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CHAPITRE 16 LE MARCHE FINANCIER & SON ROLE ECONOMIQUE SYNTHESE
Les marchés de capitaux assurent le financement de l’économie. Sur ces marchés se confrontent des agents à la recherche
de financements et d’autres à la recherche de placements. Le marché financier est le marché des capitaux à long terme.
I. PRESENTATION DU MARCHE FINANCIER
A. La distinction entre marché primaire & marché secondaire
1. Le marché financier et ses deux compartiments : le marché primaire et le marché secondaire
Le marché financier représente l’ensemble des offres et des demandes de capitaux pour des souscriptions au capital social
des entreprises et des placements à long terme. Sur ce marché sont émis et négociés des titres dont l’échéance est
généralement supérieure à 7 ans.
Le marché financier comporte deux compartiments : le marché primaire et le marché secondaire :
Le marché primaire permet aux agents ayant des besoins de financement d’emprunter à des agents qui ont des
capacités de financement (les épargnants-investisseurs). Les premiers émettent des titres (actions, obligations) pour obtenir les
capitaux nécessaires. C’est le marché du « neuf » ;
Le marché secondaire permet aux agents qui ont acheté des titres sur le marché primaire de les revendre. C’est
le marché de « l’occasion ». Il est communément appelé « la Bourse ».
2. La complémentarité des marchés primaire et secondaire
Les deux compartiments du marché financier sont complémentaires. Un agent économique ne va acheter des titres
« neufs » que s’il a la garantie de pouvoir les revendre en cas de besoin de liquidités. Sans le marché primaire, il n’y aurait
évidemment pas de marché secondaire, mais sans le marché secondaire, il n’y aurait pas non plus de marché primaire. En
effet, si les agents qui ont acquis des titres n’avaient pas la possibilité de les vendre avant le terme, ils n’en achèteraient
pas.
B. Le contrôle du marché financier
Le fonctionnement du marché financier est contrôlé par une autorité de régulation : l’Autorité des Marchés Financiers
(AMF). Aux termes de la loi, l’AMF a pour missions :
De protéger l’épargne investie dans les instruments financiers ;
D’informer les investisseurs ;
De veiller au bon fonctionnement du marché financier.
Les pouvoirs de l’AMF sur le marché financier sont étendus. Elle assume des pouvoirs réglementaires, de surveillance,
de contrôle et de sanction.
Un marché tel que le marché financier ne peut fonctionner correctement que si tous les acteurs, les émetteurs comme les
professionnels intermédiaires, respectent des règles strictes de fonctionnement. Dans le cas contraire, les épargnants se-
raient découragés et ne mettraient pas leurs capacités de financement au service des agents à besoin de financement.
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II. LE MARCHE FINANCIER PRIMAIRE
A. Le rôle économique du marché financier primaire
1. Le marché financier, l’investissement, la compétitivité et la croissance
Les entreprises sont soumises à un impératif de compétitivité. Elles doivent être capables de faire face à la concurrence
tant sur les marchés extérieurs que sur le marché intérieur.
Pour qu’une entreprise soit compétitive, il faut qu’elle améliore sa productivité et donc qu’elle investisse. Réaliser un inves-
tissement consiste à augmenter de façon durable la capacité de production d’une entreprise et aussi à améliorer son effi-
cacité. Parmi les moyens à sa disposition pour investir, l’entreprise peut recourir au financement externe indirect, par
l’intermédiaire d’une institution financière, et au financement externe direct en faisant appel au marché financier.
Le marché financier primaire permet aux entreprises et à l’État de trouver des ressources financières nécessaires
à leurs activités économiques. En cela, il rend possible le financement, en totalité ou en partie, des investissements né-
cessaires à l’amélioration de leur compétitivité. La compétitivité des entreprises entraîne celle de l’économie tout entière, ce
qui génère de la croissance économique.
2. Le marché primaire : le marché de l’émission des titres
Sur le marché financier primaire, les demandeurs de capitaux émettent des titres appelés « valeurs mobilières » (actions et
obligations). Pour placer ces titres auprès des investisseurs, les organisations émettrices (entreprises, État…) s’adressent à des
intermédiaires financiers, qui sont des établissements de crédit ou des entreprises d’investissement spécialisées.
a) Le financement par fonds propres : les actions
Lorsqu’une société souhaite accroître ses fonds propres, elle émet des actions. Lors d’une introduction en Bourse ou
d’une augmentation de capital, les sociétés placent une partie de leur capital composé d’actions ou émettent des actions
nouvelles. L’action, droit de propriété, donne le droit de participer à la vie de la société en prenant part aux assemblées
générales. L’actionnaire reçoit des dividendes dont le montant est lié aux résultats de la société.
b) Le financement par endettement : les obligations
Lorsqu’une organisation (entreprise privée ou publique, État, établissement de crédit) choisit de se procurer des capitaux par endette-
ment, elle émet des obligations. L’obligation est un titre de créance représentatif d’un emprunt à long terme. Le nomi-
nal (le prix) des obligations émises représente le montant de l’emprunt. L’obligation est rémunérée par un intérêt fixe. Elle
constitue, en principe, un placement sans risque, sauf en cas de liquidation de l’entreprise émettrice. C’est le mode de fi-
nancement du déficit budgétaire de l’État.
