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0× ∞ = 0, a ∈]0,∞]⇒a× ∞ = +∞, a ∈[−∞,0[ ⇒a× ∞ =−∞.(2)
Les ensembles d´
enombrables : on dit qu’un ensemble Eest d´
enombrable s’il est en bijection avec IN, c’est-`
a-
dire si on peut ´
enum´
erer ses points en une suite (xn)n∈IN (ce qui implique notamment que xn6=xmsi n6=m) : c’est le
cas de IN lui-mˆ
eme, ou de IN∗, de ZZ, de QQ, ou encore des entiers pairs, ou de toute suite strictement croissante d’entiers.
Ce n’est pas le cas ni de IR, ni des intervalles [a, b]lorsque a < b.
Voici quelques propri´
et´
es des ensembles d´
enombrables : d’abord, toute partie d’un ensemble d´
enombrable est elle-
mˆ
eme finie ou d´
enombrable. La r´
eunion d’une famille finie ou d´
enombrable d’ensembles eux-mˆ
emes finis ou d´
enom-
brables est un ensemble fini ou d´
enombrable. En revanche si Aest n’est pas fini ou d´
enombrable, il en est de mˆ
eme de
A\Bpour tout B⊂Aqui est fini ou d´
enombrable.
Quelques r´
esultats utiles sur les s´
eries : Rappelons enfin quelques d´
efinitions et r´
esultats sur les s´
eries, notam-
ment sur celles `
a termes positifs. Soit (un)n≥1une suite num´
erique, et Sn=u1+... +unla “somme partielle” `
a l’ordre
n.
(S1) La s´
erie Pnunest dite convergente si Snconverge vers une limite finie S, not´
ee aussi S=Pnun(c’est la
“somme” de la s´
erie).
(S2) Si la s´
erie Pnunconverge, la suite (un)n≥1tend vers 0. La r´
eciproque est fausse : on peut avoir un→0sans
que la s´
erie Pnunconverge.
(S3) La s´
erie Pnunest dite absolument convergente si la s´
erie Pn|un|converge.
(S4) Si on a un≥0pour tout n, la suite Snest croissante, donc elle tend toujours vers une limite S∈¯
I¯
R+. On ´
ecrit
encore S=Pnun, bien que la s´
erie converge au sens de (S1) si et seulement si S < ∞. Avec les conventions (1) ceci
s’applique mˆ
eme si les unsont `
a valeurs dans ¯
I¯
R+.
En g´
en´
eral l’ordre dans lequel on consid`
ere les termes d’une s´
erie est important. Il existe en effet de nombreux
exemples de suites (un)n≥1et de bijections vde IN∗dans lui-mˆ
eme pour lesquels Pnunconverge et Pnuv(n)di-
verge, ou converge vers une somme diff´
erente. Cela ´
etant, il existe deux cas importants o`
u l’ordre des termes n’a pas
d’importance :
(S5) Lorsque les unsont des r´
eels de signe quelconque et lorsque la s´
erie est absolument convergente, on peut modifier
de mani`
ere arbitraire l’ordre des termes sans changer la propri´
et´
e d’ˆ
etre absolument convergente, ni la somme de la s´
erie.
(S6) Si un∈¯
I¯
R+pour tout n, la somme Pnun(finie ou infinie : cf. (S4) ci-dessus) ne change pas si on change l’ordre
de sommation. Rappelons rapidement la d´
emonstration de cette propri´
et´
e, qui est fondamentale pour les probabilit´
es :
soit vune bijection de IN∗dans lui-mˆ
eme, Sn=u1+. . . +unet S0
n=uv(1) +. . . +uv(n); les suites (Sn)et (S0
n)sont
croissantes, et on note Set S0leur limites respectives (dans ¯
I¯
R+). Pour tout nil existe un entier m(n)tel que v(i)≤m(n)
d`
es que i≤n; comme ui≥0, on a donc clairement S0
n≤Sm(n)≤S, donc en passant `
a la limite on obtient S0≤S.
On montre de mˆ
eme que S≤S0, donc S=S0.
1.2 Th´
eorie de la mesure et th´
eorie de l’int´
egration
La notion de mesure va ´
etendre la notion usuelle de longueur pour les ensembles de IR, ou de volume pour ceux
de IRd, et ceci de deux mani`
eres : premi`
erement on veut pouvoir consid´
erer des espaces de base plus g´
en´
eraux, ou
plus “abstraits” (espaces de dimension infinie, espaces sur lesquels on d´
efinit les probabilit´
es, etc...). Deuxi`
emement
et surtout, on veut englober dans le mˆ
eme cadre math´
ematique d’une part les notions de longueurs, surface, volume, et
d’autre part la notion de “masses” ou “charges ponctuelles” que l’on rencontre en m´
ecanique ou en ´
electricit´
e, etc...
Prenons l’exemple de IR3, suppos´
e repr´
esenter un corps mat´
eriel ayant une densit´
eρ(x)et une densit´
e de charge
´
electrique ε(x)en chaque point x. Pour une partie raisonnable (on verra ce que veut dire “raisonnable” plus loin :
pour le moment, on peut penser `
a une sph`
ere, ou `
a un poly`
edre) Ade IR3on peut d´
efinir son volume V(A), sa masse
M(A) = RAρ(x)dx (int´
egrale de Riemann dans IR3), sa charge ´
electrique E(A) = RAε(x)dx. Ces trois quantit´
es ont
a priori des propri´
et´
es “physiques” tr`
es diff´
erentes, mais elles partagent de mani`
ere ´
evidente la propri´
et´
e math´
ematique
suivante (o`
uµ(A)d´
esigne V(A), ou M(A), ou E(A)) :
(A) Additivit´
e : On a µ(A∪B) = µ(A) + µ(B)d`
es que Aet Bsont disjoints.
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