21
ment par le temps de double-
ment ou la vélocité du PSA est
plus lente.
demeure difficile à apprécier du fait
du peu d’études longitudinales, ce
qui ne manque pas de surprendre
compte tenu du nombre de patients
i n t e r essés par le phénomène.
L’étude de groupe de Hopkins
porte sur des patients extrêmement
sélectionnés et montre que le délai
entre la récidive biologique et l’ap-
parition de métastases et/ou de
récidives locales est en moyenne de
8 ans et qu’entre l’apparition des
métastases et le décès, s’écoule en
général une période de 5 ans. Ces
délais sont bien entendu d’autant
plus courts que la tumeur initiale
était moins diff é renciée, le PSA
initial plus élevé, la récidive biolo-
gique plus précoce avec un temps
de doublement du PSA plus court.
Une autre étude venue de la
Cleveland Clinic a montré de
manière surprenante que la survie
globale des patients atteints de can-
cer de la prostate cliniquement
localisé traités par prostatectomie
totale n’était pas significativement
d i ff é rente, qu’il soient re s t é s
indemnes de récidive biologique,
qu’ils aient été victimes de récidi-
ves biologiques traités initiallement
ou lors de l’apparition des symptô-
mes….. De ce fait, la signification
p ronostique réelle de la récidive
biologique, si elle est indiscutable-
ment fâcheuse, n’est toutefois pas
totalement catastrophique.
Il est d’abord important de ne pas
nier et minimiser le problème, le
patient bien informé, attiré dans la
maladie (épreuves du diagnostic et
du traitement) , par une anomalie
du PSA comprendrait mal que ce
P S A cesse brusquement d’avoir
toute signification préoccupan-
te……… Il est donc indispensable
d’informer le patient aussi claire-
ment que possible de la significa-
tion de la récidive biologique en
insistant sur le fait que la réappari-
tion du PSA n’est nullement syno-
nyme d’une évolution fatale à court
ou même moyen terme et que dans
ces conditions, il est raisonnable de
mettre en œuvre un programme de
surveillance clinique et biologique
et une réponse thérapeutique gra-
duelle qui sera fondée sur le profil
du patient, le profil de la tumeur
intiale et le profil évolutif de la réci-
dive biologique constatée.
Le traitement de la récidive biolo-
gique après traitement à visée cura-
tive est préventif et curatif.
•éviter d’operer les patients
manifestement atteints d’un
cancer extracapsulaire et donc à
haut risque de récidive biolo-
gique,
•éviter d’inciser la capsule en
regard du cancer en cas de can-
cer intracapsulaire et donc de
créer des marges positives chi-
rurgicalement induites, utiliser
une hormonothérapie néodju-
vante.
La meilleure prévention de la réci-
dive biologique est indiscutable-
ment d’écarter de la monothérapie
locale chirurgicale les patients à fort
risque d’extension extracapsulaire
et donc à risque élevé de récidive
biologique. Ceci est aujourd ’ h u i
possible grâce aux progrès considé-
rables de la stadification. Plusieurs
publications permettent aujour-
d’hui d’individualiser les patients à
faible et à fort risque de récidive
biologique. Dans notre institution,
nous considérons que sont à fort
risque de récidive biologique les
patients dont le PSAest supérieur à
15 ng / ml, le score de Gleason
supérieur ou égal à 7 (4+3), le nom-
bre de biopsies positives supérieur
aux deux tiers, et la longueur de
cancer rapportée aux longueurs des
biopsies supérieure à 30 %. Dans
ces conditions, les examens d’ima-
gerie (IRM endorectale) et la recher-
che de cellules prostatiques circu-
lantes n’ont guère d’impact pra-
tique. Il est par ailleurs possible
d’utiliser différents nomogrammes
qui ont été établis et validés de
m a n i è re multi-institutionnelle et
qui permettent de prévoir le risque
de récidive biologique après pro-
statectomie radicale, en fonction
des données pré-thérapeutiques.
Ces différents nomogrammes ont
été établis M. KATTAN et peuvent
être extrêmement utiles si l’on ne
dispose pas d’une base de données
reflétant la pratique institutionnelle
qui représente indiscutablement la
meilleure manière de procéder.
Il est indispensable, au cours de
l’intervention chirurgicale, de pas-
ser au large de la prostate afin d’é-
viter toute pénétration capsulaire
en regard de la tumeur. En effet, les
incisions capsulaires exposant le
cancer dans des tumeurs par
ailleurs intracapsulaires sont relati-
vement fréquentes (10 à 20 % des
cas selon les séries), les marg e s
positives intracapsulaires (stade
pT2+) sont associées à une récidive
biologique dans 20 à 30 % des cas. Il
est donc indispensable, si une pré-
servation des bandelettes neuro-
1. Le traitement préventif com -
porte trois aspects différents :
III.
PROBLEMES
THERAPEUTIQUES
4. Dans ces conditions, que dire
au patient lorsqu’apparaît la
récidive biologique ?
3. La signification pronostique
de la récidive biologique
N°1 Avril 2002
AVIS D’EXPERT
Recidive Biologique après Pr
ostatectomie
T
otale Pour Cancer : Que Faire ?