
lement pour les petits adénocarcinomes du rein. Toute
suspicion  échographique  d’angiomyolipome  (masse
homogène et hyperéchogène) doit être vérifiée par
tomodensitométrie. En effet, le contingent graisseux de
l’angiomyolipome est caractérisé en tomodensitométrie
par une densité spontanée inférieure à moins 10 UH
(Figure 3) et l’absence de calcification. Afin que les
mesures de densité ne soient pas erronées, il est essen-
tiel de rechercher le contingent graisseux sur des
coupes sans injection de produit de contraste, de faible
épaisseur (5 voire 2 mm) et de réaliser les mesures sur
des zones d’intérêt peu étendues. En cas de doute, un
histogramme des densités peut être réalisé en tomoden-
sitométrie [8, 9]. Il s’agit d’un traitement informatique
de l’image qui permet après un fin quadrillage de cette
image de calculer la densité au sein de chaque zone
quadrillée.
En théorie, l’IRM permet également d'apporter des
arguments diagnostiques supplémentaires en faveur
d'un angiomyolipome, la graisse se caractérisant par un
hypersignal intense en pondération T1, bien visible par
rapport au parenchyme sain lui-même en hyposignal [4,
5]; l’hypersignal diminue lorsque l’on utilise une tech-
nique de suppression de graisse en pondération T1.
Enfin, l’aspect de la graisse en T2 est celui d’un contin-
gent de signal intermédiaire peu spécifique. Mais il faut
retenir que le diagnostic se fait en tomodensitométrie.
Les tumeurs solides du rein
Les petites tumeurs rénales inférieures à 3 cm sont fré-
quentes et sont bénignes dans 20% des cas.
Le diagnostic de tumeur tissulaire du rein repose sur la
mise en évidence d’une vascularisation tumorale [7,
17]. Quatre méthodes d’imagerie permettent d’y parve-
nir:
En pratique, le scanner joue un rôle prépondérant.
• L’artériographie détecte la néo-vascularisation tumo-
rale dans 70% des cas. Mais, c'est une méthode invasi-
ve qui n’est plus pratiquée dans cet optique.
• L’échographie couplée au Doppler couleur peut détec-
ter des flux vasculaires intra-tumoraux, mais ses per-
formances n’ont pas été évaluées pour les petites
tumeurs rénales.
• La tomodensitométrie est la méthode d’imagerie de
référence. Une augmentation de 10 unités Hounsfield
de la densité tumorale après injection de produit de
contraste  caractérise  le  caractère  vascularisé  de  la
lésion [7] (Figure 4).
• Le rehaussement du signal après injection de chélate
de gadolinium d’une lésion tumorale a la même signi-
fication.
Toutefois, aucune de ces techniques d’imagerie ne per-
met de caractériser avec confiance la nature histolo-
gique de la lésion, un petit oncocytome peut se présen-
ter comme une tumeur maligne du rein (Figure 5).
Quant à la distinction entre adénome et adénocarcino-
me à cellules claires, elle repose uniquement sur des
arguments histologiques (taille de la tumeur, atypies
cellulaires).
Dans le cadre de la pathologie tumorale, l’imagerie
permet un bilan d'extension loco-régionale mais sur-
tout un bilan pré-opératoire précis dans le cas où une
néphrectomie partielle est envisagée. La tomodensito-
métrie permet de rechercher des tumeurs rénales mul-
tiples, uni ou contro-latérales. Elle permet de recher-
cher des adénopathies, se présentant sous la forme de
masse solide plus ou moins vascularisée. Le caractère
pathologique  des  ganglions  rétro-péritonéaux  est
reconnu lorsque leur diamètre excède 15 mm. Cette
taille-seuil de 15 mm est un compromis permettant une
sensibilité et une spécificité satisfaisantes. La tomo-
densitométrie permet également de rechercher une
extension veineuse rénale, beaucoup plus rarement
cave inférieure. La tomodensitométrie en mode héli-
coïdal permet de suivre l’opacification de la veine
rénale puis de la veine cave inférieure et d’y déceler la
présence de bourgeons tumoraux.
Enfin, l’imagerie permet d’aider le chirurgien dans le
choix de l’intervention (néphrectomie, tumorectomie
ou néphrectomie partielle). La topographie de la lésion,
sa position par rapport au hile et aux contours du rein,
son caractère peu infiltrant sont des informations que
peuvent apporter l’IRM et les reconstructions bi et tri-
dimensionnelles en tomodensitométrie
Les tumeurs secondaires rénales
Les métastases rénales sont souvent multiples. C’est le
premier diagnostic à retenir chez un patient ayant un
cancer du sein ou du poumon déjà connu. Elles sont
souvent associées à des adénopathies rétro-péritonéales
dont la présence renforce le diagnostic [18]. Leurs
caractères sémiologiques sont aspécifiques (Figure 6).
En cas de doute diagnostique, une ponction biopsie
percutanée  peut  être  légitimement  proposée.  Leur
régression sous traitement chimiothérapique est un bon
argument en faveur du diagnostic.
Le lymphome
Le lymphome primitif du rein est exceptionnel car le
rein  ne  contient  pas  de  tissu  lymphoïde  [3].
Généralement,  les  lésions  rénales  lymphomateuses
sont multiples, de taille variable, situées dans le cortex.
La forme isolée, nodulaire est rare (moins de 10%).
Dans la grande majorité des cas, il s’agit de lésions
secondaires  par  dissémination  hématogène  ou  par
contiguïté à partir de localisations rétro-péritonéales.
Les lymphomes non hodgkiniens prédominent.
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