Le marché financier et son rôle économique

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2 LE MARCHE FINANCIER ET SON ROLE ECONOMIQUE
Identifier et comparer les divers modes de financement des activités économiques
Analyser les différentes fonctions du marché financier
Les marchés de capitaux assurent le financement de l’économie. Sur ces
marchés se confrontent des agents en quête de financement et des agents à la
recherche de placements. Le marché financier est le marché des capitaux à long
terme.
I. PRESENTATION DU MARCHE FINANCIER
A. DISTINCTION ENTRE MARCHES PRIMAIRE ET SECONDAIRE
Le marché financier représente l’ensemble des offres et demandes de capitaux
pour des souscriptions1 au capital social des entreprises et des placements à long
terme. Sur ce marché, sont émis et négociés des titres dont l’échéance est
généralement supérieure à sept ans. Le marché financier comporte deux
compartiments:
 le marché primaire ou marché du «neuf» permet aux agents à besoin de
financement d’emprunter aux agents à capacités de financement (les épargnantsinvestisseurs), les premiers émettant des titres (actions, obligations) pour obtenir
des seconds les capitaux nécessaires.
 le marché secondaire ou marché de « l’occasion » permet aux agents qui ont
acheté des titres sur le marché primaire de les revendre en Bourse pour obtenir
immédiatement des liquidités.
Par conséquent, les deux compartiments du marché financier sont
complémentaires. Un agent économique ne va acheter des titres « neufs » que s’il
a la garantie de pouvoir les revendre en cas de besoin immédiat de liquidités. En
effet, si les agents qui ont acquis des titres n’avaient pas la possibilité de les
vendre avant le terme, ils n’en achèteraient pas.
B. LE CONTROLE DU MARCHE FINANCIER
Le marché financier est contrôlé par une autorité de régulation : l’Autorité
des marchés financiers (AMF)
- remplit trois missions légales :
 protéger l’épargne investie dans les instruments financiers
 informer les investisseurs
 veiller au bon fonctionnement du marché financier.
- dispose de pouvoirs réglementaires et notamment dispose du pouvoir de
sanction. En effet, un marché tel que le marché financier ne peut fonctionner
correctement que si tous les acteurs, les émetteurs comme les professionnels
intermédiaires, respectent des règles strictes de fonctionnement. Dans le cas
contraire, les épargnants seraient découragés et ne mettraient pas leurs capacités
de financement au service des agents à besoin de financement.
1
engagement pris par un particulier de fournir à une date convenue une somme d'argent pour le financement
d’une entreprise
II. LES ROLES DES DEUX COMPARTIMENTS DU MARCHE FINANCIER
A. LE ROLE ECONOMIQUE DU MARCHE PRIMAIRE
- Tout d’abord, l’entreprise est soumise à un impératif de compétitivité c'est-à-dire
qu’elle doit être capable d’affronter la concurrence pour maintenir voire
développer ses PDM.
- Mais pour cela, sur le plan interne, elle doit améliorer sa productivité en
investissant dans des actifs performants (un investissement de productivité pour
des économies d’échelle).
- L’entreprise va donc recourir au financement externe indirect par le jeu de
l’intermédiation bancaire et au financement externe direct en faisant appel au
marché financier et, notamment au marché financier primaire permettant aux
entreprises et à l’État de trouver des ressources financières nécessaires au
développement de leurs activités économiques. Il rend possible le financement des
investissements nécessaires à l’amélioration de leur compétitivité.
- Donc, la compétitivité des entreprises va exercer un « effet d’entraînement » sur
le reste de l’économie ce qui va générer une augmentation de leur V.A donc du PIB
et donc de la croissance économique.
- Concrètement, sur le marché financier primaire, les demandeurs de capitaux qui
émettent des titres ou «valeurs mobilières» (actions et obligations) et pour les
placer auprès d’investisseurs (entreprises, État…) s’adressent à des intermédiaires
financiers, établissements de crédit (les banques) ou entreprises
d’investissement spécialisées telles que les O.P.C.V.M (Organisme de
Placement Collectif en Valeurs Mobilières) pour les SICAV et les FCP. Cela
donne lieu à deux types de financement :
 Pour les actions, le financement par les fonds propres
Lorsqu’une société souhaite accroître ses fonds propres, elle émet des actions
nouvelles soit en transformant des actions anciennes en actions nouvelles lors
d’une introduction en Bourse ou soit en augmentant le capital par incorporation les
réserves dans le capital social. A ce titre, rappelons que l’action est un titre de
propriété qui confère à son titulaire un droit de regard sur le devenir de la société
lors du vote aux assemblées générales. L’actionnaire reçoit des dividendes
proportionnellement à son apport et dont le montant est lié aux résultats de la
société.
