A PARAITRE EN OCTOBRE 2008 DANS
« Petit Bréviaire des Idées Reçues en Management »,
CriM, Pezet A., Sponem S. (Dir.), La Découverte :
Les salariés sont de plus en plus autonomes, c’est l’ère de l’empowerment !
Claire DAMBRIN et Caroline LAMBERT
« Désormais, au terme d’une relation plus mature, le salarié négocie
sa loyauté et non plus sa fidélité, au prix d’une série d’exigences
comme le fait d’être reconnu et écouté, d’avoir son autonomie,
d’avoir une marge de manœuvre, bref au prix d’un empowerment »
Touhami Bencheikh, DG associé, Cap Gémini Consultant1
L’empowerment : la nouvelle marotte des managers… On entend dire, ici et là, que
l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, en facilitant
l’accès à l’information pour tous, augmenterait l’autonomie des salariés2. Ce faisant,
l’empowerment répondrait au désir d’affirmation de soi, de développement personnel formulé
par les individus dans la société en général. Empowerment et autonomie semblent ainsi
étroitement associés, voire confondus dans les discours managériaux. L’empowerment
apparaît même comme la nouvelle panacée pour assurer le succès de l’entreprise.
Nous portons ici un regard critique sur le concept d’empowerment et sur la façon dont on en
parle (presse, discours des managers et travaux de chercheurs). Nous montrons ainsi que
l’empowerment ne vise pas un accroissement de l’autonomie des individus mais un
accroissement de leur sentiment d’autonomie. Comme nous allons le voir, il s’agit en fait d’un
instrument de management bien classique, qui passe pour novateur.
UN CONCEPT AMBIGU
L’empowerment évoque une délégation, une décentralisation de la prise de décision ; il
désigne le processus selon lequel un leader ou un manager partage son pouvoir avec ses
subordonnés3. L’objectif de l’empowerment, en donnant aux salariés une plus grande liberté
et davantage de ressources, est de déléguer le contrôle pour mieux servir à la fois les clients et
les intérêts de l’organisation. En analysant point par point cette définition, plusieurs
ambiguïtés émergent. Si l’on analyse de plus près le concept d’empowerment, plusieurs
ambiguïtés émergent.
Première ambiguïté, celle de l’objectif même de l’empowerment, qui serait de « donner aux
collaborateurs la responsabilité et les moyens de leur autonomie »4. Le projet
d’affranchissement de l’individu est assumé, mais largement soumis à conditions. Car ce
supplément d’autonomie doit avant tout être mis au service des buts de l’organisation.
Deuxième ambiguïté, il s’agit bien de donner aux subordonnés une plus grande liberté. Le
degré et la nature de liberté ou d’autonomie accordée ont été évalués et décidés par le
supérieur hiérarchique. Le Goff souligne la dimension paradoxale de cette attitude :
1 BONAVITA M.-L., « Les Français aiment le travail », Le Figaro, 23 mai 2005
2 MALONE T.W., « Diriger et contrôler au XXIème siècle », L’Expansion Management Review, juin 1997
3 CONGER J.A., KANUNGO R.N., « The empowerment process : integrating theory and practice », Academy of
Management Review, 13/3, 1988
4 DE KERORGUEN Y., « Comment mettre un turbo à sa carrière ? », La Tribune, 11 octobre 2002
1
« l'autonomie est affirmée sur le mode d'une injonction paradoxale5 » ("soyez autonome"…).
Paradoxe car si l'individu obéit, il n'est justement pas autonome. De façon similaire « la
responsabilisation ne se décrète pas »6 et la confiance n’est pas quelque chose que l’on confie
en mandat. Déclarer : « maintenant, tu es empowered » revient à ne rien dire7. L’autonomie
réelle n’existe qu’à partir du moment où les individus eux-mêmes assurent leur propre
développement pour être autonomes.
La troisième ambiguïté repose sur la notion d’implication individuelle qu’on associe souvent
à l’empowerment. Or la notion d’implication revêt une double dimension, intérieure et
extérieure8. L’implication intérieure suppose que les individus définissent les tâches qu’ils ont
à réaliser, la façon de les exécuter et qu’ils participent à la définition de leurs objectifs. Dans
le cas d’une implication ‘extérieure’, ces éléments sont maîtrisés par d’autres et les objectifs
sont définis uniquement par le management. Seule l’implication intérieure est synonyme d’un
empowerment réel, or la plupart des programmes renforcent exclusivement l’implication
extérieure des employés. En fait, l’empowerment serait, dans sa forme la plus pure, cohérent
avec le modèle organisationnel de l’autogestion. Mais ce choix n’est pas celui des
organisations qui prônent aujourd’hui l’empowerment comme remède à leurs maux
stratégiques.
