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Avis professionnel sur l’émission du diagnostic du trouble du spectre de l’autisme (TSA)
CONTEXTE du présent avis
Depuis janvier 2012, l’adoption du projet de Loi 21 modifiant notamment le Code des professions
permet aux psychologues d’émettre des conclusions cliniques en matière d’évaluation du trouble du
spectre de l’autisme (TSA) donnant ainsi un accès aux services spécialisés. Le Collège des médecins
du Québec et l’Ordre des psychologues du Québec, suite à l’adoption de cette loi, ont rédigé un ouvrage
indiquant les lignes directrices quant à l’émission du diagnostic du TSA. Ces lignes directrices offrent un
cadre pour mieux guider la démarche clinique d’évaluation du médecin ou du psychologue en matière
d’évaluation diagnostique TSA.
Le présent avis résulte d’une demande du sous-ministre adjoint aux services sociaux, M. Sylvain Ga-
gnon, auprès de mesdames Carmen Dionne, Ph. D., professeur au département de Psychoéducation de
l’UQTR et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en intervention précoce et Myriam Rousseau,
Ph. D., conseillère en gestion de programmes au CRDITED MCQ - Institut universitaire, toutes deux
membres de l’équipe régulière de recherche de l’Institut universitaire en DI et en TSA, afin d’obtenir leur
expertise sur plusieurs sujets, notamment à l’égard de l’impact de la Loi 21 sur le diagnostic TSA.
Dans cet ouvrage, il est notamment mentionné qu’il peut paraître paradoxal de reconnaître que l’évalua-
tion par le psychologue seul ou le médecin seul donne accès à des services de
réadaptation et à des soins spécialisés, alors que l’approche interdisciplinaire
semble un incontournable dans l’évaluation diagnostique du TSA. Cependant,
considérant les délais importants d’accès pour obtenir une évaluation diagnos-
tique, le Collège des médecins du Québec et l’Ordre des psychologues du
Québec recommandent l’utilisation du diagnostic provisoire (médecin) ou des
conclusions cliniques provisoires (psychologue) dans l’accessibilité aux ser-
vices.
Toutefois, l’importance de posséder la connaissance clinique et l’expertise des
divers outils d’évaluation standardisés propres à leur domaine d’expertise est
mise en évidence. Par ailleurs, lorsqu’un enfant est évalué par un psycho-
logue, il faudra qu’il ait une évaluation médicale complète afin de s’assurer
de l’absence de conditions médicales associées. Il faudra de plus, poursuivre
la démarche d’évaluation et s’appuyer sur une équipe interdisciplinaire pour
dresser le tableau fonctionnel global de l’enfant qui présente un TSA. Il est
donc maintenant reconnu qu’un enfant présentant un tableau compatible avec
un TSA puisse recevoir des services requis par sa condition, sur foi de conclusions formulées par un
professionnel dont l’expertise en évaluation de TSA est reconnue, qu’il soit médecin ou psychologue.
Toutefois, les pratiques d’interdisciplinarité sont plus que jamais nécessaires pour une intégration réus-
sie des interventions centrées sur les besoins de l’enfant et de sa famille.
Considérant l’adoption du projet de Loi 21 ainsi que la mise en place des lignes directrices en matière
d’évaluation diagnostique du TSA, les pratiques touchant l’accessibilité aux services sont en change-
ment.
« Les pratiques d’interdis-
ciplinarité sont plus que
jamais nécessaires pour
une intégration réussie des
interventions centrées sur les
besoins de l’enfant et de sa
famille. »