 Pour les obligations, le financement par endettement
Lorsqu’une organisation (entreprise privée ou publique, État, établissement de crédit)
choisit de se procurer des capitaux par endettement, elle émet des obligations.
L’obligation est un titre de créance représentatif d’un emprunt à long terme,
rémunérée par un intérêt fixe. C’est par exemple, le mode de financement de la
dette de l’État. Elle constitue, en principe, un placement sans risque, sauf en cas de
liquidation de l’organisation émettrice.
En principe, toutes les entreprises ont accès aux marchés pour se financer, mais
dans les faits, le marché financier concerne essentiellement les grandes entreprises.
Les plus grandes entreprises du marché Euronext représentent environ 20 % du
nombre d’entreprises présentes à la Bourse de Paris et 95 % de la valeur totale de
marché des sociétés cotées (cf. infra). Il est difficile pour une PME de s’introduire en
Bourse et de procéder à une augmentation de capital. Pour surmonter cette difficulté,
Alternext a été créé en 2005 pour la cotation des PME. En deux ans, 110 sociétés ont
été inscrites à la côte d’Alternext.
B. LE MARCHE SECONDAIRE ET L’ECHANGE DE VALEURS MOBILIERES
Le marché secondaire est le marché sur lequel s’échangent les valeurs mobilières
(actions, obligations) préalablement émises sur le marché primaire. C’est la raison
pour laquelle on parle, à propos du marché secondaire, de « marché des titres
d’occasion » ou de « marché de l’occasion ». Son rôle n’est pas d’assurer le
financement de l’économie mais de permettre aux épargnants-investisseurs de
céder leurs titres aux agents à besoin de financement dans le cadre d’une
Bourse de valeurs. Le marché secondaire assure aux agents détenteurs de titres la
liquidité de leurs placements à tout moment. Il assure, de ce fait, une
transformation de l’épargne longue (le besoin des émetteurs) en épargne
courte (celle des épargnants). Le bon fonctionnement du marché secondaire
repose sur l’adéquation entre la durée des titres émis (le long terme) et la
préférence des épargnants pour la liquidité et les placements (le court terme).
La Bourse est un marché organisé qui a pour but de permettre l’échange des titres.
En France, il n’existe qu’un marché : le NYSE Euronext Paris, fruit de la fusion de la
Bourse de New York (New York Stock Exchange) et de la paneuropéenne Euronext,
qui réunit les Bourses de Paris, de Bruxelles, d’Amsterdam et de Lisbonne. Le
marché boursier de Paris, dénommé « Euronext-Paris », est plus couramment
appelé « la Bourse de Paris » :
- Le principal marché, l’Eurolist, est réglementé pour assurer aux investisseurs
un haut degré de transparence, de fiabilité et de sécurité. Il est composé de
trois compartiments en fonction de la valeur des sociétés cotées. Ce marché
concerne essentiellement les grandes entreprises puisque les 141 sociétés de
l’Eurolist A représentent 18,5 % du total du nombre de firmes cotées sur
l’Eurolist et 95,2 % de la valeur totale de marché des sociétés cotées à la
Bourse de Paris.
- Un autre marché réglementé, dédié aux PME, a été créé : Alternext qui
propose des conditions d’admission assouplies tout en assurant un niveau
d’information suffisant pour les investisseurs.
Le cours d’un titre dépend des anticipations des agents économiques car, à la
différence des autres marchés, les marchés boursiers ne réagissent pas aux
événements présents mais à ceux qui ont le plus de chance de se produire
dans l’avenir. Les facteurs explicatifs ne sont pas tous rationnels. L’activité
boursière doit compter avec la part d’irrationnel propre aux individus. Les Bourses
sont souvent l’objet de comportements mimétiques, c’est-à-dire d’effets d’imitation.
Si le cours d’un titre augmente, de nombreux investisseurs vont vouloir
acquérir ce titre, son cours va continuer à monter (prédiction autoréalisatrice),
provoquant une bulle financière qui va imploser lorsque le mouvement inverse
va se déclencher. Mais, d’autres facteurs peuvent expliquer le niveau du cours
d’une action :
- la valeur intrinsèque de l’entreprise qui est mesurée par la capitalisation
boursière, résultat du produit du nombre d’actions de la société par le
cours de chaque action.
- l’activité de la branche.
- les conjonctures nationale et internationale, etc.
Le niveau du cours va permettre la détermination de la valeur de marché d’une
entreprise.
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