document 1 - Les SES dans l`académie de Bordeaux

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Dissertation appuyée sur un dossier documentaire
Il est demandé au candidat :

de répondre à la question posée explicitement ou implicitement dans le sujet ;

de construire une argumentation à partir d’une problématique qu’il devra élaborer ;

de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet,
notamment celles figurant dans le dossier ;

de rédiger en utilisant un vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la
question, en organisant le développement sous la forme d’un plan cohérent qui ménage
l’équilibre des parties.
Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la
présentation.
THÈME DU PROGRAMME :
Financement de l’économie.
SUJET
Quels sont les effets des transformations ayant affecté le financement de
l'économie française depuis les années 1980.
DOCUMENT 1
Les transformations du financement des entreprises françaises
Flux (en milliards d'euros)
A. Autofinancement
B. Emission d'actions
C. Endettement sur les marchés
D. Endettement auprès des banques
E. Total financement
(A+B+C+D)
Part des marchés financiers (en %)
(B+C/B+C+D)
Part des fonds propres (en %)
(A+B/E)
1980
1990
2000
28,2
7,9
2,6
18,2
97,6
33,7
15,1
59
126,7
113,7
42,7
59,9
56,9
205,4
343
37
45
72
64
64
70
Source : Dominique Plihon, "La révolution du capitalisme français".
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DOCUMENT 2
La fonction première de la Bourse consiste d'abord et avant tout à assurer la "liquidité des
placements financiers".
Grâce à la Bourse, l'acquéreur d'actions ou d'obligations sait qu'il peut, à tout moment, les revendre:
ses fonds ne sont donc pas immobilisés à vie. L'épargne peut ainsi s'orienter plus facilement vers
des placements "longs" ceux dont les entreprises -ou l'État- ont besoin pour financer des
investissements à durée de vie longue. Cette fonction de liquidité concerne aussi bien les actions
que les obligations: en moyenne, ces dernières changent cinq fois de mains pendant leur durée de
vie. Sans ce marché de l'occasion, un peu analogue à un marché automobile, il est vraisemblable
que les émissions neuves auraient eu beaucoup de difficultés à être placées.
La Bourse joue aussi un autre rôle: car, contrairement à ce qui se passe pour l'automobile, le marché
boursier de l'occasion permet de dégager, éventuellement des plus values. [...]Ce sont ces plusvalues potentielles, bien plus que les espoirs de dividendes -qui dépassent rarement 5% du cours de
l'action - qui ont attiré vers la Bourse un nombre croissant d'épargnants.
Source : D. Clerc, "Les Désordres financiers", Syros, 1988
DOCUMENT 3
Répartition du patrimoine des ménages français (en 1980 et 1997 en milliards d'euros)
AVOIRS NON FINANCIERS
Dont: maisons et logements
AVOIRS FINANCIERS
Dont: valeurs mobilières (actions, obligations, etc)
TOTAL
Fin 1980
963,2
625,5
442,9
69,0
1406,1
Fin 1997
2208,5
1836,9
2423,6
967,1
4632,1
Source : INSEE- TEF 2000-2001
.
DOCUMENT 4
Electrolux, ABB et maintenant Kodak. Le géant américain de la photo, qui a annoncé mardi la
suppression de 10 000 emplois (1l % de son effectif), rejoint le club des compagnies "globales" qui,
bien que bénéficiaires en milliards de francs, se lancent dans des restructurations à la hache. Dans
ces trois cas (en attendant les prochains), il s'agit d'endiguer un début de baisse des profits.
Très exactement, il s'agit d'éviter que le rapport entre les bénéfices et les capitaux investis dans
l'entreprise (…) passe sous un seuil d'environ 15%. Pourquoi 15% ? Parce que c'est le retour sur
investissement que l'on peut escompter sur les marchés financiers. Si l'industrie rapporte moins que
ces marchés, pourquoi diable investir?
C'est cette logique qui a amené Electrolux, groupe suédois d'électroménager, à fermer 25 usines et à
supprimer 12000 emplois sur 105 000.
"Je ne sais pas combien de ces personnes ont jamais dirigé un groupe industriel. Ils regardent les
chiffres et pas la gestion", se plaignait en septembre le patron de Kodak, George Fisher. Il répondait
ainsi aux milieux boursiers qui estimaient que l'entreprise avait besoin de réduire ses coûts annuels
de un milliard de dollars. Eh bien, les chiffres ont gagné. Le plan annoncé mardi va réduire les coûts
d'exploitation de . . . un milliard sur deux ans.
Source: Libération - 13/11/1997
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DOCUMENT 5
Le 19 octobre 1987,lorsque commença la grande dégringolade qui, en moins de huit jours, fit
baisser de 30 % le cours des actions à New York, Londres ou Paris, l'ombre de 1929 et du " jeudi
noir" plana sur le monde capitaliste industrialisé. Le" krach" tant redouté était là et l'ampleur de la
chute risquait d'être à la mesure de la hausse qui, au cours des quatre années précédentes, avait
entraîné une multiplication des cours en Bourse par 3 ou 4, selon les pays.
Même si l'histoire ne repasse pas deux fois les mêmes plats, comment ne pas penser à 1929 ? [...]
Jusqu'en 1987, de nombreux petits épargnants n'avaient pas bien compris qu'il existait ainsi un
envers du décor : ils avaient seulement constaté que les parts de SICAV rapportaient davantage que
le livret de Caisse d'épargne. Le krach de 1987 est venu révéler la fragilité de certaines
constructions financières. Par chance. il n'a pas duré.. .
Ainsi, l'innovation financière, qui vise à faciliter la finance directe pour réduire le coût du
financement, revient au fond à retirer le filet de sécurité de la mutualisation.[...] L'économie
mondiale, de ce fait, tend à devenir une" économie - casino ", où les gains - ou les pertes - sont liés
à la capacité de spéculer davantage qu'à la capacité de produire de façon efficace.
Source : Denis CLERC- Déchiffrer l'Economie - Syros - 1990
DOCUMENT 6
Du capitalisme "managérial" au capitalisme "actionnarial"
Nouvelles politiques néolibérales
Globalisation financière
Primauté des actionnaires
Limiter les coûts
de production
Investissement et perspectives
de profits
Baisse des revendications
salariales et chômage
Instabilité financière
Etats et banques centrales sous
la coupe des marchés financiers
Moindre risque d'inflation
Croissance économique instable
Tendance à la baisse des
taux d'intérêts
Désendettement plus facile
Source: D'après Dominique Plihon, Le Nouveau Capitalisme, La Découverte, collection "Repères", 2003
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