840901112
DOCUMENT 2
La fonction première de la Bourse consiste d'abord et avant tout à assurer la "liquidité des
placements financiers".
Grâce à la Bourse, l'acquéreur d'actions ou d'obligations sait qu'il peut, à tout moment, les revendre:
ses fonds ne sont donc pas immobilisés à vie. L'épargne peut ainsi s'orienter plus facilement vers
des placements "longs" ceux dont les entreprises -ou l'État- ont besoin pour financer des
investissements à durée de vie longue. Cette fonction de liquidité concerne aussi bien les actions
que les obligations: en moyenne, ces dernières changent cinq fois de mains pendant leur durée de
vie. Sans ce marché de l'occasion, un peu analogue à un marché automobile, il est vraisemblable
que les émissions neuves auraient eu beaucoup de difficultés à être placées.
La Bourse joue aussi un autre rôle: car, contrairement à ce qui se passe pour l'automobile, le marché
boursier de l'occasion permet de dégager, éventuellement des plus values. [...]Ce sont ces plus-
values potentielles, bien plus que les espoirs de dividendes -qui dépassent rarement 5% du cours de
l'action - qui ont attiré vers la Bourse un nombre croissant d'épargnants.
Source : D. Clerc, "Les Désordres financiers", Syros, 1988
DOCUMENT 3
Répartition du patrimoine des ménages français (en 1980 et 1997 en milliards d'euros)
Dont: maisons et logements
Dont: valeurs mobilières (actions, obligations, etc)
Source : INSEE- TEF 2000-2001
.
DOCUMENT 4
Electrolux, ABB et maintenant Kodak. Le géant américain de la photo, qui a annoncé mardi la
suppression de 10 000 emplois (1l % de son effectif), rejoint le club des compagnies "globales" qui,
bien que bénéficiaires en milliards de francs, se lancent dans des restructurations à la hache. Dans
ces trois cas (en attendant les prochains), il s'agit d'endiguer un début de baisse des profits.
Très exactement, il s'agit d'éviter que le rapport entre les bénéfices et les capitaux investis dans
l'entreprise (…) passe sous un seuil d'environ 15%. Pourquoi 15% ? Parce que c'est le retour sur
investissement que l'on peut escompter sur les marchés financiers. Si l'industrie rapporte moins que
ces marchés, pourquoi diable investir?
C'est cette logique qui a amené Electrolux, groupe suédois d'électroménager, à fermer 25 usines et à
supprimer 12000 emplois sur 105 000.
"Je ne sais pas combien de ces personnes ont jamais dirigé un groupe industriel. Ils regardent les
chiffres et pas la gestion", se plaignait en septembre le patron de Kodak, George Fisher. Il répondait
ainsi aux milieux boursiers qui estimaient que l'entreprise avait besoin de réduire ses coûts annuels
de un milliard de dollars. Eh bien, les chiffres ont gagné. Le plan annoncé mardi va réduire les coûts
d'exploitation de . . . un milliard sur deux ans.
Source: Libération - 13/11/1997