
2eme trimestre 2009• 
e  G20  d’avril  a  été  envisagé  comme 
l’amorce d’un nouveau Bretton Woods, 
c’est-à-dire une réflexion sur la redé-
finition des relations monétaires internatio-
nales.  On  peut  trouver  cela  ambitieux,  et 
sans doute serait-il plus sage d’essayer, avant 
d’invoquer  1944,  de  revenir  à  1987  et  aux 
accords du Louvre. Ces derniers stipulaient 
en  effet  la  nécessité  pour  les  gestionnaires 
des grandes monnaies de s’entendre sur les 
modalités  d’intervention  sur  le  marché  des 
changes. S’accorder sur ce point serait déjà 
un  pas  important  et  remettre  en  vigueur 
ces accords un succès non négligeable. Mais 
reconstruire,  ou  plus  simplement  corriger, 
un  système  monétaire  international  n’a  de 
sens que si ce que l’on fait est pérenne. Or, la 
pérennité repose sur l’équilibre des balances 
des paiements  courants  des participants au 
système. Après  l’abandon officiel  de  l’or  en 
1976,  les  membres du FMI avaient signé un 
texte selon lequel ils s’engageaient, en cas de 
déséquilibre, à mettre en œuvre la politique 
nécessaire pour le corriger. 
Incohérences
Le  moins  que  l’on  puisse  dire  est  que,  jus-
qu’à  présent,  rien  n’a  été  fait  qui  s’inscrive 
dans  cette  logique.  Certes,  les  politiques 
d’ajustement structurel imposées par le FMI 
pendant les crises d’endettement des années 
1980 et 1990 correspondaient parfaitement 
à ce but. Mais dans bien des cas, ce principe 
est resté lettre morte. Pays en excédent, la 
Chine  devrait  laisser  sa  devise  s’apprécier 
pour  réduire  ses  exportations.  Et  pourtant 
elle  l’a  encore  dévaluée  l’automne  dernier 
par  rapport  au  dollar,  pour  empêcher  que 
son excédent ne s’amenuise. Pays en déficit, 
les  États-Unis  devraient  reconstituer  systé-
matiquement leur épargne en programmant 
une  hausse  régulière  des  impôts  et  une 
réduction  drastique  de  leur  déficit  budgé-
taire. Et voyez la relance Obama…
Le fondement essentiel d’un système moné-
taire  international  est  d’assurer  l’équilibre 
des  paiements  courants.  Les  mercantilistes 
ont  quitté  le  devant  de  la  scène  au  XVIIIe 
siècle  et  sont  devenus  des  curiosités  pour 
historiens  de  l’économie  pour  la  simple  et 
bonne  raison  qu’ils  s’obstinaient  à  rêver 
d’excédents  extérieurs  et  de  guerre  com-
merciale.  En  revanche,  le  système  d’étalon-
or s’imposa car il garantissait l’équilibre. Un 
déficit conduisait à une perte d’or, puis à la 
déflation, et in fine à une amélioration de la 
compétitivitié  externe.  Cette  amélioration 
augmentait les exportations et le tour était 
joué. Le système de Bretton Woods avait un 
objectif simple : apporter l’équilibre comme 
l’étalon-or  tout  en  évitant  la  déflation.  Les 
travaux de l’économiste suédois Karl Gustav 
Cassel  au  sortir  de  la  Première  Guerre 
mondiale  avaient  montré  que  l’on  pouvait 
y parvenir en procédant à des dévaluations, 
pourvu  que  celles-ci  conduisent  à  un  taux 
de change conforme à la parité des pouvoirs 
d’achat.  C’était  cela,  Bretton Woods :  des 
changes fixes, mais ajustables, pour atteindre 
des  équilibres  sans  baisse  des  prix  et  des 
salaires. Seulement, les dévaluations se sont 
succédé et se sont détruites. La dévaluation 
de  la  livre  en  1967,  supposée  donner  un 
Équilibre, équilibre
Liquidité Croissance
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