Ecole Rockefeller, UE 2-3-S2, Santé, maladie, handicap, accidents de la vie ;
promotion 2012-2015
BM, FT,18/02/2013 2013
Concept d’empowerment
O : Connaître le concept d’empowerment en tant qu’accompagnement soignant :
définition, facteurs participant à sa mise en place, bénéfices pour la personne soigné/
accompagnée et limites
Etymologie :
du latin : potere : pouvoir, être capable de,avoir la possibilité de choisir et de l’anglais :
redonner le pouvoir à l’autre (c’est-à-dire au patient, résident, personne accueillie, groupe
social accompagné…etc…
Contexte officiel
L’empowerment a été reconnu comme processus de progrès permanent pas l’OMS. Il figure
officiellement dans la charte d’Ottawa de 1986
Définition
Dans le contexte de soins, l’empowerment est une forme efficace et bienveillante
d’accompagnement qui reconnaît à la personne soignée ou accueillie et à sa famille la
compétence de faire des choix éclairés et de participer activement aux décisions qui les
concernent.
Mais l’empowerment peut être aussi pratiqué par un entourage bienveillant
Vu du coté patient, l’empowerment désigne donc un processus grâce auquel une personne
malade, au départ d’une situation ou d’un sentiment d’impuissance, augmente sa capacité
à identifier et satisfaire ses besoins, résoudre ses problèmes et mobiliser ses ressources, de
manière à avoir le sentiment de contrôler sa propre vie.
Indications : tout patient, mais plus spécifiquement patient ou résident ayant subi une
cassure de vie, un accident de santé, une annonce de maladie grave et/ou chronique,
une situation de vulnérabilité ou de handicap
Implications pour les soignants :
La posture d’empowerment nécessite :
- Un effort supplémentaire centré sur l’autre et plus d’investissement de la part du
professionnel, car il est plus facile de donner des conseils tout faits que de soutenir quelqu’un
pour qu’il trouve lui-même ses forces, ses ressources et des solutions qui lui conviennent.
- Une approche relationnelle où l’écoute et la facilitation de l’expression du patient
précèderont le reste de la démarche, autrement dit, écoute active :
Les patients doivent avoir une place pour exprimer leur préférence et leur réticence, ce qu’ils
espèrent pour eux et ce qui est difficile pour eux dans leur vie de tous les jours afin de
participer au choix des modalités de leur traitement.
- Un positionnement subtil qui pense l’Autre en développement, qui porte un regard à la fois
bienveillant et exigent.
- La nécessité d’évaluer les capacités, les ressources et les besoins de la personne pour
d’élaborer un projet de soins et/ou projet socioéducatif adapté avec sa collaboration.
- de s’appuyer sur les ressources du proche entourage condition qu’il soit aidant) Si
non la personne peut se décourager quand les obstacles sont très grands.
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- De la patience : donner du temps aux gestes quotidiens, respecter le temps de latence :
toute personne handicapée, mentale ou physique a besoin d’un temps supplémentaire de
réaction.
- De la positivité : essayer d’être positif, d’être en accord entre ses gestes, ses regards et sa
parole.
Les facteurs qui facilitent l’empowerment :
- un respect mutuel entre soignant, soigné et les proches
- un partenariat avec échange de compétences complémentaires donc absence d’attitude
autoritaire
- le respect des croyances de l’autre personne
- la confiance en la capacité de la personne à faire des choix
- un soutien émotionnel de qualité avec écoute empathique
- la motivation des acteurs impliqués
- des échanges authentiques
- l’éducation à la santé ou les connaissances suffisantes
Les bénéfices observés chez la personne soignée ou accompagnée
- le sentiment d’être reconnu et valorisé
- l’énergie et la capacité d’agir
- l’augmentation de la confiance en soi et de l’estime de soi
- l’augmentation de la capacité d’initiatives et de contrôle sur sa vie
- une meilleure mobilisation des ressources et donc de capacité à régler ses problèmes
- l’augmentation des habiletés
- le développement de l’autonomie
- la satisfaction des besoins fondamentaux
- l’acceptation d’une guérison improbable c'est-à-dire s’engager dans une vie normale
même si elle est différente d’avant, malgré la douleur, et les autres freins
Deux écueils à éviter coté positionnement du soignant:
- Le sentiment de toute puissance qui stimule, pousse à l’excès sans prendre en compte la
personne vulnérable : ses désirs, son potentiel ; pas de rencontre possible et épuisement
guette car les objectifs sont surévalués ;
- le sentiment d’impuissance, et sa transmission, qui naît des sentiments de dégoût, de peur,
sentiments qui peuvent amener la mise en place de mécanismes de fense éloignant le
soignant des besoins du patient. Le regard porté est un regard d’échec ne laissant aucune
chance de reconstruction d’un nouveau projet au patient déjà blessé dans son ego
.
Sources :
LAFRANCE Josée, MAILHOT, Lyne (2005), l’Empowerment, un concept adapté à la pratique sage-
femme, Canadian Journal of Midwifery Research and Practice ;
RODWELL (1996) An analysis of the concept of empowerment, Journal of Advanced Nursing, 23,
305, 13;
LEBOSS, DUFORT (2001), l’Empowerment des personnes et des communautés : une autre façon
d’intervenir, Presses de l’université Laval, p75-115
Cours sur l’empowerment, S. Barros, V. Fiot, 1° année, Ecole Rockefeller, promotion 2009-2012
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