAekz0 cos(ωt − kx0 ) ⇒ z(t) = − k Aekz0 sin(ωt − kx0 ) + z0 ω d) Les particules de fluide décrivent donc des cercles centrés sur la position de repos, parcourus dans le sens horaire, dont le rayon R = ωk Aekz0 décroît exponentiellement lorsque la profondeur −z0 croît. √ 21. Si h ≪ λ, la relation de dispersion devient ω 2 = gk2 h, d’où la vitesse de phase v φ = gh indépendante de la fréquence ; le système est donc bien non dispersif, comme trouvé en section 1. 1.3 Application aux mouvements de l’océan 1.3.1 Cas d’une houle 22. Comme λ ≪ h, la houle au large correspond à la situation en eaux très profondes, donc (2π )2 2π = ⇒ T= ω = gk = g λ T2 2 √ 2πλ g Application numérique : T = 8 s . 23. Sauf pour les plus grandes houles, a ≪ λ, donc l’approximation linéaire est justifiée. 24. v φ = ω k √ = √ g k = gλ = v φ . Application numérique : v φ = 13 m.s−1 ≃ 50 km/h . 2π Classes de PC, PC*1 et PC*2 3 Janson de Sailly Physique année 2016-2017 25. Lorsque l’onde s’approche des côtes, la condition d’eaux très profondes n’est plus vérifiée et tanh(kh) < 1 ; le résultat de la question 19 permet de prévoir l’évolution de la vitesse de phase : v φ = √ √ g tanh(kh) g < k k , ce qui montre que la vitesse diminue lorsque h diminue. Lorsque la profondeur devient très inférieure à la longueur d’onde, la vitesse est fixée par la profondeur (résultat de la question 10). 26. Pour h = 1 m, h ≪ λ, donc v φ = √ gh et λ = T √ gh . Application numérique : v φ = 3 m/s≃ 10 km/h et λ = 25 m . 1.3.2 Cas d’un tsunami Dans le cas d’un tsunami, l’amplitude a des vagues en haute mer est de l’ordre du mètre et la longueur d’onde de l’ordre de 500 km. √ 27. Dans le cas du tsunami, λ ≫ h, donc l’onde obéit à une équation de D’Alembert, avec c = gh, √ λ donc λ = T gh et T = √ . Application numérique : T = 2500 s≃ 40 min . gh 28. Comme a ≪ λ, l’approximation linéaire est justifiée. 29. c = √ gh = 200 m/s≃ 700 km/h . 30. C’est la grande longueur d’onde et la grande période qui rendent difficile le repérage d’un tsunami, même pour une hauteur de vague de l’ordre de a = 1 m. La surface étant décrite par Z ( x, t) = a cos(ωt − kx ), 2πa • ∂Z ∂x = λ sin( ωt − kx )), d’amplitude de l’ordre de 10 µm/m, ce qui n’est pratiquement pas décelable, 2πa • ∂Z ∂t = T sin( ωt − kx )), d’amplitude de l’ordre de 2, 5 mm/s qui est très difficile aussi à déceler en pleine mer. Le tsunami n’est donc pas facile à déceler avant son arrivée près des côtes, qu’il atteint à grande vitesse. 31. La puissance P transportée par l’onde peut être estimée pour un front de largeur L en ne tenant compte que de l’énergie cinétique et en utilisant le fait que v x ne dépend pas de z dans l’approximation des eaux peu profondes : Z ( x, t) = a cos(ωt − kx ) ⇒ ∂Z = − aω sin(ωt − kx ) ∂t D’où : ∂v x 1 ∂Z a aω =− = ω sin(ωt − kx ) ⇒ v x = − cos(ωt − kx ) ∂x h ∂t h h k P ≃ chLµ < v2x >= √ 1 a2 ω 2 1√ a2 ghµhL 2 gh = β ha2 ≃ P , chL 2 2 = 2 2 h k h √ où β est une constante ne dépendant pas de h. En négligeant les pertes d’énergie, on trouve que a2 h se conserve au cours de la propagation, donc l’amplitude a′ à la profondeur h′ et reliée à l’amplitude en ( )1/4 pleine mer par : a′ = a hh′ . Avec h′ = 10 m, on trouve a′ = 25. 2 Analyse documentaire : les tuyaux d’orgue 32. r12 = 2 ⇒ r = 21/12 = 1, 0594631 . 33. Mi2 est 17 demi-tons en dessous de La3, donc f Mi2 = f La3 2−17/12 = 165 Hz , Do3 est 9 demi-tons en dessous de La3, donc f Do3 = f La 2−9/12 = 262 Hz , Do4 est 3 demi-tons au dessus de La3, donc f Do4 = f La3 23/12 = 523 Hz , Mi4 est 7 demi-tons au dessus de La3, donc f Mi4 = f La3 27/12 = 659 Hz , et La4 est une octave au dessus de La3, donc f La4 = 2 f La3 = 880 Hz . Classes de PC, PC*1 et PC*2 4 Janson de Sailly Physique 2.1 année 2016-2017 Étude des tuyaux de Bourdon et de Montre 34. À l’extrémité bouchée, la vitesse est nulle ; la grandeur représentée sur le schéma est donc la vitesse (ou le déplacement). À l’extrémité côté biseau est représenté un ventre de vitesse, ce qui correspond à une extrémité ouverte, donc à un noeud de surpression. La longueur du tuyau correspond donc au quart de longueur d’onde dans le mode fondamental, c’est-à-dire un demi-fuseau, qui est improprement appelé "demi-onde" dans la légende de la figure. 35. Dans ces conditions, les modes propres ont une longueur d’onde λ2p+1 qui vérifie L = (2p + 1) donc λ2p+1 = 4L = 2p + 1 c f 2p+1 , d’où f 2p+1 = (2p + 1) λ2p+1 4 , c . La fréquence du son produit par un tel tuyau 4L c . Son spectre en fréquence n’a que des composantes dont la fréquence 4L est un multiple impair du fondamental. est celle du fondamental f 1 = c 36. Pour qu’un tuyau de type Bourdon produise un Mi2, on doit choisir L tel que f Mi2 = 4L , donc c L= . Application numérique : L = 0, 52 m = 1, 69 pied . C’est bien dans l’intervalle de valeurs 4 f Mi2 de longueurs de tuyaux donné dans le texte. 37. Dans le cas du tuyau à résonateur ouvert de type Montre, les conditions aux limites aux extrémités du tuyau sont : surpression nulle aux deux extrémités. Les deux extrémités correspondent alors à des ventres de vitesse. La longueur du tuyau correspond donc à une demi-longueur d’onde dans le mode fondamental, c’est-à-dire un fuseau, qui est improprement appelé "onde entière" dans la légende de la figure. 38. Dans ces conditions, les modes propres ont une longueur d’onde λn qui vérifie L = n λ2n , donc 2L c λn = = fcn , d’où f n = n . La fréquence du son produit par un tel tuyau est celle du fondamental n 2L c f1 = (cette fréquence est le double de celle d’un tuyau de type Bourdon de même longueur). Son 2L spectre en fréquence contient a priori tous les multiples du fondamental ; il est donc plus riche que celui du Bourdon, ce qui se traduit par un timbre différent. 39. 40. Pour L1 = 1,3 5 pieds, f 1 = c 2L1 = 2, 1 kHz = f 1 . Pour L2 = 32 pieds, f 2 = 17 Hz , qui est à la limite de l’audible. Classes de PC, PC*1 et PC*2 5 Janson de Sailly