B. Les entreprises concernées par le marché primaire
1. Un marché réservé aux grandes entreprises ?
Théoriquement, toutes les entreprises ont accès aux marchés pour se financer, mais en pratique, la taille demeure un fac-
teur discriminant. Dans les faits, le marché financier concerne essentiellement les grandes entreprises. Les 141 plus
grandes entreprises du marché Euronext représentent 18,5 % du nombre d’entreprises présentes à la Bourse de Paris et
95,2 % de la valeur totale de marché des sociétés cotées.
2. Les PME dans le marché financier
Il est plus difficile pour une PME que pour une très grande entreprise de s’introduire en Bourse et de procéder à une aug-
mentation de capital. C’est en partie à cette difficulté d’accès qu’a essayé de répondre la création d’Alternext en 2005. Ce
marché, dédié aux petites et moyennes valeurs, a pour objectif de faciliter la cotation des PME en assouplissant les condi-
tions d’introduction tout en apportant aux investisseurs des garanties en matière d’information et de protection. En deux ans,
110 sociétés ont été inscrites à la cote d’Alternext.
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III. LE MARCHE FINANCIER SECONDAIRE
A. Le marché secondaire & l’échange de valeurs mobilières
Le marché secondaire est le marché sur lequel s’échangent les valeurs mobilières (actions, obligations) préalablement émises sur le
marché primaire. On parle, à propos du marché secondaire, de « marché des titres d’occasion » ou de « marché de l’occasion ».
Son rôle n’est pas d’assurer le financement de l’économie mais de permettre aux épargnants-investisseurs de céder leurs titres à ceux
qui souhaitent les acquérir.
Les échanges réalisés sur le marché secondaire se font dans une Bourse de valeurs. Il s’agit du marché sur lequel sont cotés les
titres nouvellement acquis sur le marché primaire et les anciens. La dénomination la plus courante du marché financier secondaire est
« la Bourse ».
B. Le rôle économique du marché secondaire
1. Un marché qui permet d’assurer la liquidité des titres
Le marché secondaire assure aux agents ayant acheté des titres la liquidité de leurs placements. La liquidité des titres est la possibilité
pour les épargnants de revendre leurs titres pour récupérer leur argent quand ils le souhaitent. Le bon fonctionnement du marché
primaire repose sur une liquidité satisfaisante du marché secondaire.
Le marché financier secondaire permet de faire correspondre la durée des titres émis (le long terme) avec la préférence des épargnants
pour les placements (le court terme). Il assure, de ce fait, une transformation de l’épargne courte (celle des épargnants) en épargne longue (le
besoin des émetteurs).
2. Un marché organisé qui permet l’échange des valeurs mobilières
La Bourse est un marché organisé qui a pour but de permettre l’échange des titres. En France, il n’existe qu’un marché : le NYSE
Euronext Paris, fruit de la fusion de la Bourse de New York (New York Stock Exchange) et de la paneuropéenne Euronext, qui réunit les
Bourses de Paris, de Bruxelles, d’Amsterdam et de Lisbonne. Le marché boursier de Paris, dénommé « Euronext-Paris », est plus
couramment appelé « la Bourse de Paris ».
Le principal marché, l’Eurolist, est réglementé pour assurer aux investisseurs un haut degré de transparence, de fiabilité et de sécuri-
té. Il est composé de trois compartiments en fonction de la valeur des sociétés cotées. Ce marché concerne essentiellement les
grandes entreprises puisque les 141 sociétés de l’Eurolist A représentent 18,5 % du total du nombre de firmes cotées sur l’Eurolist et
95,2 % de la valeur totale de marché des sociétés cotées à la Bourse de Paris.
Un autre marché réglementé, dédié aux PME, a été créé : Alternext qui propose des conditions d’admission assouplies tout en assu-
rant un niveau d’information suffisant pour les investisseurs.
C. Les déterminants des cours des valeurs mobilières
1. La fixation du cours des actions
Le cours d’une action, cest-à-dire son prix, se fixe selon la loi de l’offre et de la demande. Plus le prix baisse, plus la demande
augmente, et inversement pour l’offre. La hausse du cours de l’action entraîne une hausse de l’offre et une baisse de la demande. Le
prix d’équilibre sera le cours qui va permettre de réaliser l’échange du plus grand nombre de titres.
2. Les déterminants des cours boursiers
Le cours d’un titre dépend des anticipations des agents économiques car, à la différence des autres marchés, les marchés boursiers
ne réagissent pas aux événements présents mais à ce qui a le plus de chance de se produire dans l’avenir. Les anticipations portent
notamment sur les profits et les dividendes des sociétés cotées.
D’autres facteurs peuvent expliquer le niveau du cours d’une action : la valeur intrinsèque de l’entreprise, l’activité de la branche,
les conjonctures nationale et internationale. Il faut noter que les marchés du monde entier sont très sensibles aux événements éco-
nomiques qui affectent les États-Unis.
Les facteurs explicatifs ne sont pas tous rationnels. L’activité boursière doit compter avec la part d’irrationnel propre aux individus.
Les Bourses sont souvent l’objet de comportements mimétiques, cest-à-dire d’effets d’imitation. Si le cours d’un titre augmente, de
nombreux investisseurs vont vouloir acquérir ce titre, son cours va continuer à monter (prédiction autoréalisatrice), provoquant une bulle fi-
nancière qui va se dégonfler lorsque le mouvement inverse va se déclencher.
D. La capitalisation boursière
Le niveau du cours va permettre la détermination de la valeur de marché d’une entreprise. Elle est mesurée par la capitalisation
boursière, résultat du produit du nombre d’actions de la société par le cours de chaque action. Comme le cours d’une action varie très
souvent, la capitalisation boursière d’une entreprise connaît des variations permanentes.
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