D’autres chercheurs dénoncent une quatrième ambiguïté : celle de la nature plus cognitive que
factuelle de l’empowerment. L’empowerment n’aurait pas pour objet d’augmenter le pouvoir
des employés mais de libérer la connaissance et la motivation que les employés ont en eux9.
Selon Conger et Kanungo, l’empowerment désigne en réalité le processus permettant de
développer chez les membres de l’organisation le sentiment de leur efficacité10.
En somme, l’association implicite qui est faite entre empowerment et autonomie peut être
questionnée. Dans le contexte de l’entreprise, l’empowerment ne vise pas un accroissement de
l’autonomie des individus mais un accroissement de leur sentiment d’autonomie.
L’EMPOWERMENT : UN INSTRUMENT DE CONTROLE A LAIR
DE DEJA-VU
On ne peut pas parler d’autonomie dans l’absolu quand on fait référence à l’empowerment.
Comme nous allons le voir, les discours sur l’empowerment montrent qu’il s’agit en fait d’un
instrument de contrôle bien classique. On ne peut pas non plus accepter la perspective
évolutionniste qui consiste à dire qu’il y a « de plus en plus » d’autonomie et qu’on est dans
« une ère » de l’empowerment. En effet, l’objet de l’empowerment (développer et exploiter
une autonomie contrôlée auprès des membres d’une organisation) n’a rien de nouveau.
Le terme empowerment est utilisé dans les domaines extrêmement variés. On le retrouve en
sociologie, en économie, en sciences politiques ou en management. En Afrique du Sud, par
exemple, le programme politique visant à faciliter la promotion des Noirs dans le monde des
5 LE GOFF J.P., « Management et imaginaire social », CNAM "Université de tous les savoirs", Paris, 18 mai
2000
6 ARGYRIS C., « L’empowerment ou les habits neufs de l’empereur », L’Expansion Management Review,
septembre 1998
7 HACKMAN J.R., PASCUAL E., GELINAS M.V., JAMES R.G., RANDOLPH, W.A., « Can Empowerment Work at
SportsGear? », Harvard Business Review, 73/1, 1995
8 ARGYRIS C., « L’empowerment ou les habits neufs de l’empereur », loc. cit.
9 HACKMAN J.R., PASCUAL E., GELINAS M.V., JAMES R.G., RANDOLPH, W.A., « Can Empowerment Work at
SportsGear? », loc. cit.
10 CONGER J.A., KANUNGO R.N., « The empowerment process: integrating theory and practice », loc. cit.
2
affaires est intitulé « Black Economic Empowerment ». Il n’est pas étonnant qu’un concept
ambigu et saisi par autant de disciplines suscite des discours ambigus. En management,
l’empowerment génère un double discours selon qu’on s’adresse aux individus qui doivent
devenir « empowered » ou aux dirigeants d’entreprises. Pour les premiers, il est présenté
comme une opportunité de développement personnel. Mais, pour les consultants et les
dirigeants d’entreprise, c’est un outil de management. Manuel de Sousa, responsable du pôle
commerce et distribution de la CEGOS en donne ainsi sa vision :
« L’empowerment consiste tout bonnement à replacer le manager au cœur des décisions, à
lui redonner son vrai rôle, à lui conférer une posture de leadership impliquant quatre
dimensions : le leadership, la capacité à coacher (accompagner), l’aptitude à conduire une
qualité de service et l’ouverture sur le monde. Ainsi les managers sauront déceler les
potentialités et les talents chez les individus pour mieux les faire progresser » 11.
Toutes les sphères d’activité participant au développement des connaissances en management
opèrent une instrumentalisation systématique du concept d’empowerment. Que ce soit au
niveau de la presse, de la recherche, de l’enseignement ou de la formation professionnelle, les
discours sur l’empowerment expliquent comment le mettre en place, par quelles étapes clés,
avec quels outils, etc… Les enseignants-chercheurs n’échappent pas à cette tendance
lorsqu’ils éclatent le processus d’empowerment en étapes successives qui peuvent être mises
en œuvre dans l’entreprise. Argyris, professeur à la Harvard Business School, connu pour ses
travaux sur l’apprentissage organisationnel, affirme ainsi que « l’empowerment n’est pas inné,
c’est quelque chose qui s’apprend, qu’il faut développer et aiguiser »12 et offre au lecteur huit
pistes pour « déclencher une telle attitude » chez les employés. Kanter, autre figure de
l’enseignement du management outre-Atlantique, surnommée le « gourou de l’entreprise »,
promeut dans de nombreux ouvrages un renforcement du pouvoir de l’individu dans
l’entreprise. Deux chapitres de son livre sur les « maîtres du changement » sont consacrés aux
différentes étapes de mise en place d’une démarche d’empowerment13.
