2-Plan thématique
Bien qu’on oppose généralement les régimes de parités fixes et de parités flottantes, ils appartiennent en réalité à
la même famille, fondée sur une conception libérale d’un ordre économique mondial. Dans le 1
er
cas, les autorités
monétaires déterminent leurs objectifs de politique monétaire et laissent le marché des changes s’ajuster librement,
abandonnant toute gestion de la valeur externe de la monnaie. Dans le 2
nd
cas, c’est l’inverse : les autorités s’astreignent
au maintien d’une certaine parité externe et la politique monétaire est totalement asservie à la contrainte de change : la
croissance des agrégats monétaires est déterminée pas les mouvements de la balance des paiements. Dans les 2 cas, il ne
peut en théorie y avoir de conflits entre objectifs monétaires internes et externes, on choisit l’un ou l’autre, on ne peut
jouer sur les 2 registres à la fois.
Tout autre est le système des parités rampantes (« crawling peg ») ou des changes fixes ajustables où les parités
peuvent varier en fonction du taux d’inflation. Quant le taux de change se rapproche des limites autorisées, la Banque
centrale intervient en modifiant ses taux d’intérêt. Ce régime est généralement considéré comme une variante des
changes fixes, c’est une erreur. Il appartient à un univers radicalement différent ; car il laisse une place prépondérante
aux outils de gestion interventionnistes des autorités monétaires.
I – Le système des changes fixes avec parités rampantes n’est pas viable à long terme dans un univers
où les capitaux sont mobiles
Ce type de régime de changes est rassurant pour les gouvernements, ils disposent d’un levier d’action.
Cependant, il a toujours échoué à plus ou moins brève échéance.
A – Cas de Bretton Woods :
Ce système a sombré dès 1968-1971. Instabilité des taux de change (nombreux ajustements monétaires,
spéculation), dépendance à l’égard de la politique monétaire américaine (inflationniste).
B – Cas du SME :
Ce système a connu certains défauts de BW, mais moins grave (politique monétaire allemande peu
inflationniste, symétrie dans les charges d’ajustement des taux de change, coopération économique et
monétaire). Cependant il a connu des crises graves (1992-1993) et ses inconvénients (ajustement nombreux,
dépendance monétaire vis à vis de l’Allemagne) ont poussé à l’adoption de l’euro.
C – Cas des PED :
Echec des crawling peg : ex de la crise asiatique (1997). Taux d’inflation différent du pays à monnaie clef,
relations commerciales parfois faibles avec le pays à monnaie clef, faible flexibilité de l’économie.
Transition : ces systèmes n’ont de fixes souvent que le nom, ils sont soumis aux interventions
discrétionnaires des autorités monétaires. De vrais changes fixes sont préférables
II – Le système des changes fixes est un bon système en théorie mais contraignant
A – L’étalon-or : la contrainte métallique
B – Les currency board : exemples de Hongkong et de l’Argentine et les enseignements
C – La monnaie unique européenne : problème actuel des « PIGS » qui ne peuvent dévaluer
Transition : choix de l’étalon crucial, les contraintes peuvent devenir parfois très lourdes à supporter.
III – En définitive, le flottement est souvent préféré pour sa souplesse
A – Le flottement succédant aux changes fixes, on peut penser qu’il est supérieur : argument de la
concurrence (HAYEK), le meilleur système s’impose ; il ne nécessite aucune instance de régulation, aucun
pays leader ; il est mieux adapté à un univers de mobilité des capitaux
B – Le flottement possède de nombreux atouts montrés par FRIEDMAN, en particulier l’autonomie de la
politique monétaire (métaphore avec la queue du chien)
C – Cependant, il n’est pas sans risques : bulles spéculatives, surréaction du change, volatilité des cours
préjudiciable au commerce et facteur potentiel de protectionnisme ; risque d’inflation en cas de politique
laxiste concertée des banques centrales (cartellisation des banques centrales)
3-Plan thèse/antithèse/synthèse
I- Les avantages et inconvénients des changes fixes
II- L’essor des changes flottants, et leur succès relatif
III- L’Histoire n’a pas totalement tranché
Cette dernière partie sera nourrie des arguments suivants : les deux systèmes n’ont pas été appliqués de
manière pure (place asymétrique de la Grande Bretagne au 19
ème
, flottement impur aujourd’hui), le non
respect par les banques centrales des règles qu’elles avaient fixées, des durées d’existence fort différentes qui
rendent la comparaison malaisée (changes fixes : 150 ans ; changes flottants : 35 ans), le choix de l’étalon de
référence en changes fixes, le degré de mobilité des capitaux, de flexibilité du pays.