Chapitre 3
Configurations météorologiques en Ontario et au Québec
Introduction
« Le temps est ce qu’il fait; le climat est ce qu’il serait censé faire. » - (anon.)
Si l’on vous demande de décrire une localité particulière, vous direz probablement,
entre autres choses, qu’il s’agit d’un endroit chaud ou froid, nuageux et pluvieux ou sec
et ensoleillé ou, peut-être, venteux ou calme. On a tendance à associer le nord au froid,
le sud au chaud, les régions côtières aux nuages et à la pluie et les plaines intérieures
au temps sec et ensoleillé. Dans un certain sens, on fait alors de la climatologie, car on
se base sur les valeurs de températures, de quantités de précipitations et de nébulosité
observées dans le passé, en reconnaissant que ces valeurs varient en fonction du lieu
géographique considéré.
La climatologie ne peut pas nous dire s’il pleut à Toronto, s’il neige à Timmins ou
s’il y a du brouillard à Montréal. Le temps est, par nature, dynamique et ses configu-
rations, transitoires. Les météorologistes doivent combiner leur connaissance du cli-
mat et leur compréhension des conditions atmosphériques pour prévoir le temps qu’il
fera demain. Et l’exercice se complique sérieusement quand il faut tenir compte des
grandes masses d’eau et des terrains élevés.
Carte 3-1 - Topographie du domaine GFACN33
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Géographie de l’Ontario et du Québec
Nord de l’Ontario
Carte 3-2 - Nord de l’Ontario
Le nord de l’Ontario est limité par les rivages du sud de la baie d’Hudson du côté
ouest et de la baie James du côté est. Ces baies forment une mer peu profonde
parsemée d’îles, dont la superficie est plus de trois fois supérieure à celle des Grands
Lacs réunis. La baie James contient plusieurs îles; Akimiski, la plus grande, a 53 milles
marins de long. Les baies sont principalement libres de glace de la mi-juillet à la mi-
octobre. Après cette période, la glace commence à se former près des bords. La glace
se forme depuis le rivage vers le centre et se déplace souvent sous l’action du vent,
jusqu’à ce qu’il ne reste presque plus d’eau libre, après la mi-décembre. Ces masses
d’eau exercent une grande influence sur les conditions de vol dans la région en raison
de leur température plutôt froide l’été et plutôt chaude l’hiver.
S’élevant doucement depuis la baie d’Hudson et la baie James, les terres dans le
nord de l’Ontario constituent un vaste bassin de drainage que l’on appelle les basses-
terres de la baie d’Hudson. Les rivières Severn et Winisk coulent vers le nord-est à
travers les basses-terres jusqu’à la baie d’Hudson, alors que les rivières Ekwan,
Attawapiskat, Albany, Missinaibi et Abitibi se jettent dans la baie James. Le terrain,
presque plat, présente peu de variation d’élévation dans cette région. Une étroite
bande de toundra dépourvue d’arbres ceinture les basses-terres au nord depuis la baie
LANDSDOWNE
HOUSE
FORT HOPE
FORT FRANCES
FORT SEVERN
ATTIWAPISKAT
FORT ALBANY
MOOSONEE
HEARST
THUNDER BAY
BIG TROUT LAKE
SACHIGO LAKE
MUSKRAT DAM
SANDY LAKE
DEER LAKE
NORTH SPIRIT
LAKE PICKLE LAKE
LAKE ST JOSEPH
SIOUX LOOKOUT
RED LAKE
DRYDEN
KENORA
WINISK
GERALTON
TERRACE BAY
MARATHON
NIPIGON
KAPUSKASING
TIMMINS
IROQUOIS FALLS
EARLTON
WAWA CHAPLEAU GOGAMA
SUDBURY
ESPANOLA
MATTAWA
NORTH BAY
TEMISCAMING
P
PETAWAWA
KASABONIKA WEBEQUE 0 niveau de la mer
300 Pi.
600 Pi.
1000 Pi.
1500 Pi.
2000 Pi.
3000 Pi.
CHAPITRE TROIS
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d’Hudson et cède le pas, plus au sud, à des terrains marécageux ou des fondrières
parsemées de conifères rabougris qui deviennent progressivement plus grands et plus
nombreux à mesure qu’on avance vers le sud. Les basses-terres s’étendent grossière-
ment jusqu’à 100 ou 200 milles des côtes et se fondent graduellement dans le Bouclier
canadien, formé de terrains plus accidentés et plus élevés.
Le Bouclier canadien, un énorme affleurement de roches précambriennes exposées,
forme un arc qui s’étend à travers la majeure partie du nord de l’Ontario, depuis le
nord-ouest au sud des basses-terres de la baie d’Hudson, puis autour des Grands Lacs
et ensuite vers l’est pour former les Laurentides dans le sud du Québec. Cette région
de hautes-terres comporte d’innombrables lacs et est couverte d’une forêt de conifères
dont les arbres deviennent graduellement plus grands vers le sud, là où l’on retrouve
aussi un plus grand nombre d’espèces de feuillus.
D’élévation plutôt faible dans le nord-ouest de l’Ontario près de la frontière du
Manitoba, le Bouclier canadien s’élève en direction du sud-est pour atteindre une alti-
tude d’un peu plus de 2200 pieds au-dessus du niveau de la mer près de la frontière
du Wisconsin, à l’ouest de Thunder Bay. Ce terrain élevé et raboteux, qui partage les
eaux, ondule et s’incurve en s’étendant au nord du lac Supérieur, du lac Huron et de
la baie Georgienne. À environ 50 milles marins au nord de la ville de Sudbury, dans
le parc provincial Lady Evelyn-Smoothwater, il atteint son point culminant, qui est
aussi l’élévation maximum en Ontario, à 2275 pieds au-dessus du niveau de la mer,
puis redescend en direction de l’est, vers la vallée de l’Outaouais.
