mobilisation pour la mixité des métiers est engagée. Dans
ce cadre, la feuille de route du ministère de l’Éducation
nationale, comme celle des autres ministères, est ambitieuse.
Ainsi, le taux de 40 % de nominations de femmes dans l’enca-
drement supérieur devrait être atteint dès 2017, ce qui
suppose d’être attentif à la mixité aux postes de responsa-
bilité, à tous les niveaux, jusqu’à celui de l’établissement.
Casser les plafonds de verre est déterminant !
L’Éducation nationale joue un rôle important dans l’éducation
à la santé, à la sexualité et au respect de son corps. Comment
accompagner les enseignants dans cet exercice qui peut être
inconfortable ?
P. B . : Nous sommes conscients de l’importance de l’édu-
cation à la sexualité, garante non seulement de la santé des
jeunes, mais aussi de l’apprentissage du respect entre les
filles et les garçons.
Les Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (Espé)
intègrent maintenant, dans leur tronc commun, la mobili-
sation contre les stéréotypes sexistes et la promotion de
l’égalité entre les filles et les garçons. Cette dernière est
désormais inscrite comme priorité nationale de la formation
continue des enseignants.
Je connais les difficultés qui peuvent
parfois exister pour organiser cette
transmission, et les contestations
qui peuvent exister aussi face à ces
enseignements.
C’est pourquoi nous avons confié
une mission au Haut conseil à
l’égalité entre les femmes et les hommes, dont chacun
connaît le sérieux et l’engagement, pour faire le bilan et
formuler des propositions en matière d’éducation à la
sexualité, qui permettront d’ouvrir la réflexion. Nous
attendons ses recommandations pour le mois de mars.
Vous avez lancé deux campagnes de sensibilisation et d’édu-
cation concernant le harcèlement dans les transports et les
violences faites aux femmes. Quel rôle peut jouer l’Éducation
nationale dans ces combats ?
P. B . : Le respect entre les femmes et les hommes s’apprend
dès le plus jeune âge ; en luttant contre les stéréotypes et en
inculquant les valeurs d’égalité mais aussi en expliquant que
certains comportements sont inacceptables, qu’ils constituent
des faits de harcèlement, que ce sont des violences répré-
hensibles, parfois même condamnables.
C’est le sens de la campagne de sensibilisation contre le
harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les trans-
ports en commun que j’ai lancée.
Avec Najat Vallaud-Belkacem, nous avons donc souhaité que
celle-ci puisse se décliner au sein de la campagne sur le harcè-
lement, à travers un matériel pédagogique que nous allons
mettre à la disposition des enseignants.
16 Syndicat des enseignants - UNSA • www.se-unsa.org
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Pascale Boistard a été secrétaire d'État chargée des Droits des
femmes du 26 août 2014 au 11 février 2016 (date du dernier
remaniement gouvernemental). Elle est également députée de
la Somme.
Elle a porté des dossiers tels que le sport féminin, l’entrepre-
nariat féminin, la lutte contre les mutilations sexuelles, le
combat contre le sexisme et les stéréotypes dans la publicité ou
encore l’égalité salariale hommes-femmes.
Des difficultés
existent pour
organiser ces
apprentissages