Les diarrhées infectieuses et parasitaires de la génisse - Service Technique Formulation – Hélène PIROELLE – Avril 2010
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Les agents bactériens responsables de diarrhée
Colibacilles
Les bactéries sont avant tout des colibacilles.
Les colibacilles sont des entérobactéries
à Gram-, hôtes habituels du tube digestif.
Les bactéries telles que les ETEC (E. coli
entéro-toxinogène) provoquent une diarrhée
néonatale en produisant des entérotoxines
qui stimulent les sécrétions intestinales. Après
une étape initiale d’adhésion aux cellules
intestinales, les bactéries se multiplient
localement et libèrent des toxines dans la
lumière intestinale. S’ensuit alors une fuite
hydrique d’origine toxique et donc de la
diarrhée.
Autres agents bactériens
Les salmonelles ne doivent pas être
négligées, surtout en élevage laitier, car elles
représentent un risque zoonotique. Enn,
des clostridies et des campylobacters (avec
là encore un risque zoonotique) peuvent
aussi être rencontrés lors de diarrhées du
veau. Les salmonelles sont elles aussi des
entérobactéries à Gram– mais elles ne sont
qu’occasionnellement détectées dans le tube
digestif des animaux. Les clostridies sont des
bactéries à gram+ anaérobies strictes sous
estimées en pathologie néonatale du veau.
Deux espèces de clostridies sont responsables
de diarrhée néonatale du veau : Clostridium
Perfringens et clostridium sordelli.
Les virus
Les virus entériques (de même que les
parasites) provoquent une diarrhée néonatale
en détruisant les cellules épithéliales.
Après une phase d’adhésion suivie d’une
invasion des cellules entérocytaires, les virus
occasionnent des lésions au niveau des
muqueuses, à l’origine d’une malabsorption.
L’absorption de l’eau, des électrolytes et du
lactose est diminuée. Les lésions sont plus
ou moins marquées selon l’agent concerné.
En eet, la destruction des villosités lors de
coronavirus ou de BVD est plus importante
que lors de rotavirus. En plus de la diminution
de l’absorption, une augmentation des
sécrétions apparaît.
En outre, la poursuite d’une alimentation
« classique » conduit à la présence dans
l’intestin grêle de nutriments en excès par
rapport aux capacités diminuées d’absorption.
Cela entraîne une fuite hydrique d’origine
osmotique, ainsi que des fermentations
bactériennes indésirables dans le gros intestin.
La diarrhée induite par une infection virale
est pâteuse à liquide, fétide, avec parfois la
présence de sang.
Les virus intestinaux les plus courants sont les
rotavirus. Plus rares mais responsables d’une
maladie plus sévère, les coronavirus sont
également assez fréquents.
Rotavirus
Les rotavirus sont de petits virus très résistants
dans le milieu extérieur, notamment en
présence de matières organiques (peut-être
même d’une saison de vêlage à l’autre).
Ces virus sont peu immunogènes et la
contamination se fait par contamination
digestive d’où l’intérêt de la vaccination des
mères par voie parentérale. L’immunogénicité
est accrue avec le nombre de stimulations
vaccinales, ce qui explique, pour partie,
l’intérêt du colostrum des vaches les plus
anciennes et justie certains protocoles
consistant à eectuer une primovaccination
tous les ans. Seuls, ces virus sont responsables
de diarrhées bénignes avec une morbidité
élevée mais une mortalité faible mais ils
ouvrent surtout la porte à d’autres agents
pathogènes.