Le discours de la presse professionnelle est en phase avec cette tendance à
l’instrumentalisation. L’empowerment est véritablement « vendu » au manager comme un
outil miracle qui lui permettra de faire travailler les autres pour lui : « l’empowerment, c’est
très simple : tout ce que vous avez à faire, c’est de libérer le pouvoir que renferme votre
équipe et de faire travailler ce pouvoir pour vous »14. Tout cela relève bien de la pratique
managériale et fait largement écho à la définition que Simon donnait en 1947 du management
comme l'art d'atteindre des résultats par l'intermédiaire de l'action d'autres personnes15.
L’instrumentalisation du concept d’empowerment comme outil de management dans les
discours des chercheurs, des journalistes et des professionnels nous ramène au problème de
l’injonction paradoxale (soyez autonome) et pose la question de la compatibilité entre le sens
de l’empowerment et son objectif dans un contexte d’entreprise. Peut-on parler d’autonomie
quand il s’agit de management ? Assumer cette posture nous fait dériver vers une forme de
manipulation. Certains articles de la presse professionnelle sur l’empowerment sont édifiants
sur ce point :
11 DE SOUSA M., « Une optique de progrès », La Tribune, 12 novembre 2002
12 ARGYRIS C., « L’empowerment ou les habits neufs de l’empereur », loc. cit.
13 KANTER R.M., The Change Masters, Chapter 6 & 7, Simon and Schuster Inc., New York,1983
14 ALLAN J., « Empowerment », Management Accounting, February 1995
15 SIMON H., Administrative Behavior – A study of decision-making processes in administrative organizations,
MacMillan, New York, 1947
3
« Une fois que vous connaissez les atouts de votre équipe, vous pouvez commencer à les
exploiter. Le point de départ, c’est l’enthousiasme. Personne n’a jamais été mis en pouvoir
de prendre en charge une nouvelle tâche [empowered to take on a new task] avec des mots
d’excuse ‘désolé de t’embêter, c’est un boulot ennuyeux, mais …’. Vous voulez par
exemple qu’ils prennent en charge la production des données trimestrielles, demandez leur
ce qui, d’après eux, motive cette production, ce qu’on fait de ces données et pourquoi on en
a besoin. Ecoutez les réponses et acquiescez. Ne corrigez pas leurs erreurs. Demandez-leur
pourquoi ils pensent cela et laissez-les se corriger eux-mêmes. […] Essayez de les
encourager ‘continue, c’est exactement ce dont on a besoin’ […] Bien sûr, tout cela prend
du temps, peut-être plus longtemps que si vous aviez fait le travail vous-même, mais c’est le
prix à payer pour éviter d’être un martyre surchargé de travail et qui n’a plus le temps de
réfléchir »16.
Le Goff dénonce les manipulations effectuées sur les individus dans les discours managériaux
qui prônent l’empowerment. Il pointe les propos des conseillers en management selon
lesquels tout doit se faire par "imprégnation", et non par contrainte ou domination. « Le
pouvoir des dirigeants se déploie par la communication. Les normes, les objectifs à atteindre
ne seraient plus imposés par la contrainte »17. Finalement, l'idéologie managériale a
intelligemment pris en compte le besoin moderne de reconnaissance des individus18. En
témoigne le fait qu'elle ne présente plus le travail comme la soumission à une contrainte mais
comme un acte de réalisation personnelle. On dit aux salariés : « soyez les entrepreneurs de
vous-mêmes » 19. Dans ce contexte, le management s’appuie sur l’implication de l’individu et
non plus sur la contrainte ou sur l’invocation d’une subordination hiérarchique :
« Ce sont moins des besoins qui sont au centre du mécanisme [de contrôle] que la
personnalité de l’employé, d’autant plus libre qu’il a préalablement fait siens les buts de
l’organisation. Il est dès lors d’autant plus prédisposé à juger positives les très fortes
contraintes que cette organisation lui impose, et à considérer comme autonomie ce qui n’est
pas réellement détention de pouvoir »20.
Effectivement, la prétendue autoréalisation n'est tolérée que si elle s'inscrit à l'intérieur d'un
modèle prescrit. Certains chercheurs soulignent ainsi que privilégier l'initiative individuelle
revient à instaurer une nouvelle norme à laquelle il n'est pas possible d'échapper21. Les
discours des professionnels sont, sur ce plan, parfois moins trompeurs (plus réalistes ?) que
ceux des consultants ou de la presse. Ainsi, dans leurs récits de mise en place
d’empowerment, ils mentionnent souvent la notion de responsabilité au double sens anglo-
saxon de « prendre en charge » et « rendre compte de ». Par exemple, Elios Pascual, PDG de
Mack Trucks dans les années 90, affirme que « dans une organisation ‘empowered’, chaque
personne est un joueur fondamental. […] L’empowerment implique le fait de rendre compte
[accountability] et les équipes doivent assumer la responsabilité de ce qu’elles font. »22
Les discours sur l’empowerment montrent qu’il est indéniablement un outil de management
et, s’il vise à développer l’esprit d’initiative et l’autonomie chez l’employé, il s’agit bien
