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opérant dans laquelle il soutient qu'une réponse R suivie d'un stimulus renforçant est plus susceptible d'être reproduite (règle de
conditionnement) et que conséquemment, une réponse qui n'est pas suivie d'un stimulus renforçant a peu de chance de se reproduire (règle
d'extinction).
Burrhus Frederic Skinner conduit de multiples expériences avec des animaux de différentes espèces.
Toutes ces expériences suivent le même schéma R-S RF, c'est-à-dire que Skinner porte son attention sur
la réponse et le renforcement qui généreront eux-même un stimulus encourageant la répétition. Par
exemple, lorsqu'il place des pigeons ou des rats dans des cages munies de mécanismes de distribution de
nourriture, il remarque que chaque fois que le mécanisme est activé et que l'animal est nourri, cet animal
apprend plus rapidement le fonctionnement du mécanisme qu'un autre animal placé dans une cage dont le
mécanisme fonctionne de manière intermittente. Mieux encore, l'animal reproduira davantage cette
séquence.
Il en conclut que les élèves ont besoin de renforcement positif pour apprendre (un compliment, des notes,
une reconnaissance, une gommette) sinon, l'apprentissage réalisé s'éteindra. Pire encore, il constate que
les renforcements doivent augmenter en intensité pour conserver leur valeur de stimulation. Il conçoit alors
la première machine à enseigner à partir de ces principes. Les didacticiels de type exerciseur que nous
utilisons aujourd'hui sont conçus selon cette approche.
(Pour les cognitivistes et les constructivistes, certains processus d'apprentissage peuvent être plus prévisibles que d'autres (Winn, 1991), mais
en général, l'apprentissage n'est pas prévisible puisque de multiples possibilités de traitement de l'information et de négociation sociale
peuvent intervenir tout autant que des facteurs environnementaux dans le processus d'acquisition des connaissances et compétences.)
3. Les processus cognitifs sont exclus de l'étude scientifique.
Il s'agit ici du fameux postulat de la boîte noire qui considère que ce qui ne peut être observé et mesuré ne peut être considéré dans une
théorie de l'apprentissage. Les émotions, les motivations de même que les pensées ou processus de traitement de l'information sont donc
exclus des prémisses de l'enseignement. (Les cognitivistes et les constructivistes prouveront plus tard qu'il est possible d'étudier les processus
cognitifs, et ce, de multiples manières.)
Skinner pense déjà, en 1938, qu'il se passe quelque chose dans la tête de l'apprenant parce qu'il n'arrive
pas à décrire comment on acquiert le langage et les comportements verbaux. Mais il en conclut que ces
mécanismes qu'il ne peut décrire doivent être influencés par l'environnement. Conséquemment, il se
penchera sur l'importance des facteurs environnementaux pour expliquer certains comportements humains,
comme la parole et la pensée. C'était plus facile à cette époque que d'essayer de démontrer qu'il pouvait se
passer quelque chose dans le cerveau ou que le cerveau humain était différent de celui des animaux.
4. L'apprentissage implique un changement de comportement.
Puisqu'il est impossible, dans la philosophie béhavioriste, de savoir ce qui se passe dans la tête de l'apprenant, on peut dire qu'il y a
apprentissage seulement lorsque des comportements le manifestent.
L'apprentissage est donc forcément observable. Conséquemment, si suite à une séquence d'enseignement l'apprenant ne démontre pas le
comportement attendu, il sera puni par une note basse ou devra reprendre cette séquence. (Les tentants de la théorie du comportement social
de même que les cognitivistes et les constructivistes apporteront plus tard la notion d'apprentissage latent contredisant ce postulat. On peut
apprendre maintenant et le démontrer plus tard c'est-à-dire apprendre à crédit!)
5. Tous les organismes naissent avec un cerveau vierge.
Pour les béhavioristes, tous les êtres (normaux) naissent égaux avec un cerveau vierge sur lequel les expériences s'inscrivent au fur et à
mesure, comme sur une ardoise vierge (tabula rasa en latin, d'où l'appellation postulat tabula rasa). Aucune prédisposition à agir ou
apprendre ne peut exister. Cependant, ce postulat n'est pas partagé par tous et certains, comme Hull (vers 1950), soulignent l'importance d'un
certain nombre de « variables d'intervention» unique à chaque organisme (l'habitude, les facteurs inhibitifs, les prédispositions cognitives, la
motivation et les besoins) et dont on doit tenir compte afin de prévoir l'occurrence des réponses. La séquence S¡R
F
devient alors
stimuli-organisme-réponse
Feedback
(S¡O¡R
F
). Les béhavioristes adhérents aux postulats de Hull se distinguant des autres ont été catalogués
sous l'étiquette néo-béhavioristes. (Les cognitivistes et les constructivistes ont adopté plus tard la position de Hull faisant des fonctions
cognitives individuelles la pierre de lance de l'intégration des neurosciences en éducation.)
Oliver Sack, dans « L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau» faisait l'analogie suivante : «
Imaginons que notre cerveau est un tapis tout blanc à la naissance. Au fur et à mesure que nous vivons
des expériences, ce tapis se colore et les différentes connexions entre ces expériences forment les motifs
toujours changeants de ce tapis. Chaque être humain a donc son propre tapis. Or, on sait maintenant que
chacun possède son propre tapis rempli de motifs dès la naissance. Ces motifs sont les habiletés, les
tendances, les capacités mais aussi l'environnement socio-économique, affectif, etc., présents dès la
naissance. Comment peut-on alors dire que tous les êtres humains naissent égaux? »