Que nous apprend le cerveau des
personnes atteintes d’un trouble du
spectre autistique?
Ce que vous devez savoir
Les nouvelles technologies aident à découvrir de
l’information sur la façon dont les TSA affectent le
cerveau. Ce savoir nouveau permettra de mieux
comprendre les TSA, et d’en améliorer le diagnostic
et le traitement.
Sur quoi porte ce travail de recherche?
Les personnes atteintes d’un trouble du spectre
de l’autisme (TSA) ont des difcultés de
communication sociale. Elles manifestent souvent
des comportements répétitifs et contraignants. À ce
jour, les TSA sont diagnostiqués d’après une série de
particularités comportementales et de retards dans
le développement, et on sait peu de choses sur les
marqueurs biologiques qui pourraient contribuer au
diagnostic. Des tests qui vérient la structure, les
fonctions et la composition chimique de l’encéphale
sont en train d’explorer les facteurs biologiques des
TSA. Nous espérons que ces travaux permettront
de mettre au point de nouveaux diagnostics et
de nouvelles stratégies pour aider les personnes
atteintes, car plus les interventions commencent
tôt, meilleurs sont les résultats à long terme. Mais
les résultats de recherche ne sont pas toujours
cohérents et ils sont parfois difciles à assimiler.
C’est une situation qui soulève des problèmes
dans le transfert des connaissances, entre les
travaux de recherche et la pratique clinique. L’article
résumé ici fait la synthèse de recherches qui ont été
effectuées sur le cerveau de personnes souffrant
d’un TSA. La discussion porte surtout sur les points
de convergence des chercheurs et sur les leçons à
tirer de leur accord. Les raisons qui expliquent leurs
divergences d’opinions sont présentées elles aussi.
Qu’ont fait les chercheurs exactement?
Les chercheurs ont effectué une revue de littérature
des études portant sur la structure, les fonctions et
la composition chimique du cerveau de personnes
atteintes d’un TSA. Cette exploration minutieuse a
permis de mettre au jour certains thèmes récurrents
dans les recherches et d’en débattre. Parmi les
études portant sur la structure du cerveau, certaines
utilisent l’IRM structurale pour examiner le volume et
l’épaisseur de la matière grise corticale; d’autres sont
des études par IRM de diffusion. La littérature sur
les fonctions du cerveau a été centrée sur les études
d’IRM fonctionnelle. La composition chimique de
l’encéphale a été examinée dans les spectroscopies
par résonance magnétique.
Qu’est-ce que les chercheurs ont trouvé?
Bien qu’il n’y ait pas consensus entre toutes les
études, les thèmes ou les constats suivants y sont
récurrents au sujet des cerveaux des personnes
atteintes d’un TSA.
La croissance du cerveau est rapide dans la
petite enfance; elle est suivie d’un ralentissement,
plus tard dans l’enfance et l’adolescence. Ces
résultats semblent indiquer des différences dans
la formation et l’organisation du cerveau atteint de
TSA.
Différentes parties de l’encéphale montrent des
réseaux de connexion inhabituels et un manque de
spécialisation. C’est ce qui conduit au traitement
inefcace des signaux.
Plusieurs agents chimiques importants pour la
structure et les fonctions cérébrales présentent des
écarts de quantité. Il s’agit d’un nouveau champ
de recherche qui pourrait orienter la formulation de
traitements biologiques pour les TSA.
Plusieurs incohérences ont aussi été observées.
Les chercheurs suggèrent que les écarts et les
différences entre les résultats pourraient s’expliquer
par:
la différence d’âge entre les participants,
des différences de degré dans les difcultés
attribuables au TSA entre les participants,
la présence d’autres problèmes de santé.
Comment ce travail de recherche pourrait-il vous
servir?
Les responsables de politiques apprendront que des
recherches plus poussées au sujet des effets des
TSA sur l’encéphale sont nécessaires pour mettre
au point les meilleures interventions. La recherche
dans ce domaine devrait être priorisée par les
décideurs politiques qui sont en position d’inuencer
le nancement.
Les praticiens trouveront cette information utile dans
la mesure où elle synthétise une grande part de la
recherche sur les effets des TSA sur le cerveau.
Elle permet de comprendre où en est la recherche
actuellement et vers où doivent s’orienter les travaux
futurs.
Au sujet des chercheurs
La Dre Evdokia Anagnostou est professeure adjointe
au Département de pédiatrie de l’Université de
Toronto. Elle est aussi clinicienne et chercheuse à
l’Institut de recherche Bloorview, rattaché à l’Hôpital
de réadaptation pour enfants Holland Bloorview.
eanagnostou@hollandbloorview.ca
Références
Anagnostou, E. et Taylor, M.J., 2011. Review of
Neuroimaging in Autism Spectrum Disorders: What
Have We Learned and Where We Go From Here.
Molecular Autism, 2:4, pp. 1-9.
Disponible en ligne à l’adresse suivante en anglais
seulement bit.ly/1paeIjo
Mots clés
Troubles du spectre de l’autisme, Neuro-imagerie,
IRM
NeuroDevNet et l’application des connaissances
Ce texte est produit par NeuroDevNet, le réseau des
centres d’excellence pour les enfants qui souffrent
de troubles du développement neurologique.
L’unité d’application des connaissances (UAC)
de NeuroDevNet aide à maximiser l’impact de la
recherche et de la formation sur ces troubles. L’UAC
collabore avec les chercheurs et les étudiants de
NeuroDevNet et leurs partenaires, en leur fournissant
des services comme le courtage de connaissances
et le soutien des activités et des produits liés
au transfert des connaissances, ainsi que le
renforcement des capacités, l’évaluation et le soutien
à la planication dans le domaine de l’application des
connaissances.
www.neurodevnet.ca/kt/researchsnapshots
05/2014
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