La vallée de l’Outaouais, qui s’étire vers le sud-est depuis le lac Témiscamingue et
qui traverse la ville d’Ottawa, constitue une profonde échancrure dans le Bouclier
canadien et marque la frontière politique entre l’Ontario et le Québec. À l’ouest de la
vallée de l’Outaouais, le terrain élevé du Bouclier s’abaisse lentement vers le sud-est
jusqu’à la rivière Mattawa, puis s’élève de nouveau pour former un grand affleurement
à peu près triangulaire, texturé de crêtes et de lacs, jusqu’à l’est de la baie Georgienne
et au nord du lac Ontario. Les géologues nomment cette section du Bouclier canadi-
en l’axe de Frontenac. Il sépare les basses-terres du Saint-Laurent, au sud-est de la riv-
ière des Outaouais, des basses-terres des Grands Lacs, au sud-ouest. Le parc
Algonquin se trouve dans la partie nord de cette région.
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Sud de l’Ontario
Carte 3-3 - Sud de l’Ontario
Au sud d’Ottawa, la vallée de l’Outaouais cède graduellement la place à un terrain
de basses collines qui s’adoucit davantage en atteignant les pentes plus douces et plus
vastes des basse-terres de la vallée du haut Saint-Laurent dans le sud-est de l’Ontario.
La rive sud du Saint-Laurent constitue la limite de l’État de New York; plus au sud,
au-delà de la vallée, le terrain s’élève jusqu’aux Appalaches. Près de Kingston, à l’ex-
trémité est du lac Ontario, le fleuve s’élargit et traverse une partie basse du Bouclier
canadien où se trouve un groupe d’affleurements connu sous le nom des Milles-Îles.
Une série irrégulière d’éléments de terrains bas, de baies et de détroits définissent la
rive nord du lac Ontario, entre Kingston et Trenton. La ligne de rivage devient ensuite
plus régulière et les terres s’élèvent lentement à travers de douces collines de moraine
glacière. Les plus élevées de ces collines, appelées la moraine d’Oak Ridges, s’étendent
grossièrement d’un point au nord-ouest de Trenton jusqu’à la ville de Caledon, au
nord-ouest de Toronto. Au-delà de la crête de l’extrémité ouest de la moraine d’Oak
Ridges, le terrain s’abaisse plus doucement en direction du lac Simcoe puis forme une
plaine ondulée au nord de Barrie et jusqu’à la rive sud de la baie Georgienne.
L’escarpement de Niagara est un accident de relief plus prononcé dans les basses-
terres des Grands-Lacs. Une ligne de falaises de calcaire qui forme le bord de
l’escarpement s’étire des chutes Niagara, juste à l’ouest de St. Catharines et
d’Hamilton, en direction nord à travers la péninsule Bruce et jusqu’à l’île Manitoulin
dans le lac Huron. Le tiers sud de la région de l’escarpement forme une plaine légère-
PARRY SOUND
MIDLAND
OWEN SOUND
WAWA CHAPLEAU GOGAMA
SUDBURY
ESPANOLA
MATTAWA
NORTH BAY
TEMISCAMING
OTTAWA
SMITH FALLS
PEMBROKE
PETAWAWA
TORONTO
HAMILTON
ST. CATHARINES
OSHAWA
TRENTON
KITCHENER
LONDON
GODERICH
SARNIA
WINDSOR
WIARTON
MUSKOKA
BARRIE
KINGSTON
0 niveau de la mer
300 Pi.
600 Pi.
1000 Pi.
1500 Pi.
2000 Pi.
3000 Pi.
CHAPITRE TROIS
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ment ondulée qui descend en direction sud et sud-ouest vers le lac Érié et le lac
Sainte-Claire. La partie nord de l’escarpement, de façon générale, descend en direc-
tion ouest jusqu’au lac Huron.
Québec
Nunavik
Carte 3-4 - Nunavik
Le vaste territoire du nord du Québec porte maintenant le nom de Nunavik. Il cou-
vre une superficie de plus de 217 000 milles carrés et s’étend de la côte est de la baie
d’Hudson, y compris les îles Belcher, à l’ouest jusqu’à la frontière entre le Québec et
le Labrador à l’est, et de 55°N environ, au sud, jusqu’au détroit d’Hudson, au nord. Ce
territoire est formé de plaines parsemées de lacs et des régions montagneuses. Ces
dernières sont surtout situées dans la péninsule d’Ungava, le long de grandes rivières,
le long de la baie d’Ungava et dans la chaîne des Torngat. Les villages, dispersés le
long de la côte, sont en moyenne séparés de 60 milles marins. La ligne des arbres con-
UMIUJAQ
INUKJUAQ
PUVIRNITUQ
AKULIVIK
IVUJIVIK
AKULLIQ
TUJJAAT
SALLUIT KANGIRSUJUAQ
LEAVES RIVER
RIVIÈRE AUX FEUILLES
QUAQTAG
PUJJUNAQ
SANIKILUAQ
QIKIRTAIT FONTANGES
CHISASIBI LA GRANDE
LG-3
LG-4
KUUJJUAARAPIK
BAIE D'HUDSON
(TASIUJARJUAQ)
DÉTROIT D'HUDSON
(NUVUMMIUT TARIUNGA)
APPATUUQ
QIKIQTAALUK
KILLINIQ
AUPALUK
TASIUJAQ
KANGIRSUK
KUUJJUAQ
KANGIQSUALUJJUAQ
0 niveau de la mer
300 Pi.
600 Pi.
1000 Pi.
1500 Pi.
2000 Pi.
3000 Pi.
Ligne des arbres
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