16 ALLAN J., « Empowerment », loc. cit.
17 LE GOFF J.P., « Management et imaginaire social », loc. cit.
18 HONNETH A., La société du mépris. Vers une théorie nouvelle critique, Armillaire, coll. La Découverte, Paris,
2006
19 HONNETH A. in DUBOIS J., « La fabrique des invisibles », Les Echos, 30 novembre 2006
20 BOUQUIN H., Le contrôle de gestion, PUF, collection gestion, octobre, 4e édition mise à jour, 1998
21 HONNETH A. in DUBOIS J., « La fabrique des invisibles », loc. cit.
22 HACKMAN J.R., PASCUAL E., GELINAS M.V., JAMES R.G., RANDOLPH, W.A., « Can Empowerment Work at
SportsGear? », loc. cit.
4
d’une autonomie contrôlée. Le considérer pour ce qu’il est, à savoir un outil de management
et de contrôle, conduit à remettre en question une deuxième facette du concept : sa prétendue
nouveauté.
L’EMPOWERMENT COMME OUTIL DE CONTRÔLE : CEST
DANS LES VIEUX POTS QUON FAIT LES MEILLEURES
CONFITURES
A partir du moment où l’on envisage l’empowerment comme un outil de management inséré
dans les dispositifs de contrôle organisationnel, on peut remettre en question son supposé
caractère novateur. Les tentatives de développement d’une autonomie contrôlée chez
l’employé ne sont pas l’apanage des programmes d’empowerment. La volonté de contrôler
« l’esprit » des individus plutôt que leurs résultats n’a rien de nouveau dans les entreprises.
Certains chercheurs soulignent que la subjectivité des travailleurs constitue un objet de
‘réforme’ depuis la révolution industrielle23. Dans les premières usines, on pense déjà à gérer
l’autonomie des managers intermédiaires en s’appuyant sur des caractères psychiques
(conscience de l’employé, autocontrôle). Ecrit en 1883, ‘The duties of a superintendant24
offre un bel exemple de délégation d’autorité par le dirigeant de l’usine à son surintendant.
Cette délégation repose sur deux piliers, la confiance du propriétaire de l’usine dans l’intégrité
du surintendant et la conscience qu’a le surintendant de cette confiance dont il est investi.
Dans les usines de la fin du XIXème siècle, les mécanismes d’intériorisation du contrôle
concernent également les plus bas niveaux hiérarchiques. Pour lutter contre l’absentéisme ou
limiter le turnover, on cherche à ce que l’ouvrier intègre par lui-même les contraintes de
l’usine et exigences de la hiérarchie, notamment grâce à des systèmes de rémunération au
temps ou à la pièce. De tels systèmes sont supposés affranchir l’ouvrier du système de
supervision directe et générer « un sentiment d’indépendance et de liberté. [L’ouvrier ] n’a
que faire d’être surveillé par l’œil de l’employeur ou du contremaître : il est, à la limite, son
propre maître »25. Les prémices de l’empowerment sont là. Toutefois les méthodes utilisées
vont à l’encontre du principe même de contrôle supposé émaner de l’individu : tout repose sur
l’exhortation ou la sanction.
A l’issue de cette réflexion, deux constats essentiels peuvent être tirés.
Premier constat : l’empowerment n’est pas un vent de liberté qui souffle sur l’organisation. Il
s’inscrit dans une tradition d’outils de contrôle ayant pour objet le psychique contrairement à
d’autres outils qui ont pour objet les comportements ou les résultats. Comme le note Le Goff,
il s’agit bien pour les dirigeants « de découvrir des moyens d'influer sur les motivations des
individus en apprenant aux managers comment s'autocontrôler et s'autocorriger, au lieu
d'intervenir en prenant des mesures correctives»26.
Bien sûr, on pouvait s’en douter, car l’organisation supporte mal que ses objectifs (profit,
pérennité,…) soient malmenés par les lubies éventuelles des individus qui la composent. On
peut toutefois regretter l’hypocrisie d’un discours qui joue sur le registre de la liberté et de la
reconnaissance de l’individu pour s’arroger son adhésion.
« Le besoin d'autoréalisation et de reconnaissance de l'individu a été tellement
instrumentalisé, standardisé, fictionnalisé, qu'il s'est inversé en un système d'exigences
23 PARKER M., Organizational Culture and Identity : Unity and Division at Work, SAGE, 2000
24 (1883) in WREN D.A. (ed.), Early Management Thought, Dartmouth,1997
25 SMITH (1878) in Ibid.
26 LE GOFF J.P., « Management et imaginaire social », loc. cit.
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