plus stable parce que le nombre de bulles (et donc la PaCO2) a diminué, témoin de
l'augmentation de la solubilité du gaz au froid. Si la température de la bouteille
augmente, la quantité de forme gazeuse augmente, les bulles se font plus
nombreuses, la PaCO2 augmente et le gaz sort plus facilement à l'ouverture de la
bouteille. Il est simple de comprendre que dans le cas d'un système clos (dans notre
exemple la bouteille), tous ces changements d'état gazeux se font alors que le gaz
carbonique total est constant. Seule la variation de température est responsable des
modifications de la proportion forme soluble/forme gazeuse.
Mais ce phénomène physico-chimique n'explique que partiellement les
variations de la PaCO2 chez l'homme en hypo ou hyperthermie. In vivo, les variations
de la PaCO2 peuvent être aussi liées à des modifications de ventilation alvéolaire ou
de métabolisme. Dans le cas clinique présenté les paramètres ventilatoires n'ont pas
changé donc la ventilation alvéolaire ne varie pas et ne peut pas être à l'origine d'une
modification de la PaCO2. En revanche le gradient de température centrale provoque
une variation du métabolisme cellulaire susceptible de modifier la PaCO2. Le gaz
carbonique est le produit final de la dégradation du glucose lors de la glycolyse. De
façon grossière mais reproductible en pratique clinique, les variations de la PaCO2
sont reliées aux variations du métabolisme ; en hypothermie, il existe un
ralentissement du métabolisme, c'est à dire une diminution de consommation
d'oxygène et donc une diminution de production de CO2 et une diminution de la
PaCO2. En hyperthermie on observe le phénomène inverse.
En hypothermie il existe donc deux raisons pour que la PaCO2 diminue:
l'augmentation de la solubilité et la diminution du métabolisme. Pour ces deux
raisons la pression partielle en CO2 diminue quand la température diminue, comme
l‘expliquait déjà Severinghaus il y a plus de trente ans : « en hypothermie,
l’interaction de la diminution du métabolisme et de l’augmentation de solubilité du
CO2 est telle qu’à ventilation constante, quand la température passe de 37 à 25
degrés centigrade, la PaCO2 chute de 40% » [10]. Les variations de PaCO2
connaissent des variations parfaitement symétriques.
Au laboratoire, la mesure des gaz du sang se fait à 37°C. En effet, une fois
prélevé, le sang est conservé à basse température dans de la glace. Au laboratoire,
l’automate le réchauffe à 37°C pour pratiquer les mesures. Enfin, selon des abaques
intégrés à l'automate, le résultat est corrigé en fonction de la température du patient
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